Entreprendre publie « Les dérives d’un système technocratique : les fossoyeurs du scandale des EHPAD » par François de Coincy

« Les dérives d’un système technocratique : le scandale des EHPAD »

Les dérives d’un système technocratique : les fossoyeurs du scandale des EHPAD.

Alors que la société ORPEA avait le label RSE, bénéficiait de financements « éthiques » et mis en place un système qualité, il semble que son comportement était détestable voire frauduleux. Tout montre que ces labels à la mode n’étaient que du vent, mais ses investisseurs voulant sauver leur mise en rajoutent en voulant en faire une entreprise « à mission » dernier habillage marketing à la mode.

ORPEA serait responsable de maltraitance sur des personnes vulnérables et de détournements de fonds publics alors qu’elle n’a été l’objet d’aucun reproche notable du Ministère de la Santé qui est censé contrôler son bon fonctionnement et l’usage des fonds alloués au titre du soutien aux personnes dépendantes

Victor Castanet décrit dans « Les Fossoyeurs » un système de management amenant des salariés à avoir honte de ce qu’ils acceptent de faire.

Le livre de Victor Castanet décrit comment, par un centralisme bureaucratique, les décisions d’une Direction Générale peuvent amener les acteurs de l’entreprise à un comportement insupportable sur les personnes qui leur sont confiées au point qu’ils aient honte à la fois de leurs actions et de leur soumission. Comme les Directeurs d’établissement n’ont aucun pouvoir et que tout est décidé par quelques personnes au siège, les problèmes ne sont littéralement pas traités, faute de budget ou de personnel accordé, et les dysfonctionnements deviennent la règle.

Le livre montre l’absence de contrôle de l’Administration alors que c’est elle qui accorde les autorisations d’exploiter, c’est elle qui doit veiller à ce que le cahier des charges de cette mission de service public soit respecté, c’est elle qui est responsable des allocations qu’elle verse aux EHPAD. L’Administration n’intervient pas, (sans doute parce que ORPEA reste dans la limite des budgets fixés) et rien ne freine l’accroissement des dysfonctionnements puisque les clients, du fait même de leur état de dépendance, ne peuvent protester des mauvais traitements qu’ils subissent.  

Victor Castanet explique que la maltraitance résulte d’une part des économies sordides faites sur des produits d’hygiène ou d’alimentation et d’autre part de la tricherie sur des dépenses remboursées par l’Etat.

On peut espérer que les enquêtes internes et externes qui vont se mettre en place expliqueront pourquoi une Direction a pu s’engager dans une démarche allant contre l’intérêt de ses propres clients. Alors que l’entreprise vise une clientèle plutôt haut de gamme et que ce marché est en fort développement, cette stratégie, contraire à la philosophie affichée, ne pouvait manquer d’aller dans le mur à terme.  

Pour éviter de telles dérives, on pourrait mettre en place dans chaque établissement un « comité des proches »

Si le livre « Les Fossoyeurs » expose des faits et des interrogations sans en tirer de conclusions pour le futur, il en ressort cependant que le développement des dérives vient d’un rapport de forces totalement déséquilibré entre l’EHPAD et ses résidents. Les personnes dépendantes n’ont pas la capacité de demander au jour le jour le respect de la qualité des soins à laquelle ORPEA s’est engagé, et leurs proches, qui viennent occasionnellement, ne sont pas organisés pour obtenir le respect des clauses contractuelles.

En 2019, Hella Kherief avait publié « Le scandale des EHPAD », livre excellent tant par la clarté de la description du fonctionnement interne des EHPAD que par la force des témoignages. Elle suggérait notamment de développer la coordination des aidants familiaux pour en faire « une sorte de syndicat familial des résidents »

Il me semble qu’il faudrait reprendre et développer ce concept en créant dans chaque établissement un comité des « proches » constitué des référents désignés par chaque résident dans un état de dépendance. Ce comité, réuni périodiquement, éventuellement par internet, nommerait des représentants autorisés à circuler dans l’établissement et reconnus légalement comme des interlocuteurs officiels et de l’EHPAD et des autorités publiques.

Ainsi plutôt que de créer de nouvelles normes ou d’inventer de nouvelles autorités de contrôle, on disposerait de la solution la plus humaine, mobilisant la responsabilité des proches des personnes dépendantes en leur donnant un statut pour qu’elles aient un réel moyen d’action.

Cette organisation, permettant aux proches de vérifier la qualité des soins, devrait être appliquée dans tous les établissements traitants des personnes dépendantes, qu’ils soient privés ou public.

Remettre les acteurs défaillants dans le droit chemin ne suffira pas, l’augmentation prévisible de la dépendance est un vrai défi budgétaire et sociétal.

Ayant oublié son objet social et son client, ORPEA a échoué. Inutile d’en faire une entreprise de « mission » avec des grands mots, il lui suffit de remettre le client au centre du jeu.

Pour se relancer ORPEA devrait, sans attendre d’y être contrainte, mettre immédiatement en place ces « comités des proches » et établir la concertation qui permettra de corriger radicalement l’insuffisance des soins donnés aux personnes vulnérables. Si à court terme cela entrainera nécessairement une baisse des résultats, à long terme ce sera une politique gagnante.

