Hosto Blues dans Les Nouvelles Littéraires (carnets de Gabriel Matzneff.), 1974

hosto.jpgnl.jpgDu 18 au 24 novembre 1974

Les Nouvelles Littéraires

N°2460, 53ème année

Les carnets de Gabriel Matzneff

S’il existe un autre monde, et si dans cet autre monde, les gens ont la tête à lire des livres, Montherlant aura pris un sacré plaisir à la lecture d’Hosto Blues de Victoria Thérame, qui vient de paraître aux éditions des Femmes. Déjà parce qu’au-delà de l’apparent débraillé néo-célinien de son style, Victoria Thérame a un ton vigoureux, expressif, juste, qui lui appartient en propre : il n’est que d’ouvrir ce bouquin au hasard, par exemple à la page 301 le paragraphe qui commence par « son cucu… » pour comprendre que c’est un écrivain, et singulièrement doué, qui l’a écrit. Ensuite, parce que, Montherlant a cette phrase dans l’avant-propos de Service inutile : « En 1929, j’écrivis Moustique ou l’Hôpital, roman dont l’action se passe dans le peuple : on y voit comment meurent les gens qui n’ont pas de quoi acheter des fortifiants ». Hosto Blues, qui est un livre sur la souffrance, la maladie, la solitude et la mort l’aurait bouleversé. Enfin, parce que Victoria Thérame, infirmière dans une clinique où Montherlant a été hospitalisé à la suite d’une blessure à l’oeil reçuelors d’une bagarre, trace de l’auteur des Jeunes filles » le portrait le plus tendre, le plus aigu, le plus vrai qui a jamais été fait de lui. « un regard qui fascine… qui s’agrippe : y a des jeunes tiens qui feraient bien d’avoir ce regard !… un regard qui te suit partout dans la chambre… te quitte pas des yeux… même quand tu mets ses gouttes dans l’oeil abîmé… il te regarde avec l’autre ! Un regard où vraiment tu ne peux rien sentir ni de haineux, ni de misanthrope, ni de méprisant, ni de misogyne ni de quoi que ce soit de négatif !…. (…) il te plaît, ce mec !… non mais c’est un vrai rigolo !… qui s’est acharné à le présenter comme une glacière empesée ?… mais c’est un vrai pince-sans-rire… d’une simplicité étonnante… (…) silencieux, ramassé… violent et contenu… c’est ça que les imbéciles confondent toujours avec la froideur… (…) c’est un mec qui ira jusqu’au bout… » Il y en a comme ça une dizaine de pages. C’est direct, chaleureux, magnifique. J’espère que Victoria Thérame a envoyé son livre à Mme de Beauvoir qui, dans les diverses rééditions du Deuxième sexe, n’a toujours pas cru devoir supprimer le chapitre super-faux et super-idiot qu’elle consacre à Montherlant – un Montherlant qu’elle présente comme un phallocrate, un sexiste, alors que Montherlant était tout le contraire, et LesJeunes filles une tentative passionnée de permettre aux femmes d’échapper au schéma christiano-idéalisto-bourgeois où la société occidentale prétend les enfermer.

Hosto-Blues est un livre captivant, déchirant, en vérité « le lait de la tendresse humaine » (Shakespeare). Notre société libérale peut bien se donner bonne conscience en lisant l’Archipel du Goulag, il n’est pas besoin d’aller en Sibérie pour y rencontrer l’enfer, l’enfer est ici, chez nous, dans nos coeurs, dans nos corps. Victoria Thérame dit cela asdmirablement, un livre admirable, je vous le répète, le plus beau livre que j’aie lu depuis des mois et des mois, je demande le Goncourt, pas pour moi, ça c’est le boulot de Roland Laudenbach de m’avoir un prix, à l’éditeur de s’activer un peu, l’auteur, lui, une fois qu’il a écrit son roman, il a le droit de se la couler douce, aux autres de jouer, non ce n’est pas pour moi que je demande un « prix littéraire » c’est pour Hosto-Blues de Victoria Thérame, cette écriture superbe, ce cri de colère et d’amour, oui, un chant d’amour, l’amour des êtres, de la vie, du monde créé, et partout la douleur, l’injustice, le désespoir, la déchéance physique et spirituelle, l’horreur absolue.

