Causeur recommande « La Guerre de France » – Merci à Anne Putiphar pour le superbe article

« La Guerre de France » aura-t-elle lieu?

Le roman dystopique qui imagine le pire

Le roman choc de la rentrée : « La Guerre de France » de Christian de Moliner

Rentrée littéraire septembre 2018  Le roman choc de la rentrée

La Guerre de France  de Christian de Moliner

Parution le 30 août 2018 aux éditions Pierre-Guillaume de Roux

Relations presse : Balustrade  Guilaine Depis 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Le roman d’anticipation auquel l’actualité de 2018 donne raison :Christian de Moliner va publier le 30 août 2018 aux éditions Pierre Guillaume de Roux un thriller palpitant « La guerre de France » auquel malheureusement l’actualité donne une sinistre résonnance. 

En effet, ce roman évoque une future et sanglante guerre civile, ethnique et religieuse, semblable à la terrible guerre d’Algérie, dans laquelle islamistes et nationalistes européens commettent maints attentats visant l’autre communauté et où les terroristes des deux bords se réunissent à Chisinau en Moldavie pour discuter d’un armistice et dépecer la France.

Or l’auteur déplore vivement que la réalité rattrape la fiction, car les policiers viennent de démanteler en juin 2018 un groupuscule d’ultradroite qui projetait d’assassiner des femmes voilées dans la rue et des imans radicaux. Or un des noms qu’utilisait cette organisation est « guerre de France » ! 

Bien entendu, ni l’auteur, ni l’éditeur qui a déposé le titre du roman depuis 3 mois sur Amazon ne connaissaient ce mouvement d’extrême droite.Le thriller de Christian de Moliner serait-il prophétique ? On peut malheureusement le craindre !

Résumé : La guerre civile fait rage en France entre islamistes et nationalistes, au rythme d’attentats quotidiens et sanglants. Le gouvernement est totalement impuissant. A l’initiative des Russes pro-nationalistes et des Saoudiens pro-Islamistes, une conférence de paix s’ouvre à Chisinau, la capitale de la Moldavie. Il s’agit de créer une zone interdite aux fidèles du Prophète tout en accordant l’autonomie aux enclaves musulmanes. L’Elysée, soutenu par les Américains, s’oppose, cependant, à un plan de partage. Mauréan, l’homme de l’ombre, entre alors en contact avec Djamila Loufi, étudiante à Science-Po, qui se destine au journalisme. Un terrible secret pèse sur ses origines : sa mère, avant de mettre fin à ses jours quatre ans auparavant, a eu le temps de lui confesser qu’elle était le fruit d’un viol. Mauréan lui apprend que le violeur de sa mère n’est autre que François Bavay, le charismatique mais sanguinaire leader des nationalistes. Et lui propose de le tuer. Djamila acceptera t-elle cette mission ? Un thriller mené à cent à l’heure.

L’auteur : Agrégé de l’université, professeur de chaire supérieure, enseignant en classe préparatoire, Christian de Moliner est chroniqueur à Causeur et Figaro vox.

« Prince de Galles », le premier roman de Raphaël Passerin aux éditions Valeurs d’avenir

Rentrée littéraire septembre 2018

PREMIER ROMAN

Les éditions Valeurs d’Avenir ont le plaisir de vous annoncer la parution le 22 août 2018 de :

Prince de Galles, le premier roman de Raphaël PASSERIN

            256 pages * 17 € * Numéro ISBN 979-10-92673-20-3

Contact presse : Guilaine Depis guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

Pourquoi lire ce premier roman ?

Mêlant adroitement la petite histoire à la grande, ce roman voyageur explore les problématiques socio-culturelles de notre temps (déracinement, adoption, filiation…) en espérant convaincre le lecteur qu’un déficit identitaire ne sera jamais plus grave qu’un manque d’imagination.

– L’auteur mène une réflexion profonde mais amusée sur la mémoire du corps et ce que le langage dit de nous.

