PROGRAMME HISTOIRE / SOCIETE

Re-Bonjour,

Suite à mon courriel « Bibliothèque des voix », je souhaite vous informer de la naissance de la « Bibliothèque des regards » aux Editions Des femmes.

Maître Georges Kiejman a inauguré cette nouvelle collection en partenariat avec les Editions Montparnasse en choisissant notre maison pour publier « Les grands procès de l’histoire ». Dans ce DVD, nous pouvons voir le célèbre avocat nous raconter trois procès historiques : l’affaire Caillaux (un procès politique), l’affaire Kravchenko (un procès idéologique) et le procès Pétain (une affaire d’Etat). Un DVD essentiel, idéal pour tous.

Par ailleurs, je vous rappelle que Monia Haddaoui, la maman de la jeune femme lapidée à Marseille en 2004, aujourd’hui apaisée par l’issue du récent procès des meurtriers de sa fille, a choisi les Editions Des femmes pour éditer son livre choc « Ils ont lapidé Ghofrane » au sein de la collection « Témoignage ». Encore brûlant d’actualité.

… J’attends impatiemment votre intérêt/vos réactions sur le DVD de Georges Kiejman et/ou sur le livre de Monia Haddaoui, vos demandes de complément d’information etc

Restant à votre disposition

« Res Nullius » de Pomme Jouffroy

Res nullius

Pomme Jouffroy

Office 10/05/2007

Un soir, regardant par la fenêtre, Arnaud surprend une femme dans son intimité. Il se découvre voyeur, puis amoureux. Pourtant cette femme pourrait être sa mère. Après l’avoir observée plusieurs fois en cachette, un jour il la rencontre, et lui dit : « Vous êtes la plus belle femme que j’aie jamais vue. » Elle s’appelle Hélène. Il naît entre eux une relation amoureuse, qui prend pour lui la forme d’un apprentissage : apprentissage de l’amour, apprentissage de la vie. Le récit, raconté par lui, puis à la troisième personne, nous offrira d’entrer brièvement, le temps d’un chapitre, dans ses pensées à elle, de découvrir le versant féminin de la relation.

Cette première histoire est entrecoupée par une seconde qui commence au troisième chapitre : celle de Paul (personnage-narrateur) et de Majnouna, son arrière-grand-mère. Majnouna est un surnom, qui signifie « la folle ». C’est ainsi que l’ont rebaptisée des membres de sa famille : parce qu’elle a eu la sagesse de comprendre que la proche disparition du pétrole allait bouleverser l’organisation mondiale, et qu’elle a réorganisé sa vie en vue de ce grand bouleversement. Paul trouve refuge auprès de Majnouna qui lui apprend tout ce que ses parents ne lui ont jamais appris : les livres, la cuisine, les chevaux, l’affection, les souvenirs, la valeur des choses. Son apprentissage se fait aussi auprès de ses cousins, tous engagés dans le cirque de ses parents. Mais Majnouna est très âgée, et Paul risque de la perdre. Juste avant de mourir, elle l’emmène dans un long voyage : elle veut lui faire voir le monde avant de s’en aller.

Ces deux histoires ont un point commun : grâce à une femme, un garçon et un jeune homme font l’apprentissage de la vie, ouvrent les yeux sur ce qui jusqu’alors leur était inconnu, et qui va pour toujours élargir leur horizon. Or ces deux histoires se rejoignent : le lecteur découvre progressivement que ces deux femmes n’en sont qu’une, racontée à deux périodes de sa vie. Et Arnaud réapparaît à la fin de la vie d’Hélène-Majnouna, pour l’aider à partir.

Dans un style dynamique et percutant, Pomme Jouffroy imagine deux périodes de la vie d’une femme, la première dans une France actuelle, la seconde dans une France d’après le pétrole : une femme vue à travers le regard de deux hommes, deux regards émerveillés qui font d’elle un personnage quasi mythique. Mais aussi un personnage miroir, puisqu’il renvoie au lecteur un regard très pertinent sur notre monde.

