Patrizia CAVALLI SUR ALIGRE.FM ET Antoinette FOUQUE SUR FRANCE CULTURE

Bonjour,

Avant de vous laisser découvrir – avec gourmandise je l’espère ! – le programme du mois de septembre 2007 des Editions Des femmes (sept argumentaires la pièce jointe à ce courriel), je prends le soin de vous rappeler que Patrizia Cavalli (« Mes poèmes ne changeront pas le monde« ) sera reçue sur Aligre.Fm (93.1 pour les Parisiens) dimanche 1er juillet par Michele Canonica et Philippe Vannini dans « L’Italie en direct » >(émission née en mai 1997 d’une initiative commune du Consulat Général d’Italie et de la Chambre de Commerce Italienne pour la France, avec la participation de l’Union Latine) de 10 h 30 à midi. Soyez patients, car la poétesse s’exprimera essentiellement dans la dernière demi heure (11 h 30 – 12 h) ; elle aura notamment l’occasion de lire deux de ses poèmes.

ENCORE PLUS IMPORTANT : Antoinette Fouque sera l’invitée de Francesca Isidori jeudio 5 juillet sur France Culture (93.5 pour les Parisiens). « Affinités électives » est un programme radio d’une qualité inouïe, du même niveau que jadis « Le bon plaisir » (le passage d’Antoinette Fouque – trois heures ! – au « Bon plaisir » en 1989 est édité en livre audio dans sa maison d’édition). L’intérêt pour vous de suivre cet entretien, qui sera diffusé sur les ondes de 10 h à 11 h, entre l’auteur de « Gravidanza » et la journaliste tient notamment au choc de leur « vraie » rencontre. Profonde. Exceptionnelle. De celles qui donnent de la chaleur et de l’avenir à la vie. Faites-moi confiance et écoutez……………………………

Respectant la promesse émise comme objet de mon courriel, je vous laisse avec l’annonce du programme de nos parutions de septembre 2007. N’oubliez pas que les quatre argumentaires de livre papier, les deux argumentaires de livre audio de notre collection pionnière du genre « Bibliothèque des voix » et l’argumentaire du second (après Maître Kiejman) DVD de notre nouvelle collection « Bibliothèque des regards » se trouvent réunis au sein de la même pièce jointe.

N’hésitez pas à me joindre à presse.desfemmes@orange.fr ou au 06.84.36.31.85 pour tout complément d’information ainsi que pour émettre tout souhait de réception d’un ou de plusieurs de nos titres de rentrée.

Avec mes très vifs remerciements pour votre attention (pensez à mon blog http://editionsdesfemmes.blogspirit.com … si le coeur vous en dit !),

Septembre 2007

Livres :

A l’horizon d’un amour infini
Laurence Zordan

Maternité et sexualité. Étude psychanalytique et psychosomatique
Marie Langer

Cher Voltaire
Mme du Deffand – Voltaire

Hosto Blues
Victoria Thérame

Livres audio :

Lettres
Juliette Drouet
Lu par Liane Foly.

Une femme
Sibilla Aleramo
Lu par Emmanuelle Riva.

DVD :
Amazonie, la vie au bout des doigts
Stéphanie Pommez

Patrizia Cavalli au CENTRE Culturel Italien + sur Aligre.FM

Un émile express d’abord pour remercier de leur présence tous ceux d’entre vous qui se sont déplacés mercredi 27 juin à l’Institut Culturel Italien pour écouter la lecture de Patrizia Cavalli. Un moment de beauté totale fait de pages soigneusement choisies au sein du recueil « Mes poèmes ne changeront pas le monde » (Editions Des femmes).

Notons que Patrizia Cavalli a été introduite au public par le directeur de ce superbe lieu, son excellent ami, Giorgio Ferrara, comme « la plus grande poétesse des 50 dernières années ».

Sa traductrice, Danièle Faugeras, et toutes les personnes des Editions Des femmes se sont notamment réjouies aux côtés des Italiens du très grand succès de cette enchanteresse soirée. L’oeuvre de Patrizia Cavalli, spécialement mélodieuse, profonde par superficialité et réciproquement (je me comprends ! Lisez la préface de Giorgio Agamben pour mieux me suivre), a été mise en valeur par la simplicité, le talent oratoire et l’humour de notre auteur.

