A interviewer sur les conséquences du confinement : le docteur Jacques FIORENTINO

Texte « ENFANTS ET CONFINEMENT »

par Dr Jacques FIORENTINO

(attachée de presse : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85)

18 mars 2020

La France, tout comme d’autres nations, vit un moment particulier, sans équivalent.
De partout, experts en tous genres nous bombardent de chiffres, dont le caractère évolutif et parfois discutable n’a qu’une seule vertu : l’anxiété.
Et au milieu de tout cela, il y a des femmes, des hommes, des enfants de toutes constitutions, de tout niveau social qui doivent vivre (et parfois même survivre) dans ce climat anxiogène. On parle peu de cette population, sauf pour les dénoncer comme « pilleurs » de supermarché, « inconscients » et tant d’autres qualificatifs.

Depuis peu vient s’ajouter cette situation inédite pour la quasi-totalité des habitant(e)s,
LE CONFINEMENT.
Et voilà ce que nous dit le Larousse :

« Action de confiner, de se confiner dans un lieu ; fait d’être confiné ».
Situation d’une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d’oxygène, de nourriture ou d’espace. Ensemble des précautions prises pour empêcher la dissémination des produits radioactifs, dans l’environnement d’une installation nucléaire. (…)

Ensemble des conditions dans lesquelles se trouve un explosif détonant quand il est logé dans une enveloppe résistante.

C’est peu de dire que cela ne rassure pas et pourtant nous nommes sommés de faire avec.
Au milieu de données variables alors que nous, adultes, nous avons du mal à nous y retrouver, il y a les enfants.

Rappelons que pour la plupart des enfants, leur socialisation habituelle vole en éclats, les laissant sans repère, accentuée par l’impossibilité de défoulement physique pourtant si nécessaire quel que soit leur âge.

Des interrogations exprimées ou non : (liste bien sûr non exhaustive)
• Que font les parents en permanence à la maison avec pour les

enfants les plus âgés l’angoisse du chômage dont ils entendent si souvent parler ? Pourquoi ne puis-je voir mes copines, copains… même chez eux ou chez moi ?

  • Comment vais-je apprendre de nouvelles choses puisque ceux qui sont censés me les enseigner ne peuvent me voir ?
  • Et puis pourquoi dois je me réveiller puisqu’il n’y a rien à faire ?
  • Etc.

Ce questionnement, exprimé ou non, terrorise nombre de parents qui ne savent quoi répondre ce d’autant qu’ils ont de leur côté à gérer des situations complexes et anxiogènes (télétravail, chômage technique ou partiel, absence d’activité etc.).

Il faut donc tenter de trouver des règles qui permettent tout à la fois de dépasser cette situation difficile mais aussi, pourquoi pas, construire un relationnel régénéré.

1ERE CONDITION
Expliquer la réalité de la situation
, les raisons qui la fondent avec des mots simples selon bien sûr l’âge des enfants et convenir d’un rendez-vous quotidien en dehors duquel on n’évoquera ni le virus, ni le confinement.

Il ne faut jamais hésiter à donner les limites de ces informations et ne pas chercher à répondre à tout prix à toutes les questions.

2EME CONDITION
Il faut recréer une nouvelle organisation comprenant un rythme, des responsabilités, des rendez-vous auxquels tout le monde (adultes comme enfants) doit s’astreindre

3EME CONDITION peut-être la plus difficile
Ne pas succomber à la facilité de l’écran (grand ou petit) en retrouvant le plaisir de jeux collectifs, voire en suscitant la créativité des uns et des autres sans crainte de débordement éventuel.
Et si l’utilisation d’un écran s’avère utile, elle doit être limitée, encadrée et vécue en collectivité familiale pour mieux la maitriser

4EME CONDITION
Respecter les règles nutritionnelles
déjà existantes en fonction des structures familiales quant à l’alimentation.

Bannir le grignotage d’ennui en le remplaçant parfois, mais seulement parfois, par une récompense gratifiant un attitude positive, le gain à un jeu etc.

Il va de soi que ces conditions ne pourront résoudre l’intégralité des situations compte tenu des conditions en particulier sociales de confinement.
Elles peuvent cependant créer ou recréer un environnement familial plus équilibré qui servira de base à de nouveaux rapports que l’on pourra conserver même une fois le confinement levé.

A toutes et à tous, je vous souhaite bon courage afin que nous nous retrouvions tous ensemble lorsque nous aurons surmonté ce séisme sanitaire et social.

Docteur Jacques Fiorentino, auteur de « Père, Passe et Manque » (éditions Assyelle)

 

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