Pour Breizh info, Alain Llense est un « grand écrivain » du temps qui passe

A propos du livre « Emmanuel, Brigitte et moi » d’Alain Llense… par Christian de Moliner

Le titre évidemment fait penser à un couple célèbre et, bien sûr, il n’est pas là par hasard. Les deux héros de ce roman de 196 pages sont Emmanuel, un enfant de restaurateur, Brigitte la fille d’un libraire qui appartient à la bourgeoisie de Saint Arcapriès une petite station balnéaire imaginaire de la côte d’azur. Brigitte se marie à vingt et un ans et devient rapidement mère de trois enfants. Un troisième personnage complète ce duo, un journaliste mondain qui joue par ses révélations successives un rôle-clé dans l’histoire.  Brigitte a 40 ans quand elle rencontre Emmanuel alors un adolescent de 15 ans. Le jeune homme suit des cours dans un lycée hôtelier et a pour objectif de reprendre le restaurant paternel. L’inévitable se produit, une liaison se noue. Ces amours « interdites » ne peuvent rester longtemps cachées : Emmanuel est exilé à Paris pour terminer ses études. Brigitte vient le relancer après une pause de quelques mois. Elle divorce, affronte la tempête, la surmonte et épouse son amant.

L’Élysée est symbolisé par « le château » un grand restaurant aux très nombreux employés dont le chef est curieusement élu par un comité restreint. Les prénoms des vainqueurs successifs sont, comme par hasard, Charles, Georges, Valery, François, Jacques et un deuxième François. Ce dernier, victime d’une cabale, doit céder sa place à Emmanuel qui connaît alors une gloire médiatique fulgurante et exceptionnelle, mais les Dieux sont jaloux et provoquent la chute du couple. L’auteur voit une jeune Marion succéder à Emmanuel. Quinze ans après, le journaliste retrouve le duo aux commandes d’une gargote parisienne et les convainc de se confier à lui pour écrire leurs mémoires. 

Ce roman est remarquablement bien écrit surtout dans les premières pages ; ces dernières ne contiennent aucune erreur de style, les mots choisis sont appropriés et produisent l’effet voulu. Au-delà de son intrigue que l’on peut juger conventionnelle et prévisible (mais vu le thème choisi pour cette fable, l’auteur pouvait difficilement faire mieux), ce texte est une métaphore sur le temps qui passe, sur l’instant présent qui rapidement devient le passé, sur ce qu’on a été et dont il ne reste plus que la nostalgie. Cette partie, la plus personnelle de l’auteur est sans doute la plus réussie, la plus émouvante, celle qui fait vibrer le lecteur, l’enchante et prouve que M. Llense est un grand écrivain ; le reste est plus convenu, comme l’est la dénonciation de l’omniprésence des médias qui font et défont les réputations et où les coups bas, les révélations fausses ou vraies abondent. Nous ne savons que trop et la récente affaire Griveaux ne fait que conforter cette analyse.

Christian de Moliner

Emmanuel, Brigitte et moi, d’Alain Llense éditions librinova 14,90 €

Crédit photo : DR
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« un témoignage bouleversant » sur l’inceste

Lolo le blog

LA FEMME AUX CICATRICES, KATHYA DE BRINON, ÉDITIONS MAÏA, LITTÉRATURE, TÉMOIGNAGE, LOLOLEBLOG, IDÉE DE CADEAU, INCESTELA FEMME AUX CICATRICES
27 FÉVRIER 2020

Rédigé par Lolo Leblog et publié depuis Overblog

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La femme aux cicatrices

Survivante de l’inceste

de Kathya de Brinon aux Éditions Maïa – Prix 24€

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Après des études de Droit et de Psychologie, Kathya de Brinon a étudié le journalisme. Elle enseignera pendant plusieurs années avant de trouver sa voie dans la presse professionnelle lorsqu’elle sera nommée rédactrice en chef d’une revue spécialisée en électronique.
Puis elle créera sa Société d’édition afin de lancer la première revue bilangue dans ce domaine. Créée en 2019, l’association « SOS Violenfance » sera son ultime combat contre les pédocriminels.

