« Une belle revanche sur la vie »

ADULTELa vie, envers, contre et pour tout.

La vie à l’envers


Aux éditions Les 3 Colonnes.

Présentation :

Petite fille meurtrie et démolie par une enfance sordide, adolescente anorexique, elle n’a pas d’autre issue que le suicide face à des parents apparemment indifférents à sa détresse.
A son réveil à l’hôpital, un « miracle » se produit : destinataire d’une parole venue d’ailleurs, la jeune fille veut « réapprendre à vivre »! 


J’ai dévoré ce livre en une soirée. 👍

Histoire prenante, j’ai été embarquée dans le drame de Danièle Yzerman, cette personne qui ne demandait qu’à être aimée de ses parents.

Cette petite fille qui n’a jamais connue l’amour parental, celle à qui l’on a jamais souhaité un seul anniversaire, fêté un seul Noël, à qui l’on a jamais dit qu’on était fier d’elle et qu’on l’aimait.

Elle a dû apprendre à se construire seule, sans rapports humains.

Pour elle, c’était « normal », elle a commencé à s’en rendre compte quand elle s’est aperçu que c’était différent chez ses camarades de classe.

Son rapport à l’amour a été très difficile, elle s’est réfugiée dans les études.

Son père l’a toujours dénigrée et sa mère a suivi le mouvement sans jamais s’interposer entre eux deux.

Malgré toutes ces épreuves terribles, Danièle s’en sort et se construit une vie pleine d’amour.

Une belle revanche sur la vie.

Je vous recommande grandement ce livre qui prend aux tripes.

124 pages.

Son prix : 13.50 euros.

*livres offerts!

Bonne lecture à tous.

Faites vivre vos petits commerçants en fréquentant les librairies 😉 

Des bisous.

Sandra

Fille de Paname craque pour Philippe Enquin

MA SÉLECTION DE LIVRES !

Ma nouvelle sélection de livres !

De mon balcon (chroniques d’un confinement parisien) de Philippe Enquin, Éditions Polka. La série photographique de Philippe Enquin nous montre des clichés pris pendant le confinement du haut de son appartement parisien. De son balcon, il a su saisir les petits gestes du quotidien de chacun et les éclats de vie de la rue. 140 photos témoignent de ce printemps 2020 historique…

« Contre le laisser-aller de la mode victimaire, l’assistanat perpétuel, les jérémiades médiatiques de tous les « sans », un mémoire de volonté »

Danièle Yzerman, La vie envers contre et pour tout

Un titre fourre-tout bourré de virgules (inutiles) pour dire combien la vie est ce que l’on en fait. Née juive d’un Russe et d’une Roumaine tous deux juifs, non désirée et élevée à Paris 10ème dans un milieu sordide où le père prothésiste est tout-puissant et la mère au foyer soumise, où l’avarice règne, où le père n’aime pas les filles… la petite Dannièle n’est pas aimée. Chez une copine de classe, elle aussi juive mais polonaise (on ne se mélange pas), « j’ai découvert que des parents pouvaient embrasser leurs enfants et leur dire des mots pleins d’amour, et même discuter avec eux tout simplement » p.18. Pas chez elle.

Elle n’est ni battue (mode d’avant-hier), ni violée (mode d’hier), ni « incestée » (mode d’aujourd’hui) mais elle subit le pire : l’indifférence. Quelle bobote américanisée écrira-t-elle au début de l’année prochaine (comme le veut la mode récente, de la Springora à la Koucher d’adoption) un récit romancé de ce mal dont sont « victimes » de trop nombreux enfants ? Ce n’est pas « vendeur », cocotte… lui rétorquera-t-on peut-être. Tant pis, mamie Dannièle a réussi sa vie et veut en rendre compte.

Car elle ne se plaint pas plus que cela. Au contraire, elle se fait elle-même, découvrant l’existentialisme avant la Gestalt-thérapie, reconstruisant sa vie en lambeaux juste après l’adolescence et une tentative de suicide. L’infirmière était plus compatissante que sa mère et le docteur plus généreux que son père. Elle n’a pas de copains ni de copines, elle s’habille mal avec les restes, elle ne sort pas et n’a pas la clé de l’appartement familial même une fois passé 18 ans. Elle est boulimique, puis anorexique, suspend sa puberté. Mais elle travaille bien à l’école, ce qui la surprend toujours ; elle se raccroche en fait à ce qu’elle peut. De brevet en bac, de math en philo, de deux années peu utiles en Sorbonne avant l’Ecole « supérieure » de publicité, elle se découvre curieuse, puis utile.

