Mobilisation pour Ingrid Bétancourt, le 1er mars à 14 h 30 – Appel à manifester –

750e523c3ca460a4296e0be0a6b460bc.jpg A chaque combat de femme, l’Alliance des Femmes pour la démocratie, nous sommes présentes. Pour Ingrid Bétancourt, nous sommes inquiètes…

Suite aux nouvelles alarmantes concernant son état de santé et ses conditions de détention, nous demandons au Président colombien Uribe d’accepter de négocier. Nous l’encourageons et soutenons fortement à suivre cette voie pour cette cause humanitaire.

L’Alliance des Femmes pour la Démocratie appelle à la mobilisation pour libérer Ingrid Bétancourt.

Sa Présidente, Antoinette Fouque, vous remercie de signer la pétition que vous trouverez en empruntant le lien suivant http://www.agirpouringrid.com/base/article.php3?id_article=74 et de vous joindre à la grande manifestation de soutien organisée ce samedi 1er mars dès 14 h 30 devant la résidence de l’ambassadeur de Colombie à Paris. (angle rue de Grenelle et rue de Constantine, près des Invalides).

Toute notre reconnaissance anticipée pour diffuser cette information autour de vous.

Site officiel http://www.agirpouringrid.com

Antoinette Fouque citée par Charlotte Rotman (libération du 29.02.08)

Sexualité j’écris ton nom
Pilule, avortement, homosexualité, la révolution sexuelle est en marche et «faire l’amour est la plus merveilleuse façon de parler».
CHARLOTTE ROTMAN
QUOTIDIEN : vendredi 29 février 2008

On est en 1967. Un an avant l’effervescence de mai, c’est déjà la pleine ébullition… hormonale. Sur le campus de Nanterre, les garçons veulent pouvoir se rendre dans les chambres des filles. Le 16 mars, l’association des résidents abolit le règlement intérieur qui prohibe cette libre circulation. L’affaire monte jusqu’au Conseil des ministres.«On leur donne des maîtres, maintenant ils veulent des maîtresses»,maugrée le général De Gaulle. La révolution sexuelle est en marche. Quelques mois plus tard, la pilule est autorisée. Un cycle s’ouvre. Les femmes partent à la découverte de leur corps comme à la conquête de leurs droits.

Sur le même sujet
On s’est contenté de changer le contenu des contraintes »

Joëlle Brunerie-Kauffmann termine ses études de médecine en 1965. Gynécologue, elle est l’une des pionnières du droit à la contraception. «A vant la pilule, il y avait la méthode Ogino et celle du retrait. Les femmes se débrouillaient.» Certaines se rendent dans l’un des 42 centres du Mouvement français pour le planning familial qui milite pour une «maternité heureuse» et choisie. On y commande des diaphragmes en Angleterre et on y forme les (rares) médecins militants. Dans une consultation, gérée par la Mnef, Joëlle Brunerie, elle, «bricole dans l’illégalité». Jusqu’à ce que «la société reconnaisse officiellement aux femmes le droit de faire l’amour». Sans peur au ventre.

Conquête. C’est l’Assemblée nationale qui va leur octroyer ce droit. Grâce à une proposition de loi du député gaulliste Lucien Neuwirth (UDR) qui, dit-il, va transformer «les conditions d’existence de millions de couples». «J’ai reçu de nombreuses lettres de femmes retraçant leurs drames lamentables, la recherche d’un médecin « compréhensif », puis, au fil des jours, l’affolement, les demandes pour obtenir une « bonne adresse » et, finalement, l’avortement clandestin chez une matrone qui faisait payer cher ses « services »», explique-t-il lors du débat parlementaire. A l’époque, l’Institut national d’études démographiques (Ined) estime qu’il y a 300 000 avortements clandestins par an. Les opposants comme Jacques Hébert (lui aussi UDR) s’emportent, évoquant une modification «du patrimoine héréditaire de l’espèce» et «une flambée inouïe d’érotisme». La loi sur la contraception est votée en décembre 1967. Première conquête de la liberté sexuelle.

«Pour la première fois, les femmes avaient le droit de dire qu’elles ne voulaient pas d’enfants ou pas tout de suite,se souvient Joëlle Brunerie. Ça a été un raz de marée de bonheur.»Et de baise.«Il y avait une liberté sexuelle, réelle, psychique, libidinale, conquise»,s’enthousiasme Antoinette Fouque, figure du féminisme.«A la Sorbonne, on dormait les uns sur les autres», se souvient un témoin. Les uns avec les autres. Les mots sur les murs invitent à «jouir sans entraves».On prône l’amour libre. On part à la découverte des écrits de Sade, publiés par Pauvert. Dans la foulée, les femmes se retrouvent… entre elles. A Vincennes, quelques intellectuelles organisent des rencontres non mixtes.«En AG, les femmes ne parlaient pas», se souvient Antoinette Fouque. Là, «sans oreille d’hommes», la parole se répand. «Le désir des femmes aussi, a circulé hors du contrôle et du mode de jouissance des hommes.»

