Le jarsjasejazz applaudit Laurent Dehors et son groupe de jazzopéra !

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Laurent Dehors ouvre le Studio de l’Ermitage

Publié le par Guillaume Lagrée

Laurent Dehors. 

Tous Dehors!

Une petite histoire de l’Opéra

Paris. Studio de l’Ermitage.

Mercredi 18 septembre 2019. 20h30

Laurent Dehors: composition, clarinettes, saxophones, cornemuse, guimbarde, voix

Jean-Marc Quillet: percussions, clavier, batterie, voix

Gabriel Gosse: guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions, clavier, batterie, voix

Michel Massot: tuba, trombone, voix

Matthew Bourne: piano, piano préparé, voix

Tineke Van Ingelgem: voix soprano

Concert diffusé en différé dans l’émission Jazz Club d’Yvan Amar sur France Musique. 

Laurent Dehors aime les chanteuses à forte présence scénique, de corps et d’esprit élevé. Après la Française Elise Caron et sa Chanson politique louée sur ce blog, la Belge Tineke Van Ingelgem, soprano d’opéra, qui s’encanaille joyeusement avec des Jazzmen. Le spectacle se nomme  » Une petite histoire de l’opéra. Opus 2 « . Cf vidéo sous cet article. 

Introduction par un solo de balafon. Laurent Dehors y ajoute une guimbarde, celle qui se conduit avec les lèvres et la langue. Le batteur martèle ses tambours. Trombone et piano entrent dans la danse. Joyeux vacarme coordonné. Le tuba remplace le trombone. La ligne de basse est plus marquée grâce à ce changement d’instrument. C’est un air baroque. Laurent Dehors s’empare d’une cornemuse, le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique selon le chanteur irlandais Van Morrison. Batterie et tuba nous donnent des points de repère alors que piano, balafon et cornemuse nous secouent en tous sens. C’était la Toccata de l’Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, premier opéra de l’histoire de la musique. Enfin, le premier dont la partition nous soit parvenue.

Tout se calme. Laurent Dehors passe à la clarinette basse. Jean-Marc Quillet passe au clavier. Tineke Van Ingelgem s’avance, parée de sagesse et de beauté, pour chanter un grand air d’opéra. Le batteur s’est tu. Guitare électrique. Mélange entre Jazz, musette et opéra. Gabriel Gosse quitte la guitare pour un clavier. A part le pianiste, chaque musicien est polyinstrumentiste dans ce groupe. C’est de l’opéra français. Le trombone ponctue ironiquement. J’en oublie le pianiste. Il s’en passe des choses sur cette scène, sapristi! A 5 + 1 chanteuse ils créent plus de musique que bien des grands orchestres.C’était  L’air de Micaëla dans la Carmen (1875) de Georges Bizet.

Toujours de Bizet, toujours tiré de Carmen, le  » choeur des gamins  » rebaptisé le  » choeur des enfants « . Il est un peu dérangé mais certains des musiciens aussi nous prévient gentiment Laurent Dehors. Concours de bruitages. C’est joyeux, festif, enfantin. Une ronde bien décalée. La chanteuse qui, visiblement s’amuse, se lance dans la sarabande. Laurent Dehors est au sax ténor pour cette chanson de marche joyeusement déstructurée.

Duo piano & clarinette. La clarinette sème la folie, le piano la sagesse. Un petit rythme continu sort d’une boite. Le tuba lance la fameuse Habanera de la Carmen de Georges Bizet et Tineke enchaîne avec le fameux air  » L’amour est enfant de Bohême. Il n’a jamais connu de loi  » ( ce qui fait de l’Amour un petit anarchiste tchèque selon Alphonse Allais: il est enfant de Bohême et il n’a jamais connu de loi). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le groupe met de la folie dans cet air connu censé parler d’amour fou. Là, c’est crédible. Chanté par Tineke Van Ingelgem, gloups! Compliments à la chanteuse pour son ouverture d’esprit. Comme scène et comme musique, cela la change de la Monnaie de Bruxelles où elle a déjà triomphé. La Habanera de Bizet vient de la musique espagnole donc de la musique arabe. Elle s’est transportée à Cuba (La Habana) puis dans le Jazz afro cubain. Antoine Hervé explique cela magnifiquement depuis son piano dans ses Leçons de Jazz maintes fois célébrées sur ce blog. 

Solo de tuba pour commencer. Duo percutant entre piano et batterie. La clarinette vient y ajouter son swing. Avec piano et baguette. Retour au sax ténor pour Laurent Dehors. Une sorte de mambo fracassé. Celui de Leonard Bernstein dans West Side Story (1957) ponctué joyeusement par un vibrant  » Mambo  » dit par la chanteuse. 

Un air sombre à la guitare repris par la clarinette basse. Trombone wah wah lent. Le temps s’étire, s’effiloche, se désagrège. Tineke chante en anglais un air funèbre. C’est l’air de la mort de  Didon dans  » Dido and Aeneas  » (1689) d’Henry Purcell .  «  When I am laid in earth « . Piano préparé. Bruitages en douceur. Guitare électrique, trombone, clarinette basse, piano accompagnent ce grand air chanté par Tineke Van Ingelgem avec lenteur, ampleur et majesté. Bref, comme il convient. Elle sait aussi se servir du microphone alors qu’il n’y en a pas sur une scène d’opéra. Belle montée en puissance du groupe. Un temps de silence admiratif avant les applaudissements. 

