« … Il s’agit moins ici d’une analyse critique que d’un parcours vital. L’auteur découvre ses propres secrets en croyant chercher ceux de Proust. Elle n’a pas choisi pour cela l’un des héros flamboyants du roman, au contraire, c’est la modeste Tante Léonie qui apparaît. … Proust, s’il avait vécu, se serait vu rappeler ses origines juives, aurait été exposé aux persécutions nazies et vichystes, et aurait pu se retrouver à Drancy comme Max Jacob. Il était fait pour comprendre, pour abriter, pour apaiser la souffrance d’une lectrice peu commune, enfant, elle le dit elle-même, soudain privée de sa famille dans l’instant. Si la littérature s’adresse d’abord à la sensation, si elle est une sorte d’hallucination, elle révèle aussi les secrets de nos vies, les met en lumière et permet de les accepter… » Jean-Yves Tadié
« L’élection d’un auteur ou d’un livre est souvent une énigme. Pourquoi l’attrait envers Proust et la Recherche comme s’il créait une chambre d’émotions qui coïncide avec la vie profonde, enfouie ? La puissance des images l’impose. Dans ce roman personnel, Proust, fantôme qui hante l’espace normand de la narratrice, révèle et cache à la fois le secret. Au cours d’une saison décisive, les battements du temps et la pulsation de l’écriture vont se confondre par delà toute chronologie. » Hélène Waysbord, 19 mai 2021
L’auteure : Hélène Waysbord est née à Paris dans une famille de juifs étrangers, déportés à Auschwitz. Cachée en Normandie et devenue pupille de la nation, elle fit des études classiques et enseigna en classes préparatoires. Elle fut à partir de 1982 conseillère de François Mitterrand pour les Grands projets. Au début des années 2000, Présidente de la Maison des enfants d’Izieu et haut fonctionnaire au ministère de l’Education nationale, elle conduisit des missions successives sur le thème de la mémoire pour lutter contre l’antisémitisme et le racisme.