CE JEUDI SOIR !!! Vernissage de l’exposition L’Agenda 2008 – Lavis de Colette deblé – à partir de 18 h 30, à l’Espace des femmes, 35 rue Jacob, Paris 6ème – Venez nombreuses et nombreux !!

Antoinette Fouque et Colette Deblé,
Des femmes
,

seraient heureuses de vous accueillir
jeudi 13 décembre 2007 à partir de 18 h 30
pour le vernissage de l’exposition de

L’Agenda 2008
Lavis de Colette Deblé

Le vernissage de cette exposition de peintures de Colette Deblé sera l’occasion, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas encore, de découvrir notre Espace-Galerie Des femmes, situé 35 rue Jacob, 75006 Paris. (métro Saint-Germain des Prés). Il vous permettra en outre de croiser des auteurs de la maison, comme Jean-Joseph Goux – philosophe professeur aux Etats-Unis ayant publié Accrochages en 2007 aux éditions des femmes et très vieil ami de la prodigieuse illustratrice, séjournant quelques semaines dans l’Hexagone. (Oui, le monde est tout petit ! Et Antoinette Fouque a beaucoup d’amis ! Partout dans le monde !)

Sur une idée d’Antoinette Fouque (auteur de Gravidanza, éditions Des femmes, 2007 – monument de la pensée pour les siècles à venir) et suite à une rencontre humaine artistiquement féconde entre ces deux très grandes dames, Colette Deblé – cette peintre fabuleuse à qui Jacques Derrida a consacré tout un livre, Prégnances – Lavis de Colette Deblé. Peintures. (L’Atelier des Brisants, 2004) – vient de finir d’illustrer l’Agenda 2008 Des femmes.

Cette oeuvre supplémentaire de la créatrice d’images publiée dans notre belle maison prolonge sa relation construite sur l’amitié et l’admiration réciproques avec Antoinette Fouque – qui avait déjà fait naître un livre sublime en 2006 – L’envol des femmes, porté par des textes de Jean-Joseph Goux.

L’AGENDA 2008 DES FEMMES (Illustrations de Colette Deblé)

Il s’agit d’un semainier de bureau en édition unique et au tirage limité, un objet aussi utile que d’une beauté à couper le souffle. D’un format pratique 16 x 17 cm, sa couverture en simili cuir vert amande lui donne un aspect sobre, pourtant d’une élégance extrême, avec une touche d’originalité certaine.

Long de 160 pages, il se présente sous la forme d’une semaine par double page illustrée de lavis de Colette Deblé. Une citation littéraire hebdomadaire vous nourrira l’esprit et le coeur. Destiné à la permanence à travers les années (la couverture est de taille standart) et à être regarni chaque 1er janvier, il vous accompagnera tout au long de l’année civile 2008.

On pourra se le procurer dans toutes les librairies dès le 6 décembre 2007.

Les éditions Des femmes espèrent avoir la joie de vous recevoir lors de la soirée du jeudi 13 décembre – ainsi que jusqu’au 15 février 2008 pour admirer l’exposition Colette Deblé dans le cas où vous ne seriez pas disponible à la date du vernissage.

Me tenant à votre disposition pour tout complément d’information, je vous renouvelle ma vive sympathie et mon désir de vous voir souvent à l’Espace-Galerie Des femmes.

Chaleureusement,

Posez vos questions en direct à Antoinette Fouque sur Parenthèse Radio, de 13 à 14 h ce 12 décembre !! Thème : « Que reste t-il du MLF ? »

Antoinette Fouque sera CE mercredi 12 décembre, de 13 à 14 h l’invitée par téléphone et en direct de Denis Florent sur Parenthèse Radio, dans une émission talk-show avec le public dont le thème est « Que reste t-il du MLF ? » L’assistant de Denis Florent qui m’a contactée est Nicolas Mollaret.

