K-Libre repère « Tantum ergo » comme un des bijoux ce des temps moroses

Laurent Greusard nous offre cette première critique de « Tantum ergo »

Recoudre les couples et découper les filles

Eddy Baccardi a décidé de changer de métier. Depuis quelques temps, il s’essaie à monter un cabinet qui aide les gens en peine de cœur. Très vite, son « affaire » fonctionne bien. Mais il va y avoir un léger problème quand l’une de ses premières clientes est retrouvée morte, assassinée. Quand une deuxième, puis une troisième, finissent dans les mêmes conditions, le corps marqué d’une phrase en latin, les soupçons du commandant Crevette, chargé de l’enquête, se tournent vers le praticien conjugal. Vivant seul ce dernier a du mal à prouver sa bonne foi, mais le policier a l’air de le croire. Ensemble, ils vont tenter de débusquer le véritable coupable. En enquêtant avec minutie sur les victimes, ils commencent à mettre au jour un lien qui pourrait s’avérer intéressant : les victimes semblent être passées par un pensionnat religieux.
Tantum ergo, le roman de Maurice Daccord, est à géométrie variable. Il débute par une enquête policière classique, où un policier s’associe à un homme qui a besoin de se faire innocenter pour découvrir ce qui semble être un tueur en série. Puis, l’enquête se détourne vers une sorte de vengeance (dont le mobile lorsqu’il sera explicité est un peu léger mais, somme toute, les criminels ne sont pas forcément d’une logique implacable). Ensuite, le récit fait aussi des incursions dans le domaine romantique, avec les deux personnages principaux qui cherchent l’âme sœur. Enfin, dans les derniers chapitres, le texte offre une solution policière qui lentement, sans que le lecteur ne soit prévenu, tourne au fantastique mystique. Par rapport à d’autre ouvrages qui virevoltent entre différentes thématiques par goût de leur auteur, Tantum ergo a au moins le mérite d’être écrit par quelqu’un qui maîtrise le français et la construction romanesque. Même s’il peut dérouter, le roman ne décourage pas le lecteur qui suit les aventures et les pérégrinations de ces deux protagonistes dans un esprit assez classique et primesautier. Tantum ergo, sans être le chef d’œuvre de l’année, est à la fois un agréable divertissement et une bonne surprise dans le cadre de cette collection de chez L’Harmattan.

Citation

L’idée est la suivante, se faire de la tune sans pour autant être un charlatan. Ni un psy, ni un conseiller conjugal, il met son expérience et son bon sens au service, certes payant, de personnes brisées par une séparation. Sa limite, si le problème envahit le patient et prend le pas sur son mental, il décline et conseille d’aller consulter un médecin.

Rédacteur: Laurent Greusard

Pierre Ménat sur France Inter

Une idée de cadeau pour cette fin d’année : offrir un livre sur l’avenir de l’Europe post-covidienne. Réécouter : https://www.franceinter.fr/emissions/cafe-europe/cafe-europe-20-decembre-2020

Dix questions sur l’Europe post-covidienne c’est le thème d‘un livre que vient de publier l’ancien diplomate Pierre Ménat. Il tente de répondre à notre anxiété à tous face à la violente crise que connait une Europe placée sous cloche avec la crise sanitaire.

Face à ce tsunami, les Etats européens ont su répondre à la crise par une politique monétaire et budgétaire inédite. Mais tout le monde le sait, l’argent ne suffit pas à faire le bonheur.

Programmation musicale
L’équipe

Tantum ergo- Maurice Daccord

Entre Simenon (Maigret), Frédéric Dard (San Antonio) et Cafdael… Tantum ergo est me premier roman policier de Maurice DACCORD. Un polar décalé publié aux éditions L’Harmattan.

Tantum ergo

L’intrigue

Un tueur découpe des femmes les unes après les autres puis disparaît. L’assassin ne laisse derrière lui que trois petits cercles de cendre et signe ses crimes du nom d’un vieux cantique latin : Tantum ergo.