Un dernier argument à l’usage des radins, comme dirait Charlie-Hebdo : ce livre qui a 476 pages bien tassées ne coûte que seize francs. Ca vous changera des romans minables, merdiques, sans intérêt qui, eux, auront le Goncourt et autres palmes académiques, et qui valent quarante francs et plus.

G.M.

« Ourika » de Madame de Duras

« Ourika » de Claire de Duras

Une édition de Claudine Herrmann

Réédition.

Office 04/10/2007

Aussi maigrichonne que « Cher Voltaire » est balourd, notre « Ourika » est toute mignonne quand même. Précieuse surtout. Impérissable souvenir de sa lecture d’une seule traite dans la baignoire de ma chambre d’hotel à Mouans-Sartoux. Dans la préface, Claudine Herrmann nous livre les secrets de son élaboration. Ou comment, Claire de Duras s’est inspirée de Chateaubriand puis de sa fille Félicie pour donner naissance au personnage de Charles – responsable des infortunées amours de son héroïne Noire adoptée. Madame de Duras est « une pure » au grand coeur et toute cette histoire vise à déculpabiliser tout amour authentique.

La « bifurcation » Chateaubriand à Félicie s’opère ici : (…) « A présent, c’étoit dans le coeur de Charles que je cherchois un abri ; j’étois fière de son amitié, je l’étois encore plus de ses vertus ; je l’admirois comme ce que je connoissois de plus parfait sur la terre. J’avois cru autrefois aimer Charles comme un frère ; mais depuis que j’étois toujours souffrante, il me sembloit que j’étois vieillie, et que ma tendresse pour lui ressembloit plutôt à celle d’une mère. » (…)

Ourika, jeune Sénégalaise destinée à devenir esclave, est rachetée par un Français pris de pitié pour elle alors qu’elle n’a que deux ans. Il l’amène en France et la confie à sa tante, Madame de B. Celle-ci l’élève comme sa propre fille, dans un milieu privilégié où règnent l’esprit et le bon goût, et où elle ne subit aucun racisme.
Pourtant, une conversation surprise entre Madame de B. et l’une de ses amies lui révèle le sort auquel sa couleur la voue dans un tel milieu : « Je me vis négresse, dépendante, méprisée, sans fortune, sans appui, bientôt rejetée d’un monde où je n’étais pas admise. » Séparée pour toujours des siens, attachée à une société dans laquelle elle ne peut trouver véritablement sa place, elle se sent « étrangère à la race humaine tout entière ».
Son amour impossible pour le petit-fils de Madame de B., son vain et fugace espoir dans la Révolution, accroissent encore son « étrangeté ». Après une longue maladie qu’elle soigne au couvent, elle meurt, non sans s’être confiée à son médecin, par qui nous arrive son récit.

Contemporaine de Madame de Staël, amie de Chateaubriand et appréciée de Goethe, Madame de Duras passe pour avoir inspiré Stendhal et Fromentin. Ourika a connu un très grand succès au moment de sa publication en 1823. Le sens politique de l’œuvre n’est pas passé inaperçu. Elle est en effet traversée des questions de l’époque : la traite des Noirs, le commerce des esclaves, l’éducation des filles, leur « vocation » forcée et leur réclusion au couvent, la Révolution, les motivations des hommes de 1789, la terreur…

Tandis que Chateaubriand comparait Madame de Duras à Madame de Staël pour l’intelligence et à Madame de La Fayette pour la sensibilité, Goethe dit à Humboldt, en parlant d’Ourika : « Elle m’a fait bien du mal. A mon âge, il ne faut pas se laisser émouvoir à ce point… Parlez-lui de mon admiration… »

Cette édition réalisée par Claudine Herrmann contient une présentation et un appareil de notes très complets, très documentés, sur l’époque aussi bien que sur la vie et l’œuvre de Mme de Duras.

