Dédicace-lecture de « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, Dimanche 17 mars au Procope de 16h30 à 18h30

1691124826.jpgDédicaces d’auteurs Boulevard Saint-Germain – A la terrasse des Cafés des 6° et 7° arrondissements – Dimanche 17 mai 2009 de 16 h 30 à 18 h 30

« UN LIVRE UN CAFE » – 25 Cafés accueillent 36 auteurs

« Tableau d’honneur », premier roman de Guillemette Andreu publié aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, sera à l’honneur au Procope, 13 rue de l’Ancienne-Comédie. Trois des filles de l’auteure seront présentes. Des lectures sont prévues. rendez-vous entre 16 h 30 et 18 h 30.

Initié en 2006, « Un Livre, Un Café » est un événement original :
– Un seul fil conducteur : le long du boulevard Saint-Germain du Métro Solférino au Métro Odéon, berceau de la littérature dans lequel de nombreux éditeurs, moult librairies et les prix littéraires contribuent à maintenir cette tradition et à développer un dynamisme culturel apprécié de tous.
– Une balade littéraire dominicale pour le public qui ira à la rencontre des 36 auteurs qui dédicacent leurs ouvrages à la terrasse des 25 Cafés.
– Organisé par deux Mairies d’arrondissement (6° et 7°) et deux associations de quartier très actives : le « Comité Saint-Germain-des-Prés » et le « Faubourg Saint-Germain »

A 16 h, inauguration par Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6° arrondissement, et Rachida Dati, Maire du 7° arrondissement devant le Square Taras Chevtchenko, au niveau du 184 bd Saint-Germain, à la frontière des deux arrondissements.

L’hystérie masculine mise à l’honneur par Michel Cazenave sur France Culture (« Les Vivants et les Dieux »)

Les vivants et les dieux

par Michel Cazenave
le samedi de 23h à minuit

Vivants et les dieux (les)

@ contact présentation cette semaine à venir archives


émission du samedi 9 mai 2009
Platon, la folie et la poésie


Traditionnellement, on nous présente Platon comme le père du rationalisme occidental. Ce qu’il est certainement, à condition d’apporter de sérieuses retouches à ce portrait. Dans le dialogue du Phèdre, Platon fait en effet l’apologie de la folie comme l’un des bienfaits de l’humanité et, dans le dialogue du Ion, il explique que, par-delà le rhapsode, le vrai poète inspiré est celui qui est possédé par les muses, autrement dit, plongé dans la folie poétique. C’est tout ce Platon, inconnu jusqu’aux études de E.R. Dodds et de Georgio Colli, et avant une relecture de style heideggerien, que nous allons tenter de redécouvrir ici.

Avec Jean Lauxerois, professeur de philosophie en classe préparatoire aux Grandes Écoles.

Les livres de la semaine

Jean-Marc VIVENZA, Nâgârjuna et la doctrine de la vacuité, Paris, Albin Michel, « Spiritualités vivantes poche », 2009.

Érik SABLÉ, Un grain de sagesse dans la nuit de la modernité, suivi de L’éveil est l’humilité parfaite, La Bégude de Mazenc, Arma Artis, 2009.

Sophie PERENNE, La vision paradoxale ou L’art de concilier les opposés, Paris, Accarias-L’Originel, 2009.

Juliet MITCHELL, Frères et sœurs : sur la piste de l’hystérie masculine, trad. Françoise Barret-Ducrocq, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, « La Psychanalyste », 2008.

Joël VERNET, Celle qui n’a pas les mots, frontispice Jean-Gilles Badaire, Castellare-di-Casinca, Lettres vives, « Entre 4 yeux », 2009.

