Actualitté admire la Chasse au Trésor

Un livre à énigmes entre la France et l’Angleterre peut vous faire gagner 750 000 €

Une immense chasse au trésor est sur le point de se lancer des deux côtés de la Manche. Jeudi 8 avril, les éditions la Chouette d’or publient Le trésor de l’entente cordiale, un livre à énigmes qui indique l’emplacement d’un coffret estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros. Cette chasse qui promet de durer des années se veut être une célébration des liens qui unissent la France et l’Angleterre depuis un siècle.

En juillet 1903, le président français Émile Loubet recevait le « coffret de l’entente cordiale », un objet symbolisant la paix entre les deux pays. Cette boîte finement gravée et décorée à la feuille d’or a ensuite été transmise de génération en génération avant d’être finalement achetée par l’artiste Michel Becker en 2017.

Ce spécialiste des chasses au trésor a décidé d’intégrer l’objet historique, d’une valeur d’environ 750.000 €, à sa nouvelle création. Aidé par le créateur d’énigme Vincenzo Bianca et de l’autrice Pauline Deysson, Becker s’est lancé dans une aventure éditoriale ambitieuse.

Ce jeudi 8 avril, date d’anniversaire de la deuxième Entente cordiale de 1904, une version française et une version anglaise du livre Le trésor de l’entente cordiale seront publiés simultanément. Les ouvrages contiendront des indices différents en fonction des pays et mèneront à deux endroits distincts. Les livres sont constitués de neuf énigmes, composées d’illustrations de Becker et de textes écrits par Pauline Deysson.

Les tableaux mèneront les joueurs vers deux moitiés de géode, une située en France et l’autre en Angleterre. Assemblées, ces dernières formeront une clé qui permettra de libérer le coffret. Concernant la pandémie en cours, que les chasseurs de trésor se rassurent : nul besoin de parcourir tout le pays pour trouver les géodes. Les objets à déterrer peuvent être trouvés directement à partir du livre.

Cette chasse bi nationale a pour but de rapprocher les deux pays, l’appât du gain étant, c’est bien connu, un puissant moteur émotionnel. Le livre contient également une histoire de l’entente cordiale écrite par l’auteur et historien britannique Stephen Clarke. Selon lui, la chasse au trésor est « un rappel opportun que les querelles sur les personnes recevant des doses de vaccin sont un accroc temporaire dans une alliance clé et durable ». Cependant de l’aveu même des organisateurs, seule une équipe de joueurs bilingues pourrait totalement finir le jeu.

Pour pouvoir un jour espérer toucher du doigt le coffret, il faudra y mettre le prix. En plus de l’ouvrage vendu à 24,90 euros, une carte est disponible à 17,95 euro ainsi qu’un carnet de l’aventurier à 4,95 euros. Comme le souligne le Parisien, un abonnement de 5 euros par mois est également proposé aux joueurs qui souhaitent profiter des questions et des réponses sur le sujet en ligne.

Pour l’instant, 3500 exemplaires du livre auraient déjà été écoulés. Toujours selon le Parisien, Becker tablerait pour l’instant sur une vente d’envions 15.000 exemplaires, mais n’exclut pas d’en écouler des centaines de milliers.

Rappelons que l’artiste n’est absolument pas un néophyte en matière de chasse au trésor. Michel Becker est en effet connu pour avoir lancé en 1993 « Sur la trace de la chouette d’or ». Une chasse qui promettait aux joueurs de mettre la main sur une statuette d’une valeur de 150 000 euros. La chouette n’a jusque là pas encore été retrouvée… De quoi refroidir les ardeurs des amateurs du dimanche. Crédit photo : Coffret de l’entente cordiale reçut par le président français Émile Loubet

Rendez-vous sur Teams pour la conférence de presse lançant la chasse au Trésor de l’Entente cordiale jeudi 8 avril 2021 à 17h sur ce lien

Rendez-vous sur Teams pour la conférence de presse lançant la chasse au Trésor de l’Entente cordiale jeudi 8 avril 2021 à 17h sur ce lien

Lien invitation Teams de lancement jeudi 8 avril à 17h, venez nombreux

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Lettres capitales continue sa lecture des enquêtes de Jasmine Catou

Élémentaire, chère Jasmine ! « Le retour de Jasmine Catou», de Christian de Moliner