Il faudra toutefois que l’on arrive à régler le problème du financement des besoins croissants du financement de la dépendance alors que le gouvernement a finalement renoncé fin 2021 à sa loi « Grand âge et autonomie » originellement prévue en 2019. La France devra décider quels moyens elle entend consacrer à la solidarité envers les personnes âgées. Les entreprises privées devront alors ne pas se contenter d’être pour l’Etat un sous-traitant commode pour respecter une enveloppe budgétaire, mais prouver qu’elles apportent globalement le meilleur service.

 François de Coincy, 

Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui a donné une crédibilité lui permettant de publier des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.

« Un livre qui peut fournir des énergies neuves en politique » (sur François de Coincy)

François de Coincy, Sept idées libérales pour redresser notre économie

Je suis et demeure un libéral, malgré hier les sirènes de la gauche social-démocrate et, aujourd’hui, celle de la souveraineté radicale. Être libéral signifie que l’on préfère la liberté par principe à l’égalité forcenée, laquelle liberté se doit cependant d’être encadrée par des règles décidées en commun, démocratiquement, imposées par la loi et surveillées sans laxisme par le gouvernement en charge (qu’a-t-il surveillé la spéculation bancaire avant la crise de 2008 ? qu’a-t-il surveillé de l’islamisation de haine des mosquées salafistes ? qu’a-t-il contrôlé des EHPAD ?…). Être libéral ne signifie donc pas être libertarien, tels les trumpistes et les zemmouriens semblent le souhaiter, tout en prônant un pouvoir fort – une contradiction flagrante.

Dans un livre précédent, François de Coincy, qui fut entrepreneur et a désormais du temps, réfléchit à ce que l’économie peut et doit nous donner : la production la plus efficace possible dans le moins de contraintes possibles mais avec la volonté d’être soutenable et durable. Je l’ai chroniqué il y a peu.

Dans ce nouveau livre, destiné aux candidats à la présidentielle qui vont pour cinq ans orienter le pays, l’auteur expose un certain nombre d’idées originales assez faciles à mettre en œuvre mais qui restent iconoclastes. Il faudrait ainsi remplacer les aides et subventions par le produit social, selon les besoins de chacun, rendre l’investissement des entreprises déductible des impôts, sécuriser les dépôts bancaires pour éviter la dérive spéculative des banques sur les marchés, libérer le système monétaire, régionaliser l’Education nationale pour une meilleure adaptation aux terrains et aux populations, rendre l’écologie plus libérale que dévote, enfin réformer avec bon sens le système de retraite.

Entre les extrémismes, la philosophie libérale est celle des limites. L’État est utile mais les entreprises aussi ; les employés et ouvriers sont indispensables mais les ingénieurs et les cadres également ; les moyens sont vitaux mais l’organisation fait l’essentiel. Rien ne sert de réclamer toujours plus si c’est pour le gaspiller en ne changeant rien aux façons de faire ni au millefeuille de l’administration. Il serait plus efficace de calculer l’apport de chacun (le produit social), d’inciter les entreprises à innover plutôt qu’à tenter de maquiller les bénéfices (l’investissement immédiatement déductible), de sécuriser les dépôts bancaires à la Banque centrale pour éviter tout krach systémique par effet domino, d’éviter aussi au secteur financier le dirigisme qui n’a jusqu’ici pas vraiment réussi, de rendre l’éducation plus souple, l’écologie moins prophétique et plus concrète.

L’écologie, justement, est tiraillée entre la volonté de contraindre par les règles et les taxes, et l’idéal de libérer par l’initiative locale et les économies personnelles d’énergie, de matières premières et de sobriété dans la consommation. Il y aurait un volume entier à écrire sur une écologie soutenable. Or rien de mieux que le libéralisme pour l’assurer.

Ces sept idées simples forment un réservoir pour les équipes de ceux qui concourent à la magistrature suprême. Loin des slogans et des mesures idéologiques toutes faites, des principes comme la charge sociale négative, les dépôts tenus de fait à la Banque de France, la libération des initiatives dans l’éducation, un prix du carbone pour inciter aux économies d’énergie, la distinction des cotisations pour les retraites de celles du transfert social, et ainsi de suite. Facile à lire, sous forme d’exposé clair, un livre qui peut fournir des énergies neuves en politique.

François de Coincy, Sept idées libérales pour redresser notre économie, 2022, éditions L’Harmattan, 120 pages, €14.00

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

François de Coincy dans Forbes se met dans la peau d’un Président de la République

Si j’étais candidat, je proposerais… | François de Coincy : “Rendre l’investissement des entreprises intégralement déductible des impôts”

La démarche qui nous amène à croire qu’une entreprise est bénéficiaire alors qu’elle n’a pas encore récupéré sa mise provient de notre système de comptabilité en base annuelle qui répartit l’investissement par amortissement de manière arbitraire sur les périodes futures.