Charles SZLAKMANN, Moïse, Paris, Gallimard, « Folio biographies », 2009.

les livres


Platon
Ion et autres textes : poésie et philosophie, traduction, préface et postface Jean Lauxerois
Paris, Pocket, « Agora » – 2008


Le choix des textes commentés du Ion de Platon, de l’essentiel du livre X de la République et du passage central du Phèdre, publiés ici dans une traduction inédite, vise à clarifier les présupposés et les enjeux de ce que Socrate appelle, dans la République, l’immémorial différend de la poésie et de la philosophie.
Ces textes capitaux éclairent la manière dont le philosophe a remis en cause le sens du divin et la prééminence de la poésie dans la cité.
Via le néoplatonisme de la Renaissance, et le commentaire que Marsile Ficin a donné de Ion, ce modèle a cependant ouvert à l’esthétique occidentale des voies décisives.
La relecture ici proposée vise à montrer la complexité du texte platonicien pour repenser le rapport que la philosophie entretient avec la poésie et avec l’œuvre d’art.
– 4e de couverture.

Monique Petillon fait l’éloge du « manteau noir » dans Le Monde (article du 8 mai 1998)

chchawaf.jpgLe Monde.fr : Archives 1

09/07/2009

littératures

Chantal Chawaf vers la lumière

Article paru dans l’édition du 08.05.98

A défaut d’un nom perdu, d’une identité effacée par la guerre, la romancière a trouvé dans l’écriture une langue poignante et belle pour conter son histoire. En 1974 paraissait un ouvrage d’une densité poétique peu commune. Une jeune femme, Chantal Chawaf, entrait en littérature avec ce premier livre inclassable : une narration, en diptyque, où s’inventait un langage pour dire à la fois la mort et la naissance, l’absence et la plénitude sensorielle. C’était dans Retable (éd. des Femmes), déjà, l’évocation d’une naissance traumatique, celle d’une enfant arrachée au corps d’une mère mourante tandis qu’en contrepoint, dans la Rêverie, se déployait un cantique charnel.

Un quart de siècle plus tard, Chantal Chawaf boucle magistralement la boucle avec un grand roman, Le Manteau noir, son dix après avoir évoqué la tendresse radieuse, angoissée de la maternité dans Cercoeur (Mercure de France) ; le bonheur lumineux de l’enfance, lié au merveilleux des contes, de Blé de semences (Mercure de France) à Fées de toujours ; le manque, le deuil ou la solitude dans Landes, Crépusculaires (Ramsay) ou Rougeâtre (éd. Pauvert), à travers un camaïeu de rouges. Depuis Chair chaude (Mercure de France), Chawaf explore l’aventure d’écrire au féminin » un langage pétri, travaillé à la paume de la main parce qu’il y a des mots remonter « vers la lumière », vers l’absence maternelle ce halo, cette blondeur cendrée.

Le Manteau noir est une « autofiction », très proche parfois de la réalité autobiographique. Dans une notice accompagnant L’Intérieur des heures (éd. des Femmes), Chantal Chawaf confiait qu’elle était née à la clinique du Belvédère, à Boulogne, après un bombardement en 1943, qu’elle avait porté, jusqu’à son mariage, un nom à particule. La fin de son roman, écrit en cinq ans, indique que, comme la femme au manteau noir, elle a, des mois durant, exploré les archives, interrogé des témoins, vécu dans une « communauté de fantômes mutilés ses parents parmi la masse des victimes civiles.

Le récit commence dans la violence de la guerre : éclats de métal, arbres fauchés, chairs meurtries. Puis c’est le décor froid d’une pouponnière : le petit humain », né d’une mère de vingt-quatre ans mortellement blessée, est devenu un beau bébé au regard fixe, qui attire et fait peur. Bientôt l’enfant est adoptée illégalement par un couple, qui efface toutes les traces de son identité. « Petite reine sauvage parmi les pois de senteur et les ronces, fillette pâlichonne, terrée dans l’appartement d’Auteuil, puis adolescente révoltée, l’orpheline n’apprend qu’à l’âge de vingt ans les circonstances de sa naissance.

Alors commence un retour en arrière, une descente aux Enfers à laquelle Chantal Chawaf a donné une véritable épaisseur romanesque. Elle recrée les personnages qui entourent l’enfant, fait entendre dans des dialogues les intonations, la langue familière de l’époque : la voix éclatante, un peu vulgaire de « Dadou », la fausse mère passionnée et possessive, semble sortie d’un film des années 50. Lorsque se tait cette voix, à la mort de Dadou, commence la quête d’une vérité introuvable.

