Actualités (NON EXHAUSTIF)

Emeric Lebreton parle de robots dans l’émission de Marie Casadebaig sur RFI

Un robot risque-t-il de vous remplacer au travail?

Une personne serre la main d’un robot sur le stand d’IBG Automation, lors de la Foire de Hanovre («Hannover Messe») le 23 avril 2018 à Hanovre, dans le nord de l’Allemagne.© AFP/Tobias SCHWARZ

Et si demain, c’est un robot qui travaillait à votre place ? Selon une étude du Cabinet de conseil britannique, Oxford Economics, c’est ce qui arrivera à 20 millions de personnes, dans le secteur industriel d’ici 2030. Des robots plus efficaces que des humains, comme Max qui trie les déchets pour l’entreprise Veolia, dans le nord de la France. Des travailleurs remplacés par des robots. Mais lesquels ? Et cette robotisation sera-t-elle suffisamment créatrice d’emplois pour que le progrès ne se retourne pas contre l’homme ?

Avec :
– Emeric Lebreton,
chercheur en psychologie du Travail, directeur général de Groupe Orient’Action et auteur de « Robot révolution : les robots vont-ils détruire nos emplois et notre économie ? », éditions Orient’action.

Argoul continue d’aimer la saga des Infralents d’Eric Jeux

Eric Jeux, Les chimères de Karl

Ce roman de science-fiction pour ados fait suite au premier volume, L’envol de Lena, paru en 2017 en autoédition sous le titre Le maître des temps et chroniqué sur ce blog. Le succès est venu : les ados adorent. Les éditions Pierre Guillaume de Roux ont alors repris la saga sous le titre Le temps des Infralents et publié la suite, en reprenant le premier volume.

Autant le premier tome privilégiait les filles, autant le second est destiné aux garçons. Il mêle la technologie qui libère l’imaginaire, la pédagogie qui fait alterner recherche en bibliothèque virtuelle et réalisation de cas pratiques en commun, la vie de groupe qui oppose ou allie les Maisons du collège entre elles. Roman d’initiation à la vie adulte et au monde complexe tel qu’il est, le tome de Karl, 14 ans, est consacré à l’écologie. Le tome premier de Lena, 13 ans, était consacré aux relations politiques pour travailler ensemble.

J’avoue préférer le second tome, celui de Karl, à mon avis mieux réussi dans sa démonstration initiatique. L’écologie est une chose trop sérieuse pour qu’on la confie aux écologistes autoproclamés, qui font de la tactique politicienne plus que de l’équilibre harmonique. Ici, les adolescents mettent la main à la pâte, filles comme garçons. Ils sont guidés par leurs professeurs, parfois un brin mystiques ou apprentis-sorciers. Mais ils doivent tout explorer, même le pire, pour avancer. Ce n’est que par l’erreur que l’on progresse en expérience et – tel est l’idéal – en sagesse.

Le monde virtuel dans lequel les jeunes évoluent est expliqué en une page d’introduction : le « réchauffement climatique » a engendré des « famines » et « en Europe, la seule échappatoire a été la virtualisation ».En Europe seulement ? Les corps physiques ont été « abandonnés » à l’état de cadavres pour vivre dans un monde virtuel, informatique, où le Système s’autoproduit. Les adultes virtuels ont ainsi pu avoir des enfants virtuels qui grandissent et atteignent désormais la période adolescente. Ce sont eux que le collège Poltec forme « à programmer les systèmes virtuels ».

Tout est permis et, l’année de Karl, il s’agit de créer du vivant. L’environnement du collège est donc ensemencé de plantes au hasard, mais un cactus prolifère et étouffe toutes les autres ; il faut alors créer un insecte prédateur qui va réguler l’espèce. Mais l’insecte prolifère et bouffe tout ce qui pousse ; il faut alors créer araignées et oiseaux comme prédateurs qui vont réguler l’espèce. Et ainsi de suite. La tâche consiste à recréer un milieu équilibré entre tout ce qui vit, autorégulé comme dans la vraie vie sur la vraie terre.

