Catégorie : Bibliothèque des voix
« Des yeux de soie », Nouvelles de Françoise Sagan lues par Anouk Aimée (sortie le 10 juin 2010 aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque)
Des yeux de soie, Nouvelles de Françoise Sagan, lues par Anouk Aimée
Jérôme Serri a adoré le livre audio de Yves Bonnefoy (Magazine Lire de mai 2010)
Yves Bonnefoy : sa voix sur livre audio appréciée par le Blog d’Alan Argoul, hébergé par Le Monde (8.04.10)
Jeudi 08 avril 2010, un nouvel article sur le livre audio de Yves Bonnefoy aux éditions Des femmes vient de paraître ! Merci à Alan Argoul. http://argoul.blog.lemonde.fr/2010/04/08/yves-bonnefoy-poete-parle/
Un poète de 87 ans vous parle. Durant les 2h30 du double-CD intitulé ‘La longue chaîne de l’ancre’ qui vient de paraître aux éditions des Femmes. Tourangeau, fils d’ouvrier du chemin de fer et d’une infirmière, orphelin à 13 ans, le futur poète entreprend des études de math en prépa à Tour puis à l’université de Paris. Il quittera l’univers des abstractions pour l’histoire de l’art et la poésie après guerre. Est-ce à cause de la technique dévoyée par la guerre ? Des ingénieurs de la mort industrielle à Auschwitz, Hambourg ou Hiroshima ? De cette ambivalence absolue de la science qui sert au bien comme au mal ?
Influencé par les Surréalistes, dont il se défait pour gratuité, il se veut dans la lignée de Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé et Nerval. S’il refuse le surréalisme, c’est que celui-ci idéalise l’objet. Il tend à substituer la chimère à la réalité, le rêve spontané à l’expérience du monde. Yves Bonnefoy est un poète du réel, celui qui tente l’impossible espoir de pénétrer au-delà des concepts pour saisir le vrai des choses. Il n’est ni pour l’exaltation du moi, ni tenté par le vertige, ni adepte de la dépossession de soi, ni du dérèglement de tous les sens. S’il traduit particulièrement Shakespeare, c’est que ce grand poète anglais est un profond réaliste. J’aime Yves Bonnefoy parce que je m’y reconnais : il est compagnon de tous les auteurs que j’aime…
Nommé à la chaire d’Études comparées de la fonction poétique au Collège de France en 1981, il y enseigne durant douze ans. Il est vraisemblablement notre plus grand poète vivant de langue française.
Yves Bonnefoy pourrait adhérer au zen. Ce qu’il nomme la présence est l’expérience immédiate, sans mélange, l’initiation à l’unité du monde. Celle même qu’a l’enfant non corrompu encore par le langage. Celle de la troisième métamorphose de Nietzsche (évoquée sur ce blog) qui fait redevenir un enfant qui joue, « innocence et oubli, roue qui roule sur elle-même ». Celle du zen qui quitte les idées pour l’immédiat satori, la fusion au monde.
Car, tel est le revers de l’intellectualité propre à l’Occident : le concept et l’abstraction séparent les hommes de la réalité et du sensible. Les mathématiques sont une puissante appréhension du monde, mais d’un certain monde, celui des rouages. L’esprit mathématique n’est pas un esprit humain, il déforme l’humanité au profit de l’abstrait. Il forme des techniciens, des ingénieurs des âmes, des fonctionnaires – pas des humanistes ! Nous l’avons vu avec la Bombe atomique comme dans le krach récent de la finance ou chez France-Télécom : la personne est réduite au rang de simple engrenage… Yves Bonnefoy ne se reconnaît pas dans ce ‘monde des Idées’ de Platon où les formes abstraites commandent la raison. Il se situe plutôt du côté de la pragmatique d’Aristote qui observe, expérimente et reste in situ sans généraliser quoi que ce soit. Le lieu est l’autre ancrage du poète pour découvrir la présence.
Nous n’existons, êtres éphémères, qu’ici et maintenant – ni dans le tout, ni dans l’éternité… Car nous ne sommes pas Dieu, certains ne le comprennent jamais.
La poésie est le moyen qui permet aux humains de voir autrement qu’avec la rationalité qui nous est habituelle. Vous objecterez : « Mais les mots existent en poésie ! » C’est justement l’importance de les dire plutôt que de seulement les voir, de les charger d’un autre sens, tonal et musical. Pour les sortir des concepts, cette extraction abstraite qui remplace les choses et les êtres réels par des définitions bornées.
Ce pourquoi un CD de Bonnefoy accomplit sa poésie plus qu’un recueil de versification. Le poète utilise en effet peu la rime mais plutôt le rythme. Il recherche des assonances, des allitérations, toute une musicalité des mots. Lorsqu’il lit, toute cette aura cela se manifeste et la magie opère. Il accouche plus d’ensembles que d’œuvres fermées. Chaque texte écrit ou lu est pour lui un fragment d’une expérience plus vaste. L’universel est en chaque lieu dans le regard qu’on en prend.