Parenthèse Radio est une nouvelle radio nationale, dédiée à la parentalité et à la famille, née le 1er octobre 2007, qui émet 24 h sur 24, dont l’objectif est de donner le maximum la parole aux auditeurs. CE mercredi 12 décembre, de 13 à 14 h, vous pourrez donc poser vos questions à Antoinette Fouque en appelant le 0892 69 11 33. Parenthèse Radio vous rappellera pour passer à l’antenne.
Le site : http://www.parentheseradio.fr/

Ecoutez Parenthèse Radio en FM dans l’Est parisien, à Creil (101.3 MHz), Meaux (101.3 MHz) et Melun (97.6 MHz) et à Clermont-Ferrand (88.1 MHz) et Limoges (90.5 MHz) en janvier à Dijon (94.1 MHz), en février à Marseille (103.1 MHz) et en mars à Troyes (90.3 MHz)

Bien à vous,

Marche de Silence et de Lumière pour Aung San Suu Kyi, samedi 17 novembre, 18 h, Parvis du Trocadéro

APPEL DE L’ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE – ANTOINETTE FOUQUE :

Comité de Soutien au peuple birman
marchebirmane@yahoo.fr
c/o Buddhachannel
206, rue La Fayette
75010 Paris

GRANDE MARCHE DE SILENCE ET DE LUMIERE

Face à la situation inquiétante en Birmanie,
face aux exactions de l’armée,
face au silence médiatique imposé par la junte,
face aux incertitudes actuelles,
un comité de soutien au peuple birman s’est constitué.

Ce comité de soutien
animé par des valeurs pacifistes et humanistes
souhaite que la situation politique en Birmanie s’apaise et change,
que les moines ne soient plus pris en otages,
que le peuple puisse retrouver sa sérénité,
dans le respect des droits fondamentaux.

Nous ici rassemblés comme membres de ce comité
appelons à une grande Marche de Silence et de Lumière

SAMEDI 17 NOVEMBRE 2007 A 18 HEURES, PARVIS DU TROCADERO

pour que le peuple de Birmanie retrouve un climat de Paix,
pour que les souffrances de tous les protagonistes s’effacent.

Passons de l’ombre à la mulière
en apportant chacun une bougie
pour raviver la flamme de l’espoir.

N’OUBLIONS PAS LA BIRMANIE

« Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur: la peur n’est pas l’état naturel de l’homme civilisé. »

Mme Aung San Suu Kyi

(diplômée d’Oxford en philosophie, sciences politiques et économiques, a recu en 1990 le prix Thorolf Rafto pour la défense des droits de l’homme et le prix Sakharov pour la liberté de la pensée décerné par le parlement européen. Prix nobel de la Paix en 1991)

le comité de soutien de la Birmanie, coordonné par BuddhaChannel TV, info Birmanie, et l’Alliance des Femmes.

vous invite à une marche silencieuse en hommage au peuple Birman.

le samedi 17 novembre 2007 à partir de 18h Parvis du TROCADERO

Métro : Trocadéro (ligne 6 & 9) tel 06 21 20 18 15 – 06 20 48 01 41

pour ceux qui souhaitent figurer sur la liste du comité de soutien
envoyer un mail à: marchebirmane@yahoo.fr

Bien à vous,

Jean Bernard Chardel Beaufort des Champs
www.jbchardel-art.com

Var Matin, Manif à Toulon spécial Aung San Suu Kyi & Antoinette Fouque (12.11.07)

AFE°VAR MATIN°AUBRY°2007
__________________________________________
NOVEMBRE 2007

In Var Matin, 12 novembre 2007

Le combat d’une Raphaëloise pour la Birmane Aung San Suu Kyi
« Les Birmans ont besoin de nous. Si nous ne les soutenons pas aujourd’hui, une répression encore plus féroce risque de s’abattre sur eux dans les prochaines semaines. Les journées qui viennent sont donc cruciales ».
Tel est l’appel lancé par un certain nombre d’associations et de partis politiques, dont « L’alliance des femmes pour la démocratie », présidée par Antoinette Fouque. Cofondatrice du mouvement de libération des femmes (MLF), créatrice des Editions des femmes, ancienne députée européenne, Antoinette Fouque, qui vit à Saint-Raphaël quand elle n’est pas dans ses bureaux parisiens, a pris à bras-le-corps cette bataille aux côtés du peuple birman. Et de Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix en 1991 et assignée à résidence dans son pays.Antoinette Fouque a eu l’occasion de rencontrer en 1995 cette écrivain, symbole de la révolte actuelle, fille de celui qui a donné à la Birmanie son indépendance .