La « fille des morts », devenue une adulte vêtue de noir, essaie, avec une douloureuse douceur, de préserver ses perceptions : elle ne veut pas oublier l’abîme qu’ouvre une guerre dans la chair et dans l’esprit des victimes. Recueillant des témoignages de survivants un secouriste, un bibliothécaire, une puéricultrice , elle fait entendre, pour tous les disparus, les profonds accents d’une berceuse infernale. Ce n’est pas un roman qu’écrit la chercheuse d’enfance », c’est « de l’inconnu », qui requiert une langue nouvelle, à défaut du nom de famille perdu qui lui aurait permis d’exprimer, intelligiblement, une expérience inouïe.

De sa plongée dans le pays « des souffles et des voix », dans la nuit des « muqueuses grenat », pour mieux témoigner de ses morts, pour transfuser, dans ses mots, le goût râpeux et chaud de la vie. Chantal Chawaf, souvent invitée aux Etats Unis, où l’on commente son oeuvre, reste trop mal connue en France. Le Manteau noir, ce voyage à rebours vers », éclaire de sa lumière obscure un destin singulier. C’est aussi l’ouvrage original et puissant d’une romancière en pleine maîtrise de ses moyens, qui mérite la consécration d’un large public.

MONIQUE PETILLON

 

Emmanuel Pierrat entre dans la Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes-Antoinette Fouque (sortie le 7 mai 2009)

« Troublé de l’éveil », un si grand succès dans sa version papier, va naître une seconde fois le 7 mai ! (avec une photo de l’auteur d’une beauté à se damner sur la couverture ! Bravo Irmeli Jung !) Réjouissez-vous ! Le voici !

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Antoinette Fouque a eu l’idée d’enregistrer Emmanuel Pierrat lisant ses propres mots et d’éditer un livre audio de ce texte à la fois dense et bouleversant.
Avec ce nouveau CD,

Emmanuel Pierrat intègre donc triomphalement la prestigieuse collection « Bibliothèque des Voix » des éditions Des femmes, aux côtés d’hommes tels que Julien Gracq et Jacques Derrida, de femmes telles que Nathalie Sarraute et Françoise Sagan, et même d’actrices comme Catherine Deneuve et Fanny Ardant…!
C’est l’occasion de découvrir et d’aimer sa VOIX. D’avoir une raison supplémentaire, grâce à l’oralité, de se replonger dans ce petit chef d’oeuvre…
Relançons la communication autour de « Troublé de l’éveil » !

Le 7 mai, précipitez-vous dans toutes les bonnes librairies ! Et si vous êtes journaliste, n’hésitez pas à me le réclamer en service de presse en mentionnant une adresse postale à guilaine_depis@yahoo.com ! Envoi immédiat. Je suis également disponible au 06.84.36.31.85 pour toute mise en relation avec l’écrivain en vue de projets d’articles/interviews/émissions.
Si vous admirez/adorez Emmanuel Pierrat, parlez-en ! Prévenez vos amis !


Résumé de « Troublé de l’éveil » :
« Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l’école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d’une semaine que Marie-Claude, l’institutrice en charge de ma classe de CD a commencé de nous enseigner la lecture. J’ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m’apprendre les lettres de l’alphabet que j’ignorais encore, avançant d’un bon trimestre en une petite quinzaine.
A présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l’oeuf et de la poule, s’ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble. »
Emmanuel Pierrat

Extraits – 1 CD – 74 mn – Enregistrement réalisé en 2009 par Michelle Muller

A bientôt, restant à votre disposition et amicalement,

Débat sur le travail des femmes (mercredi 6 mai, 19 h)

L’Espace des femmes-Antoinette Fouque vous invite à débattre mercredi 6 mai à 19 h autour du livre

Exploitées ? Le travail invisible des femmes

 avec

Nadine Jasmin,

co-auteure du livre et Présidente de Eclats de voix. Elle présentera le projet participatif à l’origine du livre et des pistes d’action.

et

Hélène Francisci,

comédienne, qui lira des témoignages.

Soirée Roger Dadoun (poésie & psychanalyse & philosophie), mardi 28 avril à 18 h 30 : venez nombreux !!

