Atlantico : Alexandre del Valle interviewe Christian de Moliner sur La Croisade du mal-pensant (Pierre-Guillaume de Roux)

Atlantico : Alexandre del Valle interviewe Christian de Moliner sur La Croisade du mal-pensant (Pierre-Guillaume de Roux)

Alexandre del Valle s’est entretenu cette semaine avec l’essayiste Christian de Moliner pour faire le point sur les polémiques autour de l’islamogauchisme, du massacre antisémite de Sarah Halimi, resté impuni, des dérives néo-racialistes des indigénistes, de la mode croissante de l’islamiquement correct un peu partout en Occident sous prétexte de combattre l’islamophobie, ou de la banalisation du discours anti-blancs sous couvert de lutte contre la racisme ou de « réparations » post-coloniales.  

Ancien professeur en classe préparatoire, Christian de Moliner est un auteur prolifique, dont les recherches, essais et romans ont tous comme fil conducteur l’analyse de nos sociétés occidentales complexées et de plus en plus rongées de l’intérieur par le phénomène de la bien-pensance diversitaire dont le postulat philosophique est que l’Occidental devrait s’auto-détruire ou se déconstruire, comme l’a récemment déclaré Emmanuel Macron dans les médias américains, pour expier ses fautes éternelles. Celles-ci sont en effet imprescriptibles,  transgénérationnelles, et donc impardonnables. Les peuples d’Occident constitueraient en effet la civilisation bourreau par excellence coupable d’avoir asservi et « humilié' » toutes les autres, à commencer par les peuples musulmans ou/et issus des anciennes colonies africaines de la France. De Moliner vient de publier ainsi La croisade du mal pensant, un roman plus qu’en phase avec les événements comme l’affaire des deux professeurs de l’IEP de Grenoble dénoncés comme islamophobes par une affiche; les propos d’Audrey Pulvar « autorisant » les Blancs à assister à des réunions de racisés, mais à la condition qu’ils se taisent… ou encore les propos incroyables du Président Emmanuel Macron sur la nécessité de « déconstruire » notre histoire pour satisfaire les minorités ex-colonisées ou leurs descendants. Il raconte l’histoire d’un prof d’université proche de la retraite qui, un matin, se révolte parce qu’on a distribué un tract demandant la création d’un « espace sans Blancs » (safe space) au sein de l’Université où il travaille… Un phénomène en pleine explosion aux Etats-Unis qui est déjà en train de gagner l’Europe culpabilisée.

Alexandre del Valle :  Avant d’aborder le thème, connexe, de votre roman réaliste, j’aimerais avoir votre opinion concernant les propos d’Emmanuel Macron qui a déclaré, au cours d’un entretien diffusé par la chaîne américaine CBS le 18 avril dernier, des propos sidérant de la part d’un chef d’Etat – censé théoriquement défendre les intérêts et l’identité de son peuple – selon lesquels la France devrait «déconstruire sa propre histoire».

Christian de MOLINER : cette sortie est absolument stupéfiante de la part d’un chef d’État ! Que faudrait-il faire selon lui ? Réécrire l’Histoire de notre pays en ne cessant de demander pardon pour les prétendues horreurs que nous aurions commises ? M. Macron se place dans l’auto-flagellation que décris dans mes livres. La France n’a pas perpétré plus de crimes que ses voisins. Quand on fait les comptes pour les pays que nous avons colonisés, la balance est souvent proche de l’équilibre. Le Bénin était un État esclavagiste voire cannibale jusqu’à sa conquête par la France. L’Algérie qui nous fait tant de reproches a pratiqué l’esclavage de chrétiens jusqu’en 1830. Envisage-t-elle de demander pardon ? Non, bien sûr ! La conquête de l’Algérie a été brutale, mais les atrocités ont été équitablement réparties entre les deux camps comme l’ont été les exactions entre 1954 et 1962. Les horreurs ne sont jamais unilatérales. En outre, quoi que nous fassions, nous serions toujours accusés et les critiques deviendront de plus en violentes et ridicules, comme la sortie d’un ministre algérien qui prétend qu’avant la conquête française tous les Algériens savaient lire, mais que ce taux a chuté, car nous aurions massacré les alphabétisés (donc 100 % de la population !) Il n’y a aucun moyen de nous assurer l’indulgence de nos détracteurs, puisque pour eux nous sommes le mal absolu. En outre, derrière cette posture agressive à notre égard se cache l’espoir d’une indemnisation. Certains médias Algériens ont avancé une note (astronomique) que nous devrions régler. Tout est basé sur l’illusion que la prospérité de la France tient aux territoires qu’elle avait conquis, alors que des pays qui comme la Suisse n’ont jamais eu de colonies sont plus prospères et que nous ; c’est parce que nous étions riches que nous avons pu faire tant de conquêtes. De ce point de vue, je pense que M. Berlusconi – qui a indemnisé en 2008 la Libye pour la sanglante et courte colonisation de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine – a rendu un très mauvais service à l’Occident.