Toute entreprise ne commence à gagner réellement de l’argent que lorsque le cumul de ses revenus nets a excédé le coût de ses investissements. Avant, le résultat comptable affiché n’est qu’une fiction, dépendant du taux d’amortissement retenu. Ce résultat peut être positif sur une période alors que finalement, le cumul des résultats ne couvrira jamais l’investissement initial. Ce bénéfice comptable n’est en réalité qu’un indicateur, un indicateur utile, mais il n’est pas la représentation d’un résultat réel.

La conséquence fiscale est que l’État prélève de l’argent, sous forme d’impôt, sur des bénéfices hypothétiques non perçus par l’entreprise.

En ayant l’intégralité de leurs nouveaux investissements déductibles du résultat fiscal, les entreprises vont être incitées à investir chaque année, au moins l’équivalent de leurs résultats annuels.  Beaucoup de PME, dont les actionnaires sont souvent allergiques à la fiscalité, choisiront d’acheter des biens d’équipements productifs pour éviter de payer des impôts. Elles vont rechercher plus activement les occasions d’engager des projets au-delà des seuls investissements de remplacement qu’elles effectuaient habituellement. Les nouveaux projets seront plus faciles à financer puisque le temps de retour net sur investissement qui aurait été de 10 ans avec un IS à 30% se trouve réduit à 7 ans avec cette mesure.

Pour les entreprises françaises, engagées sur l’économie mondiale, investir pour localiser à l’étranger va devenir moins intéressant et pour les entreprises internationales, le choix de l’implantation française va devenir au contraire bien plus attractif. Cette mesure va générer des emplois immédiats pour réaliser ces investissements qui à leur tour produiront par la suite une activité régulière locale.

La perte de recettes de l’Etat, qui pourrait être de l’ordre de 20 milliards, est un simple décalage dans le temps. Le bien étant amorti dès la première année, les années suivantes verront la base fiscale de l’entreprise s’élargir et l’Etat récupèrera progressivement son manque à gagner initial. L’impôt payé par les entreprises, de l’ordre de 40 milliards par an, représente une assiette fiscale d’environ 150 milliards. Si ce potentiel était utilisé à raison de 50%, cela représenterait un investissement complémentaire de 75 milliards et si cet investissement était au 2/3 réalisé par des entreprises françaises, cela représenterait de l’emploi pour 1 million de personnes.

La mise en œuvre d’une telle mesure permettra donc à nos dirigeants d’avoir une vision à plus long terme, portée sur l’ investissement, que la courte vue donnée par le résultat annuel.

Par François de Coincy, ancien chef d’entreprise, auteur de « Sept idées libérales » (L’Harmattan)

<<< À lire également : La promesse d’un candidat au crible de l’expert | Éric Zemmour veut la fin de la redevance et de l’audiovisuel public >>>

Challenges publie un article de François de Coincy trouvant Gaspard Koenig pas assez libéral

Gaspard Koenig: de la sérénité à l’Enfer?

Repris par Combourse

et Yahoo Finance.

TRIBUNE – Gaspard Koenig souhaite intervenir dans la politique pour simplifier la société de plus en plus perçue comme kafkaïenne. Le débat électoral pourra-t-il s’ouvrir à d’autres thèmes que la pandémie et l’immigration? Le point de vue de François de Coincy, auteur de Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan), publié en 2022 afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle. 

Gaspard Koenig nous avait raconté, dans « Notre vagabonde liberté », son périple équestre suivant le tracé du voyage de Montaigne à Rome. Le début y ressemble à celui des navigateurs solitaires qui dans les années soixante partaient à l’aventure et commençaient d’abord à apprendre à vivre avec leur bateau de fortune. Une fois le skipper ou le cavalier au niveau exigé par la monture, le vagabondage alterne les réflexions solitaires et les contacts du hasard des escales.

On s’étonnerait presque du peu de difficultés administratives rencontrées par celui qui veut voyager à cheval au 21e siècle. Heureusement rien n’est organisé : le développement de sentiers équestres rendrait l’aventure sans intérêt et susciterait une réglementation. La pratique équestre, libre puisque presque ignorée des autorités, rend Gaspard Koenig d’autant plus sensible aux contraintes légales qui pèsent sur ses hôtes de rencontre, paysans, artisans, hôteliers ou commerçants, tous vivant directement du travail de leur entreprise personnelle.

Gaspard Koenig néglige le conseil de Platon rappelé dans les Essais : « Ceux-là entreprennent de couper la tête de l’Hydre qui prétendent ôter des lois toutes les incommodités et tous les inconvénients ». 

De la sérénité de son voyage et de l’empathie vis-à-vis de ses hôtes émerge sa décision de se lancer dans l’action contre la multiplication des contraintes générées par les milliers de lois et règlements. Il crée le parti politique « Simple » dont il explique les objectifs dans le livre « Simplifions-nous la vie » co-écrit avec Nicolas Gardère.

Il prend notamment comme exemple la loi qui définit de manière pointilleuse et ridicule les boissons alcoolisées autorisées dans les entreprises. Sa proposition de remplacer toutes ces prescriptions détaillées par un principe général semble cependant peu opérationnelle et il me semble que l’absurdité ne pourrait être corrigée qu’en faisant appel à la responsabilité de chacun des acteurs : on laisse à l’entreprise l’établissement de son règlement intérieur et l’individu reste seul responsable de son éventuelle ivresse dans l’entreprise comme il l’est partout ailleurs.

