Pierre Ménat sélectionné pour le Prix FMES 2023 qui sera remis le 16 novembre 2023

Pierre Ménat sélectionné pour prix FMES 2023 :

  • La Chine dans les ports euroméditerranéens, de Hugo Gonzales
  • et L’union européenne et la guerre, de Pierre Ménat

Aussi serions-nous très heureux de vous compter, ainsi que vos auteurs, parmi nos invités le 16 novembre à partir de 19h30 sur la péniche l’évènement (Escale Solférino) pour la cérémonie de remise des prix.

Pierre Ménat dans Atlantico : Jusqu’où pourrait aller la soudaine tempête politique entre Pologne et Ukraine ?

GEOPOLITICO SCANNER

La Commission a décidé la levée de l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes et plusieurs pays, dont la Pologne, ont maintenu cette interdiction.

Atlantico : La Commission a décidé la levée de l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes et plusieurs pays, dont la Pologne, ont maintenu cette interdiction. Pourquoi cette décision ? C’est le conflit sur les céréales ukrainiennes qui en est à l’origine ou il y a d’autres raisons ? 

Pierre Ménat : Au départ, je crois effectivement que c’est le conflit sur les céréales. La Commission européenne a décidé d’autoriser l’importation des céréales et des pays comme la Pologne ont décidé qu’ils ne suivraient pas. Et c’est l’escalade ! 

L’Ukraine a annoncé qu’elle allait déposer une plainte à l’OMC. Et surtout le Président Zelensky, à la tribune de l’Assemblée générale des nations unies a eu des mots assez durs. Sans mentionner la Pologne, mais en le faisant implicitement, le président ukrainien a dit que les pays qui agissaient ainsi ne soutenaient pas l’Ukraine et faisaient le jeu de Moscou. Ce qui est très désagréable et touche les polonais. C’est très difficile pour eux d’être présenté comme une sorte d’allié de la Russie. 

Côté polonais, il y a eu deux réactions. La déclaration du Premier ministre, Mateusz Morawiecki, qui a dit qu’il allait interrompre les nouvelles livraisons d’armes. Et puis la déclaration du Président Andrzej Duda aux Etats-Unis qui a fait une métaphore avec l’homme qui se noie : « celui qui vient en aide ne doit pas être entrainé dans la noyade ».

D’autres raisons sont plus profondes. La Pologne est en période électorale. Les élections ont lieu le 15 octobre prochain. Le PIS, le parti Droit et justice, est au pouvoir depuis 9 ans. Les élections sont donc un enjeu important. Et puis il y a toujours eu des tensions avec l’Ukraine qui ont été un peu effacées par la guerre et qui remontent à loin. Du temps de l’URSS, l’Ukraine a récupéré beaucoup de territoires qui appartenaient à la Pologne. Cette affaire s’est tassée avec le temps dans l’inconscient collectif, mais ça peut jouer un rôle  

C’est une déclaration politique pour parler à l’opinion polonaise ou c’est une brouille plus importante ?

C’est une déclaration politique c’est certain. C’est même un acte politique puisque les polonais ont annoncé l’arrêt des nouvelles exportations d’armement.

Quant à savoir si c’est une brouille plus profonde, il faut attendre le résultat des élections. Personnellement je ne le crois pas que ce sera une brouille durable parce qu’aucun des deux pays n’y a intérêt. Il est tout à fait possible que l’affaire se tasse dans les prochaines semaines  

En quoi consiste le soutien de la Pologne à l’Ukraine ? Il se traduit comment ?

C’est d’abord un soutien politique. La Pologne est un des pays qui a tout de suite condamné l’agression russe et qui a soutenu l’Ukraine dans toutes les enceintes (OTAN, ONU). Les polonais ont été dans les premiers à livrer des armes, notamment des chars. Ils apportent une aide financière assez consistante. Et enfin, la Pologne aide à l’accueil de réfugiés ukrainiens. Il y a 1 million ½ de réfugiés ukrainiens présents en Pologne. C’est un soutien de la première heure.   

Cette grogne polonaise, est-ce qu’elle peut provoquer un tournant dans la guerre ou c’est une réaction épidermique temporaire ? 

Un tournant dans la guerre, sans doute pas. Toute l’aide militaire passe par la Pologne et ça va continuer. La guerre poursuit son cours assez difficile. Il y a plusieurs fronts car les avancées ukrainiennes sont moins importantes que souhaitées. Ce qui pourrait être un tournant dans la guerre, c’est l’hypothèse où l’attitude polonaise serait adoptée par d’autres pays. Il y a eu un moment important, c’était le sommet de l’OTAN les 11 et 12 juillet dernier à Vilnius. Là, on a vu un certain nombre de tensions entre l’Ukraine et ses alliés. A commencer par les Etats-Unis. Les Ukrainiens espéraient un message un peu plus clair sur leur future adhésion. Message qui n’est pas intervenu. 

Le tournant dans la guerre, il sera climatique et politique. Climatique, parce que la période des grandes offensives va toucher à sa fin. Politique, parce que la grande échéance c’est l’élection américaine. Et là, la campagne va démarrer dans les prochains mois !