La chanteuse demande au public de prêter des objets pour préparer le piano. Intro en solo de piano préparé. Ca le fait sonner plus proche d’un clavecin. Tineke lance un air baroque italien. J’ignore de quoi jouent le batteur et le vibraphoniste avec leurs maillets mais c’est charmant.  » Sento in seno ch’in pioggia di lagrime » (1717) d’Antonio Vivaldi. Air composé pour un castrat, aujourd’hui chanté habituellement par un contre ténor, chanté ici par une soprano. Clarinette basse pour commencer. Un très bel air se crée, se déploie. les cordes de la guitare électrique remplacent celles des violons pour suggérer les gouttes de pluie. La voix de Tineke s’envole. Bravissimo!

 » Les oiseaux  » une composition de Laurent Dehors basée sur les chants d’oiseaux mêlée à un air d’opéra flamand de style wagnérien. Ne parlant pas un mot de flamand, je ne garantis rien quant à l’orthographe. Il s’agirait donc de  » Winternacht brouw  » d’August Debouw. Je compte sur les lectrices flamandes et les lecteurs néerlandais pour me corriger. En tout cas, l’air est consacré   » O tournesol « ,  » O Zohnebloom  » si j’ai bien compris la version flamande. Pour nous préparer psychologiquement à son interprétation, Tineke Van Ingelgem nous prévient que les chanteurs d’opéra sont comme des rock stars ( et réciproquement. Souvenons nous de Freddie Mercury si fier de chanter en duo avec Montserrat Caballe l’hymne des JO de Barcelone en 1992).

Tuba et batterie installent une rythmique funky alors que vibraphone, clarinette et piano sèment des graines de folie.  » O zohnebloom  » chante la Flamande Tineke Van Ingelgem. Ce n’est pas le genre de Flamande qui danse sans rien dire aux dimanches sonnantes. Elle mêle bel canto et scansion rap en même temps. C’est bombastic comme elle dit. Cette chanteuse, c’est une bombe comme vous l’avez compris, lectrices Baroques, lecteurs Hard Bop. 

Intro en piano solo. Un air classique connu que le groupe reprend en le déviant vers une fanfare Nouvelle Orléans. L’instrumentation le prouve; clarinette basse, trombone, banjo. Tineke chante en allemande cette fois. Un autre air d’opéra que je ne connais pas. 

RAPPEL

Le tube des tubes de l’opéra nous annonce Laurent Dehors qui ajoute que cela servait de musique de publicité pour du café lorsqu’il était petit. Il est né en  1964.  » La reine de la nuit  » de Mozart dans La flûte enchantée  ( Die Zauberflöte. 1791). Tineke Van Ingelgem fait toutes les vocalises qui conviennent à cet air immortel.  Ca devient du garage rock. Brutal et bref. 

Intense, surprenante, dérangeante, stimulante, telle est cette Petite histoire de l’Opéra. Opus 2, jouée par Laurent Dehors et ses complices. Alors que les conservatoires interdisent aux musiciens dits classiques d’improviser sur des partitions (seuls les organistes ont conservé ce privilège) remercions les d’avoir métissé les grands airs avec du Jazz, du Rock, de la Folk, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Remercions aussi les Dieux et les Muses d’avoir placé sur leur route la soprano Tineke Van Ingelgem. Superfunkycalifragisexy Lady!

Paperblog a assisté au concert de TOUS DEHORS et en rend compte

Une petite histoire de l’Opéra. Laurent Dehors ouvre le Studio de l’Ermitage

Publié le 22 septembre 2019 par Assurbanipal

Paris. Studio de l’Ermitage.

Mercredi 18 septembre 2019. 20h30

Laurent Dehors: composition, clarinettes, saxophones, cornemuse, guimbarde, voix

Jean-Marc Quillet: percussions, clavier, batterie, voix

Gabriel Gosse: guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions, clavier, batterie, voix

Michel Massot: tuba, trombone, voix

Matthew Bourne: piano, piano préparé, voix

Tineke Van Ingelgem: voix soprano

Concert diffusé en différé dans l’émission d’Yvan Amar sur France Musique.

Laurent Dehors aime les chanteuses à forte présence scénique, de corps et d’esprit élevé. Après la Française Elise Caron et sa Chanson politique louée sur ce blog, la Belge Tineke Van Ingelgem, soprano d’opéra, qui s’encanaille joyeusement avec des Jazzmen. Le spectacle se nomme  » Une petite histoire de l’opéra. Opus 2 « . Cf vidéo sous cet article.

Introduction par un solo de balafon. Laurent Dehors y ajoute une guimbarde, celle qui se conduit avec les lèvres et la langue. Le batteur martèle ses tambours. Trombone et piano entrent dans la danse. Joyeux vacarme coordonné. Le tuba remplace le trombone. La ligne de basse est plus marquée grâce à ce changement d’instrument. C’est un air baroque. Laurent Dehors s’empare d’une cornemuse, le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique selon le chanteur irlandais Van Morrison. Batterie et tuba nous donnent des points de repère alors que piano, balafon et cornemuse nous secouent en tous sens. C’était la Toccata de l’ Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, premier opéra de l’histoire de la musique. Enfin, le premier dont la partition nous soit parvenue.