Stagiaire avant d’être embauchée chez Synergie publicité en 1966, son travail l’émancipe et, si elle a connu quelques garçons en vacances sans en jouir autrement que par leur attention et tendresse, elle trouve en Frédéric, juif comme elle et qui deviendra son mari, ce support de résilience qui lui permet de fonder une famille, d’élever deux enfants comme elle-même ne l’a pas été, et de devenir enfin « normale » : présidente de société (Ogilvy France), épouse, mère et grand-mère. Pas de quoi se plaindre, contrairement à beaucoup, car la posture de victime n’est pas pour elle, Dannièle, ce qui touche le lecteur car c’est désormais peu courant. La victime était hier une personne faible ; c’est aujourd’hui une personne valorisée.

Faut-il y voir comme certains le veulent, une « féminisation » de la société ? Il est vrai que les « dénonciations » à grand bruit médiatique sont le fait de femmes, en France comme aux Etats-Unis. Mais s’il est bon que le patriarcat machiste tradi (véhiculé si longtemps par l’église catholique et le milieu bourgeois) soit dénoncé, la basse vengeance des culs flétris qui ont bien baisé avant de se repentir après leur ménopause doit être dénoncée aussi. La « victime » n’est pucelle que vous croyez.

Dannièle est de la génération d’avant, celle dont la note de 16,5 sur 20 en philo au bac vous valait d’être publié dans le Figaro. Je note avec amusement que dix ans plus tard, la même note obtenue par moi pour le même bac n’a fait l’objet d’aucune mention dans la presse ; nous étions déjà trop nombreux à faire des études. La génération où une « petite » école vous permettait quand même d’accéder aux grands postes. Mais pourquoi avoir refusé HEC puisqu’elle avait réussi le concours d’entrée ? C’est que Dannièle semble du type diesel, elle met du temps à démarrer. Son autobiographie elle-même est précédée d’un prélude, d’un préambule et d’une introduction avant d’entrer – enfin – dans le vif du sujet !

Mais le message est clair : chacun se fait lui-même envers et contre tout, malgré les gènes, malgré la parentèle, malgré le milieu. « Un long chemin de vie pour toujours mieux, toujours plus, qui m’a démontré que rien n’est impossible » p.119. Contre le laisser-aller de la mode victimaire, l’assistanat perpétuel, les jérémiades médiatiques de tous les « sans », un mémoire de volonté.

Dannièle Yzerman, La vie, envers, contre et pour tout – La vie à l’envers, éditions Les Trois colonnes 2020, 123 pages, €13.50

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Emmanuel de Landtsheer livre à Lettres capitales une réflexion sur la création

Nature vivante avec auteur – Emmanuel de Landtsheer : « Les Inséparables »

 

Les inséparables sont des Salières – Poivrières que j’ai dessinés et qui sont édités depuis 1996. 

Ces petits objets sont nés d’une sculpture que j’avais réalisée quelques mois auparavant pour le mariage d’un ami. 

L’idée, symbolique, était que ces deux personnages, unis par les liens du mariage ne tiennent debout que dans les bras l’un de l’autre. Dans la sculpture, j’avais trouvé ce point d’équilibre où, séparés, ils tombaient.

Depuis, ces petits objets ont vécu leur vie, ont été copiés à de nombreuses reprises partout sur cette planète, et continuent de vivre sur de nombreuses tables dans de nombreuses maisons habitées par ceux qui les regardent, et peut être inversement…

Si j’aime cet objet, c’est avant tout pour sa portée symbolique et poétique. On ne peut pas les séparer, car leurs formes qui tendent l’une vers l’autre incitent toujours à les réunir. Posés sur une table, le réflexe naturel est de les assembler. L’union, la communion, le rapprochement, finalement le lien qui nous unit, voilà ce qui me touche en regardant ces petits objets fonctionnels.

A cette question que nous nous posons toujours, « Objets inanimés, avez vous donc une âme »…je réponds oui.

J’ai toujours eu ce sentiment, que l’âme des objets existe et tient pour l’essentiel à ce qu’ils me chuchotent à l’oreille… la forme bien sûr est importante, mais elle résulte d’une intention. En y ajoutant ce petit supplément d’âme, nous prenons instantanément de l’altitude et nous éloignons de notre rapport à la terre pour nous élever vers cet autre lieu que chacun définira….