– Une enquête de reconstitution d’une histoire familiale hors du commun.

Véritable ode au lâcher prise, car s’il entend percer le mystère de ses origines, le traducteur fantasque Samuel Papernick devra prendre autant de liberté dans sa vie que dans ses traductions.

L’histoire : Samuel Papernick mène une vie confortable en traduisant des romans sentimentaux de mauvaise qualité qu’il transforme en succès. À la suite d’un accident, la langue anglaise est effacée de sa mémoire si bien que, privé de sa raison d’être, le traducteur amnésique n’a d’autre choix que de se réinventer. Commence alors un parcours initiatique fait de rencontres et de voyages qui le guideront jusqu’au bout du monde et de lui-même.

Prince de Galles entraîne le lecteur au rythme des péripéties nombreuses que vit le héros dans ses recherches.

Les dialogues savoureux aux accents rabelaisiens, le lexique précis et varié renforcent la qualité de cet ouvrage.

L’auteur /la genèse du roman :Raphaël Passerin naît à Bordeaux en 1978 puis grandit dans l’ouest parisien. Épris de culture britannique, il étudie l’anglais à la Sorbonne, vit une année à Londres puis une autre dans l’arrière-pays gallois. Au début des années 2000 il fonde Lovely Rita, groupe de reprises des Beatles avec lequel il écume les salles jusqu’à plus soif. Après plus de cent cinquante concerts, il se tourne naturellement vers la composition : le single Six O’Clock restera le titre marquant du groupe, cumulant plus de 150 000 vues en quelques mois.

Un revers de fortune le mène jusqu’au Temple de l’Oratoire, place forte du protestantisme libéral. Trois années durant, il délaisse toute littérature pour se consacrer exclusivement à l’étude de la Bible. Envisageant un temps la carrière pastorale, il suit les cours de l’Institut Protestant de Théologie et multiplie les retraites. 

Du reste, c’est lors d’un séjour prolongé à Lourdes qu’il entame la rédaction de Prince de Galles. De jour, le huguenot se fait passer pour catholique et guide, accompagne, baigne les pèlerins ; de nuit, il noircit les pages de son premier roman.

Le très beau portrait d’Isabelle Béné par Claire Steinlen

Photo DR
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Isabelle Béné, sculptrice aux origines paimpolaises, vient de terminer une exposition à Paris sur Camille Claudel et Rodin, avant de repartir exposer en Allemagne à la rentrée. Cette ancienne architecte a dû désapprendre son premier métier pour vivre sa passion.

 À 32 ans, j’étais sur une plage de Turquie avec deux amies d’enfance quand j’ai une révélation », explique Isabelle Béné. Cette sculptrice, carré blond et voix douce et posée, était architecte quand elle décide de tout plaquer pour se concentrer sur son art.

Diplômée des Beaux-Arts, elle venait de terminer une grande maison à Bangkok, en Thaïlande, que ses habitants appelaient pompeusement Le Château. « Je sculptais depuis que j’avais 4 ans, et, ce jour-là, je me suis dit que je ne terminerai pas ma vie sans assouvir cette passion. Que je n’étais pas sur les bons rails. Mais il a fallu désapprendre l’architecture pour dessiner et sculpter. Tout le monde m’a dit que c’était une folie, moi je sentais que j’avais enfin trouvé ma voie ».

« Tout le monde m’a dit que c’était une folie, moi je sentais que j’avais enfin trouvé ma voie »

L’Ankou et la poudre de marbre


Poussée par son mari, cette « Bretonne de Paris » comme elle se définit, s’inscrit à l’école communale pour croquer, tous les soirs, des modèles vivants. « Beaucoup de temps passé à dessiner fait du bien, ça détend le geste », explique la sculptrice qui n’a pas voulu prendre de cours. Elle le sait : « Le premier langage de l’homme passe par la main ».