Le site Internet de son parti, www.vieplussimple.fr, a reçu des milliers de témoignages d’absurdités nées de la multiplication de la réglementation et en a sélectionné 42 exemples. Un tiers d’entre eux ne me semblent pas relever du combat de Gaspard Koenig, car ils sont le fait de personnes qui sont manifestement assistées par la collectivité et trouvent que le système n’en fait pas assez pour eux. Si on déduit également ceux relevant de la simple bêtise administrative qu’il est illusoire d’espérer supprimer, il n’en reste pas moins 60% d’exemples d’inepties réglementaires dont l’origine commune semble être la volonté de faire le bien de manière dirigiste sans faire appel à la responsabilité individuelle.  

L’approche quantitative de limiter les lois à 100 par sujet semble quelque peu naïve alors qu’on aurait espéré une méthodologie plus philosophique.

On se demande alors si Gaspard Koenig ne fait pas fausse route en voulant arbitrairement limiter les lois à 100 par sujet (pourquoi pas 20 ou 5 ?) et si la vraie cause n’est pas le choix d’une société d’assistance qu’il dénonce pourtant en regrettant notre besoin insatiable de sécurité. Si on fait confiance aux citoyens, si on les estime responsables, l’inutilité de beaucoup de lois devient flagrante, mais si les citoyens veulent être assistés, la bureaucratie est indispensable. Le retour à la responsabilité individuelle, qui donne les degrés de liberté permettant de s’adapter à un monde complexe, serait le remède à l’assistanat dont la prolifération des lois n’est que le symptôme.

Dans « Simplifions-nous la vie » les auteurs prennent comme exemple réussi de simplification, la mission de Robert Badinter qui avait rédigé une cinquantaine d’articles censés être la synthèse des principes du droit du travail. On avait vu au contraire la limite de cette approche dont le résultat, ignorant quasi-totalement l’entreprise, était plus un manuel de défense des droits des salariés qu’un véritable code du travail. Ce document n’avait donc eu aucune suite pratique.

Enfin, le parti de Gaspard Koenig n’indique pas que pour mettre en œuvre ces règles simples, il faudra faire appel à la responsabilité de fonctionnaires ayant la faculté de prendre des décisions appropriées au terrain à partir de principes généraux : une révolution des mentalités.

Gaspard Koenig défend le revenu universel qui permet une simplification en supprimant toutes les aides sociales.

Une autre idée avancée par le mouvement Simple est le revenu universel qui permettrait de simplifier le système social en supprimant toutes les aides multiples et variées très complexes à gérer.  C’est oublier que ce « traitement social » du chômage renforce l’exclusion de ceux qui en sont l’objet et serait inacceptable pour beaucoup de Français qui ont du mal à vivre de leur travail et ne supportent pas ceux qui vivent sans travailler.

Dans le monde imaginaire, du dernier roman de Gaspard Koenig, les règles sont simples, elles laissent le degré de liberté apparent nécessaire à l’efficacité sans permettre de sortir du système. Chacun y dispose d’une carte de crédit lui permettant des dépenses d’un montant illimité :  pourtant, malgré ce revenu universel poussé à l’extrême, il a appelé son livre l’Enfer.

De même qu’on ne peut subordonner toute la vie politique à l’écologie, on ne peut la réduire à l’objectif de simplicité. Ayant suivi avec plaisir Gaspard Koenig sur les traces de Montaigne nous aurions espéré une approche simplement libérale, mais ne chicanons pas trop sur les moyens, il faut soutenir sa lutte contre l’absurdité pour éviter de connaître le monde décrit dans son dernier ouvrage.

Par François de Coincy 

Chef d’entreprise à la retraite, il avait publié en 2020 Mozart s’est-il contenté de naître ? renouvelant l’analyse de la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. A la suite de ce premier essai, il a publié des articles dans Figaro Vox ou Economie Matin. Il publie en 2022 Sept idées libérales pour redresser notre économie (L’Harmattan) afin de nourrir les programmes des candidats à l’élection présidentielle de la France.

François de Coincy invité de Kernews

Lundi 24 janvier 2022 : François de Coincy

et là https://podcast.ausha.co/l-invite-de-yannick-urrien-1/lundi-24-janvier-2022-francois-de-coincy

Sept idées libérales pour redresser notre économie. (L’Harmattan, 2022)

L’économiste François de Coincy, auteur de « Mozart s’est-il contenté de naître ? », vient de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie », un livre préfacé par l’économiste Alain Sueur. Il s’agit d’un ouvrage de réflexion qui présente des idées concrètes à l’aube de l’élection présidentielle. Ce qui est intéressant, c’est qu’il incite le lecteur à la réflexion, en présentant des concepts nouveaux. L’auteur souhaite ainsi insuffler des idées libérales à la société : « Il faut faire appel à la responsabilité de chacun. Cela n’empêche pas les règles, ce qui est important, c’est que les règles se fassent dans un esprit de liberté. C’est ce qui est très compliqué. Par définition, si l’on pousse les règles trop loin, automatiquement on limite les libertés. Donc, l’art de la politique libérale est très difficile à trouver. Mais, dans le fond, on considère toujours que les individus sont responsables et on fait appel à leur responsabilité, plutôt qu’à la directivité d’un pouvoir central. »

François de Coincy préconise l’instauration de ce qu’il appelle le « produit social », une forme de charge sociale négative qui permet de supprimer le chômage structurel et de développer une dynamique d’entreprise en France.

