Danièle Yzerman invitée pendant une heure à la radio face au célèbre Jean-Michel Cohen

En Quête de Sens

Émission du 3 décembre 2020 : Anorexie, boulimie, troubles alimentaires : comment sortir de la spirale ?

Réécouter l’émission avec Danièle Yzerman : https://radionotredame.net/emissions/enquetedesens/03-12-2020/

Isolement, anxiété, perte de contrôle : les périodes de confinement que nous avons vécu sont synonymes d’épreuve pour les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire… Les troubles du comportement alimentaire (dits TCA) représentent la deuxième cause de mortalité chez les 14-24 ans, après les accidents de la route. Parmi eux, l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie restent les pathologies les plus démocratisées. Alors ce matin, nous allons tenter de comprendre les mécanismes infernaux qui poussent à se maltraiter par excès ou manque de nourriture… L’occasion aussi de dégoter quelques menus conseils nutrition pour que manger ne soit plus culpabilisant,… Anorexie, boulimie: comment sortir de la spirale ?

« L’anorexie et la boulimie ne sont pas des dérèglements mais des souffrances »

Danièle Yzerman, auteur de »La vie, envers, contre et pour tout. La vie à l’envers » (3 Colonnes). Livre témoignage dans lequel elle revient sur son passé de petite fille meurtrie et démolie par une enfance sordide et une adolescence anorexique

Jean-Michel Cohen, nutritionniste réputé et auteur de nombreux ouvrages best-sellers dont « La peur au ventre – pour que manger ne soit plus un cauchemar » (Plon)

 

« Un livre utile qui prône l’esprit critique. Décapant ! » selon Argoul spécialiste d’économie et de finance

François de Coincy, Mozart s’est-il contenté de naître ?

Voici un petit livre décapant, iconoclaste, qui revisite l’économie en mots simples accessibles à tout le monde. Les raisonnements sont limpides, bien que mis bout à bout sans structure d’ensemble.

Si je tente de me placer en hauteur, l’exposé semble être le suivant : seul le travail crée de la richesse et seule la liberté permet le travail efficace. Nous avons la chance de vivre encore en société de libertés – ce pourquoi tant d’immigrés veulent y tenter leur chance – ne gâchons pas nos talents au profit de fausses valeurs telle l’égalitarisme, la subvention, le règlement, le pouvoir autoritaire technocratique. C’est en gros la philosophie générale d’un libéral qui n’est ni libertaire ni libertarien, ne sacrifiant pas l’effort ni l’épanouissement des talents à l’hédonisme de l’assistanat ou au seul droit du plus fort. Il est pour une société régulée, mais qui décide librement en démocratie participative.

Si je tente d’entrer dans les détails, ce ne sera que pointilliste tant manque l’organisation de l’ensemble en discours cohérent aboutissant à un projet global clair. Car la succession des treize chapitres ne fait pas un plan ni ne dégage de lignes directrices, pas plus que le titre, contestable : le pauvre Mozart est peut-être devenu célèbre grâce à la combinaison de son talent et d’un travail acharné, mais quelle existence contrainte dès le plus jeune âge qui a formé un singe savant puis abouti à un adulte infantile mort jeune ! Est-ce un modèle d’individu libre et épanoui à suivre ? C’est dommage car le propos de François de Coincy mérite d’être connu et débattu, développé à l’aide d’exemples concrets de l’actualité (il y en a trop peu).

Les français sont inégaux… en production pour le pays : « Alors que le rapport des contributions [à la richesse nationale] entre la moyenne des tranches extrêmes est de l’ordre de 12, celui du niveau de vie est de l’ordre de 3. En rappelant que la contribution, c’est ce que l’on produit et que le niveau de vie est ce que l’on consomme, on constate que 60% des Français consomment plus que ce qu’ils produisent »p.38. Ce rapport inégal mesure le poids de la solidarité. Elle est un choix de société, pas une morale permettant de voler aux riches pour donner aux pauvres. Confondre l’égalité et la solidarité est le meilleur moyen pour faire fuir les talents, les entreprises et la contribution fiscale. Partir tôt en retraite ou laisser filer l’immigration de travailleurs pauvres diminue la richesse produite, donc le niveau de vie de chacun (p.47). Ce pourquoi la mesure du PIB est fausse car l’investissement compte deux fois le travail (p.77), ce qui biaise la perception de ce qui est et l’action politique.