Tout se calme. Laurent Dehors passe à la clarinette basse. Jean-Marc Quillet passe au clavier. Tineke Van Ingelgem s’avance, parée de sagesse et de beauté, pour chanter un grand air d’opéra. Le batteur s’est tu. Guitare électrique. Mélange entre Jazz, musette et opéra. Gabriel Gosse quitte la guitare pour un clavier. A part le pianiste, chaque musicien est polyinstrumentiste dans ce groupe. C’est de l’opéra français. Le trombone ponctue ironiquement. J’en oublie le pianiste. Il s’en passe des choses sur cette scène, sapristi! A 5 + 1 chanteuse ils créent plus de musique que bien des grands orchestres.C’était L’air de Micaëla dans la (1875) de Georges Bizet.

Toujours de Bizet, toujours tiré de Carmen, le  » choeur des gamins  » rebaptisé le  » choeur des enfants « . Il est un peu dérangé mais certains des musiciens aussi nous prévient gentiment Laurent Dehors. Concours de bruitages. C’est joyeux, festif, enfantin. Une ronde bien décalée. La chanteuse qui, visiblement s’amuse, se lance dans la sarabande. Laurent Dehors est au sax ténor pour cette chanson de marche joyeusement déstructurée.

Duo piano & clarinette. La clarinette sème la folie, le piano la sagesse. Un petit rythme continu sort d’une boite. Le tuba lance la fameuse Habanera de la Carmen de Georges Bizet et Tineke enchaîne avec le fameux air  » L’amour est enfant de Bohême. Il n’a jamais connu de loi  » ( ce qui fait de l’Amour un petit anarchiste tchèque selon Alphonse Allais: il est enfant de Bohême et il n’a jamais connu de loi). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le groupe met de la folie dans cet air connu censé parler d’amour fou. Là, c’est crédible. Chanté par Tineke Van Ingelgem, gloups! Compliments à la chanteuse pour son ouverture d’esprit. Comme scène et comme musique, cela la change de la Monnaie de Bruxelles où elle a déjà triomphé. La Habanera de Bizet vient de la musique espagnole donc de la musique arabe. Elle s’est transportée à Cuba (La Habana) puis dans le Jazz afro cubain. Antoine Hervé explique cela magnifiquement depuis son piano dans ses Leçons de Jazz maintes fois célébrées sur ce blog.

Solo de tuba pour commencer. Duo percutant entre piano et batterie. La clarinette vient y ajouter son swing. Avec piano et baguette. Retour au sax ténor pour Laurent Dehors. Une sorte de mambo fracassé. Celui de Leonard Bernstein dans West Side Story (1957) ponctué joyeusement par un vibrant  » Mambo  » dit par la chanteuse.

Un air sombre à la guitare repris par la clarinette basse. Trombone wah wah lent. Le temps s’étire, s’effiloche, se désagrège. Tineke chante en anglais un air funèbre. C’est l’air de la mort de Didon dans  » Dido and Aeneas  » (1689) d’Henry Purcell . «  When I am laid in earth « . Piano préparé. Bruitages en douceur. Guitare électrique, trombone, clarinette basse, piano accompagnent ce grand air chanté par Tineke Van Ingelgem avec lenteur, ampleur et majesté. Bref, comme il convient. Elle sait aussi se servir du microphone alors qu’il n’y en a pas sur une scène d’opéra. Belle montée en puissance du groupe. Un temps de silence admiratif avant les applaudissements.

La chanteuse demande au public de prêter des objets pour préparer le piano. Intro en solo de piano préparé. Ca le fait sonner plus proche d’un clavecin. Tineke lance un air baroque italien. J’ignore de quoi jouent le batteur et le vibraphoniste avec leurs maillets mais c’est charmant.  » Sento in seno ch’in pioggia di lagrime » (1717) d’Antonio Vivaldi. Air composé pour un castrat, aujourd’hui chanté habituellement par un contre ténor, chanté ici par une soprano. Clarinette basse pour commencer. Un très bel air se crée, se déploie. les cordes de la guitare électrique remplacent celles des violons pour suggérer les gouttes de pluie. La voix de Tineke s’envole. Bravissimo!

 » Les oiseaux  » une composition de Laurent Dehors basée sur les chants d’oiseaux mêlée à un air d’opéra flamand de style wagnérien. Ne parlant pas un mot de flamand, je ne garantis rien quant à l’orthographe. Il s’agirait donc de  » Winternacht brouw  » d’August Debouw. Je compte sur les lectrices flamandes et les lecteurs néerlandais pour me corriger. En tout cas, l’air est consacré  » O tournesol « ,  » O Zohnebloom  » si j’ai bien compris la version flamande. Pour nous préparer psychologiquement à son interprétation, Tineke Van Ingelgem nous prévient que les chanteurs d’opéra sont comme des rock stars ( et réciproquement. Souvenons nous de Freddie Mercury si fier de chanter en duo avec Montserrat Caballe l’hymne des JO de Barcelone en 1992).

Tuba et batterie installent une rythmique funky alors que vibraphone, clarinette et piano sèment des graines de folie.  » O zohnebloom  » chante la Flamande Tineke Van Ingelgem. Ce n’est pas le genre de Flamande qui danse sans rien dire aux dimanches sonnantes. Elle mêle bel canto et scansion rap en même temps. C’est bombastic comme elle dit. Cette chanteuse, c’est une bombe comme vous l’avez compris, lectrices Baroques, lecteurs Hard Bop.