Dans son atelier du quartier de Saint-Germain-des-Prés,de la rue d’Assas, à deux pas du jardin du Luxembourg, elle débute sa nouvelle vie sans moyens pour acheter de la matière mais ce dénuement l’inspire. Tout est bon pour créer. Sac de ciment, caisses de bois récupérées sur les marchés du quartier, morceaux de bois… Ses premières sources d’inspiration sont bretonnes. Et terrifiantes ! « J’ai beaucoup créé autour de l’Ankou, des légendes celtes et la mythologie bretonne : Chrétien de Troyes, le Roi Artur, Merlin l’enchanteur… La culture celte ne s’est jamais départie de cette croyance du Moyen Âge, de la sorcellerie, de cette proximité avec la nature ».

Elle se fait aussi livrer pour quelques francs de la poudre de marbre de Carrare, qu’elle malaxe avec de la résine. Les déesses mères l’inspirent, puis la féminité dans son ensemble.

Mais le dessin fait aussi partie de son travail. Elle s’essaie aussi à la sanguine (craie rouge naturelle) avec lesquelles elle croque des portraits de chefs d’État, comme l’Allemand Willy Brant dans les années 80. Rapporte des feuilles d’or de Thaïlande dont elle couvre ses sculptures, des poudres colorées de Shiraz et d’Ispahan, de la houille de Silésie, un charbon végétal doré… Le monde s’invite dans ses créations.

Mongolie, Sahara, Perros-Guirec


« Tous les artistes travaillent par période », relève l’artiste, qui créé aujourd’hui des formes de spirale blanches, représentant chaque être humain et leur spirale d’énergie, comme un ADN sans fin. Isabelle Béné voyage, en Asie, au Tibet, elle est exposée en Corée, en Mongolie, New York ou Amsterdam…

Isabelle Béné crééé aujourd’hui des formes de spirale blanches, représentant chaque être humain et leur spirale d’énergie, comme un ADN sans fin. (Photo DR)

Avec son mari – décédé il y a quatre ans -, elle entreprend un rêve : traverser le Sahara. Lui qui a fait la guerre d’Algérie rêve d’y retourner, elle le suit. Pendant un mois et demi, ils marchent, dans la chaleur du jour et le froid de la nuit. Une « expérience initiatique » qui la fascine et la terrorise, elle qui a peur des bêtes et dormait la nuit dans la voiture, mais qui l’inspire pour renouveler ses sculptures.

« La forme des dunes, com

Isabelle Béné crééé aujourd’hui des formes de spirale, représentant chaque être humain et leur spirale d’énergie, comme un ADN sans fin. (Photo DR)

me celle des vagues » parle à cette Bretonne fascinée par la mer et l’équilibre des éléments. Elle est fière de la licorne imaginée pour une maison privée à l’Ile d’Yeu. Et réalise une pierre tombale pour un chef breton, près de Perros-Guirec, alliant une pierre blanche d’Inde et un Triskell. Le mélange, toujours, des racines et de l’inspiration des voyages.

La brillante Laurence Eibel écrit un article très intelligent sur « Qu’est-ce que l’islam ? »

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’Islam ?

17JUIL

 UN GUIDE DE L’ISLAM?

Qu’est-ce que l’Islam ? Vaste question, qui a émergé dans l’actualité après les attentas et actes terroristes en France et dans le monde. Question difficile, délicate ? Sujet sensible ? Christian de Moliner ne recule pas devant la difficulté en tentant de répertorier les nombreuses réponses qu’en donnent des sites musulmans français. Pour reprendre une pensée de Descartes, l’auteur a su « diviser chacune des difficultés en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre », parcelles que sont les trois chapitres du livre : « Les bases de l’Islam » (Chapitre 1), « Les dogmes de l’Islam » (Chapitre 2) et « L’Islam au quotidien » (Chapitre 3).