Marx comme Keynes ou les monétaristes, ces trois piliers de la théorie économique contemporaine, tordent la réalité. « Karl Marx a vu dans le capital l’essence de l’économie de marché, alors que le moteur en était l’esprit d’entreprise. En ne tenant pas compte de tout le travail réalisé par le capitaliste entrepreneur, il enlève toute cohérence à la relation économique et en contestant la répartition inique du travail et du profit, il occulte la réalité du travail/profit de l’entrepreneur capitaliste. Pour lui, dans l’activité économique, l’entrepreneur n’existe pas, il n’y a que l’argent » p.106. Or l’argent n’est qu’une unité de compte pratique, pas un « bien ». Ce que mesure l’argent, c’est le travail accumulé (l’épargne) qui peut être prêté (le capital) pour produire des biens ou des services nouveaux (investissement) et suscitant une dette (qui peut être vendue). Le capital n’est que du travail réalisé avant, pas un fief féodal par droit de naissance. L’investissement, dont nos politiciens ont plein la bouche, génère le crédit et pas l’inverse : quel entrepreneur investira-t-il s’il n’a pas de débouché à sa production ? « Il n’y a aucune relation mathématique entre le montant de l’investissement et la création d’emploi ; cela dépend des projets » p.99. Or le projet est un pari d’entrepreneur, pas une décision administrative.

Le prix d’un bien ne reflète pas le travail accumulé pour le produire + le profit, mais le niveau de pouvoir d’achat que la demande sur ce bien est prête à investir. Ce qui dépend de la conjoncture, de l’utilité, de la mode, de l’imitation sociale et de bien d’autres choses. Un bien, pas plus qu’une entreprise n’a de « valeur en soi », mais seulement une valeur d’échange sur le marché. C’est ainsi que les analystes financiers évaluent la rentabilité d’une ligne de production, d’une société mise en vente ou d’un bien immobilier par le flux futur des bénéfices dégagés (actualisation des cash flows futurs).

Le système monétaire, quant à lui, est un jeu d’écritures et la spéculation ne produit rien, sinon un passe-temps à somme nulle où le risque est artificiellement joué au-delà de sa probabilité. « Ce marché des écritures est le principal générateur des crises financières » p.122. De même, la dette d’Etat est une insuffisance d’impôts qui permet de vivre au-dessus de ses moyens au détriment des générations futures. Un truc pratique à méditer : pour chaque foyer fiscal, la dette de l’Etat en France est de 25 fois l’impôt sur le revenu annuel du foyer (p.125).

Beaucoup de bon sens, des formules imagées comme cette délicieuse Main invisible d’Adam Smith comparée à un régulateur d’allure pour bateau à voiles, et une redéfinition des mots-valises trop usés des médias et des politiciens tels que croissance, crédit, dette, redistribution, profit, investissement et ainsi de suite. « La confusion est devenue la règle quand on nomme ‘droit au logement’ ou ‘droit au travail’ ce qui est en réalité un ‘droit du logement’ ou un ‘droit du travail’. On transforme en vérité morale ce qui est une convention sociale. Une telle déformation du sens des mots entraîne nécessairement désillusion et amertume » p141. D’où la perpétuelle tentation selon Aristote pour la démocratie de dégénérer en démagogie, portée ces dernières années par « la morale populiste » (p.137). Avec sa contradiction de fond : « sans inégalités, la solidarité n’a plus de sens » p.149.

