Réaction de Laure Fardoulis au livre de Christian de Maussion

Laure Fardoulis est une artiste. on roman « Bleu, comme la glaise », parue chez Maurice Nadeau, est un chef d’oeuvre. Tous ses livres sont remarquables. Elle est la fille de Michel Fardoulis-Lagrange, poète surréaliste (l’oeuvre entière est éditée chez José Corti), ami très proche de Georges Bataille. Je dévoile cette correspondance, non par exhibitionnisme, mais pour vous donner des éléments complémentaires pour défendre « La fin des haricots ».

Cher Christian
J ai réussi  à m extraire des noelleries et de ses retombées à digérer pour lire ton livre.
J admire ton travail de reconstitution au sein du royaume des nuls, vu de ton balcon, donc des hauteurs nécessaires,  qui façonnent ton style vraiment inspiré.  A lire tout haut ( ce que j ai fait pour JC) , on s est bien amusé. C est brillant. Tu as du être sans aucun doute saisi  d un mépris colossal des affaires de cet etat deliquescent pour en tirer la subtentifique moelle avariée. Et en afficher sa chronologie ubuesque. Quel travail quand même.
J ai presque fini et regrette que l épisode des stades qatariens ne figure pas à  ton palmarès hyper des outrances du paltoquet ..
Merci à toi. Je n imaginais pas pareille inspiration issue d une vue panoramique, certes, sur ces années, mais aussi  la profondeur de ta hantise du personnage, ici diluée dans un burlesque salvateur.

Chère Laure,

Noelleries, c’est bien dit. Nous aussi, on en est sorti. Un peu flapi, quand même. Mais les petits enfants, c’est un vrai bonheur, pas trop longtemps…
Je suis content que mes haricots vous aient divertis. Je ne peux pas me débarrasser de cette détestation de Macron que j’ai. Elle me colle aux basques. Le fait d’avoir voté pour lui ajoute à mon ressentiment. Macron me prive de ma liberté.
Tu exagères le travail que cela m’a demandé. J’écris tous les jours des bouts de phrases. Certains passages du livre sont des textes que j’ai donnés à Service Littéraire. A force, cela a représenté une centaine de pages. C’est généralement la taille de mes livres. J’ai relu l’ensemble. Et j’avais l’impression que « ça tenait ». A vrai dire, le livre s’est fait tout seul. Je n’ai pas projeté au départ que je voulais écrire ce livre. Pour moi, c’est une récréation, un divertissement. Une manière de retarder les échéances. Avant de passer aux choses sérieuses, à ce livre auquel je pense un peu tous les jours, celui-là voulu et bien voulu, un livre sur l’écriture, la solitude, le style, le théâtre. J’ai le titre: « Une manière d’être seul ». Mais je ne sais pas si je suis capable de l’écrire, ce livre.
Tes compliments me touchent, tout simplement parce qu’ils viennent de toi. Ils m’encouragent. J’ai besoin d’être lu. Car je ne suis pas assez orgueilleux pour être mon seul lecteur. Merci, Laure.
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