Grande interview littéraire de l’écrivain Pauline Deysson sur « Le Trésor des Edrei »

Interview. Pauline Deysson : « Je voulais créer un univers dans lequel l’Histoire puisse s’inscrire sans trop heurter la logique »

Les Éditions de la Chouette d’Or publient un beau livre dédié au Trésor de l’Entente Cordiale et lié à un nouveau jeu qui vient d’être lancé ce 8 avril 2021 par Michel Becker, artiste et co-créateur du jeu Sur la trace de la chouette d’or. Signalons dans la seconde partie de cette ouvrage la présence d’une jeune auteure, Pauline Deysson, qui signe un récit sous forme de légende historique sous le titre Le Trésor des Edrei. Grande lectrice et passionnée d’écriture, elle fait du mélange des genres une manière d’explorer des domaines divers comme l’évasion fantastique ou la quête philosophique.

Bonjour Pauline Deysson, vous travaillez comme documentaliste dans une banque et vous êtes passionnée de littérature et d’écriture. Quelle place occupent ces deux domaines dans votre vie ? 

La littérature a chronologiquement précédé la banque. J’ai décidé d’écrire des livres vers mes 10 ans, estimant qu’il s’agissait là de l’un des métiers les plus pertinents du monde, par son universalité, et le plus à ma portée, étant donné mon goût prononcé pour les livres. Pendant longtemps, écrire est demeuré ma seule ambition : j’ai produit plusieurs contes pour ma famille et commencé un certain nombre de romans sans les terminer. J’ai eu très tôt l’idée de La Bibliothèque, la série de romans sur laquelle je travaille aujourd’hui, mais je ne m’y suis pas sérieusement attelée avant mes quinze ans, estimant que l’histoire réclamait une maturité qu’excluait mon jeune âge, et ne voulant pas risquer de gâcher mon idée en la sous-exploitant.

La banque est venue plus tard : il fallait travailler, et j’ai longtemps considéré mon emploi comme un mal nécessaire (quoique de plus en plus passionnant) pour gagner ma vie. Mes études ont éveillé en moi un réel intérêt pour le métier de documentaliste. L’ironie veut que l’on m’ait d’abord conseillé d’être bibliothécaire, et je me trouvais assez bête de n’y avoir pas pensé de mon propre chef, alors que je construisais depuis plusieurs années déjà La Bibliothèque. Je me suis inspirée de ce que j’apprenais pour alimenter mon roman et mes talents littéraires ne se sont pas révélés inutiles à la banque : les deux mondes se sont peu à peu entremêlés, jusqu’à occuper une part égale dans mon estime. Le plus difficile fut de trouver le bon rythme de cohabitation, l’écriture demandant un exercice régulier que ne permettait pas mon travail de prime abord !

Comment expliquer votre présence dans le beau livre Le trésor de l’Entente Cordiale qui vient de paraître ?

Ma participation au Trésor de l’Entente Cordiale résulte d’un coup de cœur pour La Bibliothèque plus subjectif que la moyenne : c’est grâce à mon père et illustrateur Michel Becker que j’ai été amenée à écrire Le Trésor des Edrei. M’ayant aidée dans la correction de mes romans, il connaissait mon écriture, et savait assez mon amour des contes pour avoir de longue date fait partie de mon lectorat. Lorsqu’il m’a parlé de ce projet et de la nécessité d’écrire un conte pour y glisser des énigmes, je n’ai pas hésité une seule seconde !

Vous qualifiez votre récit Le Trésor des Edrei comme un mélange de faits historiques, légendes, mythes fondateurs et d’autres genres. Pourriez-vous nous dire quelles ont été les grandes ressources narratives qui ont nourri votre inspiration ?

Le Trésor des Edrei devait au commencement être un conte. Étant donné le contexte dans lequel il allait être publié, je ne pouvais pas ne pas tenir compte de l’histoire franco-britannique, et je craignais de ne pas trouver le ton juste en écrivant un récit trop ancré dans la réalité historique : je voulais créer un univers dans lequel l’Histoire puisse s’inscrire sans trop heurter la logique. Je suis friande de mythologie grecque depuis mon plus jeune âge, aussi l’idée du mythe s’est-elle naturellement imposée. À la croisée du conte et de la légende, le mythe a longtemps précédé l’histoire dans de nombreuses cultures. Je me suis aussi inspirée de récits que j’apprécie de longue date, tels que Le Magicien d’Oz, ou encore la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde.

