(sculpture d’illustration : « Le soleil en face ») Hommage à Isabelle Béné
Inutile de relire tous les hommages que cette amie sculptrice a déjà reçus.
J’aimerais être poète pour exprimer mes émotions devant ses sculptures. En feuilletant le dossier qu’elle m’a laissé quelques jours, je suis fascinée par la diversité de ses sculptures, celle des couleurs, et celle des matières.
-L’or qui rehausse l’éclat de la piste du Goëland, aile attachée mais prête à s’envoler ;
-le vol d’or, magnifique embrasement de deux oiseaux ;
-l’oiseau solaire posé, ailes pleinement déployées sur un mur céleste.
-Le blanc qui éclate dans le coquillage, dont la rotation est accentuée par les lignes courbes qui converge vers une profondeur abyssale au risque de s’y perdre ;
-le blanc encore dans cet autre coquillage, qui absorbe le corps d’une femme nue et abandonnée en se laissant porter vers la profondeur de l’océan ;
-le blanc une fois encore dans cette spirale, dont la main sur le fuseau terminal arrache un bout de ciel, une envolée vers des lieux aériens très lointains ;
-le blanc toujours pour l’augure des Pawnee, oiseaux ou feuilles juxtaposés, prêts à rejoindre dans cette tribu indienne l’Étoile du Matin qui préside à la végétation et à l’agriculture ;
-le blanc bleuté de ce joli visage de Mademoiselle O., légèrement incliné et dont le voile encadre ce visage pensif ;
-toujours en blanc bleuté, cet au revoir qui j’espère, nous conduit vers d’autres beautés, que nous attendons avec impatience.
Isabelle Béné nous fera encore rêver, voyager,
– de la Thaïlande d’où elle a rapporté les feuilles d’or ;
-aux mines de houille en Silésie où des mineurs, à 1000 mètres de profondeur, lui ont offert ce minerai végétal si noir dont les éclats scintillent à la lumière et qu’elle a transformé en une vierge noire aux yeux en « œil de tigre », pierre aux reflets dorés ;
-au travertin de Perse, dont les reflets roses magnifient le visage modelé d’une femme ;
-à la poudre de pierre, venue d’Italie, agglomérée de marbre collé par la résine ;
-de Chiraz et d’Ispahan, des poudres colorées permettent de teinter certaines sculptures ;
Isabelle Béné cherche les sources du féminin, passionnée par l’Inde et ses rites, ses lectures et son origine celte par sa mère. Elle se passionne pour « le féminin de l’être » que symbolise le mot Yin en Asie. Elle rend hommage à la licorne dont la corne, faite de deux spirales entrelacées, représente la dualité ; dans le livre des morts : les tibétains y situent le passage de notre âme de la vie à l’après-vie. Isabelle Béné embellit son art de toute sa quête quand au devenir de la femme et de l’homme sans oublier le passé et le présent qui nourrissent son inspiration.
Claude Mesmin
Docteure en psychologie clinique
Responsable des publications de l’AFFDU.