PROGRAMME EVENEMENTS BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

PROGRAMME BALUSTRADE FIN MAI DEBUT JUIN 2023

SIX INVITATIONS A DES EVENEMENTS BALUSTRADE !
AUXQUELS ALLEZ-VOUS PARTICIPER ?
 
1) Mardi 30 mai dès 18h30 : Soirée autour du pop-roman « 1m976 » de Gérald Wittock à la librairie L’Ecailler 101 rue du Théâtre 75015,
2) Mercredi 31 mai à 18h : Pierre Ménat (ancien conseiller Europe de Jacques Chirac) présentera « L’Union européenne et la guerre » devant le mouvement européen des Yvelines. Salle des fêtes du Chesnay, 52 rue de Versailles 78150 Le Chesnay-Rocquencourt
3) Mercredi 31 mai dès 18h30 : Soirée conférence-débat-cocktail « Faut-il avoir peur de ChatGPT? » avec l’ économiste Romain Kroës (« Surchauffe, l’inflation ou l’enflure économiste ») et le romancier Jean-Pierre Noté (« Tantièmes – un monde sanspuss ») (Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75006 – inscription obligatoire pour le cocktail par sms 06 84 36 31 85),
4) Du 7 au 11 juin le 40ème anniversaire du Marché de la Poésie (plus gros événement mondial d’éditeurs de poésie) placé sous le signe des Caraïbes cette année Place Saint-Sulpice,
5) Samedi 17 juin : Exposition au Cercle des Sources grâce à Balustrade de l’artiste Erik Andler qui présentera ses oeuvres et parlera des NFT au 6 avenue Bonaparte à Antibes chez Dominique Beudin
6) Mardi 20 juin dès 20h : Soirée interactive sur l’assertivité avec le journaliste scénariste de France inter Léo Koesten (« Le Manoir de Kerbroc’h ») qui confrontera sa résilience d’écrivain aveugle aux conseils du coach Didier Barthélémy (Hôtel La Louisiane, 60 rue de Seine 75006)

Contact presse guilaine_depis@yahoo.com 

Céline Pina écrit un article pertinent sur « L’Union européenne et la guerre » de Pierre Ménat

L’UE confrontée à l’antithèse existentielle de sa vocation

Pierre Ménat publie «L’Union européenne et la guerre»

L’UE confrontée à l’antithèse existentielle de sa vocation
Volodymyr Zelenskyy et Ursula von der Leyen à Kiev, Ukraine, 9 mai 2023 © Efrem Lukatsky/AP/SIPA

Pierre Ménat est un diplomate français. Il a été ambassadeur de France en Roumanie, en Pologne, en Tunisie et aux Pays-Bas. Il fut également le conseiller en charge des affaires européennes de Jacques Chirac, alors président de la République. Il connait parfaitement le fonctionnement de l’État comme celui de l’Union européenne. Il s’était déjà penché sur l’avenir de l’Europe après la crise du Covid (Dix questions sur l’Europe post covidienne, Éditions Pepper, 2020). Il continue son exploration de l’avenir de l’Union européenne en étudiant comment celle-ci fait face à la guerre, alors même qu’elle a été conçue pour bannir celle-ci de son horizon.


La paix est la première des promesses que porte la création de l’Europe. Celle-ci a été conçue pour en gérer les dividendes. Cette paix, les concepteurs de l’Union européenne voulaient la rendre pérenne, en faisant de la prospérité économique, un facteur d’apaisement des relations internationales et en poussant l’imbrication des économies européennes afin de rendre toute entreprise belliqueuse, périlleuse pour celui qui s’y livrerait. Mais aujourd’hui le conflit ukrainien remet l’Europe face à la guerre et face à la logique de puissance d’un empire qui ne raisonne pas en termes de dividendes, de gestion et de profits, mais en termes de puissance. L’Europe a-t-elle les ressources pour faire face à cette nouvelle donne ?

Soft power européen et impérialisme russe

Alors que l’Union européenne peine à acquérir une consistance politique, voilà que se dresse sur le même continent, face à elle, un empire qui ne se pense pas comme un simple cadre juridique, mais comme un être collectif façonné par l’histoire, qui se réalise dans la domination et pour qui la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. Si l’Union comme les États-membres prennent soin de ne pas se définir comme co-belligérants, l’Europe est néanmoins impliquée structurellement dans cette guerre « par son soutien militaire à l’Ukraine, par les effets du conflit sur ses valeurs, son économie, son exposition aux mouvements migratoires et par le retour de la menace nucléaire. Or ni les États européens, ni l’Union n’étaient préparés à cette situation. Les premiers escomptant percevoir les dividendes de la paix avaient fortement réduit leurs budgets militaires. La seconde s’était timidement engagée dans une réflexion sur l’autonomie stratégique, laquelle n’avait pas été portée à son terme ».

