Flavie Flament reçoit sur RTL Paula Marchioni

Travail : comment recevoir de la reconnaissance professionnelle ?

Une majorité de salariés français estiment manquer de reconnaissance au travail. On a décidé d’en parler dans « On est fait pour s’entendre »…

On est fait pour s’entendre Flavie Flament

Prime, augmentation de salaire, remerciement, compliment, valorisation, pot, soirée… La reconnaissance au travail se manifeste sous de multiples formes. Quand elle vient à manquer, la motivation et le bien-être des employés s’en ressentent, au point de générer de la frustration, de la lassitude et du découragement. Si certains managers et directeurs de ressources humaines ont compris l’importance de la reconnaissance au travail, d’autres la négligent et accordent peu d’importance à l’épanouissement de leurs équipes. Que faire quand elle n’est pas au rendez-vous ? La reconnaissance au travail est-elle essentielle ?

Pour Fabienne Broucaret, journaliste et créatrice du « My Happy Job », « en cette année de crise, nombreux sont ceux qui ont fait beaucoup d’efforts, et la reconnaissance est au cœur des préoccupations. Elle passe par des choses simples telles que la politesse, de la gratitude, de la considération… » De simples gestes qui permettent d’instaurer un climat de confiance, car c’est bien cette notion de confiance mutuelle entre les patrons et les collaborateurs qui est en jeu.  

En l’absence de cette reconnaissance dans le travail, l’épanouissement n’est pas le même. « La souffrance d’un manque de reconnaissance se définie par plusieurs choses, comme le fait de ne plus se sentir à sa place dans son travail, vis a vis des autres. Elle est identitaire. Le travail est une reconnaissance de la place qu’on occupe, et de qui on est » analyse Isabelle Métenier, psychologue.

Par quoi passe cette reconnaissance ?

La reconnaissance permet d’être d’abord à l’aise, et de se sentir à sa place dans son travail. Elle peut se manifester par l’attention que nous portent nos patrons au quotidien, et pas seulement durant un entretien annuel. Ludivine, auditrice RTL, souhaitait témoigner dans l’émission : « J’ai travaillé pendant longtemps avec un couple dans le milieu médical. Lui était jovial et agréable, elle était très froide. Je ne trouvais plus ma place. Cette relation atteignait des valeurs qui me sont chères, comme le respect. Je n’arrivais plus à avancer »

Sur le plan comptable, la reconnaissance peut aussi se ressentir sur lesalaire. « J’ai toujours eu des primes, et je ne me plaignais pas de mon salaire. Mais ce salaire sous forme de virement, n’était jamais accompagné d’un petit mot sympa ou d’un encouragement. L’argent avait moins de valeur pour moi qu’une reconnaissance orale » poursuit Ludivine.

Et lorsque le télé-travail s’impose comme durant la pandémie de Covid-19, l’écrit joue un rôle prépondérant pour le moral et la satisfaction personnelle. « En cette année ou l’on travaille beaucoup à distance et par écrit, la reconnaissance est d’autant plus importante. Un petit mail avec écrit « Merci » ne coûte rien, mais elle récompense en quelque sorte le travail accompli » explique Fabienne Broucaret. De multiples formes donc pour exprimer cette reconnaissance, qui nous permet avant tout d’avoir confiance en nous, et de rester productif et heureux de ce que l’on fait au travail…

Vous souhaitez témoigner par écrit, intervenir dans l’émission ou proposer des sujets ? Envoyez-nous un mail à l’adresse suivante : onestfaitpoursentendre@rtl.fr (ici) ou contactez-nous en message privé sur nos réseaux sociaux : Facebook et Twitter !

On est fait pour s’entendre, le magazine qui vous ressemble et vous rassemble, de 14h30 à 15h30, en direct sur RTL.

Invitées

– Fabienne Broucaret, journaliste, créatrice du site My Happy Job

– Isabelle Méténier, psychologue.

– Paula Marchioni, auteur de  » N’en fais pas une affaire personnelle  » chez Eyrolles.

Alexandre del Valle interviewe Christian de Moliner sur « Trois semaines en avril » pour Boulevard Voltaire

Alexandre del Valle interviewe Christian de Moliner sur « Trois semaines en avril » pour Boulevard Voltaire

Christian de Moliner : « Il suffirait d’une étincelle pour allumer le brasier »

En 2004, Christian de Moliner publiait un thriller : Trois semaines en avril… Il vient d’en publier une version actualisée. Alexandre del Valle a bien voulu interroger l’auteur.

Votre thriller est terriblement pessimiste. Pour vous, suite au Covid-19, la France connaîtra une crise économique cataclysmique qui pourrait générer huit millions de chômeurs et induire des émeutes, voire la guerre civile.

L’impact économique du Covid-19 est inconnu à ce jour, mais il sera lourd. Je pense que les risques d’une déflagration ethnique et religieuse sont élevés, indépendamment de la récession qui menace. Il suffirait d’une étincelle pour allumer le brasier. Souvenez-vous des émeutes de 2005 : les forces de l’ordre ont peiné pour reprendre le contrôle du pays et il avait fallu décréter l’état d’urgence.

Depuis, la situation s’est encore dégradée. En 2020, les policiers n’osent plus effectuer d’interpellations dans une centaine de zones. Les invraisemblables affrontements des Grésilles, à Dijon, démontrent l’étendue de la sécession. Le gouvernement envisage des mesures en partie sécuritaires pour la contrer. On ne connaît pas ce dispositif, mais il risque d’être insuffisant car nous avons dépassé le stade de la simple police ; tôt ou tard, il faudra déployer des unités militarisées (gendarmes dans un premier temps, armée dans un deuxième). Bientôt, comme dans mon thriller, la loi martiale pourrait être mise en place sur des portions du territoire, dans une France en proie à une insurrection permanente intriquant délinquance et activisme religieux, à l’instar de ce qu’a connu l’Irlande du Nord entre 1970 et 1998.

Vous évoquez souvent, dans vos livres, la guerre civile en France. …avez notamment sorti, en 2018, La Guerre de France, dont le nom rappelle évidemment la guerre d’Algérie.

La Guerre de France décrivait la fin de la déflagration : un cessez-le-feu était négocié entre identitaires et islamistes. Trois semaines en avril… décrit le début du conflit. C’est une histoire complète que je me suis efforcé de rendre captivante et émouvante et dont j’ai essayé de travailler le style.

Dans votre roman, vous donnez la parole à tous les protagonistes quels qu’ils soient, en prenant évidemment de nécessaires précautions oratoires quand les opinions sont par trop excessives.

En effet, je me suis attaché à ne trahir personne : je rapporte sans les censurer les propos que peuvent tenir un islamiste, un « centriste » qui croit en la coexistence harmonieuse ou un identitaire partisan de la remigration, en censurant, bien sûr, le racisme.

Selon vos thrillers, notre pays sera vivisecté en trois entités reliées par un vague lien confédéral : des zones islamiques où la charia sera appliquée, des enclaves réservées aux « Français de souche » et assimilés et le reste du pays. Cela fait peur.

Cette vision cauchemardesque est le pire de ce qui peut nous arriver. Je l’ai également développée dans mon essai volontairement provocateur et au titre parlant, La réserve, avenir du « Français de souche » ?, paru fin 2019. Nous pouvons éviter d’en arriver là ; cependant, nous serons sans doute obligés de passer un compromis, réactivant, sur la base du volontariat, le statut coranique qui a disparu en 1962. De telles concessions alliées à une fermeté sans failles et une lutte contre la criminalité constituent, à mon avis, la seule façon de ramener la concorde sans trop compromettre l’équilibre du pays.