«Orgasme final». Deux ans après 68, le Mouvement de libération des femmes (MLF) ira déposer une gerbe en l’honneur de«la femme du soldat inconnu». Dans son sillage, le Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar), mené par Guy Hocquenghem et Françoise d’Eaubonne, voit le jour. Son acte fondateur est l’irruption salle Pleyel, à l’émission de Ménie Grégoire sur RTL consacrée à l’homosexualité, «ce douloureux problème». «C’est l’orgasme final. Couchons-nous et demain les gouines et les pédales seront le genre humain», chantent les homos.

Le 20 novembre 1971, pour la première fois, le MLF appelle à une manifestation à Paris : «Travail, famille, patrie, y en a marre. Contraception, avortement libres et gratuits.» A l’église Saint-Ambroise, le cortège veut «libérer la mariée», quand les cloches sonnent. Petit à petit, les corps se dénudent. Après la minijupe (lancée par l’Anglaise Mary Quant en 1965), le short fait son apparition dans la rue. Les seins s’exposent pour la première fois à la piscine Molitor, à Paris. Le désir s’affiche.

«Apprenons à faire l’amour, car c’est là le chemin du bonheur. C’est la plus merveilleuse façon de parler et de se connaître», conseille aux lycéens le docteur Carpentier, après l’exclusion en 1972 de deux élèves du lycée de Corbeil-Essonnes qui s’étaient embrassés sur la bouche. Cette même année, le premier rapport sur le comportement sexuel des Français est un événement et la courbe des mariages amorce sa chute. Le 3 janvier, la loi reconnaît que «l’enfant naturel a en général les mêmes droits et les mêmes devoirs que l’enfant légitime dans ses rapports avec ses père et mère».

Les 13 et 14 mai 1972, se tiennent les journées de «dénonciation des crimes contre la femme» à la Mutualité, à Paris. Les murs sont couverts de slogans : «C’est nous qui portons, accouchons, avortons. C’est nous qui risquons notre vie. C’est nous qui nourrissons, qui lavons, qui veillons. Et pourtant c’est pas nous qui décidons, nous qui parlons.»L’entrée est gratuite pour les femmes, c’est 5 francs pour les hommes. Pour la première fois, on montre un avortement selon la méthode de l’aspiration (la méthode de Karman).

«Jugez-nous !». Le 11 octobre 1972, à Bobigny, s’ouvre le procès de Marie-Claire Chevalier, 16 ans, violée par un camarade de classe et jugée pour avoir avorté. Son avocate Gisèle Halimi (fondatrice de Choisir la cause des femmes) accuse la loi, «objectivement mauvaise, immorale et caduque».A la barre, Simone Iff, vice-présidente du planning familial, les actrices Françoise Fabian et Delphine Seyrig disent avoir eu recours à l’avortement. Dehors, les manifestantes clament : «Nous avons avorté, jugez-nous !» Marie-Claire est relaxée.

De fait, de plus en plus de médecins et de militants, au Mlac (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), pratiquent des avortements. Il faut légiférer. Le 26 novembre 1974, face aux députés (presque exclusivement hommes), Simone Veil défend son projet de loi. Ce texte prévoit que «la femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse» avant la fin de la dixième semaine. Le débat est d’une violence inouïe. On entend : «L’avortement, c’est un génocide légal.» Le 29 novembre 1974, le projet de loi est adopté à 3 h 40 du matin.

Après le succès du Dernier Tango à Paris et de Gorge profonde, sortis en 1972, les Valseuses de Bertrand Blier font un tabac (4 millions de spectateurs en six mois). Et Emmanuelle de Just Jaeckin, d’abord interdit par le gouvernement Pompidou pour «manque de respect envers le corps humain», fait 16 000 entrées le jour de sa sortie. Le Monde s’interroge : «Le sexe a-t-il remplacé la religion comme opium du peuple ?»

Tendre sorcière par Anne delabre (sur Thérèse Clerc, dans Le Nouvel Obs du 21.02.08)

danielle et thérèse.JPGDU JEUDI 21 Février 2008

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Qui va là ?
Thérèse Clerc : Tendre sorcière
Montreuil, sa ville de coeur, doit à cette féministe de 80 ans une Maison des Femmes et bientôt un anti-lieu de retraite, la Maison des Babayagas, héroïnes de contes russes.

Femme au foyer, mère de 4 enfants, c’est à 40 ans, après son divorce, que Thérèse Clerc (1) rejoint le mouvement féministe. Et c’est par une de ses amies, chez qui se tenaient les premières réunions du Mouvement pour la libération de l’avortement et de la contraception (Mlac), qu’elle débarque à Montreuil, rue Hoche. C’était en 1974. Avant, elle habitait dans un vaste appartement à Paris, boulevard de Ménilmontant. Et encore avant, juste après la guerre, dans un tout petit logement boulevard de Charonne, avec «des toilettes, pour 32 personnes, sur le palier». De cette époque, elle garde le souvenir de l’église du 179 rue de Charonne : «J’y ai fait ma conscience politique. J’y ai appris Marx», sourit-elle en ajoutant : «C’était un christianisme qui méritait vraiment son nom !». Bien loin du christianisme de sa famille, avec un père Croix-de-Feu…
En fouillant plus loin encore dans la mémoire de son enfance à Bagnolet, elle se souvient des voisins communistes qui, en 1936, adoptent deux orphelins de la guerre d’Espagne. «Ce qu’ils ont fait, nous ne l’aurions pas fait», lui dira sa mère. Même scénario durant l’Occupation quand la voisine de la rue Ramey (18e) recueille un enfant juif.