Les élèves commencent par copier ce qu’ils trouvent en bibliothèque : les panthères, les zèbres, les rats, les chats. Puis on leur demande de l’imagination – c’est alors que tout se complique. Rien de tel, dans l’univers scolaire, que la compétition pour motiver les individus et les forcer à travailler en équipe. Marco, le fondateur de l’école, invente un concours de chimères. Il s’agit de créer des animaux imaginaires puissants et rusés, et de les faire combattre à mort. Le survivant fera gagner son équipe. Aussitôt dit, aussitôt fait, et les programmes d’hybridation sont mis à contribution pour créer des sortes de dragons volant crachant le feu quasi invulnérables. Mais, le jour de la compétition, rien ne se passe comme prévu…

Le collège finit par être détruit et ses élèves comme ses professeurs éventrés, croqués, avalés, incendiés (l’imagination raffine de sadisme). Heureusement que nous sommes dans le virtuel et que le programme de Restauration fonctionne ! Chacun est recréé tel qu’il était avant, sans même le souvenir des douleurs atroces qu’il a vécu juste avant sa mort. Dans l’action, le collège se recrée grâce à la diversion d’une petite chatte que je connais dans la réalité de notre monde : Jasmine. Elle permet de détourner l’attention d’une chimère assez longtemps pour que Karl restauré puisse se cacher et entreprendre de sauver tous les autres. La chatte de l’attachée de presse devient un personnage littéraire pour ados, elle devrait susciter un engouement et donner son nom à de vrais chatons.

Ce second tome en reste aux platitudes puritaines sur l’attrait entre garçons et filles. Le bal » conventionnel de fin d’année scolaire, calqué sur les traditions des collèges américains, permet à la fille la plus riche de la famille la plus puissante de parader dans le virtuel comme dans la réalité, sans que les émois du corps aient leur part autrement que par la musique et la danse.

Il reste cependant assez bien écrit, tout au présent et sans difficultés de langage, sauf quelques fautes de français ou d’orthographe que les logiciels de correction (évidemment américains) ont laissé passer dans leur ignorance : « tâche » ou lieu de tache (sur une panthère), « résonner » au lieu de raisonner, « qu’il meurt » au lieu du subjonctif qu’il meure, « afféré » au lieu d’affairé. Une relecture professionnelle serait de rigueur pour présenter aux ados une langue française exempte de tout laxisme.

Présentée à titre d’exercice pédagogique dans certains collèges remerciés en fin de volume, la saga semble enthousiasmer les jeunes imaginations. Elle est mieux adaptée à l’esprit cartésien que les références gothiques de Harry Potter mais fonctionne sur le même thème. De quoi encourager la lecture, la programmation et le jeu avec le monde !

Eric Jeux, Les chimères de Karl – Le temps des Infralents 2, 2019, édition Pierre Guillaume de Roux, 270 pages, €17.99

Eric Jeux, L’envol de Lena – Le temps des Infralents 1, 2017, réédition Pierre Guillaume de Roux 2019, 240 pages, €17.99 

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

 

Virgil Cormier interviewe Emeric Lebreton au Salon de l’intelligence artificielle

Dans cette vidéo je vous propose une interview du Dr. Emeric Lebreton, qui vient de publier un livre « Robot Révolution », dans lequel il décrit les transformations qu’amènent l’IA et l’automation dans notre société et surtout, dans nos emplois. Il me semblait donc intéressant d’avoir son opinion sur les changements à venir et comment s’y adapter en tant que salariés notamment. Il nous propose également des éléments de prospective intéressant. Lien pour savoir si votre métier est menacé (et quand) : www.revolution-robot.fr

Dans Le Dit des Mots, le professeur de français François Cardinali offre une lecture juste et intelligente des Infralents d’Eric Jeux

Un maître du temps virtuel…

Et si, dans un avenir proche, le virtuel devenait la loi ? En partant de ce pari, Eric Jeux embarque le lecteur dans les deux premiers volumes de sa saga (*) – L’Envol de Lena et Les Chimères de Karl – au cœur d’un  monde futur. Mais il ne perd pas pour autant contact avec certaines valeurs actuelles.

Ingénieur de formation, passionné « depuis son plus jeune âge de science-fiction », entrepreneur dans le photovoltaïque, Eric Jeux n’était pas prédestiné à devenir écrivain. S’il a passé quelques années du côté de San Francisco, c’est en Belgique qu’il a récemment décidé de sauter le pas et de mettre à écrire.

