Profession spectacle rapproche Christian de Moliner de Claire Bauchart

AU RIVAGE DES MOTS : ÉLÉONORE DE MONCHY, CLAIRE BAUCHART ET CHRISTIAN DE MOLINER

(…) Dans La Guerre de France, Christian de Moliner se lance dans un roman d’anticipation : la guerre civile fait rage en France entre islamistes et nationalistes, au rythme d’attentats réguliers et sanglants. Un sommet est organisé en Moldavie pour faire taire les armes. En marge des négociations officielles, tout juste bonnes à donner le change aux journalistes, des échanges ont lieu entre les deux parties, menés (contre son gré) par une jeune femme, Djamila Loufi, musulmane par sa mère et – ce qu’elle apprend dans les premières pages – fille du leader nationaliste. (…)  Lire la totalité de l’article sur le site ici : https://profession-spectacle.net/au-rivage-des-mots-eleonore-de-monchy-claire-bauchart-et-christian-de-moliner/

Robert Redeker trouve que « La Guerre de France » est un très bon roman (sa chronique sur la radio juive)

De quoi la situation française est-elle grosse ? L’office du romancier ne tient pas seulement dans l’exploration du présent, comme fit Balzac, mais aussi de celle des possibilités les plus plausibles, sans devenir nécessaires pour autant. Michel Houellebecq s’y exerça en écrivant Soumission. Christian de Moliner, s’appuyant sur un constat sociologique, culturel et politique, analogue à celui qui inspira Houellebecq, le complétant, s’applique au même exercice avec son dernier roman La Guerre de France.[i]Ce titre est à la fois beau et terrible –  sans doute par sa facture classique. La réalité que son récit instaure s’avère atroce : notre pays, la « douce France », est déchiré jusqu’au feu et au sang par une guerre civile mettant aux prises les islamistes et les nationalistes.

Ainsi avons-nous affaire à un roman d’anticipation politique se déployant selon les codes et les arcanes d’un roman noir, qui surprend le lecteur par son rythme, celui de la série télévisée. La série est la grande invention esthétique de ce nouveau siècle ; La Guerre de Franceen adopte le rythme. Campons le décor – pas plus, pour ne dévoiler la narration. Une jeune femme (Djamila et Anne à la fois) est attirée dans un engrenage qui va la placer au cœur des négociations de paix appelées à déboucher sur le découpage de notre pays en offrant une région aux musulmans, qui serait régie par la seule charia, et une autre, autour de Boulogne-sur-Mer, aux nationalistes purs et durs, interdite, celle-là, aux musulmans. Le premier acte de cette guerre, inaperçu alors en sa vérité, fut l’attentat du Bataclan. Cette situation autorise l’auteur de dresser le portrait de ce qui peut nous arriver – c’est un futur qu’il donne à voir, mais, heureusement, un futur seulement contingent. Ce livre ressuscite en son lecteur les souvenirs de la récente guerre de décomposition de la Yougoslavie – en particulier sous deux aspects : d’un côté par l’affrontement entre les musulmans, caporalisés derrière le drapeau de l’islamisme, et les nationalistes intransigeants, et de l’autre côté par la partition et le dépeçage résultant de cette guerre. Car c’est bien sur l’éventuelle décomposition de la France que ce livre offre des aperçus.

Parlons philosophie. Tout le monde se souvient que Thomas Hobbes a trouvé les termes permettant de sortir de la guerre civile qui ravagea l’Europe durant le XVIème siècle, anarchie que le penseur anglais assimilait à l’état de nature, la guerre de tous contre tous. La guerre civile était alors le vrai nom de l’Europe, ou bien son synonyme. Le roman de Christian de Moliner dévoile cette situation, à laquelle Hobbes voulut mettre fin, comme devenant notre avenir imminent, comme revenant. Parlons politique. Ce fut Richelieu qui, en imposant l’Etat moderne, mit à mort ce désastreux et inhumain état de guerre civile. Avant son action, catholiques et protestants se partageaient le territoire national. Il existait en France des enclaves protestantes fort ressemblantes à l’enclave musulmane exigée par le chef des islamistes du roman, El Idrissi. Dans ce climat de partition du royaume la violence idéologique régnait : aux sanguinaires Michelinades de Nîmes répondirent à dix ans de distance les non moins sanguinaires massacres de la Saint Barthélémy. Richelieu fut à la politique ce que son aîné Hobbes fut à la philosophie : le point final de la guerre civile, l’entrée dans la modernité politique. Le livre de Christian de Moliner projette dans le futur, avec des acteurs inédits (islamistes et nationalistes remplaçant protestants et catholiques), une situation politique qui caractérisa la préhistoire de la modernité.