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Année 1980.

Kathya rencontre l’homme de sa vie. Julien était en instance de divorce et père de deux jeunes enfants dont il avait la garde. Sa femme, qui l’avait quitté, ne verra pas d’un bon œil l’arrivée de la jeune femme et de son fils.

Un roman noir va alors commencer. Mariage, naissance d’Alexandra et fratrie recomposée apporteront la sérénité au jeune couple. Le départ de leur fille aînée âgée de 18 ans fera voler en éclat son bonheur. Le départ des autres enfants, au fil des ans, détruira Kathya et ses illusions.

Seuls l’amour de Julien et sa réussite dans la presse donneront un sens à sa vie. Un autre viol, des tentatives de suicide, des cauchemars, des amnésies et des dépressions la conduiront à un internement volontaire en psychiatrie. L’abandon de ses enfants, le déni de sa mère quant à l’inceste commis par son père, puis des écrits abjects de sa fille devenue psychologue clinicienne, amèneront Kathya à une ultime mais positive révolte.

Ses enfants lui avaient affirmé qu’ils auraient souhaité avoir une « maman comme les autres ». Mais toutes les mamans n’ont pas subi l’inceste et la prostitution infantile, et n’ont pas commencé leur vie de jeune couple avec trois enfants à élever.

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Après avoir écrit son histoire, elle crée l’association « SOS Violenfance » consacrée à la prévention de l’inceste et de la pédocriminalité. Kathya se bat pour préserver l’enfance en danger.

Son leitmotiv : « Il vaut mieux prévenir plutôt que de tenter de guérir ».

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Ce livre est un témoignage bouleversant que je vous recommande.

Les Editions des Coussinets et Jasmine Catou la chatte héroïne de roman invitées sur Radio Notre Dame

Réécoutez l’émission « En quête de sens » de Marie-Ange de Montesquieu sur Radio Notre Dame avec comme invités les éditions des Coussinets représentées par Dominique Beudin qui les a fondées et Jasmine Catou, l’héroïne des romans de Christian de Moliner : https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/27-02-2020/

27 février 2020 : Spécial Salon de l’agriculture – Ce que les animaux ont à nous dire ?

Dominique Beudin, grande amoureuse des chats, qui a eu l’idée de consacrer un livre, « Tous les chats de ma vie », à ses félins successifs et de créer une maison d’édition permettant à tous ceux qui veulent immortaliser le souvenir de leurs compagnons félins ou canins de partager leur témoignage. C’est l’objectif des Editions des Coussinets.

Brigitte Gothière, directrice de l’association L214, association de protection animale œuvrant pour une pleine reconnaissance de la sensibilité des animaux.

Dr Thierry Bedossa, vétérinaire comportementaliste

Guilaine Depis accompagnée de son chat Jasmine

 

Le 85ème Prix Cazes sera décerné le jeudi 19 mars 2020

Le 85ème Prix Cazes sera décerné le jeudi 19 mars 2020. (Brasserie Lipp)

contact presse : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

La sélection de 2020

85emePrix Cazes Brasserie Lipp

2ème  liste de sélection établie le Jeudi 06 Février 2020

Un automne de Flaubert d’Alexandre Postel (Gallimard)

Chicago de Marion Richez (Sabine Wespieser)

Les Inconsolés de Minh Tran Huy (Actes Sud)

La mère morte de Blandine de Caunes (Stock)

Le courage des autres de Hugo Boris (Grasset) 

Le Service des manuscrits d’Antoine Laurain (Flammarion)

La femme révélée de Gaëlle Nohant (Grasset)

Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert (Gallimard)

Le jury

Fondé en 1935 par Marcellin Cazes, le Prix Cazes récompense un auteur pour un roman, un essai, une biographie, des mémoires ou recueils de nouvelles.