S’inspirant de discussions avec son premier public, ses enfants, il y publie à compte d’auteur, donc confidentiellement, L’Envol de Lena. Le bouche-à-oreille aidant, ce premier roman connaît un succès d’estime au point de titiller la curiosité d’un éditeur parisien, Pierre-Guillaume Roux, qui décide de lancer une collection pour « Ados ». Il a profité de la sortie du tome 2 de la saga, Les Chimères de Karl , pour rééditer le premier volume avec en couverture une création originale colorée pour frapper les esprits et titiller la curiosité des lecteurs.

Et l’histoire justement ? Elle plonge d’emblée le lecteur dans un nouveau monde. Sur une Terre, où de famines en réchauffement climatique, l’Europe a fait le choix de la Virtualisation, les gens ont abandonné leur corps physique pour vivre dans une copie virtuelle de leur univers où la mort n’existe plus. Au bout de quelques années, les premiers enfants de la virtualité ont vu le jour. Dans L’Envol de Lena, on suit ces premiers adolescents, Karl et Léna en tête, qui se rencontrent à l’école Poltec. Un lieu dont les élèves vont pouvoir concevoir l’architecture. Pour autant, cette société en modèle réduit connaît des tensions classiques, tout simplement car trois univers virtuels y cohabitant : le monde des Infralents, celui de Mecan et celui de Softalin. Et ce, avec un petit détail : la vitesse de vie est différente d’un monde à l’autre, comme le note Eric Jeux : « Alors que sur Infralent, la Virtualisation a eu lieu vingt-cinq ans auparavant, cent cinquante ans se sont écoulés sur Mecan et mille cinq cents sur Softalin.« 

Si le premier tome installe les principaux protagonistes de l’histoire, confrontés aux premiers pièges de la virtualisation, l’histoire décolle vraiment dans Les Chimères de Karl. Là les élèves sont confrontés à la création d’objets et d’animaux, les fameuses chimère, et doivent trouver les solutions quand leurs créatures deviennent plus qu’envahissantes. Leurs professeurs ne sont pas à piquer des hannetons et on se dit qu’Eric Jeux a dû, implicitement, régler quelques vieux comptes avec d’anciens enseignants dans ce récit né de sa riche imagination. Clonvar, la censeur de Poltec chargé de la discipline, est au arriviste autoritaire quand la professeur d’histoire, Madame Flappy aurait toute sa place dans Les Choristes, tant son enseignement semble sorti de la nuit des temps.

Nourrissant son histoire de clins d’œil à l’univers numérique – les Mecans portent ainsi des noms de touche d’ordinateur – Eric Jeux embarque le lecteur – les adultes pourront eux-aussi prendre du plaisir à découvrir cette vie virtuelle – dans des aventures qui peuvent être violentes mais, la mort étant absente, jamais fatales ni désespérées.

De séquence en séquence, il y glisse implicitement la défense de quelques valeurs fortes de la vie en société : tolérance, travail en équipe, respect de la démocratie, défense de l’environnement… Ainsi quand les élèves parviennent à créer des animaux, la jeune Enter lance à un camarade: « Depuis qu’on a la possibilité de créer des animaux, c’est comme des joues, personne ne se rend compte qu’il s’agit d’être sensibles, c’est nous qui avons une responsabilité vis-à-vis d’eux, pas l’inverse. Nous devons en faire des êtres libres. »

Quand l’auteur passe à l’action, on sent qu’il a assimilé bien des trouvailles des jeux vidéos, le combat titanesque des chimères en apporte la preuve avec des luttes sans merci entre des créatures nées de la folie adolescente.

Pour nourrir cette saga, Eric Jeux a eu l’idée de faire participer des collégiens. Avec son enthousiasme pour seul viatique, il vient se raconter dans les collèges, invitant les élèves à lui donner des idées pour la suite de la saga, qu’il intégrera – mais en citant ses sources- dans le volume 3 qui est en gestation et verra l’éclosion de nouveaux mondes virtuels.