Aujourd’hui Thérèse Clerc ne quitte plus Montreuil dont elle apprécie «une culture qui n’est pas de consommation, avec des espaces de réflexion et tous les soirs une ou deux sorties possibles». Certes, en 34 ans, beaucoup de choses ont changé : la petite épicerie du quartier, «lieu où l’on cause», a été remplacée par un cabinet d’architectes. Les cités sont reléguées «tout là-haut, dans un coin où ça ne gêne pas», tandis que les pavillons bobos sont en centre-ville. Subsistent malgré tout des lieux de rencontres, de mélange. A la Croix-de-Chavaux, par exemple. Le dimanche matin, «tout le monde se retrouve» au Bistrot du Marché après avoir fait ses courses.
Figure locale et actrice de la ville, Thérèse regarde tout ça avec recul. Sa préoccupation aujourd’hui est de voir aboutir son projet de Maison des Babayagas, du nom des sorcières des contes russes. Une «anti-maison de retraite» autogérée et écologique. Son financement n’est toujours pas bouclé alors que la première pierre doit être posée en mars. «L’utopie est la fille du rêve.»

(1) «Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs», de Danielle Michel-Chich, Editions des Femmes, 14 Euros.

Ses lieux

J’aime…
Mon cinéma
«Je fais partie des Amis du Méliès, je le défends contre les attaques d’UGC et MK2. Nous sommes même allés jeter des tombereaux de pop-corn en bas de l’escalier de l’UGC Bercy !»
– Le Georges-Méliès, centre commercial de la Croix-de-Chavaux, Montreuil; 01-48-58-90-13.

Mon église
«J’apprécie cette église du XIIe qui a vécu le baptême de Charles V, même si je n’y vais jamais. Je préfère aller au Centre civique d’éducation religieuse, qui organise des conférences intéressantes.»
– Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul, 2, rue de Romainville, Montreuil (93).

L’Orient culinaire
«Ce n’est pas un restaurant turc selon Lunifer, la femme qui le tient, mais de la cuisine ottomane, succulente.»
– Le Gramophone, 1, rue Pépin, Montreuil; 01-49-88-74-56

Je n’aime pas…
L’intégrisme
«Je déteste les restaurants intégristes de Montreuil qui ne servent pas d’alcool, où il y a très peu de femmes, et où celles-ci sont toutes voilées…»

Anne Delabre
Paris Obs

Soirée GIACOMETTI, avec Claude Delay et France Huser, le 7 février, 18 h 30, 35 rue Jacob (selon nos habitudes !)

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CE jeudi 7 février, à partir de 18 h 30, est organisée suite au vif engouement d’Antoinette Fouque pour l’ouvrage de sa très chère amie (et consoeur psychanalyste) Claude Delay, « Giacometti, Alberto et Diego, l’histoire cachée » une grande soirée ART à l’Espace Des femmes. (35 rue Jacob, métro St-Germain des Prés)

Claude Delay m’a fait une impression spécialement forte la première fois que je l’ai entendue évoquer son essai, venant de sortir chez Fayard, puisse t-elle vous faire la même !

Notre maison exprime également sa chaude gratitude à France Huser, talentueuse critique au Nouvel Observateur, d’avoir accepté de dialoguer avec Claude Delay. En plus des livres de Claude Delay, vous aurez l’occasion de lui faire également dédicacer sa « Fille à lèvre d’orange », publié chez Gallimard qui sera disponible tout au long de la conférence.

Par ailleurs, LA nouvelle de 2008 est la prolongation de l’exposition de Colette Deblé jusqu’au 5 mars prochain ! Notre peintre fétiche de l’année (pour le moment, c’est l’unique !) nous honorera encore de sa rieuse présence lors de cette soirée Sculpture/Peinture (le livre de France Huser, adoré par ma délicieuse voisine de bureau, Aude Mathon – aux goûts de laquelle on peut se fier – évoque m’a t-elle confié la muse de Modigliani……)

De quoi vous ouvrir l’appétit sur le programme de cet inoubliable jeudi 7 février ! Trois gourmandises de choix : Giacometti, Modigliani et Colette Deblé ! La cerise sur les bouchées étant la découverte conjointe de l’enchanteresse Claude Delay accompagnée de son exquise lectrice France Huser… dont je vous copie l’éloge (Nouvel Observateur du 8 au 14 novembre 2007) :

Un livre de Claude delay
Giacometti Frères

Toute sa vie Diego Giacometti se sera effacé au profit de son aîné Alberto, dont il fut un des modèles favoris

Le premier visage qu’Alberto Giacometti dessina, à 12 ans, était celui de sa mère, Annetta. Il était son fils aîné, son préféré. Alors, à Stampa, ce village des Grisons cqui portait le nom de jeune fille d’Annetta, par un après-midi d’été, un petit garçon de 5 ans, Diego, tendit sa main droite sous la dame d’une machine agricole. La moitié du deuxième doigt et le bout du troisième furent coupés, le pouce abîmé. Cinquante ans plus tard, Diego avoua à son frère Alberto qu’il ne s’agissait pas d’un accident. Il voulait attirer sur lui l’attention de sa mère.