« Ourika, dans sa sobriété, est un petit chef-d’œuvre, et celles qui connaissent le langage du cœur verront qu’il n’a pas pris une ride. »
Claudine Herrmann

Claire de Duras naît en 1777 à Brest. Son père, un libéral qui soutient la cause révolutionnaire, mais récuse cependant les cruautés des Républicains, est guillotiné le 5 décembre 1793. En 1797, Claire épouse Amédée Bretagne-Malo Durfort de Duras. En 1798 naît leur fille Félicie, puis suit Clara un an après. Délaissée par sa fille préférée Félicie après son mariage avec le prince de Talmont, déçue par l’ingratitude de son ami Chateaubriand, Claire de Duras est gagnée par un sentiment d’amertume qui se manifeste dans son œuvre littéraire. Après plusieurs dépressions nerveuses, elle meurt à Nice en janvier 1828. Ses principaux romans, Olivier, Ourika et Edouard traitent tous les trois du sentiment d’exclusion.

« Sita » de Kate Millett (grand roman lesbien)

sita_2.jpgSita
Kate Millett

Traduit de l’américain par Elisabeth Gilles.

1ère édition : 1977 ; 1ère édition française : Stock, 1978.

Office 11/10/2007

Sita est l’histoire d’un amour entre deux femmes, Sita et Kate, un amour en train de finir. Comprenant qu’elle est en train de perdre Sita, Kate décide de commencer un journal dans lequel elle décrira, aussi précisément que possible, les derniers moments passés ensemble.
En choisissant de prénommer la narratrice « Kate », l’auteure affiche clairement le caractère autobiographique de ce roman.
Kate est une artiste et une militante, Sita, américaine d’origine italienne et sud-américaine, est une femme mûre, très belle, très indépendante. Elle a eu plusieurs maris et est mère de plusieurs enfants, déjà adultes.
C’est sous la forme d’une passion dévorante que l’amour entre Kate et Sita a commencé. Mais Kate, après quelques mois passés ensemble, est partie passer l’hiver à New York, où elle possède un appartement et un atelier. Le roman commence lorsqu’elle revient vivre avec Sita à Berkeley, dans la maison qu’elles louent ensemble. Elle découvre avec stupéfaction que la maison est occupée par les enfants de Sita et leurs amis : il n’y a plus de place pour elle. Elle comprend aussi que Sita a plusieurs liaisons avec des hommes, et qu’elle ne compte pas y renoncer. Elle a reconstruit sa vie sans elle, ne supportant pas de devoir vivre entre parenthèses pendant son absence. Pourtant, toutes deux s’aiment toujours. Kate est alors forcée, si elle veut rester, de se plier aux caprices de Sita : tantôt aimante, tantôt lointaine, celle-ci est imprévisible et son amour n’est jamais acquis. Rester, pour Kate, c’est renoncer à son amour propre, accepter d’être un objet entre les mains de celle qu’elle aime ; c’est aussi devenir l’esclave de son désir. Garder l’autre nécessite de payer le prix d’une certaine forme d’humiliation.
Tandis qu’il explore la nostalgie d’un amour perdu, et la difficulté de continuer une relation qui rappelle sans cesse un passé heureux, ce livre pose aussi la question du rapport entre la vie et l’écriture : est-ce qu’écrire la vie la transforme ?
Ce roman, qui nous plonge dans la société américaine du début des années 70, nous livre une analyse très fine des sentiments en jeu dans cette relation : entre tendresse et rivalité, entre désir et indifférence, entre dépendance et égoïsme, l’amour entre les deux femmes est une constante mise à l’épreuve de l’une par l’autre, avec quelques rares moments de grâce, derniers moments de complicité retrouvée avant la séparation.