François de Coincy remet également en exergue l’idée des comptes bancaires sécurisés, déjà suggérée par le Prix Nobel Maurice Allais : ce qui consiste à considérer les dépôts non rémunérés des clients des banques comme faits à la Banque Centrale. Selon lui, « cela modifierait beaucoup de choses, car les comptes seraient complètement sécurisés. »

Sur le plan de l’Éducation nationale, il propose une régionalisation, car le monolithisme actuel ne permet pas d’assurer efficacement l’instruction des enfants. Il estime qu’en déléguant totalement l’éducation aux régions, on va pouvoir libérer les innovations, faciliter les prises de responsabilité et susciter une émulation dynamique.

Pour l’écologie, le libéralisme doit lutter contre les contraintes de l’écologie punitive et François de Coincy propose la monétisation du carbone, en contrepartie de la suppression de toutes les punitions et contraintes actuelles.

Autre proposition : l’investissement déductible. François de Coincy recommande une vision sur le long terme du résultat des entreprises, afin de générer des emplois immédiatement, procurer des ressources pour le futur et, surtout, rendre la France attractive pour les investisseurs. Enfin, dans ce catalogue d’idées libérales, François de Coincy se prononce pour la libération du marché monétaire, car le secteur de la finance ne relève pas d’un marché libre.

François de Coincy était l’invité de Yannick Urrien lundi 24 janvier 2022 sur Kernews

« Sept idées libérales pour redresser notre économie » de François de Coincy est publié aux Éditions L’Harmathan.

L’Hebdo Bourse Plus consacre à nouveau en 2022 plusieurs pages à François de Coincy

Littérature

Hebdo Bourse Plus n°1122

Yannick URRIEN

Sept idées libérales pour redresser notre économie.

L’économiste François de Coincy, auteur de « Mozart s’est-il contenté de naître ? », vient de publier « Sept idées libérales pour redresser notre économie », un livre préfacé par l’économiste Alain Sueur. Il s’agit d’un ouvrage de réflexion qui présente des idées concrètes à l’aube de l’élection présidentielle. Ce qui est intéressant, c’est qu’il incite le lecteur à la réflexion, en présentant des concepts nouveaux. L’auteur souhaite ainsi insuffler des idées libérales à la société et l’on ne peut que l’encourager dans sa démarche : « Il faut faire appel à la responsabilité de chacun. Cela n’empêche pas les règles, ce qui est important, c’est que les règles se fassent dans un esprit de liberté. C’est ce qui est très compliqué. Par définition, si l’on pousse les règles trop loin, automatiquement on limite les libertés. Donc, l’art de la politique libérale est très difficile à trouver. Mais, dans le fond, on considère toujours que les individus sont responsables et on fait appel à leur responsabilité, plutôt qu’à la directivité d’un pouvoir central. »

François de Coincy préconise l’instauration de ce qu’il appelle le « produit social », une forme de charge sociale négative qui permet de supprimer le chômage structurel et de développer une dynamique d’entreprise en France. Sur ce point, il signale qu’il y a beaucoup de personnes dont les capacités productives ne sont pas très élevées, en raison d’un manque de formation, et qu’elles ne sont donc pas en mesure d’exercer un travail compétitif. Dans ce contexte, « les entreprises ne peuvent pas les embaucher, parce qu’elles perdraient de l’argent en les embauchant. L’idée est de faire, pour les entreprises soumises à la compétition mondiale, le contraire d’une charge sociale, cela permettrait de diminuer le coût du travail de ces gens et de les employer avec profit. À partir du moment où le coût du travail baisserait, les entreprises auraient intérêt à les embaucher, plutôt que d’aller sous-traiter à l’étranger. »

Ce serait aussi un système pour mettre en valeur des emplois artisanaux : « Parfois, la mécanisation ne suffit pas. On a bien vu que tout cela servait surtout à supprimer des emplois pas très intéressants. En revanche, on peut mettre en valeur des emplois manuels, notamment dans l’agriculture, dans lesquels les gens peuvent tout à fait s’exprimer. » L’objectif n’est pas non plus de faire prendre en charge par l’État les cotisations sociales des petits salaires : « Les cotisations sociales sont indispensables, si on les supprime, il y aura un problème d’équilibre des régimes. Il faut bien prévoir les retraites et cotiser à une assurance-maladie et, plutôt que de réduire les cotisations, il vaut mieux avoir une allocation globale de l’État qui permette de payer ces cotisations. »