Dans un livre bouleversant, Claude Delay, qui connut Diego, explore les secrets des deux frères, le lien magique qui les unit. Diego dissimule sa mutilation et devient sculpteur, mais sa vie est d’abord consacrée à l’oeuvre de son frère. Il saura construire la plus légère armature comme le plus lourd des socles, il s’occupera du moulage en plâtre, de la patine des bronzes. « Diego, frère de travail, son ambidextre, sa sentinelle », écrit Claude Delay. Quand Alberto était à Paris, la mère n’avait-elle pas commandé à Diego : « Tu dois rejoindre ton frère ? le protéger » ?

La peinture chez les Giacometti est une histoire de la famille. A Stampa, Giovanni père et Cuno Amiet, le parrain d’Alberto, ne parlaient que des questions de la représentation. « Je savais, disait Giacometti, que je serais obligé, un jour, de m’asseoir devant le modèle, sur un tabouret, et d’essayer de copier ce que je vois. » En 1935, donc, il prend un modèle. Diego pose chaque matin. « La ressemblance ? Je ne reconnais plus les gens à force de les voir », confesse t-il à un journaliste qui lui demande : « Vous reconnaissez bien votre frère, tout de même ? » Et Giacometti de répondre : « Il a posé dix mille fois pour moi ; quand il pose, je ne le reconnais plus. »

A lire ces pages ferventes de Claude Delay, un extraordinaire portrait de Giacometti s’impose. Maigre, ridé, le regard tendu sous les paupières lourdes, il marche penché en avant, à l’image de ses sculptures – comme s’il devait lutter contre d’incommensurables « gouffres de vide ». Un sillage blanc le suit, un nuage de plâtre. Tous les jours, de sa voix rocailleuse, il appelle sa mère au téléphone, lui parlant dans le dialecte des Grisons, le bregagliote. Annette est là, sa femme, et Caroline, la radieuse, qu’iol appelle « la grisaille » parce qu’il la peint dans des couleurs grises. Elle pourra dire « j’étais son délire », et décrira à René Char sa plus belle nuit d’amour : toute la nuit, jusqu’à l’aube, elle avait marché et parlé avec Giacometti, le long de la voie ferrée, là où elle était venue le rejoindre, près de Stampa.

Sur son lit de mort, Giacometti regarde encore Diego. « On aurait cru », confia Diego, qu’il « dessinait avec les yeux ». Une dernière fois il luttait contre cette terreur qu’il éprouvait devant le vide qui isole chacun de nous dans l’espace. Une dernière fois, il tentait cette « aventure » qui consistait pour lui à « voir surgir quelque chose d’inconnu, chaque jour, dans le même visage ».

France Huser

A signaler : deux expositions « Giacometti, oeuvre gravé » à la BnF et « l’Atelier d’Alberto Giacometti » à Beaubourg.

Photo : Alberto Giacometti à côté des bustes de son frère Diego

Alberto Giacometti est né en 1901 en Suisse. Il s’installe à Paris en 1922. Diego, son cadet (né en 1902), le rejoint en 1927, année de la première exposition au Salon des Tuileries. Alberto est mort à Coire, en Suisse, en 1966, et Diego en 1985.

CE Vendredi 1er février, conférence ISLAM/FEMMES par Martine Gozlan et Sophie Bessis (dès 18 h 30, 35 rue Jacob comme d’hab)

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Suite au très grand succès de la soirée du mardi 29 janvier en l’honneur de Danielle Mitterrand (Clap clap clap !! On l’applaudit et on la remercie tous en coeur !! + un bisou à ceux qui nous ont comblées de leur attentive présence), brillamment orchestrée par Anne-Cécile de Gaudemar, l’Espace des femmes (35 rue Jacob, Paris 6ème) vous convie à une nouvelle conférence d’exception ce vendredi 1er février (dès 18 h 30 – tolérance de 30 minutes chrono pour les retardataires – au-delà, il faudra sérieusement m’attendrir pour être admis (e)……… )- :

Quel espoir pour les femmes en terres d’islam ?

Thème à la mode, soit, mais « péril politique » (Martine Gozlan) d’abord.