Intro en piano solo. Un air classique connu que le groupe reprend en le déviant vers une fanfare Nouvelle Orléans. L’instrumentation le prouve; clarinette basse, trombone, banjo. Tineke chante en allemande cette fois. Un autre air d’opéra que je ne connais pas.

RAPPEL

Le tube des tubes de l’opéra nous annonce Laurent Dehors qui ajoute que cela servait de musique de publicité pour du café lorsqu’il était petit. Il est né en 1964.  » L a reine de la nuit » de Mozart dans La flûte enchantée ( Die Zauberflöte. 1791). Tineke Van Ingelgem fait toutes les vocalises qui conviennent à cet air immortel. Ca devient du garage rock. Brutal et bref.

Intense, surprenante, dérangeante, stimulante, telle est cette Petite histoire de l’Opéra. Opus 2, jouée par Laurent Dehors et ses complices. Alors que les conservatoires interdisent aux musiciens dits classiques d’improviser sur des partitions (seuls les organistes ont conservé ce privilège) remercions les d’avoir métissé les grands airs avec du Jazz, du Rock, de la Folk, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Remercions aussi les Dieux et les Muses d’avoir placé sur leur route la soprano Tineke Van Ingelgem. Superfunkycalifragisexy Lady!

« Laurent Dehors ouvre le Studio de l’Ermitage » sur Paperblog par Assurbanipal

Une petite histoire de l’Opéra. Laurent Dehors ouvre le Studio de l’Ermitage

Publié le 22 septembre 2019 par Assurbanipal

Paris. Studio de l’Ermitage. https://www.paperblog.fr/8983871/une-petite-histoire-de-l-opera-laurent-dehors-ouvre-le-studio-de-l-ermitage/

Mercredi 18 septembre 2019. 20h30

Laurent Dehors: composition, clarinettes, saxophones, cornemuse, guimbarde, voix

Jean-Marc Quillet: percussions, clavier, batterie, voix

Gabriel Gosse: guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions, clavier, batterie, voix

Michel Massot: tuba, trombone, voix

Matthew Bourne: piano, piano préparé, voix

Tineke Van Ingelgem: voix soprano

Concert diffusé en différé dans l’émission d’Yvan Amar sur France Musique.

Laurent Dehors aime les chanteuses à forte présence scénique, de corps et d’esprit élevé. Après la Française Elise Caron et sa Chanson politique louée sur ce blog, la Belge Tineke Van Ingelgem, soprano d’opéra, qui s’encanaille joyeusement avec des Jazzmen. Le spectacle se nomme  » Une petite histoire de l’opéra. Opus 2 « . Cf vidéo sous cet article.

Introduction par un solo de balafon. Laurent Dehors y ajoute une guimbarde, celle qui se conduit avec les lèvres et la langue. Le batteur martèle ses tambours. Trombone et piano entrent dans la danse. Joyeux vacarme coordonné. Le tuba remplace le trombone. La ligne de basse est plus marquée grâce à ce changement d’instrument. C’est un air baroque. Laurent Dehors s’empare d’une cornemuse, le seul instrument capable de faire peur à la guitare électrique selon le chanteur irlandais Van Morrison. Batterie et tuba nous donnent des points de repère alors que piano, balafon et cornemuse nous secouent en tous sens. C’était la Toccata de l’ Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi, premier opéra de l’histoire de la musique. Enfin, le premier dont la partition nous soit parvenue.

Tout se calme. Laurent Dehors passe à la clarinette basse. Jean-Marc Quillet passe au clavier. Tineke Van Ingelgem s’avance, parée de sagesse et de beauté, pour chanter un grand air d’opéra. Le batteur s’est tu. Guitare électrique. Mélange entre Jazz, musette et opéra. Gabriel Gosse quitte la guitare pour un clavier. A part le pianiste, chaque musicien est polyinstrumentiste dans ce groupe. C’est de l’opéra français. Le trombone ponctue ironiquement. J’en oublie le pianiste. Il s’en passe des choses sur cette scène, sapristi! A 5 + 1 chanteuse ils créent plus de musique que bien des grands orchestres.C’était L’air de Micaëla dans la (1875) de Georges Bizet.

Toujours de Bizet, toujours tiré de Carmen, le  » choeur des gamins  » rebaptisé le  » choeur des enfants « . Il est un peu dérangé mais certains des musiciens aussi nous prévient gentiment Laurent Dehors. Concours de bruitages. C’est joyeux, festif, enfantin. Une ronde bien décalée. La chanteuse qui, visiblement s’amuse, se lance dans la sarabande. Laurent Dehors est au sax ténor pour cette chanson de marche joyeusement déstructurée.

Duo piano & clarinette. La clarinette sème la folie, le piano la sagesse. Un petit rythme continu sort d’une boite. Le tuba lance la fameuse Habanera de la Carmen de Georges Bizet et Tineke enchaîne avec le fameux air  » L’amour est enfant de Bohême. Il n’a jamais connu de loi  » ( ce qui fait de l’Amour un petit anarchiste tchèque selon Alphonse Allais: il est enfant de Bohême et il n’a jamais connu de loi). Cf extrait audio au dessus de cet article.