François de Coincy remet également en exergue l’idée des comptes bancaires sécurisés, déjà suggérée par le Prix Nobel Maurice Allais : ce qui consiste à considérer les dépôts non rémunérés des clients des banques comme faits à la Banque Centrale. Selon lui, « cela modifierait beaucoup de choses, car les comptes seraient complètement sécurisés. »

Sur le plan de l’Éducation nationale, il propose une régionalisation, car le monolithisme actuel ne permet pas d’assurer efficacement l’instruction des enfants. Il estime qu’en déléguant totalement l’éducation aux régions, on va pouvoir libérer les innovations, faciliter les prises de responsabilité et susciter une émulation dynamique. Certes, sur le papier, c’est attrayant, mais nous lui avons demandé si l’État n’allait pas craindre une forme de séparatisme : « Nous sommes en face de quelque chose que l’on n’arrive plus à faire évoluer. Beaucoup d’hommes politiques ont essayé de faire bouger les choses, or ils ont eu un mal fou, parce que tout est centralisé. Si l’on avait un système où certains pourraient expérimenter d’autres choses, en défendant une autre vision, plus ouverte ou moins ouverte, on pourrait faire émerger des initiatives nouvelles. »

Face à cela, serait-il nécessaire de maintenir un cahier des charges commun ? Pour François de Coincy, « les élections régionales n’ont intéressé personne, mais il y avait une raison : les régions n’ont aucun pouvoir politique et elles se contentent d’appliquer les choses. Si l’on déléguait aux régions un réel pouvoir, il ne faudrait pas avoir peur de leur déléguer des programmes scolaires… » Mais peut-on imaginer qu’un président de région fasse la promotion de la culture Woke, une telle initiative pouvant avoir pour effet de sacrifier l’éducation des enfants de toute une région… François de Coincy répond : « Ce serait un moindre risque que celui de sacrifier l’éducation de toute une Nation, comme on l’a fait un moment donné en essayant de faire apprendre la lecture aux enfants avec des méthodes qui n’étaient pas les plus efficaces… On mettrait en concurrence une région qui a des méthodes absurdes face à des régions qui ont des méthodes plus efficaces. »

Pour l’écologie, le libéralisme doit lutter contre les contraintes de l’écologie punitive et François de Coincy propose la monétisation du carbone, en contrepartie de la suppression de toutes les punitions et contraintes actuelles : « C’est un peu la taxe carbone, qui était insuffisante, parce qu’elle était punitive. Les gens étaient irrités parce que, d’un côté, il y avait toujours plein de règles, et, en même temps, il fallait payer… Il faut avoir le courage, si l’on pense qu’il y a un vrai problème, de dire combien cela va coûter et, ensuite, les gens décident de ce qu’ils font. Si les gens préfèrent utiliser du fioul, cela va leur coûter très cher, mais s’ils préfèrent des panneaux solaires, cela leur coûtera moins cher et, à ce moment-là; les choix se feront naturellement. On préfère donc l’incitation à l’obligation. » Il insiste : « Il faut que les politiques arrêtent d’emmerder les Français ! »

Autre proposition : l’investissement déductible. François de Coincy recommande une vision sur le long terme du résultat des entreprises, afin de générer des emplois immédiatement, procurer des ressources pour le futur et, surtout, rendre la France attractive pour les investisseurs. L’économiste souligne un grand défaut chez notre classe politique : « Ces gens ne comprennent pas comment une entreprise fonctionne. Actuellement, on est uniquement dans un problème fiscal, mais l’investissement déductible pousserait les entrepreneurs à investir davantage. Les gens ne comprennent pas très bien comment fonctionnent les entreprises et quelles sont les réelles motivations derrière. Il faudrait remettre en cause notre système de comptabilité dans les entreprises, en changeant ce modèle des résultats à court terme et en ayant un mode de raisonnement sur l’investissement à long terme. Cette approche fiscale débouche sur cette notion de résultat économique. » Il dénonce ainsi la vision financière des banquiers sur les profits, alors que, « ce qui intéresse les entrepreneurs, c’est faire des choses et construire quelque chose. »

Enfin, dans ce catalogue d’idées libérales, François de Coincy se prononce pour la libération du marché monétaire, car le secteur de la finance ne relève pas d’un marché libre. L’économiste rappelle que le système monétaire nous concerne tous : « C’est un système qui permet de donner un prix à chaque chose, c’est un système qui comptabilise le travail de chacun. Le fait de s’en servir pour des raisons politiques, c’est comme faire de la fausse monnaie, c’est terriblement dévastateur. D’ailleurs, la Banque Centrale Européenne a été créée pour éviter ce genre de dérive des États, c’est-à-dire pour enlever aux États la capacité de faire de la fausse monnaie. Maintenant, on demande à la BCE de refinancer les États en émettant de la monnaie, mais c’est extrêmement malsain, il n’y a plus aucune limite. Avant, on devait surveiller les comptes, maintenant ce n’est plus le cas, il y a toujours de l’argent qui tombe. »

Aujourd’hui, tout le monde parle d’immigration et de crise sanitaire, or l’économiste estime que c’est désespérant car les candidats évitent d’évoquer d’autres sujets qui fâchent. Cet ouvrage vise aussi à sensibiliser les politiques pour qu’ils s’intéressent à nouveau aux questions économiques : « Il faut arrêter de traiter ce problème uniquement à travers la question du pouvoir d’achat, car cela consiste à dire aux Français que l’on va continuer de les alimenter avec les pertes de l’État… » Le monde d’aujourd’hui n’est plus vraiment très libéral et ce livre vise opportunément à nous le rappeler.