Pomme Jouffroy est chirurgienne à l’hôpital Saint-Joseph à Paris. Elle a publié un essai en 2002, Il n’y a plus d’hôpital au numéro que vous avez demandé… (Plon), et deux romans : Les Immortelles (Éditions du Palmier, 2005) et Rue de Rome (Des femmes-Antoinette Fouque, 2006).

« La cape magique » de Lou Salomé, préfacé par Stéphane Michaud

La cape magique
Lou Andreas-Salomé

Traduit de l’allemand par Stéphane Michaud.
Préface de Stéphane Michaud.

Office 10/05/2007

Un nain s’introduit à minuit, l’heure des esprits, au domicile d’une petite fille dont les parents sont sortis. Elle espérait ouvrir à une fée… dont elle attendait qu’elle donne vie à sa poupée. Mais, puisqu’il proteste de pouvoirs magiques et promet de réaliser son désir d’animer la poupée, elle lui accorde de rester. L’autorisation est confirmée par la famille lorsqu’elle vient à rentrer. Le mystère plaide en faveur du nain : il se dit d’antique lignage, prétend entretenir une intime complicité avec le monde invisible. Bientôt il se vantera de disposer d’une cape magique, qui rendrait invisible.
Le nain apparaît bientôt comme une figure de l’artiste, et c’est en fait autour de la création que tourne cette pièce de théâtre : le nain est un passeur, il préside au trajet qui conduit du monde visible au monde invisible. Consacré à la création, il est privé des relations humaines qui s’offrent à lui : il renonce par exemple à l’amour d’une femme, préférant en faire sa créature pour la donner à un autre. Cette pièce qui se présente comme une fantaisie renferme alors une certaine gravité : le nain-créateur reste inéluctablement solitaire parmi les hommes, et, parfois, paralysé devant son désir de créer.

« Nos deux mondes s’excluraient donc ! L’un met l’autre en fuite. Ils sont de trop au même endroit, chez les hommes. Peut-être, peut-être est-ce là la raison pour laquelle mon monde prend si facilement et si volontiers des airs de mascarade, de folie, de jeu et de fabulation… »
L. A.-S.

Lou Andreas-Salomé (Saint-Pétersbourg, 1861 – Göttingen, 1937) fut, par sa grande intelligence et son amour de la liberté, une figure capitale de la pensée de son temps. Elle a publié son premier livre à vingt-trois ans. Elle est surtout connue en France pour sa participation au mouvement psychanalytique en ses débuts et pour les textes qui suivirent sa rencontre avec Freud, en 1911. Disciple de celui-ci, elle n’en défendit pas moins des positions théoriques dues à ses propres travaux antérieurs sur la théologie, la littérature, les questions du narcissisme et de la féminité.

Madeleine Chapsal, reconnaissante aux éditions Des femmes

Texte de Madeleine Chapsal recopié du catalogue des trente ans des Editions Des femmes :

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Avant que les Editions des femmes soient fondées, écrire « sérieusement » n’était pas accordé aux femmes.
 
Dès que nous pouvions tenir une plume, nous étions en charge de la correspondance – à nous de transmettre les nouvelles au reste de la famille quand internet, le portable n’existaient pas mais que les liens du sang continuaient de s’imposer.
 
Nous étions également affectées aux comptes, de la maison, du commerce familial, aussi à faire répéter leurs devoirs aux enfants, toutes activités qui demandent de l’écriture – une écriture sage et normalisée.
 
Mais pour ce qui est de l’expression littéraire proprement dite, si elle existait chez certaines, elle était vouée au secret, à la clandestinité, réservée non sans danger à la rédaction d’un journal intime…
 
J’en ai couvert des cahiers entiers, prudemment enfouis dans mes tiroirs. Quand survinrent quelques « ovnis » : Sagan, Mallet-Jorris… De jeunes amazones qui dès leur premier essai ont renversé la donne : les femmes aussi pouvaient écrire, être publiées, avoir du succès, choquer, en somme écrire « comme des hommes ».
 
