Blues Magazine parle de « Chanteuses de Blues » de Buzzy Jackson !!! (article de Nicolas Bardinet)

Chanteuses de blues
Buzzy Jackson
Traduit de l’américain par Luc Carissimo

Genre littéraire : portraits
266 pages, prix 20 E
Editions Des Femmes – Antoinette Fouque, Paris, novembre 2006

Titre original : A Bad Woman Feeling Good : Blues and the Women Who Sing Them

Ce livre doit être mis en parallèle avec Jazz Ladies, de Stéphane Koechlin, chroniqué dans le N°44 de Blues Magazine. C’est le premier livre de Buzzy Jackson, diplômée d’Histoire de l’université de Berkeley. Comme Koechlin, elle est sidérée par la formidable vitalité des femmes – Noires pour la plupart – dont elle parcourt l’existence avec intelligence et une évidente complicité féminine.

Petit regret : l’édition américaine comporte 70 photos, 8 dans la présente édition… économies obligent ! Et puis, le titre français ne me convient qu’à moitié, eu égard au titre américain, beaucoup plus explicite… mais sans doute intraduisible !

Dans un monde musical hyper machiste, les pionnières – Mamie Desdoumes, Mamie Smith ou Ma Rainey – font preuve d’un sacré courage pour protester publiquement contre la ségrégation ambiante ou la veulerie des hommes. Au passage, nous découvrons Sophie Tucker émigrée Juive Russe rondouillette, présentée à ses débuts comme une goualeuse nègre raffinée, parce qu’elle est barbouillée de noir selon la tradition des minstrels : stupeur des publics blancs quand elle enlève ses gants et révèle la blancheur de ses bras !

L’immense apport de Bessie Smith est ensuite associé à celui de son producteur John Hammond. Héritier des richissimes Vanderbilt, il fera tout pour faire connaître la culture musicale des Noirs. Et Bessie mérite bien ici le titre d’Impératrice du Blues, puisque toutes les artistes venant après elle se disent totalement redevables de son aptitude exceptionnelle à vivre et changer le Blues. Un de ses accompagnateurs, Buster Bailey, le relevait : Pour Bessie, chanter, c’était simplement vivre. Et Buzzy Jackson de remarquer combien cette femme, à la fois séductrice et rebelle, influencera jusqu’aux stars du Rock et de la Pop music… y compris Madonna !

A partir des deux piliers que constituent Bessie Smith et John Hammond, Buzzy Jackson nous invite à rencontrer des artistes qui ne sont pas toujours cataloguées dans les rubriques Blues, mais qui se revendiquent, à juste titre, d’une tradition marquée par un désir de liberté et d’émancipation de la femme, à travers l’expression d’un chant très personnel, relatant souvent des existences mouvementées, grinçantes et rarement roses.

Billie Holiday, autre protégée de John Hammond, apparaît ainsi dans toute sa complexité : située en marge, avec une voix laissant apparaître toutes ses fêlures, elle pratique une sophistication raffinée. A l’époque, cela surprend le public blanc friand d’une sensualité de pacotille, attachée à l’image de la femme noire. Sur ce thème, l’auteur ne manque pas d’évoquer les relations catastrophiques et violentes de Billie avec les hommes. Seul le saxophoniste Lester Young, en quelque sorte son âme soeur, saura la respecter, sans doute parce qu’il était, lui aussi, un écorché de l’existence.

La jeunesse d’Etta James la rapproche de Billie Holiday : père absent, mère adolescente et peur panique pour sa propre survie. Comme Bessie Smith, Etta chante très jeune dans la chorale paroissiale et bénéficie d’une solide formation vocale de la part du maître de chapelle James E. Hines. Ce qui ne l’empêchera pas de composer des Rock’n’Roll aux paroles sexuellement explicites, à la suite de son premier tube : Roll With Me Henry ; Elle a tout juste 15 ans à l’époque ! Ce qui poussera d’ailleurs ses nombreux éditeurs ou impresarii à la gruger copieusement, comme nombre de jeunes femmes de cette histoire.

Aretha Franklin – encore une découverte de John Hammond – est une des rares chanteuses bénéficiant d’une enfance heureuse, marquée par son pasteur de père le Révérend Clarence L. Franklin. Guidée par lui, elle s’oriente très tôt vers une musique dite commerciale – mais diablement efficace – où malgré deux maternités, à 14 et 16 ans, elle se taille un chemin personnel, soutenue par son imprésario et mari Ted White qui la fait passer sous Label Atlantic, où elle enregistre des tubes imputrescibles du Rythm and Blues : Respect, Think, etc.