          Le professeur se veut prudent et adopte le regard de l’Autre (« Je me suis mis à la place d’un croyant, de naissance ou converti, qui cherche sur le net, comment approfondir sa foi et comment ne pas commettre, par ignorance, des péchés »). Qu’on ne s’y trompe pas ! L’ouvrage de Christian de Moliner n’est pas un guide des sites musulmans sur internet mais est une présentation des dogmes exposés par des sites musulmans français et, plus encore, un recensement des réponses aux questions religieuses, posées dans Google. Ces questions portent par exemple sur le mariage, le sexe, l’homosexualité, la famille, les vêtements, le voile, le travail, la drogue, l’argent et les rapports avec les non-musulmans…

          Tel Hermès, l’auteur est un simple messager qui s’engage à restituer « fidèlement les réponses obtenues » sur internet. On saluera l’important travail de recherche et d’inventaire, la volonté de définir certains concepts religieux. Dès l’introduction, l’auteur nous prévient qu’il restitue « des avis trouvés sur le net, des plus modérés aux plus extrémistes », qu’il écrit en levant toutes les censures ou autocensures. Le but poursuivi est de se montrer « le plus impartial et le plus objectif possible ». Au fil de la lecture, les sentiments évoluent entre curiosité pour l’intérêt historique sur les bases et les dogmes de l’Islam, et étonnement, amusement, fascination voire même parfois consternation, suscités par certaines réponses.

          Après la lecture, la question se pose encore mais Qu’est-ce que l’Islam ? Un ouvrage à la lecture exigeante ? Une religion exigeante ? Une religion aux règles complexes ? Une religion aux 1001 règles de droit ? Dans ce livre, le lecteur découvre des prescriptions parfois contradictoires entre sourates du Coran et hadiths, une diversité d’avis et de commentaires sur l’application de l’Islam dans la vie courante.

          L’objet de l’ouvrage réaffirme une idée selon laquelle Internet est devenu, pour certains croyants, un moyen privilégié d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posent et un exégète à lui tout seul du Coran. Dans cet océan numérique, le « musulman 2.0 » n’a que l’embarras du choix pour essayer de déterminer le caractère licite ou illicite de ses actions, de suivre les règles qui régissent l’Islam.

          Le lecteur sera étonné par  le dernier chapitre qui aborde autant des questions connues du plus grand nombre (le mariage, la famille, les vêtements et le voile, l’alcool, les interdits alimentaires, les fêtes…) que des questions surprenantes (Un croyant a-t-il vraiment le droit de battre son épouse ? Le maquillage et le parfum sont-ils halal ? Un croyant peut-il voter ? Est-il halal de consulter un soignant mécréant ? La théorie de l’évolution est-elle haram ?). Mais il ne faut pas s’arrêter seulement à celles qui déconcerteraient, certains sites musulmans répondent aussi à des questions plus méconnues du grand public comme la PMA, les greffes, le sang, la contraception, l’avortement, le divertissement …

          De façon pudique et sans malveillance, dans des parenthèses, des phrases exclamatives et/ou interrogatives égrainées ça et là, l’auteur s’étonne de certaines réponses. Le ton est sérieux mais l’ironie n’est pas absente ! Une ironie douce, flaubertienne qui vient démanger, chatouiller, gratouiller l’expression des pensées les plus radicales (« Par exemple, une députée koweïtienne (progressiste !) a suggéré, en 2011, de revenir à la servitude sexuelle des femmes afin d’éviter l’adultère aux hommes mariés », « En particulier, elle [la femme] doit limiter au maximum ses contacts avec les hommes, éviter de se retrouver seule avec quelqu’un qui n’est pas de sa famille (même avec un livreur qui vient installer un appareil électro-ménager !). C’est dans ces interstices furtifs que se crée la complicité entre Christian de Moliner et son lecteur.

