Dans Le Monde Magazine, Emilie Grangeray illustre son enquête sur le sexisme en s’appuyant sur l’essai d’Elena Gianini-Belotti publié par Antoinette Fouque – (Attention, Livre Culte !)

Shu_Belotti_cote_petites_filles.jpg

Un extrait d’un énorme dossier intitulé « CE SEXISME QUI FAIT VENDRE »

LE MONDE MAGAZINE – 21 NOVEMBRE 2009

ENQUÊTE – LITTERATURE JEUNESSE

Par Emilie Grangeray. Photo Catherine Rouziès pour Le Monde Magazine

A elles, les paillettes, les crinolines. A eux, les camions, les gros engins : de nouvelles collections jeunesse destinées aux garçons ou aux filles font un tabac. Un phénomène d’édition qui suscite la polémique, alors que s’ouvre le 25ème Salon de Montreuil.

(…) Parce que ce « discours est d’autant plus grave que de telles escroqueries sont destinées à des enfants qui les assimilent sans aucun recul critique ». Cette remarque ne date pas d’aujourd’hui, mais de 1973. Elle est extraite du livre d’Elena Gianini Belotti, Du côté des petittes filles (publié en France par les éditions Des femmes-Antoinette Fouque). Dans cet essai, Elena Gianini Belotti « mettait en évidence la puissance extraordinaire des stéréotypes qui assignaient des systèmes de propriétés et de qualités très particuliers aux filles et aux garçons, et ce, dès la naissance » (in Quoi de neuf chez les filles ? de Christian Baudelot et Roger Establet, Nathan 2007). (…)

Jacqueline Sellem dans L’Humanité recommande la lecture des entretiens d’Antoinette Fouque avec Christophe Bourseiller (21 novembre 2009) – Un bon choix !

***
aflivre.jpgFigure féministe
QUI ÊTES-VOUS ? ANTOINETTE FOUQUE. ENTRETIENS AVEC CHRISTOPHE BOURSEILLER. Bourin éditeur, 19 euros.
Née d’un père corse et communiste, d’une mère italienne et illettrée, fille de l’école républicaine, Antoinette Fouque est devenue une intellectuelle marquante dans l’histoire des idées après 1968. Figure, parfois controversée, du Mouvement de libération des femmes (MLF), elle y a initié et animé le courant psychanalyse et politique avant de fonder, en 1979, les Éditions des femmes. Députée européenne radicale de gauche de 1994 à 1999, elle préside l’Alliance des femmes pour la démocratie, créée en 1989. Elle retrace dans ces entretiens son itinéraire et les grandes lignes de sa réflexion.
Jacqueline Sellem

La Ville aux Livres de Creil – Avec Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult et Colette Deblé – Samedi 20 et dimanche 21 novembre 2009

Vendredi 20 et samedi 21 novembre, c’est à l’Espace Culturel La Faïencerie, Allée Nelson 60 100 Creil que vous pourrez rencontrer le collectif Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult, Colette Deblé, toutes auteures des éditions Des femmes-Antoinette Fouque dans un Salon, La Ville aux Livres, ayant décidé de mettre cette année les Femme(s) à l’honneur… Pas trop tôt ! 

generation_mlf_150.jpg

Le programme :

Vendredi 20 novembre, de 18 h à 20 h 30, rendez-vous au Salon du Livre de Creil (Espace cuturel a Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil)

SOIRÉE DÉBAT  « Génération MLF 1968-2008 » Avec Antoinette FOUQUE 

à 18h : film de présentation Génération MLF 1968-2008, puis de 19h à 20h30 : débat – (entrée gratuite) sur le livre Génération MLF 1968-2008  (Débat animé par le collectif du livre « Génération MLF 1968-2008 »)

Autour du livre publié par les éditions Des femmes, qui rassemble de nombreux témoignages et documents, fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès et obstacles dans les conquêtes des droits des femmes, de l’activité du mouvement de libération des femmes.