« Sept idées libérales pour redresser notre économie » de François de Coincy est publié aux Éditions L’Harmathan.

Economie : Sept idées libérales de François de Coincy (pour nourrir les programmes des candidats à l’Elysée 2022)

Sept idées libérales par François de Coincy

A paraitre en novembre 2021, publié par les Editions L’Harmattan

Chef d’entreprise à la retraite, François de Coincy avait publié en 2020 un livre renouvelant l’analyse et la théorie économique à partir des idées qu’il a accumulées au cours de sa vie professionnelle sur l’efficacité de la liberté dans le monde économique. Ce premier essai lui donné une crédibilité lui permettant d’écrire des articles publiés dans Figaro Vox, Causeur ou Economie Matin.

Dans son nouvel essai, François de Coincy aborde le libéralisme sous un angle bien moins théorique en proposant sept idées économiques concrètes et innovantes, toujours basées sur la liberté et la responsabilité, dont la mise en place donnerait à notre pays une dynamique nouvelle.

Loin de l’idée fausse du libéralisme du laissez-faire, les propositions de ce livre sont basées sur une politique d’incitations fortes qui laissent à tous la possibilité d’agir, de participer et d’innover. Dans une période où beaucoup de Français attendent des projets et des solutions nouvelles, chacun des chapitres expose une idée en rupture avec l’approche conventionnelle qui devrait nourrir le débat.

Les 7 idées libérales du livre

1 Le produit social

Concept totalement nouveau, le produit social, qui est une forme de charge sociale négative, permet de supprimer le chômage structurel et développer une dynamique d’entreprises en France.

2 L’investissement déductible

Une vision audacieuse et de long terme du résultat des entreprises, qui génère des emplois immédiats, nous procure des ressources dans le futur et rend la France attractive pour les investisseurs.

3 Les comptes bancaires sécurisés

Le développement et les conséquences d’une idée, déjà suggérée par Maurice Allais (prix Nobel), consistant à ce que les dépôts non rémunérés des clients des banques soient considérés comme faits à la Banque Centrale.

4 La libération du marché monétaire

Hormis les activités régaliennes, la finance est le grand secteur économique qui ne relève pas d’un marché libre. Il faut corriger cette situation qui génère des crises et occasionne des transferts injustifiés de valeur ajoutée vers le secteur bancaire au détriment de l’économie réelle.

5 La régionalisation de l’Education Nationale

Le monolithisme de l’Education Nationale ne lui permet pas d’évoluer pour assurer efficacement l‘éducation de nos enfants.  En délégant totalement l’Education aux Régions on va libérer les innovations, les prises de responsabilité, et susciter une émulation dynamique.

6 L’écologie libérale

La monétarisation du carbone est effectivement une solution libérale car elle permet d’atteindre un objectif en laissant un choix aux acteurs économique ; mais il faut en contrepartie supprimer toutes les règles et contraintes de l‘écologie punitive, morale et inefficace.

7 La réforme des retraites                                                

On ne peut pas avoir un accord libre quand les choses sont confuses. Il faut distinguer ce qui relève de la cotisation de ce qui relève du transfert social et que les cotisations payées reflètent réellement les avantages obtenus.

   En conclusion

Les idées ci-dessus ne sont que des exemples d’une approche libérale qui est un art difficile : il n’y a pas de liberté sans règles, mais celles-ci doivent être un instrument de liberté  

Causeur présente la proposition économique radicale de François de Coincy

Pour s’en sortir après le coronavirus, l’investissement déductible

Une proposition économique radicale

Pour relancer l’économie, il faut rendre l’investissement immédiatement et intégralement déductible fiscalement. Une proposition économique de l’entrepreneur François de Coincy1

En ayant l’intégralité de leurs nouveaux investissements déductibles du résultat fiscal, les entreprises vont être incitées à investir chaque année, au moins l’équivalent de leurs résultats annuels.  Beaucoup de petites et moyennes entreprises, celles qui investissent le moins et dont les patrons sont souvent allergiques à la fiscalité, choisiront d’acheter des biens d’équipement productifs pour éviter de payer des impôts. Ils vont rechercher plus activement les occasions d’engager des projets au-delà des seuls investissements de remplacement qu’ils effectuaient habituellement. Pour les entreprises françaises, engagées sur l’économie mondiale, investir à l’étranger va devenir moins intéressant et pour les entreprises internationales, le choix de l’implantation française va devenir au contraire  bien plus attractif. Cette mesure va générer des emplois immédiats pour effectuer ces investissements qui génèreront  par la suite une activité régulière implantée localement.