Le groupe met de la folie dans cet air connu censé parler d’amour fou. Là, c’est crédible. Chanté par Tineke Van Ingelgem, gloups! Compliments à la chanteuse pour son ouverture d’esprit. Comme scène et comme musique, cela la change de la Monnaie de Bruxelles où elle a déjà triomphé. La Habanera de Bizet vient de la musique espagnole donc de la musique arabe. Elle s’est transportée à Cuba (La Habana) puis dans le Jazz afro cubain. Antoine Hervé explique cela magnifiquement depuis son piano dans ses Leçons de Jazz maintes fois célébrées sur ce blog.

Solo de tuba pour commencer. Duo percutant entre piano et batterie. La clarinette vient y ajouter son swing. Avec piano et baguette. Retour au sax ténor pour Laurent Dehors. Une sorte de mambo fracassé. Celui de Leonard Bernstein dans West Side Story (1957) ponctué joyeusement par un vibrant  » Mambo  » dit par la chanteuse.

Un air sombre à la guitare repris par la clarinette basse. Trombone wah wah lent. Le temps s’étire, s’effiloche, se désagrège. Tineke chante en anglais un air funèbre. C’est l’air de la mort de Didon dans  » Dido and Aeneas  » (1689) d’Henry Purcell . «  When I am laid in earth « . Piano préparé. Bruitages en douceur. Guitare électrique, trombone, clarinette basse, piano accompagnent ce grand air chanté par Tineke Van Ingelgem avec lenteur, ampleur et majesté. Bref, comme il convient. Elle sait aussi se servir du microphone alors qu’il n’y en a pas sur une scène d’opéra. Belle montée en puissance du groupe. Un temps de silence admiratif avant les applaudissements.

La chanteuse demande au public de prêter des objets pour préparer le piano. Intro en solo de piano préparé. Ca le fait sonner plus proche d’un clavecin. Tineke lance un air baroque italien. J’ignore de quoi jouent le batteur et le vibraphoniste avec leurs maillets mais c’est charmant.  » Sento in seno ch’in pioggia di lagrime » (1717) d’Antonio Vivaldi. Air composé pour un castrat, aujourd’hui chanté habituellement par un contre ténor, chanté ici par une soprano. Clarinette basse pour commencer. Un très bel air se crée, se déploie. les cordes de la guitare électrique remplacent celles des violons pour suggérer les gouttes de pluie. La voix de Tineke s’envole. Bravissimo!

 » Les oiseaux  » une composition de Laurent Dehors basée sur les chants d’oiseaux mêlée à un air d’opéra flamand de style wagnérien. Ne parlant pas un mot de flamand, je ne garantis rien quant à l’orthographe. Il s’agirait donc de  » Winternacht brouw  » d’August Debouw. Je compte sur les lectrices flamandes et les lecteurs néerlandais pour me corriger. En tout cas, l’air est consacré  » O tournesol « ,  » O Zohnebloom  » si j’ai bien compris la version flamande. Pour nous préparer psychologiquement à son interprétation, Tineke Van Ingelgem nous prévient que les chanteurs d’opéra sont comme des rock stars ( et réciproquement. Souvenons nous de Freddie Mercury si fier de chanter en duo avec Montserrat Caballe l’hymne des JO de Barcelone en 1992).

Tuba et batterie installent une rythmique funky alors que vibraphone, clarinette et piano sèment des graines de folie.  » O zohnebloom  » chante la Flamande Tineke Van Ingelgem. Ce n’est pas le genre de Flamande qui danse sans rien dire aux dimanches sonnantes. Elle mêle bel canto et scansion rap en même temps. C’est bombastic comme elle dit. Cette chanteuse, c’est une bombe comme vous l’avez compris, lectrices Baroques, lecteurs Hard Bop.

Intro en piano solo. Un air classique connu que le groupe reprend en le déviant vers une fanfare Nouvelle Orléans. L’instrumentation le prouve; clarinette basse, trombone, banjo. Tineke chante en allemande cette fois. Un autre air d’opéra que je ne connais pas.

RAPPEL

Le tube des tubes de l’opéra nous annonce Laurent Dehors qui ajoute que cela servait de musique de publicité pour du café lorsqu’il était petit. Il est né en 1964.  » L a reine de la nuit » de Mozart dans La flûte enchantée ( Die Zauberflöte. 1791). Tineke Van Ingelgem fait toutes les vocalises qui conviennent à cet air immortel. Ca devient du garage rock. Brutal et bref.

Intense, surprenante, dérangeante, stimulante, telle est cette Petite histoire de l’Opéra. Opus 2, jouée par Laurent Dehors et ses complices. Alors que les conservatoires interdisent aux musiciens dits classiques d’improviser sur des partitions (seuls les organistes ont conservé ce privilège) remercions les d’avoir métissé les grands airs avec du Jazz, du Rock, de la Folk, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Remercions aussi les Dieux et les Muses d’avoir placé sur leur route la soprano Tineke Van Ingelgem. Superfunkycalifragisexy Lady!

« Une image renversante de l’opéra trop sérieux »

Une petite histoire de l’opéra…

Ils sont six dans une bande de Normands. Ils revivifient la « grande » musique sous couvert du jazz. Ils usent de nombreux instruments incongrus tels qu’accordéon, balafon, banjo, batterie, boite à rythme, clarinette, cornemuse, cymbalum, glockenspiel, guimbarde, guitare, marimba, piano et piano « séparé », saxophone, soubassophone, trombone, tuba, vibraphone – sans parler de la Voix. Elle est celle de Tineke Van Ingelhem, soprano.

