Marie Desjardins, « l’acuité d’une sociologue », un roman extraordinaire et sans concurrence, hyper documenté sur les années 60

Ambassador Hotel de Marie Desjardins

La romancière Marie Desjardins nous arrive en 2018 aux Éditions du CRAM avec un pavé intitulé Ambassador Hotel et doté des sous-titres La mort d’un Kennedy et La naissance d’une rock star.

La force de l’écriture de ce roman réside dans la restitution de ces années effervescentes et créatives sur le plan culturel, surtout musical, avec l’émergence de groupes rocks et la présence de personnages charismatiques dans les médias. Je me revois gamin admiratif regardant à la télévision dans le salon de mes parents les Kennedy et leur apparence impeccable, les Beatles, les Rolling Stones, etc. Le roman ressemble à une biographie, celle du chanteur Roman Rowan (personnage fictif), et le parcours de son groupe, RIGHT. On dirait un film comme une lente cérémonie des adieux. Justement, les chapitres se tissent sur la trame du temps. D’une part, il y a les années où on veut s’extirper de son milieu modeste en Angleterre, où on chante incognito et où on se fait connaître dans les années 1960, et d’autre part, les années 2010 où on règne en roi et maître sur la scène et où on sait pourtant que le rideau de scène devra tomber tôt ou tard. Mieux vaut le faire descendre soi-même.

Marie Desjardins possède une psychologie fine des personnages et nous décrit avec brio les années 1960 et les suivantes avec l’acuité d’une sociologue. Du grand art. À découvrir.

© Photo, texte, Denis Morin, 2019

 

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