Samedi 21 novembre, au Salon du Livre de Creil (Espace Cuturel La Faïencerie – Allée Nelson – 60 100 Creil) tables rondes & débats :

1) de 14 h à 15 h 30 « L’engagement au féminin »

Femmes auteurs, historiennes, juristes, journalistes, artistes…, toujours présentes, en actes et en mots, engagées dans une lutte perpétuelle, celle d’une égalité hommes-femmes, voie unique d’une participation commune à l’humanité.

Avec les invitées du Salon : Laure ADLER, Chantal CHAWAF, Mercedes DEAMBROSIS, Benoite GROULT, Leïla SEBBAR.

 

chawafofficiel.jpg

B_Groult1CAEcopyrBPougeoise.jpg

 

 

 

 

 

2) de 15 h 30 à 17 h « Séverine. Vie et combats d’une frondeuse »

 Séverine, journaliste et écrivaine, est née à Paris en 1855, sous le nom de Caroline Rémy. En 1880, elle rencontre Jules Vallès, député de la Commune, célèbre écrivain, et veut alors devenir journaliste. Elle fonde avec lui, en 1881, le journal le Cri du peuple…

colette_deble.jpg

 A propos du thème : Femme(s)

« Femme(s) »… Pôle d’une humanité dont l’homme est l’autre pôle. Lutte incessante pour l’acceptation de cette simple affirmation, sans laquelle pourtant rien n’est possible, en dehors de laquelle toutes les déchirures, tous les conflits, toutes les injustices ont été et sont encore perpétrés. Pour Elisabeth BADINTER, il faut revenir aux fondamentaux « liberté » et « égalité » si l’on veut vivre en harmonie et non plus les uns contre les autres : « Notre finalité est une meilleure entente entre hommes et femmes. Pour continuer à avancer, il faut admettre que nous avons beaucoup en commun et que l’on peut tout partager ». « Femme(s) »… Dont le combat, loin d’être une guerre, s’attache à faire triompher la force morale. Pour Michelle PERROT : « La construction d’une citoyenne, véritablement démocratique, donc universelle, suppose la participation des femmes. Elle est un enjeu des temps qui viennent. » « Femme(s) »… Génératrices, liens entre les générations et la tradition, fil d’Ariane de la transmission. Mais aussi, femmes poètes, auteurs, artistes, avec l’écoute en partage, le regard sur l’autre comme « un nouvel espoir », mot de Benoîte GROULT. Pour Antoinette FOUQUE, « Procréatrices, mémoire du futur, de mères en filles et de générations en générations, les femmes sont créatrices à leur tour, en nombre et dans tous les domaines. » Leur entrée massive dans l’histoire, par le fait du mouvement des femmes, est « le plus bouleversant des bouleversements. » Et Laure ADLER de dire : « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. »

Laissons-nous alors guider par ces livres et par les débats et tables rondes qui suivront, avec la volonté de les offrir en partage, de les porter en conscience vers un engagement citoyen et solidaire, de les accompagner avec espoir dans la voie d’une nouvelle condition humaine.

Sylviane LEONETTI

Chef de projet de La Ville Aux Livres

Avec Evelyne LE GARREC, auteur, Colette DEBLÉ, artiste peintre, et l’Association « Paroles de Femmes en Picardie » – « L’écrivain comme écrivain public : la voix des femmes par la voix d’une femme écrivain »

Dans le magazine ELLE, Nathalie Dupuis a regardé / écouté le coffret Marguerite Duras (20.11.09)

dvdduras.jpgPar Nathalie Dupuis – CULTE

POURVU QUE CA DURAS !

« C’est curieux, un écrivain. C’est une contradiction et aussi un non-sens. Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est de taire. »

Dans ce coffret indispensable, Marguerite Duras se livre pourtant. Dans deux films réalisés par Benoit Jacquot, on la découvre dissertant sur son travail. Dans un CD, une voix, celle de Fanny Ardant, sublime ses textes.

N.D.

