Natacha Sibellas dans « Le Quotidien du Médecin »
Mois : avril 2021
Marie-Ange de Montesquieu met à l’honneur le polar « Tantum ergo » de Maurice Daccord dans son émission radio
En Quête de Sens
Réécouter ici : Émission du 30 avril 2021 : Comment retrouver un emploi quand on est sénior ?
En 2020, 60 000 seniors ont perdu leur emploi. Il est vrai aussi que depuis un an les jeunes subissent de plein fouet la pandémie du Covid sur le marché du travail… Mais les inquiétudes émergent aussi du côté de l’emploi des séniors… Selon plusieurs associations, ils pourraient être les prochains à payer la facture de la crise lorsque la mise sous perfusion des entreprises s’arrêtera… Alors que vous soyez resté plus de 15 ans dans une entreprise, ou que vous souhaitiez vous reconvertir… quelles sont les contraintes mais aussi quelles sont les options? Bref comment retrouver un emploi quand on est sénior ?
« Notre société est vieillissante, il est important que le marché du travail lui ressemble », Serge Guérin
Serge Guérin, sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement et à la « seniorisation » de la société. Il est l’auteur des « Quincados » (Calmann Lévy)
Corinne Tallet, consultante Développement Professionnelle à l’APEC à Balard
Maurice Daccord, se destinant initialement à la chanson a radicalement changé de parcours pour devenir haut fonctionnaire. Il a été tour à tour directeur d’hôpital, sous-préfet, secrétaire général. Il publie « Tantum Ergo » (L’Harmattan)
Laure Minassian citée dans l’Observatoire des Zones prioritaires
LA LETTRE DE L’OZP, n° 425, 29 avril 2021
Zoom
Nathalie Elimas, dans une interview à l’ANCT, distingue l’éducation prioritaire, un « zonage » regroupant des REP+ et REP, avec le dédoublement comme « l’un des dispositifs phares », les cités éducatives, « alliance éducative », et les 24 territoires éducatifs locaux, « équivalent des cités éducatives dans des territoires périphériques ou isolés ».
L’éducation prioritaire bénéficie à 1,6 million d’élèves.
Nous dressons une liste d’appels d’offres lancés par des Desden concernant des postes à profil en éducation prioritaire dans le premier degré. Parmi eux, une majorité de directeurs d’école REP+ ou REP, dont certains en cité éducative, des coordonnateurs, rattachés à des circonscriptions, dont un appelé encore « coordonnateur de comité exécutif », des titulaires remplaçants (TR) et un poste « plus de maitres que de classes » en REP. Relevons aussi une fiche de poste originale, celle de « conseiller pédagogique chargé de l’éducation prioritaire, de la politique de la ville et de la cité éducative », une fonction qui affiche clairement une fonction de liaison entre l’EP et la Ville.
Depuis l’assassinat de Samuel Paty et le projet de loi sur le séparatisme, le terme de laïcité connait une grande extension sur le site, alors que les attentats de 2015 étaient évoqués plutôt en termes de « citoyenneté ». Cependant, le thème de l’identité ethnique reste aussi présent avec deux ouvrages de Smaïn Laacher et de Michel Wieviorka et une enquête du Monde.
Pour tenter de faciliter le maniement de ces notions souvent imbriquées, le site de l’OZP vient de créer une sous-rubrique Laïcité et un mot-clé Laïcité (gr 5), qui se distinguent maintenant nettement dans la plupar des cas du volet proprement identitaire : sous-rubrique Ethnicité, Racisme, Immigration et mot-clé Ethnicité, Racisme, Immigration (gr 5)/
. Notons à titre indicatif que la laïcité représente déjà plus d’un quart de l’autre pôle.
Un double astérisque ** marque les articles qui nous paraissent (avec une part inévitable de subjectivité) susceptibles de retenir davantage l’attention.