Gageons que les intervenantes, Martine Gozlan et Sophie Bessis, seront à la hauteur du débat qui les réunit. Comme depuis le temps que vous lisez – ou recevez – mes sottises, nous avons pu devenir (plus ou moins !) « potes », je vais vous confier un grand secret (Chuuuuuuuuut ! )… sur l’origine de cet événement culturel : (je parle bas puisque c’est un secret….) C’est un long article très engagé de Martine Gozlan dans Marianne n°557-558 (vacances de Noël), dont elle est la plus fameuse plume du côté des femmes, adorée de notre maison d’édition, portant sur le livre « Les Arabes, les femmes, la liberté » de Sophie Bessis (Albin Michel, 2007) qui a suscité l’enthousiasme d’Antoinette Fouque, toujours si en alerte. De ce beau texte, « Comment la Tunisie a repris le voile » (enquête sur la décadence de l’extraordinaire exception tunisienne cf Bourguiba), est immédiatement né dans le brillant esprit d’Antoinette Fouque le projet d’une soirée digne de son sens et de sa dimension.

Par chance, Sophie Bessis, était déjà une chère amie de longue date de notre havre de résistance à la fois douce et pugnace ; et Martine Gozlan l’une de nos plus ferventes alliées, spécialement depuis l’épisode birman Aung San Suu Kyi. Il apparaissait donc naturel à la plus intellectuelle des féministes de leur donner à toutes les deux l’occasion de dialoguer sur leurs convergences comme sur leurs divergences – les unes étant aussi fécondes que les autres. Trois grandes heures, de 18 h 30 à 21 h 30 environ (questions du public comprises) qui ne vont assurément pas être carencées en tabasco (iie manquer de sel !!).

Outre une immense journaliste, Martine Gozlan est l’auteur du « Sexe d’Allah » et du « Désir d’islam » (Grasset, 2004 et 2005). By the way, Grasset comme Albin Michel (l’éditeur de « Les Arabes, les femmes, la liberté » de Sophie Bessis, 2007), ont le droit de participer aux frais de la soirée, à bon entendeur, Salut ! …..

Et puis une ou deux notes recopiées de l’article de Martine Gozlan à l’origine de la conférence : (sur la Tunisie) « Le mieux y aura précédé le pire », résume amèrement l’historienne Sophie Bessis. (…) Ben Ali se sert des femmes « comme étendart de la singularité tunisienne » – le mot est encore de S.B. – pour clamer à l’Occident sa légitimité de dompteur de l’intégrisme. Les droits de la femme doivent aussi masquer l’absence des droits de l’homme. Triste avatar du féminisme : Ben Ali en use comme d’un cache-sexe pour dissimuler la nudité de sa petite dictature.

Enfin, n’oubliez pas de sortir voilées !

Ni la pub Monde-Figaro-Libération 26.01.08 remise en PJ, qui vous rappelera notamment que l’événement suivant sera le jeudi 7 février, même heure, même lieu, un échange entre Claude Delay (psychanalyste et écrivain) et France Huser (critique d’art au Nouvel Observateur et écrivain) autour du dernier livre de la première « Giacometti, Alberto et Diego » chez Fayard (2007). Comptez sur moi pour vous « relancer »…….

Amicalement,

PS : Retrouvez Danielle Mitterrand sur son blog http://danielle-mitterrand.blog.lemonde.fr/ et sur le site de la Fondation France Libertés http://www.france-libertes.fr/ Encore une fois toute ma reconnaissance à elle pour le splendide moment, tour à tour intime et altermondialiste, boulersant puis écologique etc passé en sa compagnie mardi soir.

DANIELLE MITTERRAND, CE mardi 29 janvier, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, à partir de 18 h 30) !!!

229351f64b6afb93de763650d8ff5598.jpgRésumé : Danielle + Antoinette + Colette = trois excellentes raisons de venir à l’Espace Des femmes mardi 29 janvier. ( + une quatrième : les premières soldes culturelles : livres de George Sand, Lou Salomé, Virginia Woolf etc à 2, 4 ou 6 euros)

Alors, on connaît la chanson : lundi c’est ravioli…

… Et mardi, c’est Dani !

… Le cadeau supplémentaire, c’est qu’Antoinette Fouque, liée par une très grande admiration fidèle et réciproque à celle que Mitterrand appelait sa « Conscience de gauche », et qui se trouve à l’origine de cette rencontre sera (je suppose ! comme elle a horreur de se mettre en avant, on ne sait jamais…) PRESENTE !!!

Mardi 29 janvier, dès 18 h 30, à l’Espace Des femmes (35 rue Jacob, métro Saint-Germain des Prés) vous pourrez donc écouter, voir, côtoyer, vous adresser à deux des plus grandes dames vivantes de l’Histoire de France ! Ne les ratez paaaaas !!!!!

Et puis, vous pourrez contempler l’exposition L’Agenda 2008 de Colette Deblé !!!! Qui vient de récolter un premier splendide article de Lydia Harambourg dans La Gazette de l’Hôtel Drouot, revue faisant autorité dans le domaine artistique

Âmes de gauche, esprits de droite, centristes et abstentionnistes, que vous ayez lu Le Monde, Le Figaro ou Libé ce week-end, votre regard a pu se poser sur notre invitation à une super soirée en l’honneur de Danielle Mitterrand CE mardi soir…

Et si notre encart dans la presse n’a pas réussi à vous captiver – voir à carrément stopper votre lecture de l’un de ces trois grands quotidiens pour vous mettre à rêver de toucher la première dame de France (mais non ! Pas Carla Bruni ! une ancienne !) – je vous le ressers en dessert ici.

