« Kurusu Ryo fut victime d’une xénophobie certaine au pays du Soleil Levant » sur « Vents Contraires » de Jean-François Kochanski dans « Le Dit des Mots » de François Cardinali

Entre deux camps

C’est une histoire oubliée que faire revivre Jean-François Kochanski dans Vents contraires : celle de Kurusu Ryo, fils d’un diplomate japonais et d’une mère américaine qui fut le seul officier métis à combattre au sein de l’armée de l’air nippone durant la Deuxième Guerre mondiale.
Des destins sont parfois compliqués. Ainsi le fut celui de Kurusu Ryo, comme le raconte dans son premier livre, Vents contraires, Jean-François Kochanski (ci-contre), une biographie écrite sous une forme romanesque. De fait, né aux États-Unis d’un père japonais et d’une mère américaine, le jeune Kurusu Ryo ne découvrit le Japon qu’à 8 ans. Malgré des relations empreintes de xénophobie, il fut le seul officier métis à combattre au sein de l’armée de l’air japonaise durant la Deuxième Guerre mondiale où il perdra la vie.

Nourri de nombreux documents conservés par la famille du défunt pilote, et de livres déjà publiés Jean-François Kochanski redonne vie à ce jeune homme tiraillé entre deux cultures, et fils d’un diplomate important du Japon qui a œuvré dans des ambassades du monde entier : il fut même un temps l’artisan de la paix avant l’attaque soudaine de Pearl Harbor, ce qui lui vaudra certaines accusations après la défaite de son pays.

Au fil du récit écrit comme s’il s’agissait d’une confession du principal intéressé, on mesure à quel point Kurusu Ryo fut victime d’une xénophobie certaine au pays du Soleil Levant. Victime d’un geste hostile d’une jeune femme dans un parc l’été 1942, il se souvient : « Une forme de mépris m’avait continuellement questionné sur la place me revenant au sein de la société nippone. Une attitude dénuée de sens dont les raisons finalement m’importaient peu. Mais aujourd’hui, le Japon se devait d’être uni face à un ennemi commun. Le comportement de cette personne, se révélait être une insulte vis-à-vis de l’uniforme d’officier que j’arborais en ce jour. »

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