Je vous propose de nous arrêter d’abord sur ce mythe fondateur que vous mettez en scène au tout début de votre récit : des personnages au noms glanés à travers des langues ou dialectes peu connus du grand public sont invoqués dans un scénario de création du monde. Comment avez-vous construit cet univers légendaire à forte connotation cosmogonique ? 

Je voulais un mythe qui rappelle tous les mythes. Lorsque je m’intéresse à une mythologie, j’aime remonter au récit de la création du monde, source de toutes les histoires et de tous les conflits. Une cosmogonie commence très souvent par l’affrontement de deux entités opposées et complémentaires : on retrouve selon les mythes le jour et la nuit, l’amour et la mort ou encore le ciel et la terre. J’ai volontairement choisi des noms éloignés géographiquement pour ne pas donner la préséance à un mythe sur un autre.

Vos personnages s’appellent des Edrei. Pouvez-vous nous parler de ces êtres éthériques ?

Je comptais initialement mettre en scène des humains. En orientant mon histoire du côté du mythe, j’ai songé qu’il serait plus intéressant de la peupler de créatures imaginaires. Je ne voulais pas réinventer une ribambelle de dieux, au risque de perdre le lecteur par trop de références et de m’imposer une logique trop rigoureuse. Créer des êtres imaginaires m’offrait davantage de souplesse dans la conception de caractères que j’ai volontairement asexués, pour les rendre aussi universels que possible. Les nuages me paraissaient être l’environnement idéal pour ces créatures capables de tout et offertes à l’imagination des lecteurs autant qu’aux aléas cosmogoniques.

Comment devons-nous lire ce voyage à travers un magma cosmique auquel vous invitez vos personnages ? Sans doute, il peut être lu comme un conte fantastique, comme une odyssée légendaire ou comme les deux à la fois. Ce serait intéressant de savoir comment l’avez-vous inventé. Fait-il partie de votre univers habituel ? L’avez-vous créé pour l’occasion ?

Le récit se veut à la croisée des genres. La Bibliothèque, que j’ai continué à écrire en même temps que Le Trésor des Edrei, mêle récit fantastique, dystopie et conte philosophique : à cet égard, Le Trésor des Edrei peut être considéré comme faisant partie de mon univers habituel, celui des mondes imaginaires. J’y ai exploré des thèmes chers à mon cœur, comme le réenchantement du quotidien ou le dépassement de soi. À ces préférences, j’ai mêlé clins d’œil historiques, images que je souhaitais explorer de longue date et idées exigées par la chasse au trésor. Cette absence de frontières permet à chaque lecteur de construire son interprétation et donne lieu à des échanges d’autant plus passionnants !

Petit à petit, vous quittez ce temps initial, cet illo tempore, pour nous introduire assez rapidement au fait dans le temps historique par la création des clans. De quoi et surtout de qui s’agit-il ?

Les clans sont une référence à peine voilée aux Anglais et aux Français, mais peuvent en même temps être rapprochés de quantité d’autres peuples. Limiter mes allusions historiques au strict minimum m’a permis de donner à ce texte une portée universelle : la division des hommes, quand elle s’explique de manière logique, n’en reste pas moins absurde. J’ai cherché à mettre en avant l’absence de toute rationalité dans le conflit, quel qu’il soit.

Vous maniez avec brio l’antithèse, figure de style si nécessaire à la construction des récits à grande envolée épique et fantastique. Sur quelle base avez-vous construit cette tension entre d’un côté les Albes et de l’autre les Phryges ?

En classe préparatoire, j’ai étudié avec passion la traduction littéraire : chercher la formule juste pour rendre en français le sens et la beauté d’un texte anglais s’est avéré un exercice recouvrant des domaines plus vastes que la seule linguistique. Le choix de certaines catégories de mots trahit une forme d’esprit, une sorte de psychologie collective et inconsciente. Pendant deux ans, j’ai comparé l’esprit anglais, qui aime les verbes, ne craint pas les répétitions et se trouve naturellement porté vers le concret, à l’esprit français, qui préfère les noms, hait les répétitions et tend vers l’abstrait. Cet exercice prolongé m’a donné ample matière à réflexion sur les différences entre nos deux peuples et la manière dont nous transposions, à travers la langue, le quotidien qui nous entoure.

Je me suis aussi inspirée, quoique de très loin, de l’histoire franco-britannique, et particulièrement des différences entre les religions protestante et catholique, dont les désaccords, s’ils ne sont pas toujours dénués de sens, n’auraient jamais dû prêter à une telle escalade de violence.