A la faveur d’un suspense haletant, le lecteur suit deux pistes : celle du drame familial de cette jeune femme, Djamila-Anne, bref la petite histoire, et celle de la grande histoire, cette  tragédie où règnent la mort et les passions ravageuses, le mal et la destruction comme le signale Hegel. La grande histoire où, toujours selon Hegel, les individus sont sacrifiés. Bref, la politique et la géopolitique.  Dans ce proche avenir, brossé par le romancier, nous reconnaissons sous des traits amplifiés une réalité que nos yeux ont vu naître du temps où l’on commençait à parler des territoires perdus de la République. De ces « territoires perdus… » au dépeçage national, passant par la guerre,  supposé par le romancier la conséquence va de soi.  La Guerre de Franceest son apocalypse. Même si aucun avenir n’est sûr dans l’histoire, ce roman, en développant une des possibilités en germe dans notre présent, sonne, à côté de ceux de Michel Houellebecq et de Boualem Sansal, comme un avertissement.

[i]Christian de Moliner, La Guerre de France, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 213 pages, 19,90€

Robert Redeker, professeur agrégé de philosophie, pose ici à l’occasion de la sortie de son livre « Le Soldat Impossible », aux Editions Pierre Guillaume de Roux.
C’est lors d’une visite chez son éditeur que ce boulimique des tribunes et des polémiques a accepté de prendre la pause quelques instants. Rappelons qu’en 2006, après avoir publié dans les colonnes du Figaro une tribune, il avait reçu des menaces de mort d’un djihadiste fou, décédé depuis dans une opération kamikaze contre la CIA en Afghanistan.

Eric Zemmour et Christian de Moliner : une rencontre amicale et complice, beaucoup d’idées partagées

Eric Zemmour et Christian de Moliner : Ils se sont rencontrés lors de la parution du roman de Christian de Moliner « La Guerre de France » en septembre 2018, qui imaginait dans la fiction une guerre entre nationalistes et islamistes.

Soyons certains qu’ils se reverront lors de la parution du nouvel essai de Christian de Moliner, pendant au roman « Islamisme radical : comment sortir de l’impasse  ? »

 

« Un bon premier roman d’anticipation politique » selon Argoul

Christian de Moliner, La guerre de France

Christian de Moliner n’est jamais meilleur que lorsqu’il quitte le présent pour conter une histoire. Dans ce thriller de politique fiction, il imagine la France de 2035, vingt ans après les premiers attentats islamiques de 2015 au Bataclan sous le pantin mollasson qui présidait alors socialement « la démocratie ». Vingt ans et trente mille morts plus tard, c’est la guerre en France. Deux clans s’affrontent : les islamistes qui font de leurs ghettos de banlieues des forteresses où la République ne rentre plus – et les nationalistes qui organisent les représailles et pratiquent le biblique œil pour œil.

C’est donc l’impasse et le gouvernement reste impuissant malgré ses moyens régaliens, empêtré de tabous et de morale.

C’est alors qu’une étudiante à Science Po habitant rue du Dragon, Djamila Loufi, est abordée dans la rue par un mystérieux agent qui se fait appeler Charles Maur… non, pas lui, Maurras, mais Mauréan. Ce qu’il lui propose est inouï : aller rencontrer les deux chefs des clans islamique et nationaliste à la conférence de Chisinau, organisée conjointement par les Russes et les Saoudiens dans la minuscule République de Moldavie, à peine 500 000 habitants, coincée entre l’Ukraine et la Roumanie.