Avec Tina Turner, retour à une détestable violence conjugale complètement cachée pour ne pas détruire une image de couple soudé, colportée par des magazines spécialisés, et pour qu’elle continue à offrir à ses fans le cliché d’une femme sexuellement libérée, alors qu’elle vit exactement le contraire, sous la pression d’un mari se prenant dangereusement pour Pygmalion !

Janis Joplin, première artiste blanche de cette série de portraits, reconnaît sa filiation avec Bessie Smith. BB King appréciait d’ailleurs son style vocal marqué par un profond désir de libération. Ilm faut dire qu’elle est originaire de Port Arthur, cité petite-bourgeoise, repliée sur elle-même au fin fond du Texas, et ne comprenant rien à la culture hippie de l’enfant du pays. Sa mort précoce (surconsommation d’alcool) la rapproche, hélas, de Bessie, de Billie et de tant d’autres qui devront acquitter d’une mort prématurée, leur liberté durement acquise.

Dans un dernier chapitre, Buzzy Jackson fait le portrait de quelques chanteuses ayant, peu ou prou, une filiation avec Bessie Smith et développant dans leur vie – ou tout du moins dans certaines de leurs chansons – une blues attitude : Joni Mitchell, Patti Smith, Lucinda Williams, Queen Latifah, Eryka Badu, Courtney Love, etc. On se demande simplement si cela valait la peine d’évoquer ici, Whitney Houston, Mariah Carey ou… Céline Dion, même si l’auteur leur attribue la palme d’or du chant hypertrophié et les qualifie de reines des poumons… dans des corps exceptionnels !

Nicolas Bardinet

Espresso de Télérama spécial Aung San Suu Kyi, le 1er octobre 2007 !!

Se libérer de la peur

Paroles à méditer d’Aung San Suu Kyi, grande figure de la résistance birmane, prix Nobel de la Paix :
« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. (…) Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. » M.Ln. Se libérer de la peur, éd. des Femmes

Joyeux Anniversaire à Antoinette Fouque !

Les Balances des Editions Des femmes

Antoinette Fouque, auteur de « Gravidanza » (argumentaire en pièce jointe), anniversaire le 1er octobre

Le signe du charme, de l’élégance et de l’intellect par excellence ! Moins fantasque que le Verseau et moins épuisant que le Gémeau. Il n’est pas surprenant qu’Antoinette Fouque soit née sous le signe de la Balance, iie gouvernée par Vénus. Je suis en tous cas satisfaite que Le Parisien ait songé à mentionner ses 71 bougies soufflées le 1er Octobre. (et vive l’astrologie !)

Sihem Habchi, nouvelle Présidente de Ni Putes Ni Soumises est venue saluer Antoinette Fouque à l’occasion du très réussi cocktail qui a eu lieu le 19 septembre à l’Espace Des femmes, 35 rue Jacob, Paris 6ème. Un bien prometteur contact s’est également noué ce soir-la entre la cofondatrice du MLF et l’irradiante Frigide Barjot, venue accompagnée de ses poussins, Bastien de Koch et Constance Barjot. http://www.jalons.fr/frigide/index-frigide.html Amusant de voir se retrouver sur Ségolène la grande intellectuelle, ancienne députée européenne socialiste et matérialiste avec la fantasque chrétienne Gaulliste (dont j’aime à la folie les jaloniennes chansons ! On peut en écouter lààààà : http://www.jalons.fr/frigide/chansons-index.html)…

Grande manifestation pour Aung San Suu Kyi au Trocadéro le 29.09.09 AVEC ANTOINETTE FOUQUE

Antoinette Fouque était présente à la grande manifestation pour la Birmanie, samedi 29 septembre, Place du Trocadéro

L’Alliance Des femmes était venue en nombre avec les magnifiques panneaux de la publicité dans Le Monde daté du 30 septembre, Jane Birkin était là aussi, Le Premier ministre du gouvernement birman en exil aussi, Irène Frain et Claire Julliard étaient présentes par la pensée. Et tant d’autres, certainement ! Coucou à mon amie Ilse.

On m’aurait reconnue, aux côtés d’une militante de l’Alliance Des femmes sur LCI dans le flash infos du soir. (j’accepte de signer les autographes !)

14 h au Trocadéro, Antoinette Fouque (et moi !) avec Aung San Suu Kyi

Le menu est juste après la poésie – d’Aung San Suu Kyi HERSELF ! – dont l’abus n’a pas les mêmes conséquences que celui de la cigarette ni de celui de l’alcool !