Un allégement fiscal qui génère immédiatement des emplois et dont l’État récupère le coût dans les années ultérieures

On a vu dans le passé que les  incitations fiscales à l’investissement, sous des formes diverses d’abattement, de suramortissement ou d’amortissements accélérés,  avaient des effets positifs dans la mesure où la répercussion fiscale était significative. L’amortissement à 100% de l’investissement dans la limite du résultat annuel aura des effets bien plus importants que tout ce qui a été timidement fait dans ce sens jusqu’à présent.

Bien qu’elle ne concerne que les nouveaux investissements, cette mesure pourrait entraîner des réticences du fait de son coût immédiat. L’impôt payé par les entreprises, de l’ordre de 40 milliards par an, représente une assiette fiscale d’environ 150 milliards. Si ce potentiel était utilisé à raison de 50% cela représenterait un investissement complémentaire de 75 milliards, et si cet investissement était au 2/3 réalisé par des entreprises françaises cela représenterait de l’emploi pour 1 million de personnes.

La perte de recettes de l’État, qui serait dans cette hypothèse de 20 milliards, est un simple décalage dans le temps. Le bien étant amorti dès la première année, les années suivantes verront la base fiscale de l’entreprise s’élargir et l’État récupèrera progressivement son manque à gagner initial. 

À cette occasion, on pourrait supprimer toute une série d’avantages fiscaux qui, bien qu’appréciés par les entrepreneurs car ils abaissent le taux réel d’imposition des bénéfices, n’ont pas d’effets réels sur l’activité et l’emploi. L’exemple emblématique en est le Crédit Impôt Recherche (CIR), incitatif à embaucher des gens très qualifiés qui n’ont aucun problème d’emploi et effet d’aubaine qui pousse les entreprises à comptabiliser en frais de recherche et développement des dépenses qui n’auraient pas été qualifiées ainsi en l’absence du dispositif.

Une mesure de bon sens économique qui remet en cause la doctrine comptable des amortissements

Lorsqu’un entrepreneur engage un investissement, le système comptable ainsi que le système fiscal sur lequel il est basé, lui indique qu’il a fait un profit alors qu’il n’a pas encore récupéré sa mise. Si je dépense 1 million d’euros pour construire un pont qui va générer des recettes dans le futur, le système comptable et fiscal, considérant par exemple un amortissement sur 50 ans soit 20 000€, indique que si j’ai eu des recettes nettes de charges de 50 000 euros sur une année, j’ai un résultat de 30 000 euros (donc je paierai 10 000 euros d’impôts). La réalité est que j’ai mis un million et que j’ai récupéré 50000 (40 000 après impôts). Je n’ai donc encore rien gagné. Cette approche vient de ce que le système considère que le pont a encore une valeur de 980 000 euros ce qui relève d’une projection aléatoire de l’avenir. Car rien ne nous dit, ni que nous pourrions trouver un acheteur de notre pont à 980 000 euros, ni que dans les années futures, nous aurons une recette permettant à terme de couvrir le cout du pont. La notion d’amortissement telle qu’elle est pratiquée actuellement est l’application d’un taux arbitraire, fonction de la durée d’utilisation supposée du bien sur lequel elle est appliquée. Elle est en réalité contre-intuitive, mais tellement ancrée dans nos manières de raisonner qu’elle nous apparait de bon sens. En logique économique, l’amortissement ne devrait être basé ni sur des valeurs forfaitaires, ni sur des durées de vie, mais sur les marges nettes que l’investissement dégage. Ainsi, dans notre exemple on devrait avoir un amortissement de 50 000. 

Plus généralement cela revient à amortir les investissements de l’entreprise à hauteur des marges nettes dégagées. Et si les investissements sont importants cela ramène à zéro le résultat de l’entreprise tant qu’ils n’ont pas été couverts par les recettes nettes qu’ils dégagent.

Cela peut inquiéter ceux qui sont habitués à la présentation actuelle des comptes qui est plus un indicateur (utile) qu’une véritable représentation du résultat. Cela choquera aussi ceux qui pensent voir disparaitre la rémunération de l’actionnaire parce qu’ils croient naïvement à la distinction entre les résultats et les capitaux propres. La présentation des bilans suivant cette méthode apportera aux dirigeants et aux actionnaires une vision de plus long terme 

En sortie de Covid, la relance publique par la consommation est absurde

En sortie de Covid, la relance par la consommation n’est pas nécessaire, toute l’épargne accumulée par les Français va avoir cet effet naturel dès que l’offre, gelée par le confinement, redeviendra disponible. Alors qu’une relance par la consommation n’a pas d’effet direct sur l’emploi (l’augmentation de 10% des ventes d’une entreprise ne nécessite pas 10% de travail en plus), la relance des investissements entraine directement un besoin de travail complémentaire.

En valorisant l’investissement et en en allégeant son financement, on donne à la France un avantage compétitif. Cela pourra faire prendre conscience aux entrepreneurs qui justifient leur absence d’investissements par le manque de trésorerie, qu’il est plus facile à celui qui a un bon projet de trouver un financement qu’à celui qui a un financement de trouver un bon projet.