De nouvelles enquêtes attendent notre fameuse détective Jasmine Catou. Trois aventures inédites et tout aussi savoureuses que nous présente Christian de Moliner, dans son nouvel opus Le retour de Jasmine Catou. En bon ingénieur de l’éclairage scénique et de maître dans l’art du suspens, l’auteur place sa délicate et habile héroïne dans une lumière encore plus intense, à la mesure de l’expérience que celle-ci a acquis depuis ses débuts, en la rendant ainsi digne du surnom de Watson félin dont elle avait hérité dans le volume précédent. Comment ne pas être captivé par le charme de ce personnage doué, comme vous l’apprendrez davantage, d’une intuition hors norme, d’une inventivité et d’un incroyable don de la communication à travers la télépathie qui l’aide à surmonter son handicap qui la prive du don de la parole.

Suivons d’abord Agathe et Jasmine Catou à un Concours de beauté féline à Paris. L’histoire qui suit est d’autant plus passionnante car le hasard fait qu’Agathe Boulay, la maîtresse de Jasmine ou plutôt sa maman, si l’on en croit les dires de l’une et de l’autre, est l’attachée de presse de cette manifestation. L’avis est quasi unanime : avec sa beauté, son allure et son intelligence, Jasmine gagnera sans aucun doute ce concours haut la patte. Pas de place pour des hésitations, telles que sont formulées par Emmanuel, l’amoureux d’Agathe, pour qui tout ça ressemble plutôt à « une compétition de midinettes félines » où on risque de s’ennuyer par surcroît. Sauf que c’est sans compter sur les ressources infinies de ce récit magnifiquement bien tissé et qui nous attire dans les coulisses de ce fameux concours et de certains personnages qui s’y invitent et compliquent son bon déroulement. La présence de Philippe Pieters, écrivain médiocre et ancien client de l’agence de presse d’Agathe, donne à l’intrigue une tournure alerte qui finit par une suite d’événements qui mèneront à une enquête policière. C’est à ce moment que, obligée de quitter son statut de vedette de concours de beauté, Jasmine Catou revêt son habit de détective à la fois pour trouver le coupable de ce trouble général et de défendre sa maîtresse de l’écrivain qui l’importune. Sa stratégie n’a pas changé, si l’on peut le dire ainsi. Il suffit de faire confiance à son flair et à son intuition de féline. Sa stratégie est payante et le résultat garanti : comme par miracle, le suspect est vite démasqué. Élémentaire, chère Jasmine !

L’histoire suivante se déroule sur une scène plus réduite que le chapiteau du concours de beauté. Il s’agit cette fois du studio d’une antenne de Web-télévision où Agathe anime « une émission littéraire intitulée L’auteur et son animal ». Jasmine Catou est, selon elle, l’élément essentiel, car les auteurs invités doivent être accompagnés par leur animal préféré. Sont invités des célébrités et des Prix Goncourt. Cette fois, l’invité est un écrivain connu, Pierre-André Von Eibers, auteur d’un seul livre Le cœur navré.  Celui-ci arrive sur le plateau avec Hector, un chihuahua que Jasmine connaît bien. C’est que sa maîtresse et cet écrivain sont liés par une vieille histoire d’amour qui semble maintenant oubliée. Vraiment ? Ce n’est pas si sûr, surtout qu’il y a mille raisons que les choses ne se passent pas comme prévu. Une série d’incidents mettent brusquement fin à l’enregistrement. Hector disparaît dans l’obscurité causée par une panne intempestive de courant, déclenchant la colère de son maître. Cette fois encore, Jasmine aura à résoudre, en plus des troubles des bouleversements des cœurs humains, la disparition du pauvre Hector. Elle se retrouvera de nouveau dans sa posture favorite de protectrice de sa maîtresse et devra trouver une preuve pour mieux illustrer son talent de détective. Elle résume sa stratégie par cette formule héritée de son célèbre maître dans le domaine, le fameux Sherlock Holmes : « si on retire l’impossible, la solution apparaît clairement ». La question n’est donc même pas si sa stratégie va marcher, mais comment notre détective féline va s’y prendre pour mettre en pratique les préceptes acquis souvent par une télépathie qui se révèle imbattable? Laissons au lecteur le plaisir de découvrir tout ce spectacle et d’admirer les qualités de Jasmine.