Alexandre del Valle : Quelle est votre réaction à un autre scandale, encore plus grave, celui de la récente décision de la Cour de cassation, de ne pas juger et de considérer comme irresponsable le meurtrier barbare de Sarah Halimi, le franco-malien Kobili Traoré, qui a séquestré, frappé durant une heure, puis défenestré le sexagénaire française en hurlant « Allah Ouakbar » puis en la traitant de sale juive et en appuyant son crime – digne des pires massacres jihadistes – d’allusions aux passages du Coran appelant à tuer les juifs.

Christian de MOLINER : je ne peux que souligner, comme beaucoup d’autres avant moi, la contradiction de la jurisprudence : pour un accident de la route, fumer du haschich est un acte aggravant, avoir bu de l’alcool avant de tuer un chien n’amène aucune indulgence bien au contraire. Mais fumer du cannabis avant de jeter dans le vide une vieille dame juive exonère de toute poursuite le criminel ! On voit mal quels principes de droit sous-tendent la décision de la Cour de Cassation. Si commettre un crime ou un délit commis lors « d’une bouffée délirante » permet d’échapper au jugement, dans ce cas-là, la « folie » est provoquée par la consommation d’un produit illicite. Tant que le meurtrier est détenu en hôpital psychiatrique, il subit quand même une forme de sanction. Mais s’il venait à être rapidement libéré, l’injustice serait totale. 

Alexandre del Valle :  Dans un registre ubuesque finalement proche, quelle est votre analyse du phénomène des Black Lives Matter, que vous semblez bien connaître, sachant que la demi-douzaine de « Blancs » américains opposés aux manif violentes des BLM qui ont été tué par ces derniers n’ont jamais fait la une des médias US et même occidentaux ?

Christian de MOLINER : qu’on sanctionne un policier qui dépasse les bornes ou pire assassine de sang-froid un suspect lors d’une interpellation est normal ; les forces de l’ordre ne doivent bénéficier d’aucune impunité s’ils n’appliquent pas les consignes réglementaires. Mais à mes yeux Black Lives Matter va beaucoup trop loin. Ce mouvement a déclenché une violence que par idéologie on n’a pas voulu réprimer alors qu’elle était illégitime. Des conseillers municipaux de Seattle ont été jusqu’à prétendre qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre un Noir s’il s’emparait d’un bien dont il était dépourvu. C’est évidemment la porte ouverte à tous les excès, à la destruction de la propriété privée et au retour à la loi du plus fort. Je suis également effrayé par le nouveau maccarthysme provoqué par ce mouvement. Il faut le dire franchement : les États-Unis sont en train de devenir un pays fasciste, un état où il est interdit d’être conservateur, où la moitié de la population est privée d’une partie de ses droits ! Des professeurs d’université sont contraints à la démission, pour avoir fait des remarques de bon sens, des personnes perdent leur travail pour avoir exprimé une opinion considérée comme « dissidente » (trop à droite !) sur les réseaux sociaux.

Alexandre del Valle: Justement, à propos des réseaux sociaux, comment analysez-vous le bannissement de l’ex-président américain Donald Trump des réseaux sociaux, après avoir été diabolisé et ostracisé par l’ensemble de l’Establishment américain et occidental?

Christian de Moliner: Le bannissement de Donald Trump de Twitter est, quoiqu’on dise, un déni grave de démocratie. Des entreprises privées n’ont pas à décider qui a le droit de s’exprimer ou pas, ce rôle est dévolu à la justice d’un pays et uniquement à celle-ci. Que peu de conseillers de Donald Trump aient retrouvé un travail du fait des menaces de boycott contre les entreprises qui se risqueraient à les embaucher est d’ailleurs plus que préoccupant. Les listes de proscription sont toujours malsaines et sont surtout le signe d’une démocratie malade et moribonde. La cancel culture, le mouvement woke sont, en dépit des intentions de leurs promoteurs, par essence totalitaires et antidémocratiques. De quel droit peut-on décider d’effacer du débat public une opinion qui déplaît ? Le summum du ridicule a été atteint quand d’obscurs sycophantes ont décidé que J.K Rolling n’était plus l’auteur d’Harry Potter parce qu’elle s’était demandé comment appeler des femmes ayant des règles ! Elle aurait donc commis un tel crime que les livres qu’elle avait écrits devaient lui être retirés. Du délire à l’état pur, que personne ou presque n’a souligné. 

Alexandre del Valle: Avez-vous écrit votre ouvrage très récemment afin de coller à l’actualité récente des débats houleux autour de l’indigénisme, des réunions non-mixtes antiracistes interdites aux Blancs, des BLM, de l’islamo-gauchisme ou encore du projet de financement de la grande mosquée de Strasbourg du mouvement islamiste turc Milli Görüs par la municipalité écolo (EEVL) ?