RD par RV0003.JPGBIENVENUE A LA SOIREE DU MARDI 28 AVRIL, OU ROGER DADOUN SAURA VOUS ENCHANTER… (rendez-vous à 18 h 30 au 35 rue Jacob)
POESIE POUR POETES DE ROGER DADOUN

DES FEMMES / DES POÈTES
RENCONTRE-LECTURES
Mardi 28 avril 2009, à 18h.30 Espace des Femmes
ROGER DADOUN, philosophe, psychanalyste,
lira des extraits de ses poèmes :

Ouverture

Parade ISIAQUE pour la TRENTENAIRE
(poème publié dans le recueil depuis trente ans, des femmes éditent – 1974-2004) :
p.168-171. Le mouvement des femmes, légendaire (devant être lu) à l’ombre d’Isis créatrice.

1. Où N’ ÊTRE se célèbre
(De la Raison ironique, des femmes Antoinette Fouque)
p.23-27. De la condition humaine entre naître et n’être.

2. Exactitude mammaire – JUNG, FREUD, GRODDECK
(De la Raison ironique)
p. 161-167. Trois directions, et tirages, de la psychanalyse, entre corps et mystique.

3. pour Antonin ARTAUD
Le cru et la cuite, Le Momo en Tarahumara

(Europe, p. 63-72). Le cri et l’accro en la cruauté du poète.

4. pour Pier Paolo PASOLINI
Jeter son corps dans la lutte

(De la Raison ironique)
p. 181-186. Fin d’une « Chronique judiciaire : persécution, exécution » : le poète au corps massacré par la GénItalie.

5. pour Robert DESNOS
Langage dur à cuire

(Les Dits d’Eros, Via Valeriano, Marseille, p.69-76). Pour le poète surréaliste, alchimiste du Langage cuit, mort déporté à Teresin.

6. pour Henri MICHAUX
Ecoute, petit homme-trou

(Henri Michaux, Le corps de la pensée, Farrago)
p. 119-130. La saga d’homo erectus-sapiens

7. Tortue au visage d’EROS
(Les Dits d’Eros, Via Valeriano, Marseille)
p. 45-49. Achille et la Chélonienne de Zénon d’Elée : quand le lent et le vite s’opposent ventre à terre.

8. Nuits sans NUIT
(De la Raison ironique)
p.40-42. « O nuit, mère aux yeux noirs, mère universelle » (Péguy) – nuit procréatrice d’humanité.

Finale

Gravidité, Gravité, GRÂCE
(Penser avec Antoinette Fouque, Des femmes)
p.68-69. En finale, pour une neuve ouverture, en « gravidanse ».

Principales références

Aux éditions des femmes Antoinette Fouque :
De la Raison ironique, 1988.
Penser avec Antoinette Fouque (coll.), « Gravidité, Gravité, Grâce », 2008.
Depuis trente ans / des femmes éditent, Mémoire de femmes, 1974-2004 (coll.), 2004, « Parade isiaque pour la trentenaire ».

Autres éditeurs :
La télé enchaînée, Pour une psychanalyse politique de l’image, Homnisphères, 2008, 352 p.
L’homme aux limites, Essais de psychologie quotidienne, Homnisphères, 2008, 288 p.
Paolo Uccello/Valentin Tereshenko, Spirali, Milan, 2007, édition trilingue,280 p.,130 ill.
Eloge de l’intolérance, La révolte et le siècle, 1905-2005, Punctum, nov.2006.
Manifeste pour une vieillesse ardente, Zulma, 2005, 170 p.
L’érotisme, « Que sais-je ? », PUF, n°3637, 2003, 128 p.
L’Ile des Morts, de Böcklin, Séguier, 2002, 4 ill., 74 p.
Marcel Duchamp/Enzo Nasso, Spirali/Vel, Milan, 2000, édition trilingue, 194 p. 80 ill.
Cinéma, Psychanalyse & Politique, Séguier, 2000, 368 p.
King Kong, Carré Ciné, Séguier, 1999, précédé de “Kong et le Kosovo”, 64 p.
Poèmes en forme de noeuds, suivis de dix haïkus un peu dénoués, Paris, 1998, 54 p.
Cent fleurs pour W. Reich, nouvelle édition, Payot, 1998, 412 p.
Duchamp, Ce Mécano qui Met à Nu, Hachette, sept.1996, réédit. 2006,142 p.
Allah recherche l’autan perdu, (Le Poulpe) Baleine, 1996, 210 p.
La psychanalyse politique, “Que sais-je?” n°2948, P.U.F., 1995, 128 p.
Psychanalysis entre chien et loup, Imago, 1984.
Les Dits d’Éros, poèmes, éd.Via Valeriano, Marseille, 1994, 90 p.
Freud, nouvelle édition augmentée, Belfond, 1992, 384 p.
Éros de Péguy, la guerre, l’écriture, la durée, P.U.F., sept.1988, 230 p.
Ruptures sur Henri Michaux (dir.) Payot, 1976, 260 p.
Geza Roheim et l’essor de l’anthropologie psychanalytique, Payot, 1972, 320 p.
La folie politique (dir.), Payot 1972, 230 p.

