Laure Minassian, Directrice de la Formation et de la Vie étudiante à l’Université de Nantes, présente son livre

PARUTION FEVRIER 2021

L’enseignement professionnel entre promotion et relégation

Une approche sociologique

un essai de Laure Minassian

Éditions Academia-L’Harmattan

Pour le recevoir en service de presse/ interviewer l’auteure, merci de contacter Guilaine Depis 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Ce livre présente, sous un format court (200 pages), une vue d’ensemble de l’enseignement professionnel. Il retrace d’une manière synthétique l’histoire, complexe et souvent mal connue, de ce secteur, il en décrit les structures et établit des comparaisons avec son organisation dans d’autres pays. Il introduit des analyses fines et détaillées des processus d’enseignement et d’apprentissage qu’on y trouve, appuyées sur des études de cas. Ces analyses renouvellent l’étude de la manière dont se construisent les inégalités de réussite, non seulement dans le professionnel, mais dans l’ensemble du système éducatif.

Conçu tout particulièrement à l’intention d’un public large, il constitue également un ouvrage de référence pour les questions touchant à cet enseignement.

Docteure en Sciences de l’Éducation, auteure d’une thèse sur l’enseignement professionnel, chercheure au laboratoire CIRCEFT-EScol de Paris 8 et enseignante à l’Université de Lille, Laure Minassian exerce également la fonction d’Ingénieure de recherches à la Direction de la Formation de l’Université de Nantes.

Quelle est la fonction sociale de l’enseignement professionnel ? Et d’ailleurs, de quelle voie professionnelle parlons-nous ? De l’initiale, de la scolaire (avec périodes en entreprise obligatoires et contrôles en cours de formation), du CAP, du BAC Pro, du BTS, de celle qui tend vers les diplômes du supérieur ou de l’apprentissage qui peut aller du CAP au Bac + 5 et donc qui regroupe tant de profils variés ? 

Certes, du côté de la promotion sociale, en France, le diplôme du bac pro a plaidé pour la sortie de l’enseignement professionnel du cycle court, ouvrant ainsi vers l’enseignement supérieur. Mais ces efforts ne sont-ils pas en voie d’achèvement par la récente réforme du bac pro ? Pour échapper à cette perspective, devons-nous envier la Suisse, le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne ou encore le Québec et s’inspirer de leurs modèles ?

Du côté des élèves, d’autres questions peuvent-être posées : sont-ils spécifiques selon les catégories du diplôme dispensé, les filières de formation considérées, le genre, l’ethnicité, la catégorie sociale, les territoires ? Comment vivent-ils et interprètent-ils les situations et activités scolaires ? Comment font-ils face aux exigences propres des exercices scolaires, lesquels se situent à la frontière entre l’école et le travail ? Alliant observations de classes, analyse de productions écrites des élèves et d’entretiens recueillis auprès d’élèves et d’enseignants, adoptant un point de vue pluriel (sociologique et langagier), l’ouvrage rend compte des prérequis et attendus pas toujours perçus et maîtrisés par les élèves et qui concourent aux inégalités.

Ces éléments interrogent les pratiques enseignantes et en creux leur formation initiale et continue. En effet, un des résultats des enquêtes de l’ouvrage montre que certains formateurs/enseignants sont d’abord experts d’un métier, en particulier dans la voie de l’apprentissage. Mais cela n’est guère suffisant pour l’enseigner. Pourtant ce phénomène risque de s’accroître et d’être une des conséquences probables de la loi de 2018 « pour choisir son avenir professionnel » (dite loi Pénicaud). En déléguant la formation professionnelle aux entreprises privées aux dépens des lycées professionnels et des CFA publics et donc du contrôle plus serré des enseignements dispensés, on accentue inévitablement des recrutements d’enseignants peu qualifiés (se pose alors la question d’une éducation NATIONALE).

Rattachée à la période COVID la question devient alors sommes-nous au crépuscule d’un enseignement professionnel dont chaque ministre appelle la revalorisation ?

http://guilaine-depis.com/wp-content/uploads/2021/01/Capture-d%E2%80%99%C3%A9cran-2021-01-26-%C3%A0-18.39.21.pngEnfin l’ouvrage rend compte du devenir d’anciens élèves en donnant à lire, à partir d’un suivi sur les réseaux sociaux, les processus et toutes les petites et grandes épreuves qui les conduisent vers la réussite ou l’échec. Un des enseignements est que les apprentis qui poursuivent dans leur voie ont construit un sens de l’engagement professionnel très profond qui relève moins de l’école que de leur capacité à se saisir des ressources qui s’offrent à eux.

Laure Minassian

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