Christian de MOLINER : pas du tout. J’ai conçu l’intrigue en février 2020 et j’ai affiné le style pendant plusieurs mois. Il était prêt en mai 2020. Mon éditeur, le regretté Pierre-Guillaume de Roux, ayant rencontré quelques difficultés techniques, mon roman n’est sorti qu’en février 2021. Je l’avais écrit en me basant sur quelques incidents qui s’étaient déjà déroulés, sur le désir de safe space de nombre de « racisés ». Quand en juin 2020, j’ai donné à lire mon roman à un ami, celui-ci a traité d’invraisemblable, voire de caricatural, le sujet paraissant alors tellement loin selon lui de la réalité. Or nous avons vu avec l’explosion du mouvement Black Lives Matter, l’affaire de Grenoble et les propos de Mme Pulvar combien mon sujet d’écriture était en fait fort actuel.

Alexandre del Valle : le héros de votre roman, pas du tout en phase avec le politiquement correct, Samuel Meiersohn, est-il en fait votre double littéraire ?

Christian de MOLINER : il partage avec moi des goûts communs, notamment celui de l’Histoire et des croisades (bien que j’ai été professeur de mathématiques en CPGE). Nous avons le même auteur préféré, le brillant René Grousset et son excellente « histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem ». Mais ces emprunts sont limités. L’existence de Samuel Meiersohn diverge nettement de la mienne. En parallèle de la lutte contre les racialistes, j’ai voulu dresser le portrait d’un homme désabusé, proche de la retraite qui s’interroge sur sa vie et ne lui trouve aucun sens.

Alexandre del Valle : Samuel Meiersohn a des mots très forts pour (dis)qualifier cette demande de safe space sans blancs ; il la compare aux exigences des nazis qui interdisaient certaines zones aux Juifs ainsi qu’à l’apartheid de l’Afrique du Sud. N’est-ce pas un peu excessif ? Validez-vous l’idée de comparer au fascisme et même au nazisme le politiquement correct radical des « néo-racisés » et autres minorités tyranniques?

Christian de MOLINER : je ne peux que paraphraser le tract que mon personnage principal distribue devant sa faculté : Il y a soixante-quatorze ans, un état raciste a capitulé sans conditions. Un procès s’est tenu pour purger le monde de cette horreur, pour que plus jamais on ne sépare les hommes et les femmes suivant leur origine. Cette leçon est désormais perdue. Des militants veulent créer une zone d’où seraient exclus ceux qui n’auraient pas la bonne couleur de peau au nom d’un évanescent privilège blanc qu’il faudrait combattre. Dites non à ce nouveau racisme. On a beau se cacher derrière des grands mots d’égalité, de victimisation, écarter quelqu’un parce qu’il est Blanc est un acte raciste et affirmer qu’une telle exclusion se justifie parce que les Blancs seraient des privilégiés ou, pire, parce qu’ils seraient d’abominables racistes même s’ils pensent ne pas l’être est encore plus raciste, car on attribue à une « race » un défaut que tous ses membres auraient systématiquement. Ce dénigrement va très loin : en Australie ou aux États-Unis, des écoles ont demandé à des enfants blancs de s’excuser pour ce qu’aurait fait leur ethnie aux Noirs, de la même façon qu’en Union Soviétique ou des descendants de « bourgeois » devaient s’excuser pour leurs origines non prolétaires. Or personne ou presque ne proteste contre ces dérives dans les médias.

Alexandre del Valle : quelle est votre interprétation de la haine racialiste et des nouveaux antiracistes. Pourquoi cette banalisation de la haine anti-occidentale et cette mode de dénonciation de l’Homme blanc ?

Christian de MOLINER : la haine antiblanc existe depuis longtemps, au moins aux États-Unis. Elle est une conséquence des émeutes raciales des années 1968 et de la revendication exprimée dans les années 1970 d’un état noir séparé. On retrouve des traces de cette haine dans des livres de science-fiction comme « Tous à Zanzibar » de John Brunner. Des auteurs ont été jusqu’à imaginer une enclave noire à Détroit, prospère grâce à l’automobile, et qui n’accepterait que les personnes ayant un pourcentage suffisant de sang noir, pourcentage qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. Cette entité séparée aurait été dirigée caricaturalement par « le grand noir ». On voit donc que le mouvement actuel a des racines idéologiques lointaines ; or contrairement aux positions défendues par Martin Luther King ou par Nelson Mandela, le but de BLM n’est pas vraiment une réconciliation des races, mais la vengeance et l’abaissement des Blancs. On se rapproche presque du slogan « un colon, une balle » des extrémistes zoulous. Les élucubrations anti-blancs existent donc depuis longtemps, mais ce qui a changé depuis les années 1960 est le regard porté sur elles par la grande majorité des médias. Ceux-ci ont pris fait et cause pour BLM et appuient la moindre de leurs revendications mêmes les plus ridicules, sans recul, sans jugement. Ils jugent inadmissibles les critiques même de bon sens contre BLM tandis que les journalistes Blancs s’auto-incriminent et battent leur coulpe. On retrouve l’attitude des Soviétiques pendant les grandes purges qui admettaient sans sourciller les pires horreurs pour ne pas discréditer leur parti. Les médias ont transformé des idées autrefois marginales, racistes comme il en existe depuis le Néolithique dans toutes les communautés humaines, en des vérités incontournables. La haine anti-blanc ne prospère que parce que des journalistes (blancs) lui font un large écho. S’auto-flageller, se repentir pour ce qu’on est une tendance lourde chez l’humain. Peut-être est-ce une façon d’éloigner de soi le mauvais sort ?

