Sophie Stanislas dans Artscape trouve savoureux le roman d’Alain Llense

Emmanuel, Brigitte et moi

Un roman de Alain Llense
Finaliste du Prix des étoiles Librinova
Ed. Librinova, 195p., 14,90€

Principal adjoint d’un collège de Perpignan, Alain Llense – découvert et soutenu par Philippe Delerm – publie un roman de fiction politique avec pour principaux protagonistes : Emmanuel, Brigitte et un journaliste people.

Brigitte est une mère de famille mariée, dont le plus jeune enfant a l’âge d’Emmanuel. Lui est un élève brillant, sûr de son destin exceptionnel, comme chef d’un restaurant prestigieux dans le Sud de la France, surnommé le Château.

Ensemble, ils vont affronter le scandale né de leur liaison, connaître la gloire avant de chuter. Lourdement. Un journaliste à potins, à la carrière en berne, les retrouve par hasard, gérant un établissement sans éclat. Il les convainc de raconter leur histoire pour en écrire un livre qui devrait relancer sa carrière…

La ressemblance de l’histoire politique transposée dans l’univers de la gastronomie est telle qu’on en oublie parfois qu’il s’agit d’une fiction (François, Nicolas, et gilets jaunes étant de la partie) ! Amour, gloire, et beauté se mêlent aux rivalités et coups bas. Un excellent roman d’actualité à savourer intellectuellement !

Thierry Caillat auteur de « Camille » invité à la  5e Librairie Ephémère de Drouot le 27 février 2020

Jeudi 27 février 2020 de 18h à 21h : Thierry Caillat auteur de « Camille » invité à la  5e Librairie Ephémère de Drouot et la remise du Prix Drouot des Amateurs du Livre d’Art 2020 auront lieu le  à l’Hôtel Drouot, 9 rue Drouot, Paris 9e. 

https://www.cocktailetculture.fr/save-the-date-salons-et-prix-litteraires-20172018/

France Net Infos a repéré plusieurs citations d livre de Daniel Horowitz

LEIBOWITZ OU L’ABSENCE DE DIEU de Daniel Horowitz, une critique de Dominique Iwan

« Il n’est pas aisé de cerner l’approche philosophique de Leibowitz du judaïsme, parce que nous sommes confrontés au paradoxe d’un Juif orthodoxe qui en tant que rationaliste exclut toute idée d’intervention divine dans la Nature ou dans l’Histoire. En quoi, dans ces conditions, consiste la foi de Leibowitz ? »

C’est l’objet de l’ ouvrage écrit par Daniel Horowitz : Leibowitz ou l’absence de dieu, publié par les Editions l’Harmattan.

Daniel Horowitz est né en Suisse où il grandit au sein de la communauté juive. Passé la soixantaine il émigre en Israel où cet intellectuel autodidacte se consacre à l’écriture. Il pratique six langues et cultive une identité juive athée.

Interpellée par cette présentation de l’auteur j’ai voulu en savoir plus, en effet je partage avec lui ce particularisme qui fonde également mon identité de juive athée.

Pour ce faire l’auteur nous livre la parole de Yeshayahu Leibowitz qui se situe au coeur de deux questions primordiales : comprendre comment le monde fonctionne et savoir pourquoi il fonctionne ainsi. C’est surtout la deuxième question qui va nous préoccuper.

Mais d’abord qui est Leibowitz ? « Scientifique, philosophe il fut l’un des penseurs juifs les plus remarquables du XXè siècle. »

Daniel Horowitz a compris très jeune que le sens de la vie n’était pas une question à poser à d’autres qu’à soi-même. « Je n’ai jamais éprouvé de sentiment religieux … », pourtant le judaisme fait partie de ses racines c’est  à ce titre qu’il se livre à un exercice intellectuel passionnant.

Nous entrons dans le vif du sujet : « les religions, toutes les religions sont des formes d’idolâtrie. » et le judaisme rabbinique n’échappe pas à cette règle. Le rôle du judaisme a donc été  d’en diminuer la toxicité et de faire apparaitre « un Dieu transcendant, abstrait, absent et finalement selon l’auteur, inexistant … »

La pensée de Leibowitz juif orthodoxe s’articule autour du concept de valeur (…) l’homme dispose d’après lui du libre arbitre qui se manifeste par « ce qu’il veut »« Dieu n’a ni forme ni corps » dit Maïmonide, « on ne peut rien en dire, pas même qu’il existe » formule attribuée à Ben Schlomo Zalman (autorité rabbinique du XVIIIè siècle).

« Dieu invisible et indicible », on ne parle pas encore d’athéisme concept formulé vers la renaissance, mais les juifs sont sans doute les premiers a l’avoir pensé en empruntant la voie du monothéisme.

Pour comprendre la foi de Leibowitz ou tout au moins s’en faire une idée, l’auteur évoque les grands courants de la pensée juive, celle de Maïmonide philosophe juif du XIIè siècle déjà cité précédemment, qui réfute le surnaturel et la superstition, Yehuda Halevy qui représente un courant mystique juif, et Baruch Spinoza philosophe hollandais du  XVIIè siècle issu d’une famille juive marrane (donc forcée à la conversion mais continuant a pratiquer en secret). Il est l’un des premiers philosophes à avoir pensé une Cité ou la religion serait séparée de l’Etat.