Leur projet ? Composer des morceaux inspirés de morceaux d’opéras : la toccata de l’Orfeo de Monteverdi, la Habanera de Bizet, Tristan de Wagner. Ils sont drôles, inventifs, joyeux. L’opéra se réinvente comme aux beaux jours du XIXe siècle où il était fredonné dans les rues.

Laurent Dehors est le directeur artistique et explore dans cet opus 2 ce qu’il avait débuté dans l’opus 1. Une histoire et ses cassures, une composition et un décalage. Une image renversante de l’opéra trop sérieux.

« Tous dehors » est le nom du groupe et la région Normandie le soutient, tout comme le Ministère. On se demande ce que deviendrait « l’Art » sans l’Etat en France…

L’album est sorti hier 20 septembre, après un concert de lancement le 18. A Paris.

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Tous Dehors, Une petite histoire de l’opéra opus 2, 2019, €13.99

Tous Dehors, Une petite histoire de l’opéra opus 1, 2011, (indisponible pour le moment)

Yvan Amar présente le concert de « Tous Dehors » enregistré le 18/09 à son Jazz Club sur France Musique

Samedi 21 septembre 2019
Pour réécouter l’émission, vous diriger ici et cliquer sur la flèche rouge en haut à gauche

Laurent Dehors au Studio de l’Ermitage.

France Musique a enregistré les concert de « TOUS DEHORS » le 18 septembre 2019

Laurent Dehors au Studio de l’Ermitage.

Tous Dehors, une petit histoire de l’opéra, opus 2 au Studio de l’Ermitage à Paris.

Laurent Dehors au Studio de l'Ermitage.
Tous Dehors au Studio de l’Ermitage à Paris le 18 septembre 2019, © Philippe Marchin

Concert enregistré le 18 septembre 2019 au Studio de l’Ermitage à Paris.

Tous Dehors, une petit histoire de l’opéra, opus 2

Laurent Dehors (direction artistique, saxophones, clarinettes, cornemuse, guimbarde, voix)
Tineke Van Ingelgem (soprano)
Matthew Bourne (piano, piano préparé, voix)
Gabriel Gosse (guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions clavier, batterie, voix)
Michel Massot (tuba, trombone, voix)
Jean-Marc Quillet (percussions clavier, batterie, voix) 

L’équipe de l’émission :

À Réécouter

Tous Dehors

 

« les cinq poly-instrumentistes se prêtent au jeu et repoussent les limites de l’opéra ! » dans Sortir à Paris

https://www.sortiraparis.com/scenes/concert-musique/articles/198224-une-petite-histoire-de-l-opera-au-studio-de-l-ermitage

L’association Tous Dehors vous invite à découvrir l’opéra sous un jour nouveau au Studio de l’Ermitage, le mercredi 18 septembre 2019. A la tête de ce sextet composé d’artistes éclectiques, Laurent Dehors qui poursuit son exploration du répertoire lyrique, baigné de jazz

Respectueux mais audacieux, exigeant mais joyeux et poétique, il repousse les frontières esthétiques pour insuffler un vent frais et décoiffant aux pièces incontournables de l’Opéra ainsi qu’à des airs moins connus et même une pièce originale.

Membres du groupe, la soprano Tineke Van Ingelgemet et les cinq poly-instrumentistes se prêtent au jeu et repoussent les limites de l’opéra, de Bizet à Purcell en passant par Mozart, Verdi, Rameau; et même une version slam d’un opéra flamand ! 

Un concert décalé et fantaisiste qui réinvente avec finesse le genre opératique avec de nombreux instruments : glockenspiel, balafon, vibraphone, marimba, batterie, trombone, tuba, soubassophone, saxophones, clarinettes, guimbarde, cornemuse, banjo, guitare, piano… Préparez-vous à en prendre plein les oreilles ! 

Après un opus 1 remarqué, Tous Dehors s’apprête à sortir l’opus 2 de leur ‘Petite Histoire de l’Opéra’. N’hésitez pas à les découvrir en concert avant la sortie de l’album ! 

En savoir plus sur https://www.sortiraparis.com/scenes/concert-musique/articles/198224-une-petite-histoire-de-l-opera-au-studio-de-l-ermitage#8OYWIzgDEHw7ZV5p.99

« Le résultat, à l’image de l’ensemble, est charmant et insondable, surprenant et délicieux »