Toutes les victimes ou presque sont les clientes ou patientes d’Eddy Baccardi, un presque retraité qui pour occuper sa future non-activité a décidé de se lancer dans l’écoute des couples divorcés ou en instance de…

Le Commandant Crevette est chargé de traquer l’assassin. C’est comme cela qu’il fait la connaissance d’Eddy Baccardi. Après un premier contact un peu rugueux, les deux hommes vont devenir inséparables pour résoudre l’énigme du tueur et de son mobile.

Pour les média ce sera l’affaire du siècle !

Nouvelle collection de polars Les Aventures de Crevette et Baccardi

Lancement de la nouvelle collection de polars Les Aventures de Crevette et Baccardi. Les deux compères devraient rapidement se retrouver pour de nouveaux crimes à élucider. Une fantaisie et un régal !

Maurice Daccord

Un musicien qui continue à faire chanter les mots dans ses romans.

Tantum ergo est son premier roman policier – un polar décalé – (son huitième en tout). Grand connaisseur du genre (Claude Izner…), il reprend le mythe du tueur en série.

Initialement auteur-compositeur interprète, Maurice Daccord croise la route dans les années 70 de producteurs influents comme Claude Dejacques (Duteil, Higelin, Croisille) ou Jacques Bedos (Leforestier, Moustaki), fait un peu de scène dont quelques premières parties d’artistes confirmés, tels Guy Bedos ou Jean-Roger Caussimon.

Il considère que la chanson se doit d’être poétique.

Tantum ergo- Maurice Daccord
Maurice Daccord

Devenu romancier, ce grand amateur de mots n’aura de cesse de rechercher la musicalité de ses textes en honorant la langue française.

Il se revendique modestement de Queneau, Boudard, sans oublier Frédéric Dard et Michel Audiard.

Romancier de personnages, ce sont les caractères humains qui le passionnent.

Il adore les atmosphères à la Simenon, les péniches et les écluses, les brumes du matin.

Le Télégramme : « Pablo Daniel Magee a eu bien raison de nous poser Martín Almada en modèle. On ne l’oubliera pas. »

Publié le 14 décembre 2020 à 10h55

Des mots et des livres.

Seul face au fanatisme !

« Opération Condor », ou comment un homme seul, Martín Almada, a su résister à une des pires dictatures d’Amérique Latine.

Martín Almada a engagé un travail de recherche au long cours sur les actes dissimulés du régime Stroessner au Paraguay.
Martín Almada a engagé un travail de recherche au long cours sur les actes dissimulés du régime Stroessner au Paraguay. (Maria Stella de Almada)

L’anti-communisme qui fut le ciment de la politique américaine, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, a eu bon dos. Il a, notamment, servi de prétexte à l’Oncle Sam pour soutenir, plus ou moins ouvertement, les régimes militaires qui lui permettaient d’assurer sa domination sur le continent sud-américain. D’anciens nazis ou encore des soldats perdus de l’OAS ont souvent été accueillis à bras ouverts dans ces pays sous contrôle. Et on y a allègrement pratiqué la torture, entre autres excès, comme moyen de maintenir ce climat de terreur qui sied tant aux dictatures. Tout cela est connu, de même que la tristement fameuse « Opération Condor » qui concrétisait la complicité entre les services de renseignement de ces pays, renforçant ainsi leur chasse aux subversifs, ou tout au moins à ceux qui furent désignés comme tels. Un programme lancé à l’initiative de Pinochet, avec l’aval et le renfort de la CIA qui l’avait déjà efficacement aidé à abattre Salvador Allende, président démocratiquement élu.

L’éclairage que nous apporte aujourd’hui Pablo Daniel Magee sur cette « Opération Condor », de sinistre mémoire, est à la fois singulier et particulièrement éclairant. En fait, il relate le parcours de Martín Almada qui, fut, à sa manière, un pionnier parmi les lanceurs d’alerte.