Leibowitz voulait préserver la pratique religieuse tout en mettant fin à l’illusion d’un Dieu personnel, cette notion peut sembler paradoxale pourtant il répondait que « le judaisme n’est pas une croyance mais une exigence » (…) Pratiquer les commandements est pour Leibowitz un art de vivre qui ne suppose aucune intervention divine, quelle qu’elle soit, parce que c’est la pratique en elle-même qui est la contrepartie. »

Daniel Horowitz acquis à la lumineuse cohérence du philosophe nous indique à la fin de son livre que « l’héritage spirituel de Leibowitz réside peut-être en ce que le judaisme des origines n’a jamais été autre chose qu’une marche vers l’athéisme, et que dans ce sens le judaisme est un humanisme malgré tout ».

Et enfin, plus récemment dans une interview à Causeur, il nous confie (…) « Leibowitz rend à Dieu ce qui est à Dieu et au monde ce qui est au monde » (…). Cette vision implique une séparation radicale entre Etat et religion. »

Important ouvrage philosophique où je me replongerai certainement, car cerner la pensée complexe de Leibowitz, est un travail redoutable et sans doute audacieux, peut-être arriverai-je juste à donner l’envie de penser, de réfléchir comme son épigraphe en début de livre que je fais mienne « A mes petits-enfants, non pas pour qu’ils pensent à moi, mais pour qu’il pensent. »

Actu.fr a craqué pour « Mondial Stéréo »

Lot-et-Garonne. Les Hurlements de Léo: « Il y a des gens qui continuent de crever, c’est dégueulasse ! »

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, le groupe entame une tournée sur le thème de l’exil et passe par Tonneins, samedi 22 février 2020

C’est une longue histoire d’amitié entre le groupe Les Hurlements de Léo, 23 ans d’âge, et l’association Staccato (à peine moins…).

Cette dernière fait venir ces « artisans de la musique » comme se définit Laurent, membre du groupe, pour un concert thématique, sur l’exil, le 22 février 2020 à Tonneins.

Sur le thème des migrants

Avec « Mondial Stereo », Les Hurlements de Léo promettent un concert « avec la même énergie et toujours des textes impliqués sur une musique enjouée. Ce sera un concert dynamique et joyeux autour d’une thématique forte. Un concert humaniste ».

La thématique de l’exil a été choisie par le groupe qui s’est mis à la place de ceux qui doivent, un jour, tout quitter. « Nous envisageons ce périple. On se pose des questions de comment nous aimerions être accueillis. On est en droit de se demander pourquoi on ne sauve pas un homme qui se noie. Tout ça, c’est diluer par l’actualité, mais ça continue… Il y a des gens qui continuent de crever, c’est dégueulasse ! »

Ce spectacle fait suite à la réalisation d’un conte illustré musicalement et en dessins, en novembre dernier, pour les enfants : « J’ai des enfants et, il y a 4-5 ans, ils venaient avec des questions récurrentes du type : ‘Qu’est-ce qu’un migrant ? Pourquoi ils partent ? Pourquoi ils viennent ?’ J’ai fait ce conte en tant que citoyen et en tant que père ».

Malgré la thématique de ce spectacle, la musique est enjouée, « solaire, très dansante… et on le joue plus tôt que d’habitude pour que les gens puissent venir avec leurs gosses » conclut Laurent.

Pratique

Mondial Stéréo par Les Hurlements de Léo, samedi 22 février à 18h à la Manoque. Tarifs : sur place, 15 € ; préventes à 13€ (hors frais de loc.) ; 10€ pour les moins de 12 ans.

Erwann Créac’h, vétérinaire ET écrivain dans « La Semaine vétérinaire »

Les sentiers de la gloire

Comme la vocation vétérinaire est souvent liée à un rêve d’enfant, le désir de faire du cinéma caresse celui d’approcher son mythe (dont le Festival de Cannes est un des temples sacrés). Artisanat laborieux liant une infinité d’étapes à une multiplicité de talents, le septième art n’en est pas moins un milieu féroce où l’on doit faire ses preuves. Accorder son rêve au parcours de combattant qu’est la réalisation d’un film exige culot et ténacité. En tant qu’écrivain, Erwann Créac’h (N 95) n’en manque pas. Son précédent livre fut refusé plusieurs fois avant d’être finalement publié et distingué. Sans doute a-t-il mis beaucoup de lui dans le personnage central de son nouveau roman, un jeune réalisateur qui, après des déboires de débutant et au prix d’une détermination sans compromis n’épargnant personne (pas même lui-même), parviendra jusqu’au tapis rouge du Palais des festivals. Connaissant de l’intérieur l’univers qu’il décrit (pour y travailler en parallèle de sa pratique vétérinaire), aiguisant sa fiction avec l’authenticité du vécu, l’auteur nous entraîne, à la première personne, dans l’apprentissage fiévreux et jusqu’au-boutiste de son double romanesque. On retrouve la tonalité intimiste et douce-amère qui faisait mouche dans son premier opus, à laquelle s’ajoute ici le talent de développer une situation, comme en temps réel, en lui insufflant l’imprévisibilité de la vie. Une vraie qualité de scénariste qui rend le film – pardon, le livre – particulièrement captivant. M.B.