Aujourd’hui retraité, l’auteur qui a occupé plusieurs fonctions financières dans le groupe Hachette puis créé un groupe immobilier avant de présider la Compagnie de Chemins de Fer Départementaux de 1977 à 2018, prône de calculer le produit national de chacun, de supprimer toutes les niches fiscales et les aides aux entreprises, et en contrepartie de créer un produit social pour compenser les distorsions de concurrence des pays à bas salaires. Entre autres.

Un livre utile qui prône l’esprit critique. Décapant !

François de Coincy, Mozart s’est-il contenté de naître ?, 2020, autoédition bookelis.com, 205 pages, €18.00 e-book €9.99

Blog de l’auteur

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Le Figaro (papier + web), qui a remarqué son livre, commande un papier à François de Coincy

«La fascination d’Emmanuel Macron pour la dette trahit le fait qu’il n’a jamais été un libéral»

FIGAROVOX/TRIBUNE – Une lecture attentive de son livre Révolution nous aurait convaincu il y a bien longtemps que le président de la République n’avait en réalité rien d’un libéral en économie, analyse François de Coincy. Selon l’essayiste, la politique économique d’Emmanuel Macron génère une dette colossale qui pèsera très lourd sur la vie de nos descendants.

François de Coincy est l’auteur de Mozart s’est-il contenté de naître ? (Bookelis, 2020).

D’aucuns ont pu penser qu’il virait libéral lorsqu’il a supprimé l’ISF, en oubliant que le critère n’est pas la baisse des impôts mais la maîtrise de la dépense publique. On a pu y songer aussi lorsqu’il a demandé à un jeune chômeur de se trouver tout seul du travail ou lorsqu’il a envisagé de supprimer l’ENA, mais ce n’était sans doute que mouvements d’humeur de sa part en constatant l’inefficacité de sa haute administration à traiter les problèmes sans son intervention personnelle. La pratique du pouvoir solitaire depuis la crise du Covid remet les pendules à l’heure.

Pour comprendre le fond de sa démarche, plongeons nous dans le livre qu’il a écrit avant son élection, un temps où sa réflexion n’était pas perturbée par les tensions de l’exercice de la plus haute fonction de l’État. Sous le curieux titre de Révolution, il y exprime sa philosophie du pouvoir et sa volonté de restaurer la volonté et l’efficacité de l’État: il veut par exemple que l’État reprenne en main les retraites qui dépendaient en théorie des partenaires sociaux ou qu’il doit intervenir dans les villes pour libérer le foncier. Il voit l’argent public comme principale arme, dans les écoles, les hôpitaux, l’écologie et dans la fibre numérique. Il refuse l’augmentation du temps de travail qu’il considère comme inacceptable pour les Français

Il accepte la délégation de gestion, mais le vrai patron doit être encore l’État qui acceptera volontiers les propositions en provenance du terrain mais conservera bien sûr la décision finale (belle préfiguration de ce que sera la mascarade citoyenne pour le climat).

La catastrophe économique redoutée par Roux de Bézieux est en train de se produire. On ne va pas la sentir tout de suite puisqu’on la gère à crédit

Pas une réflexion libérale, à l’exception des bonnes intentions du début du livre où il laisse échapper: «Qui peut sérieusement croire qu’il est optimal de tout régenter depuis Paris?». Lorsque Geoffroy Roux de Bézieux, au sortir d’une réunion avec l’État où il prend conscience de la catastrophe économique qui va être la conséquence du confinement, dit avec un parfait bon sens qu’il nous faudra travailler plus, il s’ensuit un déchaînement politique et médiatique sur l’ultralibéralisme du patron des patrons et son insensibilité aux malheurs à venir des Français.