Alexandre del Valle : La dédicace de votre livre à votre petite fille fait réfléchir…: « À Louise Dumont-de-Moliner, ma petite-fille, en espérant qu’elle vivra toute son existence dans une France ouverte, réellement démocratique où toutes les opinions, quelles qu’elles soient, de droite comme de gauche, seront autorisées.

Christian de MOLINER : oui j’ai voulu souligner le danger qui pèse sur notre société : j’ai vraiment peur qu’elle ne devienne hémiplégique, qu’être conservateur ne soit plus autorisé à l’avenir, qu’une sorte de ministère de la vérité ne se mette en place. On a déjà un avant-goût avec les fausses nouvelles traquées par les décodeurs partisans des médias. On décrète que certaines informations sont intrinsèquement fausses, on sermonne ceux qui leur accordent du crédit. On déclare qu’il existe une réalité intangible. Ainsi, on s’est moqué pendant des années des théories liées au Grand Remplacement, avant de concéder que la France s’était créolisée et que ceux qui parlaient de grand Remplacement avaient raison. De même les grands esprits de gauche nient l’insécurité et assurent, encore ces derniers mois par la bouche du Garde des sceaux, qu’elle n’était qu’un fantasme. Le résultat de ces dénis de réalité est une perte de confiance dans les médias, quels qu’ils soient. Si le Front National est aux portes du pouvoir, c’est en grande partie à cause de tous ces mensonges.

Alexandre del Valle : Finissons avec votre passionnant roman. votre héros obtient-il gain de cause ?

Christian de MOLINER : je laisse au lecteur le soin de le découvrir. En tout cas, il se bat jusqu’au bout, sans saisir les multiples perches qu’on lui tend. Le président de l’Université pourtant son ami et qui en privé défend les mêmes positions que lui, ne le soutiendra pas publiquement. Il cherchera juste à lui éviter une sanction trop sévère. Au vu des différentes affaires qui ont éclaté (Grenoble, Paty,…), c’est malheureusement la réaction de l’administration : s’écraser devant les exigences d’une minorité revendicatrice.

« La croisade du mal-pensant » de Christian de MOLINER, 196 pages, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux 14 €

Peut être commandé sur les sites d’Amazon et de la Fnac et dans les librairies par l’intermédiaire de Cyberscribe.

Pascal Bouchard a bien lu Laure Minassian sur ToutEduc

http://www.touteduc.fr/fr/connexion/?to=%2Ffr%2Fabonnes%2Farticle%2Fid-18741-decrie-ou-valorise-de-la-complexite-de-l-enseignement-professionnel-ouvrage-

Décrié ou valorisé.. de la complexité de l’enseignement professionnel (ouvrage)

Paru dans Scolaire le lundi 19 avril 2021.

Alors que l’enseignement professionnel, et plus spécifiquement le bac pro, a pu ouvrir l’horizon d’élèves souvent d’origines populaires vers l’enseignement supérieur, la réforme Blanquer (du lycée 2018-2019) qui “renforce le lien avec la sphère socio-économique et réduit le nombre d’heures de l’enseignement général“ semble “marquer le pas d’une tendance à la poursuite d’études, avec parfois ses échecs et ses désillusions », estime la sociologue Laure Minassian dans son dernier ouvrage. Elle ajoute que “la même tendance est observable dans l’apprentissage avec la loi ‘Choisir son avenir professionnel‘ entrée en vigueur à la rentrée 2020-2021“.

Et de préciser : “En France, l’enseignement professionnel n’est pas né d’un projet politique fortement structuré », mais de « l’enchaînement de conjonctures paradoxales“, il a subi de nombreuses transformations, et s’est “peu à peu calqué sur l’enseignement général et technique par l’alignement des diplômes délivrés“.

“Espace complexe et évolutif“, en somme, l’enseignement professionnel est un sujet d’étude difficile car il comporte de nombreuses facettes et se trouve “coincé entre promotion et relégation“. Difficile à traiter en effet, car il regroupe à la fois apprentissage (formation initiale), centres de formation des entreprises (formation des trois réseaux consulaires), enseignement supérieur… avec des discours qui montrent l’hétérogénéité des situations, des publics, et donc des résultats.

Pour le bac pro, par exemple, l’auteure évoque un “succès incontestable“, avec 1/3 des bacheliers actuels provenant de la filière, notamment grâce à la réforme de 2007 “portant la préparation du diplôme, d’abord pensé en quatre ans, à trois ans“. Pourtant, la “massification de la filière professionnelle s’accompagne de discours sur le déclin de la valeur de diplômes de plus en plus accessibles“, avec des employeurs pour qui cet enseignement est “déprécié, car il ne prépare pas directement ses publics à la vie active“ ou des enseignants du 2nd degré qui y voient une filière “destinée aux élèves inadaptés aux demandes de l’enseignement général“.