Abordons quant à nous la nouvelle intrigue qu’attend Agathe et implicitement sa chère Jasmine. Sans grande surprise, signalons l’apparition de deux personnages auxquels nos protagonistes se sont déjà confrontées. Il s’agit de Philippe Pieters, l’écrivain harceleur du premier épisode de la série et de la concurrente d’Agathe, l’attachée de presse Isabelle de la Volta. Cette fois encore, une intrigue des plus enchevêtrée se noue. Chantage, faux en documents, menaces et mensonges sont réunis pour amener Agathe au bord du désespoir et de la peur du fisc. Décidemment, Pieters, cet écrivain sans talent mais rempli d’orgueil est prêt à tout pour satisfaire son obsession maladive de devenir célèbre. De nouveau, le sens de l’intrigue dont excelle Christian de Moliner offre au lecteur des pages magnifiquement bien écrites, dans un style d’une légère suavité devant le désarroi des ses héroïnes. Avec brio et malgré l’urgence de trouver une solution, Jasmine Catou finit par trouver l’issue de sortie de cet imbroglio concocté par Pieters et sa complice. L’épilogue sera résumé par Agathe qui, fière de sa féline, finira par conclure : « Jasmine Catou est vraiment mon ange gardien. Et elle est intelligente ; elle comprend tout ».

Élémentaire, n’est-ce pas, diriez-vous…

Dan Burcea

Christian de Moliner, Le retour de Jasmine Catou, Les Éditions du Val, 2019, 100 pages.

« Agissez sur vos émotions par la parole » avec Thierry Paulmier

La notion d’intelligence émotionnelle est relativement récente : elle est conceptualisée au début des années 1990 par deux psychologues des émotions, Peter Salovey et John Mayer. Ils la définissent ainsi : c’est « un ensemble de compétences supposées contribuer à l’évaluation et à l’expression précises de l’émotion en soi chez les autres ». Alors qu’elles en avaient été prudemment tenues à distance, les émotions commencent à être prises en compte dans nos vies professionnelles. Dans son ouvrage « Homo emoticus », Thierry Paulmier montre tout l’intérêt que nous avons à accorder plus d’importance à nos émotions et à celles des autres, au lieu de chercher à bien les verrouiller. Alors que nous avons parfois l’impression d’être débordés par nos émotions, il montre comment nous pouvons agir sur notre état émotionnel, et celui d’autrui, notamment par la parole :

« L’action sur la parole offre un autre moyen de contrôle puissant sur ses propres émotions et d’influence sur celles d’autrui, car cette dernière constitue un vecteur privilégié des émotions. Les paroles positives activent des émotions positives tandis que les paroles négatives activent des émotions négatives. Pour reprendre l’exemple donné précédemment, les compliments de son manager sur son travail stimulent la gratitude et la joie, alors que les critiques font ressentir de la tristesse et de la colère.

Pour agir sur ses émotions via la parole, la plus ancienne technique consiste à se parler à soi-même. Dans le langage courant, on la désigne sous le nom de « méthode Coué », en référence à la méthode d’autosuggestion ou d’autohypnose par la parole développée par Émile Coué. Il la définissait comme « l’implantation d’une idée en soi-même par soi-même ». elle agit sur le plan émotionnel comme une prophétie auto réalisatrice : les paroles prononcées ont un effet d’entraînement ou de refrènement émotionnel.

Les paroles ont le pouvoir de déclencher à la fois chez son interlocuteur et chez soi-même des émotions positives. Par exemple, les compliments que l’on adresse à un ami qui annonce une bonne nouvelle, tels que « Je suis content pour toi » ou « Je te félicite », agissent sur soi comme une incitation à la joie. Même si on ne les pense pas – parce que l’on ressent de l’envie -, le simple fait de les prononcer nous influence : on commence à les penser sincèrement et donc à se réjouir. Les paroles exercent ici simultanément un effet d’entraînement à la joie et de refrènement de l’envie. En outre, les paroles prononcées exercent aussi un effet moral : elles engagent la raison et la volonté à se mettre en conformité avec elles pour ne pas se percevoir comme un menteur ou un hypocrite.

