Smart Futur interviewe Thierry Paulmier
Job – Thierry Paulmier est inventeur du modèle d’intelligence émotionnelle « Homo Emoticus ». Itw de celui-ci.
Guilaine Depis, attachée de presse (Balustrade)
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Smart Futur interviewe Thierry Paulmier
Job – Thierry Paulmier est inventeur du modèle d’intelligence émotionnelle « Homo Emoticus ». Itw de celui-ci.
Thierry Paulmier consulté par le prestigieux magazine Management
Thierry Paulmier sur Smart Zoom
Smart Zoom – Thierry Paulmier, auteur du livre « Homo emoticus », paru aux éditions Diateino, apporte des explications sur le management émotionnel. Itw de celui-ci. Revoir l’émission ici
Revoir l’émission d’Arnaud Ardoin avec Thierry Paulmier sur Homo Emoticus ici : https://www.bsmart.fr/video/5593-smart-job-emission-26-avril-2021
https://www.bsmart.fr/video/5593-smart-job-emission-26-avril-2021
Dans son livre programme Révolution publié en novembre 2016, le candidat Emmanuel Macron écrivait : «Car notre situation actuelle n’est ni acceptable ni tenable. Nous sommes comme recroquevillés sur nos passions tristes, la jalousie, la défiance, la désunion, une certaine forme de mesquinerie, parfois de bassesse, devant les événements[1] ». Le candidat Emmanuel Macron voulait réveiller les passions joyeuses des Français : c’était le but de son engagement. Une fois élu, il n’a d’abord pas dévié de cette ligne de conduite. A de nombreuses reprises, il a évoqué les passions tristes dont les Français étaient, selon lui, la proie, au point que le 3 octobre 2017, le Huffington Post publiait un article intitulé : « Décidément, Macron est vraiment passionné par les « passions tristes » de ses opposants[2] ». L’article relatait, qu’interpellé par une journaliste de l’AFP, en marge d’une visite chez un sous-traitant de Whirlpool près d’Amiens, à propos des critiques émises contre sa politique économique qui favoriserait les plus fortunés, le chef de l’État avait fustigé « ces formules dans lesquelles les passions tristes françaises aiment s’enfoncer».
Le 14 octobre 2017, le Président Emmanuel Macron, donnait un entretien au Der Spiegel dans lequel il affirmait : « Je ne céderai pas au triste réflexe de l’envie française. Parce que cette envie paralyse le pays». Car l’expression « passions tristes » qu’il emprunte au philosophe Spinoza, désigne le plus souvent la passion de l’envie (synonyme de la jalousie dans le langage courant). En octobre 2018, le mouvement des Gilets jaunes éclatait suite à une hausse du prix du carburant en raison de l’augmentation de la TICPE par le gouvernement. Ce mouvement trouvait sans doute en partie son origine dans la passion de l’indignation causée par un sentiment d’injustice mais aussi dans celle de l’envie, voire dans celle du ressentiment, c’est-à-dire dans l’envie impuissante. Les actes de vandalisme qui ont émaillé les manifestations et notamment la destruction du restaurant le Fouquets, au slogan « Fouquets à nous », en sont la plus belle illustration.
Confronté à une colère populaire sans précédent, le président Macron a choisi de sacrifier en victime expiatoire, l’ENA, érigée en bouc émissaire de tous les maux dont les Français souffraient, et notamment de la déconnexion des élites de leur réalité. En d’autres termes, il a choisi de céder aux passions tristes qui ne peuvent supporter le principe même de la méritocratie puisqu’elle remplace une aristocratie de naissance par une aristocratie de diplôme. Les envieux abhorrent le mérite.
Thierry Paulmier, auteur de Homo Emoticus, préface d’Anne Lauvergeon (éditions Diateino) ; il enseigne l’intelligence émotionnelle notamment à l’ENA.
[1] Emmanuel Macron, Révolution, p.34.