L’auteure promet ainsi une “déconstruction“ de ces discours “généralement bien ancrés sur le thème du déclin“, mais qui nécessitent d’étudier aussi bien les “espaces de respiration“ offerts que les “formes de ségrégation“ auxquelles participe cet enseignement. Elle reprend l’exemple du bac pro et pose la question de la formation au métier. Un élément supposément délaissé par les sociologues car l’enseignement professionnel “n’est ni tout à fait l’école, ni tout à fait du travail, mais une scolarisation des savoirs professionnels et une déscolarisation des savoirs scolaires ». Peut être « parce que les outils pour ce type d’analyse restent à construire“.

“De la forme scolaro-technique à la forme pratico-scolaire“. En étudiant les savoirs présentés, en écoutant de l’intérieur le discours des enseignants, l’auteure permet de comprendre avec précision les enjeux que révèlent les interactions en lycée professionnel et en apprentissage. Dans la première forme, “les savoirs présentés visent à déconstruire les habitudes de travail pour les interroger et proposer des hypothèses explicatives basées sur la science appliquée“, en précisant que le terme “technique“ s’entend dans l’idée d’une culture technique émancipatrice. La deuxième forme “emprunte d’abord au réel du travail avant l’école“, ici l’enseignement cherche l’efficacité, il est “orienté vers des préoccupations fonctionnelles de métier“.

Ainsi, via ces exemples d’enseignements ou encore au regard du devenir des élèves, Laure Minassian éclaire le rôle de l’enseignement professionnel (notamment historique, par exemple avec la loi Astier en 1919) et sa place dans le système éducatif, avec notamment l’appui de comparaisons internationales pour essayer de répondre à la question: que deviendra l’enseignement professionnel demain ?

Laure Minassian, L’enseignement professionnel entre promotion et relégation, Editions Academia, 20 €

La Souciance d’Eric Louis Henri a charmé Breizh Info

La souciance est présentée comme un roman, mais cette qualification est quelque peu fallacieuse. Dans ce livre, il n’y a pas d’histoire, avec un début, une fin, voire éventuellement un suspense qui court tout au long du livre. Il n’y a pas vraiment de plan, à peine distingue-t-on une chronologie en arrière-plan. La souciance est avant tout un produit philosophique, à l’image de son auteur, Éric-Louis Henri qui se décrit comme philosophe de formation, spécialiste du postmodernisme et du mangement participatif. Il parcourt le monde au service des projets d’entreprises.

Dans la souciance dont on ignore la part autobiographique et celle qui est inventée, un couple parcourt le monde. On parle surtout de lui, à peine d’elle. Il a eu une enfance bourgeoise, élevé chez les jésuites. Il décrit sa mère comme une Folcoche à la Hervé Bazin, il l’a fuit à 18 ans pour suivre des études universitaires. Quand il était jeune, avec sa sœur, il s’était lié à la femme de ménage au grand désespoir de sa mère et la servante lui a plus apporté que sa génitrice. Il a déjà eu plusieurs compagnes, mais la dernière semble celle avec qui il va vieillir. Il a l’habitude curieuse d’emmener avec lui des cailloux rencontrés lors de ses pérégrinations. Le couple voyage au gré de ses envies sans avoir de plan bien défini. Il a testé autrefois un séjour organisé dans une contrée paradisiaque, mais ce dernier les a laissés sur leur faim. Ils préfèrent se fier désormais au hasard et le hasard les amène dans un village niché entre la mer et la montagne, probablement dans une île grecque, même si cela est suggéré et pas clairement indiqué. Le village est dépourvu de tout commerce, pour déguster un petit déjeuner, il faut gagner le café d’un hameau voisin. Beaucoup de ses maisons sont inoccupées et en ruine, il ne reste que quelques habitants. Le couple se sent aspiré par ce village, les cailloux d’eux même de la valise, comme pour indiquer que la quête est terminée. On leur offre une clé d’une maison où ils s’installent, ils finiront par l’acheter. Ils y fixent leur domicile principal, même s’ils continuent à s’accorder quelques moments d’escapade dans le vaste monde.

Le temps semble suspendu, ils montent un blog pour partager grâce à Internet leur coup de coeur, ils découvrent une bibliothèque où chacun peut prendre un livre et en déposer un autre, ils font des rencontres, un notaire, un professeur, le maire qui veut dynamiser son agglomération. On retrouve pour ceux qui ont plus de soixante ans, l’ombre de Pierre Bonté qui officiait sur Europe 1 avant de devenir le compère de Jacques Martin. Pierre Bonté avait l’art de présenter des petits villages inconnus et d’en faire savourer toutes les richesses.

La souciance est très bien écrit, dans un style élégant, sa lecture procure du plaisir à ceux qui savent apprécier la richesse de notre langue, ses trésors et sa poésie.