Le code B* marque des descriptions plus développées d’actions pédagogiques locales (issues notamment d’Innovathèque)
I – POLITIQUE D’ÉDUCATION PRIORITAIRE
Nominations au Csen et au cabinet
• ** Nomination des membres du Conseil scientifique de l’éducation nationale (Csen) (BO du 15 avril 2021). Les commentaires du Café et de ToutEduc (ici)
• Nominations au cabinet de Jean-Michel Blanquer (ici)
• ** Education prioritaire, cités éducatives, territoires éducatifs ruraux (interview de Nathalie Elimas par l’Anct) (ici)
• Nathalie Elimas visite le collège REP+ Les Grands Champs de Poissy qui assure des activités sportives dans les quartiers pendant les vacances (ici)
Fiches de postes en éducation prioritaire dans divers départements
• Dsden 06 (Alpes-Maritimes) : postes à profil de directeur d’école en REP REP+, avec liste des écoles (ici)
• Desden 13 (Bouches-du-Rhône). Fiche de poste détaillée de Direction déchargée à 100% en REP+ et Direction 12 classes en REP+ (ici)
• Dsden 25 (Doubs). Postes à exigences particulières : – Plus de maîtres que de classes en REP – Coordonnateur du comité exécutif du REP (ici)
• Dsden 42 (Loire) Fiches de poste : Conseiller pédagogique départemental chargé de l’éducation prioritaire, de la politique de la ville et de la cité éducative, Direction d’école REP-REP+, Coordonnateur (ici)
• Dsden 77. Appel à candidatures pour des postes spécifiques en EP : coordonnateur, directeur d’école (ici)
• Dsden 93. Appel à candidatures pour des postes spécifiques de directeur/trice d’école en cité éducative (ici)
• Dsden 94 : listes des 35 écoles en cité éducative et des postes TR-REP+ (ici)
• La Réunion : 2 fiches de poste de chef d’établissement adjoint en collège REP+ à la Réunion (ici)
Laïcité
• ** Marlène Schiappa ouvre les Etats généraux de la laïcité. Entretien avec La Croix. La réaction de Jean Baubérot et les inquiétudes syndicales et associatives (ici)
• Laïcité. La misère du débat public sur l’école (après l’audition de Jean-Pierre Obin au Sénat (Les Cahiers pédagogiques) (ici)
• Atteintes au principe de laïcité à l’école : bilan des équipes Valeurs de la République (MEN). « Des données difficiles à interpréter (ToutEduc) (ici)
• Postures enseignantes et laïcité scolaire, revue Ressources (Inspe Nantes), mars 2021 (ici)
• Laïcité et liberté d’expression : prises de position de Najat Belkhacem et de Jean-Pierre Véran (ici)
• Les espaces-temps de l’éducation, dossier d’Education et sociétés, 2021/1 (avec plusieurs articles sur l’éducation en famille) (ici)
Ethnicité, Racisme, Immigration
• ** Racisme, antisémitisme, antiracisme : apologie pour la recherche. Rapport à Madame Frédérique Vidal…, par Michel Wieviorka, La Boîte à Pandore, avril 2021 (ici)
• ** La France et ses démons identitaires, par Smaïn Laacher, Hermann édit., février 2021 (ici)
• ** A l’école, un faisceau d’indices dessine des inégalités selon l’origine ethnique (un dossier du Monde) (ici)
• Eile (ex-Elco) : publication de l’accord franco-turc (Le Café) (ici)
Mixité sociale
• Mixité sociale et éducation prioritaire : après l’interpellation d’Emmanuel Macron par une mère de famille sur le prénom Pierre, la tribune d’un professeur des écoles de Montpellier (mouvement.info) (ici)
• Réforme de l’Affelnet parisien : Pierre Merle estime que l’objectif affiché de mixité scolaire et sociale est une « mystification » (le Monde de l’éducation) (ici)
Inégalités
• « La France vue d’en haut […] par une grande partie de la presse, des partis politiques et plus largement des cadres supérieurs » (Observatoire des inégalités) (ici)
• A quoi sert l’école ? Culture, disciplines, compétences, socle commun, exclusion sociale, une tribune de Jean-François Gauthier dans Le Monde (ici)
• Dans la liste des articles en ligne de la rubrique « Débats et propositions » du site de l’Afae : les conventions ruralité, les parents immigrés, les maitres supplémentaires, la parole des ministres de l’éducation… (ici)
Métier enseignant
• Reconversion : une deuxième vie comme professeur. Exemple au collège REP de la Grange-aux-Belles à Paris (La Croix) (ici)
Maternelle
• ** Maternelle. Les modifications d’un groupe de travail de la Dgesco au texte de 2015. La critique de Serge Petit (Iufm d’Alsace) dans le Café (ici)
• B* Aide moi à apprendre avec mes émotions à la maternelle REP Barbanègre, Paris, 19e (Le Café) (ici)
Enseignement professionnel
• L’enseignement professionnel entre promotion et relégation Une approche sociologique, par Laure Minassian, Louvain-la-Neuve : Academia/L’Harmattan, 2021(ToutEduc) (ici)
II – VIE SCOLAIRE
Absentéisme, Décrochage
• La suspension des allocations familiales pour absentéisme était déjà jugée « obsolète » par un rapport des IG inédit de 2012 (ToutEduc) (ici)
• Lutte contre le harcèlement à l’école : mise à jour avril 2021 du dossier sur le site du MEN (ici)
• Lutte contre le décrochage des jeunes : Terra Nova propose un déploiement massif de l’apprentissage en s’appuyant sur le numérique pour des formations à distance souples (ici)
• Les décroché.es de l’école, 15 ans à leurs côtés, par Monique Argoualc’h, Préface de Philippe Meirieu, Edit. Monique Argouac’h, avril 2021 (entetien avec Le Café) (ici)
III – PÉDAGOGIE et FORMATION
• ** Culture écrite et inégalités scolaires : sociologie de l’ »échec scolaire » à l’école primaire, par Bernard Lahire, PUL, 1993, réédition mars 2021 (ici)
• 10 idées pour que nos élèves soient plus autonomes au cycle 3 (site Charivari) (ici)