Que vous ayez aimé cette soirée au point de vous impatienter d’en revivre une aussi riche en émotions en compagnie de Patrizia Cavalli, ou que vous ayez malencontreusement raté celle-ci, vous êtes à nouveau invité (e) CE SOIR, JEUDI 28 JUIN, à une nouvelle lecture de la poétesse, accompagnée par sa traductrice, à partir de 19 heures dans un endroit différent : LE CENTRE CULTUREL ITALIEN, 4 rue des Prêtres Saint-Séverin, Paris 5ème. Métro Saint-Michel ou Cluny la Sorbonne (téléphoner éventuellement pour s’inscrire au 01.46.34.27.00)

Je souligne que Antonio Francica, le directeur du Centre Culturel Italien, qui reçoit à son tour la poétesse, possède le génie des entretiens avec les écrivains réussis. Un verre de l’amitié, levé à l’amour de l’Italie, sera à nouveau offert par les éditions Des femmes à l’issue du « spectacle ». Patrizia Cavalli est si « vivante », autant que sa poésie est « incarnée », qu’elle ferait une comédienne fabuleuse.

La soirée sera très différente de celle de l’Institut : l’endroit est ce soir aussi simple que convivial. Il s’agit essentiellement d’une école de langue, indépendante. Les poèmes lus seront également différents de ceux d’hier.

Vous retrouverez aussi Patrizia Cavalli dimanche matin, (le 1er juillet) sur vos ondes, de 10 h 30 à midi, dans la géniale émission de Michele Canonica « L’Italie en direct » sur radio Aligre.FM (93.1)

Pour réception de l’ouvrage à critiquer, toute ma reconnaissance anticipée pour m’adresser une demande à presse.desfemmes@orange.fr

A très vite

COCKTAIL INSTITUT CULTUREL ITALIEN

Les éditions Des femmes viennent de décider d’offrir UN COCKTAIL à la suite de la lecture des plus belles pages du recueil « Mes poèmes ne changeront pas le monde » de PATRIZIA CAVALLI à l’Institut Culturel Italien, mercredi 27 juin à 20 h.

Rappel de l’adresse de l’Institut Culturel Italien : 73, rue de Grenelle – Paris 7ème. Métro Rue du Bac.

Afin d’avoir une idée du nombre de personnes intéressées, je vous remercie de téléphoner de toute urgence pour vous inscrire au 01.44.39.49.39

N’hésitez pas à emmener vos amis ! L’occasion de rencontrer une grande poétesse italienne ne se représentera pas de sitôt ! Il faut en profiter ! Je compte sur vous ! (argumentaire du livre en pièce jointe)

« Ce poète désenchanté et presque préhistorique, maître hors pair du vers et de la rime intérieure (…) est parvenu à retrouver l’unité de parole et de forme de vie que les Anciens appelaient « muse » et a écrit la poésie la plus intensément « éthique » de la littérature italienne du vingtième siècle. »Giorgio Agamben sur Patrizia Cavalli.

Aves ma respectueuse sympathie,

Littérature engagée : Angela Davis / Mac Kinnon

davisa_a.jpgAvant de vous souhaiter un excellent week-end – et de peut-être avoir la joie de recevoir votre visite dimanche vers 17 h 30 à notre stand au Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice (du champagne vous sera offert pour arroser notre double Prix Coup de coeur de l’Académie Charles Cros) – je tiens à diffuser l’information sur deux de nos traductions les plus « engagées » de féministes américaines. Qui ont le mérite de ne jamais laisser leurs lecteurs indifférents, d’être à l’origine de débats d’idées, de stimuler les sensibilités militantes, de susciter des polémiques fécondes entre les « archi-pour » et les « archi-contre »…

v4ih4e86.jpg« Femmes, race et classe » d’Angela Davis est réédité par les éditions Des femmes (publication outre-Atlantique en 1981, première traduction aux éditions Des femmes en 1983).

L’originalité de ce livre est d’observer le féminisme du siècle dernier et le féminisme contemporain à la lumière des luttes d’émancipation du Peuple noir. Pour cette militante révolutionnaire, race, classe et sexe, même combat ! La liberté des trois viendra de leur union.

– Catharine A. Mac Kinnon avec « Ce ne sont que des mots » continue après « Le Féminisme irréductible » (Des femmes, 2005) à s’attaquer aux violences sexuelles faites aux femmes, et notamment à la pornographie. Avocate à la Cour Suprême, Mac Kinnon traite la dichotomie Egalité / liberté d’expression sous son aspect le plus juridique (Rappelons qu’elle est docteure en droit et en sciences politiques). Il s’agit d’une première traduction d’un ouvrage américain datant de 1983.

