Actualités (NON EXHAUSTIF)

« un court essai qui fait le point, utilement, sur l’état des lieux européens face au défi de la guerre à nos portes » sur Pierre Ménat « L’Union européenne et la guerre »

Pierre Ménat, L’Union européenne et la guerre

L’ambassadeur de France honoraire qui fut en poste en Europe centrale et conseiller du président Chirac, livre un essai tout récent sur les événements en cours. C’est une analyse classique, un exposé Science Po ancien style en trois parties et dix chapitres qui rappellent l’histoire, font le point et livrent des hypothèses. Dans six mois il sera probablement obsolète mais a le mérite de fixer la situation de l’Union européenne dans ce qui survient avec l’agression de Poutine sur l’Ukraine, pays souverain.

La première partie analyse « la guerre d’Ukraine, l’Europe et le monde ».

La guerre d’Ukraine était-elle évitable ? L’auteur croit que la diplomatie, à condition qu’elle fût plus nette et plus ferme, aurait pu éviter un conflit armé. L’exemple du président Sarkozy dans l’affaire de Géorgie n’a pas été renouvelé, la faute aux complexités du processus de consensus et de décision à 27. Les prétextes de Poutine pour déclencher la guerre sont inexacts, et l’auteur de rappeler « les trois memoranda de Budapest » (p.18) du 5 décembre 1994 qui prévoient la remise des armes nucléaires de l’Ukraine à la Russie, à condition de respecter l’intégrité territoriale et les frontières. Ces memoranda sont signés de la Russie, des États-Unis et du Royaume-Uni. Poutine s’assied carrément dessus en 2014 puis en 2022. De même sur l’élargissement de l’Otan, que Poutine n’a pas contesté en 2004, après ceux approuvés par Eltsine en 1997. Pour la Crimée en 2014, « à l’époque, la démarche russe est surtout préservatrice de ses intérêts commerciaux. Un dialogue aurait pu s’ébaucher entre Bruxelles et Moscou » p.21 Depuis, l’objectif de promenade de santé de Poutine pour établir un gouvernement prorusse en Ukraine, est devenu, avec la résistance ukrainienne, un antagonisme viscéral et désormais assumé contre l’Occident. « L’utilisation du mot nazi, la référence aux ‘drogués’ sont des codes idéologiques qui participent à la diabolisation de l’Occident. Un Occident qui, désormais,, est le véritable ennemi de la Russie. L’Ukraine doit être punie car elle a voulu se couper de sa patrie naturelle, a choisi le modèle de la démocratie libérale et a aspiré à s’arrimer à l’Occident » p.31. Dès lors, la guerre était inévitable, en attendant l’escalade avec l’Otan, puis l’éventuel recours au nucléaire.

De plus, l’Europe est partagée entre unité et fractures, l’unité face aux aléas du monde, dont la crise financière, la crise climatique, la crise pandémique, la crise ukrainienne, la crise énergétique, la crise inflationniste… et les fractures du populisme et des petits intérêts nationaux mal compris. Le « couple » franco-allemand (dont les Allemands contestent l’image) bat de l’aile avec deux présidents affaiblis, Macron pour son dernier mandat sans majorité absolue et Scholz à la tête d’une coalition hétéroclite. La France a perdu de sa puissance avec son déclin industriel et ses revers diplomatiques en Afrique, et l’Allemagne voit remise en cause ses liens énergétiques avec la Russie et industriels avec la Chine post-Covid. Alors, « quelle place pour l’UE dans l’ordre international de 2023 ? » : bien faible. Ce sont les États-Unis ou rien. Pourtant, l’UE a des relations commerciales dont la rupture ferait mal à la Chine si elle était sanctionnée pour avoir agressé Taïwan… Encore faudrait-il le vouloir.

L’auteur donne quatre missions à l’UE : 1/ « valoriser son statut de principale zone de prospérité dans le monde », 2/ « mieux gérer la contribution européenne au défi écologique » (ce jargon bruxellois vise la décarbonation), 3/ « retrouver son rayonnement scientifique et intellectuel » (qui ne va pas sans financements, l’exemple du vaccin anti-Covid le prouve, découvert en Allemagne, exploité aux États-Unis sous gestion d’un Français), 4/ « disposer d’instruments plus robustes (…) marché, commerce, monnaie, agriculture – peuvent être mieux gérés » (par qui ? comment?) p.65. Tout cela apparaît un peu comme des vœux pieux à long terme qui ont peu d’effet sur la conjoncture analysée dans cet essai immédiat.

La seconde partie s’interroge : « sommes-nous entrés en économie de guerre ? »

La politique de sanctions est partiellement efficace mais a subi les retards et tergiversations des petits intérêts nationaux ou sociaux. Elle ne mettra pas fin à la guerre ni ne fera reculer Poutine, apparemment devenu psychorigide et persuadé d’avoir raison à lui tout seul.