Innovation
• L’innovation, qu’en dira-t-on ? (kadekol, avril 2021, 44:26) (ici)
Numérique
• ** L’école à l’ère du numérique (Avis du Cese, mars 2021, avec 20 préconisations) (ici)
• « Le numérique éducatif : panacée ou miroir aux alouettes ? ». Conférence de Franck Ramus, semaine de l’innovation de l’académie de Poitiers (ici)
• Le numérique permet-il des apprentissages scolaires moins contraints ? Une revue de la littérature, article d’André Tricot dans Education et sociétés n°45 (Le Café) (ici)
Actions en maternelle
• ** B* Petite enfance : partenariat privilégié entre les TPS des REP et REP+ de Val-de-Reuil et les crèches du secteur (ici)
Actions à l’école
• ** B* 1er degré multilingue : intégrer toutes les familles dans la continuité des apprentissages avec l’ENT, projet aux Abymes, 1 REP+ (Guadeloupe) (ici)
• ** B* Action recherche d’un collectif d’enseignants (dont 2 en REP) pour un projet d’école coopérative et de co-formation dans le centre de Lille (ici)
• Depuis plusieurs années, une action partenariale de promotion de la langue française dans des écoles REP et REP de St Chamond (ici)
• Des écoles REP+ et REP lauréates du concours d’affiches de la semaine des mathématiques (15-21 mars) dans le Rhône (ici)
Site Classe à 12
• ** Nouvelles recrues dans l’équipe Classe à 12 ; Ambassadrices Classe à 12 ; Le nombre XXL (avril 2021) (ici)
• La programmation (quadrillage) ; le jeu de l’ophtalmologiste ; ateliers de lecture, aménagement de la classe en co-intervention (mars 2021) (ici)
• B* Lutter avec un outil de réalité virtuelle contre les phobies en natation et en escalade au collège REP Pablo Picasso de Vallauris (ici)
• B* Vivre ensemble en et hors le collège : action partenariale avec élaboration d’un outil au collège REP+ Baudelaire à Clermont-Ferrand (ici)
Actions au collège
• B* Pendant des heures d’accompagnement personnalisé, je peux travailler ou valider mes capacités en mathématiques (collèges en éducation prioritaire en Guadeloupe) (ici)
• B* Le sport un outil pour fédérer tous les collèges et lycées du bassin Thiernois, Puy-de-Dôme (qui comprend 3 collèges REP) (ici)
• B* Une CPE raconte la mise en place collective d’un conseil de vie collégienne (CVC) dans un collège REP de Seine-et-Marne (ici)
• B* Des outils pour enregistrer à distance des productions orales ou musicales d’élèves (collège REP Ducos Du Hauron d’Agen) (ici)
• « Je filme le métier qui me plaît », chaudronnier, au collège REP Edmond Albius (Le Port, La Réunion) (ici)
• La semaine des mathématiques au collège REP+ Albert Lougnon au Guillaume Saint-Paul (La Réunion) (ici)
• La Réunion : – valoriser le parcours de santé au collège REP+ Montgaillard à Saint-Denis – la rectrice visite une exposition au collège REP Hippolyte Foucque de Sainte Suzanne (ici)
Actions interdegrés
• Information des élèves et parents et interdegrés dans le Pas-de-Calais : – Portes ouvertes virtuelles au collège REP+ La Morinie de St Omer – Bulletin du REP d’Aire sur la Lys – « Tu rentres au CP » (école REP Saint-Exupéry de Nœux-les-Mines) (ici)
• Le Printemps des poètes en REP : Creutzwald (Moselle), Les Mureaux (Yvelines), Sainte-Rose (La Réunion), Vichy (label « école en poésie ») (ici)
IV – POLITIQUE DE LA VILLE et ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
• ** Lancement de l’opération « Quartiers solidaires jeunes », avec priorité aux filles et jeunes femmes (interview de Nadia Hai, Libération) (ici)
• L’association Eveil pour l’éveil les jeunes à la citoyenneté : un concours de vidéos en partenariat avec le festival international du film de prévention « Festiprev21 », fin mai (ToutEduc) (ici)
• Prévention des « rixes » : une tribune de Frédéric Jésu et Jean-Pierre Rosenczveig (ToutEduc) (ici)
Enseignement supérieur et Parcoursup
• ** L’état de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France (Eesri, édition 2021). Les inégalités sociales se réduisent mais restent très marquées (ici)
• Sur Parcoursup, le nombre de candidats à des formations en apprentissage a doublé depuis 2018 (communiqué Men et Enseignement supérieur) (ici)
• Parcoursup. Le Snes dénonce l’utilisation de la mention 100% présentiel qui favorise la concurrence entre les établissements (ici)
Soutien périscolaire
• Selon une étude de l’université de Grenoble, la lecture d’histoires par les parents a un effet très positif sur les apprentissages dans les clubs Coup de pouce (ToutEduc) (ici)
Cités éducatives
• ** Analyse des protocoles de suivi et d’évaluation des « cités éducatives », par Anna Straboni, Injep, février 2021, 57 p. (ici)
• Un webinaire des Savanturiers sur les cités éducatives le 28 avril 2021 de 18 à 19h (ici)
Ouverture sociale
• ** La carte des 74 « Prépas Talents » qui ouvriront en septembre dès septembre pour plus de diversité dans l’administration (Le JDD) (ici)
• « Le Monde Campus-Le Mag’ », la nouvelle émission télé du « Monde Campus » : interview de Pierre Mathiot, directeur de Sciences Po Lille (ici)
• Prépas égalité des chances dans la fonction publique : Magistrature, Défense, Patrimoine (ici)
• Ouverture sociale et Cordées : Aide à des étudiants et élèves (Académies d’Aix-Marseille, Caen, Poitiers, Toulouse) (ici)
• Les actions de BNP Paribas auprès des élèves de REP et REP+ (Programme Pacte, rapport 2020) (ici)
V. AGENDA
• Le Printemps de la recherche en éducation des Inspé du 29 mars au 1er juin 2021 : 10 conférences en ligne (ici)