La période qui s’est ouverte en 2022 « sera placée sous le signe de la guerre, celle qui a éclaté en Ukraine, celle qui menace entre la Chine et Taïwan. Les guerres dans le Caucase, en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe qui couvaient et qui risquent de s’attiser par un effet de contagion. Et n’oublions pas le combat du terrorisme islamiste contre la civilisation occidentale », observe Pierre Ménat. D’après ce diplomate chevronné, une guerre mondiale n’est pas certaine, « mais ses ingrédients sont en place : exacerbation des nationalismes, évocation de l’emploi d’armes nucléaires, formation de nouvelles alliances antagonistes. » Quel pourrait être le rôle de l’Europe dans ce nouveau cadre ?


L’auteur va explorer plusieurs pistes. Dans une première partie, il met en contexte la décision de Vladimir Poutine et ce qu’elle montre de sa vision de l’Occident, il analyse ensuite les lignes de force et de fractures de l’Union européenne et fait le bilan des possibilités qui s’offrent à elle mais s’interroge également de sa capacité à les comprendre et à les saisir. Dans la seconde partie, entre sanctions économiques et instrumentalisation de l’énergie et de l’agriculture comme outils de guerre, l’auteur se demande si l’Europe n’entre pas dans une forme d’économie de guerre sans paraitre pour autant en tirer les conséquences. Enfin, la dernière partie parle des défis que l’Europe doit relever pour que le concept de souveraineté européenne soit autre chose qu’un vœu pieu. Mais entre l’absence de défense européenne, la pression migratoire, le risque d’un élargissement sans fin, une Russie qui se construit sur le rejet de l’Occident et la difficulté d’incarnation de l’Europe, s’il y a un chemin, le moins que l’on puisse dire est qu’il est escarpé et étroit.

La guerre d’Ukraine, l’Europe et le monde

Le passage à l’acte de Vladimir Poutine s’explique en partie par le mépris que les oligarques éprouvent pour un Occident vu comme faible, lâche, sans identité, incapable de défendre les valeurs qu’il prône. Le président russe pensait donc pouvoir anéantir l’Ukraine sans provoquer de réactions fortes de la part de l’Union européenne et des États-Unis. Ce n’est pas ce qui va se passer et cette erreur d’appréciation a fait dire à Angela Merkel que Poutine était coupé du réel. Pour Pierre Ménat, « la réalité que Poutine perçoit, fondée sur l’imaginaire collectif du peuple russe n’est pas la même que celle qui peut être observée par les Occidentaux pour des raisons plus culturelles que politiques. (…)L’utilisation du mot nazi, la référence aux drogués sont des codes idéologiques qui participent à la diabolisation de l’Occident. L’Ukraine doit être punie car elle a voulu se couper de sa patrie naturelle, a choisi le modèle de la démocratie libérale et a aspiré à s’arrimer à l’Occident. ». Derrière l’attitude de Poutine, il y a une rupture avec le modèle européen et un grand pays qui se détourne de la zone civilisationnelle, culturelle et géographique auquel il appartient. En face, si l’OTAN et les États-Unis voient leur rôle conforté par ce conflit, l’Europe, elle, a bien du mal à se penser en puissance et à exister, alors que c’est elle qui doit cohabiter avec une Russie qui en fait un repoussoir civilisationnel.

Si la France, consciente de son déclin, rêve d’une Europe puissance dont elle serait l’inspiratrice, la perte de son influence en Afrique fait qu’elle n’impressionne plus vraiment quiconque et peut difficilement en être le moteur. Le problème est surtout que cette évolution n’intéresse pas le pays le plus puissant de l’Union, l’Allemagne. Celle-ci a clairement choisi le lien avec les États-Unis plutôt que l’investissement dans une souveraineté européenne qui sert plus les intérêts de la France (détentrice de l’arme nucléaire et d’un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU) que les siens. L’électrochoc de l’invasion de l’Ukraine, a également renforcé les attentes vis-à-vis de l’OTAN des pays de l’Est et des anciennes Républiques d’URSS. Celles-ci n’ont pas les mêmes aspirations pour Bruxelles « dont la tutelle peut leur rappeler parfois la limitation de leur souveraineté par Moscou. »

Pierre Ménat note que le nouvel ordre international en gestation met en scène l’affrontement entre l’Occident et une grande partie du reste du monde. La guerre d’Ukraine a montré cette partition. Si l’ensemble du monde occidental a condamné l’invasion de l’Ukraine, la Chine, l’Inde et de nombreux pays africains, sud-américains ou asiatiques ont apporté un soutien tacite à la Russie. « Au fond le principal atout du modèle occidental est son attractivité : peu de jeunes souhaitent s’expatrier en Russie, en Chine ou en Iran. » C’est en partant de ce constat que l’Europe aurait une carte à jouer en expliquant que la prospérité n’est pas qu’une question économique, mais dépend de l’esprit qui anime la société. Le développement européen s’appuie sur les valeurs d’une société politique qui fait vivre l’égalité des droits, qui mise sur la liberté des citoyens et qui croit en l’usage de la raison pour organiser la sphère publique. Un leadership européen est donc possible, mais l’Europe exploite-t-elle ses atouts ?