Mais pouvaient-elles encore écrire « comme des femmes » ?
Ce sont les Editions Des femmes qui nous l’ont révélé. Je me souviens de ma stupéfaction enthousiaste lorsque j’ai découvert les premiers textes publiés par Antoinette Fouque et son équipe : des fragments de sensibilité, d’émotion, des cris, des aveux, de l’impudeur… Tout ce que j’écrivais dans ùmon journal et que je croyais non montrable sortait ainsi au grand jour !
 
Tout ce qui jusque-là me paraissait devoir être refusé par n’importe quel éditeur tant je le jugeais moi-même scandaleux et informe – inutile donc de le leur présenter Rappelons-nous qu’il n’y avait alors que des hommes à la tête des maisons d’édition.
 
Or c’était ces textes mêmes, certains inachevés comme leurs auteurs alors brimées, que les Editions Des femmes approuvaient, admiraient, encourageaient, imprimaient et tant pis si, au début, elles ne les vendaient guère.
Ces audacieuses avaient un but, un objectif qui relevait de la mission : mettre en plein jour l’être féminin dans sa complétude et sa splendeur.
Car écrire et se voir publier est ce qui permet le plus d’accéder à sa propre vérité et à son identité. Afin par la suite de communiquer, partager ce que l’on est avec autrui.
Une réalisation d’autant plus puissante que l’entreprise était collective : nous prenions conscience, chacune dans notre coin, que nous n’étions pas seules à oser penser, écrire de la sorte, c’est-à-dire au féminin. Sur les rayons des bibliothèques, à la vitrine des Editions Des femmes, nous nous découvrions nombreuses à éprouver des sentiments réprouvés, à désirer l’inadmissible, à vouloir ce que nous imaginions être impossible, une autre façon d’exister et d’aimer pour les femmes.
Avec l’espoir commun de sortir de la souffrance parfois atroce de la vie étouffée qui nous était imposée par un système qu’on pouvait qualifier de « macho ».
C’est ainsi, grâce aux Editions Des femmes, que beaucoup d’entre nous ont pu se convaincre qu’elles n’étaient pas des folles – mais des écrivains.
Le temps a passé. Jamais nous ne remercierons assez ces femmes qui ont consacré la plus grande part de leur vie à ouvrir les prisons dans lesquelles croupissaient encore le coeur, l’esprit et le talent de tant de femmes.
Aujourd’hui, lorsqu’elles y sont déterminées, les femmes ont une bien plus grande possibilité de s’affirmer dans tous les domaines. Quoique le combat ne doive pas se relâcher – il prend souvent des formes sournoises – , nous voici en marche accélérée vers la justice, c’est-à-dire vers la parité.
Et si nous ne publions pas toutes aux Editions Des femmes, nous devons toutes savoir à quel point cette entreprise a contribué contre vents et marées à nous permettre d’empoigner l’arme capitale pour la liberté de chacun et de tous : d’évidence, c’est l’écriture.
Merci à toutes.
M.C.

DVD Kiejman dans Le magazine des Livres par Joseph Vebret (mai-juin 07)