• NOUVEAU Voir grand pour les petits, Rencontre en ligne du SNUipp le 1er juin 2021 (ici)
• Du 2 au 4 juillet 2021 en ligne, Congrès des classes inversées et des pédagogies actives. Appel à projets (date limite 21 avril 2021) (ici)
Pour interrompre votre abonnement à cette lettre, il vous suffit d’envoyer un message (avec le simple mot « désabonnement ») à l’adresse ozp[at]ozp.fr
Christian de Moliner a son essai dans Présent
Le Parisien, Aujourd’hui en France continue d’annoncer la Chasse au Trésor
Le Parisien, Aujourd’hui en France continue d’annoncer la Chasse au Trésor de l’Entente cordiale
Atlantico : Alexandre del Valle interviewe Christian de Moliner sur La Croisade du mal-pensant (Pierre-Guillaume de Roux)
Alexandre del Valle s’est entretenu cette semaine avec l’essayiste Christian de Moliner pour faire le point sur les polémiques autour de l’islamogauchisme, du massacre antisémite de Sarah Halimi, resté impuni, des dérives néo-racialistes des indigénistes, de la mode croissante de l’islamiquement correct un peu partout en Occident sous prétexte de combattre l’islamophobie, ou de la banalisation du discours anti-blancs sous couvert de lutte contre la racisme ou de « réparations » post-coloniales.
Ancien professeur en classe préparatoire, Christian de Moliner est un auteur prolifique, dont les recherches, essais et romans ont tous comme fil conducteur l’analyse de nos sociétés occidentales complexées et de plus en plus rongées de l’intérieur par le phénomène de la bien-pensance diversitaire dont le postulat philosophique est que l’Occidental devrait s’auto-détruire ou se déconstruire, comme l’a récemment déclaré Emmanuel Macron dans les médias américains, pour expier ses fautes éternelles. Celles-ci sont en effet imprescriptibles, transgénérationnelles, et donc impardonnables. Les peuples d’Occident constitueraient en effet la civilisation bourreau par excellence coupable d’avoir asservi et « humilié' » toutes les autres, à commencer par les peuples musulmans ou/et issus des anciennes colonies africaines de la France. De Moliner vient de publier ainsi La croisade du mal pensant, un roman plus qu’en phase avec les événements comme l’affaire des deux professeurs de l’IEP de Grenoble dénoncés comme islamophobes par une affiche; les propos d’Audrey Pulvar « autorisant » les Blancs à assister à des réunions de racisés, mais à la condition qu’ils se taisent… ou encore les propos incroyables du Président Emmanuel Macron sur la nécessité de « déconstruire » notre histoire pour satisfaire les minorités ex-colonisées ou leurs descendants. Il raconte l’histoire d’un prof d’université proche de la retraite qui, un matin, se révolte parce qu’on a distribué un tract demandant la création d’un « espace sans Blancs » (safe space) au sein de l’Université où il travaille… Un phénomène en pleine explosion aux Etats-Unis qui est déjà en train de gagner l’Europe culpabilisée.
Alexandre del Valle : Avant d’aborder le thème, connexe, de votre roman réaliste, j’aimerais avoir votre opinion concernant les propos d’Emmanuel Macron qui a déclaré, au cours d’un entretien diffusé par la chaîne américaine CBS le 18 avril dernier, des propos sidérant de la part d’un chef d’Etat – censé théoriquement défendre les intérêts et l’identité de son peuple – selon lesquels la France devrait «déconstruire sa propre histoire».
Christian de MOLINER : cette sortie est absolument stupéfiante de la part d’un chef d’État ! Que faudrait-il faire selon lui ? Réécrire l’Histoire de notre pays en ne cessant de demander pardon pour les prétendues horreurs que nous aurions commises ? M. Macron se place dans l’auto-flagellation que décris dans mes livres. La France n’a pas perpétré plus de crimes que ses voisins. Quand on fait les comptes pour les pays que nous avons colonisés, la balance est souvent proche de l’équilibre. Le Bénin était un État esclavagiste voire cannibale jusqu’à sa conquête par la France. L’Algérie qui nous fait tant de reproches a pratiqué l’esclavage de chrétiens jusqu’en 1830. Envisage-t-elle de demander pardon ? Non, bien sûr ! La conquête de l’Algérie a été brutale, mais les atrocités ont été équitablement réparties entre les deux camps comme l’ont été les exactions entre 1954 et 1962. Les horreurs ne sont jamais unilatérales. En outre, quoi que nous fassions, nous serions toujours accusés et les critiques deviendront de plus en violentes et ridicules, comme la sortie d’un ministre algérien qui prétend qu’avant la conquête française tous les Algériens savaient lire, mais que ce taux a chuté, car nous aurions massacré les alphabétisés (donc 100 % de la population !) Il n’y a aucun moyen de nous assurer l’indulgence de nos détracteurs, puisque pour eux nous sommes le mal absolu. En outre, derrière cette posture agressive à notre égard se cache l’espoir d’une indemnisation. Certains médias Algériens ont avancé une note (astronomique) que nous devrions régler. Tout est basé sur l’illusion que la prospérité de la France tient aux territoires qu’elle avait conquis, alors que des pays qui comme la Suisse n’ont jamais eu de colonies sont plus prospères et que nous ; c’est parce que nous étions riches que nous avons pu faire tant de conquêtes. De ce point de vue, je pense que M. Berlusconi – qui a indemnisé en 2008 la Libye pour la sanglante et courte colonisation de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine – a rendu un très mauvais service à l’Occident.