L’énergie est une arme de guerre mais aussi un « passeport écologique », sans que ce terme recouvre grand-chose – disons qu’il peut permettre d’accentuer la transition vers d’autres énergies que celles vendues par la Russie, mais avec quel financement et à quelle échéance ? Le paquet européen pour 2030 semble bien pusillanime, même s’il a le mérite de faire un premier pas avec « l’ajustement du carbone aux frontières » p. 82. Mais la pénurie d’électricité de cet hiver (pas encore fini…) montre combien la politique de sanctions envers le pétrole et le gaz russe a fait naître des problèmes internes aux États en fonction de leur mix-énergétique : la ressource devient une arme de guerre.

La troisième partie analyse « l’avenir de l’Union européenne dans un environnement conflictuel ».

La Défense a repris de l’avenir dans les discussions européennes, souvent l’écho assourdi de celles des cafés du commerce. Les soi-disant « dividendes de la paix » n’étaient que des naïvetés entretenues par la propagande soviétique à l’usage des pacifistes hippies, puis par la propagande russe à destination des mêmes, embourgeoisés devenus écologistes. Une « boussole stratégique » a été mise en place fin 2022 par l’UE avec listage des menaces, augmentation des budgets et – surtout – objectifs industriels. Cela conduit surtout à renforcer l’Otan, qui s’est réveillé brutalement de sa mort cérébrale sous l’électrochoc asséné par le Dr Poutine. Malgré cela, peut-on faire toujours confiance aux États-Unis ? La période Trump a montré que non, une défense proprement européenne en complément paraît faire son chemin lentement dans les esprits. La politique des petits pas prévaudra sans doute, alors que des accords plus contraignants entre certains États sont possibles – mais voulus par qui ?

Le défi migratoire demeure, car l’islamisme ne s’est pas arrêté avec la guerre et la Russie conquérante déstabilise chaque jour un peu plus les pays d’émigration au Proche-Orient et en Afrique. Quant aux Ukrainiens qui ont fui la guerre en masse, et les quelques Russes jeunes et éduqués qui en font autant à bas bruit, il s’agit de les accueillir, donc de trouver « un système multicritère » d’accueil européen et « d’accords de gestion des flux migratoires » avec les pays tiers p.109. Vastes discussions à venir, qui vont accoucher… de quoi ? Et quand ?

Le risque de l’élargissement de l’UE demeure, les « petits » pays candidats de la mosaïque balkanique ayant chacun une histoire différente et des institutions à refaire. Les élargissements précédents ont été mal préparés, allant même jusqu’au « laxisme » p.113 à propos de la candidature de la Turquie. Un élargissement à 36 membres « limiterait rapidement à une zone de libre-échange accompagnée d’une caisse de solidarité », dit joliment l’auteur p.116. Quant à la Turquie, « une population de 86 millions d’habitants lui assurerait la première place en nombre de voix au Conseil, tandis que son faible niveau de développement garantirait à Ankara l’octroi de subventions de l’ordre de 25 milliards d’euros par an. Très difficile à constituer, la cohésion et l’identité européennes seraient mises à mal » p.118. Quant à l’Ukraine, l’ampleur des besoins seraient du même ordre pour sa reconstruction et augmenterait l’influence de l’Allemagne dans l’UE.

« Une longue guerre de position semble s’engager, dès lors qu’une victoire de l’un des deux camps est improbable » p.123. Les relations futures de l’UE et de la Russie, une fois la guerre terminée ? Cinq principes ont été définis en 2016 par Mme Mogherini : 1/ strict respect des accords de Minsk, 2/ relations renforcées avec les partenaires orientaux de l’UE (Ukraine, Moldavie, Asie centrale), 3/ renforcement de la résilience UE dans l’énergie et les cyberattaques, 4/ coopération sélective avec la Russie (ayant une valeur ajoutée pour l’UE et pas seulement pour les États), 5/ soutien aux contacts entre personnes (acteurs, universitaires, scientifiques, groupes démocratiques). La suite a eu lieu sous Macron dès 2019 sur la sécurité, les défis communs UE-Russie, les conflits régionaux, les principes et valeurs. L’Otan a méprisé, les pays de l’Est ont été réticents, l’Allemagne et l’Italie assez d’accord (à l’époque). Ces initiatives pourraient être remises sur la table en montrant combien Moscou a peu à gagner avec le concept d’Eurasie où une immense Chine avalerait tout cru la démographiquement étique Russie.

Qui peut incarner la souveraineté européenne ? Là, vaste débat. Dans le maquis des institutions toutes plus obscures les unes que les autres pour le grand public afin de savoir qui fait quoi, il faudrait clarifier nettement – et rapidement – entre « la souveraineté partagée » p.132, la « gouvernance » p.133, « l’espace intérieur de sécurité et de justice » p.134, « affaires étrangères et défense » p.134. La bordélisation des instances de décision de l’UE, pour reprendre un thème à la mode, et la ligne politique sur le plus petit dénominateur commun n’ont pas abouti à grand-chose. D’où l’exigence d’un nouveau traité – pour les États qui souhaitent approfondir. Mais lesquels ? Cet essai pose plus de question qu’il n’en résout.