OK, Danielle chante sûrement moins bien que Carla (et elle est moins sexy !), mais elle est aussi beaucoup plus âgée, donc a traversé davantage d’années, a des tas de choses à raconter ! D’ailleurs, elle a publié cet hiver un très gros livre, attestant du volume de ses souvenirs : Le Livre de ma mémoire (Jean-Claude Gawsewitch) et dont les droits d’auteur sont entièrement cédés à la Fondation France Libertés (petit topo sur ce qu’est cette Fondation en fin d’émile pour avoir l’air moins cloche lors du débat ! ), geste révélateur de l’étincelante générosité philanthrope de son auteur.

Extrait :
Tout à coup ma mère sembla vouloir s’échapper en courant. Mon père la retint par le bras. Elle se débattait, elle courut comme une folle vers le pont. […] Trop malheureuse elle voulait mourir. […] Il aurait suffi qu’un geste désespéré aboutisse. Comme elle devait souffrir cette jeune femme enceinte de moi, trahie par l’homme qu’elle aimait […] ! Et mon histoire aurait pu se terminer par le saut fatal de ma mère.

Dans ce livre, Danielle Mitterrand revisite l’Histoire avec un grand H à travers sa propre destinée. C’est aussi précieux qu’uin manuel scolaire, l’émotion en prime. Une confession pudique, à la fois tendre et impérieuse, comme son visage qui a gardé de l’enfance sa candide faculté d’émerveillement et sa passion du défi. Anne-Cécile de Gaudemar, nouvelle recrue des éditions Des femmes, sera chargée de l’interview autour de l’ouvrage précédant la séance de questions avec le public à laquelle vous serez convié (e) (Ah ! cette différenciation des sexes !!) à vous exprimer.

Retrouvez Danielle Mitterrand sur son propre blog (mais si !) et poursuivez votre échange avec elle au terme de la soirée ici : http://danielle-mitterrand.blog.lemonde.fr/

Toute ma reconnaissance anticipée pour transférer massivement cette invitation électronique à tous vos contacts amis… Et pour noter d’ores et déjà sur vos agendas les dates du vendredi 1er (« Quel espoir pour les femmes en terres d’islam ? » avec Martine Gozlan et Sophie Bessis) et du jeudi 7 février (« Giacometti, Alberto et Diego » par Claude Delay, avec France Huser) pour nos prochaines soirées. Je vous en « reparle » vite… Et si vous venez, surtout, présentez-vous à moi : notre com s’en trouvera facilitée pour l’avenir !

Très belle semaine à vous,
G.

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Comme promis, petit topo sur France Libertés http://www.france-libertes.fr/ :

Fondation Danielle Mitterrand – France Libertés – 22 rue de Milan – 75009 PARIS
tel : 0033 (0)1 53 25 10 40
Fondation reconnue d’utilité publique et dotée du statut consultatif auprès de l’ONU
communication@france-libertes.fr

Depuis sa création en 1986, France Libertés-Fondation Danielle Mitterrand agit en faveur des droits de l’homme et œuvre à la construction d’un monde solidaire, citoyen et responsable. Parallèlement à ses actions de sensibilisation, France Libertés accompagne sur le terrain la mise en œuvre de projets dans le domaine de l’accès à l’eau, de l’éducation, et de l’économie responsable et solidaire.

Voici les deux grandes priorités de la Fondation :

Participer à la reconnaissance d’un droit à l’eau potable comme un droit humain fondamental. En effet, l’eau, élément constitutif de la vie, est un bien commun du vivant qui ne peut être traité comme une marchandise et qui doit être préservé.

Redéfinir la notion de richesse grâce à la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse basés sur d’autres critères que la richesse-argent (richesses naturelles, éducation et transmission des savoirs…).

PROGRAMME SALON DU LIVRE DE PARIS 2008 (parutions en avant-première comprises)

Programme des sorties prévues pour le Salon du Livre (Attention, cette liste est sûrement incomplète, car nous restons en attente d’autres manuscrits importants dont je vous communiquerai dès que possible le nom des auteurs)

Penser avec Antoinette Fouque, Collectif d’intellectuels sur l’apport de la pensée d’Antoinette Fouque – Office 3 avril

Frères et soeurs. Sur la piste de l’hystérie masculine, Juliet Mitchell – Sortie février
Les trois visages de la féminité, Judith Kestenberg – Sortie mai
Maternité et sexualité. Etude psychanalytique et psychosomatique, Marie Langer – Sortie mai
A l’ombre de la famille Freud, Sophie Freud
Femmes et développement humain, Martha Nussbaum