Laurence Eibel

Christian de Moliner, Qu’est-ce que l’Islam ?, Les sites musulmans le dévoilent,

Jean Picollec Editeur, 170 p., 15 euros.

SUBLIME ENTRETIEN de François Coupry et Pierre Monastier

François Coupry : « Je suis un auteur de théâtre qui n’a jamais publié de pièce ! »

Entretien avec Pierre Monastier paru dans Profession Spectacle, le vendredi 29 juin 2018.

À l’ombre de Saint-Germain-des-Prés, attablé à la terrasse des Deux-Magots, café bien connu de l’écrivain qui y a reçu un prix il y a plus de quarante ans, François Coupry déploie sa pensée, entre les frôlements d’oiseaux audacieux, les sirènes assourdissantes et les gorgées de café. L’écrivain provençal à la carrière impressionnante fut rédacteur en chef de la revue Roman, président de la Société des gens de lettres et de la Société française des auteurs de l’écrit.

Il a commis une cinquantaine d’ouvrages dont le dernier, L’Agonie de Gutenberg, qui collige des chroniques parues sur internet entre 2013 et 2017, vient de paraître aux éditions Pierre Guillaume de Roux.

Entretien au long cours. A lire ici : https://www.profession-spectacle.com/wp-content/uploads/2018/06/Pierre-Monastier-Entretien-avec-François-Coupry.pdf

Profession Spectacle – 1 rue du Prieuré – 78 100 Saint-Germain-en-Laye https://www.profession-spectacle.com/francois-coupry-je-suis-un-auteur-de-theatre-qui-na-jamais-publie-de-piece/

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Capital pointe le succès fulgurant du nouveau loisir qu’est la Chasse au Trésor

https://www.capital.fr/lifestyle/chasses-au-tresor-le-succes-fulgurant-de-ce-nouveau-loisir-1293976

Trouver un (vrai) trésor, enterré quelque part en France ? C’est le loisir auquel s’adonnent de plus en plus d’amateurs…

Mais où se cache la chouette ? Depuis le début des années 1990, c’est la question que se posent des milliers d’amateurs de chasse au trésor. Dans la nuit du 23 au 24 avril 1993, un certain Max Valentin, fondu de jeux de sagacité, enterra quelque part en France une petite chouette en bronze aux ailes déployées, à 80 cm de profondeur. A son heureux découvreur de l’échanger contre la statuette originale composée d’or, d’argent et de diamants, et estimée à l’époque à 1 million de francs. Pour la localiser, il suffisait d’acheter le livre composé de onze énigmes et d’autant de visuels et de se munir d’une carte de France Michelin. Édité par Max Valentin, Sur la trace de la Chouette d’or a été réimprimé à deux reprises et s’est vendu à 70.000 exemplaires. Une première édition s’échange aujourd’hui aux alentours de 150 à 200 euros sur eBay.

Le succès a été fulgurant. « Cette chasse-là aura toujours un statut particulier », confie Jacques Morel, chouetteur de la première heure… car cette petite statuette, qui devait être trouvée en un ou deux ans maximum selon les prédictions de Max Valentin, n’a toujours pas été déterrée, vingt-cinq ans plus tard ! Celui-ci était le seul à pouvoir en dévoiler la cachette mais ce formidable organisateur de chasses au trésor est décédé le 24 avril 2009, seize ans jour pour jour après l’enfouissement de sa chouette. Aux dernières nouvelles, les solutions des énigmes sont dans le coffre d’un cabinet d’huissier. Aujourd’hui, on estime à 2.000 les passionnés, dont certains vivent en Afrique, en Asie, aux États-Unis… qui espèrent encore trouver ce trésor légendaire.

Il faut résoudre onze énigmes pour retrouver cette chouette en or et diamants, cachée en 1993 quelque part en France. Mais personne n’y est encore arrivé. Ce jeu, devenu légendaire, a depuis inspiré d’autres organisateurs de chasses au trésor. – © Michel Weber / SP.

