L’écrivain Stéphanie Hochet touchée au coeur par la pièce « Camille, Camille, Camille » de Sophie Jabès (13 novembre 2014)

hochet deux.pngElles sont trois. Trois Camille Claudel représentant la sculptrice à trois moments de sa vie, d’abord jeune femme, débutant ses cours avec Rodin, puis femme plus mûre, au moment où elle quitte le grand homme et la Camille âgée qui voit venir la mort. Trois comédiennes exceptionnelles se glissent dans la peau de l’artiste et prêtent leur voix au texte de Sophie Jabès : Vanessa Fonte, Nathalie Boutefeu, Clémentine Yelnik. C’est la plus ancienne qui prend la parole. Enfermée dans un asile par sa famille, Camille attend la visite de son frère Paul, le grand poète qui a, lui, le droit d’être fou. Toute une vie derrière elle de tourments, de tensions, de combats, et rien pour apaiser sa paranoïa. La plus jeune Camille est une femme pleine d’ambition, elle veut être une immense artiste reconnue et adulée, elle veut aussi l’amour de Rodin dont elle pressent l’attirance. Discours sur les attentes de la vie, la fureur des grandes espérances d’une artiste pleine d’idées et de désirs. La Camille du milieu de vie, elle, s’agite, elle doit fuir, détruire ses œuvres et sauver sa peau ou se perdre.

 

hochet jabes.pngSophie Jabès créé une véritable confrontation entre « ces personnages » qui finissent par s’interpeller, se regarder comme à travers une vitre. Les conseils de la plus ancienne à la plus jeune ne serviront à rien, on ne renverse pas le cours du temps… Le texte de Sophie Jabès, tout en densité, touche au cœur.

S.H.

 

Du 1er octobre au 22 novembre
Du mardi au samedi à 18
h30

Au théâtre Le Lucernaire
Texte de Sophie Jabès
Adaptation scénique et Mise en scène : Marie Montegani
Avec : Vanessa Fonte, Nathalie Boutefeu, Clémentine Yelnik, et Geneviève Dang
Texte publié chez Lansman.

http://www.lucernaire.fr/beta1/index.php?option=com_content&task=view&id=1721&Itemid=44

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