(Ouvrages, pour la plupart, à la Librairie Des Femmes)

Vernissage de l’exposition de Jeanne Coppel jeudi 23 avril 2009, 18 h 30

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Jeanne Coppel (Galatz, Roumanie 1896- Paris 1971)
JEANNE COPPEL , UNE SINGULARITE ATTENTIVE

Présentation de l’artiste par sa petite-fille, Judith Coppel :

J’ai jeté cette toute petite chose que l’on appelle « Moi » et je suis devenu le monde immense.
Musô Sôseki

A mes yeux, l’œuvre et la personnalité de Jeanne Coppel ne font qu’un. Le sens des nuances allié à la grande force qui se dégagent tant de ses toiles que de ses collages sont des qualités que j’ai eu le loisir de pouvoir apprécier dans notre relation de grand-mère à petite-fille, et je regarde comme un merveilleux cadeau d’avoir pu bénéficier d’un modèle de femme dont la distinction et la noblesse de caractère s’associaient à une douceur et une simplicité jamais en défaut. Plus que tout peut-être, son attention soutenue à la poésie discrète de la vie dans ses manifestations les plus quotidiennes a marqué ma mémoire.

Aux antipodes du mythe de l’artiste maudit, Jeanne Coppel a toujours su s’adapter avec souplesse aux épreuves qu’il lui a fallu traverser au cours de sa vie. Ainsi, lors de la guerre de 14-18 où il était impossible de se procurer des tubes de couleur et des toiles, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle utilise un lot de papiers de soie trouvé par hasard pour réaliser ses premiers collages. Plus tard, pendant la deuxième guerre mondiale où ses conditions exiguës de logement lui interdisent l’usage de la peinture à l’huile, elle poursuit le fil de sa création artistique avec les matériaux de récupération qui sont à sa portée (vieux journaux, papiers d’emballage usagés, bouts de ficelle, etc.), découvrant à cette occasion que la relative « dépersonnalisation » de ces rebuts lui ouvre un autre champ d’investigation et correspond peut-être davantage à un désir d’apporter sa touche personnelle dans un concert collectif ; comme elle dit elle-même à propos du collage : « …Protégée par un certain anonymat, la liberté d’investir reste ouverte… » Jeanne Coppel, incontestablement soutenue par une profonde spiritualité, a su avancer sur sa propre voie sans jamais se départir d’une modestie la laissant attentive aux échos des bouleversements de l’histoire comme au travail des artistes de son époque.

C’est probablement pour cette faculté à cultiver son espace personnel et à préserver sa liberté intérieure tout en évitant les pièges de l’égocentrisme qu’il m’a semblé que Jeanne Coppel pouvait trouver sa place dans une manifestation dédiée aux artistes femmes, bien qu’elle ne se soit jamais souciée, à ma connaissance, de se situer « en tant que femme », trop requise sans doute par son parcours singulier pour s’agréger à une catégorie quelconque. Avoir su conserver « une chambre à soi » (tant au sens physique que symbolique) à une époque et dans des contrées où les femmes étaient censées ne vivre que pour les autres relève à mes yeux d’un héroïsme sans tambour ni trompettes dont chacune peut s’inspirer. Et c’est une présence et un soutien constant au long de ma vie que de l’imaginer solitaire dans la petite chambre de bonne de Montparnasse qui lui servait d’atelier, déchirant, froissant et collant ses vieux papiers, ses morceaux d’affiche ou ses cartes à jouer, entièrement absorbée par cette activité méditative et ludique.