Alexandre del Valle : Quelle est votre réaction à un autre scandale, encore plus grave, celui de la récente décision de la Cour de cassation, de ne pas juger et de considérer comme irresponsable le meurtrier barbare de Sarah Halimi, le franco-malien Kobili Traoré, qui a séquestré, frappé durant une heure, puis défenestré le sexagénaire française en hurlant « Allah Ouakbar » puis en la traitant de sale juive et en appuyant son crime – digne des pires massacres jihadistes – d’allusions aux passages du Coran appelant à tuer les juifs.
Christian de MOLINER : je ne peux que souligner, comme beaucoup d’autres avant moi, la contradiction de la jurisprudence : pour un accident de la route, fumer du haschich est un acte aggravant, avoir bu de l’alcool avant de tuer un chien n’amène aucune indulgence bien au contraire. Mais fumer du cannabis avant de jeter dans le vide une vieille dame juive exonère de toute poursuite le criminel ! On voit mal quels principes de droit sous-tendent la décision de la Cour de Cassation. Si commettre un crime ou un délit commis lors « d’une bouffée délirante » permet d’échapper au jugement, dans ce cas-là, la « folie » est provoquée par la consommation d’un produit illicite. Tant que le meurtrier est détenu en hôpital psychiatrique, il subit quand même une forme de sanction. Mais s’il venait à être rapidement libéré, l’injustice serait totale.
Alexandre del Valle : Dans un registre ubuesque finalement proche, quelle est votre analyse du phénomène des Black Lives Matter, que vous semblez bien connaître, sachant que la demi-douzaine de « Blancs » américains opposés aux manif violentes des BLM qui ont été tué par ces derniers n’ont jamais fait la une des médias US et même occidentaux ?
Christian de MOLINER : qu’on sanctionne un policier qui dépasse les bornes ou pire assassine de sang-froid un suspect lors d’une interpellation est normal ; les forces de l’ordre ne doivent bénéficier d’aucune impunité s’ils n’appliquent pas les consignes réglementaires. Mais à mes yeux Black Lives Matter va beaucoup trop loin. Ce mouvement a déclenché une violence que par idéologie on n’a pas voulu réprimer alors qu’elle était illégitime. Des conseillers municipaux de Seattle ont été jusqu’à prétendre qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre un Noir s’il s’emparait d’un bien dont il était dépourvu. C’est évidemment la porte ouverte à tous les excès, à la destruction de la propriété privée et au retour à la loi du plus fort. Je suis également effrayé par le nouveau maccarthysme provoqué par ce mouvement. Il faut le dire franchement : les États-Unis sont en train de devenir un pays fasciste, un état où il est interdit d’être conservateur, où la moitié de la population est privée d’une partie de ses droits ! Des professeurs d’université sont contraints à la démission, pour avoir fait des remarques de bon sens, des personnes perdent leur travail pour avoir exprimé une opinion considérée comme « dissidente » (trop à droite !) sur les réseaux sociaux.
Alexandre del Valle: Justement, à propos des réseaux sociaux, comment analysez-vous le bannissement de l’ex-président américain Donald Trump des réseaux sociaux, après avoir été diabolisé et ostracisé par l’ensemble de l’Establishment américain et occidental?
Christian de Moliner: Le bannissement de Donald Trump de Twitter est, quoiqu’on dise, un déni grave de démocratie. Des entreprises privées n’ont pas à décider qui a le droit de s’exprimer ou pas, ce rôle est dévolu à la justice d’un pays et uniquement à celle-ci. Que peu de conseillers de Donald Trump aient retrouvé un travail du fait des menaces de boycott contre les entreprises qui se risqueraient à les embaucher est d’ailleurs plus que préoccupant. Les listes de proscription sont toujours malsaines et sont surtout le signe d’une démocratie malade et moribonde. La cancel culture, le mouvement woke sont, en dépit des intentions de leurs promoteurs, par essence totalitaires et antidémocratiques. De quel droit peut-on décider d’effacer du débat public une opinion qui déplaît ? Le summum du ridicule a été atteint quand d’obscurs sycophantes ont décidé que J.K Rolling n’était plus l’auteur d’Harry Potter parce qu’elle s’était demandé comment appeler des femmes ayant des règles ! Elle aurait donc commis un tel crime que les livres qu’elle avait écrits devaient lui être retirés. Du délire à l’état pur, que personne ou presque n’a souligné.
Alexandre del Valle: Avez-vous écrit votre ouvrage très récemment afin de coller à l’actualité récente des débats houleux autour de l’indigénisme, des réunions non-mixtes antiracistes interdites aux Blancs, des BLM, de l’islamo-gauchisme ou encore du projet de financement de la grande mosquée de Strasbourg du mouvement islamiste turc Milli Görüs par la municipalité écolo (EEVL) ?