« Une conscience vivante »
« Aung San Suu Kyi est une femme de respect, de non-violence et de solidarité. C’est une héroïne à l’élévation absolue » témiogne Antoinette Fouque, de l’admiration dans la voix. « Une femme rayonnante, douce, ferme, qui a toujours refusé de quitter Rangoon pour être avec son peuple, comme une conscience vivante face au pouvoir militaire. Comme son peuple, elle n’a plus rien. On dirait un oiseau. Elle a vendu son piano pour manger ».
Que faire pour aider cette femme d’exception et la Birmanie ? « C’est vrai que parfois, nous nous sentons impuissants » avoue Antoinette Fouque. « ça paraît dérisoire, mais il faut le faire. Faire de l’agit-prop, faire circuler l’information le plus possible. La transmettre aux parlementaires, essayer de communiquer avec la Birmanie… »

« Elle nous appelle »
Pour Antoinette Fouque, « l’Europe a aussi un rôle déterminant à jouer pour faire fléchir la Chine, afin qu’elle lâche la junte birmane. Il peut aussi y avoir des mesures économiques et diplomatiques. Bref, il faut que l’opinion publique française prenne conscience de l’importance de ce qui se passe en Birmanie ».
« Si je pouvais y aller demain, j’irai voir Aung sa Suu Kyi, que je considère comme une héritière directe de Gandhi, Mandela et Vaclav Havel dans une autre mesure. Si ça n’était pas un peu ridicule, je dirais que cette femme est une sainte » conclut Mme Fouque.Laquelle, devant le parlement européen, avait lancé : « Aung San Suu Kyi ne cède pas, ne trahit pas. Elle est vivante, elle lutte, elle nous appelle. Jusqu’à quand, encore, cette femme-courage et son peuple pourront-ils supporter d’être bâillonnés et martyrisés ? Quand nous déciderons-nous à les aider fermement et à faire triompher, réellement, nos idéaux communs ? ».C’était en 1995. Douze ans plus tard, ces propos restent d’actualité.

Catherine Aubry
Alliance des femmes pour la démocratie : www.alliancedesfemmes.fradfemmes@iway.fr. Tel 01.42.60.22.68/01.42.60.93.76.
Var Matin

Message d’Antoinette Fouque au rassemblement « Frapper tue » organisé par Nadine Trintignant le 28.10.07 à 14 h sur le parvis de l’Hotel de Ville

Message d’Antoinette Fouque au rassemblement « Frapper tue » organisé par Nadine Trintignant le 28.10.07 à 14 h sur le parvis de l’Hotel de Ville

Cela fait 40 ans que nous nous battons contre les violences faites aux femmes et nous nous battrons pour 40 ans encore.

Avec l’Alliance des Femmes pour la Démocratie qui a pris le relais du MLF, nous demandons :

1) Que la lutte contre les violences faites aux femmes devienne une grande cause nationale, au même titre que la lutte contre le cancer et contre les violences routières.

2) Que l’intitulé de cette cause soit : tolérance zéro pour les violences contre les femmes.

3) Une qualification rigoureuse et précise des faits qui tienne compte de leur nature spécifique. On le sait, il existe un continuum qui va des coups à la mort. Frapper, c’est vouloir défigurer, effacer, tuer.

4) L’exécution stricte des peines prononcées comme le demande Nadine Trintignant.

Il y a plus de 30 ans, en 1975, j’ai publié aux éditions Des femmes « Crie moins fort, les voisins vont t’entendre » d’Erin Pizzey, qui, la première, a fait des refuges pour les femmes battues. Et bien, nous crions, oui, nous crions, et nous crierons plus fort encore tant qu’il le faudra pour faire cesser les crimes contre les femmes.

Antoinette Fouque

Vraies vertus, mauvais exemples, par Christine Clerc (Valeurs actuelles du 26.10 au 01.11.07)

Valeurs actuelles

Le carnet de Christine Clerc

Vraies vertus, mauvais exemples

Samedi, rassemblement de soutien à Aung San Suu Kyi, la Nobel birmane, à l’initiative d’Antoinette Fouque, fondatrice du MLF. Dimanche, mobilisation à l’appel du Dal (Droit au logement) avec Guy Bedos et Carole Bouquet, en faveur des familles africaines sans logis. Lundi, hommage non-stop à Guy Môquet, sur ordre du Président Sarkozy. Mardi, soirée sans lumière pour sauver la planète… Pas un jour sans que des personnalités de gauche ou de droite, descendues d’une villa sur la côte, d’un palais à Marrakech ou d’une scène de théâtre parisienne, ne nous somment de compatir, de déclamer, de marcher, de pédaler, de vivre dans le noir et de manger sain (au moins cinq fruits et légumes, hors de prix, pour notre coeur et contre le cancer….) A la longue, notre sensibilité s’émousse, notre bonne volonté tourne au mauvais esprit et notre crédulité – pourtant sans limite – s’épuise. Il nous prend des envies de « marcher à quatre pattes », comme l’écrivait Voltaire à Rousseau. Ou encore de dévorer une platée de frites dans une atmosphère enfumée devant la télé en regardant le sketch bête et méchant des « Guignols » sur Rachida et Cécilia, qui dévalisent une boutique Prada…