« Ecrire, la mort du jeune aviateur anglais », de Marguerite Duras (éditions Montparnasse / Ed. Des femmes-Antoinette Fouque)

Livres Hebdo recense le nouveau livre d’Antoinette Fouque, paru le 13 novembre chez Bourin-Editeur ! (20.11.09)

aflivre.jpg
LIVRES HEBDO du 20 Novembre 2009
****
01243 FOUQUE Antoinette, BOURSEILLER Christophe – Antoinette Fouque : entretiens avec Christophe Bourseiller, Paris Bourin éditeur, 2009 – 180 p., 21 x 14 cm (« Qui êtes vous ? »
La formule de l’entretien permet de mieux connaître la personne et ses idées. A. Fouque a été une fondatrice du Mouvement de libération des femmes et développe aujourd’hui une critique radicale du féminisme. Tout public Br. 19 euros
ISBN 978-2-84941-146-9

Le blog de PHOTO vous recommande l’exposition « Scènes d’enfants » de Carole Bellaïche

1637.jpgScènes d’enfants de Carole Bellaiche

Par Christophe | 19 Novembre 2009 à 04:30

Jusqu’au 31 décembre, l’exposition à la galerie des Editions des Femmes (35 rue Jacob, 75006), intitulée « Scènes d’enfants » et tirée du livre «ces choses qui font battre le cœur » de Catherine Grive, présente une quarantaine de photos en couleur et en noir et blanc de Carole Bellaiche… Le travail sur l’enfance présenté ici est réalisé avec les enfants de Bellaiche.

(…)

http://www.photo.fr/blog/677-SCENES-D-ENFANTS-de-Carole-Bellaiche.html

Laurence Zordan cite Martha Nussbaum et Antoinette Fouque dans La Quinzaine Littéraire (16 au 30 novembre 2009)

martha.jpgLA QUINZAINE LITTERAIRE DU 16 AU 30 NOVEMBRE 2009 – SOCIETE
REVOLUTION DES FEMMES SANS FEMINISME
 
LAURENCE ZORDAN
 
Quoi de commun entre le protagoniste de la révolte du Chiapas et l’anthropologue enseignant à Berkeley, observant le rôle des femmes dans le mouvement des mosquées au Caire ? Deux ouvrages qui bousculent les lignes, qui n’en restent pas aux approches convenues et méritent ainsi un rapprochement peut-être inconvenant. Ils illustrent une conception symétrique de la profondeur : l’un est à l’image de l’exclamation paradoxale « qu’ils étaient superficiels par profondeur ! », l’autre ouvre à une minutie vertigineuse, où la ténuité possède une tonalité insoupçonnée, invitant à toutes les résonances. Tous deux posent la question de la capacité agissante des femmes, sans se satisfaire d’une réponse féministe.
 
Sous-Commandant Marcos
Saisons de la digne rage
Climats, 276 p., 21 euros
 
show_image.jpgSaba Mahmood
Politique de la piété
Le féminisme à l’épreuve du renouveau islamique
La Découverte, 312 P., 26 euros
 
(…)
L’ouvrage [Saba Mahmood] manie avec virtuosité précision de l’enquête empirique et envergure de l’analyse théorique, permettant de croiser « études de genre » et implications géopolitiques. Particulièrement féconde, l’approche par les « capabilités » (capabilities qui complète agency de Saba Mahmood) est aussi le fil conducteur du livre de Martha C. Nussbaum, publié par Antoinette Fouque, qui a elle-même ouvert la voie allant de l’observation de ce que les femmes sont « capables » de faire (à commencer par la gestation) jusqu’à un nouveau contrat humain.

« Choses qui font battre le coeur » : Vernissage de l’exposition de Carole Bellaïche et Catherine Grive jeudi 19 novembre 2009, dès 18 h 30

B_mail.jpgAntoinette Fouque et les Éditions des femmes,

 

vous invitent au Vernissage de l’exposition de photographies de

 

 

 CAROLE BELLAICHE

  « SCENES D’ENFANTS »

 

 

tirées du livre Choses qui font battre le cœur de Catherine GRIVE

(Albin Michel Jeunesse)

 

 

Le jeudi 19 novembre 2009, à 18h30

35, rue Jacob 75006 Paris

Exposition ouverte du lundi au vendredi de 11h à 19h, le samedi de 13h à 19h, jusqu’au 31 décembre 2009

 

 

Tirages réalisés par Mathilde et Pascal à l’atelier Publimod.