Rien ne doit être gratuit, on peut faire du beau, du fonctionnel, mais ce n’est pas suffisant, il faut aussi pouvoir émouvoir, faire réfléchir, créer de l’étonnement, ou simplement faire sourire.

C’est ce sourire qui se dessine sur les visages lorsqu’ils regardent mes Inséparables qui est ma récompense, celle d’avoir su créer un petit objet qui touche le cœur au delà de l’esprit.

C’est toute la vie qui est là, la vie telle qu’elle me touche.

Savoir regarder, aimer, tendre vers l’autre. Cet autre est bien sûr sous sa forme amoureuse, mais pas seulement, cet autre, c’est le lien qui nous unit tous sous n’importe quelle forme.

Ces petits objets racontent à leur manière l’histoire de mon humanité, celle qui est bouleversée quand l’autre se détourne, celle qui est blessée quand l’autre ne comprend pas, celle qui est désemparée quand l’autre s’éloigne. 

Il n’y a de sens que dans l’échange, dans cette tension parfois imperceptible qui nous permet de tisser du lien.

Cet objet fuit la solitude, celle qui existe en chacun de nous.

Emmanuel de Landtsheer, 17 février 2021

Lettres capitales rend hommage au dernier livre publié par Pierre-Guillaume de Roux

« La croisade du mal-pensant », le roman percutant de Christian de Moliner

À soixante-sept ans, Samuel Meiersohn mène une vie tranquille de professeur d’université à Saint-Paul, une ville de province qui ressemble à celle de Dijon, si l’on suit les indications données par l’auteur dans sa Préface. Divorcé, vivant seul dans un deux pièces, il consacre son temps à préparer ses cours et à travailler à l’ouvrage de toute une vie intitulé Civilisation et consacré aux croisades, sans penser qu’un jour il sera lui-même embarqué dans une croisade d’une rare violence, inattendue et absurde à la fois.

Résumé de cette façon, le quotidien du héros du roman de Christian de Moliner, La croisade du mal-pensant¸ ressemble à celui d’un protagoniste d’une tragédie moderne qui finit dans le tourbillon d’un procès kafkaïen. En 2019, période pendant laquelle se déroule l’action de ce roman, cette mésaventure a tendance à être qualifiée de « dérive », terme préféré par la novlangue pour nommer le drame humain qu’un tel incident déclenche dans la vie jusque-là paisible de Samuel Meiersohn. Sauf que ce combat pour défendre ses idées s’avère plus tenace que le présume la bien-pensance contrariée dans son confort, dans ses certitudes et son conformisme. En cela, l’histoire de Samuel gagne à la fois dans sa modernité et dans sa veine classique, et donc exemplaire, ramenant à l’universel une quête de justice vieille comme le monde qui, depuis les plus anciennes tragédies, réclame son rituel de réparation à travers le destin douloureux d’une victime expiatoire.  

C’est ainsi que petit à petit se mettent en scène tous les éléments de cette tragédie. Une étudiante faisant partie d’un groupe racialiste distribue des tracts réclamant un espace interdit aux blancs à l’intérieur de l’université. Le professeur Samuel Meiersohn réagit avec vigueur l’interpellant et déchirant son tract. Il s’agit selon lui d’un acte fasciste, car le fait de séparer les gens selon leur couleur de peau touche la mémoire sensible des tragédies des années ’30. La riposte du groupe racialiste dirigé par Zaynab n’Golo ne va pas se faire attendre. Samuel sera traité de « sioniste ».  Désormais, l’amphithéâtre, le campus, voire l’université dans son ensemble vont se transformer en un camp retranché où l’idéologie va remplacer toute réflexion et finira par l’emporter au bénéfice d’une intolérance grandissante.

Comment va réagir Samuel ? Si pour le moment aucune stratégie de renoncement n’est envisageable de sa part, se considérant être dans son droit d’exprimer son opinion et de combattre ce qui pour lui est indéniablement une forme de racisme anti-blanc, il ne tardera pas à constater le changement d’attitude de la direction de l’université en la personne de son président Marc Vieri qui, plus est, c’est un ami. Peut-il encore agir malgré cette opposition ? Est-il encore possible de défendre ses idées, surtout lorsque la logique des faits est complétement inversée ? Où est le juste, ou sont les convictions qu’il croyait inscrites dans le marbre de la vie universitaire et démocratique ? À quoi riment cette lâcheté et cette désertion ? Ce retournement de situation aura un effet dévastateur sur cet être à fleur de peau, en grand déséquilibre affectif, suite à un drame survenu au début de sa vie de couple et enfui dans un coin de sa mémoire. Samuel commencera à douter de lui tout en cherchant un appui dans son combat qu’il continue à considérer comme juste. Le scepticisme qui va gagner du terrain le fera-t-il renoncer à son combat ?