Atouts européens

Pierre Ménat est très convaincant quand il liste les atouts susceptibles de nourrir le leadership européen : sa prospérité et son marché lui donnent encore un poids économique non négligeable même si en déclin. L’euro est un outil qui peut être attractif pour des pays conscients que les échanges en dollars les mettent sous tutelle extraterritoriale des Etats-Unis et qui aimeraient s’en détacher. L’Europe pourrait se faire respecter sur le plan commercial et utiliser son statut de premier bailleur de fonds en matière d’aide publique au développement[1] en le gérant de manière plus politique. Mais cette façon de penser la puissance est étrangère à la conception très technocratique de l’Europe. Incapable de se penser comme autre chose qu’un espace normatif, l’Union reste un nain militaire et diplomatique. Or sans cette capacité-là, le discours sur la souveraineté européenne n’est qu’un leurre.

Sommes-nous vraiment entrés en économie de guerre ?

Autre point problématique soulevé par l’auteur, la capacité de l’Europe à s’adapter à un monde qui n’est pas un vaste supermarché mais où au contraire les matières premières, l’énergie, l’agriculture et les migrations humaines sont instrumentalisées comme moyens de pression dans le cadre de politiques de puissance. Face à cela, l’arme des sanctions est-elle efficace ?

L’auteur rappelle que, traditionnellement, « embargos et blocus étaient des étapes ultimes avant l’entrée en guerre ou encore l’un des volets de celle-ci (…) Mais si l’arme des sanctions aura inévitablement de lourds effets pour l’économie russe, dans un délai difficile à évaluer, ses contre-effets sont tout aussi négatifs pour les pays qui ont utilisé cette arme. »

L’exemple de l’énergie est parlant : c’est devenu un moyen de pression d’autant plus efficace que les politiques européennes, peuvent apparaitre plus obsessionnelles qu’attachées aux réalités. Ainsi « la logique des différents paquets énergie-climat est toujours la même : augmenter le coût du recours aux énergies carbonées au profit des renouvelables et donc le prix que paye le consommateur lorsqu’il achète de l’essence, du gaz et même de l’électricité. Déjà très impopulaire quand le prix de l’énergie reste raisonnable, ce raisonnement devient intenable en période d’inflation et quand arrive l’hiver. » C’est l’effet boomerang des sanctions. Le but était d’affaiblir la Russie, or en raison des divisions de l’UE et de la gestion habile par Moscou, la situation nous affecte en premier lieu. Ainsi alors que « pour les mois voire les années à venir, l’énergie peut et doit être considérée comme une ressource de guerre, il viendra en effet un moment où la pression exercée sur les ménages deviendra intolérable et provoquera d’importants mouvements sociaux ».  Mais ces réalités ne nourrissent pour l’instant aucun infléchissement majeur des politiques européennes.

L’avenir de l’Union européenne dans un environnement conflictuel

Les effets du Brexit (le départ de l’État le moins enclin à la coopération) et l’élection de Trump (arrivée à la présidence des Etats-Unis d’un homme disant clairement que l’Amérique avait vocation à se désengager de la défense européenne) auraient pu inciter l’Europe à s’intéresser aux questions de défense, mais celle-ci a continué à baisser sa garde. La part européenne dans les dépenses militaires mondiales était de 30% en 2001, elle s’établit en dessous de 15% en 2016. « Pendant que les nations du vieux continent escomptaient percevoir les dividendes de la paix, quatre grandes puissances, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde augmentaient fortement leur effort de guerre ». Cet aveuglement se retrouve sur la question des migrations comme sur le choix de l’élargissement permanent au détriment des approfondissements nécessaires.

« Les migrations internationales représentent l’un des volets d’une guerre hybride et sont une source de déstabilisation. L’Europe est particulièrement exposée à une telle menace puisqu’elle est celui des cinq continents qui accueille le plus d’immigrés. »[2] Non seulement l’Union européenne s’est révélé incapable de s’organiser efficacement face à ce problème mais elle est victime d’un chantage à l’afflux de migrants. La Turquie, qui retient sur son territoire une partie des migrants en échange d’une subvention de 6 milliards d’euros menace régulièrement de rouvrir ses frontières. La Biélorussie use également de la pression migratoire pour le compte de son allié russe. Son président a organisé la venue par avion de plusieurs milliers de personnes en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique pour les diriger vers les frontières polonaises, lituaniennes et estoniennes. Loukachenko a ainsi créé une crise interne à l’Europe et mis au grand jour ses divisions profondes. En effet, tandis que les États concernés ont construit des murs ou installé des barbelés pour protéger leurs frontières, les États européens de l’Ouest les rappelaient à l’ordre au nom de l’accueil dû aux réfugiés. « Il est désolant que la détresse humaine devienne un instrument au service d’objectifs malveillants, qu’ils émanent des auteurs de trafic ou des États, mais dans un contexte de guerre, il faut que le dispositif européen se resserre et s’affermisse. » On en est loin.

Mais d’autres éléments travaillent aussi à fragiliser l’Europe. Sa propension à l’élargissement n’est pas le moindre. Aujourd’hui huit pays sont candidats officiels à l’adhésion. Or, face au risque de guerre, un Etat ou une organisation doit se renforcer. Pierre Ménat fait remarquer que le grand élargissement de 2004-2007 est une source de difficultés pour l’Union qui peine à assurer la cohésion de ses Etats-membres.