Ce sont toutes ces considérations que j’ai cherché à incarner dans les Albes et dans les Phryges, à la fois si semblables et pourtant différents, jusque dans leur manière d’être au jour le jour.

Plusieurs motifs, sur lesquels je souhaiterais vous interroger, traversent votre histoire. Le premier est celui de la quête de l’unité secrète de la création dans laquelle se lancent les deux clans. En quoi consiste cette géographie imaginaire où tous les éléments cosmogoniques sont présents (liane, arbre, eau, feu, etc.) ?

J’ai toujours eu l’ambition d’une littérature universelle, où s’inscrivent tous les possibles, tous les textes, réels aussi bien que fantasmés, et tous les mondes, à commencer par le nôtre. L’univers est écrit en langage mathématique, disait Galilée : c’est cette profonde cohérence que je cherche à explorer à travers mes histoires. J’aime mêler les niveaux de lecture et confondre les genres, à condition de suivre une logique d’ensemble. Rien n’est aussi évocateur pour la création d’un monde que les éléments primordiaux dont il se compose. Comme l’eau, l’air, la terre et le feu se prêtent davantage à la métaphore que l’azote ou l’hydrogène, ils ont naturellement structuré Le Trésor des Edrei. Cette géographie du sens s’allie à mon goût prononcé pour les puzzles : je compare souvent la lecture à ce jeu, où l’on ne comprend le sens et l’importance d’une pièce, d’un détail, qu’après avoir achevé le tout.

Le deuxième motif est celui de la solidarité des personnages à l’intérieur de chaque clan et plus loin entre ces deux derniers pour la survie de tous. Comment inscrivez-vous cette nécessité dans le contexte historique dans lequel se déroule ce périple cosmique ?

Au vu de l’événement historique autour duquel s’articule le projet, je me devais de mettre le thème de l’entente au centre du Trésor des Edrei. Cependant, je ne voulais surtout pas donner dans le mièvre d’une amitié béate. J’ai été frappée par la justesse de l’analyse de Tocqueville, dans De la démocratie en Amérique, sur l’intérêt comme moteur naturel des affections et des actions humaines : j’ai donc cherché à construire une histoire où l’alliance résulterait de la force des choses. Quoi de mieux pour mettre en avant cette nécessité que la lutte pour la survie, le plus primordial et universel des intérêts ?

Comme le rappelle Stephen Clarke dans sa présentation du coffret d’or, le texte de l’Entente Cordiale est bien moins noble que les sentiments qu’on en retient, et consiste en un échange de bons procédés bassement matériels, même s’il a par la suite donné lieu à de belles actions.

Et, enfin, pour revenir à l’entente, quelle preuve y a-t-il pour pouvoir parler d’une solidarité encore plus large, disons au niveau de l’espèce tout entière prise dans le mécanisme d’une renaissance salvatrice ?

Le Trésor des Edrei s’arrête sur un espoir plutôt qu’une preuve : celui d’êtres qui ont appris de leurs erreurs et s’efforcent de reconstruire un monde meilleur. Si l’on s’en tient aux statistiques mondiales, la guerre n’a jamais provoqué aussi peu de morts qu’aujourd’hui, et l’on ne peut s’empêcher d’espérer que cet état de fait mathématique devienne le sens de l’histoire. Néanmoins, la nature humaine reste égale à elle-même et autodestructrice. L’avenir reste à écrire et le conte ne s’arrête pas fortuitement au début de l’ère des hommes : chacun de nous est maître de ce qui advient à l’espèce.

On ne peut pas conclure cette série de questions sans attirer l’attention de vos lecteurs sur la maîtrise avec laquelle vous maniez l’art de la fiction du récit de quête. Quelle clé de lecture conseillez-vous en secret aux lecteurs qui souhaiteraient se lancer dans la quête du trésor de l’Entente Cordiale ?

Toute quête est par nature individuelle : à la façon des chevaliers de contes, les lecteurs à la recherche du trésor de l’Entente Cordiale devront chercher en eux les ressources nécessaires à la victoire. Chaque lecture reste une aventure ouverte à tous les possibles, et la liberté intérieure est la qualité maîtresse de ceux qui souhaitent ressortir grandis de ce périple. Qui sait si le véritable trésor ne réside pas dans le voyage, plutôt que dans son aboutissement ?