La conclusion de toutes ces réflexions est donnée dans l’introduction : « Une guerre mondiale n’est pas certaine. Mais ses ingrédients sont en place : l’exacerbation des nationalismes, l’évocation de l’emploi d’armes nucléaires, la formation de nouvelles alliances antagonistes » p.14. Voilà qui est dit.

Au total, un court essai qui fait le point, utilement, sur l’état des lieux européens face au défi de la guerre à nos portes.

Pierre Ménat, L’Union européenne et la guerre, 2023, éditions Pepper L’Harmattan, 142 pages, €15,00

Les essais – et le roman – de Pierre Ménat déjà chroniqués sur ce blog

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Hommage à un soldat blanc engagé dans l’armée japonaise par Jean-François Kochanski dans « Vents contraires » à l’honneur de L’Hebdo Bourse PLus

Littérature

Hebdo Bourse Plus n°1177

Yannick URRIEN

Vents contraires.

Jean-François Kochanski raconte une histoire incroyable qui nous permet de mieux comprendre le Japon, pays qui reste encore méconnu pour de nombreux Français. Ancien des salles de marché trésorerie de la BNP, l’auteur habite au Japon et son épouse est Japonaise. Il explique comment Kurusu Ryo, appelé Norman, fils d’un diplomate japonais et d’une Américaine, a vécu sa japonité au Japon pendant les années de nationalisme exacerbé de la Seconde Guerre mondiale. Né en 1919, Ryo-Norman a eu dix-huit ans en 1937, mais il n’a vécu au Japon qu’à partir de l’âge de huit ans. Nettement occidentale, son apparence gaijin (terme japonais utilisé pour désigner les étrangers au Japon) détonnait parmi ses pairs et, étant enfant, sa façon de parler aussi. Il a dû se battre pour pouvoir s’imposer. Ce qui est incroyable, c’est que les Japonais découvrent seulement aujourd’hui cette histoire : celle du seul « blanc » engagé dans l’armée japonaise.

En effet, de nombreux Français ignorent que le Japon est sans doute le pays le moins multiculturel au monde. De France, certains diront que c’est un pays fermé, d’autres penseront que c’est un pays xénophobe, si l’on se base sur nos critères. Jean-François Kochanski explique : « La notion de racisme au Japon est totalement différente, puisque les Japonais ont une autre forme de racisme. Par exemple, vis-à-vis d’une personne non japonaise, ils n’iront jamais dans des relations très profondes et, si la personne étrangère fait un acte offensant, les Japonais diront que ce n’est pas grave, puisque c’est un étranger qui ne peut pas comprendre le Japon… Il y a à la fois du respect, de la peur, de la crainte… C’est tout un mélange, puisqu’il ne faut pas oublier que le Japon est une île. Le pays s’est ouvert lors de l’arrivée des Hollandais et des Portugais, avant de se refermer sous l’ère des Tokugawa, puis de se rouvrir sous l’ère Meiji, à la fin du XIXe siècle. Il y a eu un choc, puisque le Japon a compris qu’il avait deux cents ans de retard sur le reste du monde. Ils ont vu les Américains arriver avec des canons et les Japonais n’ont pas compris ce qui s’est passé. Dans l’âme japonaise, on a à la fois la crainte et le respect des Occidentaux. Ils aiment l’art et la cuisine française ou italienne, mais ils veulent aussi manger japonais. Donc, c’est un pays déchiré par rapport à son passé et à son présent. » Pourtant, en Occident, si l’on refuse le multiculturalisme, on est soupçonné de racisme : « Au Japon, c’est parce que l’on est différent et parce que l’on ne peut pas se comprendre. Vous avez une forme de relation amicale qui n’existe qu’au Japon. Vous avez une relation amicale avec quelqu’un, mais en retour cette personne attend quelque chose, ce n’est pas comme en Europe. Donc, le Japonais va vous aider en attendant quelque chose. C’est une surprise pour les Occidentaux et c’est pour cette raison que les relations amicales sont plus délicates. À partir du moment où le Japonais comprend que vous connaissez les codes du pays, ce qui est mon cas puisque je suis marié à une Japonaise, vous n’êtes plus un étranger, mais un ersatz de Japonais. »

Pourtant, les couples mixtes restent très rares au Japon : « Les Japonais sont plus ouverts qu’on ne le croit, surtout au cours de ces dernières années. Au début, c’était un peu mal vu, surtout après la guerre lorsque des femmes japonaises avaient des enfants avec des soldats américains. Maintenant, c’est accepté et c’est même vu comme une curiosité. Vous pouvez être intéressé dans le bon sens du terme, comme dans le mauvais sens du terme, la frontière est très mince, mais les choses ont évolué. À l’époque du héros de mon roman, c’était un cas unique, d’autant plus qu’il avait un aspect complètement européen. »