Il est décerné chaque année par un jury composé de :

Joël Schmidt (Président) ;  Claude Guittard (Secrétaire général) Brasserie LIPP – 151 Bd Saint Germain – 75006 PARIS ; 

Mohammed AïssaouiGérard de Cortanze ; Nicolas d’Estienne d’Orves ; Christine JordisFrançois-Guillaume LorrainCarole MartinezEric RousselLéa Santamaria (librairie Libres Champs)

 

1935-2019 L’histoire du PRIX CAZES

Le Prix Cazes est l’une des plus anciennes distinctions littéraires. Cette récompense, créée à l’initiative de Marcelin Cazes, continue, au fil des décennies, à révéler des auteurs prometteurs. Comme il avait une clientèle très “intellectuelle”, Marcelin Cazes eut l’idée en 1935 de créer un prix littéraire qu’il décernait chaque année au mois de mars et qu’il dotait à l’origine d’une somme de deux mille cinq cents francs.

Le jury, composé de douze membres et présidé par André Salmon, se réunissait à midi, votait, puis était invité à déjeuner par la Brasserie Lipp ainsi que le lauréat – “qui n’était jamais introuvable ni même bien loin”- et quelques courriéristes littéraires.

En 1935, la première année, le prix fut attribué à une compagnie théâtrale, Le Rideau de Paris de Jean Marchat et Marcel Herrand, deux jeunes comédiens metteurs en scène. Les lauréats suivants, véritables écrivains, devinrent souvent des auteurs à succès.

En effet, le prix Cazes servait à l’époque de “tremplin” car plusieurs lauréats obtinrent par la suite le prix Goncourt, le prix Femina ou Interallié.

En quelques années, le prix Cazes est devenu “l’événement littéraire du printemps” (contrairement aux autres grands prix, remis à la rentrée) qui mobilisait le monde littéraire et journalistique parisien.

L’ année 1950 devait marquer l’histoire du prix. En effet, cette année-là, Marcelin Cazes décida de décerner le prix qui porte son nom dans sa maison natale de Laguiole. Il organisa pour cela un voyage en car au départ de Saint Germain des Prés, le 24 mai 1950, avec à son bord 35 journalistes, courriéristes, membres du jury et amis. Un périple, sûrement plus gastronomique que littéraire, qui dura 5 jours et couronna le lauréat Marcel Schneider pour son roman Le Chasseur vert.

Depuis 1950, le Prix Cazes, toujours décerné chaque année au mois de mars, a couronné le talent de nombreux auteurs pour leurs romans, essais, biographies, mémoires ou recueils de nouvelles : de Solange Fasquelle (1961) à Jean Claude Lamy (2003), en passant par Michel de Grèce (1970), José-Luis de Villalonga (1971), François de Closets (1974), Cavanna (1979), Olivier Todd (1981), Edgar Faure (1983), Jean Paul Aron (1985), Jean Marin (1995), Jean-Paul Enthoven (1997), Clémence de Bieville (1998), Shan Sa (2001), Gérard de Cortanze (2002), Béatrice Commengé (2004), Françoise Hamel(2005), Emmanuelle Loyer (2006) ou Richard Millet (2007), pour ne citer qu’eux…

En 2018, le 83e Prix Cazes a été décerné à Régis Wargnier pour son roman Les prix d’excellence (Éditions Grasset)

En 2019, le 84e Prix Cazes a été décerné à Louis-Henri de La Rochefoucauld pour son roman La prophétie de John Lennon (Éditions Stock).

Un lieu chargé d’histoire

La Brasserie Lipp

Fondée sous l’enseigne “Brasserie des bords de Rhin” en 1880 par un alsacien du nom de Léonard Lipp, la Brasserie fut reprise en 1920 par la famille Cazes, d’origine auvergnate.

A cette époque, il s’agit d’un petit établissement d’une dizaine de tables seulement, mais le succès grandissant de la désormais Brasserie Lipp pousse Marcelin Cazes à s’agrandir rapidement.