Rachida Dati, la vraie, celle que Nicolas Sarkozy a promus ministre de la Justice, poursuit en réalité son tour de France pour fermer, de Liévin à Barcelonnette en passant par Sancerre, quantité de tribunaux d’instance dont l’activité, devenue selon elle trop faible, coûte bien trop cher à la Justice. Logique : pour les mêmes raisons, on ferme chaque année des hôpitaux, des écoles et des bureaux de poste, sans compter les églises au toit percé et bientôt les gendarmeries. Avec leurs pauvres banderoles « non à la fermeture de notre… », les manifestants, fussent-ils bâtonniers de l’ordre des avocats de Millau ou d’Orléans, suscitent des commentaires apitoyés sur leur « combat d’arrière-garde ». Pourtant, quand on entend Al Gore, le nouveau Nobel de la paix, décliner sa « Vérité qui dérange », quand on écoutre aussi le Ministre Jean-Louis Borloo et les participants à son « grenelle de l’Environnement », on se convainc que la désertification rurale et l’exode accéléré des populations vers des grandes villes et des banlieues de plus en plus polluées sont un mal fatal pour le pays et pour la planète. Comment le combattre en accélérant, au nom d’une logique financière, le mouvement . Et pourquoi faire la morale aux médecins, coupables de s’installer en trop grand nombre sur les rives de la Méditerranée, pourquoi menacer les étudiants en médecine d’un régime plus contraignant, qui les forcerait à exercer dans la Creuse ou le Pas-de-Calais, si l’Etat donne l’exemple inverse ?

A propos d’exemplarité : elle tombe mal, cette nomination de Bernard Laporte, l’entraîneur affairiste de l’équipe de France de rugby, qui devient Secrétaire d’Etat aux sports le jour même où l’on célèbre la mémoire de Guy Môquet (arrêté en 1940 non pour des faits de résistance contre l’occupant allemand mais pour avoir distribué des tracts anticapitalistes). Les discours sur les valeurs d’Antan c’est bien, mais l’exemple vivant venu d’en haut, ce serait mieux. Edouard Balladur premier ministre avait instauré une règle, certes sévère au regard de la présomption d’innocence, mais rassurante pour le peuple : tout membre du gouvernement mis en examen devrait quitter son poste. C’est ce que fit Alain Carignon. C’est ce que devait faire plus tard, sous le gouvernement Jospin, Dominique Strauss-Kahn. Dommage que l’ancien porte-parole balladurien, Nicolas Sarkozy, ait décidé, une fois à l’Elysée, d’abandonner cette règle d’airain.

Henri Guaino, la plume du président de la République, a de quoi être fier : Nicolas Sarkozy lui doit en partie sa victoire. Qu’on se souvienne du grand rassemblement du Bourget (octobre 2004) avec défilé, sur écrans géants, de vedettes du show-biz. Qu’on se souvienne aussi de l’Université d’été à Marseille (septembre 2006) avec Doc Gynéco, assis au premier rang devant les élus. La campagne était mal partie ! Arrive Guaino, qui fut à bonne école auprès de Philippe Séguin. Sur ses conseils, Sarkozy se met à nous conter, à partir du 14 janvier, une belle histoire de France, qui va de Jeanne d’Arc à Jean Jaurès en passant par Jules Ferry, avec un détour par la Grèce pour l’Antigone de Sophocle revue par Malraux. C’est un triomphe, grisant pour Guaino : il avait vu juste, quand il disait que les Français n’attendaient pas seulement qu’on leur propose de « travailler plus pour gagner plus » mais qu’on leur parle de « l’âme de la France ». Cela l’autorise t-il aujourd’hui à prendre un ton aussi péremptoire pour juger « pas acceptables » les états d’âme d’enseignants « dont nous payons, insiste t-il, la formation et le salaire », lorsqu’ils osent s’interroger sur la décision impériale de lire, dans toutes les écoles de France, la lettre de Môquet . Après tout, l’école devrait être faite aussi pour former des esprits critiques. Des esprits libres.