Jean-François Kochanski a découvert dans un temple l’histoire de ce soldat japonais et il a immédiatement été intrigué parce qu’il avait le visage d’un Occidental : « Dans ce musée, il y avait les photos de soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale et j’ai vu la photo d’un Occidental. C’était le seul. Cela m’a intrigué et, comme un jeu, je me suis lié à cette personne sans la connaître. J’ai fait des recherches. Je suis allé à la bibliothèque de l’Assemblée nationale japonaise et je me suis rendu compte que sa mère avait laissé tous les documents sur son fils afin que l’on puisse raconter son histoire. J’ai retrouvé sa sœur qui habite près de Chicago. Elle m’a beaucoup aidé en me confiant des lettres de son père et de sa mère, et j’ai réussi à recréer sa vie. »

Il semblerait étrange aujourd’hui qu’une personne qui visite un musée en France, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, en voyant des clichés de soldats pendant la Seconde Guerre mondiale, soit intriguée par un physique de type méditerranéen ou africain, puisqu’il existait déjà une grande diversité sur les champs de bataille : « Je me suis posé des questions sur le personnage et sur la manière dont il a été perçu au sein de la société japonaise. Il est arrivé à l’âge de huit ans, parce qu’il était né à Chicago et avait vécu en Italie et en Grèce. Il a été dans une école française à Tokyo. Malheureusement, elle a été en partie détruite pendant la guerre. Son père a dû partir à Hambourg et, quelque temps plus tard, sa mère l’a laissé avec son oncle qui l’a élevé. Au début, il a été victime de racisme. Il a fait une école d’aviation et il a décidé de rentrer dans l’armée. Il est devenu officier, après avoir subi un traitement difficile, tout simplement parce qu’il avait la tête d’un Occidental. Mais, du jour au lendemain, lorsqu’il est devenu officier, tout s’est arrêté. Il y a un respect très fort de la hiérarchie au Japon. Le fait de vouloir se sacrifier pour le Japon a été plus important que tout. »

Ce sujet nous amène à nous interroger sur plusieurs points. Le patriotisme japonais est-il différent de celui que l’on peut observer aux États-Unis ? Là-bas, des patriotes sont parfois pour l’État, d’autres contre l’État et ils dénoncent les complots du gouvernement. Est-ce ce qui diffère dans la mentalité japonaise ? Jean-François Kochanski souligne qu’il ne faut pas occulter le fait que les Japonais ont été battus pendant la Seconde Guerre mondiale : « Il y a eu le traumatisme de la bombe atomique, donc le patriotisme n’était plus de mise après la défaite. Le patriotisme avait ravagé le Japon, qui pensait conquérir toute l’Asie alors que c’est une petite nation qui a très peu de ressources naturelles. Elle ne pouvait pas combattre des nations comme la Chine, la Russie et les États-Unis, même si c’étaient des soldats courageux. Le patriotisme était lié au sacrifice. Aujourd’hui, les Japonais ne sont plus très patriotiques. Le Japon n’a pas d’armée officiellement. Il y a l’envie de recréer une armée par crainte de l’émergence de la Chine et de la Corée du Nord, mais la population est foncièrement pacifiste. L’empereur a insufflé un sentiment de pacifisme dans la population. Donc, le patriotisme n’est pas belliqueux comme on peut l’observer aux États-Unis par exemple. »

Cette histoire commence à être connue au Japon et les médias se mettent à en parler : « Les Japonais sont intrigués par cette recherche historique qui est un miroir sur la société japonaise de cette époque. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Japon, contrairement à l’Allemagne, n’a pas regardé ses erreurs. Il n’y a jamais eu d’analyse. Le Japon est passé d’un stade de patriotisme belliqueux à un stade de pacifisme tranquille, sans regarder son histoire, sans analyser ses responsabilités, et il est impossible pour les politiques d’en parler. D’ailleurs, la Chine demande régulièrement des comptes au Japon sur les massacres. C’est vraiment une nation qui n’a jamais regardé son histoire. Elle est tétanisée à l’idée de le faire et, à mon avis, elle ne le fera jamais. Ce livre peut être un déclic. Ils sont entrés dans une guerre qu’ils ne pouvaient pas gagner et c’est encore un traumatisme pour toute la société. La mère de ma femme était toute petite quand elle a entendu l’empereur annoncer la capitulation du Japon. Il parlait dans une langue propre, personne n’avait compris, et son seul souvenir est celui des bombes au napalm lancées par les bombardiers américains. C’était terrible. Il y a eu 250 000 morts. Tokyo été complètement rasée et elle se souvient du ciel orange. Sinon, elle éclipse totalement cette période. Même au cinéma, ou dans la littérature, il y a très peu de séries, de films ou d’ouvrages qui parlent de cette époque, contrairement à ce que l’on peut constater en Allemagne ou en France. »

« Vents Contraires » de Jean-François Kochanski, est publié chez AZ éditions Content Publishing.

« Un soldat blanc dans l’armée japonaise » : interview radio de Jean-François Kochanski sur « Vents contraires »

Vents Contraires : Une Histoire Incroyable d’un Soldat « Blanc » dans l’Armée Japonaise

Réécoutez en cliquant ici.