« Nous pouvons être
Froids comme l’émeraude,
Comme l’eau au creux des mains,
Mais nous pourrions être
Comme des éclats de verre
Au creux des mains. »

Explications pour comprendre le haïku (comment ça, je vous sous-estime !? ) :
Le peuple birman était las de cette situation précaire, las de subir la peur, las d’être comme « l’eau au creux des mains » du pouvoir. Le plus petit de ces éclats de verre a la force tranchante pour se défendre contre la main qui cherche à le briser ; il est le vivant symbole de cette étincelle de courage nécessaire à qui veut se libérer de l’oppression qui l’écrase ». Aung San Suu Kyi, Se libérer de la peur, éditions Des femmes, 1991

Aung San Suu Kyi : la pousuite de l’action menée depuis 16 ans par Antoinette Fouque pour l’encourager

A. Les manifestations de soutien à la cause birmane : toujours plus nombreux !

1) Celle de jeudi 27 septembre devant l’ambassade de Birmanie

La manifestation de jeudi 27 septembre, à Paris, à laquelle je vous avais conviés pour soutenir l’opposition birmane dans sa lutte contre la junte au pouvoir, a rassemblé quelques 400 personnes (évaluation personnelle). En attendant le reportage bien plus brillant de deux étudiants du CELSA, un petit film, disponible sur le site du Monde, vous donnera un aperçu : http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0@2-3224,54-960464@51-947750,0.html
Notons qu’à 14 heures, en semaine, avec une information relayée si peu à l’avance, 400 personnes, ce n’est pas si mal ! Hauts les coeurs !

Le « succès » de cette manifestation trouve sa source dans la présence de Jane Birkin http://www.fr.janebirkin.net/, dans celle de Philippine Leroy-Beaulieu http://filmos.actricesdefrance.org/L/Philippine_Leroy_Beaulieu.html, dans celle de Ségolène Royal http://www.desirsdavenir.org/ … ou moins modestement dans la portée de mon émile de la veille ! (on peut TOUT imaginer ! Laissez-moi rêver !)

Trève de plaisanterie, l’Alliance des Femmes http://www.alliancedesfemmes.fr/ était aussi venue en nombre, et j’ai pu reconnaître Irène Frain http://www.irenefrain.com/ et Nicole Guedj http://www.nicole-guedj.fr/ dans la foule.

2) Les Rendez-vous politiques de ce samedi 29 septembre

a. RUEZ-VOUS SUR le quotidien « LE MONDE » ! La quatrième de couverture d’une jolie couleur orange est offerte par les éditions Des femmes en témoignage de notre fidèle affection à Aung San Suu Kyi et de notre sensibilité extrême aux horreurs qui se déroulent en Birmanie ces jours-ci.

b. 14 h, Place du Trocadéro – PRESENCE D’ANTOINETTE FOUQUE EN CHAIR ET EN OS, QUI A PROLONGE SON SEJOUR A PARIS SPECIALEMENT POUR PROUVER SON FERVENT APPUI A LA RESISTANTE DE LA PAIX BIRMANE.

Antoinette Fouque (argumentaire de son nouveau livre, « Gravidanza », en pièce jointe) a passé trois jours avec Aung San Suu Kyi à Rangoon en 1995. Elle n’a jamais cessé depuis de prendre des nouvelles de Miss Non-Violence, ni de faire parler d’elle et de diffuser ses écrits autant que possible.

Appel à manifester pour arrêter le massacre de l’Alliance des Femmes pour la démocratie, Alliance Birmanie Démocratie, Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples, Parti Communiste Français, Reporters sans frontières, Les Verts, Ligue Communiste Révolutionnaire etc

c. 17 h 30, Devant l’ambassade de Birmanie, 60 rue de Courcelles, Paris 8ème

Si vous avez le coeur à droite (puisqu’on sait – MERCI VGE ! – que la gauche n’en a pas le monopole), ou si vous souhaitez simplement être PARTOUT (Ciel ! n’y voyez aucune référence à Brasillach !) pour Aung San Suu Kyi, l’UMP – Jeunes Populaires, Moins jeunes et moins populaires, Philippe Goujon et Patrick Devedjian compris – appelle à manifester, également ce samedi 29 septembre et pour les mêmes raisons, à 17 h 30 devant l’ambassade de Birmanie (où on était jeudi), 60 rue de Courcelles, Paris 8ème, métro Courcelles, station Vélib à deux pas.