Le Magazine des Livres, mai juin 2007

Excellente idée que de faire appel à un ténor du barreau, pour faire revivre trois grands procès de l’histoire. GEorges Kiejman, célèbre avocat pénaliste, qui fut aussi ministre délégué à la Justice (1990 – 91), à la Communication (1991 – 92), et aux Affaires Etrangères (1992 – 93), raconte. L’affaire Caillaux, d’abord. Le 16 mars 1914, Henriette Caillaux, épouse d’un homme politique très en vue, et quotidiennement attaqué par la presse, tue Gaston Calmette, le directeur du Figaro, par crainte que son passé sentimental soit étalé sur la place publique. L’affaire Kravchenko, ensuite. Capitaine dans l’Armée rouge, il demande l’asile politique aux Etats-Unis en 1943, et publie en 1946 une autobiographie faite de révélation sur le système soviétique. La publication en France de son livre sous le titre J’ai choisi la liberté donne lieu à une énorme polémique et de nombreuses attaques des milieux communistes. Les Lettres françaises, journal proche du Parti communiste français l’accuse de désinformation et d’être un agent des Etats-Unis. Kravchenko porte plainte contre le journal en diffamation. Le procès a eu lieu en 1949. Le procès du Maréchal Pétain, en 1945 devant la Haute Cour de Justice. Il déclare le premier jour qu’il n’était responsable que devant la France et les Français qui l’avaient désigné. De fait, il ne répondra pas aux questions qui lui seront posées. Une nouvelle collection de DVD, lancée par les Editions Des femmes, en partenariat avec les Editions Montparnasse. Joseph Vebret

Les grands procès de l’Histoire, écrit par Georges Kiejman en collaboration avec Karine Hervé, et réalisés par François Chayé et Guy Seligman, Coffret deux DVD (226 minutes) accompagné d’un livre de 144 p., 38 e

Interview Hacina Zermane, mai 2007

Le Gonessien, n°120, mai 2007

Solidarité

Portrait

Hacina Zermane, Gonessienne engagée

Hacina Zermane habite le quartier de La Fauconnière. Avec la journaliste Myriam Mascarello, elle vient d’écrire un ouvrage intitulé « Sheh, Bien fait pour toi ! », dans lequel elle dévoile son expérience de femme séropositive confrontée aux préjugés. Rencontre avec cette Gonessienne bavarde, engagée, et débordante de projets.

Bonjour Hacina. Avant de vous installer à Gonesse, vous avez résidé dans d’autres villes de la région parisienne…

En réalité, je me suis installée pour la première fois à Gonesse en 1994, avant d’habiter à Paris puis à Aulnay-sous-Bois. C’est là que j’ai vécu une expérience difficile, en apprenant que mon mari pratiquait la polygamie. Je suis donc revenue à Gonesse en 2002, dans un logement d’urgence. En comparant Gonesse à d’autres villes, je trouve qu’il y a plus de mixité entre les personnes.

Longtemps après avoir appris votre séropositivité, vous avez rencontré Myriam Mascarello, journaliste sur la chaîne France 24. Comment avez-vous pris la décision d’écrire ce livre ensemble ?

Cette rencontre fut idéale, puisque Myriam s’intéressait beaucoup au VIH. Nous avons donc décidé d’écrire ce livre à partir de mon expérience de femme séropositive ayant vécu cette situation, dans un milieu où règne souvent la loi du silence.

En écrivant ce livre, avez-vous redouté la réaction des gens ?

Beaucoup ! Je savais que les « on dit » étaient très présents dans la société. Les gens parlent d’un sujet, le déforment sans jamais oser voir les choses telles qu’elles sont, au grand jour. Mais aujourd’hui, je sais que j’ai eu mille fois raison d’écrire ce livre.

Dans quels buts avez-vous rapporté cette expérience ?

J’ai connu une multitude d’expériences dans ma vie… Je suis aujourd’hui plus forte grâce à cela. Je voudrais que ce livre puisse non seulement aider les malades qui ont du mal à accepter, mais aussi faire comprendre à tout le monde que le SIDA n’est pas un sujet tabou. J’espère aussi que mon livre va passer les frontières et être lu en Afrique du Nord, qu’il va éveiller les consciences.

Quels sont vos autres projets au quotidien ?

Je m’investis au sein de l’association Ikambéré (www.ikambere.com), qui accueille les femmes africaines atteintes par la maladie. J’ai aussi proposé un projet d’association pour réunir les malades de toutes les couleurs, de tous les âges, de toutes les sexualités… Les gens pourraient se retrouver au sein d’un loft pour s’informer, repartir avec des documents et des préservatifs, participer à des initiatives telles que des sorties et des pièces de théâtre.