Jean-François Kochanski raconte l’histoire fascinante de Kurusu Ryo, surnommé Norman, fils d’un diplomate japonais et d’une Américaine, qui a vécu sa japonité au Japon pendant les années de nationalisme exacerbé de la Seconde Guerre mondiale. Né en 1919, Ryo-Norman a eu dix-huit ans en 1937, mais il n’a vécu au Japon qu’à partir de l’âge de huit ans. Bien qu’il ait une apparence nettement occidentale, sa japonité était incontestable. Cependant, en tant qu’enfant, il a dû se battre pour s’imposer, car sa façon de parler différait de celle de ses camarades.

Ce qui est étonnant, c’est que les Japonais découvrent seulement aujourd’hui cette histoire : celle du seul « blanc » engagé dans l’armée japonaise. De nombreux Français ignorent que le Japon est sans doute le pays le moins multiculturel au monde. Bien que certains considèrent que le Japon est un pays fermé ou xénophobe, ces concepts ne sont pas applicables aux Japonais, car la notion de racisme est totalement différente dans leur culture.

Le Japon a une autre forme de racisme, qui se traduit par la peur et le respect des étrangers. Les Japonais n’iront jamais dans des relations très profondes avec des personnes non japonaises. De plus, si une personne étrangère fait un acte offensant, les Japonais diront que ce n’est pas grave, car c’est un étranger qui ne peut pas comprendre le Japon. Le Japon est une île, et le pays s’est ouvert et fermé plusieurs fois dans son histoire. Les Japonais ont une crainte et un respect des Occidentaux, mais ils aiment également l’art et la cuisine française ou italienne, tout en voulant manger japonais. Le Japon est donc un pays déchiré par rapport à son passé et à son présent.

Pourtant, si un Occidental connaît les codes du pays, il peut être accepté comme un ersatz de Japonais. Les couples mixtes restent rares au Japon, mais ils sont plus acceptés ces dernières années. Au début, cela était mal vu, surtout après la guerre lorsque des femmes japonaises avaient des enfants avec des soldats américains.

Jean-François Kochanski a découvert l’histoire de ce soldat japonais dans un temple, où il a vu la photo d’un Occidental. Cette découverte l’a intrigué, et il s’est lié à cette personne sans la connaître, faisant des recherches et allant à la bibliothèque pour trouver des informations sur ce soldat « blanc » dans l’armée japonaise. Il a finalement décidé d’écrire un livre sur cette histoire incroyable, qui nous permet de mieux comprendre le Japon, pays qui reste encore méconnu pour de nombreux Français.

En fin de compte, l’histoire de Kurusu Ryo est un exemple fascinant de la complexité de la culture japonaise et de la manière dont elle a évolué au fil du temps.

Jean-François Kochanski raconte l’histoire fascinante de Kurusu Ryo, surnommé Norman, fils d’un diplomate japonais et d’une Américaine, qui a vécu sa japonité au Japon pendant les années de nationalisme exacerbé de la Seconde Guerre mondiale. Né en 1919, Ryo-Norman a eu dix-huit ans en 1937, mais il n’a vécu au Japon qu’à partir de l’âge de huit ans. Bien qu’il ait une apparence nettement occidentale, sa japonité était incontestable. Cependant, en tant qu’enfant, il a dû se battre pour s’imposer, car sa façon de parler différait de celle de ses camarades.

Ce qui est étonnant, c’est que les Japonais découvrent seulement aujourd’hui cette histoire : celle du seul « blanc » engagé dans l’armée japonaise. De nombreux Français ignorent que le Japon est sans doute le pays le moins multiculturel au monde. Bien que certains considèrent que le Japon est un pays fermé ou xénophobe, ces concepts ne sont pas applicables aux Japonais, car la notion de racisme est totalement différente dans leur culture.

Le Japon a une autre forme de racisme, qui se traduit par la peur et le respect des étrangers. Les Japonais n’iront jamais dans des relations très profondes avec des personnes non japonaises. De plus, si une personne étrangère fait un acte offensant, les Japonais diront que ce n’est pas grave, car c’est un étranger qui ne peut pas comprendre le Japon. Le Japon est une île, et le pays s’est ouvert et fermé plusieurs fois dans son histoire. Les Japonais ont une crainte et un respect des Occidentaux, mais ils aiment également l’art et la cuisine française ou italienne, tout en voulant manger japonais. Le Japon est donc un pays déchiré par rapport à son passé et à son présent.

Pourtant, si un Occidental connaît les codes du pays, il peut être accepté comme un ersatz de Japonais. Les couples mixtes restent rares au Japon, mais ils sont plus acceptés ces dernières années. Au début, cela était mal vu, surtout après la guerre lorsque des femmes japonaises avaient des enfants avec des soldats américains.

Jean-François Kochanski a découvert l’histoire de ce soldat japonais dans un temple, où il a vu la photo d’un Occidental. Cette découverte l’a intrigué, et il s’est lié à cette personne sans la connaître, faisant des recherches et allant à la bibliothèque pour trouver des informations sur ce soldat « blanc » dans l’armée japonaise. Il a finalement décidé d’écrire un livre sur cette histoire incroyable, qui nous permet de mieux comprendre le Japon, pays qui reste encore méconnu pour de nombreux Français.

