Il existe deux périodes de bonnes résolutions dans le calendrier. Celle où l’on engage le souhait d’un renouveau en début d’année, lorsque toutes les promesses semblent répondre aux plus merveilleux espoirs, et celle davantage professionnelle que l’on s’impose après les vacances, à la rentrée de septembre. Cette dernière pousse souvent à des achats compulsif – livres et autres méthodes – propres au cheminement de la transformation envisagée. Mais quels ouvrages choisir ? Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Entrepreneurs… Citoyens engagés… Décideurs… Et même rêveurs… Partir de ce soi pour changer le monde, s’adresse aux personnes désireuses d’une métamorphose personnelle sans savoir par où commencer.
Le canevas d’une vie
Nombreuses sont les méthodes de développement personnel. Il y a celle au nom exotique de Ho’Oponopono qui aide à lâcher prise pour élaguer ses souffrances ; elle nous vient tout droit d’une tradition spirituelle de repentir hawaïen. Également celle de la Psychologie positive (ne pas confondre avec la Pensée positive) qui propose de nous faciliter la vie ; sorte de vision du monde invitant à modifier notre conduite face à telle ou telle situation. Poursuivons avec, cette fois, la Pensée positive, plus connue son le nom de Méthode Coué en autosuggestion constructive : tout va bien, je vais bien. Citons encore le Plan de développement personnel ; il favorise nos agissements selon un processus basé sur la réflexion, la prise de conscience et une mise en place d’objectifs suivant une planification stricte.
Et puis, nous avons Partir de soi pour changer le monde, dans laquelle Dominique Vian et Quentin Tousart proposent de devenir « créateur de changements » à sa propre échelle. La vôtre. La mienne. Celle de toute le monde. Leur livre engage avant tout une réflexion relative aux conjonctures professionnelles, avec toutefois la possibilité d’y voir un calque à poser sur la vie quotidienne, tel un canevas dont chacun aura pour tâche le choix des fils et des couleurs afin de l’ouvrager au plus beau. Il n’est pas question d’en dévoiler ici le contenu exhaustif, juste de reprendre quelques-unes des interrogations dont, bien entendu, les réponses sont à découvrir au cours d’une lecture exaltante. Par exemple, faut-il être riche pour être heureux ? Non, bien entendu. Il est, en revanche, possible d’imaginer que l’épanouissement puisse venir d’une sécurité financière… Ou encore, quels sont les talents de chacun ? Un individu en possède en général cinq à six ; toutes les autres qualités doivent être envisagées comme des moyens… Etc.
De la philosophie à la méthodologie
Partir de soi pour changer le monde échafaude des solutions au long-cours d’un cheminement professionnel, mais la méthode propose aussi (et surtout) des entre-lignes dont le fil rouge subodore la perfectibilité de l’être humain ; ainsi, chacun peut-il se donner la chance de parvenir au but choisi en étant honnête avec lui-même, c’est à dire en acceptant d’être vulnérable, précisément pour mieux lutter contre cette vulnérabilité afin qu’elle ne reste pas un banal handicap. Par exemple, l’un des chapitres du livre s’intéresse à la manière d’aborder les problèmes afin de saisir à bras le corps quelques bonnes résolutions pour y faire face. Notons deux types de problèmes : complexes ou simples. La stratégie pour les solutionner impose de savoir adapter la méthode à la nature du dit-problème. L’approche pour résoudre une problématique simple est toujours cartésienne puisqu’elle prend en compte des éléments connus (simples), alors que les entours de la complexité ne facilitent en rien la recherche d’une résolution idéale, car elle n’existe pas. L’explication complète se trouve page 46. Elle est passionnante. À la fois philosophique, stratégique et méthodologique.
Une existence collective
La réussite parfaite n’existe pas. Ouvrir une méthode avec l’idée que quelque chose « cloche » en soi et qu’il faudra travailler dur afin d’y remédier, n’est pas toujours La solution. Il est au contraire essentiel de savoir s’accepter tel que l’on est. La recherche de l’exploit continuel peut être dangereuse pour les personnes vulnérables ; ce que résume les auteurs en fin d’ouvrage sous cette forme paraphrasée : Ce n’est pas seulement nous OU les autres, mais nous ET les autres. L’existence devient alors collective. C’est cela, « se comporter en leader coopératif dans un cadre professionnel », mais aussi dans la vie quotidienne. En d’autres termes, Partir de soi pour changer le monde se propose d’être la méthode la plus adaptée à notre rentrée de septembre. Libre à chacun…
Romain d’H. LAND
© Septembre 2023 – Bretagne Actuelle
Partir de soi pour changer le monde, un livre de Dominique Vian et Quentin Tousart aux éditions Effectual Impact, 134 pages – 12,99€
Accessible sur Amazon et sur le site Effectual Impact