Trois ans de détention dans des conditions épouvantables

Il est encore adolescent, en 1954, lorsque Alfredo Stroessner, général de son état, prend le pouvoir au Paraguay, petit pays de sept millions d’habitants, à dominante rurale. Issu d’un milieu très modeste, Martín Almada se destine au métier d’agriculteur. Son goût pour les études et la rencontre avec Celestina Pérez, elle-même institutrice, qui devient son épouse, les conduisent vers l’enseignement. Tous deux ouvrent même leur école qui devient vite exemplaire, par l’éclectisme de son recrutement et par la pédagogie qui y est mise en œuvre. Ce qui n’est guère apprécié par les autorités, appliquées à imposer les dispositions les plus répressives et un culte de la personnalité, qui vont permettre à Stroessner de rester au pouvoir pendant 34 ans. Un record de longévité parmi les dictateurs sud-américains.

La manière dont Martín Almada résiste alors aux menaces et aux pressions, non sans une certaine naïveté, occupe le premier tiers du récit de Pablo Daniel Magee. En 1974, sa thèse de doctorat en éducation, sur le thème Éducation et Dépendance, l’installe définitivement, aux yeux de la police du dictateur, comme « terroriste intellectuel ». Arrêté et torturé, plusieurs fois laissé pour mort, il est détenu pendant plus de trois ans. C’est la seconde partie de ce livre.

Le réalisme de ce qui est là décrit là, pour nécessaire que ce soit, est toutefois difficilement supportable. On se demande d’ailleurs comment Martín Almada et nombre de ses compagnons d’infortune ont pu supporter tant de souffrances.

Réfugié en France

La pression internationale, notamment orchestrée par Amnesty Internationale lui vaut tout de même d’être libéré. D’abord accueilli au Panama, Martín Almada se réfugie finalement en France où il obtient un emploi à l’Unesco. Il publie également un livre, dans lequel il raconte ce qu’il a vécu. Mais il engage surtout un travail de recherche au long cours sur les actes dissimulés du régime Stroessner. En 1992, avec l’instauration d’un gouvernement s’affichant démocratique, il obtient enfin la possibilité de revenir au Paraguay. C’est là qu’il découvre les archives de l’« Opération Condor » dont la révélation stupéfie l’opinion mondiale. C’est aussi le point d’orgue de l’ouvrage.

On comprend l’admiration de l’auteur pour son personnage, auquel il a consacré plusieurs années d’études. Pour nous le présenter, aujourd’hui, il alterne donc le récit lui-même, en y intégrant une place nécessaire à ce qu’on peut qualifier de fiction crédible, avec les témoignages directs de plusieurs de ceux qui ont connu son héros, ainsi qu’avec des documents officiels que leur sécheresse même rend d’autant plus éloquents. On ne plonge pas à la légère dans cette lecture et, à dire vrai, on n’en sort pas complètement indemne. Comment ne pas se demander, par exemple, si certaines des dérives constatées actuellement sur ce continent, ne sont pas la suite logique de ce qui est évoqué dans ces pages ? L’histoire nous a enseigné qu’on ne se débarrasse jamais complètement du fanatisme.

Reste que si vous doutiez que les pires violences ne puissent venir à bout de la seule volonté d’un homme, fut-il animé par les plus hautes aspirations, ce document, à la fois exceptionnel et magnifique, mais aussi et atterrant à bien des égards, vous démontrera le contraire. Pablo Daniel Magee a eu bien raison de nous poser Martín Almada en modèle. On ne l’oubliera pas.

Opération Condor

« Opération Condor. Un homme face à la terreur en Amérique Latine ».

Un récit-enquête de Pablo Daniel Magee. Préface de Costa-Gavras. Éditions Saint-Simon. 22 €.

Boulevard Voltaire recommande le roman de Christian de Moliner

Calendrier de l’Avent (case 9) : Trois semaines en avril…, de Christian de Moliner

« Si faire votre « Livre de chats » ou « Livre des chiens » vous tente, n’hésitez pas »

Editions des Coussinets

Il se dit que la moitié des familles ont un chien ou un chat et qu’il y aurait plus de chats que de chiens en France. Inversion de tendance car les chiens, animaux de garde et compagnons de chasse, étaient plus prisés dans la société mâle, patriarcale et petite-bourgeoise qui jusqu’à récemment entourait encore ses biens de hautes clôtures. Depuis, les chats les ont rattrapés et dépassés.