La chouette, Julien Alvarez l’a longtemps cherchée. Aujourd’hui, il n’en a plus vraiment le temps. Après avoir entamé une carrière dans la finance, cet entrepreneur de 40 ans a fini par réaliser son rêve : monter sa propre maison d’édition, consacrée… aux chasses au trésor et aux explorateurs ! Les Éditions du Trésor comptent une trentaine de publications. Sur la piste des pierres précieuses, Trésors des mers, l’histoire engloutie …, chaque ouvrage est une invitation au voyage et à l’aventure ! Mais celui dont il est le plus fier a pour titre A la recherche du trésor perdu. Reprenant le flambeau de Max Valentin, Julien Alvarez a lancé le 25 avril 2017 une immense chasse au trésor dont la thématique s’inspire des romans d’aventures les plus célèbres de la littérature. Le magot ? Un coffre rempli de 85 pièces d’or, 65 pièces d’argent et 50 pierres précieuses et semi-précieuses, dont la valeur est estimée à 50.000 euros.

On se pose évidemment la question du financement… « Il y avait deux gros postes à budgétiser, explique le jeune éditeur. Celui lié au livre, de sa fabrication (droits d’auteur, impression, etc.) à sa médiatisation, puis le financement du trésor. Nous avons puisé dans nos fonds propres et mis à contribution nos futurs lecteurs par le biais d’une campagne de crowdfunding six mois avant la chasse. Il s’agissait de prévendre le livre. Nous avons ainsi récolté 38.000 euros. » L’ouvrage s’est vendu à 20.000 exemplaires, séduisant un public très varié. « C’était la grosse surprise, confie Julien Alvarez. Nous avons des chercheurs âgés de seulement treize ans, des personnes qui cherchent en couple, des groupes d’amis trentenaires ; nous avons plus de femmes que d’hommes ! »

Amandine, passionnée de rébus et d’énigmes, a tout de suite accroché. Il faut dire que ce loisir demande un investissement minimum pour des heures de recherche et de plaisir : « Je n’ai quasiment rien dépensé à part l’achat du livre et quelques-uns des grands classiques nécessaires , explique cette jeune maman, qui cherche en binôme avec une amie. C’est une activité attractive et facile d’accès. » Contrairement à la Chouette d’or, Julien Alvarez a prévu une date de fin. Si le coffre n’est pas trouvé au plus tard le 30 avril 2019 à minuit, il offrira le gain à une association caritative ou le remettra en jeu dans le cadre d’une autre chasse.

Dans des endroits atypiques et sur des durées plus courtes, c’est ainsi que s’organisent aussi les chasses au trésor. Isabelle Terrissol a fondé Anima Events, une société qui en propose sur catalogue. Un des concepts qu’elle a imaginés fait fureur : la chasse au trésor dans le Louvre ! Chaque mercredi soir, une dizaine d’équipes de six joueurs résolvent des énigmes au beau milieu des collections du célèbre musée. « On est complet toutes les semaines, se réjouit-elle. Chaque séance compte entre 60 et 100 joueurs. Il y a des bandes d’amis, des familles, des amoureux… pas forcément le public habituel des musées. Ça permet d’aborder ce lieu différemment. » Le succès est tel que le concept a depuis séduit les Invalides, le Quai Branly, le musée Guimet, Beaubourg et la Cité des sciences.

Organisée autour de trois parcours, la chasse au trésor est un moyen ludique de découvrir le musée et ses œuvres. – © J. Schellaert / SP Anima Events.