Son désir d’images, son appétit du chimérique, le besoin d’absolu et de plénitude, tout cela est l’enjeu de l’expérience poétique. Elle vise à dépasser l’opposition artificielle entre le réel et le rêve. Yves Bonnefoy parle d’une sorte d’état de compassion. L’exercice spirituel du poème (car c’en est un) permet d’accéder à la réalité mieux qu”avec l’écran du langage. Car les mots reconstruisent au sens étroit et à la grammaire impose son cadre rigide et préconçu à ce qui est dit. Un exemple : croyez-vous que le mot chien va vous mordre ?
Écouter Yves Bonnefoy, c’est pénétrer plus avant dans son expérience poétique. Mieux que par le livre typographié. ‘La longue chaîne de l’ancre’ existe en imprimé, au Mercure de France, paru en 2008. Mieux vaut l’écouter en CD, dit par l’auteur. L’écriture est cette longue chaîne de l’ancre qui relie la personne à la terre.
Mais « le poème naît dans la voix », dit-il.
Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l’ancre, double-CD, édition des Femmes Antoinette Fouque, mars 2010, 149 mn, 22.80€
Yves Bonnefoy, La longue chaîne de l’ancre (le livre), Mercure de France 2008, 165 pages, 14.25€
Un livre audio de Yves Bonnefoy (nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)
MARS 2010 – CD
NOUVEAUTE BIBLIOTHEQUE DES VOIX (Salon du Livre 2010) –
LA LONGUE CHAÎNE DE L’ANCRE Office : 11 / 03 / 2010
Yves Bonnefoy – Lu par l’auteur
EAN : 3328140021196 – 2 CD, 27 €
« On dit
Que des barques paraissent dans le ciel
Et que, de quelques-unes,
La longue chaîne de l’ancre peut descendre
Vers notre terre furtive.
L’ancre cherche sur nos prairies, parmi nos arbres,
Le lieu où s’arrimer,
Mais bientôt un désir de là-haut l’arrache,
Le navire d’ailleurs ne veut pas d’ici,
Il a son horizon dans un autre rêve. »
La longue chaîne de l’ancre, paru en 2008 (Mercure de France), rassemble poèmes en prose et en vers, faisant vivre le récit au centre même de la forme poétique. « Récit de rêve », c’est ainsi que l’auteur nomme l’écriture poétique en prose, qui occupe dans ce recueil une place essentielle. Yves Bonnefoy a rassemblé ici des inédits et des textes parus de 2001 à 2007, qui prennent ainsi la suite de Les Planches courbes (2001). « La longue chaîne de l’ancre » c’est ce lien puissant et énigmatique qui nous attache aux profondeurs de l’inconscient, lieu de l’esprit, lieu du vivant.
Yves Bonnefoy est l’auteur d’une œuvre considérable, poétique aussi bien que théorique, qui interroge sans relâche les rapports qu’entretiennent le monde et la parole. Son travail couvre de nombreux champs : poésie, critique, essais, histoire de l’art. Il est aussi le traducteur d’une très grande partie de l’œuvre de Shakespeare. Professeur au Collège de France de 1981 à 1993, il y était titulaire de la chaire d’Etudes comparées de la fonction poétique. Il a reçu le prix Franz Kafka à Prague en 2007, et son œuvre est traduite dans une trentaine de langues.
Camille Laurens apprécie le coffret Marguerite Duras (coédition Des femmes & Montparnasse) – Magazine littéraire de janvier 2010
Les livres audio ont le vent en poupe dans le magazine Challenges. Merci à Agnès Séverin (07.01.10)
Les livres audio dans le magazine Challenges du 7 janvier 2010 – Article d’Agnès Séverin rendant hommage aux éditions Des femmes pour les avoir créés.
Les éditeurs de livres lus à haute voix rajeunissent leur catalogue et leur cible. Essentiel : le choix du narrateur.
Constatant la bonne santé du livre audio aux Etats-Unis (10% du marché du livre) et en Allemagne (7%), les grandes maisons ont flairé la bonne affaire. Gallimard, premier à se lancer dans l’exploitation sonore de son fonds en 2004, en a pourtant été pour ses frais. Cinq ans après, la France plafonne encore à 0,5%, avec 15 millions de chiffre d’affaires en sortie caisse. En version audio, le succès se mesure plutôt en dizaines de milliers d’exemplaires. Comme pour Harry Potter, Marc Lévy ou Anna Gavalda. «En France, la culture de l’objet livre est plus forte que dans les pays anglo-saxons», explique Paule du Bouchet, directrice de la collection «Ecoutez lire». Et de tempérer : «Nous sommes encore dans une période de transition.» Le téléchargement de livres en MP3 pourrait changer la donne. Des sites comme Audible, Numilog et Livraphone sont en embuscade.