L’opéra ne fait pas partie des genres dont on parle beaucoup ici et ce n’est pas quelque chose qu’on a entrepris de changer. Si on évoque ce volume 2 d’une Petite histoire de l’Opéra, qu’on doit au musicien jazz Laurent Dehors, c’est parce que c’est un formidable instrument pédagogique en même temps qu’un petit joyau d’intelligence. Dehors est connu pour ses relectures audacieuses de pièces classiques. Ses versions de Stravinsky(l’histoire du Soldat) ou de Carmen (Què tal Carmen ?) sont des monuments du genre où le musicien rouennais s’amuse à reprendre les classiques en en détournant les motifs principaux (changer les instruments, les tempos, etc) tout en restant fidèle à leur langage musical d’origine. Clarinettiste de formation, faisant l’appoint de luxe chez Michel Portal ou Jean-Marie Machado, Dehors est aussi un enseignant dont la lecture des chefs d’œuvre du passé semble être l’un des moteurs. Le premier opus de cette mini histoire de l’opéra (c’était il y a quasiment dix ans) était déjà un prodige, celui-ci est tout aussi impressionnant et l’occasion de croiser des thèmes aussi célébrés et prestigieux que le Chœur des Enfants de Bizet, le Tristan de Wagner et Une Furtiva Lagrima de Donizetti. L’originalité du projet ne tient cependant pas qu’à ses reprises contemporaines (entre jazz, world et musique classique) de standards, puisque le disque embarque également quelques ponts créés pour l’occasion et se conclut par une pièce originale, signée par l’auteur, Les Oiseaux  assez formidable.

On entre dans ce CD par la Toccata de l’Orfeo de Monteverdi, soit un peu plus de quatre minutes (instrumentales) de pur bonheur dominées par une guimbarde de science-fiction et des cuivres endiablés. Il faut bien sûr revenir à l’original pour mesurer le travail incroyable que fait subir Dehors à la partition de Monteverdi. La cornemuse qui intervient à mi-chemin apporte une énergie insensée et projette le morceau dans une sarabande hypnotique qui fait tourner la tête et nous transforme en derviches tourneurs. Le tour de force est enchaîné par un plus sobre Air de Micaëla(Bizet) chanté remarquablement par la soprano Tineke Van Ingelgem, laquelle va nous accompagner tout au long de la sélection. Le traitement est plus conventionnel mais il y a une légèreté et un naturel dans la lecture de Dehors qui font tomber les barrières de genre traditionnellement associées à l’opéra. Le renfort des cuivres, essentiels dans le travail du musicien, y est pour beaucoup. Tout y passe des tubas, balafon et glockenspiel, saxos et clarinettes, ce qui confère aux morceaux un caractère profane, voire comiquement contestataire, qu’on n’avait pas forcément perçu dans les versions originales.

Le chœur des enfants de Bizet retrouve toute son impertinence enfantine tandis que l’Habanera de Carmen (« l’amour est un oiseau rebelle etc »), pourtant usé jusqu’au trognon, est lui donné dans une version relativement dépouillée, joueuse et pop qui lui restitue toute sa force, sans volonté d’en rajouter. Dehors ne prend pas systématiquement le parti pris de détourner les œuvres ou de les jouer à contre-courant. Il alterne les partitions allégées et les réaménagements ou les glissements de genre, ce qui est évidemment bien vu pour « donner à voir » les œuvres différemment. Il ne s’agit pas de vandaliser ou de profaner pour le plaisir mais bien d’éclairer et de laisser apparaître dans des titres que chacun connaît des recoins ou des possibilités qui étaient en sommeil ou dans l’ombre. Le Mambo de Bernstein est à cet égard un bonheur dansant et aérien qui met en exergue la malice du compositeur new-yorkais. C’est exactement ça !, s’écrie-t-on alors, comme si grâce à Dehors Bernstein était enfin libéré de sa gangue de sérieux et de solennité. Mambo est ici notre morceau préféré. On ne prendra pas les titres un par un pour en dire du bien mais le Tristan de Wagner subit un traitement de cheval particulièrement radical qui s’inspire de la musique de film des années 30 puis du minimalisme expérimental, tout en conservant une forme de puissance romantique (affaissée) assez extraordinaire. L’Air de Didon de Purcell (qui nous a toujours ennuyé) est splendide et sec comme les larmes d’une femme, ce qui ne manquera pas de faire se retourner Klaus Nomi dans sa tombe.  On recommandera le magnifique Una Furtiva Lagrima (Donizetti), l’une des séquences/chansons les plus poignantes et touchantes du disque (et probablement de notre année musicale) mais plus encore ce final néo-réaliste, Les Oiseaux, qui fait penser autant à du Brecht tant il sonne populaire et capricieux qu’à une bande son de Michel Legrand. « Le résultat, à l’image de l’ensemble, est charmant et insondable, surprenant et délicieux.

Pas besoin donc d’aimer (vraiment) l’opéra pour écouter ce disque : la curiosité et l’amour de la musique suffisent. C’est jazz et c’est pop, n’importe quoi et un peu tout à la fois, tout en restant d’un professionnalisme et d’une justesse technique à toute épreuve. Cet opus 2 ravira les esprits éclairés de notre temps mais aussi les barbares, les satyres et les sybarites.

« Laurent Dehors, maître d’oeuvre de ces moments de musique jazzopéra qu’il faut entendre comme autant de mouvements d’une suite originale »