B. Les deux préfaces de « Se libérer de la peur », écrits de Aung San Suu Kyi, publiés pour la première fois en France en 1991 par les éditions Des femmes. (envoi du livre sur simple retour d’émile mentionnant une adresse postale)

1) Préface de François Mitterrand (CADEAU ! Chuuuuuuuuuut ! )

« L’illusion de la tyrannie consiste à croire, encore aujourd’hui, que l’on peut freiner la marche d’un peuple vers la liberté en mettant au secret ceux qui sont les hérauts de cette aspiration.
L’exemple d’Aung San Suu Kyi prouve, après tant d’autres, la vanité de cet espoir.
Femme, irréductible, Aung San Suu Kyi lutte, au péril réel de sa vie, pour l’avenir de son pays et de son peuple. Rien ne semble pouvoir l’arrêter dans son combat, consubstantiel à celui de millions de Birmans. Pour elle, comme pour eux, il s’agit de survie.
C’est pour cela que j’ai tenu à rendre hommage à Aung San Suu Kyi et accepté de préfacer le recueil de ses écrits politiques.
Fille du résistant birman Bogyoke Aung San, héros de la lutte pour l’indépendance de son pays, qui périra assassiné en 1947, Aung San Suu Kyi rejoint, naturellement pourrait-on dire, les grandes figures de l’histoire, celles qui ont su conduire leur peuple vers la liberté moins par des voies politiques traditionnelles que par des comportements indomptables. Elle fait déjà partie de ces saints ou sages combattants dont l’Asie a fourni quelques modèles remarquables et ce n’est pas par hasard que l’on retrouve dans les écrits d’Aung San Suu Kyi tant de références au Mahatma Gandhi.
Un texte, celui qui donne son titre à l’ouvrage, a tout particulièrement retenu mon attention, il s’intitule « Se libérer de la peur ».
Quelle force et quelle vertu dans cette réflexion qui fait apparaître que « ce n’est pas le pouvoir qui corrompt mais la peur », la peur de ceux qui détiennent le pouvoir et redoutent de le perdre, la peur des opprimés qui s’accrochent au malheur et craignent qu’il n’empire. Quel appel aussi au courage, celui qui est donné et celui qui est gagné, chaque jour, au prix d’une méticuleuse ascèse personnelle.
Aung San Suu Kyi n’est pas une rêveuse mais une femme d’action, l’écho grandissant de sa cause en témoigne. Être de science et de raison, elle ne prêche pas l’impossible.
Elle évoque enfin pour moi l’époque de la Résistance au cours de laquelle des hommes et des femmes de mon pays ont réussi à s’élever au-dessus d’eux-mêmes, par un effort acharné, pour affirmer leur confiance dans l’avenir et la faire triompher.
Ce combat en faveur de la liberté et de l’humanité, incarné aujourd’hui par Aung San Suu Kyi, il est toujours le nôtre. » François Mitterrand

2) Préface de Vaclav Havel (extrait)

« Le Prix Nobel de la Paix 1991 a fait connaître au monde entier la lutte d’Aung San Suu Kyi contre la tyrannie, pour la liberté et la dignité. Nul autre qu’elle ne méritait davantage cet honneur. Tous ses discours sont empreints d’une égale vigueur et de la même fermeté. Elle a refusé l’exil qu’on lui proposait pour acheter son silence. Assignée à résidence, elle a choisi la vérité. Elle est donc le plus admirable symbôle de ce pouvoir que possèdent même ceux qui semblent n’en avoir aucun.
J’ai eu le grand honneur de la proposer pour le Prix Nobel, et je me joins maintenant à tous ceux qui saluent le choix du jury d’Oslo. (…) » Vaclav Havel

Je vous laisse : Courez jusqu’à la manif ! Sautez dans le bus 63 ! Engouffrez-vous dans le métro ligne 6 ou 9 ! Z’ou ! Ouste ! Filez !

Avec la Birmane et la Vietnamienne : une Gonessienne !

Hacina Zermane : Pour le plaisir d’associer à la Birmane et à l’Asiatique, l’incroyable Gonessienne ! (du 95 ! iie Val d’Oise)

Le livre de Hacina Zermane (aidée de Myriam Mascarello, journaliste à France 24) aux éditions Des femmes : Sheh ! Bien fait pour toi ! (fin 2006) Il s’agit du témoignage d’une jeune femme musulmane victime de la polygamie de son mari, séropositive depuis 17 ans, qui se bat pour diffuser l’information, en particulier dans les banlieues, sur cet infâme VIH. Je vous raconterai tous nos projets suite à notre rendez-vous à Ni Putes Ni Soumises http://www.niputesnisoumises.com/ mardi 2 octobre.