En tout cas, ces deux volumes mériteraient que leur succès ne soit pas, lui, virtuel…

(*) Ed. Pierre Guillame de Roux

Pierre Ménat devient contributeur de « Causeur » avec un texte sur l’Europe

Malheureux comme un populiste au Parlement européen

Pierre Ménat, diplomate de carrière, a suivi de l’intérieur la marche de l’Europe pendant plus de trente ans. Conseiller de deux ministres des Affaires étrangères (Jean-Bernard Raimond et Alain Juppé), puis conseiller du président Chirac pour l’Europe, deux fois directeur des Affaires européennes au Quai d’Orsay, il a également servi comme ambassadeur de France en Roumanie, Pologne et aux Pays-Bas.

Une tribune de Pierre Ménat, ancien ambassadeur

 

S’ils ont progressé dans les urnes, les populistes de droite n’ont pas encore montré leur capacité à s’organiser. De plus, le Brexit à venir devrait réduire leur poids à Strasbourg. Les désaccords sur la Russie ou l’économie rendent les discussions et alliances difficiles…


L’histoire n’est pas finie, mais elle s’accélère. Du 23 au 26 mai, les peuples des 28 Etats-membres de l’Union européenne ont élu le nouveau Parlement européen. Oui, 28 Etats-membres, puisque le Royaume-Uni l’est encore et a désigné ses représentants à cette assemblée. C’était il y a trois semaines et l’on en parle presque plus. Or rappelons-nous ce que l’on nous a dit pendant la brève campagne. Cette élection était le combat des « progressistes contre les nationalistes » ou, vu de l’autre bord, « des mondialistes contre les patriotes ». Nous avons aujourd’hui un peu plus de visibilité sur le nouveau Parlement européen. Tant que le Brexit n’est pas intervenu, cette assemblée compte 751 membres. Et même si la composition des groupes n’est pas définitive, cinq  remarques peuvent être faites. La première était attendue : le Parti populaire européen (droite modérée) et les Socialistes et démocrates (gauche modérée) ne disposent plus, ensemble, d’une majorité absolue. Le PPE (179 sièges) et Sociaux et Démocrates (153) sont loin des 376 voix requises. La deuxième est la progression de l’ancien groupe ALDE, renommé « Renew Europe », qui regroupe 109 membres, essentiellement du fait de l’arrivée de 22 députés français de « La République en marche ». Troisième remarque, la progression des Verts, dont le groupe passe de 52 à 69 membres. Quatrième remarque : la « Gauche unie européenne », c’est-à-dire l’extrême-gauche, recule assez nettement (de 53 à 38). Cinquième remarque : si l’on admet que les « progressistes » se reconnaissent dans les familles de la droite modérée, de la social-démocratie, des libéraux-centristes et des Verts, celles-ci rassemblent 510 sièges, là où les « nationalistes » n’en réunissent que 176.

A lire aussi, Jeremy Stubbs : « Elections européennes: et les vrais gagnants sont… »

Ces cinq remarques conduisent à deux questions :

D’abord, quelle majorité pour cette nouvelle assemblée ? En fait, cette interrogation doit être relativisée. L’ex-majorité PPE/Sociaux et Démocrates ne se constituait que pour les désignations et la répartition des postes. Elle va devoir s’élargir soit à « Renew Europe » et aux Verts, soit à l’un de ces groupes seulement. Par la suite, lors des débats de fond sur les textes, se forment des majorités de circonstance, qu’Edgar Faure appelait plus joliment des majorités d’idées. Ce système va continuer.

La seconde question est celle de savoir si les « patriotes » ou « nationalistes » ont progressé lors de cette élection. La réponse est oui, mais très faiblement.

Good bye, Mister Farrage !

On ne pourra comparer le Parlement de 2019 à celui de 2014 que lorsque tous les groupes seront constitués. Mais dans l’assemblée élue il y cinq ans, trois groupes appartenaient à cette mouvance politique : les conservateurs et réformistes européens (CRE, 75 sièges), Europe des libertés et de la démocratie directe (ELDD, 41 sièges) et Europe des Nations et des libertés (ENL), groupe formé par Madame Le Pen (37 sièges). Soit 153 sièges au total. Après le 26 mai 2019, ces formations, dont le périmètre respectif n’est pas encore connu, rassemblent 176 députés. Soit une croissance de 23 sièges, c’est-à-dire 3%.