Justement, durant l’automne 2006, vous avez participé à une initiative originale à Gonesse…

Il s’agit du Festiv’Actions, organisé par l’association ATAic (Atelier Théâtre Aujourd’hui institut coopératif), qui permet aux personnes d’exprimer leurs talents dans différents domaines, artistiques ou non. J’aimerais de nouveau travailler avec son président, Christian Vérité, afin d’élaborer une pièce de théâtre où chaque personne interpellée par le SIDA^pourrait intervenir.

« Sheh, Bien fait pour toi ! » est disponible aux Editions Des femmes, en partenariat avec Sidaction. Préface de Line Renaud. Prix conseillé : 5 E

Publicité : DVD Georges Kiejman dans Le Monde (27.04.07

Antoinette Fouque présente… Georges Kiejman – Les grands procès de l’Histoire

Editions Montparnasse + Editions des femmes – Antoinette Fouque

Coffret de deux DVD et un livre : l’affaire Caillaux, l’affaire Kravchenko, le procès Pétain

La bibliothèque des regards, une nouvelle collection de DVD. En vente dans tous les rayons spécialisés et en librairie.

Marie Darrieussecq découvre les éditions Des femmes par la Bosnie

11-1.jpgBosnie, début des années 90. Le viol est massivement utilisé comme arme de guerre et d' »épuration ethnique ». A Paris, quelques étudiantes et étudiants se demandent comment agir. Une amie m’emmène aux Editions Des femmes, il s’y tient une réunion. Pour dire la vérité, je ne me rappelle pas grand chose de notre « action » pleine de bonne volonté. Je me souviens surtout d’Antoinette Fouque, et du fait que ce jour-là, quelques cases de mon cerveau se sont réagencées. Je suis sortie des Editions Des femmes en me posant davantage de questions sur le féminin que sur la guerre qui ravageait alors la Bosnie, mais peut-être était-ce justement un bon début.
 
Habituée à penser au masculin par mes études, mon éducation familiale et ma langue, je découvrais tout à coup que mon cerveau, peut-être, était sexué. Aujourd’hui je ne sais toujours pas si je « pense femme » ou si je « pense neutre », mais je sais que j’écris, entre autres, pour dire le féminin dans une langue qui l’annule. Antoinette m’a fait prendre conscience qu’il suffit d’un chien pour masculiniser une phrase où il n’y a que des femmes : les millions de Françaises et le chien sont soumis à une grammaire masculine, que l’on se plaît à dire neutre. Changer la langue, c’est un travail d’écrivain – ou d’écrivaine, comme vous voudrez. Il y a eu pour moi une certaine logique, et de la joie, à voir un de mes textes publié « aux femmes ».
M.D.
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couv.jpgMarie Darrieussecq
Claire dans la forêt suivi de Penthésilée, premier combat
80 p. – 9 € – 2004
Dans ce pays où la raison et les coutumes régissent tout, les villageois les plus censés semblent soumis à la présence de forces irrésistibles. Si Claire avait vécu loin de la forêt – loin du pouvoir étrange des forêts – son destin aurait-il été différent prise entre deux hommes et deux désirs ?  » Après Claire dans la forêt, Penthésilée, premier combat, est un conte à la manière de Kleist, une rêverie sur le mythe des amazones.
Claire et Penthésilée : deux contes, deux jeunes filles, pôur une suite lyrique.
M.D.

Marie Darrieussecq est née le 3 janvier 1969 à Bayonne. Après des études de lettres, elle enseigne brièvement à l’université de Lille III puis publie son premier livre, Truismes (POL, 1998). En 2001, elle donne naissance à un petit garçon et publie dans la foulée Le bébé (POL, 2002).