Valeurs actuelles du 26.10 au 01.11.07

Unis contre les violences faites aux femmes (Le Parisien du 29.10.07)

Unis contre les violences faites aux femmes (Le Parisien du 29.10.07)

Paris (IVème), hier.

Une vingtaine de personnalités du monde du spectacle ont dénoncé hier, sur le parvis de l’Hotel de Ville de Paris, les violences faites aux femmes, lors d’une manifestation organisée par un collectif d’associations. Ce rassemblement a attiré environ quatre cents personnes, dont Guy Bedos, Carole Bouquet ou Jean-Pierre Marielle. Nadine Trintignant a donné en quelques mots les raisons de cette manifestation : « Dire notre colère de voir encore aujourd’hui des femmes insultées, harcelées, battues, mutilées, tuées par celui qui disait les aimer. » Outre Catherine Jacob, Maria de Medeiros ou Lambert Wilson qui ont lu des textes, Guy Bedos a livré un témoignage très personnel : « J’ai failli moi-même tomber dans l’extrême violence, car je me baladais dans la maison avec un couteau quand j’entendais ma mère hurler sous les coups de son mari. J’en plantais la lame dans les portes plutôt que de le planter dans son ventre » a lancé le comédien ! La réalisatrice Coline Serreau a souhaité que la violence faite aux femmes devienne une « grande cause nationale ». AFP / Patrick Kovarik

Simone Veil par Antoinette Fouque (Femme actuelle du 29.10 au 4.11.07) (réalisé par Claudine Colozzi)

Simone Veil – Regards croisés sur une grande dame

Son autobiographie, « Une vie », sort le 31 octobre aux éditions Stock. L’occasion pour cinq femmes d’horizons divers de lui rendre un hommage personnel.

Un livre sans tabous : de sa jeunesse à Nice à l’élection présidentielle de mai dernier, Simone Veil évoque toutes les grandes étapes de sa vie personnelle et professionnelle.

« Je l’estime comme une grande soeur » (propos d’Antoinette Fouque sur Simone Veil recueillis par Claudine Colozzi – aux côtés de ceux de Beate Klarsfeld, Caroline Huppert, Rachida Dati et Elisabeth Guigou)

Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF en 1968 et présidente de l’Alliance des femmes pour la démocratie (AFD)

« En France nous avons eu la chance unique, que le MLF que j’ai créé en 68, rencontre une femme d’Etat qui transforme nos revendications en réformes, donc en victoires communes. Toutes forces unies. L’alliance s’est faite très vite. Simone Veil a compris que des femmes en mouvement accomplissaient une mutation de civilisation : le passage d’une domination masculine, à un monde réconcilié de femmes et d’hommes. Loin de tout sectarisme, nous avons évité le piège d’un certain féminisme qui voudrait que les femmes deviennent des hommes comme les autres, dans une indifférence sexuelle. Nous n’avons pas le même Père politique. Je suis de gauche. Mais nous avons en commun, une source d’inspiration, un ancrage profond du côté de l’héritage maternel, matriciel, humain, charnel. Son coeur militant de femme droite déteste l’injustice. C’est pour cela que je la considère, l’admire et l’estime, comme une grande soeur. Par sa force et son rayonnement vital, intime autant que politique, elle a transformé sa destinée tragique d’adolescente, condamnée aux camps de concentration nazis, en un Destin d’Héroïne française, européenne et mondiale. Elle aurait dû, devrait, recevoir le Prix Nobel de la Paix. » Antoinette Fouque

Gravidanza, dans le Monde des Livres (26.10.07)

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Antoinette Fouque

Gravidanza

« C’est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d’une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n’ai trouvée que dans Rimbaud… » Alain Touraine

Femme savante et sage-femme historique du MLF (…), elle n’a jamais pu croire qu’une femme fût un homme inachevé : « les femmes ont quelque chose que les hommes n’ont pas – un utérus – , le lieu de création de l’être humain. » Catherine David, Le Nouvel Observateur, 9 – 15 août 2007)

Elle développe depuis près de quarante ans une réflexion exigeante et singulière. (…) Fondés sur une psychanalyse critique qui prend pour cible la conception freudienne d’une libido qui ne serait que phallique, ses écrits affirment au contraire l’existence d’une « libido creandi ». Aurélie Jacques, Le Point, 30 août 2007