Les paroles peuvent aussi refréner les émotions négatives. Par exemple, lorsque l’on est énervé vis-à-vis de quelqu’un et que l’on dit : « Je ne veux pas me mettre en colère contre toi », on s’adresse d’abord cette parole à soi-même. Cela signifie que l’on ressent déjà de la colère, mais que l’on essaie, par ses paroles, de la dissiper, de l’exorciser. Un tel procédé se révèle efficace. En disant : « Je ne veux pas me mettre en colère contre toi », on parvient à maîtriser sa colère. La verbalisation du refus de l’émotion agit sur elle pour le refréner. Autre exemple, si l’on dit à quelqu’un qui essaie de nous intimider : « Je n’ai pas peur de toi, tu ne me fais pas peur », cette parole diminue la peur. Il y a autosuggestion : « ce que je dis est ce que je ressens. »

La parole adressée par autrui a le même effet sur ses émotions. Il est possible d’affirmer : « J’entends donc je ressens » ou « Ce que j’entends est ce que je ressens ». Par exemple, des paroles d’encouragement reçues peuvent dissiper la peur. Lorsqu’un proche dit : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer, tu es en sécurité avec moi, je suis là », la peur diminue. A l’inverse, des paroles d’insulte comme celles prononcées par le défenseur italien Materazzi à Zidane lors de la finale de la Coupe du monde de football en 2006 provoquent instantanément la colère. Les explications de Zidane pour justifier son geste – il lui a donné un coup de tête – vérifient l’adage évoqué précédemment : « Ce que j’entends est ce que je ressens. »

Nous sommes généralement vigilants aux discours que nous tenons à voix haute, aux mots que nous employons dans nos conversations, en revanche, nous n’apportons pas cette même attention au discours intérieur que nous nous tenons. Il a pourtant une influence considérable sur notre état émotionnel. Comment pouvez-vous davantage y prêter attention et faire de ce discours intérieur un allié ? Entraînez-vous à vous parler de façon positive, il vous sera plus facile, une fois dans un état d’esprit positif, de faire preuve de cette même attention vis-à-vis de vos interlocuteurs !

Un honnête divertissement

Le meurtrier et le couvent

par François Cardinali

Pour son huitième roman, Maurice Daccord a opté pour un polar. Tantum ergo (*) conduit deux pèlerins pas classiques à traquer un tueur en série. Une histoire sans prétention qui peut détendre…
La couverture du polar

Tantum ergo, c’est l’histoire d’une série de meurtres. Des crimes pas banals… Un tueur découpe des femmes les unes après les autres puis disparaît. L’assassin ne laisse derrière lui que trois petits cercles de cendre et signe ses crimes du nom d’un célèbre cantique latin : Tantum ergo. Hasard ? Presque toutes les victimes sont les clientes (ou patientes) d’Eddy Baccardi, qui vient de créer un cabinet d’aide psychologique pour s’en sortir. Eddy a constaté que personne ne pense à ceux qui, le divorce passé, continuent de s’entre-déchirer. Pour se tirer de case chômage, il fait profession d’écouter : femmes et hommes divorcés, ou en instance de… Rapidement sa clientèle grossit. La petite boutique des divorces pourra-t-elle continuer à prospérer si le tueur décime sa clientèle ? Le Commandant Crevette est chargé de traquer l’assassin. C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’Eddy. Le duo va mener l’enquête…

Maurice Daccord s’amuse revendiquant le patronage de Maigret et San Antonio dans ce polar où le commandant chargé de l’enquête porte déjà un nom qui prête à sourire : Crevette, cela ne fait pas sérieux sur une carte de visite. Quant à Eddy Bacarrdi – plus porté sur le whisky que sur le rhum- ce n’est pas le plus fin limier dans le domaine de la psychologie, même si son bagout permet de lui gagner une clientèle.

Et si les détails du crime sordides – les victimes ont un crucifix enfoncé dans le sexe – laissent présager un tueur des plus sadiques, le duo n’est pas au bout de ses surprises quand une cliente de Monsieur Eddy découvre derrière son bureau un poster du château Hautval, devenu un monastère au siècle dernier et qu’elle connaît bien. « Vous vous souvenez du film « Le Nom de la rose », Eddy Baccardi acquiesce, et bine vous y êtes ! Au féminin. Passe encore des nonnes cloîtrées qui ne voient jamais personne ou presque, mais le pire ce sont les jeunes filles dans le pensionnat. Vous parlez d’une adolescence » lui explique alors sa cliente.

Un lieu qui très vite semble au cœur de l’affaire et conduit le duo, adepte de certains jeux de mots improbables, sur la piste d’un ancien accident d’avion à l’autre bout du monde et sur une histoire d’amour qui a bien mal tourné… Mais, avant de percer le mystère, il faudra convaincre la mère supérieure du couvent de leur ouvrir la porte de son monastère.

(…) e polar se joue tranquillement des codes classiques du genre et offre un honnête divertissement. (…)

(*) Ed. L’Harmattan