+ voir Le Bébé de Marie Darrieussecq, lu par Lio dans La Bibliothèque des Voix

« Les grands procès de l’Histoire » par Maître Georges Kiejman

Maître Georges Kiejman raconte les grands procès de l’Histoire

DVD 1 :
L’affaire Caillaux – 1914 (52mn), réalisé par François Chayé
L’affaire Kravchenko – 1949 (58mn), réalisé par François Chayé
DVD 2 :
Le procès Pétain (90mn), réalisé par Guy Seligman
Entretien de Philippe Labro avec Georges Kiejman, émission Ombre&Lumière

Office 13/04/2007

Maître Georges Kiejman raconte trois grands procès de l’Histoire de France : leur déroulement au jour le jour, mais aussi leur inscription dans l’Histoire. Les procès qu’il a choisi de raconter, l’affaire Caillaux, l’affaire Kravchenko et le procès Pétain ont joué tous les trois un rôle important dans notre histoire.

L’affaire Caillaux
Le 16 mars 1914, le directeur du Figaro – Gaston Calmette – est abattu de plusieurs balles de revolver. La meurtrière est l’épouse de l’un des hommes politiques les plus en vue, Joseph Caillaux. Depuis plusieurs mois, chaque jour, celui-ci est injurié, traqué par une campagne de presse virulente, conduite par le directeur du journal lui-même. Henriette Caillaux, craignant que les publications n’aillent trop loin, a décidé de venger l’honneur de son mari.
Pourquoi raconter un procès qui a des faux airs de vaudeville et pourrait passer pour simplement anecdotique ?
Parce que ce procès est atypique. S’inscrivant dans un contexte international explosif, il mêle comme jamais le politique et l’intime : l’acquittement de Henriette Caillaux vient trop tard, et la guerre vient trop tôt. En avril 1914, grâce à la victoire de la gauche, Caillaux, grand pacifiste, aurait pu gouverner la France. Peut-on rêver que le meurtre de Calmette n’ayant pas eu lieu, Caillaux aurait réussi à sauver la paix ?

L’affaire Kravchenko
En avril 1944, un « représentant du gouvernement soviétique », Victor Kravchenko, en poste à Washington, abandonne ses fonctions. Puis il entame la rédaction d’un livre (I chose freedom), publié en 1946, et vendu à des millions d’exemplaires dans lequel il raconte ses désillusions de jeune communiste : il y dénonce notamment l’existence des camps de concentration en Union soviétique. Jamais on n’avait présenté un témoignage aussi accablant contre la Russie soviétique : pour la première fois, une lumière cruelle est jetée sur la réalité d’un système politique qui, pour la moitié de l’humanité, représente alors l’espérance suprême, celle de voir liberté, égalité et fraternité enfin assurées.

En 1947, l’édition française du livre, J’ai choisi la liberté, provoque des réactions vives : l’hebdomadaire Les lettres françaises publie plusieurs articles qui affirment que le livre de Kravchenko est un faux, l’œuvre de spécialistes antisoviétiques des services secrets américains. Kravchenko décide alors d’engager un procès en diffamation.
Le procès a lieu en janvier 1949 à Paris, en pleine Guerre froide. Ce qui va se jouer pendant ce procès suivi par le monde entier, c’est la crédibilité du régime de l’Union Soviétique : le procès Kravchenko va cristalliser la guerre virtuelle que se livrent les deux Grands, en France où, pour la plupart des intellectuels français, l’anticommunisme est une maladie honteuse dont ils entendent se garder.
La condamnation finale est immense par ses conséquences : une simple faille dans les certitudes de l’époque, mais, désormais, la faille ne va pas cesser de s’élargir.