Pourquoi elle ? Parce qu’il lui révèle qu’elle est la fille du dirigeant nationaliste, issue « d’un viol » selon sa mère, sa condisciple étudiante (devenue bizarrement aide-soignante) avant de se suicider quatre ans auparavant. Mais « le viol » – ce fantasme récurrent de l’auteur – est une histoire construite par la mère, pas forcément la réalité… C’est ce que va découvrir peu à peu Djamila/Anne, étant forcée d’accomplir malgré elle tout ce qu’on lui demande. Car sa copine Pauline a été enlevée et une voiture manque de l’écraser dans la rue ; mais elle est désignée major du concours de journalisme à Science Po et obtient passeport et visa en deux jours.

La guerre de France va-t-elle faire une pause grâce à la négociation, sinon s’arrêter ? Car aucun des deux clans ne peut gagner pour le moment ; les islamistes comptent à terme sur leur natalité galopante, les nationalistes sur le rejet croissant des valeurs incompatibles avec la république – et cela fait vingt ans que cela dure.

Tout citoyen peut contester le parti-pris historique de l’avenir en objectant par exemple que l’Etat – pourtant quasi-monarchique sous la Ve République avec l’article 16 de la Constitution – a bien plus de pouvoir que le lamentable exemple hollandais a laissé ; que « les Français » ne supporteraient pas vingt ans d’attentats croissants et un tel nombre de morts sans élire « démocratiquement » un gouvernement fort sur l’exemple autrichien, hongrois, italien, américain et même allemand, qui n’hésiterait pas à remettre en cause les « aides sociales » aux terroristes et à déchoir de nationalité puis expulser les pires ; que la minorité religieuse qui se met volontairement en infraction avec les lois républicaines ne pourra qu’être rejetée massivement par les électeurs si elle devient trop menaçante – avec l’aide probable des autres pays européens affectés des mêmes maux ; que les tabous de la morale ne résistent pas longtemps quand on tue vos enfants.

Mais l’intérêt du livre est de projeter une hypothèse vraisemblable sur le futur, comme Jean Raspail l’avait fait en son temps sur l’immigration venue de Méditerranée avec Le camp des saints. L’arrestation, après que ce livre fut écrit, d’une cellule anti-islamiste qui se proposait de répliquer par des attentats ciblés aux attentats ciblés – prémisse d’une guerre de France – vient conforter la fiction.

Ce livre qui sort le 30 août devrait alimenter le débat lors de la rentrée littéraire. Il offre un divertissement utile en forçant à penser l’impensable : comment éradiquer le terrorisme ? comment faire vivre en bonne entente des communautés sous une même loi laïque ? ou comment expulser in fine les incompatibles ? L’histoire est écrite sans fioritures, les caractères approfondis et l’action progresse de chapitre en chapitre sur un alléchant mode complotiste. Voici un bon livre, dans la lignée de l’étude sur l’islam en pratique mais surtout du premier roman d’anticipation politique qu’est Trois semaines en avril et qui forme une suite. Qu’on se le lise !

Christian de Moliner, La guerre de France, 2018, Pierre-Guillaume de Roux, 140 pages, €23.00

Les œuvres de Christian de Moliner chroniquées sur ce blog

Attachée de presse Guilaine Depis, 06 84 36 31 85

Causeur recommande « La Guerre de France » – Merci à Anne Putiphar pour le superbe article

« La Guerre de France » aura-t-elle lieu?

Le roman dystopique qui imagine le pire

Le roman choc de la rentrée : « La Guerre de France » de Christian de Moliner

Rentrée littéraire septembre 2018  Le roman choc de la rentrée

La Guerre de France  de Christian de Moliner

Parution le 30 août 2018 aux éditions Pierre-Guillaume de Roux

Relations presse : Balustrade  Guilaine Depis 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Le roman d’anticipation auquel l’actualité de 2018 donne raison :Christian de Moliner va publier le 30 août 2018 aux éditions Pierre Guillaume de Roux un thriller palpitant « La guerre de France » auquel malheureusement l’actualité donne une sinistre résonnance. 

En effet, ce roman évoque une future et sanglante guerre civile, ethnique et religieuse, semblable à la terrible guerre d’Algérie, dans laquelle islamistes et nationalistes européens commettent maints attentats visant l’autre communauté et où les terroristes des deux bords se réunissent à Chisinau en Moldavie pour discuter d’un armistice et dépecer la France.