Les trois clientèles de Lipp

En 1926, la Brasserie passe donc de 10 à 90 tables pour accueillir dès lors les “trois clientèles de Lipp” que Marcelin Cazes décrit dans son livre 50 ans de Lipp (éditions La Jeune Parque) : “à midi, des hommes d’affaires, des commerçants du quartier qui voulaient déjeuner dans un endroit calme et sérieux ; de cinq heures à huit heures, des écrivains, libraires, éditeurs, magistrats, artistes qui se réunissent pour bavarder ou se délasser de leurs travaux devant des demis ou des apéritifs : et le soir, le tout Paris.”

À cette époque, la Brasserie Lipp a déjà une solide réputation littéraire, fréquentée notamment par Verlaine et la dernière bohème du Quartier Latin. Au fil des ans, Marcelin Cazes, figure emblématique de la Brasserie, en fit le point de chute de grands noms qui ont marqué la littérature française : Malraux, Gide, Saint Exupery, Proust, Camus

La Brasserie sera même classée “lieu de mémoire” par le Ministère de la Culture plusieurs années plus tard.

Un lieu hors du temps

Derrière cette façade en acajou verni, se cache donc une maison plus que centenaire, reprise progressivement depuis 1990 par la famille Bertrand qui se fait un devoir de perpétuer la tradition, profondément marqué par ses racines auvergnates. Pour preuve, la Brasserie Lipp abrite aujourd’hui encore tout le monde politique, journalistique, littéraire et artistique que compte Paris. Vous pourrez y croiser le regard de Scarlett Johansson, Jack Nicholson, Sophia Coppola, mais aussi Azzedine Alaïa, Jean- PaulGaultier, Jean-PaulBelmondo, Benjamin Biolay ou Sting…

En effet, tous apprécient ce lieu chargé d’histoire où le temps semble s’être arrêté depuis bien longtemps.

« un livre qui instruit le débat actuel sur l’islam »

Christian de Moliner, Islamisme radical : comment sortir de l’impasse

Tout est parti d’un billet sur le site de Causeur en novembre 2017. « Je préconisais, afin d’abaisser les tensions actuelles, d’accorder aux musulmans qui le souhaitent, un statut particulier et une législation spécifique » p.7. Une telle proposition – iconoclaste dans le climat d’aujourd’hui – a eu « un retentissement mondial » sur le net. Un éditeur a donc demandé à son auteur d’en faire un livre.

Etoffé et étayé, la proposition est développée en trois parties : un tour d’horizon mondial et historique du problème des minorités ethniques et religieuses, un statut coranique qui serait compatible avec la Constitution française suivi de propositions concrètes, les réponses aux critiques des extrêmes de gauche et de droite suscitées par l’article de 2017.

Dans l’histoire des minorités, rien n’a jamais vraiment fonctionné sauf une chose : l’expulsion. De l’Edit de Nantes pour les protestants à l’expulsion des Morisques et des Juifs d’Espagne et des Arméniens et des Grecs en Turquie dans les années 1920, en passant par les minorités dhimmi des pays musulmans et aux millets turcs ou à la mosaïque ingérable libanaise, seule une décision politique radicale permet de mettre tout le monde d’accord. La dictature à la syrienne, libyenne ou irakienne ou le fédéralisme complet des « nationalités » qui tend toujours vers le nationalisme et la revendication d’indépendance. En témoigne le Soudan qui s’est fractionné entre musulmans au nord et chrétiens ou animistes au sud, et la Yougoslavie qui a éclaté entre Bosniaques musulmans et Serbes orthodoxes.