02.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Choses qui font battre le cœur  

Dans la vie, soudain, parfois le cœur s’emballe. Les photos/L’exposition de CB dresse(nt) l’inventaire des réalités qui peuvent toucher un enfant, une sorte d’inspection du coffret de ses émotions, plus ou moins gaies, plus ou moins tristes. Inspirée des Notes de chevet de Sei Shonagôn*, ces « choses qui font battre le cœur » – une quarantaine – sont comme une fenêtre donnant sur un décor intime de sensations, et tente ce projet, à la fois étrange et familier, de vouloir décrire le monde tel qu’il apparaît aux yeux d’un enfant. 

*Sei Shonagôn a vécu au XIe siècle. Dame d’honneur de la cour impériale du Japon,  au service d’une princesse de quinze ans, elle a rassemblé des notes « sur les évènements qui s’étaient déroulés devant mes yeux et sur les réflexions que j’avais faites en mon âme », en une œuvre considérée comme majeure de la littérature japonaise.

03.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carole Bellaïche est née à Paris en 1964.

Dès l’âge de treize ans, elle s’intéresse à la photo en faisant poser des amies de son âge.

C’est grâce à sa rencontre avec Dominique Issermann, un an plus tard, qu’elle comprend qu’elle peut faire de sa passion, un métier. La photographe suit son travail avec fidélité/attention et lui présente bientôt ses premiers clients, acteurs pour la plupart, afin de réaliser leur presse book. Ils deviendront au fil du temps, une source d’inspiration infinie. Les regards et les attitudes qu’elle sait capter témoignent toujours d’une grande complicité.

En 1985, elle entreprend une série de portraits de personnalités du cinéma qu’elle emmène dans les musées parisiens. Ce sera sa première exposition personnelle chez Agathe Gaillard en 1989. Puis s’enchaineront d’autres expositions, dont plusieurs pour le mois de la photo : « Sur l’enfance » en 1992, « Cahiers et légendes du cinéma » en 1994, « Les amants «  en 1998. Suivront deux grandes rétrospectives, une au musée des Archives avec le mois de la photo en 2002, et l’autre au musée du Cinéma de Turin, « La collectionneuse », qui regroupe quinze ans de portraits pour les Cahiers du Cinéma, en 2007.

Aujourd’hui, le portrait est toujours au cœur de son travail. Tout en y mêlant ses décors, ses lumières, ses ambiances, elle s’attache à exprimer le mystère d’une impression, à débusquer un éclat de rire, un geste qui en dit long…

Le travail sur l’enfance présenté ici est réalisé avec ses propres enfants, à l’occasion du livre co-écrit avec Catherine Grive « Ces Choses qui font battre le cœur » (Albin Michel).

06.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CATHERINE GRIVE

Née à Toronto au Canada, Catherine Grive est arrivée en France à l’âge de quatre ans. Elle a débuté dans la publicité et notamment participé à la création de la première régie publicitaire de radios locales privées. Elle a ensuite vécu à Londres, où elle a enseigné le français à de riches et gourmandes Américaines soucieuses d’enrichir leur vocabulaire culinaire. De retour à Paris, elle est partie sur la trace d’une histoire familiale, un aïeul disparu dans les premiers jours de la guerre de 1914-1918, et à l’origine d’un Guide des Cimetières militaires en France aux éditions du Cherche Midi. Elle a ensuite publié Bon Anniversaire, chez le même éditeur, un ouvrage truffé d’informations biographiques ou historiques, de citations littéraires sur chacun des âges de la vie. Pendant sept ans, elle a produit des émissions sur France Culture sur des sujets aussi sensibles qu’étranges (le Goût du Noir, la Peur du Vide, les Retrouvailles, les Salles d’attente…). Aujourd’hui, elle qui déteste voyager, traduit des ouvrages touristiques. Elle rédige aussi des beaux livres sur le patrimoine national, ainsi que des biographies familiales. Enfin, et pour son plus grand bonheur, elle écrit des livres pour enfants, poétiques et légèrement loufoques, pour différentes maisons d’édition, Gallimard, Albin Michel, le Rouergue…

04.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Exposition ouverte du lundi au vendredi de 11h à 19h, le samedi de 13h à 19h, jusqu’au 31 décembre 2009

05.jpg

Emilie Poyard, sur le site de Elle, revient sur la pétition pour la parité en Europe ! (Antoinette Fouque, Simone Veil, Michèle André, Gisèle Halimi l’ont déjà signée… ET VOUS ???)

