Sonia Rykiel relate son histoire d’amitié avec Antoinette Fouque dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes

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Texte de Sonia Rykiel :
Antoinette fait partie de ma vie. Nous nous sommes connues dans les années soixante-dix. La Librairie Des femmes, rue des Saints-Pères, Sonia Rykiel, rue de Grenelle, entre nous le Twickenham, pub de luxe, où l’on buvait du thé ou du whisky en refaisant le monde, cela dépendait de l’heure.
 
Nous nous sommes vues, nous avons parlé, raconté, je l’écoutais beaucoup parce que j’adore l’écouter.
 
Elle a assisté à toutes mes collections (ou presque).
 
Elle m’a demandé d’écrire un texte pour son journal, Des femmes en mouvements hebdo.
 
Nous avons enregistré Et je la voudrais nue, puis elle a édité Célébration, des textes sur le travail en « mode » :
 
« Vous savez que vous êtes épiés, volés, trahis, que rien ne nous échappe, aucun son, aucune pensée, que nous sommes à l’affût, que la fatalité de la création nous oblige à mentir, que l’éphémère qui est l’état même de la mode nous force à retourner la saison d’après ce qui était à l’endroit la saison d’avant et que si le bâti est fort, fondé sur une vraie connaissance, il ne suffit pas, pour jouer un style, une vie entière. Il faut être équivoque et réel, rituel et flou, présent, absent, menteur et vrai, mais dans le plaisir de faire il y a le bonheur de prendre sans avoir l’air de rien. »
 
Antoinette m’avait dit : « Si vous écrivez un livre, il faudra l’appeler Collection terminée collection interminable« . J’ai écrit ce livre, édité chez Flammarion. (…) Elle a une formidable écoute, c’est un être précieux. Auijourd’hui, demain, Antoinette peut me demander ce qu’elle veut, je le ferai.
S.R.

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