(Pour en savoir davantage et avoir l’eau à la bouche concernant l’argumentaire (que pour tout avouer, je ne retrouve pas ! ), attendez !

Thu Huong Duong a d’abord publié aux éditions des femmes !

L’autre Asiatique rebelle découverte et appuyée par les éditions Des femmes, Thu Huong Duong (coïncidence : même époque de publication que Aung San Suu Kyi ! et même date de début d’amitié éternelle avec Antoinette Fouque)

A – Qui est Thu Huong Duong ?

Duong Thu Huong est née au Nord Vietnam en 1947. Elle débute sa carrière en écrivant des poèmes qui glorifient la Révolution. Engagée très tôt, elle rejoint le parti communiste et s’oppose au marxisme. Elle combattra pendant la guerre mais ses prises de positions et son indépendance lui vaudront l’assignation à résidence (Tiens..? vous n’avez pas déjà lu ça quelque part..?) et l’interdiction de ses livres. En plus de son activité de romancière, Duong Thu Huong multiplie les articles de presse et les conférences publiques pour demander davantage de démocratie au Vietnam. Elle milite pour déstaliniser et démaoïser le parti communiste jusqu’à son exclusion en 1990.
Extrêmement populaire au Vietnam, Duong Thu Huong se démarque par sa forte personnalité, son courage et son charisme. Malgré les interdictions et la censure de son pays, elle n’a jamais cessé d’écrire de façon ce qu’elle voulait – notamment grâce à son meilleur éditeur en France : les éditions Des femmes ! Clap clap clap ! On applaudit bien fort ! –

B. Les deux livres de Thu Huong Duong aux éditions Des femmes :

Les paradis aveugles – Editions des femmes, 1991 ( + existence d’un livre audio d’extraits de ce chef d’oeuvre lus par Catherine Deneuve)
Roman sans titre – Editions des femmes, 1992

C. L’article de Livres Hebdo du 7 septembre 2007

N°20, Terres des oublis – ELLES AIMENT
(…) Détenue sans procès, puis placée en résidence surveillée dans son pays, Thu Huong Duong s’est finalement réfugiée en France, où elle est publiée depuis le début des années 1990 par les éditions de l’Aube, les éditions Des femmes et Philippe Picquier.
LIVRES HEBDO, 7 septembre 07

Quatrième de couverture du Monde 30.09/01.10.07

il y a eu gandhi, Mandela, Vaclav Havel, et leurs peuples…

AUJOURD’HUI, AUNG SAN SUU KYI CONTINUE DE MEDITER, PENSER, ECRIRE, RESISTER, AGIR, LUTTER…

« Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supportés d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement, et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? »
Antoinette Fouque
Parlement Européen, Strasbourg, juin 1995

Photo Aung san Suu Kyi et Antoinette Fouque à Rangoon en septembre 1995.

SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE BIRMAN

ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE

« C’est dans l’air » du 28.09.98, excellent reportage d’Agathe Lanté sur le thème de la sexualité des Françaises après Mai 68, interview EXCLUSIVE avec Antoinette Fouque !

La fidèle retransmission (la chance que vous avez de m’avoir !) des propos d’Antoinette Fouque dans l’émission « C’est dans l’air » du 28 septembre, consacrée à la sexualité des Françaises – Un très bon reportage d’Agathe Lanté pour l’équipe d’Yves Calvi

« C’est dans l’air » : il s’agit du magazine d’Yves Calvi http://www.france5.fr/cdanslair/index.cfm sur France 5 du 28 septembre dont le sujet était : « Sexe : la position des françaises » – Champions de la séduction et éternels insatisfaits, les Français entretiennent une relation parfois complexe à leur sexualité. Face aux « nouvelles Eve », indépendantes et libérées, les hommes peinent à trouver leur place. Les invités du plateau étaient : Catherine Solano, médecin sexologue et andrologue (consultable ici : http://www.pannes-sexuelles.com/), Janine Mossuz-Lavau, sociologue directeur de recherche au Centre d’étude de la vie politique française (laboratoire du CNRS), Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, spécialiste de la vie de couple et Gérard Salama, gynécologue accoucheur à l’Hôpital américain de Paris