Or l’auteur déplore vivement que la réalité rattrape la fiction, car les policiers viennent de démanteler en juin 2018 un groupuscule d’ultradroite qui projetait d’assassiner des femmes voilées dans la rue et des imans radicaux. Or un des noms qu’utilisait cette organisation est « guerre de France » ! 

Bien entendu, ni l’auteur, ni l’éditeur qui a déposé le titre du roman depuis 3 mois sur Amazon ne connaissaient ce mouvement d’extrême droite.Le thriller de Christian de Moliner serait-il prophétique ? On peut malheureusement le craindre !

Résumé : La guerre civile fait rage en France entre islamistes et nationalistes, au rythme d’attentats quotidiens et sanglants. Le gouvernement est totalement impuissant. A l’initiative des Russes pro-nationalistes et des Saoudiens pro-Islamistes, une conférence de paix s’ouvre à Chisinau, la capitale de la Moldavie. Il s’agit de créer une zone interdite aux fidèles du Prophète tout en accordant l’autonomie aux enclaves musulmanes. L’Elysée, soutenu par les Américains, s’oppose, cependant, à un plan de partage. Mauréan, l’homme de l’ombre, entre alors en contact avec Djamila Loufi, étudiante à Science-Po, qui se destine au journalisme. Un terrible secret pèse sur ses origines : sa mère, avant de mettre fin à ses jours quatre ans auparavant, a eu le temps de lui confesser qu’elle était le fruit d’un viol. Mauréan lui apprend que le violeur de sa mère n’est autre que François Bavay, le charismatique mais sanguinaire leader des nationalistes. Et lui propose de le tuer. Djamila acceptera t-elle cette mission ? Un thriller mené à cent à l’heure.

L’auteur : Agrégé de l’université, professeur de chaire supérieure, enseignant en classe préparatoire, Christian de Moliner est chroniqueur à Causeur et Figaro vox.

La brillante Laurence Eibel écrit un article très intelligent sur « Qu’est-ce que l’islam ? »

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’Islam ?

17JUIL

 UN GUIDE DE L’ISLAM?

Qu’est-ce que l’Islam ? Vaste question, qui a émergé dans l’actualité après les attentas et actes terroristes en France et dans le monde. Question difficile, délicate ? Sujet sensible ? Christian de Moliner ne recule pas devant la difficulté en tentant de répertorier les nombreuses réponses qu’en donnent des sites musulmans français. Pour reprendre une pensée de Descartes, l’auteur a su « diviser chacune des difficultés en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre », parcelles que sont les trois chapitres du livre : « Les bases de l’Islam » (Chapitre 1), « Les dogmes de l’Islam » (Chapitre 2) et « L’Islam au quotidien » (Chapitre 3).

          Le professeur se veut prudent et adopte le regard de l’Autre (« Je me suis mis à la place d’un croyant, de naissance ou converti, qui cherche sur le net, comment approfondir sa foi et comment ne pas commettre, par ignorance, des péchés »). Qu’on ne s’y trompe pas ! L’ouvrage de Christian de Moliner n’est pas un guide des sites musulmans sur internet mais est une présentation des dogmes exposés par des sites musulmans français et, plus encore, un recensement des réponses aux questions religieuses, posées dans Google. Ces questions portent par exemple sur le mariage, le sexe, l’homosexualité, la famille, les vêtements, le voile, le travail, la drogue, l’argent et les rapports avec les non-musulmans…

          Tel Hermès, l’auteur est un simple messager qui s’engage à restituer « fidèlement les réponses obtenues » sur internet. On saluera l’important travail de recherche et d’inventaire, la volonté de définir certains concepts religieux. Dès l’introduction, l’auteur nous prévient qu’il restitue « des avis trouvés sur le net, des plus modérés aux plus extrémistes », qu’il écrit en levant toutes les censures ou autocensures. Le but poursuivi est de se montrer « le plus impartial et le plus objectif possible ». Au fil de la lecture, les sentiments évoluent entre curiosité pour l’intérêt historique sur les bases et les dogmes de l’Islam, et étonnement, amusement, fascination voire même parfois consternation, suscités par certaines réponses.