Il y a, au moins, deux bonnes raisons d’écouter ce disque, de l’entendre plutôt .
La première étant de s’amuser à reconnaître les airs souvent célèbres qui s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. La toccatta, courte, du début, introduisant celle de l’Orféo de Monterverdi suggère bien l’idée originelle de la toccata comme élément d’improvisation. Puis c’est l’air de Micaëla de la Carmen de Bizet comme chanté dans un cabaret, suivi du Choeur des Enfants aux allures de comptine. Dans la Habanera, toujours d’après Carmen, la clarinette, dans une belle introduction, dialogue avec le piano qui se fait délicat avant que la chanteuse intervienne sur un rythme latino ponctué par une guitare  et un contrechant parlé en un « Prends garde à toi » ironique proféré sur tous les tons possibles dans un français britannique irrésistible par le pianiste. Puis c’est le Mambo de West Side Story, et la délirante pochade sur le Tristan de Wagner avant que , mystérieusement, celui-ci reprenne ses droits. Dans Didon de Purcell, la soprano qui éclaire le disque de sa voix superbe nous fait entendre un chant poignant comme une pièce de luth.
La pièce, très réussie, et signée Mathew Bourne précède un Vivaldi décoiffant et le suave « Una Furtiva lagrima » de Donizetti,  pour terminer sur « Les Oiseaux » de Laurent Dehors, maître d’oeuvre de ces moments de musique jazzopéra qu’il faut entendre comme autant de mouvements d’une suite originale.
C’est, je crois, la deuxième bonne raison d’acquérir ce beau disque, en plusieurs exemplaires afin de partager le bonheur de l’écoute .
Gérard LELONG

FIP admire « Une revisite décoiffante des œuvres séculaires par l’Ensemble Tous Dehors »

https://www.fip.fr/jazz/une-revisite-magistrale-des-oeuvres-seculaires-par-l-ensemble-tous-dehors-16804

Une revisite décoiffante des oeuvres séculaires par l’Ensemble Tous Dehors

Publié lepar Catherine Carette
Tous Dehors - Photo de Christophe Charpenel
Tous Dehors – Photo de Christophe Charpenel

Laurent Dehors dévoile « Habanera » un extrait de son réjouissant projet « Une petite histoire de l’opéra, opus 2 ».

Une petite histoire d’opéra, opus 2 fait suite à la première exploration de l’opéra de l’époque baroque au XXème siècle, menée par le clarinettiste et saxophoniste Laurent Dehors. Voix, saxophones, glockenspiel, guitare électrique, banjo, trombone, tuba, piano et piano préparé, clarinettes percussions, guimbarde, cornemuse, batterie, accordéon et autres objets sonores non identifiés habitent avec grâce et audace les musiques de Monteverdi, Purcell, Bizet, Rameau, Bernstein, Donizetti … Le tout sublimé par la remarquable soprano flamande Tineke Van Ingelgem, comme en témoigne cette version de La Habanera de Georges Bizet, à découvrir en avant-première : 

Il y a du génie et un joyeux penchant pour la dérision dans le deuxième volet de cette petite histoire de l’opéra, créé le 13 mars 2018 à l’Opéra de Rouen Normandie. Disons que l’oeuvre est à l’image de l’énergumène, tout à la fois très sérieux dans l’ouvrage et totalement décomplexé, qui a fait des débuts remarqués en 1988 dans l’Orchestre National de Jazz d’Antoine Hervé. Sideman très demandé, Laurent Dehors joue aussi aux côtés d’Andy Emler, Stéphan Oliva, François Raulin, Henri Texier, Michel Portal, Louis Sclavis, Minu Cinelu, Yves Robert, Martial Solal, Daniel Humair… 

Dans ce nouvel album sans étiquette, la soif de perfection de Laurent Dehors, son respect pour les grandes œuvres, son inventivité et son impertinence innée se rejoignent pour décloisonner les genres.Son travail d’orfèvre se nourrit tout à la fois d’opéra, de jazz, d’électro, de musiques contemporaines ou improvisées.  

Je cherche à vider, ou du moins ouvrir le tiroir dans lequel on nous a bien rangé, pour amener les gens qui ne connaissent pas l’opéra, à venir à sa rencontre.Je passe de morceaux très chambristes à des choses très rock’n roll, plus orchestrales, plus fougueuses et énergiques.

On aime le riche travail sur les timbres, l’imagination foisonnante et le grain de folie de cette petite histoire de l’opéra opus 2. L’engagement de l’équipe est total. Matthew Bourne (piano, piano préparé, voix), Gabriel Gosse (guitare électrique 7 cordes, banjo, percussions clavier, batterie, voix), Michel Massot (tuba, trombone, voix), Jean-Marc Quillet ( percussions clavier, batterie, voix). « Ils sont extraordinaires et ils ont une palette incroyable sous les doigts« , précise Laurent Dehors. 

Quant à la charismatique Tineke Van Ingelgem, c’est le directeur de l’opéra de Rouen qui avait suggéré son nom parmi d’autres. « J’ai tout de suite été conquis par la voix de Tineke« , nous dit Laurent Dehors. Et lorsqu’il l’appelle, après lui avoir envoyé le premier opus pour qu’elle se fasse une idée de sa demande, elle lui dit : « C’est un peu bizarre des fois mais je suis partante pour l’aventure« . « ça m’a plu tout de suite« , ajoute t-il en riant. « Elle ne fait pas sa chanteuse. Elle joue le collectif et c’est très très agréable« .

Laurent Dehors et Tineke Van Ingelgem - Photo de Christophe Charpenel
Laurent Dehors et Tineke Van Ingelgem – Photo de Christophe Charpenel

Et puis, c’est toujours un plaisir d’enregistrer à la Buissonne avec Gérard de Haro, un des plus grands ingés son actuels. En studio, lorsque tu penses à un truc et que tu vas lui dire… il l’a déjà fait !  

Concert de sortie enregistré par France Musique le mercredi 18 septembre au Studio de l’Ermitage à Paris.