Qui peut incarner la souveraineté européenne?

Une organisation ne peut être souveraine si elle n’a pas les moyens d’assurer sa propre protection. La souveraineté européenne est donc pour l’instant un mot qui ne se traduit pas dans la réalité. Une majorité de ses États membres préfère investir l’OTAN et cantonner la défense européenne à la gestion de crise et au développement de l’industrie de défense. La guerre en Ukraine parait leur donner raison puisque les Etats-Unis ont réinvesti la question de la sécurité européenne. Mais d’après notre diplomate, sur le fond la stratégie américaine n’a pas changé, elle reste tournée vers le Pacifique et veut renforcer sa puissance pour pouvoir se confronter avec la Chine. « Pour les Européens, la sécurité de leur continent est un impératif existentiel, celle-ci ne représente qu’un objectif dérivé pour les États-Unis. »

Autre point qui plaide en faveur d’une défense européenne : les intérêts de l’Europe et des Etats-Unis ne sont pas les mêmes. Les Européens, au-delà de la question de l’Ukraine, devront coopérer avec leur voisin russe, ils sont directement touchés par la politique de sanctions quand celle-ci n’atteint guère les Etats-Unis. Or l’Europe n’est pas dénuée d’atouts si elle veut peser militairement sur son propre continent : la France dispose d’un siège permanent au Conseil de Sécurité et détient l’arme nucléaire. Mis ensemble, les budgets militaires européens se montent à plus de 230 milliards d’euros. Somme quatre fois inférieure aux dépenses militaires américaines mais presque quatre fois supérieure au budget de la Russie. On le voit, l’édification d’une défense européenne est possible, mais est-elle pour autant un objectif réaliste tant qu’une majorité d’Etats membres préfère déléguer aux Américains leur propre sécurité ? Pour sortir de cette impasse, Pierre Ménat propose que les Etats conscients de la nécessité de renforcer leur sécurité sur leur propre continent s’organisent entre eux, créant un conseil de défense européen, mais admet qu’aucun d’entre eux n’en prend le chemin même si la France parle beaucoup de « souveraineté européenne ».

 « Le déclenchement de la guerre en Ukraine est révélateur d’un monde marqué par l’affrontement idéologique, économique et militaire, entre des puissances qui ne croient plus aux mérites de la détente mais au contraire sont résolus à recourir à tous les moyens pour faire prévaloir leurs intérêts. Dans ce monde dangereux deux blocs se reforment, davantage séparés par leurs valeurs que par leurs systèmes économiques. » Entre l’Occident qui met en avant ses principes démocratiques et une constellation russo-chinoise lasse de subir la domination américaine ou européenne, les relations se tendent. Si l’Europe veut compter dans les relations internationales, elle doit élaborer son propre projet et se définir comme une puissance d’équilibre. Pierre Ménat montre qu’il existe un chemin pour cela, mais force est de constater que celui-ci est largement ignoré par les Etats membres. Au risque que les périls s’accentuant, l’échelon national et l’OTAN paraissent les seuls garants de l’avenir.

« L’Union européenne et la guerre », de Pierre Ménatéditions Pepper et L’Harmattan, 2023, 146 pages.

[1] « En 2020, l’aide de l’Union et des États membres s’élevait à 66 milliards d’euros contre 30 milliards pour les États-Unis. Pour la France ce chiffre était en 2020 de 12,4 milliards d’euros, soit 0,55% du PNB (contre 0,2% pour les EU) »

[2] Le solde migratoire varie entre 500 000 et 1 million par an

Pierre Ménat analyse la guerre en Ukraine pour Lettres capitales

Interview. Pierre Ménat : «L’Union européenne et la guerre », un livre instructif et utile pour comprendre la situation actuelle et le rôle que peut jouer l’Union européenne dans la sécurité 

Après France cherche Europe désespérément et Dix questions sur l’Europe post-covidienne, Pierre Ménat, diplomate, ancien conseiller pour les affaires européennes auprès de Jacques Chirac, ex-ambassadeur de France en Roumanie, en Pologne et en Tunisie vient de publier L’Union européenne et la guerre. L’auteur analyse avec tout autant de maîtrise et de rigueur l’actualité européenne issu du conflit russo-ukrainien et tente de définir « la place pour l’Union européenne dans l’ordre international de 2023 ». Un livre instructif et utile pour comprendre la situation actuelle et le rôle que peut jouer l’Union européenne dans la sécurité » de notre continent.

Nous nous trouvons, comme vous l’affirmez dès l’Avant-propos de votre livre, devant « une situation nouvelle sur l’écosystème de l’Union européenne ». Quel est l’objet du livre que vous venez de publier et quel est le regard auquel il invite le lecteur ?