          Après la lecture, la question se pose encore mais Qu’est-ce que l’Islam ? Un ouvrage à la lecture exigeante ? Une religion exigeante ? Une religion aux règles complexes ? Une religion aux 1001 règles de droit ? Dans ce livre, le lecteur découvre des prescriptions parfois contradictoires entre sourates du Coran et hadiths, une diversité d’avis et de commentaires sur l’application de l’Islam dans la vie courante.

          L’objet de l’ouvrage réaffirme une idée selon laquelle Internet est devenu, pour certains croyants, un moyen privilégié d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posent et un exégète à lui tout seul du Coran. Dans cet océan numérique, le « musulman 2.0 » n’a que l’embarras du choix pour essayer de déterminer le caractère licite ou illicite de ses actions, de suivre les règles qui régissent l’Islam.

          Le lecteur sera étonné par  le dernier chapitre qui aborde autant des questions connues du plus grand nombre (le mariage, la famille, les vêtements et le voile, l’alcool, les interdits alimentaires, les fêtes…) que des questions surprenantes (Un croyant a-t-il vraiment le droit de battre son épouse ? Le maquillage et le parfum sont-ils halal ? Un croyant peut-il voter ? Est-il halal de consulter un soignant mécréant ? La théorie de l’évolution est-elle haram ?). Mais il ne faut pas s’arrêter seulement à celles qui déconcerteraient, certains sites musulmans répondent aussi à des questions plus méconnues du grand public comme la PMA, les greffes, le sang, la contraception, l’avortement, le divertissement …

          De façon pudique et sans malveillance, dans des parenthèses, des phrases exclamatives et/ou interrogatives égrainées ça et là, l’auteur s’étonne de certaines réponses. Le ton est sérieux mais l’ironie n’est pas absente ! Une ironie douce, flaubertienne qui vient démanger, chatouiller, gratouiller l’expression des pensées les plus radicales (« Par exemple, une députée koweïtienne (progressiste !) a suggéré, en 2011, de revenir à la servitude sexuelle des femmes afin d’éviter l’adultère aux hommes mariés », « En particulier, elle [la femme] doit limiter au maximum ses contacts avec les hommes, éviter de se retrouver seule avec quelqu’un qui n’est pas de sa famille (même avec un livreur qui vient installer un appareil électro-ménager !). C’est dans ces interstices furtifs que se crée la complicité entre Christian de Moliner et son lecteur.

Laurence Eibel

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’Islam ?, Les sites musulmans le dévoilent,

Jean Picollec Editeur, 170 p., 15 euros.

La préface de Guilaine Depis pour le roman « Thanatos et Eros » de Christian de Moliner

thanatos.jpgPréface à Eros et Thanatos de Christian de Moliner

Dans la mythologie grecque, Eros est la personnification de la Vie et Thanatos celle de la Mort.  Freud va s’emparer de cette dichotomie pour élaborer sa théorie d’affrontement des pulsions sexuelles d’autoconservation et d’anéantissement. Chez Christian de Moliner, ce singulier roman – « Eros et Thanatos » – est le théâtre de leur duel : le narrateur, Augustin Miroux, dans le poumon duquel Thanatos déguisé en cancer s’engouffre à grands pas, a bien décidé de puiser force et réconfort dans Eros qui se présente à lui sous les traits harmonieux d’une escort girl tchèque : Lizaviéta.

La soixantaine flageolante, Miroux est un professeur d’université de province las de ses étudiants apathiques qui baillent aux corneilles. Il mène une vie plate et morne avec sa femme Clémence ; ensemble ils constituent le parfait stéréotype du couple à l’ancienne qui se prolonge en dépit d’un désir émoussé voir porté disparu.

Facétieuse, la vie a infligé une rareté génétique à notre anti héros : lui qui n’a jamais fumé de sa vie se retrouve avec une tumeur bronchique. Mais elle lui a aussi réservé une superbe surprise avec le coup d’éclat de l’invraisemblable succès de son essai « Analyse de droite du monde »qui le propulse au cœur du milieu intellectuel européen. Miroux se voit ainsi convié à prononcer « le discours de sa vie » à Prague et pour fêter cet apogée de sa carrière de prof terne aux quinze navets publiés, il décide de profiter du voyage pour s’offrir les services d’une call-girl praguoise durant les quatre jours de son escapade. Puisque la fin approche, autant mettre ce séjour snob et glorieux à profit pour jouir une dernière fois dans les bras d’une bombe qu’il choisit sur un catalogue du net bien faite et distinguée.