Propos recueillis par Dan Burcea

Michel Becker, Stephen Clarke, Vincenzo Bianca, Pauline Deysson, Le Trésor de l’Entente Cordiale, Éditions La couette d’or, 2021, 150 pages

Le Quotidien des ZEP a repéré Laure Minassian

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L’enseignement professionnel entre promotion et relégation
Ue approche sociologique

Laure Minassian
Louvain-la-Neuve [Belgique] : Academia/L’Harmattan, 2021, 200 p. 
Collection : Les Sciences de l’éducation aujourd’hui

Soupçonnons-nous toutes les facettes de l’enseignement professionnel ? Quelle est son histoire en France, en Europe et au Québec ? Qu’apprennent les élèves et que deviennent-ils ? Par une approche ouverte aux comparaisons internationales jusqu’aux réalités concrètes des élèves, l’ouvrage discute cet enseignement sous l’angle des inégalités. Il comprend un état des lieux clair et concis de la recherche, ainsi qu’une série d’enquêtes de l’auteure sur les apprentissages en classe, le choix du stage, le devenir des élèves. Les analyses reposent sur une comparaison entre les lycéens professionnels et les apprentis, pris entre relégation et promotion. L’ouvrage est construit afin que les lecteurs puissent porter l’attention sur l’un ou l’autre des chapitres proposés selon leurs besoins, qu’ils soient étudiants, formateurs, enseignants-chercheurs ou plus largement impliqués et/ou intéressés par l’enseignement professionnel. (4ème de couv.)

Extrait de editions-harmattan.fr

https://pmb.cereq.fr/index.php?lvl=notice_display&id=69502

Causeur présente la proposition économique radicale de François de Coincy

Pour s’en sortir après le coronavirus, l’investissement déductible

Une proposition économique radicale

Pour relancer l’économie, il faut rendre l’investissement immédiatement et intégralement déductible fiscalement. Une proposition économique de l’entrepreneur François de Coincy1

En ayant l’intégralité de leurs nouveaux investissements déductibles du résultat fiscal, les entreprises vont être incitées à investir chaque année, au moins l’équivalent de leurs résultats annuels.  Beaucoup de petites et moyennes entreprises, celles qui investissent le moins et dont les patrons sont souvent allergiques à la fiscalité, choisiront d’acheter des biens d’équipement productifs pour éviter de payer des impôts. Ils vont rechercher plus activement les occasions d’engager des projets au-delà des seuls investissements de remplacement qu’ils effectuaient habituellement. Pour les entreprises françaises, engagées sur l’économie mondiale, investir à l’étranger va devenir moins intéressant et pour les entreprises internationales, le choix de l’implantation française va devenir au contraire  bien plus attractif. Cette mesure va générer des emplois immédiats pour effectuer ces investissements qui génèreront  par la suite une activité régulière implantée localement.

Un allégement fiscal qui génère immédiatement des emplois et dont l’État récupère le coût dans les années ultérieures

On a vu dans le passé que les  incitations fiscales à l’investissement, sous des formes diverses d’abattement, de suramortissement ou d’amortissements accélérés,  avaient des effets positifs dans la mesure où la répercussion fiscale était significative. L’amortissement à 100% de l’investissement dans la limite du résultat annuel aura des effets bien plus importants que tout ce qui a été timidement fait dans ce sens jusqu’à présent.

Bien qu’elle ne concerne que les nouveaux investissements, cette mesure pourrait entraîner des réticences du fait de son coût immédiat. L’impôt payé par les entreprises, de l’ordre de 40 milliards par an, représente une assiette fiscale d’environ 150 milliards. Si ce potentiel était utilisé à raison de 50% cela représenterait un investissement complémentaire de 75 milliards, et si cet investissement était au 2/3 réalisé par des entreprises françaises cela représenterait de l’emploi pour 1 million de personnes.

La perte de recettes de l’État, qui serait dans cette hypothèse de 20 milliards, est un simple décalage dans le temps. Le bien étant amorti dès la première année, les années suivantes verront la base fiscale de l’entreprise s’élargir et l’État récupèrera progressivement son manque à gagner initial. 

À cette occasion, on pourrait supprimer toute une série d’avantages fiscaux qui, bien qu’appréciés par les entrepreneurs car ils abaissent le taux réel d’imposition des bénéfices, n’ont pas d’effets réels sur l’activité et l’emploi. L’exemple emblématique en est le Crédit Impôt Recherche (CIR), incitatif à embaucher des gens très qualifiés qui n’ont aucun problème d’emploi et effet d’aubaine qui pousse les entreprises à comptabiliser en frais de recherche et développement des dépenses qui n’auraient pas été qualifiées ainsi en l’absence du dispositif.