Sélection
Eclectique
La Jeune Fille à la perle, de Tracy Chevalier,
lu par Isabelle Carré
Depuis cinq ans, Gallimard exploite son fonds en version sonore. Grands classiques et titres à succès récents alternent, privilégiant la qualité d’écriture. Une offre de téléchargement vient d’être lancée.
Prix : 15 euros (entre 15 et 32 euros les autres)
Editeur : Gallimard, collection « Ecoutez lire ».
Autres auteurs : Muriel Barbery, Nicolas Fargues, Patrick Modiano, Marguerite Yourcenar, Anna Gavalda, Marc Lévy, Franz Kafka, Albert Camus, Biaise Cendrars…
Grand public
Le Voyage d’hiver, d’Amélie Nothomb,
lu par Thibault de Montalembert
Lancée il y a un an par Hachette Livre, Albin Michel et France Loisirs, cette collection mise sur les nouveautés romanesques, best-sellers et polars en tête. La bonne idée : reprendre la couverture, et le format, de l’édition papier.
Prix : 16 euros (entre 15 et 23 euros les autres titres)
Editeur : Audiolib.
Autres auteurs : Stieg Larsson, Douglas Kennedy, Jacques Attali, Erik Orsenna, Jean-Christophe Grange, Jean Teulé, lain Levison, Stefan Zweig, Haruki Murakami, David Lodge…
Classique
A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust,
lu par André Dussolier, Lambert Wilson, Denis Podalydès…
Depuis vingt ans, les éditions Thélème enregistrent les classiques avec des grandes voix connues et des comédiens du Français, et publient des coffrets d’oeuvres intégrales.
Prix : 365 euros (entre 15 et 29,70 euros le roman)
Editeur : Theleme.
Autres auteurs : Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, Jean Giono, Fedor Dostoïevski, Stefan Zweig, Agatha Christie, James Ellroy, Fred Vargas…
Historique
Contre-Histoire de la philosophie, de Michel Onfray, lu par l’auteur
Ce pionnier de l’édition sonore exploite, depuis une vingtaine d’années, des documents d’archives radiophoniques, des cours, discours politiques et entretiens historiques. Aussi des classiques lus par des comédiens.
Prix : 79,99 euros (entre 19,99 et 29,90 euros les autres titres)
Editeur : Frémeaux & Associés.
Autres auteurs : Pierre Mendès France, Marguerite Duras, François Mitterrand, Françoise Dolto, Marcel Pagnol, Jean de La Fontaine, Victor Hugo…
Pédagogique
L’Infini, de Jean-Pierre Luminet, lu par l’auteur
Lancé en 2001 par un ancien banquier d’affaires désireux de satisfaire sa curiosité, cet éditeur audio propose une cinquantaine d’inédits de vingt à quatre-vingts minutes dans les domaines de l’histoire, de la géopolitique et de la science.
Prix : 9,90 euros (entre 4,90 et 14,90 euros les autres titres)
Editeur : De vive voix.
Autres auteurs : Michel Winock, Hubert Védrine, Alexandre Adler, Hubert Reeves, Claude Cohen-Tannoudji, Jean-Claude Carrière…
mand, PDG de Mazagan Beach Resort.
« Le débit est beaucoup trop lent pour moi »
– « J’ai fait l’expérience du livre audio avec un Sherlock Holmes, je me suis endormie. Le débit est beaucoup trop lent pour moi. J’avais commencé à télécharger des livres sur mon iPod en prévision d’un voyage en avion, mais j’ai laissé tomber, car je lis très vite. J’ai cependant gardé le souvenir du Petit Prince lu par Gérard Philipe : la plus belle chose que j’aie jamais entendue. La modulation de la voix par un comédien n’est pas quelque chose qui gênerait ma lecture, au contraire. Si les nouveaux enregistrements sont à la hauteur de celui de Gérard Philipe, je changerai peut-être d’avis. »
« Le comédien y apporte un charme musical »
– «J’écoute de temps en temps en voiture les enregistrements faits par des collègues. Je prends plaisir à écouter le grain d’une voix comme celle d’André Dussolier. Quand j’écoute Proust, j’ai l’impression qu’il est à côté… La lecture par un comédien apporte un charme musical. C’est toujours une interprétation. Le comédien exprime son rapport au texte, avec une personnalité et une sensibilité. Il faut mettre de soi dans la lecture, que l’on retrouve l’écho de soi. C’est pourquoi je n’apprécie pas les lectures de bénévoles, avec une diction neutre.»Lectures particulières
Le(la ?) mystérieux(se ?) J.-L. D. signale la sortie du coffret Duras dans Le Monde 2 (12 décembre 2009)
Nelly Carnet repère le livre audio de Charles Juliet et Valérie Dréville dans la revue « Autre sud » (septembre 2009)
Autre sud – septembre 2009 – n°46 Chroniques et notes p.155
Patricia Chatel rédige un magnifique papier sur le coffret Duras pour le site de référence LeLittéraire.com (9 décembre 2009)
LE LITTERAIRE.COM 9.12