Les Britanniques, Hongrois, Autrichiens ou Néerlandais sont favorables au libéralisme alors que les Français du RN, les Italiens de la Ligue ou de 5 étoiles ou encore les Polonais du PIS insistent sur le volet social

A y regarder de plus près, cette progression est essentiellement due à la percée de la Ligue italienne de Monsieur Salvini, qui gagne 23 sièges et au parti du Brexit de M. Farrage, qui en conquiert 5. Ces gains sont compensés par de légères pertes, notamment en France, aux Pays-Bas, en Autriche et même en Italie (pour le Mouvement 5 étoiles). De plus, après le Brexit, les 29 sièges de Nigel Farrage seront loin d’être compensés par les 3 supplémentaires qu’obtiendront le RN en France et la Ligue italienne. Donc, une fois le Royaume Uni sorti de l’UE, on constatera que la mouvance populiste de droite reste globalement à son étiage de 2014.

Souverainistes désunis

Au soir du 26 mai, nous avions compris que cette stabilité serait compensée par une plus grande unité de cette famille et par son rassemblement au sein d’un groupe dont l’ossature serait formée du RN et de la Ligue. A partir de l’ancien groupe ENL s’en créerait un nouveau qui pourrait réunir plus de 100 membres.

Or, nous constatons que cette entreprise n’a que très partiellement réussi. Certes, le nouveau groupe Identité et démocratie comptera 73 membres, s’enrichissant donc de 36 parlementaires. Mais de gros bataillons lui manqueront : les conservateurs polonais resteront au sein de CRE, M. Farrage conservera son autonomie, le FIDESZ de M. Orban ne rêve que de retrouver toute sa place au sein du PPE.

De profondes divergences sur l’euro, l’économie ou Poutine

Jusqu’ici largement dominé par le RN, ce nouveau groupe IED sera présidé par un membre de la ligue italienne, Monsieur Marco Zanni. Nous observons donc un double échec, de progression et de fédération. Peut-être le premier est-il temporaire ; mais le second est plus structurel, car il reflète les fortes oppositions entre représentants du populisme de droite.

Certes, deux facteurs les unissent : la lutte contre l’immigration et le souverainisme, lequel les conduit à une contestation radicale de l’Union européenne telle qu’elle est.

Mais de profondes divergences subsistent sur deux questions, qui dépassent d’ailleurs les frontières des groupes. Les Britanniques, Hongrois, Autrichiens ou Néerlandais sont favorables au libéralisme alors que les Français du RN, les Italiens de la Ligue ou de 5 étoiles ou encore les Polonais du PIS insistent sur le volet social. Diplomatique de l’autre : RN, Ligue, AFD allemande ne dissimulent pas leur volonté de se rapprocher de la Russie de Poutine, ce qui révulse les Hongrois ou les Polonais.

Même sur la question migratoire, fédératrice par excellence, on constate, au sein même du groupe IED, un grand écart entre la Ligue, qui en appelle à une forte solidarité européenne et le RN qui prône une renationalisation totale de cette politique.

Il n’y a pas de peuple européen

Bien entendu, de semblables divergences existent aussi au sein des groupes majoritaires. Bien d’autres sujets divisent d’ailleurs les Européens, qu’il s’agisse de l’écologie ou des questions institutionnelles.

Aussi ce nouveau Parlement européen demeure-t-il formé d’une mosaïque de familles et d’idéologies dont le regroupement conservera toujours un caractère artificiel. Car ces parlementaires sont élus non pas par un peuple européen qui n’existe pas mais par les peuples de chaque Etat. Les membres du Parlement européen exprimeront leurs identités nationales avant même que de contribuer à la formation d’une identité européenne.

Mais dans cet exercice, il est à craindre que les Français, dont la représentation est très éclatée, continuent à être moins performants que d’autres qui, tels les Allemands, veilleront à la défense de leurs intérêts nationaux.