En fin de compte, l’histoire de Kurusu Ryo est un exemple fascinant de la complexité de la culture japonaise et de la manière dont elle a évolué au fil du temps.

L’Hebdo Bourse Plus n°1180 et Kernews font la part belle à Pierre Ménat

Pierre Ménat : « Les pays qui n’appliquent pas les sanctions contre la Russie ne contreviennent absolument pas aux lois internationales. »

et sur Kernews

Pierre Ménat a été conseiller du président Jacques Chirac, ambassadeur de France en Roumanie, en Pologne, en Tunisie et aux Pays-Bas, ainsi que directeur Europe au ministère des Affaires étrangères.

Réécoutez ici : https://www.kernews.fr/news/pierre-menat-les-pays-qui-n-appliquent-pas-les-sanctions-contre-la-russie-ne-contreviennent-absolument-pas-aux-lois-internationales-204

« L’Union européenne et la guerre » de Pierre Ménat est publié chez L’Harmattan.

Kernews : Votre analyse sur le rôle de la France face à la Russie n’est ni celle d’un pacifiste, ni celle d’un belliqueux. Elle s’inscrit dans la lignée des positions de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin…

Pierre Ménat : Je suis un Européen convaincu, mais il est vrai que dans cette guerre l’Europe est face à son antithèse, puisqu’elle a été créée pour maintenir la paix, or maintenant elle est confrontée à la guerre sur son continent. La plupart des pays de l’Union européenne sont membres de l’OTAN et cela pose un problème, puisque c’est une organisation qui dépend très étroitement des États-Unis. L’Union européenne doit affirmer ses valeurs, mais elle doit aussi affirmer son attachement à la paix. Dans cette guerre, il y a un agresseur, la Russie, c’est indéniable. Mais, à terme, l’Union européenne devra établir des relations avec la Russie.

Ne faut-il pas se méfier des mots ? Certes, la Russie a agressé l’Ukraine en 2022, de la même manière que l’Irak a agressé le Koweït en 1991. Or, chaque fois que l’on remonte le temps, on s’aperçoit qu’il y a des explications et que les agressions ne sont jamais perpétrées sans raison…

Vous avez raison, il faut toujours analyser les origines. Les opérations armées de 2022 ont été engagées par la Russie qui a violé le droit international – je remonte à l’origine du problème – lorsque le gouvernement ukrainien de 2014 a fait le choix de se dissocier de la Russie. Cela a posé le problème de l’annexion de la Crimée, qui était un acte contraire au droit international, puis la question du Donbass, avec une guerre qui a commencé aussi en 2014, en raison de cette lutte entre les russophones et le gouvernement ukrainien. Cette guerre est effectivement à l’origine du problème.

Vous évoquez le droit international, mais en 2003, malgré l’opposition du Conseil de sécurité, les États-Unis ont agressé l’Irak…

Vous avez tout à fait raison, c’est un fait. En 1991, il y a eu une résolution du Conseil de sécurité, mais en 2003 c’était totalement différent. D’ailleurs, c’est un argument qui est utilisé par Poutine. C’est de bonne guerre… Il y a aussi le cas du Kosovo. Les Occidentaux sont souvent intervenus sur des théâtres d’opérations sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais on ne peut pas faire valoir les turpitudes des autres pour justifier sa propre turpitude. Effectivement, cela affaiblit la position de certains et cela renforce la position de la France, du moins dans l’affaire de l’Irak de 2003, grâce à la position du président Chirac qui a réprouvé l’action des États-Unis en Irak. 

Vous abordez aussi la question des sanctions. On observe qu’elles sont toujours inefficaces : on l’avait vu en Irak et cela se vérifie maintenant vis-à-vis de la Russie…

Il y a une différence majeure, car les sanctions contre l’Irak étaient décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU. Elles ont été contournées, mais elles étaient obligatoires. La différence, cette fois-ci, c’est que nous avons des sanctions qui ont été adoptées par seulement 34 pays, certes des pays importants, mais ces sanctions ne sont pas obligatoires. Donc, vous avez raison, la Russie arrive à s’en sortir. La Russie est quand même affectée par certaines de ces sanctions. On constate que la récession n’est que de 2,3 % en 2022, ce qui est beaucoup moins que ce qui avait été prévu et, en 2023, la Russie connaîtra une croissance positive. C’est le FMI qui dit cela. La Russie a trouvé des débouchés pour ses hydrocarbures auprès de la Chine et de l’Inde. Donc, il est vrai que les sanctions n’ont qu’un effet limité.