Le site du Magazine Elle, le 16 novembre 2009

europe.jpgElisabeth Guigou et Noëlle Lenoir : « L’Europe, il s’agit vraiment d’une bataille d’hommes ! »

Vendredi, à Bruxelles se tiendra un sommet extraordinaire. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne y désigneront le premier Président stable du Conseil européen ainsi que le Haut représentant pour les affaires étrangères. Alors que le Parlement Européen et la  Commission de Bruxelles sont dotés de patrons masculins, les femmes se mobilisent pour voir l’une des leurs à la tête de l’Union. Elisabeth Guigou, Noëlle Lenoir et Corinne Lepage ont lancé en ligne une pétition pour la parité dans les instances européennes. Entretien avec deux de ces anciennes ministres : Elisabeth Guigou et Noëlle Lenoir.

Propos recueillis par Emilie Poyard

Pourquoi cette pétition lancée avec Corinne Lepage ?

Noëlle Lenoir En suivant de près les processus de nomination, on s’aperçoit qu’il s’agit vraiment d’une bataille d’hommes ! C’est important qu’on ne rate pas une occasion de rappeler que les femmes ne sont pas là uniquement pour combler les vides lors des élections. Il n’y a eu que deux femmes présidentes du Parlement européen : Simone Veil et Nicole Fontaine ! L’idée que « le pouvoir est l’affaire des hommes » perdure. Le coup de l’égalité en droit, on nous le fait depuis les années 60 ! Mais tant que pour les femmes cela reste aussi difficile de faire de la politique, il faut continuer à matraquer qu’on veut la parité. C’est une piqure de rappel, exactement comme le vaccin contre la grippe : chaque année il faut le refaire !

Elisabeth Guigou La parité dans les instances européennes, tous ces Messieurs n’y pensent pas ! Pourtant, des femmes compétentes, il y en a ! Si on les cherche, on en trouve ! Mais ce n’est pas leur premier souci. Ils ne se préoccupent pas de l’équilibre de genre comme ils se préoccupent de l’équilibre petits-grands pays. Pour eux, la question du genre est la dernière roue du carrosse, c’est désolant ! Vous vous rendez compte s’il n’y a pas de femme qui accède au poste de Président de la commission ou à celui de Haut représentant pour les affaires étrangères ? Si on veut rapprocher l’Europe des citoyens, il faut des femmes à ces postes ! Nous avons donc décidé de lancer une pétition qui s’adresse aux Françaises et aux Français.

Noëlle Lenoir C’était également emblématique de relayer la pétition de la Suédoise Margot Wallström, la vice-présidente de la commission européenne.

Depuis l’origine, la communauté européenne a fait de l’égalité hommes/femmes une priorité. Pourquoi est-ce que cela ne se traduit toujours pas vraiment dans la réalité politique ?

E.G. Depuis 1957, l’égalité hommes-femmes est réaffirmée par les traités avec toujours plus d’autorité, mais les engagements ne sont toujours pas tenus ! Ce sont des combats qui étaient déjà menés il y a dix ans ! Si cela ne bouge pas, un jour, on devra passer à autre chose que des pétitions !

Qui a déjà signé cette pétition ?

E.G.Simone Veil, Nicole Fontaine et Catherine Lalumière, qui a été vice-présidente du Parlement jusqu’en 2004, ont signé la pétition. On y trouve aussi Edith Cresson, Catherine Trautmann, Sylviane Agacinski, Gisèle Halimi, Antoinette Fouque ou bien encore Dominique de la Garanderie. Michèle André qui est au Sénat et Marie-Jo Zimmermann qui est elle à l’Assemblée nationale ont également répondu présentes. On remarque qu’il y a aussi bien des femmes du PS que de l’UMP à se mobiliser : ce qui compte, ce n’est pas qu’il s’agisse de personnes de droite ou de gauche mais de femmes !