Les propositions de Christian de Moliner, dans ce contexte, paraissent bien hasardeuses et ne satisferont personne. Il veut proposer un « deal », dans la lignée de Trump, un « compromis raisonnable » comme on tente de le faire (sans grand succès) au Canada. Il aurait pu développer l’exemple des Corses, des Basques et des Juifs de France en tant que minorités qui ont su concilier particularités communautaires et loi républicaine. Car le communautarisme n’aboutit pas forcément au séparatisme, cette distinction des mots et des concepts (que le président Macron étudie pour un prochain discours, dit-on) est riche de potentialités concrètes.

Pourquoi ce deal ? Parce que l’auteur estime que « la France connait un problème musulman et est menacée par une inexpiable guerre civile et religieuse, dont les nombreux attentats islamiques sont les prémices ; 30% de croyants, près d’un million et demi d’habitants de l’Hexagone, rejettent le modèle occidental et veulent être réglés par la charia. Leur nombre ne cessera de croître et ils seront peut-être 7% de la population française après 2050 » p.84.

Déjà ces causes posent problème dans le raisonnement : extrapoler les statistiques actuelles sur la prochaine génération est hasardeux ; c’est faire trop grand cas de la mode. N’était-elle pas au communisme stalinien dans les années 50 avant de virer tiers-mondiste dans les années 60 ? au gauchisme libertaire dans les années 70 avant de virer réactionnaire et socialiste bourgeois ? Une nouvelle Cause à défendre est déjà née : l’écologie heureuse, suite autarcique de la mondialisation heureuse, l’éolienne sur le toit et le potager échangiste mais avec Internet et les réseaux. Une « religion de caserne » (Claude Lévi-Strauss) n’a pas sa place dans cette utopie du jardin d’Eden où l’harmonie avec la nature et avec les autres compte plus que tout.

La « charia » apparaît aujourd’hui comme un marqueur culturel plus qu’une foi maniaque (les terroristes ne connaissent quasiment rien de la religion) ; les musulmans en France se sentent rejetés et aucun pays d’origine, notamment au Maghreb ou au Proche-Orient, n’est pour eux très tentant… Mais cela peut changer, tout comme la minorité juive avec la naissance d’Israël ; elle a inversé la diaspora (sauf l’américaine). Le retour au pays de Roumains éduqués ou de Chiliens exilés sont d’autres exemples. Quant à la « guerre civile », l’auteur a peut-être trop fréquenté les sites d’extrême-droite pour ne pas en être contaminé. Les activistes en réaction aux islamistes sont une infime minorité, et fort maladroite faute de cerveaux politiques, si l’on en croit les arrestations récentes de clampins.

Comment proposer ? Le deal ne fonctionne pas sur une foi ; Allah ne peut être l’objet d’un compromis, il est tout ou rien. Croire que « ces facilités accordées aux croyants le seront en échange de contreparties indispensables (…) la liberté d’expression », l’égalité des femmes et d’héritage entre filles et garçons, est pour le moins candide. « Donnons aux musulmans rigoristes le moyen de s’épanouir en France », n’hésite pas à écrire l’auteur dans un élan de lyrisme p.174 ! Seuls les religieux modérés, qui font de la foi une affaire privée comme les autres religions, l’accepteraient – mais ils le font déjà… Laissons plutôt aux juges, dans le cadre des lois existantes, l’application au cas par cas. Les propositions concrètes de l’auteur sur les emprunts, l’assurance, l’adoption, le divorce, les dots, l’héritage, l’enterrement, l’hôpital, les deux jours de congés, toutes règles qui diffèrent dans le droit coutumier musulman de nos lois et coutumes, peuvent être reprises par simple assouplissement de la légalité – sans même changer la loi. En quoi cela constituerait-il un « statut attractif » pour les tenants d’une charia de rigueur ?