 

Un spectacle musical au château qui « séduit les spectateurs » selon La Nouvelle République

Le concert a séduit les spectateurs.
© Photo NR

Mercredi après-midi,le château de Valençay accueillait trois artistes de l’ensemble Tous Dehors, pour un concert intitulé Une Petite Histoire de l’opéra, Opus 2,dans le théâtre Premier-Empire. Orienté jeune public, le concert a permis aux spectateurs de redécouvrir des grands airs d’opéra, de Monteverdi à Bizet, dans un arrangement jazz aux couleurs de swing, d’électro et de contemporain. Ce concert exceptionnel, porté par Laurent Dehors, a permis au public d’avoir un avant-goût des soirées Jazz aux chandelles, qui auront lieu les 9, 14 et 16 août, durant lesquelles on retrouvera l’ensemble au grand complet. Pendant ces trois soirées, le château et ses jardins seront illuminés par 3.000 chandelles naturelles ; sur la grande pelouse, aura lieu le concert La Petite Histoire de l’opéra, Opus 2. Par ailleurs, Laurent Dehors, Gabriel Gosse, guitariste et percussionniste, et Tineke Van Ingelgem, chanteuse soprano, seront présents au château jusqu’à la fin de la semaine, pour animer, tous les jours, des ateliers pour les élèves des écoles et collèges des environs.

« Un thriller scientifique avec une hypothèse audacieuse sur l’origine de la matière noire »

Gérard Muller, Le soleil noir de Tenerife

Aux Canaries, territoire espagnol, réside le plus haut sommet du pays, le volcan Teide qui culmine à 3718 m. A son pied, l’observatoire astronomique de Tenerife, ouvert en 1964. Il comprend plusieurs télescopes solaires destinés à étudier l’astre et un radiotélescope. C’est dans ce décor que Gérard Muller situe son thriller scientifique : il ne s’agit pas moins que de découvrir le secret de la matière noire !

Cette « matière », invisible et impalpable, constituerait près d’un tiers de la masse de notre univers. L’hypothèse de son existence est déduite de l’écart entre la masse dynamique et la masse lumineuse des observations. Le romancier (car il s’agit d’un roman) imagine qu’une tache noire apparaît soudainement un jour dans le soleil. Les astrophysiciens sont stupéfaits, mesurent, calculent, supputent. La seule hypothèse improbable est celle de la matière noire !

Et voilà Fernando et Monica, sa stagiaire doctorante, pris de frénésie : ils annoncent au monde cette découverte inouïe, et le monde se partage. Non entre les sceptiques et les enthousiastes, mais entre les Etats-Unis militarisés sous son président macho et la Chine qui a laissé Mao et avance en avance en technologie secrète. Justement, un stagiaire doit débarquer dans l’observatoire de Tenerife ; Li a insisté tout particulièrement pour travailler avec Fernando et déploie tout son charme et son intelligence pour le convaincre de quelque chose.

En dire plus serait dévoiler l’intrigue, fort bien menée après des préliminaires un peu lents. Les découvertes dues au hasard montrent comment fonctionne le savoir et l’exploration des hypothèses scientifiques est passionnante, même pour qui n’y connait rien. L’on se prend à aimer les personnages malgré leur peu d’épaisseur psychologique et le fait que l’on ne connaisse absolument rien de leur passé, de leur histoire humaine. Comme s’ils étaient nés aujourd’hui. Les conventions à la mode veulent que deux soient homos, adeptes de la procréation médicalement assistée et des mères porteuses, et que tous, hommes comme femmes, aient un physique de dieux. A croire que l’auteur écrit pour des adolescents.

Les adultes peuvent y prendre plaisir et marcher dans l’histoire. Sauf que Gérard Muller affectionne le mot rare de sérendipité (découverte inattendue, comme Ceylan jadis par les navigateurs), tandis qu’il abuse nettement du mot globish « challenge » que n’importe quel dictionnaire papier ou traducteur en ligne est pourtant capable de mettre en français correct :  « défi », « émulation ». De même, l’usage trop fréquent du terme « global warning » laisse dubitatif sur la culture véhiculée par ce genre de littérature, trop colonisée par l’esprit Yankee. D’autant que lesdits Yankees du président macho n’en ont manifestement rien à foutre du climat et de l’alerte générale !

Au total, une performance heureuse de « thriller scientifique avec une hypothèse audacieuse sur l’origine de la matière noire. (…) Le plaisir à le lire reste grand. 