La guerre d’Ukraine née de l’invasion russe représente un électrochoc pour l’Europe et donc pour l’Union européenne. Cette « opération militaire spéciale » affecte profondément notre sécurité, notre économie, nos valeurs. Rien ne sera plus comme avant. L’Union a réagi en condamnant cette invasion, en adoptant des sanctions d’une ampleur inédite à l’encontre de la Fédération de Russie et en apportant une aide multiforme à l’Ukraine. Mais à plus long terme, ces événements conduisent à repenser les contours de l’action de l’Union, qu’il s’agisse de défense, d’élargissement ou de construction d’une souveraineté.

Devant ce bouleversement géopolitique, vous proposer deux lignes d’analyse. La première est celle « de décrire et d’analyser ce conflit » ce qui n’est pas dites-vous « l’objet principal de votre livre ». Quelles seraient les limites de cette démarche ?

Naturellement, je ne m’abstiens pas de revenir sur l’origine du conflit et sur son déroulement. Mais les limites de cette démarche sont doubles. D’abord, l’analyse des développements militaires est évolutive et leur description dans un livre est vite dépassée. Ensuite, certains auteurs sont plus qualifiés que moi pour décrire les opérations militaires sur le terrain.

La seconde est illustrée par l’affirmation qui suit de près la précédente et que vous formulez ainsi : « Notre propos est plutôt de nous interroger sur le rapport de l’Union européenne à la guerre en général, et à celle-ci en particulier. » Vous renforcez cette idée par un argument historique concernant la fondation même de l’Union européenne, celui de bannir le retour de la guerre sur notre continent. Qu’entendez-vous par cette volonté de lutter contre la guerre considérée comme « l’antithèse existentielle de la construction européenne » ?

J’entends par là qu’à l’origine de la construction européenne, il y avait la volonté d’éviter à tout prix le retour de la guerre sur notre continent. Tel était le sens de la démarche d’intégration des Pères fondateurs dans le domaine du charbon et de l’acier, puis du marché commun et enfin des politiques communes. Cette guerre que nous voulions bannir s’est encore éloignée après la chute du Mur de Berlin, malgré les conflits de l’ex-Yougoslavie, sujet sur lequel l’UE a d’ailleurs fait preuve d’une insuffisante présence. A présent la guerre nous est imposée par une puissance voisine que nous voulions considérer comme un partenaire. Le réveil est rude.

Je vous propose de choisir comme entrée en matière une question que vous posez, en la choisissant même comme titre d’un de vos chapitres, et qui, semblerait aujourd’hui caduque, compte tenu de l’évolution ultérieure des événements. Reposons-la et essayons de comprendre ô combien elle est utile et nécessaire pour comprendre l’histoire de ce conflit. « Est-ce que la guerre d’Ukraine était-elle inévitable ? » Que répondez-vous à cette question ?

J’essaye de remonter à l’origine de la guerre, c’est-à-dire aux événements de Maïdan en 2014. L’Union européenne était impliquée puisque la chute du président Ianoukovitch avait eu pour cause son refus en novembre 2013 de signer l’accord d’association UE-Ukraine. Il est possible qu’une concertation en amont des responsables de l’UE avec la Russie ait contribué à faciliter les choses. Ensuite, après le déclenchement du conflit du Donbass, le format Normandie a été créé mais l’implication de nos dirigeants n’a pas été suffisante pour obtenir le respect, tant par l’Ukraine que par les séparatistes pro-russes, des accords de Minsk. Toutefois, personne ne peut affirmer que la guerre d’Ukraine de 2022 était inévitable. Et s’il est légitime de se pencher sur les origines du conflit, personne ne doit oublier que le déclenchement de la guerre fut le fait de la Russie, qui en envahissant l’Ukraine a violé le droit international.

Dans ce contexte, quelle est la position de l’Union européenne ? Dans quelle mesure est-elle impliquée dans ce conflit et quelles sont ses missions ? Peut-on espérer une cohésion d’attitudes de la part des États membres ?

L’Union européenne a clairement pris partie et elle a eu raison. Je vous l’ai dit tout à l’heure, l’UE a condamné l’invasion russe, adopté un régime de sanctions d’une très grande ampleur. Elle a décidé de ne plus dépendre de la Russie pour son approvisionnement énergétique et a obtenu des résultats rapides à cet égard. L’UE a apporté une aide évaluée à plus de 50 milliards d’euros à l’Ukraine. Aide économique, accueil de réfugiés mais aussi, ce qui est plus nouveau, aide militaire via notamment la facilité européenne pour la paix. Pour le moment l’unité de l’UE a préservée mais deux nuances doivent être apportées. D’une part, cette unité recouvre une gamme étendue de positions, par exemple entre celles des Baltes et de la Pologne d’une part, de la Hongrie de l’autre. D’autre part, l’UE, tout en soutenant l’Ukraine, devrait davantage s’investir dans la recherche de solutions qui, le moment venu, seraient de nature à mettre fin au conflit, même si c’est très difficile.