Certes, les chiffres officiels ne recensent que les chiens et chats tatoués, donc priorité encore aux chiens, « biens meubles » immatriculés qui ont de la valeur : 9 millions de chiens, 6 millions de chats en 2019. Mais les compagnies d’assurance animales, plus près de leurs clients qui leurs demandent des sous après avoir cotisé, recensent le double de chats que de chiens. Normal : les chats ont plusieurs portées par an lorsqu’ils sont bien nourris (phénomène naturel de régulation lorsque les rats sont gras et copulent comme des bêtes quand ils ont du grain à moudre) ; pas les chiens. Nous aurions donc 13.5 millions de chats pour 7.3 millions de chiens et leurs maîtres (multiples sexes confondus) dépenseraient environ 800 € par an pour eux. C’est moins cher qu’un enfant et donne peut-être à certains de meilleures satisfactions…

Mais ces petites bêtes n’ont qu’une durée de vie limitée (que fait le consommateur contre cette obsolescence programmée ?). Les chiens vivent en moyenne 13 ans, les chats 15 ans. Les siamois vivent plus longtemps lorsqu’ils sont protégés du froid (et ne vivent pas dehors comme le chat de gouttière), jusqu’à 25 ans.

A noter que les chats peuvent être contaminés par le Coronavirus SARS-CoV-2, selon une étude réalisée sur 102 chats chinois à Wuhan : 15% d’entre eux présentaient des anticorps. Le chat espagnol Negrito a été l’un des premiers en Europe à mourir du Covid en septembre 2019. Ce sont des cas rares bien que l’on en ait relevé jusqu’à présent un cas à Hong Kong, un en Belgique, un en France (mai 2020) et deux à New York. Il semble – pour le moment – qu’un chat ne transmette pas le Covid aux humains, même si les visons le peuvent peut-être (les infos restent incertaines).

Toujours est-il que la place affective que prend l’animal de compagnie dans les familles fait de leur décès un drame. Ce pourquoi Dominique Beudin, « ENSAE (1969), INSEAD (1981), DEA de droit des affaires (1982) » comme elle se présente (après le lycée Janson de Sailly), diplômée d’expertise comptable 1992, « 12 ans dans le Conseil et 25 ans en établissement de crédit » comme elle le dit sur Viadeo – à l’Agence Française de Développement – a créé les Editions des Coussinets semble-t-il vers Antibes pour publier des « livres de souvenirs».

Ce sont des mémoires de maîtres (ou plus souvent maîtresses) en hommage à leurs chats ou chiens avec textes, poèmes et photos. De quoi perpétuer l’éternel souvenir auprès de la famille ou des amis qui ont connu la bête. Ce pourrait être un brin ridicule, c’est plutôt touchant. Dire pour expurger sa peine, raconter pour « faire son deuil » est une saine thérapie. Ce pourquoi le journal intime est une psychanalyse efficace, surtout chez les adolescents (des multiples sexes, je répète). Les mots, les dessins, les photos (plus que les vidéos qui reproduisent la vie réelle) permettent de se placer à distance de ses émotions, de les exprimer donc de les mettre à la raison. Ainsi de les surmonter sans ôter en rien la mémoire du cher disparu (des deux sexes seulement chez les chiens et les chats).

Treize chats et chattes jalonnent jusqu’à présent l’existence de Dominique Beudin (Madame) et ses « nombreux » enfants (en fait trois, floutés et modifiés pour les photos). Le recueil de leur mémoire est préfacé par Jasmine Catou, Dame chatte chez Guilaine Depis, attachée de presse qui « adore » les chats et les auteurs (de tous les sexes, même les plus improbables).

Si faire votre « Livre de chats » ou « Livre des chiens » vous tente, n’hésitez pas, vous serez aidés pour la rédaction, l’orthographe (eh oui), la mise en page, l’édition.

Contact Plume@editionsdescoussinets.fr

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com