Une mesure de bon sens économique qui remet en cause la doctrine comptable des amortissements

Lorsqu’un entrepreneur engage un investissement, le système comptable ainsi que le système fiscal sur lequel il est basé, lui indique qu’il a fait un profit alors qu’il n’a pas encore récupéré sa mise. Si je dépense 1 million d’euros pour construire un pont qui va générer des recettes dans le futur, le système comptable et fiscal, considérant par exemple un amortissement sur 50 ans soit 20 000€, indique que si j’ai eu des recettes nettes de charges de 50 000 euros sur une année, j’ai un résultat de 30 000 euros (donc je paierai 10 000 euros d’impôts). La réalité est que j’ai mis un million et que j’ai récupéré 50000 (40 000 après impôts). Je n’ai donc encore rien gagné. Cette approche vient de ce que le système considère que le pont a encore une valeur de 980 000 euros ce qui relève d’une projection aléatoire de l’avenir. Car rien ne nous dit, ni que nous pourrions trouver un acheteur de notre pont à 980 000 euros, ni que dans les années futures, nous aurons une recette permettant à terme de couvrir le cout du pont. La notion d’amortissement telle qu’elle est pratiquée actuellement est l’application d’un taux arbitraire, fonction de la durée d’utilisation supposée du bien sur lequel elle est appliquée. Elle est en réalité contre-intuitive, mais tellement ancrée dans nos manières de raisonner qu’elle nous apparait de bon sens. En logique économique, l’amortissement ne devrait être basé ni sur des valeurs forfaitaires, ni sur des durées de vie, mais sur les marges nettes que l’investissement dégage. Ainsi, dans notre exemple on devrait avoir un amortissement de 50 000. 

Plus généralement cela revient à amortir les investissements de l’entreprise à hauteur des marges nettes dégagées. Et si les investissements sont importants cela ramène à zéro le résultat de l’entreprise tant qu’ils n’ont pas été couverts par les recettes nettes qu’ils dégagent.

Cela peut inquiéter ceux qui sont habitués à la présentation actuelle des comptes qui est plus un indicateur (utile) qu’une véritable représentation du résultat. Cela choquera aussi ceux qui pensent voir disparaitre la rémunération de l’actionnaire parce qu’ils croient naïvement à la distinction entre les résultats et les capitaux propres. La présentation des bilans suivant cette méthode apportera aux dirigeants et aux actionnaires une vision de plus long terme 

En sortie de Covid, la relance publique par la consommation est absurde

En sortie de Covid, la relance par la consommation n’est pas nécessaire, toute l’épargne accumulée par les Français va avoir cet effet naturel dès que l’offre, gelée par le confinement, redeviendra disponible. Alors qu’une relance par la consommation n’a pas d’effet direct sur l’emploi (l’augmentation de 10% des ventes d’une entreprise ne nécessite pas 10% de travail en plus), la relance des investissements entraine directement un besoin de travail complémentaire.

En valorisant l’investissement et en en allégeant son financement, on donne à la France un avantage compétitif. Cela pourra faire prendre conscience aux entrepreneurs qui justifient leur absence d’investissements par le manque de trésorerie, qu’il est plus facile à celui qui a un bon projet de trouver un financement qu’à celui qui a un financement de trouver un bon projet.

Actualités du jour annonce le Trésor de l’Entente cordiale

http://www.actualites-du-jour.eu/article/le-tresor-de-l-entente-cordiale-750-000-euros-a-gagner-dans-une-chasse-au-tresor-franco-britannique/5625174

« Le Trésor de l’Entente cordiale » : 750.000 euros à gagner dans une chasse au trésor franco-britannique

La chasse au trésor de l’Entente cordiale débute ce jeudi. Neuf énigmes sont à résoudre depuis un livre d’énigmes Le Trésor de l’Entente cordiale, afin d’espérer découvrir le butin : un coffret d’une valeur de 750.000 euros, offert par Edouard VII au président Emile Loubet pour symboliser l’entente franco-britannique. 