Gérard Muller, Le soleil noir de Tenerife, éditions Lazare et Capucine 2019, 165 pages, €15.00

La Nouvelle République annonce « les grands airs d’opéra au château »

  • Les grands airs d’opéra au château
  • Publié le 18/06/2019 à 04:56 dans La Nouvelle République.fr

Un spectacle musical est proposé auchâteau, mercredi 19 juin, à 14 h 30, avec trois artistes de l’Ensemble Tous Dehors, pour le concert tout public Une petite histoire de l’opéra, Opus 2, dans le théâtre Premier Empire. Orienté jeune public (adultes bienvenus), ce spectacle permet de (re) découvrir des grands airs d’opéra, de Monteverdi à Bizet, dans un arrangement jazz avec couleurs de swing, d’électro et de contemporain. Ce concert exceptionnel porté par Laurent Dehors permettra au public d’avoir un avant-goût des soirées Jazz aux chandelles, qui auront lieu les 9, 14 et 16 août, avec l’Ensemble Tous Dehors au grand complet. Pendant ces trois soirées le château et ses jardins seront illuminés par 3.000 chandelles naturelles et sur la grande pelouse aura lieu le grand concert.
Laurent Dehors, chef d’orchestre, saxophoniste et clarinettiste, Gabriel Gosse, guitariste et percussionniste et Tineke Van Ingelgem, chanteuse soprano, seront présents au château toute cette semaine. Ils animeront, tous les jours, des ateliers pour les élèves des écoles et collèges des environs. L’occasion pour eux de se plonger dans une découverte musicale ludique.
Tarifs : 8 ou 10 €. Réservations : tél. 02.54.00.15.69 ou accueil@chateau-valencay.fr

Le Figaro Décideurs a bien lu le remarquable « Robot Révolution » d’Emeric Lebreton

Découvrez si votre métier est menacé par un robot

« Robot Révolution », manuel militant « Toute destruction est création » d’Emeric Lebreton par Argoul

Emeric Lebreton, Robot révolution

Au secours, les robots nous envahissent ! Ou plutôt, bienvenue les robots, adaptons-nous Folleville !

Ce livre de combat, écrit par un entrepreneur en conseils d’orientation professionnelle, est un manuel militant. « Toute destruction est création », aurait dit l’économiste Joseph Schumpeter en exergue – il parlait surtout de « destruction créatrice », du genre le roi est mort, vive le roi. Ce qui signifie qu’il n’existe plus de métier d’allumeur de réverbères ni de chaisière dans les parcs et jardins car la technique a remplacé ces travaux devenus inutiles. Il en est de même aujourd’hui et parler de « révolution » est un brin exagéré, sauf que cela va plus vite.

Le terme « robot » a été inauguré en 1924 sous la plume d’un Tchèque à propos des ouvriers artificiels fabriqués par sa firme (déjà !). Il vient du mot tchèque et russe « travail » : « corvée » plutôt en tchèque, « esclavage » plutôt en russe – question de culture. Désormais, avec les puces électroniques de plus en plus puissantes, tous les métiers sont envahis. Algorithmes et « intelligence » artificielle détrônent les fonctions de service, les smartphones eux-mêmes remplacent appareil photo, caméra, boussole, thermomètre, GPS, courrier, montre, calculatrice, lampe de poche, mètre, scanner, babyphone et ainsi de suite. Ils ne font pas encore le café mais vous pouvez le commander avec eux au bar le plus proche. Babbel supprime des profs de langue (d’ailleurs inutiles, au vu des performances des élèves après 6 ans de cours !), Linky supprime des employés EDF (et leurs avantages indus en consommation d’énergie gratuite à l’heure du combat pour le climat), les chatbots (robots parlant) suppriment le secrétariat médical, le conseil bancaire ou d’assurance, les algorithmes automatiques rendent superflus les traders et certains robots écrivent même des articles de journal.

Cinq facteurs permettent de prédire la robotisation des métiers : 1/ les économies (de salaire, d’emplois, de valeur ajoutée), 2/ la solidité et la fiabilité (humains malades, mortels, fragiles, non formés), 3/ les réglementations (code du travail, code civil, code pénal), 4/ les facteurs sociaux (démographie, chômage, volonté politique, morale, attirance pour les nouvelles technologies)… et c’est tout, il en manque un car il ne nous en est présenté que quatre et pas cinq. De quoi avoir encore faim.