Par le mouvement qu’elle a créé, par la pensée qu’elle a fait émerger et qui imprègne plusieurs générations, elle a subtilement mais radicalement bouleversé les fondements les plus méconnus des idéologies et des savoirs dominants. Jocelyne Sauvard, Sitartmag.com, automne 2007

Pour en finir avec les sciences humaines phallocentrées. La Quinzaine littéraire, 1er au 15 septembre 2007

Un monde en manque de femmes, par Martine Gozlan (Marianne du 3 au 9.11.07)

Magazine

catastrophe démographique

Un monde en manque de femmes

L’humanité se déshumanise… de sa part féminine, en voie d’extinction. Cent quatre-vingt-dix millions sont déjà portées manquantes en Asie. Attention, danger !

Par Martine Gozlan

(…)

Depuis qu’on peut choisir le sexe de sa progéniture, les sélectionneurs accordent la prime au mâle.

L’origine du monde

(…)

Montée des frustrations

je me sens vide et seule à pleurer parce que sans moi, l’air de rien, c’est la fin de la pensée. Catastrophe confirmée par ma soeur féministe Antoinette Fouque qui me reçoit dans son salon blanc avec tous les honneurs dus au dernier spécimen de l’espèce condamnée. D’admirables lys se pâment sur la commode. Nous nous fânerons ensemble. « Nous voilà au bout du processus amorcé il y a dix mille ans puisque les trois monothéismes ont construit une spiritualité sans femmes ! » diagnostique Antoinette. « L’utérus artificiel, c’est le fantasme du Meilleur des mondes, la fin de l’intelligence des corps, une jungle de pseudo-femmes et de pseudo-mâles… » Elle qui a fondé le MLF, les éditions Des femmes et l’Alliance des Femmes pour la Démocratie trouve le retournement assez effrayant. Un monde sans nous ? En Asie, c’est un monde sans Aung San Suu Kyi, cette orchidée qui résiste aux brutes épaisses de Rangoon. Sans Taslima Nasreen la Bengladaise, ce dahlia qui défie les intégristes de Dacca. Sans Chirine Ebadi l’Iranienne, ce lierre vivace qui s’accroche au mur d’interdits des mollahs de Téhéran. Jolies fleurs contre peaux de vache, elles restent dans le ventre du danger, refusant de céder aux miroitements de l’exil.

En quittant Antoinette, je marche, j’erre, je rumine. Quand nous n’y serons plus, à quoi ressemblera mon beau Paris si follement féminin ? Sur les quais, je déniche un roman prophétique du grand Amin Maalouf. En 1992, cet Oriental visionnaire imaginait déjà un monde sans moi. Grâce à la poudre d’une fève magique, je ne donnais plus naissance qu’à des garçons. Le héros de Maalouf, lui, tenait à sa fille Béatrice comme à la prunelle de ses yeux. Désespéré, il se mit à combattre l’âge fou qui venait, « ce siècle après Béatrice » qui est désormais le nôtre : « Certaines sociétés avaient connu au lendemain des guerres, des période où les femmes étaient en surnombre ; malgré la détresse et les privations, il s’agissait, au regard de l’histoire, de plages paisibles où les humains reprenaient leur souffle. Jusqu’ici, on n’avait jamais pu observer, grandeur nature, des sociétés où les jeunes mâles seraient en surnombre écrasant. »

Aujourd’hui, on peut. Les émeutes de célibataires ont déjà commencé. En Inde, on se partage les pauvrettes. Une pour dix hommes dans les villages du Bihar. Une épousée doit assurer le service pour toute la patrie. Les frustrations montent. Aux affaires depuis des millénaires, vous n’avez pas brillé par votre douceur ! Et encore, j’étais dans la coulisse. Ce sera pis sans moi. Plus de repos pour le guerrier, donc la guerre à l’infini. Amin Maalouf avait tout compris : « Je pense à ces mâles qui vont rôder pendant des années à la recherche de compagnes inexistantes ; je pense à ces foules enragées qui vont se former et grossir et se déchaîner, rendues démentes par la frustration, pas uniquement sexuelle, car ils sont aussi frustrés de toute chance d’avoir une vie normale, de bâtir un foyer, une famille, un avenir. Pouvez-vous seulement imaginer les réserves de rancoeur et de violence chez ces êtres que rien ne pourra satisfaire ni calmer ? Quelles institutions résisteront ? Quelles lois ? Quel ordre ? Quelles valeurs ?

Extinction des civilisations

(…)