« les amants de la musique classique » mis en lumière dans Le Dit des Mots de François Cardinali

L’amour et la Musique https://fcardi17.wordpress.com/2019/10/17/pour-lamour-de-wagner/?fbclid=IwAR3g4QVbYkO75cY9rCNHANYlaWsB8RWUQeE_Rr49Vw3JZKU64ejn53nKROY

Fine connaisseuse du microcosme de la musique classique, Domitille Marbeau Funck-Brentano marie une histoire d’amour fougueuse à sa passion pour Wagner dans un court roman, La Défense d’aimer(*). Un voyage sentiment qui ne manque pas de sel.

Une femme  raconte son expérience première du festival de Bayreuth en 1978.  Un coup de cœur car, elle aime Wagner depuis des lustres. A 4 ans déjà, sur les genoux de son grand-père, adorateur du Maître, elle sentait que musique et amour étaient à l’unisson. Elle s’est donc fait une fête de vivre parmi les fervents amoureux du maestro allemand…

Empruntant son titre à une œuvre de jeunesse de Richard Wagner, Domitille Marbeau Funck-Brentano décrit avec une grande finesse la découverte de Bayreuth, lieu de pèlerinage de tous les passionnés d’opéra. Elle écrit : « Bayreuth me fait penser à une cathédrale où des fidèles vont apprendre des vérités sur la condition humaine : l’argent et les mécanismes du pouvoir, l’amour avec son lot de ruse, de mensonge et de dissimulation, mais aussi de générosité et de détresse et, pour terminer, la fin des dieux assimilés à la révolution, quand Dieu est mort et que tout est permis : « J’ai voulu changer la société, disait Wagner, elle m’a résisté, je l’analyse. »

On n’a pas travaillé dix-huit ans dans le secteur culturel – comme attachée de presse de l’Orchestre national de France notamment – sans connaître le milieu de la musique classique sur le bout de sa partition. Domitille Marbeau Funck-Brentano le prouve dans ses pages où elle marie l’amour de la musique wagnérienne au coup de foudre amoureux.

Jouant avec les noms des personnages de L’Or du Rhin, elle décrit, dans un roman conçu comme une partition, le coup de foudre de son personnage et la nuit d’amour passionnée qu’elle vit avec un certain Fasolt. C’est dans cette scène de sexe décrite avec une certaine poésie que l’auteure fait montre d’une belle inspiration. « Prenant la harpe à bras-le-corps je me mis à pincer une corde dès que le chef tendit sa baguette en ma direction et me sentis aussitôt aspirée par une spirale de sons surnaturels qui m’encerclaient de manière éblouissante. »

Par cet aller-retour entre l’opéra mis en scène par Patrice Chéreau, sous la baguette de Pierre Boulez, La Défense d’aimer est une histoire qui met en lumière les amants de la musique classique. Quand la passion se décline sur tous les tons.

(*) Ed. L’Harmattan/ Collection Amarante

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