A vos pelles et vos méninges ! La chasse au trésor de l’Entente cordiale débute ce jeudi avec la publication de l’ouvrage Le Trésor de l’Entente cordiale. Simultanément, deux livres sont publiés en France et en Angleterre, comportant des énigmes à résoudre et permettant aux chasseurs volontaires de découvrir le butin, un coffret d’une valeur de 750.000 euros. La récompense est aussi historique : il s’agit du vrai coffret remis par Édouard VII au Président français Émile Loubet…
source: Europe1

La bioéthique (filiation PMA, GPA, euthanasie, eugénisme etc) de Joaquin Scalbert

Un écrivain engagé souhaitant une société solidaire et humaine

La démarche de Joaquin Scalbert : simplement l’envie de mettre en évidence la violence qui peut exister dans notre société. 

Celle de nos élites bien pensantes et donneuses de leçons qui profitent de la modernité pour sacrifier l’humain sur l’autel de l’égoïsme et du profit.

Joaquin Scalbert écrit sur une société de confort où les individus travaillent à leurs seuls projets personnels indifférents au bien commun, négligeant les dommages collatéraux et bien souvent directs qu’ils font subir à leurs congénères.

Les nouvelles élites ont les moyens financiers de tirer le meilleur parti des réels progrès scientifiques de notre XXIe siècle (pourtant orienté vers une nouvelle ère de la solidarité !), au profit d’une ‘’modernité régressive’’ où le souci de l’autre devient accessoire.

C’est ainsi que les plus fortunés de nos ‘’anywhere’’ peuvent louer le ventre de femmes démunies en toute bonne conscience ou bien choisir sur catalogue le géniteur de leur ‘’projet d’enfant’’.

Sans discours moralisateur et avec ironie Joaquin Scalbert met en évidence la violence faite aux hommes et aux femmes auxquels on impose le silence : le rejeton d’un donneur anonyme que l’on prive de son droit à connaître ses origines ou la personne en fin de vie qui a seulement demandé moins de souffrance et à laquelle on propose la seringue pour clore le dialogue.

Joaquin Scalbert met en évidence des contradictions telles que celle de pouvoir supprimer la vie d’un enfant à quelques heures de sa naissance alors que des lois sont bientôt mises en place pour éviter que les embryons de poussins mâles (voir texte ci-après) soient détruits après le 3èmejour, moment où le cœur du gallinacé se mettrait à battre. Il réagit devant la résignation des proches qui acceptent la demande parfois un peu prématurée d’un médecin qui va prélever un organe sur un patient selon la formule anglo-saxonne « aussi mort que nécessaire, aussi vivant que possible ».

Il s’insurge devant le fait que des voix aient pu s’élever sans soulever d’indignation pour suggérer une gestion de la crise sanitaire au profit des plus jeunes laissant partir les plus anciens et les plus fragiles.

Il constate que l’eugénisme n’est plus le fait d’un Etat idéologique et totalitaire, mais celui de nombreux individus qui font fi à bas bruit de la dignité humaine au bénéfice de leur seul confort et désirs hérités d’une société tournée vers la consommation.

Joaquin Scalbert égratigne ses contemporains dans leur manque de discernement et de curiosité sans donner de leçon, car il croit que la vie restera la plus forte. Trop optimiste ?

Nouvelles du temps présent – Archives du lendemain
de Joaquin Scalbert aux Editions Douin 
 
Parution en France le 2 avril 2021
123 pages, 14 €
 

La vie, la mort… Procréation médicalement assistée Expérience de mort imminente…

Comment Zoël va-t-il réagir en retrouvant à vingt ans son père biologique ?
Victor va-t-il accepter ce bouleversement ?
Frédérik le sceptique, se laissera-t-il convaincre par la belle Stella qu’une autre forme de vie que la vie corporelle peut exister ?

Pour les uns, des questions intemporelles qui suscitent réflexion. Pour les autres, des enjeux de confort dans une société à bout de souffle.
Les personnages de ce recueil, préfacé par le Dr. Christian Champion, illustrent combien certaines réponses apportées par la doxa contemporaine peuvent être insuffisantes face à des questionnements actuels bien légitimes.

“On risque autant à croire trop qu’à croire trop peu.” aurait dit Denis Diderot. Dans un vaudeville du XXIe siècle, Joaquin Scalbert s’amuse des conséquences inattendues du nouvel eugénisme.
L’auteur : Joaquin Scalbert, ancien dirigeant d’agences de communication publicitaire et aujourd’hui conseil en recrutement, a publié chez Desclée de Brouwer Parole et Désir dans l’entreprise, aux Editions Pourquoi-Pas ? Nouvelles du Temps Présent, Archives de voisinage et aux Editions Douin Des Femmes et des Adieux.