Prix de l’Académie Charles Cros (Fanny Ardant et Kiejman)

3346030016657.jpgLa maladie de la mort.jpg

Bonsoir,

C’est désormais officiel : dimanche 24 juin, à 17 h 30 Place Saint-Sulpice, l’Académie Charles Cros décernera exceptionnellement son Prix Coup de coeur – Parole enregistrée (Tout au long de l’année, les groupes de travail spécialisés de l’Académie écoutent les nouveaux disques au fur et à mesure qu’ils paraissent. Ils sélectionnent une fois par an (parfois une fois par semestre) les disques qui leur paraissent devoir tout particulièrement être portés à l’attention du public : excellence de l’interprétation, œuvres inédites, répertoires oubliés, nouveaux talents d’interprètes, audace ou courage éditorial sont autant de critères pris en compte pour se voir décerné un Coup de Coeur. Les disques sélectionnés comme Coups de coeur figurent automatiquement dans la présélection de disques soumis au vote des Grands Prix Charles Cros du palmarès annuel.) à DEUX oeuvres des Editions Des femmes, un CD et un DVD :

– Fanny Ardant pour son superbe livre audio « La maladie de la mort » de Marguerite Duras, qui appartient à notre collection Bibliothèque des Voix. (repris d’un spectacle créé à la scène du Théâtre de la Madeleine le 6 juin 2006)
– Maître Georges Kiejman pour son livre-DVD inaugurant notre collection Bibliothèque des Regards « Les grands procès de l’Histoire ». (affaire Caillaux, affaire Kravchenko, Procès Pétain racontés par un grand avocat, fabuleux orateur, qui aurait aussi bien pu être comédien)

A l’heure où l’oralité de la littérature est en vogue partout dans le monde et où les collections audio pullulent, il est nécessaire de rappeler qu’Antoinette Fouque a été en 1980 la pionnière de ce mode de transmission de la beauté : « Je voulais dédier ces premiers livres parlants à ma mère, fille d’émigrants, qui n’est jamais allée à l’école, et à ma fille qui se plaignait encore de ne pas arriver à lire, et à toutes celles qui entre interdit et inhibition ne trouvent ni le temps, ni la liberté de prendre un livre. Je crois que par l’oreille on peut aller très loin… On n’a peut-être pas encore commencé à penser la voix. Une voix, c’est l’Orient du texte, son commencement. La lecture doit libérer, faire entendre la voix du texte -qui n’est pas la voix de l’auteur-, qui est sa voix matricielle, qui est dans lui comme dans les contes le génie est dans le flacon. Voix-génie, génitale, génitrice du texte. Elle y est encryptée dirait Derrida, prisonnière dirait Proust. » Antoinette Fouque

Jolie soirée à vous, je vous joins comme d’habitude les deux argumentaires à ce courriel et je guette (adresse exclusive presse.desfemmes@orange.fr) vos désirs de réception pour chronique de l’une, l’autre ou les deux de ces parutions.

Lectures Patrizia Cavalli + Prix Académie Charles Cros

Buongiorno !

Un petit émile pour vous inviter à deux manifestations littéraires constituant l’actualité* la plus divertissante des Editions Des femmes à la fin du mois de juin…

1) L’une des plus grandes poétesses italiennes contemporaines, Patrizia Cavalli, sera de passage à Paris à la fin du mois. Vous pourrez assister à ses lectures de poèmes dans deux endroits singuliers à la culture italienne de Paris, à des dates différentes. Pour chacune des deux soirées, des pages du recueil « Mes poèmes ne changeront pas le monde », qui vient de paraître et auquel le célèbre Giorgio Agamben s’est montré réceptif au point de le préfacer, seront lues par Patrizia Cavalli, présentée par sa traductrice, Danièle Faugeras. Vous avez le choix entre participer à l’une, à l’autre ou deux de ces rencontres :
Mercredi 27 juin à 20 h à l’INSTITUT Culturel Italien, 73 rue de Grenelle, Paris 7ème. (téléphoner ABSOLUMENT pour s’inscrire au 01.44.39.49.39)
ET / OU
– Jeudi 28 juin à 19 h au CENTRE culturel Italien, 4 rue des Prêtres Saint-Séverin, Paris 5ème. (téléphoner éventuellement pour s’inscrire au 01.46.34.27.00)

(Ces deux soirées consécutives ne seront pas semblables. Pour ceux qui ne connaissent pas, l’Institut est plus « pompeux » – une splendeur totale, très luxueux – et la lecture devrait y avoir lieu en jardin. Le Centre (en fait, une école indépendante pour apprendre la langue de Dante) est plus « convivial », un verre de vin vous y sera offert et la discussion avec la poétesse plus aisée.)