Quant aux enclaves musulmanes dans les communes de France, analogues aux « mairies de quartier » à Paris, c’est assez cocasse tant les limites à l’autonomie sont immédiatement exposées : chacun pourra « librement » aller et venir, se faire soigner par qui il veut, boire de l’alcool et manger du cochon, se voiler ou pas sauf dans l’espace public… Autrement dit, c’est trop ou trop peu : ouvrir la boite de Pandore paraît plus dangereux qu’affirmer tranquillement mais avec fermeté la prééminence des lois de la République, tout comme les pays musulmans le font pour leur législation quand il s’agit d’étrangers. Promenez-vous torse nu en Arabie saoudite, en décolleté profond et cheveux libres en Iran, faites du nudisme en Egypte, buvez de la bière en public au Pakistan, shootez-vous en Indonésie ! Là, pas d’accommodements raisonnables : c’est l’arrestation immédiate et la prison, en attendant au mieux l’expulsion, au pire le croupissement durant des mois ou des années, parfois la peine de mort.

Les exemples de Grèce ou de Mayotte documentés par l’auteur sont intéressants mais il ne s’agit pas de la même chose. Les exceptions de statut personnel sont liées à la présence ancestrale d’une minorité de religion musulmane dans les siècles, pas d’une immigration de travail qui a fait souche et dont les descendants se radicalisent pour des raisons d’identité, dans une économie ralentie qui les intègre moins.

En fait, l’auteur semble batailler plus contre les islamo-gauchistes en tentant de les amadouer avec ses propositions mi-chèvre mi-chou qu’avec les islamistes radicaux (qui, disons-le tout net, n’en ont rien à foutre). Il serait soi-disant impossible de réprimer les actes musulmans sectaires « devant la bronca que provoquerait cette remise en question dans les milieux progressistes et bien-pensants : ils prétendraient encore, avec une évidente mauvaise foi, qu’on stigmatise les musulmans ! » p.86. Mais c’est confondre le cercle très étroit des intellos autour de Saint-Germain-des-Prés avec la France tout entière. Les actes sectaires sont condamnés par une Justice qui n’a que faire des zassociations de plus égaux que les autres, et par une opinion citoyenne qui se manifeste avec évidence dans les urnes : pourquoi les Insoumis récoltent-ils moins de votants que les Lepéniens, qui en recueillent eux-mêmes moins que les partis de gouvernement ? Le socialisme bobo a été balayé sans appel après Hollande. La mode des gentils islamistes est passée avec les massacres de civils et d’enfants par les beurs terroristes nés en France. La religion tue ; elle n’est pas une politique.

Je ne crois pas à une guerre civile en France mais, si cela devait être le cas, nous aurions vite une dictature nationaliste, donc la déchéance de nationalité et l’expulsion rapide des inassimilables qui ne seraient pas encore tombés sous les balles de l’armée. Car tout organisme attaqué se défend pour sa survie, le pays France comme un autre, à moins qu’il ne soit envahi par plus fort que lui.

Au total, ce petit livre polémique a le mérite de poser concrètement le problème des musulmans en France. L’islamisme radical est clairement incompatible avec la République et avec les valeurs européennes (et même occidentales). Mais la religion musulmane en tant que telle a sa place comme les autres si, comme les autres religions, elle cantonne sa foi dans la sphère privée. Au moment où le président va discourir sur le sujet, lire ce petit livre instruit sur le débat.

Christian de Moliner, Islamisme radical : comment sortir de l’impasse, 2019, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 196 pages, €19.00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Christian de Moliner sur l’islam, la France et la politique fiction, chroniqué sur ce blog :

« Un recueil drôle, enlevé et qui donne envie d’une chatte pour fusionner d’amour »

Christian de Moliner, Le retour de Jasmine Catou

La chatte détective parisienne revient ! En trois nouvelles qui sont autant d’aventures. Sa maîtresse Agathe, attachée de presse du quartier littéraire de Saint-Germain-des-Prés, subit des avanies de la part d’auteurs novices qui se croient goncourables, d’anciens amants vexés qui veulent lui faire payer, ou de salonards qui ont peur de ne pas rentrer dans leurs frais bien plus gros que leur ventre.