« Homo Emoticus » de Thierry Paulmier : L’intelligence émotionnelle au service des managers

La Balustrade de Guilaine Depis vous propose pour la période de avril 2021/novembre 2021:
(pour demander un livre, merci d’adresser un mail à guilaine_depis@yahoo.com et pour interviewer l’auteur sms 06 84 36 31 85)
 
Homo Emoticus – L’intelligence émotionnelle au service des managers
de Thierry Paulmier – Préface d’Anne Lauvergeon  
aux Editions Diateino (groupe Trédaniel) 
Parution en France le 2 avril 2021 – 495 pages, 23 €
Nos émotions sont aux commandes : Bien avant le succès du film d’animation Vice-versa (Disney & Pixar, 2015) Thierry Paulmier a consacré toute sa vie à les étudier et à concevoir grâce à elles un puissant outil d’analyse universel des relations interpersonnelles dans le domaine professionnel public comme privé. 
 
– Ce livre à la structure rigoureuse, ponctuée de schémas aussi évidents qu’inédits, concentre le fruit de son travail durant plus de sept années de recherches passionnées. 
– Riche en anecdotes, en études scientifiques et en évocations littéraires et philosophiques, cet ouvrage vous invite à explorer la psychologie des émotions et donne tous les repères pour voir en chacun un artisan et un volontaire.
– Indispensable pour actionner les bons leviers émotionnels et révolutionner le quotidien de vos équipes, comprendre votre entourage dans l’entreprise et dans le monde.
 
La force de son modèle « homo emoticus » est son universalité dans son application
* Il permet de renouveler la réflexion et d’agir concrètement sur des questions telles que le bien-être au travail, la motivation au travail, la QVT, les RPS, le management, la communication, la négociation, la résolution de conflit, la gestion de crise, la conduite du changement, etc.
 
Thierry Paulmier est conférencier et consultant en intelligence émotionnelle. 
Docteur en sciences économiques et en sciences politiques, il forme au modèle de l’homo emoticus dans les entreprises et les administrations, notamment le Secrétariat général du gouvernement, ainsi que dans nombreuses écoles (ENA, EDHEC Business School, École de Guerre…).
A l’étranger, il enseigne à l’ENAP à Brasilia (l’ENA brésilien) ainsi qu’à L’Institut Basil Fuleihan à Beyrouth. Son impressionnant parcours professionnel a fait voyager Thierry Paulmier dans une soixantaine de pays. Il a notamment été fonctionnaire à l’ONU à Genève (2003-2009) et a vécu à New-York (2010-2012). Dans chacune de ces villes, il a profité de son séjour pour faire le conservatoires d’art dramatique. Il a été formé à la négociation à la John Kennedy School of Government (2005).

Le livre de Franck Archimbaud « se lit avec passion »

Franck Archimbaud, L’homme qui voulait Otrechoze

Un chef d’entreprise qui se raconte est peu courant ; un chef devenu chef par orientation scolaire dès la classe de cinquième l’est moins ; un chef sorti du rang car issu d’une famille ouvrière pour créer son entreprise l’est décidément peu. C’est dire l’intérêt d’une telle biographie, écrite comme une envie, pour le lecteur curieux de saisir le ressort de l’entreprise.

Franck Archimbaud est né en 1967 à Barentin en Normandie de parents ouvriers en HLM. Il est l’aîné d’une fratrie de quatre dont seule la dernière est une sœur. A donc pesé sur ses épaules depuis tout petit le sentiment d’être celui qui guide et protège : un chef. Il fera le lycée hôtelier de l’Avalasse à Rouen, réputé, et en sortira diplômé en 1984, poursuivant par une spécialité de pâtissier-chocolatier. Il sera chef de cuisine à 22 ans et gérant de restaurant à 24 ans. La cinquantaine arrivée, il a besoin de faire le point du demi-siècle écoulé ; le coronavirus présent inhibe ses entreprises de restauration événementielles comme son restaurant Le Saint-Pierre à La Bouille et lui laisse du temps. Il retrace son itinéraire en cherchant le pourquoi et les failles, donnant son exemple pour le meilleur comme pour le pire.