Très peu de temps après, Roux de Bézieux, probablement abasourdi par les centaines de milliards que l’État promet alors de déverser sur les entreprises et sur les ménages, abandonne ses réserves, son rôle de défense des entreprises étant assuré. On imagine qu’il n’en pensait pas moins, rejoignant ainsi la position pragmatique du patron de Peugeot qui, interrogé par une journaliste sur les énormes subventions accordées aux voitures électriques, lui exposait avec une franchise rafraichissante son inquiétude en tant que citoyen devant le coût gigantesque des mesures en faveur des voitures électriques et sa détermination en tant qu’industriel à en profiter pour le développement de l’entreprise.

Le 16 mars 2020, Emmanuel Macron a manqué son rendez-vous avec l’Histoire. C’était le moment clé où il pouvait faire confiance aux Français en leur demandant ces suppléments d’efforts que chacun, par solidarité, était prêt à faire. Il «déclare la guerre» mais il n’y a pas d’effort de guerre hors celui du corps médical et choisit le renoncement par la dette pour éviter le sang la sueur et les larmes.

La catastrophe économique redoutée par Roux de Bézieux est en train de se produire. On ne va pas la sentir tout de suite puisqu’on la gère à crédit. Si on l’avait compensée par un travail complémentaire, comme il l’avait suggéré, elle aurait pu être dernière nous en quelques années.

La dette est une forme de mensonge d’État bien plus grave que celui des masques ou celui des nuages radioactifs qui s’arrêtent à nos frontières

La dette est une forme de mensonge d’État bien plus grave que celui des masques ou celui des nuages radioactifs qui s’arrêtent à nos frontières. Alors que le produit du travail est définitivement acquis, l’emprunt est une perte différée du patrimoine dont il faudra supporter les échéances (par un travail complémentaire ou un niveau de vie moindre) durant des décennies. C’est la politique de l’égoïsme keynésien: on peut euthanasier l’épargnant, et on ne se préoccupe pas de l’avenir car à long terme on est tous morts.

L’emprunt à long terme sans savoir comment on le remboursera convient parfaitement aux politiques dont l’horizon est à très court terme: il leur faut tenir 2 ou 3 ans alors que la ligne d’horizon est celle qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on avance, c’est la perspective à long terme des entreprises familiales ou la vision du forestier qui plante un arbre avec le regard de ses futurs petits-enfants.

On ne pouvait attendre d’Emmanuel Macron une approche libérale et si son implication personnelle dans les moindres décisions de cette crise fait preuve de courage et d’engagement, elle remet en cause de manière implicite la capacité de la haute administration dont il est issu à assurer la direction du pays. «Dans le même temps» en décidant que l’État seul est à même de gérer une crise majeure on se prive de la capacité de nos organisations, qu’elles soient publiques ou privées, à prendre localement des décisions responsables.

Certains fantasment sur un renforcement du rôle de l’État lorsque la crise sera terminée. L’analyse des évènements confirmera au contraire ce que l’on aperçoit déjà des limites et des défaillances de l’État centralisateur et omnipotent. Beaucoup voudront alors mettre en œuvre une société moins dirigée où les décisions «ne se prennent pas à Paris», où les citoyens ne sont pas des assistés et où les initiatives individuelles sont favorisées.

Emmanuel Macron est suffisamment intelligent et agile d’esprit pour le comprendre et nous expliquer qu’après la nécessaire période de pouvoir spéciaux ayant permis de sauver la vie de nombreux Français durant la crise sanitaire il est temps désormais d’effectuer des changements permettant d’améliorer notre fonctionnement démocratique. Mais d’une part il ne le fera que si les Français et les médias en sont eux-mêmes persuadés et d’autre part que si un autre ténor ne s’est pas emparé de ce thème de campagne avant lui.

