Philippe Enquin invité de France inter

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Le photographe Philippe Enquin, lui aussi, a voulu témoigner de ce moment bizarre, douloureux qu’a été le premier confinement. Il a observé de son balcon les rares personnes qui passaient dans sa rue, il y a un an : promeneurs, voisins, sans-abri. De ces instants de vie dans un pays à l’arrêt, il en a fait un très beau livre de photos en noir et blanc : « De mon balcon », avec un texte de François Morel en préambule, disponible sur son site). Ce n’est pourtant pas son métier, lui qui a travaillé dans le marketing, mais c’est devenu son activité de retraité, une nouvelle passion. 

Ne pas « photographier la misère »

« Au départ, je cherchais une activité comme tout le monde, j’ai un magnifique balcon qui donne sur trois rues. Je regardais les photos le soir, elles n’avaient aucun intérêt, alors j’ai cherché un fil directeur« , puis au bout de trois jours, il photographie une dame qui donne de quoi boire et manger à un SFD, lui qui s’était juré de ne jamais photographier la misère. 

« Il y avait un sentiment de générosité, un besoin de communiquer avec l’autre…et un temps parfait« , se rappelle-t-il. Photographier les sans-abris : « J’ai eu envie de m’approcher d’eux, les comprendre, les aider« . Il se souvient de Jojo le clown, SDF, qu’il a rencontré et même interwievé : « On ne voyait quasiment plus qu’eux dans la rue, les scènes venaient à moi dans la rue« .

Autre fait marquant de ces clichés : il n’y a quasiment personne de masqué, il y a un an il n’était pas encore obligatoire. On se rappelle ainsi les caddies qui débordent, cette ambiance particulière. « Il y a eu un paradoxe, c’était pendant ce confinement que j’ai eu le plus de relations avec des gens de l’extérieur » se rappelle Philippe Enquin. Les applaudissements de 20h l’ont marqué : « C’était un moment extraordinaire, on communiait ensemble » explique-t-il, lui qui avait alors même mis son numéro de téléphone sur une pancarte, brandie sur son balcon, et s’est fait ainsi de nombreux nouveaux amis. 

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