Catégorie : Guillemette Andreu
Guillemette Andreu nous a quittées à l’âge de 94 ans, dimanche 28 juin 2009
Guillemette Andreu, notre jeune auteure de 94 ans, nous a quittées ce dimanche 28 juin 2009…
Sincères condoléances à ses quatre filles : Anne, Sylvie, Guillemette et Isabelle.
Elle est partie en paix, laissant un destin accompli, une oeuvre écrite en plus de celle de sa Vie, puisqu’Antoinette Fouque avait miraculeusement publié son premier roman au mois de mars dernier.
Que vive Tableau d’honneur ! Nous sommes vraiment fières de ce livre magnifique, qui restera comme un témoignage bouleversant de femme ayant traversé avec courage le XXème siècle.
Dédicace de Tableau d’honneur à Saint-Nazaire le 27 juin de 15 h à 18 h
Vous êtes invité(e) à rencontrer une ou plusieurs des filles de Guillemette Andreu, lors d’une séance de signature de son magnifique roman, Tableau d’honneur, au FORUM ESPACE CULTUREL – 76 avenue de la République – 44600 Saint Nazaire samedi 27 juin de 15 h à 18 h
Tél : 02 51 76 39 39 – Virginie Bouyer, Responsable librairie
Dédicaces de nos auteures au Marché de la Poésie, samedi 20 juin dès 16 h, Place Saint-Sulpice
Pomme Jouffroy signera son nouveau livre et premier polar, « De la rhubarbe sous les pylones » au Marché de la Poésie, samedi 20 juin à partir de 16 h. (puis vous pourrez la revoir jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h à la librairie Le Divan, 203 rue de la Convention, 75015 Paris)
Catherine Weinzaepflen, Laurence Zordan, Michèle Ramond, Françoise Collin (à confirmer) seront également heureuses de rencontrer leurs lecteurs à cette occasion. Dès 16 heures également le samedi 20 juin. « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, actuellement candidat à la sélection au Prix Marguerite Audoux et au Prix Marguerite Duras, sera disponible à la vente (et sous réserve de confirmation, représenté par les filles de l’auteure).
Daniel Morvan critique « Tableau d’honneur » dans ArMen (mai juin 2009)
Daniel Morvan écrit un nouvel article sur Tableau d’honneur
Jury du Prix Marguerite Duras
Prix Marguerite Duras
Le prix Marguerite Duras consacre alternativement chaque année un des trois domaines suivants : littérature, théâtre et cinéma. Créé par le Conseil Général de Lot-et-Garonne et présidé par Alain Vircondelet (qui est également le fondateur du prix), le jury est composé de quinze personnalités qui ont admiré, joué, aidé, servi ou reconnu l’œuvre de Marguerite Duras. Le prix est remis lors du salon des livres organisé en mai par l’Association Marguerite Duras dans le château de Duras.
Jury du Prix Marguerite Audoux
Créé en 1997, le prix Marguerite Audoux récompense les auteurs de langue française, dont le style ou la personnalité sont proches de ceux de la romancière Marguerite Audoux, prix Fémina 1910.
Une année sur deux, la remise des prix s’effectue dans le Cher, département d’origine de Marguerite Audoux.
Alain Rafesthain, Président du Conseil Général du Cher, Président du jury
Geneviève d’Aubuisson, arrière petite-nièce de Marguerite Audoux, vice-présidente du jury
Marie Desplechin, romancière, lauréate du Prix Médicis (essai)
Pierrette Fleutiaux, romancière, lauréate du Prix Fémina
Anne-Marie Garat, romancière, lauréate du Prix Fémina
Benoite Groult, romancière, membre du jury du Prix Fémina
Bernard-Marie Garreau, agrégé de lettres modernes, docteur es lettres, maître de conférences à Bourges
Marc Lambron, agrégé de lettres, lauréat du Prix fémina
Raymond Pinoteau, réalisateur de films
Jean-Yves Ribault, archiviste-paléographe, ancien directeur des archives départementales du Cher et des services d’archives de Paris et de la région Île de France
Dédicace-lecture de « Tableau d’honneur » de Guillemette Andreu, Dimanche 17 mars au Procope de 16h30 à 18h30
« UN LIVRE UN CAFE » – 25 Cafés accueillent 36 auteurs
« Tableau d’honneur », premier roman de Guillemette Andreu publié aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, sera à l’honneur au Procope, 13 rue de l’Ancienne-Comédie. Trois des filles de l’auteure seront présentes. Des lectures sont prévues. rendez-vous entre 16 h 30 et 18 h 30.
Initié en 2006, « Un Livre, Un Café » est un événement original :
– Un seul fil conducteur : le long du boulevard Saint-Germain du Métro Solférino au Métro Odéon, berceau de la littérature dans lequel de nombreux éditeurs, moult librairies et les prix littéraires contribuent à maintenir cette tradition et à développer un dynamisme culturel apprécié de tous.
– Une balade littéraire dominicale pour le public qui ira à la rencontre des 36 auteurs qui dédicacent leurs ouvrages à la terrasse des 25 Cafés.