Made by Frenchies choisit Danièle Yzerman

Danièle Yzerman à l’honneur

une vie marquée par la violence d’un père et la soumission d’une mère, une enfance sordide et une adolescence soulignée par une anorexie qui amènera l’auteure Danièle Yzerman vers le suicide. Poussée par le désir de « laisser une trace » elle décrit dans cet ouvrage un parcours peu banal… un long chemin qui démontre que finalement, tout est possible ! une ode à la vie, un message d’espoir aux grands blessés de la vie.
La vie, envers, contre et pour tout. La vie à l’envers – Daniele Yzerman
123 pages – Prix : 13,50 €
www.lestroiscolonnes.com
Le pouvoir de l’imagination
Tous droits réservés à l’éditeur
AUTEURS 346714735

Danièle Yzerman sélectionnée par Objectif Bien-être

Quatre Livres pour s’apprivoiser !

Demain, je déploierai mes ailes

Des circonstances de vie, d’abord dramatiques et plus tard… des rencontres… De belles rencontres qui amèneront la jeune Romane à relever la tête et à réapprendre vivre ! Cindy Traire a partagé au long de ses dernières années, des vies de doutes, de souffrance et de chagrins… elle a voulu au travers de ce roman délivrer un message d’espoir ; peu importe ce que l’on a vécu, il faut trouver en soi les ressources nécessaires pour rebondir. Un bel ouvrage !
Demain, je déploierai mes ailes – Cindy Triaire

Éditeur : Tremplin Carrière – 248 pages – Prix : 9,90 € format e-book / 15 € format papier

La vie, envers, contre et pour tout. La vie a l’envers

une vie marquée par la violence d’un père et la soumission d’une mère, une enfance sordide et une adolescence soulignée par une anorexie qui amènera l’auteure Danièle Yzerman vers le suicide. Poussée par le désir de « laisser une trace » elle décrit dans cet ouvrage un parcours peu banal… un long chemin qui démontre que finalement, tout est possible ! une ode à la vie, un message d’espoir aux grands blessés de la vie.

La vie, envers, contre et pour tout. La vie a l’envers – Daniele Yzerman

123 pages – Prix : 13,50 € – www.lestroiscolonnes.com

Le pouvoir de l’imagination

« La SEP (Sclérose en Plaques) m’a laissé vivre plus de soixante-dix ans. Sans elle, je serais sûrement déjà mort d’un infarctus… ou autre ! Elle m’a toujours protégé, en me faisant arriver par exemple en retard à des rendez-vous, me permettant ainsi d’échapper d’abord à un attentat et, quelques années plus tard, à un accident d’avion. » Atteint de sclérose en plaques, l’auteur a appris à faire face à sa maladie et à ses conséquences, à la dompter et vivre avec dans un respect mutuel.. Ce livre se lit comme un roman avec ces moment douloureux et ces momenst de bonheur, rédigé pour « aider les personnes désespérées par l’annonce d’une maladie incurable et dégénérative, en leur donnant un exemple de gestion d’une telle pathologie ».

Le pouvoir de l’imagination – Alain Dujardin

142 pages – prix : 14,50 € – Éditions Baudelaire

Comment être Humain

ils sont trois : l’auteur Ruby Wax, un bouddhiste et un neuroscientifique, en quête d’une réponse sur le comportement humain désordonné fonctionnant plus comme une machine que comme un être humain. Dans ce guide, ils tentent tous les trois d’apporter des réponses aux questions sur le bonheur, le stress, les émotions, le rapport du corps et de l’esprit, les enfants, les addictions, le pardon…mais aussi sur les bienfaits de la méditation. De nombreux conseils y sont divulgués, des exercices pour avoir un esprit plus concentré, en meilleure santé et bienveillant… Un guide pour être simplement humain !

Comment être Humain – le guide – Ruby Wax

368 pages – 19,00 € – Éditions Cherche Midi

L’AFP n’évoque un roman que s’il est EXCEPTIONNEL et à valeur HISTORIQUE MAJEURE pour l’humanité

Le livre d’un investigateur français fait la lumière sur l’opération Condor en Amérique latine.

19 Novembre 2020 – 14:51

(AFP) La lutte de l’avocat et défenseur des droits de l’Homme paraguayen Martín Almada, qui a culminé lors de la découverte de tonnes de documents du sinistre Plan Condor, fait l’objet d’un livre qui vient d’être publié en France par l’écrivain et journaliste Pablo Magee.