Vous élargissez l’angle de votre analyse en posant une autre question, elle aussi d’une accrue actualité. Cela concerna la place de l’Union européenne dans l’ordre international de 2023. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

Oui, un nouvel ordre international s’ébauche en 2023. Des blocs se reforment avec d’un côté l’Occident « collectif » pour reprendre l’expression qu’utilise la Russie, de l’autre des régimes autoritaires (Russie, Chine, Iran, Corée du Nord, Syrie). Et un troisième groupe de pays qui comprend beaucoup de pays africains, le Brésil, l’inde et bien des pays d’Asie, qui sans s’aligner automatiquement sur la Russie, contestent l’ordre américain. Par ses valeurs démocratiques, l’Union européenne appartient naturellement au premier groupe. Mais elle doit conserver son identité et jouer un rôle original. Pour cela, elle doit mieux valoriser son statut de première zone de prospérité économique, faire ressortir sa contribution élevée au défi écologique, retrouver son rayonnement scientifique et intellectuel et enfin de doter d’instruments de puissance plus robustes. Je fais des propositions sur ces sujets.

On a parlé longuement de la politique des sanctions. Selon vous, est-ce que ces mesures sont-elles efficaces ?

Le problème des sanctions est qu’elles ne résultent pas d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Seuls 34 Etats sur les quelque 195 que compte la communauté internationale les ont adoptées. Ce seul chiffre souligne les possibilités de contournement. Bien sûr les sanctions ont eu une certaine efficacité en réduisant la capacité de la Russie à approvisionner ses capacités militaires. Mais l’économie russe ne s’est pas effondrée. La récession en Russie n’a été que de 2,3 % en 2022 et une timide croissance de 0,3 % est prévue en 2023. Moscou a réussi à diversifier son approvisionnement énergétique et s’est préparée depuis les sanctions de 2014 à développer sa production agricole.

En face de ses mesures, l’Europe est confrontée à la crise de l’énergie et du climat. Que peut ou doit faire l’Europe face à cette situation ?

L’Union européenne s’est trouvée dans une situation contradictoire. À juste titre, elle a poursuivi son ambitieux « green deal » qui comporte notamment l’objectif de réduction de 55% des émissions de carbone d’ici 2030. C’est pourquoi cette réforme est appelée « fit for 55 ». Une grande partie de ce paquet a été transformé en 2022-2023 en textes législatifs, notamment en ce qui concerne la réforme et l’extension du marché des quotas carbone. Mais naturellement ces réformes ont pour effet de renchérir le prix de l’énergie carbonée, déjà poussée vers le haut par l’abandon de la dépendance à l’égard des hydrocarbures russes. Deux mesures sont encore en chantier : la réforme du marché de l’électricité pour rendre le prix de celle-ci moins dépendante de celui du gaz ; et la revalorisation de la place de l’énergie nucléaire, qui se heurte à de nombreuses réticences.

Et devant la crise migratoire ?

Les mouvements migratoires sont l’un des volets d’une guerre hybride. On l’a vu en octobre 2021 avec la crise provoquée par la Biélorussie qui a organisé la venue de migrants et les a poussés aux frontières de l’UE. Dans ce domaine aussi l’Union doit renforcer ses politiques en réformant plus radicalement le régime de Dublin et en adoptant une attitude plus ferme en ce qui concerne l’acceptation par les pays tiers du retour de leurs ressortissants en situation irrégulière.

Vous dédiez de précieuses pages aux questions concernant la différence entre l’Europe de la défense et la défense européenne.  Le sujet intéresse au plus haut point, surtout lorsqu’il est lié à son rapport vis-à-vis de l’OTAN. Pouvez-vous nous expliquer l’ensemble des aspects liés à ces structures et aux rapports qui existent entre elles ?

Je vais essayer de résumer car le chapitre 6 de mon livre décrit le problème en détail. Vous avez raison, il faut être attentif à la terminologie. On désigne par Europe de la défense l’ensemble des actions menées depuis 1998 par l’Union pour disposer d’une capacité de gestion des crises en pays tiers à l’extérieur de l’Union. Ces efforts, selon le traité de Lisbonne prennent la forme de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Celle-ci comporte trois volets ; militaire, institutionnel et industriel. En 2016, après le Brexit et l’élection de Trump, cette politique a été renforcée notamment par le fonds européen de défense et la coopération structurée (PESCO). Après le déclenchement de la guerre en 2022, de nouvelles mesures ont été adoptées, notamment la boussole stratégique. Mais cette politique est limitée car elle doit respecter les missions dites de Petersberg décrites à l’article 43 du traité sur l’Union européenne : maintien ou rétablissement de la paix, action humanitaire, conseil et assistance militaire. Ces objectifs se distinguent de ce que serait une défense européenne à proprement parler, qui consisterait pour l’UE à assumer la défense collective du continent. Un article du traité le prévoit ; l’article 42 alinéa 7 du TUE contient une clause de solidarité collective en cas d’agression. Mais la guerre d’Ukraine a conduit dans les faits à renforcer le rôle de l’OTAN dans ce domaine. Pour autant, peut-on et doit-on travailler à l’édification d’une défense européenne, au sein de l’OTAN ou parallèlement à celle-ci. Je le pense, car l’Europe ne pourra pas éternellement compter sur les Etats-Unis. Evidemment, c ’est une œuvre de longue haleine mais vous trouverez dans mon livre des propositions qui s’inspirent de la démarche suivie lors de la création de l’euro, c’est-à-dire commencer avec un petit nombre de pays. Encore faut-il que ces derniers aient la volonté politique de parvenir à cette fameuse « autonomie stratégique ».