Sinon, comment va-t-il résister ? Il y aura d’abord les femmes de sa vie, Jeannine el Bahr, la syrienne à laquelle il va déclarer sa flamme, Elisabeth, son ex, il y aura ensuite l’appui de son ex beau-frère, avocat prêt à le défendre en justice. Tout cela pourrait jouer en sa faveur, sauf que petit à petit, sa fragilité gagnera du terrain et sera de plus en plus visible et de plus en plus pesante. Le destin de Samuel Meiersohn est loin d’être écrit à ce stade. Laissons aux lecteurs le plaisir de découvrir la fin de son histoire.

Précisons surtout qu’à travers son roman Christian de Moliner aborde un sujet d’une extrême actualité qui met à l’épreuve les valeurs de notre société et invite à réfléchir à la survie de notre démocratie. Son roman n’est pas un simple exercice de rhétorique, il est surtout ancré profondément dans l’actualité que nous vivons à présent et reprend une problématique qui fait l’objet de débats philosophiques et sociétaux contemporains. Il ne s’agit pas seulement de nous interroger sur nos prises de position mais aussi sur nos hésitations et nos peurs, sur notre lâcheté et notre désertion. Aurons-nous le courage de défendre nos idées contre l’ordre établi, quitte à passer pour un mal-pensant comme Samuel, ou nous contenterons-nous de notre confort intellectuel si semblable à une commune médiocrité dorée ? Avouons que les absurdité qui surgissent actuellement à tous les coins de rue sont de plus en plus nombreuses.

Bousculant nos consciences, l’auteur nous oblige à nous positionner par rapport à la vie commune de la cité et à notre propre vie. Son héros a choisi sa voie, à nous de revisiter la nôtre, car, si son courage le pousse à se battre contre vents et marées, c’est à nous de quitter les forteresses qui nous empêchent d’agir et partir en campagne pour défendre les causes qui nous tiennent à cœur. Les peurs que font peser sur Samuel la foule assourdissante des agitateurs et l’administration qui tremble devant tout événement venant troubler l’ordre établi, sont en réalité les deux faces d’une monnaie qui illustrent le prix à payer contre l’aveuglement et l’illusion d’une paix sociale condamnée à l’implosion.

Vrai regard lucide sur le monde actuel, La croisade du mal-pensant est en même temps cette interrogation que Christian de Moliner pose devant nous comme un miroir, pour nous rappeler que nous devons agir si l’on ne veut pas que les pires gangrènes du passé ne ressuscitent dans les relents des caniveaux de l’Histoire et s’insinuent dans nos vies comme un poison mortel. Devant un tel désastre, nous ne serons pas seulement des victimes mais aussi d’impardonnables complices.

Un triste hasard fait qu’au moment où paraît cette chronique, on apprend la mort de son éditeur Pierre-Guillaume Le Roux qui, malgré sa maladie, avait tenu à publié à tout prix le roman de Christian de Moliner. Hommage soit rendu à sa mémoire.

Dan Burcea

Christian de Moliner, La croisade du mal-pensant, Éditions Pierre-Guillaume Le Roux, 2021, 206 pages. 

Le Monde de la Photo a remarqué Philippe Enquin

Le Monde de la Photo février 2021

Ces gens-là

« Philippe Enquin saisit la générosité, la bienveillance, les petits gestes du quotidien, immenses et minuscules, quand l’épidémie tourmente la planète. » Le comédien et humoriste François Morel en connaît un rayon en matière de générosité et de bienveillance, c’est dire la valeur de cet adoubement. De la joie, de la légèreté, malgré le confinement et la rudesse de la rue et des cartons (lire le témoignage de Jojo…) : c’est cet aspect de la vie quotidienne que le photographe, âgé de 85 ans, a choisi de mettre en images, depuis son balcon parisien. Sa photographie noir et blanc est un humanisme. 106 pages ; 21×29,7cm, 26 € »