La sémantique n’est jamais neutre : n’y-a-t-il pas une forme de mépris occidental lorsque l’on dit que les sanctions sont décrétées par des pays importants, en considérant ainsi comme accessoires notamment le Brésil, le monde arabe, l’Afrique, l’Inde ou la Chine…

Les pays qui appliquent les sanctions contre la Russie représentent à peu près un milliard d’habitants, alors que la planète vient de dépasser les huit milliards d’habitants. Donc, vous avez raison, l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, la Chine et l’Inde n’appliquent pas les sanctions. Maintenant, si vous prenez le critère du produit intérieur brut, les pays qui appliquent les sanctions représentent une proportion très importante de l’économie mondiale. Mais, le point majeur, c’est que ces sanctions n’ont pas été décidées par le Conseil de sécurité : donc, la Russie est libre de s’approvisionner auprès de ceux qui veulent l’approvisionner. D’ailleurs, les pays qui n’appliquent pas les sanctions contre la Russie ne contreviennent absolument pas aux lois internationales, puisqu’ils ont le droit de le faire. La Chine est la deuxième puissance économique du monde. Donc, les Occidentaux vont avoir un problème s’ils veulent continuer de rester entre eux, il ne leur sera plus possible de décider de telles mesures universelles.

N’est-il pas trop tard pour penser à l’Europe, puisque les pays sont surendettés, avec une population qui n’a plus vraiment envie de travailler ?

La souveraineté européenne a-t-elle un sens ? La souveraineté européenne peut-elle exister ? Cela dépend des domaines. Dans le domaine de la concurrence et du marché intérieur, c’est-à-dire le cœur de métier de l’Union européenne, cela a du sens, puisque nous avons un marché unique de 500 millions d’habitants. Dans ce domaine, l’Union européenne conserve tout son sens, comme pour la monnaie. Le quoiqu’il en coûte a quand même été financé par la Banque centrale européenne…

L’État vient maintenant récupérer l’argent…

Oui, mais on n’aurait pas pu passer ce cap sans la BCE. La croissance a été assez forte, il ne faut pas oublier tout cela. Tout cela n’aurait pas été possible sans la monnaie unique. Après, sur la question des migrations, il faut faire un effort. Nous avons des règles avec Schengen et, à partir du moment où vous avez un espace de circulation, il vaut mieux le contrôler avec des règles communes en matière d’asile et d’immigration. Sur les affaires étrangères, effectivement, nous devons progresser. La France est un membre permanent du Conseil de sécurité, avec une défense autonome, mais nous ne pouvons pas consentir à tous les efforts budgétaires nécessaires pour avoir une suffisance. Donc, nous n’avons pas le choix : soit nous dépendons de l’OTAN, donc des États-Unis, comme c’est le cas aujourd’hui, soit nous arrivons à construire une identité européenne.

Les États-Unis sont nos alliés historiques depuis leur création, mais vous concevez une relation équilibrée, alors que dans la mentalité américaine, le raisonnement n’est pas le même : si vous n’êtes pas avec nous à 100 %, c’est que vous êtes contre nous… Comment évoluer face à cela ?

Les États-Unis demeurent la première puissance mondiale. Ils dominent sur le plan économique et militaire, la Russie est très loin derrière. Sur le plan juridique, ils peuvent imposer aux autres des lois extraterritoriales. Ils imposent des contraintes aux entreprises qui utilisent le dollar. Ils ont les GAFAM et une influence culturelle majeure. Le point de vue des États-Unis, effectivement, c’est que nous devons les suivre à 100 %, sinon nous n’avons plus d’avenir. Nous ne pouvons pas accepter cela pour une raison très simple : tout simplement parce que nous n’avons pas les mêmes intérêts stratégiques et économiques. Ils ont adopté un programme massif de soutien aux entreprises américaines de plusieurs centaines de milliards. On doit pouvoir faire cela au niveau européen et nous devons nous affranchir de cette idée selon laquelle il faut toujours respecter la concurrence, tout simplement parce que les Américains ne la respectent pas. Sur le plan stratégique, ils sont maintenant tournés vers l’Asie. Leur premier sujet, c’est la Chine, alors que nous avons nos propres intérêts. Nous sommes déformés par cette situation de guerre, puisque les États-Unis fournissent la plus grosse aide à l’Ukraine. Cela doit nous conduire à considérer que l’Union européenne doit aussi avoir sa propre voix.

Vous souhaitez qu’une réaction s’engage sur nos futures relations avec la Russie, qu’elle soit dirigée ou non par Vladimir Poutine. Comment retrouver une situation apaisée, alors que l’on est encore au stade de l’interdiction des artistes ou des sportifs russes ? 

Je suis totalement opposé à ce type de mesures, comme les sanctions sportives ou culturelles, cela n’apporte rien. En plus, cela contribue à souder davantage les Russes autour de leur président. On peut discuter des sanctions économiques, elles se conçoivent, mais pas les interdictions de visas ou les sanctions sportives. Il est évident que l’avenir des relations entre l’Union européenne et la Russie dépendra de l’issue de la guerre d’Ukraine. Nous devons contribuer à la fin de ce conflit, ce n’est pas facile, mais l’Europe peut jouer un rôle…

N’est-ce pas la Chine, la Turquie ou Israël qui peuvent jouer un rôle dans ce domaine ?