Les entreprises se mettent au jeu

Plus étonnant, Anima Events organise des chasses au trésor pour les entreprises. La dernière a eu lieu dans la demeure d’un célèbre maroquinier de luxe de la place parisienne. « C’était une chasse en costumes à la Agatha Christie, explique Isabelle. Elle existe déjà dans notre catalogue (La Dame blanche, NDLR) mais nous avons rajouté des acteurs, des costumes, des intrigues et nous l’avons adaptée au lieu. » Les particuliers font aussi appel à ses services pour animer un lendemain de mariage, une cousinade, un anniversaire…

Les thématiques Harry Potter ou pirates font un carton auprès des plus jeunes. « A une époque, c’était devenu ringard, estime Isabelle Terrissol, mais grâce aux escape games et à certains jeux vidéo où il faut fouiller des pièces et trouver des indices, on observe un gros regain d’intérêt de la part du public. Le principe de la chasse en lui-même est indémodable, après, c’est une question de marketing. » Il faut compter une cinquantaine d’euros par personne pour une chasse déjà écrite. Le double pour du sur-mesure.

7 millions de géocacheurs

Le dernier venu dans la grande famille des chasses au trésor s’appelle le géocaching. Né en juillet 2000, lorsque le département américain de la défense décida de libéraliser le GPS, il consiste à cacher (ou à trouver) un minuscule objet (jouet, pièce, message…) glissé dans une petite boîte (la géocache) grâce à ses coordonnées géographiques. Celui qui trouve l’objet peut à son tour le replacer dans une nouvelle cache et ainsi de suite… Pour jouer, il suffit de télécharger une application puis de se localiser.

L’Américain Jon Stanley pratique depuis 2001 le géocaching : une chasse au trésor par GPS. Près de 3 millions de boîtes sont ainsi cachées dans 191 pays. Certaines sont vides, d’autres contiennent juste un message, un souvenir, voire des pièces (les géocoins). – © GEOCACHING HQ / SP.

Il existe forcément des dizaines, voire des centaines de caches près de l’endroit où vous vous trouvez. « 7 millions de personnes s’y adonnent dans le monde entier, explique Jacques Morel, notre chouetteur, également mordu de géocaching, et il existe à ce jour trois millions de géocaches. » Si l’aventure vous tente et que vous êtes (très) joueur, la plus incroyable de toutes se trouve… en orbite, dans la Station spatiale internationale ! Déposée le 12 octobre 2008 par le magnat des jeux vidéo et « touriste spatial » Richard Garriott, la géocache numéro 218 est à ce jour le plus inatteignable des trésors !

Jean-Claude Bologne, excellent lecteur de François Coupry

François Coupry, L’agonie de Gutenberg, Pierre-Guillaume de Roux, 2018.