Le procès Pétain
Le 26 juillet 1945 s’ouvre à Paris l’un des procès les plus importants de notre Histoire : ce procès est celui de Philippe Pétain, Maréchal de France, héros de la guerre de 14-18, vainqueur de Verdun. Il est accusé de complot contre la République et d’intelligence avec l’ennemi, autrement dit de trahison.
Ce procès a bien sûr des enjeux politiques considérables. L’enjeu le plus important du procès, au-delà du sort personnel du Maréchal Pétain, c’est la légitimité du gouvernement provisoire de la République, rassemblé autour du Général de Gaulle : que le Maréchal soit absous ou condamné à une peine de pur principe et il faudra admettre qu’il était en droit de diriger la France comme il l’a fait. Si, au contraire, le Maréchal est condamné à une lourde peine, voire à la peine capitale, c’est l’ignominie du régime de Vichy qui est condamnée avec lui. Ce qu’il faut, au terme de ce procès, c’est éviter que la France ne se divise entre les vaincus et les victorieux. Il faut que chacun soit convaincu que c’est seulement avec le Général de Gaulle qu’il est de nouveau possible d’être fier d’être Français.
Le procès de Philippe Pétain fut à bien des égards un « procès fantôme », il eut cependant le mérite d’exister. Le procès a-t-il atteint son but : réconcilier les français dans une France unie ?

Bonus
Georges Kiejman, célèbre avocat pénaliste, s’entretient avec Philippe Labro : ils évoquent sa jeunesse, ses années de formation, son métier, son expérience de la politique, mais aussi sa vision de la vie, ses joies et ses regrets…

Georges Kiejman, célèbre avocat pénaliste, est spécialiste des questions liées à la presse, ainsi qu’à la propriété littéraire et artistique. Il a défendu de nombreux créateurs, des personnalités politiques et parfois même des États. Homme politique, il a été ministre délégué à la Justice en 1990-91, à la Communication en 1991-92, puis aux Affaires étrangères en 1992-93.

« Mes poèmes ne changeront pas le monde » de Patrizia Cavalli

Poésie
Patrizia Cavalli
Édition bilingue. Traduit de l’italien par Danièle Faugeras et Pascale Janot.

Office 05/04/2007

Poésie rassemble trois recueils, Mes poèmes ne changeront pas le monde (Le mie posie non cambieranno il mondo, 1974, dédié à Elsa Morante), Le Ciel (Il Cielo, 1981) et Le moi singulier qui est le mien (L’io singolare proprio moi, 2006). Ils sont tous les trois composés de très courts poèmes : des saynètes où la simplicité de l’écriture, où la futilité des thèmes ne sont qu’apparentes. Où l’expression subtile de sentiments, de sensations opposent une réalité toujours trop étroite à l’aspiration au grandiose. Dans cette écriture intime, autobiographique, le lyrisme côtoie l’humour et la dérision. Les petites scènes de la vie quotidiennes, où l’écriture parvient à saisir ce qui échappe, se mêlent aux fragments introspectifs, de la femme ou de l’écrivain. Dans une condensation qui rappelle l’art de l’aphorisme, les poèmes de Patrizia Cavalli « font mouche » : quelques mots, quelques lignes suffisent à faire surgir une vision du monde très singulière.

« Ce poète désenchanté et presque préhistorique, maître hors pair du vers et de la rime intérieure (…) est parvenu à retrouver l’unité de parole et de forme de vie que les Anciens appelaient « muse » et a écrit la poésie la plus intensément « éthique » de la littérature italienne du vingtième siècle. »
Giorgio Agamben

« Quelquefois un silence peut être
l’apparence que prennent de plus vastes pensées
lesquelles ne peuvent s’ouvrir
à la cadence d’une voix quotidienne.
Mais ce n’est pas ton cas
ma chère : dans ton cas c’est seulement
un total manque de joie. »

« Je me souviens très peu de moi
moi qui à moi toujours ai pensé.
Je me disparais comme l’objet
trop longuement regardé.
Je reviendrai dire
ma lumineuse disparition. »

Patrizia Cavalli, née en Ombrie en 1947, vit à Rome depuis 1968. Traductrice de théâtre (Shakespeare et Molière, notamment), elle a une œuvre poétique importante, qui éveille en Italie un intérêt grandissant. Sempre apero teatro (1999), Toujours ouvert Théâtre, a été traduit en français par René de Cecatty et publié aux éditions Rivages en 2002.