Le temps du tableau, suivi de Jeune fille avec entourage & migrations, Catherine Weinzaepflen – Sortie mai
Lise et lui, Michèle Ramond – Sortie avril
titre encore inconnu , Laurence Zordan – Sortie avril
On dirait une ville, Françoise Collin – Sortie avril
Alba ou une correspondance à une voix, Anne de Bascher – Sortie mai
Sita, Kate Millett – Sortie avril

CD

L’imitation de la rose, Clarice Lispector lue par Hélène Fillières
Deux fois par semaine, Christine Orban
Au royaume des femmes, Irène Frain
Le voyage, Pirandello lu par Marisa Berenson
Journal d’une voix, Hélène Martin (réédition)

DVD

Amazonie, la vie au bout des doigts, Stéphanie Pommez
A la recherche de Debra Winger, Rosanna Arquette

Lydia Harambourg évoque Colette Deblé dans La Gazette de l’Hôtel Drouot (25.01.08)

La Gazette de l’Hôtel Drouot 25.01.08

De musées en galeries – Le magazine

(…)

Colette Deblé
Des femmes

Colette Deblé aime à la fois le papier et les mots. Aussi la voit-on souvent oeuvrer aux côtés de poètes pour composer à plusieurs mains des livres dont elle émaille les pages de ses dessins, lavis et aquarelles. Les manuscrits à peintures, les livres d’artiste ponctuent son parcours balisé par les images de la femme à travers le temps, ce qu’elle appelle un « essai plastique sur le regard des autres ». Colette Deblé a entrepris voici quelques années une sorte d’inventaire des femmes à travers l’histoire, la littérature, l’art. Des femmes célèbrent, qui traversent les mythologies comme la religion – les saintes, les héroïnes, les aventurières, les reines, les artistes, les écrivains…. – ; elles se retrouvent toutes au rendez-vous de la farandole tissée par l’artiste. Aujourd’hui, à la faveur de l’agenda pour l’année 2008, elle égrène chaque jour une figure féminine sortie d’un tableau, empruntée à une iconographie populaire ou identifiée. De Santa Casilda à Bethsabée en passant par Olympa de Gouges, Maryse Bastié, Rosa Luxembourg, Diane et Sappho, Frida Kahlo, Marguerite Duras, Taslima Nasreen…., ce sont autant de figures rayonnantes, mystérieuses, amoureuses qui jalonnent le calendrier romain. Trois cent soixante-cinq lavis en couleurs ont investi les murs d’une nouvelle galerie, vitrine des Editions des femmes. Colette Deblé se révèle différemment dans la couleur, dense, chaude, lyrique, pour exprimer une présence unique.

Image Colette Deblé, Madonna del parto, Piero della Francesca, chapelle du cimetière, Monterchi (Arezzo), Italie, lavis pour Gravidanza

Des femmes espace-galerie, impasse des Deux-Anges et 35, rue Jacob, VIème. Jusqu’au 15 février. Agenda 2008, Colette Deblé Antoinette Fouque, Editions des femmes

Café Babel 23.01.08 (par Mathilde Magnier)

http://www.cafebabel.com/fr/article.asp?T=A&Id=2997

Mathilde Magnier – Paris – 23.1.2008
Analyse
Féminisme : la révolution rose
Point de rupture dans l’histoire des femmes, Mai 68 avait aussi ses militantes. Celles d’hier et d’aujourd’hui témoignent et racontent leurs combats.
Slogans féministes dans une manif parisienne (Photo : DR/Jean-Claude Seine) Un vent de révolte dirigé contre une société patriarcale et un brin misogyne souffle dans une société engoncée dans un carcan social, politique et culturel, trop lourd et trop étroit. C’est mai 68, une période où nos jolies mamans, du Beauvoir plein la tête, se sont engouffrées dans la brèche contestataire en faisant claquer haut et fort l’étendard de la libération et de l’émancipation des femmes.

Avortement, contraception, parité et égalité des sexes… Autant de concepts qui semblent aujourd’hui familiers. Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Le Girl Power dont se revendiquent certains groupes de pop épicée made in UK, n’aurait probablement jamais pu faire autant d’adeptes sans le travail acharné de nos aînées.

Mouvement de libération des femmes

Et pour cause : « En quarante ans, plus a été fait pour les femmes qu’en deux mille ans d’histoire », rappelle Antoinette Fouque, psychanalyste et politologue, ancienne eurodéputé et personnalité phare du Mouvement de Libération des Femmes (MLF), groupe emblématique créé en 1968. Mais, dans les années 60 et 70, que signifiait être féministe ? Quelles étaient les attentes et les revendications de ces femmes militantes de leur propre condition ?

En réalité, le terme de « libération » était sur toutes les lèvres et surtout celles des femmes. Françoise Picq, maître de conférence en science politique à Paris Dauphine et militante de la première heure au MLF, décrit, avec une pointe de nostalgie, cette atmosphère si particulière : « Le contexte du moment était explosif », se souvient-elle. « Il était difficile d’être femme dans une société où nous n’existions qu’en tant qu’épouses, mères ou filles », poursuit Antoinette Fouque.