– Organisé par deux Mairies d’arrondissement (6° et 7°) et deux associations de quartier très actives : le « Comité Saint-Germain-des-Prés » et le « Faubourg Saint-Germain »
A 16 h, inauguration par Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6° arrondissement, et Rachida Dati, Maire du 7° arrondissement devant le Square Taras Chevtchenko, au niveau du 184 bd Saint-Germain, à la frontière des deux arrondissements.
Guillemette Andreu, SuperStar ! Qui n’a pas encore lu « Tableau d’honneur » ?
Photos copyright Henri Lanoë :
1976, année de l’écriture du livre – Guillemette Andreu avec sa petite fille Eloïse
et
1997 – Guillemette Andreu avec sa dernière petite fille Juliette.
TOUTE UNE PAGE de Gilles Martin-Chauffier dans Paris Match pour Guillemette Andreu (et splendide, en plus !) (02.04.09)
PARIS MATCH Culture match livres – du 2 au 8 avril 2009
La chronique de Gilles Martin-Chauffier
ITINERAIRE D’UNE ENFANT PAS GÂTEE
Extrait :
« (…) quand, enfin, on lui avait ouvert la porte, on la faisait à nouveau longuement attendre dans un immense corridor sombre, puis arrivait la dame hautaine, glacée, tendant à Lise du bout des doigts un bon pour une petite provision de pommes de terre à prendre chez l’épicière. »
Sous la IIIème République, une jeune Bretonne ne capitule pas face à la misère. Une belle histoire pour la bibliothèque rosse.
Match a 60 ans et quand on regarde les images de l’époque, c’était hier. Mais Guillemette Andreu, elle, en a 95 et lorsqu’elle raconte son enfance, on remonte le temps. Avec Lise, son héroïne, une adolescente, on est à Nantes en 1920, c’est-à-dire sur une autre planète. Très poétique à première vue : après la pluie, les écolières vont ramasser les escargots, qui s’étirent tant qu’ils peuvent au soleil, pour les vendre. On se croirait dans la Bibliothèque rose. Sauf qu’ici la misère est noire. La guerre a provoqué des ravages et des familles sans hommes vivent des pensions dérisoires versées par les pères tués dans la tranchée des Baïonnettes. Les jours où la cousine parisienne oublie d’envoyer un peu d’argent, Lise part pour l’école avec un biscuit, déjeune d’un légume et dîne d’une soupe. Pourtant, personne ne se révolte. Une camisole de bonté cerne la misère. Puisqu’elle a perdu son bon papa sur le front, le bon curé, les bonnes maîtresses, les bonnes soeurs et les bonnes dames d’oeuvres se relaioent pour bercer Lise de leur charité.
Chaque lundi, « La semaine de Suzette » chante ses couplets à l’affreuse, l’inhumaine bonté. Contre qui se dresserait-on ? Lise rêve d’être couturière. Elle ignore tout de la vie des riches. Sans la télé, les pauvres ignoraient le monde. Ils n’imaginaient même pas l’injustice qui les frappait. Le dépaysement commençait à la ville voisine. La grand-mère, après toute une vie à Nantes, n’avait jamais vu la mer.
On lit ces souvenirs, on voit vivre ces femmes qui ne font jamais un pas sans regarder où elles mettent les pieds, on observe ces vies aussi vierges qu’une page blanche et on reste saisi de stupeur. Surtout ne pas s’indigner devant la résignation de ces femmes pudiques qui savaient déjà très bien que les bons sentiments claironnés ne profitent qu’à ceux qui n’en ont pas. On se dit seulement : « Alors, c’était comme ça, la France ? » Un pays où des millions de gens menaient des existences communes comme le pain d’orge, disaient la bénédicité avant de passer à table et restaient toute leur vie là où ils étaient nés, comme la chèvre broute où elle est attachée. Et là, au lieu de s’étonner d’une telle apathie, on est bouleversé par la patience, l’endurance, la solidarité et la bonté de ces familles dont la modération exigeait tellement plus de force que l’intrépidité verbale. Attention, pourtant, tout indigents qu’ils fussent, ils ne passaient pas leur tour et le soleil n’oublie aucun village. Le petit oiseau aussi a des plumes et les bonnes notes récompensent les bons élèves, pas les bons revenus. Même petit, le diamant peut être pur. La maison et l’école, dans cette fameuse IIIème République, étaient les yeux et les mains. Lise va sauter dans cette opportunité. Puis entrer dans des bureaux, fausser compagnie à l’indigence et échapper à la malédiction qui frappait la Bretagne condamnée à pourvoir les Parisiennes en soubrettes et les régiments en chair à canon. Le plus étrange et le plus émouvant, c’est que Lise illustre cette véritable révolution sans hausser le ton, lucide sur les humiliations perpétuelles de son enfance mais nostalgique d’une fraternité de rêve. Alors on comprend pourquoi d’autres régions, tellement plus ensoleillées, gaies et bénies des dieux vaudous regardent sans cesse en arrière même si on se demande ce qui les empêche de ne plus confondre malédiction et tropicalisation.
Tableau d’honneur de Guillemette Andreu, Ed. des Femmes, 200 pages, 15 euros.