Hier, dans le Financial Times, Margot Wallström et Diana Walisdans ont demandé aux dirigeants européens de désigner une femme pour occuper la fonction de président ou de chef de la diplomatie de l’UE. Elles citent le nom de Vaira Vike-Freiberga, Catherine Ashton mais également le vôtre, Elisabeth Guigou.

E.G. Mon nom est cité depuis plusieurs semaines pour le poste de Haut représentant de la commission européenne. Ma candidature a été avancée par les sociaux démocrates européens et a été acceptée. Les sociaux démocrates sont d’ailleurs les seuls à avoir proposé un nom de femme… Avec cette pétition, nous appelons à l’élection d’une femme mais on n’en soutient pas une en particulier : on verra bien !

N.L. C’est dommage que l’on exige que ce soit nécessairement un chef d’état ou de gouvernement qui soit en charge de la Présidence du conseil. Il y a des femmes remarquables en dehors des chefs d’état ! Il faudrait avoir une gamme plus étendue de candidatures féminines…

A votre avis, que va-t-il se passer vendredi ?

E.G. Si le Président de la commission européenne, José Manuel Barroso, arrive avec des postes occupés uniquement par des hommes, il pourrait y avoir un vote de défiance au Parlement européen.

N.L. Il y a encore de l’espoir : ce serait insupportable d’avoir quatre hommes à ces postes clés !  

> Où trouver la pétition ?

16/11/2009

Patrick de Sinety a aimé le coffret Marguerite Duras (Magazine Page de novembre 2009)

Durasimage.JPGPAGE novembre 2009
 
DVD / Livres audio
ECOUTER / LIRE
 
Le succès des livres enregistrés ne se dément pas. Ce doit être une question d’époque. Les loisirs consacrés à la lecture font défaut, alors les livres dont on a entendu parler avec curiosité au cours des dîners en ville, à la télévision, à la radio, dont on a vu des commentaires enthousiastes dans la presse, mais que l’on n’a pas le temps de lire, on les écoute dans sa voiture, dans le métro ou dans son bain… Le foisonnement d’éditeurs qui se sont spécialisés dans le genre, et ceux, comme Gallimard, qui se sont mis à enregistrer sur CD les romans qu’ils ont précedemment édités sous la forme traditionnelle de feuilles reliées afin de composer un livre, témoignent de l’attente du public.
 
Par Patrick de Sinety
 
(…) De leur côté, les éditions Des-femmes et Montparnasse publient un coffret DVD accompagné d’un double CD consacré à Duras. Et c’est encore la voix de Fanny Ardant que l’on entendra lisant deux textes de Marguerite Duras, La Mort du jeune aviateur anglais et Ecrire, lesquels textes furent écrits dans la foulée de rencontres filmées par Benoit Jacquot, qui fut l’assistant de l’écrivain sur les tournages de India Song et Nathalie Granger. Les deux DVD sont le fruit de ces entretiens réalisés en 1993 entre le réalisateur et l’écrivain. Dans le premier, intitulé La Mort du jeune aviateur anglais – qui inspira donc le livre du même nom – , Marguerite Duras raconte une histoire, celle d’un aviateur anglais dont elle découvrit la tombe aux environs de Deauville, récit dans lequel il est souvent difficile de faire la part de la réalité et de la fiction.
 
« L’événement de Vauville, je l’ai intitulé La Mort du jeune aviateur anglais, explique l’écrivain. En premier je l’ai raconté à Benoit Jacquot qui était venu me voir à Trouville. C’est lui qui a eu l’idée de me filmer lui racontant cette mort du jeune aviateur de vingt ans. Un film a donc été fait […]. Ce film une fois fait, on est allé dans ma maison de Neauphle-le-Château. J’ai parlé de l’écriture. Je voulais tenter de parler de ça : Ecrire. Et un deuxième film a été ainsi fait avec la même équipe et la même production. »
 
Ces quatre pièces, outre le fait que les deux documents filmés sont des témoignages exceptionnels sur la mécanique créatrice à l’oeuvre chez un écrivain de premier ordre, sont intéressantes en celaqu’elles montrent, pour ainsi dire en direct, le processus d’élaboration d’un texte. (…)