Agathe Lanté a réalisé un reportage de jolie qualité sur les conséquences de Mai 68 sur la sexualité des Françaises. Elle a interrogé Françoise Picq, universitaire spécialiste du féminisme (qui a notamment dit « L’idée dominante c’était quand même que les femmes ont un destin tout tracé qui est de se marier, de s’occuper de la maison et de faire des enfants » ) puis Antoinette Fouque (propos soigneusement recopiés par mes bons soins en vert ci-dessous) :

S’émanciper, s’affranchir, transgresser, les tabous se lèvent et les femmes prennent leur émancipation. Les femmes s’organisent et prennent la parole avec la création du MLF, le mouvement de libération des femmes. Objectif : changer la vie et transformer le rapport au pouvoir, à la masculinité et au savoir. Parmi les fondatrices, AF aujourd’hui directrice des éditions des femmes (A. Lanté) :

« La première revendication des femmes, c’est un enfant si je veux quand je veux. Donc et puis après assez de violence assez de femmes battues assez d’inceste sur les petites filles C’est ça la libération, c’est la libération d’un véritable esclavage, d’une colonisation du corps par l’économie, le pouvoir, le patriarcat, comment dire le pouvoir mâle en général » (A. Fouque)

Sous l’impulsion du MLF, les femmes gagnent leurs batailles juridiques et la première d’entre elles celle de l’avortement avec le vote de la loi Veil en 75 elles obtiennent aussi le remboursement des contraceptifs puis de l’ivg la reconnaissance du divorce par consentement ou encore la requalification du viol comme crime. Mais pour les féministes d’hier, la désillusion est là : les femmes se cherchaient force est de constater pour elles que certaines n’ont pas trouvé leur place Pour AF la société vit même une régression. (A. Lanté)

« La libéralisation économique s’est conjuguée à un libertinage si on veut sexuel c’est à dire le capital et le phallus se sont liés pour prendre le pouvoir sur les banques et sur les corps et que au lieu de la libération pour laquelle nous luttons il y a une libéralisation massive du corps des femmes à travers l’industrie du sexe, de la pornographie à la prostitution industrialisée. » (A. Fouque)

Des femmes pas assez ou trop libérées. Pour les féministes de la première heure la société du phallique a repris le dessus. Aujourd’hui elles repassent le flambeau et attendent les victoires de la prochaine génération. (A. Lanté)

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre… » Sous la botte de galonnés dans « Le Populaire », Centre France, Magazine Limoges, le 28.09.07

Aung San Suu Kyi « Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre…. »

Sous la botte de galonnés enragés, la Birmanie vit à nouveau des heures tragiques qui ont brutalement rappelé au monde la situation de l’emblématique Aung San Suu Kyi, 62 ans, l’âme de la résistance à la junte, emprisonnée ou assignée à résidence depuis des lunes et sur la tête de laquelle planent toujours de réelles menaces. Aung San Suu Kyi, dont en 1947 le père obtint des Anglais l’indépendance de son pays. Hier, à Paris, Jane Birkin et Philippine Leroy-Beaulieu ont publiquement et ardemment pris part à un rassemblement de solidarité déployé devant l’ambassade de Birmanie ; ces deux figures de proue relaient aujourd’hui les efforts entrepris depuis plus de seize ans par Antoinette Fouque.

Pionnière dans tous les soutiens aux combats de femmes et engagée pour la paix, Antoinette Fouque est de ce cercle étroit de celles et ceux qui se sont rendus à Rangoon afin, au plus près, de témoigner leur solidarité à la « Dame de Rangoon ». Elle avait notamment tenu à assister, en 1991, à la remise du Prix Nobel de la Paix à la dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie. Un livre est né de la prise de position d’Antoinette Fouque en faveur de cette courageuse apôtre de la non-violence : « Se libérer de la peur », paru aux éditions Des femmes, préfacé par François Mitterrand et Vaclav Havel.

L’occasion de relire ces quelques mots de combat et d’espoir et de saluer une belle âme :

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime…. Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses… Mais aucune machinerie d’Etat, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé ». (Aung San Suu Kyi).

L’occasion aussi de lire la biographie signée il y a quelques mois par Thierry Falise, grand reporter belge basé à Bangkok et spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Aung San Suu Kyi et Antoinette Fouque : « Se libérer de la peur » (Editions Des femmes ; 1991). (Aung San Suu Kyi : le jasmin ou la lune », biographie, par Thierry Falise (éd. Florent-Massot, 1990 ; 2007).