Christian de MOLINER : pas du tout. J’ai conçu l’intrigue en février 2020 et j’ai affiné le style pendant plusieurs mois. Il était prêt en mai 2020. Mon éditeur, le regretté Pierre-Guillaume de Roux, ayant rencontré quelques difficultés techniques, mon roman n’est sorti qu’en février 2021. Je l’avais écrit en me basant sur quelques incidents qui s’étaient déjà déroulés, sur le désir de safe space de nombre de « racisés ». Quand en juin 2020, j’ai donné à lire mon roman à un ami, celui-ci a traité d’invraisemblable, voire de caricatural, le sujet paraissant alors tellement loin selon lui de la réalité. Or nous avons vu avec l’explosion du mouvement Black Lives Matter, l’affaire de Grenoble et les propos de Mme Pulvar combien mon sujet d’écriture était en fait fort actuel.
Alexandre del Valle : le héros de votre roman, pas du tout en phase avec le politiquement correct, Samuel Meiersohn, est-il en fait votre double littéraire ?
Christian de MOLINER : il partage avec moi des goûts communs, notamment celui de l’Histoire et des croisades (bien que j’ai été professeur de mathématiques en CPGE). Nous avons le même auteur préféré, le brillant René Grousset et son excellente « histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem ». Mais ces emprunts sont limités. L’existence de Samuel Meiersohn diverge nettement de la mienne. En parallèle de la lutte contre les racialistes, j’ai voulu dresser le portrait d’un homme désabusé, proche de la retraite qui s’interroge sur sa vie et ne lui trouve aucun sens.
Alexandre del Valle : Samuel Meiersohn a des mots très forts pour (dis)qualifier cette demande de safe space sans blancs ; il la compare aux exigences des nazis qui interdisaient certaines zones aux Juifs ainsi qu’à l’apartheid de l’Afrique du Sud. N’est-ce pas un peu excessif ? Validez-vous l’idée de comparer au fascisme et même au nazisme le politiquement correct radical des « néo-racisés » et autres minorités tyranniques?
Christian de MOLINER : je ne peux que paraphraser le tract que mon personnage principal distribue devant sa faculté : Il y a soixante-quatorze ans, un état raciste a capitulé sans conditions. Un procès s’est tenu pour purger le monde de cette horreur, pour que plus jamais on ne sépare les hommes et les femmes suivant leur origine. Cette leçon est désormais perdue. Des militants veulent créer une zone d’où seraient exclus ceux qui n’auraient pas la bonne couleur de peau au nom d’un évanescent privilège blanc qu’il faudrait combattre. Dites non à ce nouveau racisme. On a beau se cacher derrière des grands mots d’égalité, de victimisation, écarter quelqu’un parce qu’il est Blanc est un acte raciste et affirmer qu’une telle exclusion se justifie parce que les Blancs seraient des privilégiés ou, pire, parce qu’ils seraient d’abominables racistes même s’ils pensent ne pas l’être est encore plus raciste, car on attribue à une « race » un défaut que tous ses membres auraient systématiquement. Ce dénigrement va très loin : en Australie ou aux États-Unis, des écoles ont demandé à des enfants blancs de s’excuser pour ce qu’aurait fait leur ethnie aux Noirs, de la même façon qu’en Union Soviétique ou des descendants de « bourgeois » devaient s’excuser pour leurs origines non prolétaires. Or personne ou presque ne proteste contre ces dérives dans les médias.
Alexandre del Valle : quelle est votre interprétation de la haine racialiste et des nouveaux antiracistes. Pourquoi cette banalisation de la haine anti-occidentale et cette mode de dénonciation de l’Homme blanc ?
Christian de MOLINER : la haine antiblanc existe depuis longtemps, au moins aux États-Unis. Elle est une conséquence des émeutes raciales des années 1968 et de la revendication exprimée dans les années 1970 d’un état noir séparé. On retrouve des traces de cette haine dans des livres de science-fiction comme « Tous à Zanzibar » de John Brunner. Des auteurs ont été jusqu’à imaginer une enclave noire à Détroit, prospère grâce à l’automobile, et qui n’accepterait que les personnes ayant un pourcentage suffisant de sang noir, pourcentage qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. Cette entité séparée aurait été dirigée caricaturalement par « le grand noir ». On voit donc que le mouvement actuel a des racines idéologiques lointaines ; or contrairement aux positions défendues par Martin Luther King ou par Nelson Mandela, le but de BLM n’est pas vraiment une réconciliation des races, mais la vengeance et l’abaissement des Blancs. On se rapproche presque du slogan « un colon, une balle » des extrémistes zoulous. Les élucubrations anti-blancs existent donc depuis longtemps, mais ce qui a changé depuis les années 1960 est le regard porté sur elles par la grande majorité des médias. Ceux-ci ont pris fait et cause pour BLM et appuient la moindre de leurs revendications mêmes les plus ridicules, sans recul, sans jugement. Ils jugent inadmissibles les critiques même de bon sens contre BLM tandis que les journalistes Blancs s’auto-incriminent et battent leur coulpe. On retrouve l’attitude des Soviétiques pendant les grandes purges qui admettaient sans sourciller les pires horreurs pour ne pas discréditer leur parti. Les médias ont transformé des idées autrefois marginales, racistes comme il en existe depuis le Néolithique dans toutes les communautés humaines, en des vérités incontournables. La haine anti-blanc ne prospère que parce que des journalistes (blancs) lui font un large écho. S’auto-flageller, se repentir pour ce qu’on est une tendance lourde chez l’humain. Peut-être est-ce une façon d’éloigner de soi le mauvais sort ?