DVD « Amazonie, la vie au bout des doigts » de Stéphanie Pommez

Amazonie, la vie au bout des doigts
Stéphanie Pommez

Producteur : ZOO ETHNOLOGICAL DOCUMENTARIES
Documentaire – 52 minutes – 2005

Office 13/09/2007

Ce documentaire fait le portrait de trois sages-femmes au cœur de la forêt amazonienne. On recense chaque année dans cette forêt plus de 130 000 naissances effectuées grâce à l’assistance des sages-femmes qui, dans ces villages dépourvus d’électricité, d’eau courante et de services sociaux, offrent plus qu’une aide médicale : elles sont les gardiennes d’une vaste culture orale et savent préparer des remèdes à tous les maux avec les plantes de la forêt.
Au Brésil, dans les communautés disséminées le long des rivières du bassin Amazonien, on dit d’une femme enceinte qu’elle a un pied dans la tombe. Sans assistance médicale, ces jeunes mères s’en remettent au savoir traditionnel des sages-femmes qui les aident à affronter l’accouchement.
Une profession qui se transmet de mère en fille pour venir en aide aux femmes les plus démunies. Un savoir-faire ancestral, décrit par ces trois femmes comme “un don du ciel”.
En suivant successivement chacune de ces trois sages-femmes dont elle fait le portrait, la réalisatrice plonge au cœur des légendes et des croyances dont elles détiennent le précieux savoir.

Stéphanie Pommez est née en 1972. Elle a passé toute son enfance et sa jeunesse au Brésil, qu’elle considère comme son pays d’adoption. Elle a étudié le Développement à l’Université de Magill, à Montréal. Photographe et réalisatrice, elle a commencé à travailler pour les ONG au Mexique, puis pour médecins du Monde, à New York. Elle y habite toujours aujourd’hui.

« Les politiques sexuelles » de Kate Millett

katemillett1_88x382.jpgLes politiques sexuelles
Kate Millett

1ère édition : 1969 (Sexual Politics) ; 1ère édition française : Stock, 1971 (La politique du mâle)

Traduit de l’américain par Elisabeth Gille.

Office 25/05/2007

La Politique du mâle est une critique de la société occidentale qui se concentre sur une dénonciation du pouvoir patriarcal et de la négation du corps féminin à tous les niveaux : idéologique, sociologique, anthropologique, politique, ainsi que littéraire.
Dans une première partie, l’auteure défend l’idée, trop souvent négligée selon elle, que la sexualité a un aspect politique. Dans une deuxième partie, plus théorique, elle retrace la grande transformation qu’a connue la relation traditionnelle entre les sexes au XIXe siècle et au début du XXe, puis le climat de réaction qui s’est installé entre 1930 et 1960, assurant la persistance d’un mode de vie patriarcal modifié. La troisième partie est consacrée à l’étude du reflet de cette seconde période dans la littérature : l’auteure étudie la représentation du rapport entre les sexes chez quatre écrivains : Norman Mailer, D.H. Laurence et Henry Miller.
Tandis que les écrivains anglo-saxons Norman Mailer, D.H. Laurence et Henry Miller y sont dénoncés pour leur sexisme, mettant en scène des personnages féminins soumis et humiliés, Kate Millett oppose leurs points de vue phallocrates et androcentristes à celui d’un auteur français, Jean Genet.
Dès sa sortie, La Politique du mâle fit l’effet d’un pavé dans la mare et contribua par la suite à favoriser le développement des études et recherches féminines au niveau universitaire, ainsi que la révélation d’injustices qui allaient éclater au grand jour pendant la deuxième vague du féminisme.

Kate Millett, née en 1934 dans le Minnesota, est une figure majeure du féminisme. Elle est connue dans le monde entier pour son combat politique. Sa thèse, Sexual Politics, soutenue en 1970 à l’université de Columbia, connaît un véritable engouement dès sa parution. En 1971 elle achète une ferme qu’elle restaure pour en faire une communauté de femmes artistes, baptisée « Women’s Art Colony Farm ». Elle a signé de nombreux livres tout en consacrant sa vie à la libération sexuelle. Ses romans En vol et Sita racontent, sous le voile de la fiction, ses expériences homosexuelles. En Iran relate la lutte pour les droits des femmes qu’elle a mené dans ce pays avant d’en être expulsée.