Miroux commence à se réjouir de s’être payé pour 10 000 euros l’accompagnement d’une telle créature, rêve qu’il la possèdera et qu’elle sera à son service en permanence… Mais patatras ! Rien ne se passe comme prévu : dès leur rencontre à l’aéroport, la belle Lizaviéta, sa conscience professionnelle en bandoulière, va prendre les choses en mains.

Et le séjour praguois va prendre avec cette inversion des rôles une tournure des plus cocasses, digne de Guitry pour son mordant. L’escort se révèle entreprenante et dirigiste, ayant à cœur de rendre le plus heureux possible son client. Tandis que le pauvre Miroux, torturé par la culpabilité de s’être approprié le corps d’une femme contre monnaie sonnante, aura tôt fait de se retrouver tétanisé dans le lit sous les assauts de la dame dévergondée – en apparence ( ? ) assoiffée de sexe.

Sous les dehors d’une adorable fable qui fait pour son contexte penser à Pretty Woman, Moliner aborde l’un des thèmes les plus fondamentaux de la littérature mondiale : la culpabilité. Son Miroux est aussi torturé que l’homme du Souterrain de Dostoievski. Dévoré par les questions qui l’assaillent sur la sincérité de la pro à l’œuvre, il a bien du mal à éprouver du plaisir. Moliner nous fait pénétrer au scalpel dans les circuits intimes de la pensée de son narrateur. Et comme il est surdoué, par souci d’équité, il note également en italique toutes les impressions et émotions de « l’employée ».

Roman psychologique beaucoup plus sérieux qu’il ne le semble de prime abord, il décortique les moindres idées traversant l’esprit de ses personnages et fait dialoguer leurs consciences en off. On pense à la puissance de l’œuvre d’Emmanuel Bove qui a si bien décrit lui aussi les soubresauts de l’esprit humain.

« Je suis un besogneux de l’écriture et mon style est laborieux. A force de le travailler, j’arrive à le rendre plus léger, plus aérien, mais je dois me battre longtemps avec lui. » nous confie Augustin Miroux.

Pour suivre le travail d’essayiste et l’œuvre romanesque de Christian de Moliner depuis bientôt deux ans, je suis stupéfaite par la cohérence et l’unité de l’ensemble. « Plus un artiste est grand, plus ses obsessions sont les mêmes » disait Cioran. Moliner est donc un grand artiste car ses ouvrages rassemblés sont portés par plusieurs fils conducteurs récurrents. Selon les bons conseils de l’oncle Arthur, Moliner a su se fourrer tout entier dans son œuvre. Il écrit comme il respire et expire des mots écrits. Sa sensibilité magnifique est la matrice d’une œuvre qui questionne le monde en même temps qu’elle transforme en or ses démons extérieurs et intérieurs. 

Guilaine Depis

 

 

« Thanatos et Eros » un roman de Christian de Moliner préfacé par Guilaine Depis

thanatos.jpgPREFACE DE GUILAINE DEPIS pour le nouveau roman de Christian de Moliner « Thanatos et Eros ».

Je crois que c’est la première fois de ma vie que je préface un roman, celui de Christian de Moliner qui est d’une fidélité remarquable à mon entreprise de relations presse Balustrade depuis plusieurs années ; j’aime particulièrement et sincèrement son roman et cet écrivain ; j’ai osé espérer que peut-être mes amis critiques littéraires daigneront accorder une attention plus précieuse à un roman qu’il me tient à coeur de défendre, au point D’ENGAGER MON NOM à ses côtés. Si je trouvais ce roman médiocre, jamais je n’y aurais associé mon nom, histoire de ne pas « griller » ma réputation littéraire en me mêlant à un projet foireux.

Je demande donc à tout critique ayant un tant soit peu d’amitié pour moi de me réclamer en service de presse ce nouveau roman de Christian de Moliner, « Thanatos et Eros » qui n’a RIEN A VOIR avec ses écrits plus politiques sur la société. Le lire vous éclairera aussi sur mes goûts, puisque c’est parce que j’aime et l’auteur, et ce roman, que j’ai souhaité le préfacer.

Pour le recevoir en service de presse 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com
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