Six questions sont à se poser selon l’auteur pour prédire l’automatisation d’un métier : cet emploi est-il 1/ répétitif ? 2/ complexe ? 3/ pénible ? 4/ attractif ? 5/ d’interagir avec des humains ? 6/ bien payé et concerne de nombreux salariés ? Si oui – robotisation en marche forcée !

Comment s’adapter ? Se poser la question de ce que les consommateurs veulent encore acheter seulementà des humains et si des entreprises veulent encore travailler. Ce que les salariés doivent faire ? Réponse assez basique : 1/ un bilan de compétences, 2/ se former, 3/ évoluer professionnellement (expertise, reconversion, créer sa boite) – en bref de l’hyperindividualisme capitaliste.

Compétences à développer : la base (rechercher et trouver des infos, capacité à créer des relations, influencer et convaincre, curiosité et ouverture d’esprit), compétences techniques (couplées au digital, maîtrise des langues étrangères), aptitude à changer (contrer routine et stress grâce à l’intelligence émotionnelle). Autrement dit, mieux vaut une tête bien faite, qui allie cœur et sens, plutôt qu’un crâne d’œuf inapte aux relations humaines ! C’est plutôt encourageant – mais « les diplômes » ou « le concours », ces sésames bien franchouillards, sont nettement dévalorisés par la nouvelle donne… et les « écoles de commerce » (globishées en Business Schools) nettement avantagées !

Comme à chaque génération, de nouveaux métiers vont apparaître. L’auteur en cite 15 exotiques, parmi eux coach en curiosité, fermier urbain, croque-mort numérique, praticien en désintoxication digitale, coach holistique (travailler sur toutes les dimensions de son être…), pilote de drone. Il oublierait presque le sien : conseil en formation globale.

Emeric Lebreton est aussi radical qu’un écolo sur le climat : « les entreprises (y compris l’entreprise-Etat) qui ne prendront pas le virage de l’automation seront balayées ». Je ne crois guère à la disparition des Etats pour cause de paperasserie non digitale… Pour les entreprises, « il faut » élaborer « un plan à trois ans » pour évaluer les compétences digitales des salariés, mettre en place des outils de communication et former ses employés. Quant à l’Etat, il doit fabriquer les infrastructures de télécommunication (très haut débit, télétravail, autoroutes de l’information), offrir un crédit d’impôt pour favoriser l’automation des entreprises et des particuliers, créer un système de formation digital, agir sur l’éducation, réduire la fiscalité sur le travail pour protéger l’emploi en phase de transition – autrement dit plus de dépenses et moins d’impôts ! Mais « veiller à ce que le monde reste humain » parce que les règles se multiplient dans le même temps que les capacités de contrôle social se renforcent, restreignant la liberté. Le capitalisme le plus implacable assaisonné d’une couche de « social » pour faire passer. L’auteur a très bien appris sa leçon de culture yankee, sans même songer à un autre modèle à l’heure où les Yankees se rencognent en leurs frontières et font la guerre économique, culturelle et militaire au reste du monde, « alliés » inclus.

« La France fait du surplace, donc elle recule », alors qu’en 2034 les robots seront moins chers que la main d’œuvre africaine selon l’Overseas Development Institute et que les classes moyennes, moyennement qualifiées, seront les plus touchées, créant une société en sablier : les riches en haut, les pauvres en bas et presque rien au milieu.

Une bibliographie sommaire de cinq titres seulement, dont deux sur les tares françaises et deux de l’auteur lui-même, éminemment modeste – manière de dire que la réflexion théorique c’est bien, mais que la pratique décisionnelle c’est mieux. Orient’action, société de conseils en orientation professionnelle créée en 2014 par l’auteur, a tout intérêt au développement des robots (en général américains) pour mieux « coacher » les salariés déboussolés. Simple à lire pour se faire peur, cet essai stimulant n’est donc pas innocent, même s’il est intéressant.

Emeric Lebreton, Robot révolution : les robots vont-ils détruire nos emplois et notre économie ? 2019, éditions Orient’action, 335 pages, €24.90 e-book Kindle €9.99

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com