Il s’agit toujours d’escroqueries, habilement résolues par la chatte Jasmine qui sait observer. Elle se présente en trois-couleurs aux yeux verts, ne parle pas mais s’exprime, écoute surtout sa maîtresse pipelette qui commente tout à Armelle, son amie d’immeuble. Parfois vigoureusement, d’un saut ou d’un coup de griffe ; parfois langoureusement, en miaulements modulés. Aucun mort cette fois-ci, contrairement au premier tome, Les enquêtes de Jasmine Catou, mais des intrigues psychologiques au quotidien d’une attachée. Le salon du Chat de Paris est un morceau d’humour tandis qu’un certain « Philippe » Pieters est reconnaissable aux initiés.

Le jeu des portraits occupe ceux qui connaissent et la chatte et sa maitresse dans leur environnement. « Emmanuel » est l’amant souvent au loin pour faire fortune, « Auguste » un blogueur mosaïque qui publie une chronique par jour et parfois au vitriol ou demande parfois des interviews aux auteurs, Isabelle de la « Volta » une attachée concurrente imbue de sa personne, PAVE (Pier-André von Eibers) une célébrité sulfureuse décatie par la vieillesse mais don juan en ses jeunes années…

Saint-Germain bruit d’intrigues, au grand dam de Jasmine qui n’aime rien tant que se lover sous la couette, tranquille chez elle avec sa « mère ». Le recueil est drôle, enlevé et donne envie d’une chatte pour fusionner d’amour.

Christian de Moliner, Le retour de Jasmine Catou, 2019, éditions du Val, 97 pages, €6.00 e-book Kindle €4.50

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Le premier tome Les enquêtes de Jasmine Catou est chroniqué sur ce blog sous le titre de Jasmine Catou détective

Une interview de l’auteur sur un auguste blog

Et Jasmine Catou la chatte a sa page Facebook !

« un amour qui isole Brigitte et Emmanuel et les protège du monde »

Pour son 4ème roman « Emmanuel, Brigitte et Moi », Alain Llense imagine une histoire dont les protagonistes ressemblent à des personnages existant ou ayant existé et, selon ses dires, ce n’est pas le fruit du hasard.


emman brigit sqNICE RENDEZVOUS LIVRES – Si les protagonistes ressemblent furieusement aux originaux, l’histoire en revanche se situe dans la haute gastronomie quelque part sur la Côte d’Azur. Le Moi du titre, le narrateur est un journaliste people et, quand le roman commence, il croit reconnaître Emmanuel, cinquante-cinq ans environ, dans les cuisines d’un « snack miteux » Le Saint Helen’s. Lui-même est un journaliste « quinquagénaire usé jusqu’à la corde » qui a perdu tout son crédit professionnel. C’est quand il la voit, elle, et qu’il reconnaît Brigitte qu’il est sur d’avoir retrouvé le célèbre couple. Elle le regarde et le reconnaît. Ils vont se revoir et le journaliste « has been » va les convaincre de raconter leur vie – grandeur et décadence – depuis leur rencontre, l’ascension du jeune chef qui devient le maître du Château, le luxueux hôtel-restaurant sur la Côte d’Azur et puis la chute, la descente aux enfers, leur fuite aux États-Unis et la ruine.
L’histoire qui est calquée sur  la vraie histoire du célèbre couple est racontée à deux voix – Emmanuel et Brigitte – matérialisée par un changement de police de caractère. Tous les protagonistes ont des prénoms qui renvoient à des personnages également connus (François, Marion, …). L’auteur a le talent de nous faire rentrer dans l’intimité de ses deux êtres : leur amour qui les isole et les protège du monde, leur ambition qui les mènera à leur perte. Si la trame de l’histoire est un peu convenue, les « confessions » du couple sont en revanche très convaincantes. Quant à l’épilogue, je vous laisse le découvrir. Savoureux, mais je ne vous en dirai pas plus !

Emmanuel, Brigitte et Moi
Alain Llense
Éditions Librinova
198 pages
Format :14cm x 21cm
Prix : 14€90