Alexandre del Valle : La dédicace de votre livre à votre petite fille fait réfléchir…: « À Louise Dumont-de-Moliner, ma petite-fille, en espérant qu’elle vivra toute son existence dans une France ouverte, réellement démocratique où toutes les opinions, quelles qu’elles soient, de droite comme de gauche, seront autorisées.
Christian de MOLINER : oui j’ai voulu souligner le danger qui pèse sur notre société : j’ai vraiment peur qu’elle ne devienne hémiplégique, qu’être conservateur ne soit plus autorisé à l’avenir, qu’une sorte de ministère de la vérité ne se mette en place. On a déjà un avant-goût avec les fausses nouvelles traquées par les décodeurs partisans des médias. On décrète que certaines informations sont intrinsèquement fausses, on sermonne ceux qui leur accordent du crédit. On déclare qu’il existe une réalité intangible. Ainsi, on s’est moqué pendant des années des théories liées au Grand Remplacement, avant de concéder que la France s’était créolisée et que ceux qui parlaient de grand Remplacement avaient raison. De même les grands esprits de gauche nient l’insécurité et assurent, encore ces derniers mois par la bouche du Garde des sceaux, qu’elle n’était qu’un fantasme. Le résultat de ces dénis de réalité est une perte de confiance dans les médias, quels qu’ils soient. Si le Front National est aux portes du pouvoir, c’est en grande partie à cause de tous ces mensonges.
Alexandre del Valle : Finissons avec votre passionnant roman. votre héros obtient-il gain de cause ?
Christian de MOLINER : je laisse au lecteur le soin de le découvrir. En tout cas, il se bat jusqu’au bout, sans saisir les multiples perches qu’on lui tend. Le président de l’Université pourtant son ami et qui en privé défend les mêmes positions que lui, ne le soutiendra pas publiquement. Il cherchera juste à lui éviter une sanction trop sévère. Au vu des différentes affaires qui ont éclaté (Grenoble, Paty,…), c’est malheureusement la réaction de l’administration : s’écraser devant les exigences d’une minorité revendicatrice.
« La croisade du mal-pensant » de Christian de MOLINER, 196 pages, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux 14 €
Peut être commandé sur les sites d’Amazon et de la Fnac et dans les librairies par l’intermédiaire de Cyberscribe.
Pascal Bouchard a bien lu Laure Minassian sur ToutEduc
Décrié ou valorisé.. de la complexité de l’enseignement professionnel (ouvrage)
Paru dans Scolaire le lundi 19 avril 2021.
Alors que l’enseignement professionnel, et plus spécifiquement le bac pro, a pu ouvrir l’horizon d’élèves souvent d’origines populaires vers l’enseignement supérieur, la réforme Blanquer (du lycée 2018-2019) qui “renforce le lien avec la sphère socio-économique et réduit le nombre d’heures de l’enseignement général“ semble “marquer le pas d’une tendance à la poursuite d’études, avec parfois ses échecs et ses désillusions », estime la sociologue Laure Minassian dans son dernier ouvrage. Elle ajoute que “la même tendance est observable dans l’apprentissage avec la loi ‘Choisir son avenir professionnel‘ entrée en vigueur à la rentrée 2020-2021“.
Et de préciser : “En France, l’enseignement professionnel n’est pas né d’un projet politique fortement structuré », mais de « l’enchaînement de conjonctures paradoxales“, il a subi de nombreuses transformations, et s’est “peu à peu calqué sur l’enseignement général et technique par l’alignement des diplômes délivrés“.
“Espace complexe et évolutif“, en somme, l’enseignement professionnel est un sujet d’étude difficile car il comporte de nombreuses facettes et se trouve “coincé entre promotion et relégation“. Difficile à traiter en effet, car il regroupe à la fois apprentissage (formation initiale), centres de formation des entreprises (formation des trois réseaux consulaires), enseignement supérieur… avec des discours qui montrent l’hétérogénéité des situations, des publics, et donc des résultats.
Pour le bac pro, par exemple, l’auteure évoque un “succès incontestable“, avec 1/3 des bacheliers actuels provenant de la filière, notamment grâce à la réforme de 2007 “portant la préparation du diplôme, d’abord pensé en quatre ans, à trois ans“. Pourtant, la “massification de la filière professionnelle s’accompagne de discours sur le déclin de la valeur de diplômes de plus en plus accessibles“, avec des employeurs pour qui cet enseignement est “déprécié, car il ne prépare pas directement ses publics à la vie active“ ou des enseignants du 2nd degré qui y voient une filière “destinée aux élèves inadaptés aux demandes de l’enseignement général“.
