Mondialisme ou souverainisme raisonnable ? – un texte de Philippe Olagnier

Mondialisme ou souverainisme raisonnable ? – un texte de Philippe Olagnier

Produire français ne suffira pas.

C’est la nature mondialiste et le projet politique qui sous-tendent le capitalisme contemporain qui sont à remettre en cause.

Tant que des fonds financiers spéculatifs placeront à la tête des entreprises des managers interchangeables, voguant d’un métier à un autre, avec pour seule finalité la satisfaction unique de l’actionnariat, le capitalisme ne retrouvera pas les vertus qui furent les siennes jadis.

Réimplanter des entreprises sur le territoire sans « détricoter » tous les dispositifs les plaçant en infériorité sur leur propre sol, sans permettre à nouveau aux Etats redevenus a minima souverains d’influencer notablement leurs marchés nationaux, sans courir le risque d’être condamnés par Bruxelles, serait un pari de très court terme.

Elles subiront le même cycle infernal, prises de participation étrangère, rachats complets, disparition et renaissance dans des territoires où l’absence de toutes lois morales et sociales permet l’optimisation des profits.

C’est d’ailleurs ce que fit l’Europe avec l’intégration des pays de l’est, sans construire un socle commun social et fiscal préalable :

Elle a organisé contre ses peuples développés devenus un trop exigeants socialement et moins malléables, une délocalisation de proximité, permettant outre à court terme des productions à bas prix destructrices d’emploi nationaux, de faire exercer par ailleurs une pression vers le bas sur les salaires des pays les plus développés.

Le capitalisme dit « entrepreneurial » était certes parfois quelque peu paternaliste, mais il a construit les fameuses Trente Glorieuses, fait marcher l’ascenseur social désormais en panne sèche et créé sur le territoire national des filières économiques reliant les plus gros acteurs aux plus petits, par les accords de co-traitance ou de sous-traitance.

Certes, il y eut l’apparition de grandes fortunes et de dynasties industrielles, mais leur enrichissement fut synchrone avec celui de la nation où elles étaient implantées.

Aujourd’hui, les mondialistes pourtant très largement responsables de la crise COVID, non seulement ne rentrent pas dans leur coquille, mais entendent se servir de la crise comme d’un facteur supplémentaire, et même comme d’une opportunité, pour renforcer le contrôle des populations et diminuer le peu de rôle restant aux Etats souverains.

Car à crise mondiale, disent-ils, il faut une réponse mondiale.

Le fossile Jacques Attali, pourtant co-acteur et conseiller des créateurs de cette ineptie européenne qui a trahi le projet initial, ne cesse de reprendre de la voix et de remettre en selle son vieux credo :

« Les Etats sont inaptes à gérer cette crise et une gouvernance mondiale s’impose d’elle-même »

Il est comme Macron une des nombreuses marionnettes publiques d’un groupe d’intérêt qui n’a jamais cessé de poursuivre cet objectif.

Le groupe Bilderbeg, le forum de DAVOS, le CFR, le sinistre milliardaire Soros ( qui a noyauté de tous ses proches la Cour européenne des droits de l’homme, les princes qataris, tout ce petit monde ne fait pas mystère de ses intentions.

Ils se réunissent en colloques et conventions, ont noyauté la plupart des instances internationales et fait des Etats des chiffons de papier qu’ils agitent pour le moment dans le sens de leurs intérêts, mais qu’ils rêvent de dissoudre dans une organisation mondiale.

Dans son idéologie actuelle, avec sa technocratie puissante de commissaires européens non élus par le peuple, la Commission européenne sert parfaitement leurs objectifs.

Et le Président Macron tout autant.

D’ailleurs c’est celui qui dans un habile et machiavélique discours trompeur, demandant davantage de souveraineté après la crise, s’est empressé de préciser que cette souveraineté ne serait pas efficace si française : il l’entend au niveau européen.

La machine qui montre toute son inefficacité dans la crise des migrants, qui a massacré la Grèce, abandonné l’Italie à ses morts du virus, ne fera pas de mea culpa mais entend au contraire renforcer ses prérogatives.

A vrai dire, il va falloir effectivement choisir entre deux voies, la voie mondialiste et la voie souverainiste.

Je ne confonds pas la voie souverainiste avec la voix nationaliste qui porte en elle la notion de haine de la nation d’autrui.

Le souverainisme économique est un bon sens visant à privilégier d’abord le bien-être de ses enfants avant celui de ses cousins, ce qui ne l’empêche pas de nourrir raisonnablement le lien familial avec ceux-ci.

Le souverainisme qui recentre ce qui doit l’être sur ses territoires, et le protège de ses lois et de ses interventions redevenues possibles, n’empêche pas les accords multilatéraux, et encore moins la résurgence de la véritable Europe politique, opposée à cette Europe seulement marchande et spéculatrice.

Dans le contexte actuel d’Etats fantoches aux mains de tous ces groupes de pression, on peut intellectuellement comprendre l’envie d’accélérer des mondialistes.

En somme le Covid a fini de démontrer une très relative efficacité des Etats, « Balayons ceux-ci d’un revers de la main et allons vers la solution finale. »

S’il y a un rendez-vous incontournable que pose le Covid, c’est celui du choix entre ces deux alternatives.

La voie intermédiaire est un leurre et une acceptation de fait de la prétendue mondialisation inévitable.

La voie de la souveraineté raisonnable sera celle de quelques vrais politiques imaginatifs, créatifs, ambitieux et visionnaires, qui au-delà de simples consommateurs qu’ils sont devenus, redonneront au peuple, une vision, un sens, un destin, et donc une dignité qu’on est en train de fouler au pied.

Philippe OLAGNIER

Extrait de mon essai à paraitre automne 2020

« Être de droite et le revendiquer »

 

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