Vernissage de Jeanne Coppel, jeudi 23 avril, dès 18 h 30 : Bienvenue à l’Espace des Femmes !

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UNE SINGULARITE ATTENTIVE
Jeanne Coppel (Galatz, Roumanie 1896- Paris 1971)

C’est en Roumanie en 1914 que Jeanne Coppel réalise ses premiers collages abstraits, inspirés par le rayonnisme et les ballets russes. Ce n’est que pendant l’Occupation, alors qu’elle est réfugiée en Provence, qu’elle renoue avec la création par le collage. Elle travaille des matériaux différents, joue avec les textures, et ce procédé influencera également sa peinture où la matière et le relief procèdent du rythme des architectures, créent les ruptures comme les passages.

Le catalogue de sa première exposition en 1950 sera préfacé par Michel Seuphor. Elle exposera ensuite régulièrement à Paris à la Galerie Arnaud, à la galerie Jacob et à la galerie La Roue. Ses œuvres sont conservées par les Musées suivants : Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Centre National d’Art Contemporain de Paris ; Musée de Saint-Etienne ; Musée de Pau ; Musée de Pontoise ; Musée d’Unterlinden de Colmar ; Brittish Museum de Londres ; Museum of Modern Art, Cambridge ; Museum of Modern Art, Jerusalem ; Museum of Modern Art, Sao Paulo.

L’oeuvre de Jeanne Coppel est représenté par la Galerie 53, 53 rue de Seine, 75006 Paris

Tout simplement RENVERSANT ! Jean-Joseph Goux 2009 (« Renversements », nouveauté philosophie papier)

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« Il devient clair aujourd’hui, avec le recul historique nécessaire, qu’il n’est guère d’aspect de la vie contemporaine, personnelle ou publique, qui n’ait été marqué par les idées, les projets, les innovations qui ont fait irruption à la fin des années soixante, en des temps de surchauffe philosophique et politique dont Mai 68 a été le moment volcanique. Ce fut une époque de contestations et de ruptures profondes, d’où sonty sortis des projets culturels et politiques qui n’ont cessé depuis, en tout sens, de développer leurs conséquences. Le mouvement des femmes, la sensibilité écologique, sans parler de tout ce qui atteste d’un changement dans les rapports interpersonnels, en sont les fruits les plus incontestés.

Les essais rassemblés dans ce volume sont indossociables de ce grand mouvement qui a secoué les sociétés occidentales il y a maintenant quarante ans et qui a transformé en profondeur les mentalités et les moeurs ».

J.-J. G.

Jean-Joseph Goux est philosophe et actuellement professeur à l’Université de Rice (USA). Il a été directeur de programme au Collège International de philosophie et professeur associé à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Economique et symbolique (Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Seuil, 1976), Oedipe philosophe (Aubier, 1990), Accrochages (Des femmes, 2007).

Couverture : Giulio Romano, La chute des Géants (détail)

Jean-Joseph Goux présente son livre !

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Ce livre est l’élucidation d’une conjoncture historique d’ensemble , élucidation philosophique et critique, qui donne à découvrir l’institution symbolique de la société occidentale. Il s’agit de penser, dans leur cohérence systématique, les hiérarchies héritées du passé et les antagonismes qui ont dominé notre culture et qui continuent de la structurer et de la réguler. C’est à partir d’une théorie généralisée des « échanges » que sont situés et mis en cause les signifiants-maîtres (Monnaie, Père, Phallus, Langage) qui organisent et perpétuent cette régulation symbolique.

Ce livre n’est pas une réflexion sur un événement (Mai 68). C’est une théorie critique qui, dans son point de départ, est contemporaine de cet événement, et qui découvre les arrière-plans historiques et culturels qui l’ont appelé et justifié.