La souciance Éric-Louis Henri, éditions du Panthéon 12,9 € (à commander ici)

Christian de Moliner

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2021, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Grande interview littéraire de l’écrivain Pauline Deysson sur « Le Trésor des Edrei »

Interview. Pauline Deysson : « Je voulais créer un univers dans lequel l’Histoire puisse s’inscrire sans trop heurter la logique »

Les Éditions de la Chouette d’Or publient un beau livre dédié au Trésor de l’Entente Cordiale et lié à un nouveau jeu qui vient d’être lancé ce 8 avril 2021 par Michel Becker, artiste et co-créateur du jeu Sur la trace de la chouette d’or. Signalons dans la seconde partie de cette ouvrage la présence d’une jeune auteure, Pauline Deysson, qui signe un récit sous forme de légende historique sous le titre Le Trésor des Edrei. Grande lectrice et passionnée d’écriture, elle fait du mélange des genres une manière d’explorer des domaines divers comme l’évasion fantastique ou la quête philosophique.

Bonjour Pauline Deysson, vous travaillez comme documentaliste dans une banque et vous êtes passionnée de littérature et d’écriture. Quelle place occupent ces deux domaines dans votre vie ? 

La littérature a chronologiquement précédé la banque. J’ai décidé d’écrire des livres vers mes 10 ans, estimant qu’il s’agissait là de l’un des métiers les plus pertinents du monde, par son universalité, et le plus à ma portée, étant donné mon goût prononcé pour les livres. Pendant longtemps, écrire est demeuré ma seule ambition : j’ai produit plusieurs contes pour ma famille et commencé un certain nombre de romans sans les terminer. J’ai eu très tôt l’idée de La Bibliothèque, la série de romans sur laquelle je travaille aujourd’hui, mais je ne m’y suis pas sérieusement attelée avant mes quinze ans, estimant que l’histoire réclamait une maturité qu’excluait mon jeune âge, et ne voulant pas risquer de gâcher mon idée en la sous-exploitant.

La banque est venue plus tard : il fallait travailler, et j’ai longtemps considéré mon emploi comme un mal nécessaire (quoique de plus en plus passionnant) pour gagner ma vie. Mes études ont éveillé en moi un réel intérêt pour le métier de documentaliste. L’ironie veut que l’on m’ait d’abord conseillé d’être bibliothécaire, et je me trouvais assez bête de n’y avoir pas pensé de mon propre chef, alors que je construisais depuis plusieurs années déjà La Bibliothèque. Je me suis inspirée de ce que j’apprenais pour alimenter mon roman et mes talents littéraires ne se sont pas révélés inutiles à la banque : les deux mondes se sont peu à peu entremêlés, jusqu’à occuper une part égale dans mon estime. Le plus difficile fut de trouver le bon rythme de cohabitation, l’écriture demandant un exercice régulier que ne permettait pas mon travail de prime abord !

Comment expliquer votre présence dans le beau livre Le trésor de l’Entente Cordiale qui vient de paraître ?

Ma participation au Trésor de l’Entente Cordiale résulte d’un coup de cœur pour La Bibliothèque plus subjectif que la moyenne : c’est grâce à mon père et illustrateur Michel Becker que j’ai été amenée à écrire Le Trésor des Edrei. M’ayant aidée dans la correction de mes romans, il connaissait mon écriture, et savait assez mon amour des contes pour avoir de longue date fait partie de mon lectorat. Lorsqu’il m’a parlé de ce projet et de la nécessité d’écrire un conte pour y glisser des énigmes, je n’ai pas hésité une seule seconde !

Vous qualifiez votre récit Le Trésor des Edrei comme un mélange de faits historiques, légendes, mythes fondateurs et d’autres genres. Pourriez-vous nous dire quelles ont été les grandes ressources narratives qui ont nourri votre inspiration ?

Le Trésor des Edrei devait au commencement être un conte. Étant donné le contexte dans lequel il allait être publié, je ne pouvais pas ne pas tenir compte de l’histoire franco-britannique, et je craignais de ne pas trouver le ton juste en écrivant un récit trop ancré dans la réalité historique : je voulais créer un univers dans lequel l’Histoire puisse s’inscrire sans trop heurter la logique. Je suis friande de mythologie grecque depuis mon plus jeune âge, aussi l’idée du mythe s’est-elle naturellement imposée. À la croisée du conte et de la légende, le mythe a longtemps précédé l’histoire dans de nombreuses cultures. Je me suis aussi inspirée de récits que j’apprécie de longue date, tels que Le Magicien d’Oz, ou encore la légende du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde.

Je vous propose de nous arrêter d’abord sur ce mythe fondateur que vous mettez en scène au tout début de votre récit : des personnages au noms glanés à travers des langues ou dialectes peu connus du grand public sont invoqués dans un scénario de création du monde. Comment avez-vous construit cet univers légendaire à forte connotation cosmogonique ? 