La Chine certainement, la Turquie peut-être, Israël je ne sais pas. Le jour où il y aura des discussions de paix, car toute guerre finit par se terminer, il y aura un groupe de pays qui contribuera aux négociations, il y aura forcément la Chine et les États-Unis, et il est souhaitable qu’il y ait l’Union européenne, puisque nous sommes un partenaire économique de la Russie. Il faudra bien définir de nouvelles relations avec la Russie, puisqu’elles étaient déjà au plus bas avant la guerre. Donc, nous devons travailler sur plusieurs directions. Ne soyons pas naïfs, il faut s’arranger pour ne pas être dépendants des États-Unis et de la Russie. Donc, nous devons diversifier nos approvisionnements et nous devons aussi œuvrer avec les voisins de la Russie. Pour la Russie elle-même, ce ne sera pas facile, mais nous n’avons pas le choix. Il faudra rebâtir des relations et aussi une architecture européenne de sécurité. La Russie n’avait pas totalement tort de dire que cette architecture européenne de sécurité était fragile. Après l’effondrement du Mur de Berlin, nous n’avons pas suffisamment réfléchi à cette architecture européenne de sécurité. L’OTAN s’est élargie sans limites, il faudra démontrer que ce n’est pas incompatible avec la sécurité de la Russie.

La France n’a rien fait lorsqu’elle était un acteur majeur du groupe de Minsk sur les Balkans, ce qui fait que le conflit a été résolu militairement l’année dernière… La France peut-elle encore être crédible pour figurer dans un nouveau groupe ? 

Il ne faut pas sous-estimer la France. Nous avons un rôle reconnu à l’ONU mais, dans la résolution de ce conflit, la France ne pourra pas y arriver seule puisque l’Union européenne a adopté un certain nombre de mesures. Comme vous le disiez justement, il y a des divergences au sein de l’Union européenne, avec des pays comme la Pologne, et aussi les Pays Baltes qui sont très méfiants à l’égard de la Russie, on les comprend. Nous avons raté une occasion avec la Yougoslavie, car l’Union européenne n’a pas su régler ce problème. Aujourd’hui, avec l’Ukraine, nous retrouvons ce travers. Il n’est jamais trop tard, car je pense que l’Union européenne a un rôle à jouer dans le monde, notamment parce que c’est une zone de prospérité, mais aussi parce que nous avons une certaine exemplarité en matière écologique. Il y a également un rayonnement intellectuel et civilisationnel que nous devons retrouver. Pour cela, nous devons retrouver une autre voie et c’est pour cela que je propose une union politique et de sécurité comme l’avait suggéré le général de Gaulle avec le plan Fouchet.

Oui, mais c’était un échec…

 Effectivement, parce que nos partenaires exigeaient que cette union soit ralliée à l’OTAN. C’était déjà le débat en 1961. Le problème est le même aujourd’hui, mais dans un monde complètement différent. Dans les années 60, il y avait deux blocs qui s’affrontaient. Aujourd’hui, il y a la Chine et l’Inde, mais aussi l’Europe qui doit exister. C’est une question vitale. Sinon, nos civilisations seront affaiblies.

Pierre Ménat sur France inter dans « Carrefour Europe » de Stéphane Leneuf

L’union européenne et la guerre

Réécoutez ici : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/cafe-europe/cafe-europe-du-dimanche-26-fevrier-2023-6000145

Dimanche 26 février 2023

Un an après le début du conflit en Ukraine, ce matin dans le Café Europe, Stéphane Leneuf se penche sur un livre qui vient d ‘être publié et qui analyse le rôle de l’Union européenne dans cette guerre.

C’est Pierre Menat, diplomate, ancien conseiller Europe de Jacques Chirac qui publie ce recueil. Une analyse sur le rôle depuis un an de l’Union européenne dans cette guerre. Une guerre qui est finalement l’antithèse existentielle de la vocation de l’Union à savoir la paix. l’union se retrouve impliquée militairement, dans un conflit qu’elle n’a pas vu venir, avec des conséquence économiques et migratoires importantes mais aussi le retour de la menace nucléaire. Une guerre qui finalement oblige les européens a trouver leur place dans ce nouvel ordre international notamment dans leur rapport avec les Etats unis et leur capacité à dessiner pour leur avenir une défense commune.

« L’Union européenne et la guerre » – livre publié aux éditions L’Harmattan

Dans l’Union, les demandes d’asile au plus haut depuis 2016

966.000 demandes d’asile ont été enregistrées en 2022 dans les pays de l’Union européenne, mai aussi la Suisse et la Norvège. Un record depuis 2016. Des demandes, principalement déposées par des Syriens et les Afghans. Elles sont en hausse de plus de 50% par rapport à 2021.

Pêche : Bruxelles veut restreindre le chalutage de fond et décarboner les navires

Bruxelles souhaite étendre les aires marines protégées et interdire le chalutage de fond, dans ces zones Objectif mieux contrer la surexploitation. La Commission européenne vient de présenter son plan pour « verdir » le secteur de la pêche. Un plan aussitôt décrié par les professionnels et jugé trop timide par les ONG écologistes. Aujourd’hui Un tiers des stocks est victime de sur pêche dans l’Atlantique Nord-Est .85% des stocks en Méditerranée restent surexploités.

Dans l’agenda européen :

Mardi 28 février : date historique pour le parlement finlandais, qui devrait voter l’adhésion de son pays à L’OTAN.