Le meilleur est de vouloir le meilleur, le pire est de laisser sur sa route nombre de chemins non suivis. Ainsi des filles. Il explore à 10 ans sa petite voisine de 8 qui le sollicite ; il s’éclate à 16 ans avec une fille de trois ans plus âgée lors d’un stage aux Deux-Alpes qui l’initie. Suivront, au fil des années de bougeotte, Maryse, Patricia, Marie, Béatrice, Elisabeth, Marie-José, Geneviève, Eldrine, Alice, Kamilia et Mathilde. Il officie à Rouen puis au Havre, Houlgate, Paris, Rhodes, Lille, Amiens, Marseille, Avignon, puis de retour à Rouen. Il aura passé dix ans dans la multinationale Sodexo avant de créer en 2003 sa propre société de traiteur éco-responsable : Otrechoze, installée en Normandie et en Touraine avec un pied à Paris. Il dit de la cuisine qu’elle est une école de discipline et d’obstination qui exige organisation et force de caractère. La cuisine vous fait tout seul : « La restauration est un domaine qui permet aux personnes qui n’ont pas réalisé de longues études d’entrer en autodidacte dans un monde qui offre – pour peu qu’on soit courageux, et doté d’une bonne présentation – de réelles perspectives d’évolution » p.227.

« Hypersensible », l’auteur ne se sent à sa place que lorsqu’il décide lui-même. Il n’impose pas, il écoute et se met au service. « Cette différence, c’était que j’avais déjà ‘l’œil du client’, ce constant souci de satisfaire que même certains grands chefs ne parviennent pas toujours à conserver » p.211. D’où sa capacité d’adaptation – signe d’intelligence – malgré son sentiment de ne jamais être à sa place faute d’une éducation bourgeoise et de ses codes, le sport, le piano, le théâtre, la peinture, les belles choses. « Otrechoze est aussi, d’une certaine manière, un pied de nez au système français un peu trop centré autour des diplômes et de l’orthographe, ce dont j’ai souffert depuis l’enfance » p.259. Rassurons-le, l’auteur a saisi le vocabulaire du jeune cadre dynamique qu’il manie à la perfection lorsqu’il parle de son entreprise. Face au « nouveau » éternel du marketing, Franck Archimbaud prône une cuisine de qualité « qui respecterait ses fondamentaux, différente, sans renier ses valeurs essentielles ». Autrement dit le mouvement, l’adaptation au monde qui bouge sans cesse. Bien plus qu’une mode, « la » tradition – telle qu’elle se perpétue.

D’où sa reprise à Rouen du relais postal en face du collège de la Grand’Mare, quartier populaire et immigré de Zone franche urbaine (ZFU) où la haine et la violence naissent du désœuvrement et de l’absence de lieu où se retrouver. « L’idée était (…) d’un restaurant solidaire et social valorisant les circuits courts et favorisant la relocalisation de l’emploi » p.324 avec cuisine de saison avec produits bios issus du développement durable. De quoi cocher toutes les cases des idées dans le vent écologique et socialiste. Le succès ne résiste malheureusement pas à la faible rentabilité et la Mairie ne suit pas après sept ans mais c’était une belle expérience. « Un cercle vertueux au sein duquel on pouvait lutter contre la malbouffe tout en créant du lien dans un quartier dans lequel personne ne voulait vivre. La culture, déguisée en dîner-concert, était accessible à tous » p.357.

Ce livre, écrit comme Montaigne « à sauts et gambades » tout au long de ses expériences, vise à « insuffler l’énergie nécessaire à toute réalisation et toute survie » p.433. D’où le lien intime entre les rencontres amoureuses ou sexuelles et les entreprises à chaque fois renouvelées, du défi de créer une carte à celui de redresser un restaurant ou de faire tourner une entreprise. Les écoles apprennent certaines techniques comme écrire et compter ou réaliser une purée savoureuse et dresser une table, mais « on n’apprend pas à s’accepter tel qu’on est, à faire honneur au moment présent, à se faire confiance inconditionnellement. On n’apprend pas même à regarder, observer, ressentir, à penser autrement ni s’ouvrir à ‘autre chose’ »p.434. Tout enfant, le petit Franck rêvait déjà d’autre chose, comme son père avant lui qui avait rêvé d’être marin pour partir.

Cette sagesse de la cinquantaine issue d’une expérience multiple d’homme pressé est contée dans le mouvement, sans trop d’introspection mais avec ce souci de tirer à chaque fois une morale de l’action et de se réinventer après le Covid – lorsque cela viendra. Il se lit avec passion.

Franck Archimbaud, L’homme qui voulait Otrechoze, 2021, édition Scripta, 439 pages, €23.00 e-book Kindle €5.99

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Article de Paris-Normandie

Article de l’Auvergnat de Paris pour les Pros des Bistrots et Restos du Grand Paris (depuis 1882)