Vous décrivez en conclusion « un monde marqué par l’affrontement, idéologique, économique et militaire ». Quel sera, selon vous, l’avenir de notre Vieux Continent, en prenant un chemin à la fois optimiste et pessimiste ?

Le chemin optimiste consiste à considérer que notre continent et en son sein l’Union européenne ont un rôle à jouer et que l’UE peut y parvenir en valorisant ses atouts de puissance, sans naturellement renier son appartenance à la communauté des valeurs démocratiques. Une vision pessimiste tendrait à penser qu’au sein du bloc occidental, l’UE serait condamnée à s’aligner sur les Etats-Unis, qui demeurent aujourd’hui la première puissance mondiale. De toute manière, le chemin est long.

Propos recueillis par Dan Burcea

Pierre Ménat, L’Union européenne et la guerre, Edition L’Harmattan, février 2023, 146 pages.

Pierre Ménat interviewé par Paul-Marie Coûteaux (alors qu’ils ont des opinions très différentes)

Pierre Ménat interviewé par Paul-Marie Coûteaux

Il est sans doute trop rare que nous écoutions un des de ces hauts fonctionnaires qui suivent au jour le jour et quelquefois font la politique française. Le diplomate Pierre Ménat, qui fut ambassadeur de France en Roumanie, en Pologne, aux Pays-Bas, en Tunisie, mais aussi conseiller diplomatique de Jacques Chirac à la présidence de la République, a bien voulu relater pour TVL sa carrière mais aussi confier ses réflexions personnelles, d’ailleurs consignées dans plusieurs ouvrages. De la politique de la France en Europe, notamment vis à vis de la Russie et de l’OTAN, le diplomate décrit ici les raisons avec une lucidité et une honnêteté dont on lui sait gré, sans masquer ses nombreuses « occasions manquées ». Récit d’autant plus éclairant qu’il révèle une combinaison de lucidité et d’impuissance qui en dit long sur les immenses efforts qu’il faut accomplir pour espérer s’arracher au conformisme inscrit dans l’appartenance à l’OTAN et à l’UE, et restaurer un jour le jeu de la France.

Participez aux événements organisés par Balustrade en avril 2023

Participez aux événements organisés par Balustrade en avril 2023 et venez à la rencontre de nos auteurs en dédicace :
Entrée libre et gratuite – Contact presse, inscriptions et renseignements : guilaine_depis@yahoo.com

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Entrée libre et gratuite – Contact presse, inscriptions et renseignements : guilaine_depis@yahoo.com
Mercredi 19 avril à 18h30
Soirée de lancement du pop-roman de Gérald Wittock « 1m976 », en musique évidemment !
Puisque Gérald Wittock auteur-compositeur nous agrémentera la soirée littéraire de piano.
Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris, inscription par sms au 06 84 36 31 85 pour prévoir le cocktail offert à la fin
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Mercredi 26 avril à 18h30
Débat sur le Temps physique et métaphysique entre Thierry Paul Millemann, docteur ès sciences et économiste, démontrant dans son livre « Ondes et énergies cérébrales dans la physique quantique » pourquoi nous sommes tous immortels et Jean-Marc Bastière, écrivain et journaliste (groupe Le Monde, Figaro), auteur de « Les sept secrets du temps ».
Hôtel La Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris, inscription par sms au 06 84 36 31 85 pour prévoir le cocktail offert à la fin
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Ils dédicaceront leurs livres et rencontreront leurs lecteurs
Jeudi 27 avril dès 11h
Babette de Rozières signera « La face cachée de la politique en île de France » au stand 4 C 080 des éditions Orphie, Porte de Versailles et ce durant la Foire de Paris
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Jeudi 27 avril dès 18h
Pierre Ménat, ancien conseiller Europe de Jacques Chirac et d’Alain Juppé, ancien ambassadeur de France, signera « L’Union européenne et la guerre » à l’Espace L’Harmattan 21 bis rue des écoles 75 005 Paris
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Vendredi 28 avril dès 20h, soirée philo Doper son esprit critique
La philosophe Normalienne et agrégée Marylin Maeso a accepté de dialoguer sur le thème de l' »esprit critique » avec Emmanuel-Juste Duits, philosophe enseignant et cofondateur du site Wikidébats, qui souhaite nous apprendre à le doper dans son nouveau livre.
La salle ouvre à 19h, le débat commence à 20h (jusqu’à tard dans la nuit) et chacun doit payer sa consommation d’alcools et d’amuse-bouches. L’endroit est magique : La Caverne de Yo, 65 rue Saint-André des Arts 75 006 Paris et vous ravira ! (attention, il faut impérativement s’inscrire car le nombre de places est très limité et il y a un code secret qui sera envoyé en guise de validation d’inscription pour pouvoir accéder à la Caverne de Platon (ou d’Ali Baba…)…) Merci à Yolaine Vignaud d’accueillir la soirée