Coupry          Pendant cinq ans, sur le compte Facebook de François Coupry ont paru de « vilaines pensées ». Qui les écrivait ? Ses amis ne pouvaient imaginer que c’était lui qui racontait son « plaisir suffoqué » devant l’effondrement du World Trade Center (« On dirait du cinéma »), ou son malaise de riche « terriblement encombré » de sa richesse. Ce ne pouvait être lui qui brisait les pires tabous du XXIe siècle, bien pires que le celui de l’inceste, « le goût du passé, le sens de l’histoire, l’usage de la culture ».
          Non non, ce n’est pas lui : c’est madame de Sévigné qui écrit à sa cousine, c’est Montesquieu qui nous envoie d’outre-monde de nouvelles lettres persanes, c’est la petite souris Joséphine ou ce vieux fou de Piano — « mon pire ennemi, mon complice, peut-être mon double, ou celui qui me tend un miroir », s’effraie François Coupry, le vrai, l’unique ! La preuve ? Tous ces spectateurs ahuris d’un monde en folie parlent peu ou prou de François Coupry, lisent ses livres, le regardent vivre. Bien sûr, Piano est sourd d’une oreille, comme François, mais qu’est-ce que cela prouve ?
          Alors, écoutons sans arrière-(mauvaises)-pensées ces mauvaises (pensées) langues, goûtons sans retenue au plaisir de ces textes qui se présentent tour à tour comme des réflexions paradoxales, des saynètes, des inventions insolites, des fables… Si elles nous choquent, c’est parce qu’elles parlent du monde tel qu’il est, vu d’on ne sait où, et que « rien n’est plus odieux que l’ordinaire ». Mais, plus profondément, parce que les personnages introduisent un décalage constant entre le monde et sa représentation. Ce sont des voyeurs plus que des spectateurs, comme les oiseaux qui, dans les derniers textes, commentent de haut les actions insensées de ces « pauvres humains ». Et en commentant le monde, ils laissent une partie d’eux imprégner l’illusion du réel.
          Une partie d’eux ? De leur masque, plutôt, car tous jouent un rôle. Un certain Karl a passé sa vie sur une scène de théâtre, François Hollande joue au président, l’homme invisible s’est affublé d’un masque visible, et ne parlons pas de Piano, qui « joue » au docteur, au « détective de la pensée », à bien d’autres métiers, avant de finir à l’asile. N’est-ce pas la caractéristique de notre monde, de préférer la communication à l’information et le story-telling à la vérité ? Car « la marque de l’humain – sa beauté, dirais-je – réside dans le mensonge. » Et de ce point de vue, l’époque actuelle a fini par rejoindre François Coupry (ou l’inverse) en érigeant la « post-vérité » en concept philosophique ! Derrière des récits d’apparence loufoque se profilent des réflexions graves. Le califat de Bretagne, qui impose le voile intégral aux Bigoudènes, peut en cacher un autre. Le duel entre la sorcière de l’Est et le sourcier de l’Ouest nous raconte une campagne électorale bien connue. Et ceux qui croient en une transcendance sans vouloir se fondre dans une religion expriment peut-être « la conception la plus forte et la plus active de la Laïcité ».
          On retrouve dans ces courts récits rédigés sur cinq ans les thèmes chers à François Coupry, en particulier la priorité donnée à la fiction sur la réalité, les récits créant le monde plutôt qu’ils ne le décrivent. Explicitement, dans des notes récapitulatives pour un colloque. Implicitement, à travers les jeux de miroir ou de rideaux de théâtre. S’il y a tant d’acteurs et tant de masques chez François Coupry, c’est parce que le monde lui-même est un jeu de rôles. Un thème jadis développé dans Notre société de fiction. La fonction du merveilleux n’est dès lors pas de faire rêver, mais « de faire saisir la relativité et surtout l’imperfection absolue des points de vue ».
          La mauvaise pensée, parce qu’elle scandalise, entre dans ce projet. Elle entend mettre le lecteur « en un état de trouble et d’étonnement stupéfait », par des textes qui ne sont pas illogiques, mais construits selon des logiques inconnues, comme s’il s’agissait d’un ouvrage « très réaliste mais rédigé par un ovni » ou plutôt, selon le terme qui apparaîtra un peu plus loin, par un evni, un être vivant non identifié. Peu importe que ce soit Piano, la petite souris ou François Coupry qui parle : c’est le « mutant rétro », personnage de son propre récit, qui s’invente devant un public médusé. Et peu importe si Piano parle devant des salles vides et défile tout seul sur les boulevards parisiens : cela fait partie de son rôle. Comme le fantôme du Président, que « la trop vaste complexité du pouvoir politique » a dépossédé de lui-même. Peu à peu, il va devenir invisible, « tout voir sans être vu, agir en catimini, à l’insu de tous »… En somme, comme la petite souris, ou comme l’Internaute sur FaceBook. Car ce qui disparaît, c’est le vieux monde, celui de Gutenberg, celui du personnage de François Coupry, dont il est le premier à se moquer. Et ce qui se profile, c’est un nouveau monde dont l’écrivain François Coupry nous dévoile les règles paradoxales. À lire ces récits comme les matrices du réel et non comme son reflet déformé, nous entrerons peut-être dans les coulisses du monde, nous découvrirons ce que l’homme ne sait pas encore, mais que nul ornithorynque n’ignore.