[2]https://www.huffingtonpost.fr/2017/10/03/decidement-les-passions-tristes-de-ses-opposants-passionnent-vraiment-macron_a_23231587/
La notion d’intelligence émotionnelle est relativement récente : elle est conceptualisée au début des années 1990 par deux psychologues des émotions, Peter Salovey et John Mayer. Ils la définissent ainsi : c’est « un ensemble de compétences supposées contribuer à l’évaluation et à l’expression précises de l’émotion en soi chez les autres ». Alors qu’elles en avaient été prudemment tenues à distance, les émotions commencent à être prises en compte dans nos vies professionnelles. Dans son ouvrage « Homo emoticus », Thierry Paulmier montre tout l’intérêt que nous avons à accorder plus d’importance à nos émotions et à celles des autres, au lieu de chercher à bien les verrouiller. Alors que nous avons parfois l’impression d’être débordés par nos émotions, il montre comment nous pouvons agir sur notre état émotionnel, et celui d’autrui, notamment par la parole :
« L’action sur la parole offre un autre moyen de contrôle puissant sur ses propres émotions et d’influence sur celles d’autrui, car cette dernière constitue un vecteur privilégié des émotions. Les paroles positives activent des émotions positives tandis que les paroles négatives activent des émotions négatives. Pour reprendre l’exemple donné précédemment, les compliments de son manager sur son travail stimulent la gratitude et la joie, alors que les critiques font ressentir de la tristesse et de la colère.
Pour agir sur ses émotions via la parole, la plus ancienne technique consiste à se parler à soi-même. Dans le langage courant, on la désigne sous le nom de « méthode Coué », en référence à la méthode d’autosuggestion ou d’autohypnose par la parole développée par Émile Coué. Il la définissait comme « l’implantation d’une idée en soi-même par soi-même ». elle agit sur le plan émotionnel comme une prophétie auto réalisatrice : les paroles prononcées ont un effet d’entraînement ou de refrènement émotionnel.
Les paroles ont le pouvoir de déclencher à la fois chez son interlocuteur et chez soi-même des émotions positives. Par exemple, les compliments que l’on adresse à un ami qui annonce une bonne nouvelle, tels que « Je suis content pour toi » ou « Je te félicite », agissent sur soi comme une incitation à la joie. Même si on ne les pense pas – parce que l’on ressent de l’envie -, le simple fait de les prononcer nous influence : on commence à les penser sincèrement et donc à se réjouir. Les paroles exercent ici simultanément un effet d’entraînement à la joie et de refrènement de l’envie. En outre, les paroles prononcées exercent aussi un effet moral : elles engagent la raison et la volonté à se mettre en conformité avec elles pour ne pas se percevoir comme un menteur ou un hypocrite.
Les paroles peuvent aussi refréner les émotions négatives. Par exemple, lorsque l’on est énervé vis-à-vis de quelqu’un et que l’on dit : « Je ne veux pas me mettre en colère contre toi », on s’adresse d’abord cette parole à soi-même. Cela signifie que l’on ressent déjà de la colère, mais que l’on essaie, par ses paroles, de la dissiper, de l’exorciser. Un tel procédé se révèle efficace. En disant : « Je ne veux pas me mettre en colère contre toi », on parvient à maîtriser sa colère. La verbalisation du refus de l’émotion agit sur elle pour le refréner. Autre exemple, si l’on dit à quelqu’un qui essaie de nous intimider : « Je n’ai pas peur de toi, tu ne me fais pas peur », cette parole diminue la peur. Il y a autosuggestion : « ce que je dis est ce que je ressens. »
La parole adressée par autrui a le même effet sur ses émotions. Il est possible d’affirmer : « J’entends donc je ressens » ou « Ce que j’entends est ce que je ressens ». Par exemple, des paroles d’encouragement reçues peuvent dissiper la peur. Lorsqu’un proche dit : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer, tu es en sécurité avec moi, je suis là », la peur diminue. A l’inverse, des paroles d’insulte comme celles prononcées par le défenseur italien Materazzi à Zidane lors de la finale de la Coupe du monde de football en 2006 provoquent instantanément la colère. Les explications de Zidane pour justifier son geste – il lui a donné un coup de tête – vérifient l’adage évoqué précédemment : « Ce que j’entends est ce que je ressens. »
Nous sommes généralement vigilants aux discours que nous tenons à voix haute, aux mots que nous employons dans nos conversations, en revanche, nous n’apportons pas cette même attention au discours intérieur que nous nous tenons. Il a pourtant une influence considérable sur notre état émotionnel. Comment pouvez-vous davantage y prêter attention et faire de ce discours intérieur un allié ? Entraînez-vous à vous parler de façon positive, il vous sera plus facile, une fois dans un état d’esprit positif, de faire preuve de cette même attention vis-à-vis de vos interlocuteurs !