Accusé de “délit de terrorisme intellectuel”, Almada a survécu à quatre ans dans les geôles du dictateur paraguayen Alfredo Stroessner. En 1978, il a été libéré grâce à la pression internationale et s’est exilé en France, où il a travaillé à l’UNESCO.

À la fin de l’année 1992, avec l’aide d’un juge paraguayen et de sa propre épouse, María Stella Cáceres, actuelle directrice du Musée des Mémoires d’Asunción, Almada a réussi a mettre au jour les ”Archives de la Terreur” sur le plan perpétré conjointement par les forces militaires de plusieurs pays, principalement du Cône Sud-américain, appuyés par la CIA à partir du milieu des années 1970.

“Ceci est grand !”, avait fait remarquer sa femme après cette découverte historique.

Pablo Magee (Paris 1985), un intellectuel français qui réside au Paraguay depuis longtemps, a rencontré Almada et créé un lien fort avec lui, lien qui s’est traduit par un livre auquel il a dédié sept années et qui est aussi atypique que fondamental pour interpréter ces années de terrorisme d’État.

“La nuit où j’ai rencontré Martín chez lui, nous avons parlé six ou sept heures sans interruption. Il m’a raconté son histoire personnelle et sa découverte des archives”, qui ont intégré l’Archive de Mémoire du Monde de l’UNESCO, a rapporté Magee à l’AFP.

Depuis lors, Almada et lui ont parcouru le monde et, entre autres, Almada a convaincu le Pape François d’ouvrir les archives du Vatican concernant le Plan Condor.

Magee avait trouvé une raison idéale pour écrire. Ce n’est pas le hasard si ce n’est autre que l’écrivain républicain espagnol Jorge Semprún, survivant des camps de concentration Nazis, qui lui a inculqué “l’obsession du devoir de conserver la mémoire”, lorsqu’il était étudiant au Lycée Frédéric Mistral d’Avignon, en France.

– “Sur écoute” –

La vocation de Magee ne se limite pas à sa relation avec Semprún. Lorsqu’il étudiait à Londres, il a eu comme professeure une personne qui avait travaillé pour le Secrétaire d’État Henry Kissinger (Prix Nobel de la paix 1973), lorsque la CIA collaborait au coup d’État contre Salvador Allende , et qui avait démissionné et était partie pour le Royaume-Uni en découvrant la ligne suivie par son pays en matière de politique extérieure.

“Elle m’a inoculé le virus d’essayer de comprendre le fonctionnement des dictatures en Amérique Latine”, affirme l’auteur. Mais l’investigation au Paraguay pour écrire “Opération Condor” (Éditions Saint-Simon, Paris 2020) “a été tout sauf facile”, confesse-t-il encore.

“J’ai vite pris conscience que j’étais sur écoute et qu’on me surveillait de très près. Puis sont arrivées les menaces et les attaques informatiques sur ma boîte de courrier électronique. Un jour, tous les mails en relation avec mon enquête ont été effacés. Tout cela a été difficile à surmonter, mais je suppose que cela fait partie de cet univers”, explique-t-il.

Pour Magee, “la défense des droits de l’Homme et de la mémoire n’est un terrain neutre nulle-part, encore moins en Amérique latine où ces sujets sont très récents, voir actuels.”

Dans ce sens, Martín Almada affirme pour sa part que ce Condor “vole toujours”, en vertu des évènements politiques en Amérique latine, citant l’essor de l’extrême droite.

Le livre de Magee a été préfacé par Costa Gavras, cinéaste très intéressé par le thème des dictatures en Amérique latine, avec des films comme “Missing” (ou ”État de siège”). “La touche ultime de ce cycle”, commente Magee.

Selon l’auteur, la publication en espagnol de “Opération Condor” est prévue à Buenos Aires à une date encore indéterminée.

(Source AFP)