L’auteure promet ainsi une “déconstruction“ de ces discours “généralement bien ancrés sur le thème du déclin“, mais qui nécessitent d’étudier aussi bien les “espaces de respiration“ offerts que les “formes de ségrégation“ auxquelles participe cet enseignement. Elle reprend l’exemple du bac pro et pose la question de la formation au métier. Un élément supposément délaissé par les sociologues car l’enseignement professionnel “n’est ni tout à fait l’école, ni tout à fait du travail, mais une scolarisation des savoirs professionnels et une déscolarisation des savoirs scolaires ». Peut être « parce que les outils pour ce type d’analyse restent à construire“.
“De la forme scolaro-technique à la forme pratico-scolaire“. En étudiant les savoirs présentés, en écoutant de l’intérieur le discours des enseignants, l’auteure permet de comprendre avec précision les enjeux que révèlent les interactions en lycée professionnel et en apprentissage. Dans la première forme, “les savoirs présentés visent à déconstruire les habitudes de travail pour les interroger et proposer des hypothèses explicatives basées sur la science appliquée“, en précisant que le terme “technique“ s’entend dans l’idée d’une culture technique émancipatrice. La deuxième forme “emprunte d’abord au réel du travail avant l’école“, ici l’enseignement cherche l’efficacité, il est “orienté vers des préoccupations fonctionnelles de métier“.
Ainsi, via ces exemples d’enseignements ou encore au regard du devenir des élèves, Laure Minassian éclaire le rôle de l’enseignement professionnel (notamment historique, par exemple avec la loi Astier en 1919) et sa place dans le système éducatif, avec notamment l’appui de comparaisons internationales pour essayer de répondre à la question: que deviendra l’enseignement professionnel demain ?
Laure Minassian, L’enseignement professionnel entre promotion et relégation, Editions Academia, 20 €
Smart Job sur la télé B Smart reçoit Thierry Paulmier (excellente émission d’Arnaud Ardoin)
Revoir l’émission d’Arnaud Ardoin avec Thierry Paulmier sur Homo Emoticus ici : https://www.bsmart.fr/video/5593-smart-job-emission-26-avril-2021
https://www.bsmart.fr/video/5593-smart-job-emission-26-avril-2021
La Souciance d’Eric Louis Henri a charmé Breizh Info
La souciance est présentée comme un roman, mais cette qualification est quelque peu fallacieuse. Dans ce livre, il n’y a pas d’histoire, avec un début, une fin, voire éventuellement un suspense qui court tout au long du livre. Il n’y a pas vraiment de plan, à peine distingue-t-on une chronologie en arrière-plan. La souciance est avant tout un produit philosophique, à l’image de son auteur, Éric-Louis Henri qui se décrit comme philosophe de formation, spécialiste du postmodernisme et du mangement participatif. Il parcourt le monde au service des projets d’entreprises.
Dans la souciance dont on ignore la part autobiographique et celle qui est inventée, un couple parcourt le monde. On parle surtout de lui, à peine d’elle. Il a eu une enfance bourgeoise, élevé chez les jésuites. Il décrit sa mère comme une Folcoche à la Hervé Bazin, il l’a fuit à 18 ans pour suivre des études universitaires. Quand il était jeune, avec sa sœur, il s’était lié à la femme de ménage au grand désespoir de sa mère et la servante lui a plus apporté que sa génitrice. Il a déjà eu plusieurs compagnes, mais la dernière semble celle avec qui il va vieillir. Il a l’habitude curieuse d’emmener avec lui des cailloux rencontrés lors de ses pérégrinations. Le couple voyage au gré de ses envies sans avoir de plan bien défini. Il a testé autrefois un séjour organisé dans une contrée paradisiaque, mais ce dernier les a laissés sur leur faim. Ils préfèrent se fier désormais au hasard et le hasard les amène dans un village niché entre la mer et la montagne, probablement dans une île grecque, même si cela est suggéré et pas clairement indiqué. Le village est dépourvu de tout commerce, pour déguster un petit déjeuner, il faut gagner le café d’un hameau voisin. Beaucoup de ses maisons sont inoccupées et en ruine, il ne reste que quelques habitants. Le couple se sent aspiré par ce village, les cailloux d’eux même de la valise, comme pour indiquer que la quête est terminée. On leur offre une clé d’une maison où ils s’installent, ils finiront par l’acheter. Ils y fixent leur domicile principal, même s’ils continuent à s’accorder quelques moments d’escapade dans le vaste monde.
Le temps semble suspendu, ils montent un blog pour partager grâce à Internet leur coup de coeur, ils découvrent une bibliothèque où chacun peut prendre un livre et en déposer un autre, ils font des rencontres, un notaire, un professeur, le maire qui veut dynamiser son agglomération. On retrouve pour ceux qui ont plus de soixante ans, l’ombre de Pierre Bonté qui officiait sur Europe 1 avant de devenir le compère de Jacques Martin. Pierre Bonté avait l’art de présenter des petits villages inconnus et d’en faire savourer toutes les richesses.
La souciance est très bien écrit, dans un style élégant, sa lecture procure du plaisir à ceux qui savent apprécier la richesse de notre langue, ses trésors et sa poésie.
La souciance Éric-Louis Henri, éditions du Panthéon 12,9 € (à commander ici)
Christian de Moliner
Crédit photo : DR
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