Je voulais un mythe qui rappelle tous les mythes. Lorsque je m’intéresse à une mythologie, j’aime remonter au récit de la création du monde, source de toutes les histoires et de tous les conflits. Une cosmogonie commence très souvent par l’affrontement de deux entités opposées et complémentaires : on retrouve selon les mythes le jour et la nuit, l’amour et la mort ou encore le ciel et la terre. J’ai volontairement choisi des noms éloignés géographiquement pour ne pas donner la préséance à un mythe sur un autre.

Vos personnages s’appellent des Edrei. Pouvez-vous nous parler de ces êtres éthériques ?

Je comptais initialement mettre en scène des humains. En orientant mon histoire du côté du mythe, j’ai songé qu’il serait plus intéressant de la peupler de créatures imaginaires. Je ne voulais pas réinventer une ribambelle de dieux, au risque de perdre le lecteur par trop de références et de m’imposer une logique trop rigoureuse. Créer des êtres imaginaires m’offrait davantage de souplesse dans la conception de caractères que j’ai volontairement asexués, pour les rendre aussi universels que possible. Les nuages me paraissaient être l’environnement idéal pour ces créatures capables de tout et offertes à l’imagination des lecteurs autant qu’aux aléas cosmogoniques.

Comment devons-nous lire ce voyage à travers un magma cosmique auquel vous invitez vos personnages ? Sans doute, il peut être lu comme un conte fantastique, comme une odyssée légendaire ou comme les deux à la fois. Ce serait intéressant de savoir comment l’avez-vous inventé. Fait-il partie de votre univers habituel ? L’avez-vous créé pour l’occasion ?

Le récit se veut à la croisée des genres. La Bibliothèque, que j’ai continué à écrire en même temps que Le Trésor des Edrei, mêle récit fantastique, dystopie et conte philosophique : à cet égard, Le Trésor des Edrei peut être considéré comme faisant partie de mon univers habituel, celui des mondes imaginaires. J’y ai exploré des thèmes chers à mon cœur, comme le réenchantement du quotidien ou le dépassement de soi. À ces préférences, j’ai mêlé clins d’œil historiques, images que je souhaitais explorer de longue date et idées exigées par la chasse au trésor. Cette absence de frontières permet à chaque lecteur de construire son interprétation et donne lieu à des échanges d’autant plus passionnants !

Petit à petit, vous quittez ce temps initial, cet illo tempore, pour nous introduire assez rapidement au fait dans le temps historique par la création des clans. De quoi et surtout de qui s’agit-il ?

Les clans sont une référence à peine voilée aux Anglais et aux Français, mais peuvent en même temps être rapprochés de quantité d’autres peuples. Limiter mes allusions historiques au strict minimum m’a permis de donner à ce texte une portée universelle : la division des hommes, quand elle s’explique de manière logique, n’en reste pas moins absurde. J’ai cherché à mettre en avant l’absence de toute rationalité dans le conflit, quel qu’il soit.

Vous maniez avec brio l’antithèse, figure de style si nécessaire à la construction des récits à grande envolée épique et fantastique. Sur quelle base avez-vous construit cette tension entre d’un côté les Albes et de l’autre les Phryges ?

En classe préparatoire, j’ai étudié avec passion la traduction littéraire : chercher la formule juste pour rendre en français le sens et la beauté d’un texte anglais s’est avéré un exercice recouvrant des domaines plus vastes que la seule linguistique. Le choix de certaines catégories de mots trahit une forme d’esprit, une sorte de psychologie collective et inconsciente. Pendant deux ans, j’ai comparé l’esprit anglais, qui aime les verbes, ne craint pas les répétitions et se trouve naturellement porté vers le concret, à l’esprit français, qui préfère les noms, hait les répétitions et tend vers l’abstrait. Cet exercice prolongé m’a donné ample matière à réflexion sur les différences entre nos deux peuples et la manière dont nous transposions, à travers la langue, le quotidien qui nous entoure.

Je me suis aussi inspirée, quoique de très loin, de l’histoire franco-britannique, et particulièrement des différences entre les religions protestante et catholique, dont les désaccords, s’ils ne sont pas toujours dénués de sens, n’auraient jamais dû prêter à une telle escalade de violence.

Ce sont toutes ces considérations que j’ai cherché à incarner dans les Albes et dans les Phryges, à la fois si semblables et pourtant différents, jusque dans leur manière d’être au jour le jour.

Plusieurs motifs, sur lesquels je souhaiterais vous interroger, traversent votre histoire. Le premier est celui de la quête de l’unité secrète de la création dans laquelle se lancent les deux clans. En quoi consiste cette géographie imaginaire où tous les éléments cosmogoniques sont présents (liane, arbre, eau, feu, etc.) ?

J’ai toujours eu l’ambition d’une littérature universelle, où s’inscrivent tous les possibles, tous les textes, réels aussi bien que fantasmés, et tous les mondes, à commencer par le nôtre. L’univers est écrit en langage mathématique, disait Galilée : c’est cette profonde cohérence que je cherche à explorer à travers mes histoires. J’aime mêler les niveaux de lecture et confondre les genres, à condition de suivre une logique d’ensemble. Rien n’est aussi évocateur pour la création d’un monde que les éléments primordiaux dont il se compose. Comme l’eau, l’air, la terre et le feu se prêtent davantage à la métaphore que l’azote ou l’hydrogène, ils ont naturellement structuré Le Trésor des Edrei. Cette géographie du sens s’allie à mon goût prononcé pour les puzzles : je compare souvent la lecture à ce jeu, où l’on ne comprend le sens et l’importance d’une pièce, d’un détail, qu’après avoir achevé le tout.