A partir des événements de 1968, la conception de la femme dominée par la « puissance paternelle » vole en éclat et est abolie en 1970. Les féministes rejettent l’idée d’être enfermées dans un rôle d’asservissement domestique. Les militantes du MLF prennent la tête de la revendication. Dans leurs coeurs, la révolution des mentalités et des moeurs n’est pas nécessaire : elle est incontournable.

« Le Mouvement de Libération de la Femme fut un véritable raz-de-marée, car il correspondait à un sentiment de révolte et de lassitude généralisé chez les ‘nanas’ de l’époque face à une mysoginie ambiante », explique Antoinette Fouque. « Nous étions des filles de la République. Nous avions reçu la même éducation que les garçons, et sur les bancs de la fac, nous nous sentions leurs égales. Or, une fois mariées ou enceintes, il n’en était plus rien. Nous étions toujours sous le coup des lois qui faisaient de nous des mineurs. Une femme n’avait pas le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari ! », insiste-t-elle. « Nous réclamions une révolution culturelle, une révolution de civilisation où hommes et femmes devaient être égaux en droits et en possibilités ».

Plus tard, l’association Choisir La Cause des Femmes est créée, en 1971, par Simone de Beauvoir et l’avocate Gisèle Halimi. Le Mouvement Français pour le Planning Familial est également fondé en 1956. Il permettra aux femmes de penser et façonner leur destin pour elles et entre elles.

Cheval de bataille : l’interruption volontaire de grossesse

Alors que le droit à la contraception est obtenu dès 1967, d’autres revendications se bousculent. Pêle-mêle : le droit au travail et à l’égalité salariale, la parité et la fin d’un système de domination masculine… Et surtout, le droit à l’avortement, finalement voté en 1975 grâce à la loi Veil. La question de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est le point crucial du combat féministe. C’est le cheval de bataille du MLF. Son mot d’ordre : « Un enfant, si je veux, quand je veux ». Pour la jeune historienne Bibia Pavard, « l’action a été déterminante à cet égard. On a reconnu aux femmes le droit d’avoir le choix ». Elles reprennent disposition de leur corps et de leur sexualité. Et puis surtout, elle maîtrise leur fécondité, peuvent accepter, ou non, la maternité.

« C’est un combat que nous devions mener seules, entre femmes, dans un environnement non-mixte. Il fallait que nous puissions accéder librement à la formulation de nos désirs, que nous puissions parler de tout, et particulièrement de ces choses intimes que nous n’avions, jusque là, pas le droit de dire», précise Antoinette Fouque.

Près de quarante ans plus tard, qu’en est-il de la cause féministe et de l’héritage de 68 ? Qu’est devenue la lutte engagée par les virulentes et déterminées demoiselles de ces années-là ? Aujourd’hui, les associations sont nombreuses et continuent de se faire entendre pour défendre les droits des femmes. Preuve que « si le travail accompli par les femmes de 68 a été considérable, beaucoup reste encore à faire » comme le souligne Sihem Habchi, l’actuelle présidente de l’association Ni Putes, ni soumises. « Les acquis de 68 se sont arrêtés aux portes des quartiers populaires, où trop souvent, les femmes, en particulier celles issues de l’immigration, n’ont aucune conscience de leurs droits. »

De même, pour les militantes de Femmes Solidaires. Pour cette autre association, il est urgent de mobiliser les jeunes générations, de les amener à continuer le débat et de lutter contre les régressions. Car les réformes d’hier peuvent être perdues demain. Ailleurs, comme chez Mix-Cité, on mène un combat des mentalités, contre le sexisme, mais dans lequel les hommes doivent être impérativement impliqués. Ainsi les temps ont changé : nos sociétés ont profondément évolué. Mais la défense des droits des femmes semble rester furieusement d’actualité.
Mathilde Magnier – Paris – 23.1.2008 |

Antoinette va à la générale de « Bérénice » (avec son amie Carole Bouquet) – Le Figaro 22.01.08

carole-bouquet.jpg 22.01.08

Le Figaro et vous

Trois ministres pour une tragédie

Station de métro La Chapelle, à Paris, dimanche soir : on se bouscule sur le trottoir. Jacques Rigaud, Georges Kiejman, Valérie Lemercier, Guy Bedos, Philippine de Rothschild, Jean-Pierre de Beaumarchais, Antoinette Fouque, Marina Vlady… La soirée la plus people du moment mise au point par Micheline Rozan, la grande admiratrice de Peter Brook aux Bouffes du Nord ! Trois ministres de la Culture sont là. L’actuelle, Christine Albanel, et deux anciens, Jacques Toubon et Renaud Donnedieu de Vabres. A la sortie du spectacle, la photo s’imposait ! Et pour qui cette presse, cette liesse ? Pour un concert de Carla Bruni ? Non, mais pour la plus belle des tragédies de Racine, « Bérénice », avec Carole Bouquet dans le rôle-titre, Lambert Wilson qui met en scène, joue Titus, dirige son père, le grand Georges Wilson, ovationné, et Fabrice Michel, Antiochus.