« Hosto blues » de Victoria Thérame

Couv Hosto-Blues.jpgHosto Blues
Victoria Thérame

Première édition : 1974 (Des femmes)

Office 27/09/2007

Hosto Blues décrit douze heures de la vie d’une infirmière : une journée entière restituée à la première personne, minute par minute, entrecoupée par les souvenirs de neuf ans de service hospitalier.

Ce texte d’une vivacité rare décrit de façon acerbe et provocatrice le quotidien d’une infirmière au début des années 70. L’écriture de cette révolte est produite comme une transcription immédiate, sans détour, qui s’emballe et se répète jusqu’à l’usure dans une violente et généreuse épopée populaire.

Loin de constituer un froid rapport sociologique, Hosto Blues est un roman passionné, vécu du dedans comme un cri poussé du fond d’une prison. Révolte d’une femme contre le système hospitalier, répressif et oppressif, contre la hiérarchie du personnel, la surexploitation des « vocations » féminines, ce texte est un violent réquisitoire contre la médecine de classe qui terrorise les malades, s’enrichit sur la souffrance, soumet le corps en le « traitant » pour le réintroduire dans le système qui l’opprime, l’aliène et l’exploite.

L’auteure dénonce également l’état d’ignorance dans lequel sont maintenues à vie les infirmières, et la division flagrante du travail entre hommes et femmes dans ce milieu.

Dès sa sortie, Gabriel Matzneff avait été ébloui par « Hosto Blues », au point d’en parler élogieusement dans ses Carnets aux « Nouvelles littéraires ». Il avait spécialement aimé que Victoria Thérame, qui avait soigné Montherlant perdant la vue, développe cet épisode, et surtout la sensibilité de l’auteur exprimée à travers un style.

Allergiques aux points d’exclamation !!!!!! s’abstenir !!!!!!

Victoria Thérame est née à Marseille. Nombre de ses romans (« Hosto Blues », 1974, « La dame au bidule », 1976 et « Staboulkash« , 1981) et sa pièce de théâtre (« L’escalier du bonheur« , 1982) ont été publiés aux éditions Des femmes.

« Une femme » de Sibilla Aleramo, lu par Emmanuelle Riva

Une femme
Sibilla Aleramo

Lu par Emmanuelle Riva.

Office 20/09/2007

Paru en Italie il y a exactement cent ans, Une femme est une autobiographie romancée dans laquelle coexistent une analyse de la situation des femmes et le récit d’une lutte individuelle. Déchirée entre un amour passion pour son père libéral, brillant, séducteur et une pitié terrifiée pour sa mère trompée, humiliée, qui sombre progressivement dans la folie, elle lutte pied à pied pour conquérir son indépendance intellectuelle, affective, contre un mari tyrannique et brutal, et contre un milieu provincial superstitieux et étriqué. Ce sera au prix du renoncement à son fils, c’est-à-dire du renoncement à être mère qu’elle deviendra une femme libre et active. Dans un style sobre, d’une réserve classique traversée d’effusions lyriques, précieusement désuètes, une lutte toujours convaincante.

Sibilla Aleramo (1876-1960) est née en 1876 dans le Piémont. Elle est l’auteure d’une œuvre importante (romans, journal, correspondance) qui a marqué en profondeur la littérature italienne du XXe siècle. En 1906, elle écrit son premier roman, Une femme, après avoir quitté son mari et son enfant, autobiographie qui connaît immédiatement un grand succès et est traduit en plusieurs langues. Après ce succès littéraire, Sibilla Aleramo mène une vie errante et modeste, mais très riche en rencontres artistiques. En 1946, fidèle à ses convictions progressistes, elle s’inscrit au Parti communiste italien et se dévoue jusqu’à sa mort, en 1960, au combat social qu’elle avait courageusement choisi soixante ans plus tôt.