Le deuxième motif est celui de la solidarité des personnages à l’intérieur de chaque clan et plus loin entre ces deux derniers pour la survie de tous. Comment inscrivez-vous cette nécessité dans le contexte historique dans lequel se déroule ce périple cosmique ?

Au vu de l’événement historique autour duquel s’articule le projet, je me devais de mettre le thème de l’entente au centre du Trésor des Edrei. Cependant, je ne voulais surtout pas donner dans le mièvre d’une amitié béate. J’ai été frappée par la justesse de l’analyse de Tocqueville, dans De la démocratie en Amérique, sur l’intérêt comme moteur naturel des affections et des actions humaines : j’ai donc cherché à construire une histoire où l’alliance résulterait de la force des choses. Quoi de mieux pour mettre en avant cette nécessité que la lutte pour la survie, le plus primordial et universel des intérêts ?

Comme le rappelle Stephen Clarke dans sa présentation du coffret d’or, le texte de l’Entente Cordiale est bien moins noble que les sentiments qu’on en retient, et consiste en un échange de bons procédés bassement matériels, même s’il a par la suite donné lieu à de belles actions.

Et, enfin, pour revenir à l’entente, quelle preuve y a-t-il pour pouvoir parler d’une solidarité encore plus large, disons au niveau de l’espèce tout entière prise dans le mécanisme d’une renaissance salvatrice ?

Le Trésor des Edrei s’arrête sur un espoir plutôt qu’une preuve : celui d’êtres qui ont appris de leurs erreurs et s’efforcent de reconstruire un monde meilleur. Si l’on s’en tient aux statistiques mondiales, la guerre n’a jamais provoqué aussi peu de morts qu’aujourd’hui, et l’on ne peut s’empêcher d’espérer que cet état de fait mathématique devienne le sens de l’histoire. Néanmoins, la nature humaine reste égale à elle-même et autodestructrice. L’avenir reste à écrire et le conte ne s’arrête pas fortuitement au début de l’ère des hommes : chacun de nous est maître de ce qui advient à l’espèce.

On ne peut pas conclure cette série de questions sans attirer l’attention de vos lecteurs sur la maîtrise avec laquelle vous maniez l’art de la fiction du récit de quête. Quelle clé de lecture conseillez-vous en secret aux lecteurs qui souhaiteraient se lancer dans la quête du trésor de l’Entente Cordiale ?

Toute quête est par nature individuelle : à la façon des chevaliers de contes, les lecteurs à la recherche du trésor de l’Entente Cordiale devront chercher en eux les ressources nécessaires à la victoire. Chaque lecture reste une aventure ouverte à tous les possibles, et la liberté intérieure est la qualité maîtresse de ceux qui souhaitent ressortir grandis de ce périple. Qui sait si le véritable trésor ne réside pas dans le voyage, plutôt que dans son aboutissement ?

Propos recueillis par Dan Burcea

Michel Becker, Stephen Clarke, Vincenzo Bianca, Pauline Deysson, Le Trésor de l’Entente Cordiale, Éditions La couette d’or, 2021, 150 pages

Le Quotidien des ZEP a repéré Laure Minassian

  • digg
  • diigo
  • googleplus
  • google
  • linkedin
  • netvibes
  • printer
  • buzzyahoo

L’enseignement professionnel entre promotion et relégation
Ue approche sociologique

Laure Minassian
Louvain-la-Neuve [Belgique] : Academia/L’Harmattan, 2021, 200 p. 
Collection : Les Sciences de l’éducation aujourd’hui

Soupçonnons-nous toutes les facettes de l’enseignement professionnel ? Quelle est son histoire en France, en Europe et au Québec ? Qu’apprennent les élèves et que deviennent-ils ? Par une approche ouverte aux comparaisons internationales jusqu’aux réalités concrètes des élèves, l’ouvrage discute cet enseignement sous l’angle des inégalités. Il comprend un état des lieux clair et concis de la recherche, ainsi qu’une série d’enquêtes de l’auteure sur les apprentissages en classe, le choix du stage, le devenir des élèves. Les analyses reposent sur une comparaison entre les lycéens professionnels et les apprentis, pris entre relégation et promotion. L’ouvrage est construit afin que les lecteurs puissent porter l’attention sur l’un ou l’autre des chapitres proposés selon leurs besoins, qu’ils soient étudiants, formateurs, enseignants-chercheurs ou plus largement impliqués et/ou intéressés par l’enseignement professionnel. (4ème de couv.)

Extrait de editions-harmattan.fr

https://pmb.cereq.fr/index.php?lvl=notice_display&id=69502