2) De jeudi 21 à jeudi 24 juin, les Editions Des femmes disposeront d’un stand au 25ème Marché de la Poésie, Place Saint-Sulpice. http://poesie.evous.fr/ Dans le cadre de la 30ème Foire Saint-Germain, vous aurez l’occasion si vous nous rendez visite de vous faire par vous-même une idée de l’esprit et des livres de notre maison, puisqu’ils y seront tous exposés et à la vente. Ouverture à 14 h le jeudi, à 11h30 les autres jours, et très tard le soir (23 h, sauf le dimanche 20 h). Notez que le dimanche 24 juin, à 17h30, sera remis le prix Coup de coeur parole enregistrée de l’Académie Charles Cros, pour lequel « notre » Julie Debazac a été l’an dernier récompensée avec son « Stella » d’Anaïs Nin. http://www.charlescros.org/
En 2007, deux des productions des Editions Des femmes seront récompensées par cette institution de prestige : notre livre audio « La maladie de la mort » de Marguerite Duras lu par Fanny Ardant ET le DVD-livre de Maître Georges Kiejman, « Les grands procès de l’Histoire ».

Bien à vous,

* (quand l’actualité sérieuse et essentielle est la sortie de « Gravidanza », le second tome de l’essai de féminologie d’Antoinette Fouque)

Retrouver le goût de vivre (Hacina Zermane dans La Bourse)

La Bourse
Séance du lundi 18 juin 2007

Votre économie

Chaque jour, un parcours réussi

« Au contact des autres femmes, j’ai appris à accepter la maladie »

Hacina Zermane, 35 ans, séropositive, auteur d’une autobiographie

Hacina revient de loin. Séropositive à 19 ans, cette jeune femme de Gonesse (Val d’Oise) a failli en venir au pire : « Je refusais de prendre mon traitement et de m’alimenter. Je me laissais mourir. » Sa famille n’a rien fait pour l’aider, la poussant au contraire à culpabiliser : « Certains de mes frères ont eu des mots très durs. » Dans un ouvrage paru fin 2006, la Francilienne raconte le calvaire de sa maladie.

Née en Algérie, Hacina a grandi dans le quartier de la Grande-Borne à Grigny (Essonne). Aînée d’une famille de cinq enfants, elle connaîtra une enfance douloureuse. Abusée sexuellement par son oncle à l’âge de 8 ans, placée de foyer en foyer, elle fugue pour oublier.

Retrouver le goût de vivre

C’est lors d’une escapade dans la capitale qu’elle rencontre son futur mari, un danseur malien de dix ans son aîné. C’est le coup de foudre. Mais elle n’a que 18 ans lorsqu’elle accouche de son premier enfant, et sa situation se complique. Faute de papiers en règle, son compagnon est expulsé. Elle s’envole alors pour Bamako, l’épouse et fait reconnaître leur mariage en France. Installée à Paris avec sa petite famille, la jeune femme a l’impression de vivre un conte de fées, jusqu’au jour où elle apprend que son mari est polygame et lui a transmis le VIH. « Au début, j’avais du mal à l’admettre parce que j’avais trop besoin d’amour. Je ne voulais pas le perdre. Pour lui, j’ai porté le voile et j’ai vécu à l’africaine. » Pensant être ensorcelée, elle consulte des marabouts et se réfugie pendant un an dans la secte de Raël. C’est l’association Ikambéré, soutenant les femmes africaines confrontées au SIDA, qui va l’aider à s’en sortir. « Pour la première fois, je me suis sentie en confiance. L’association a fait beaucoup plus que les médecins. Au contact d’autres femmes, comme moi, j’ai appris à accepter la maladie. » Hacina retrouve le goût de vivre et reprend ses 18 kg perdus. Elle entre en contact avec Sidaction, rencontre une journaliste, Myriam Mascarello, qui la pousse à publier son histoire, et Line Renaud qui se propose pour la préface.

Aujourd’hui, cette battante vit à Gonesse avec ses quatre enfants, qui, « par chance, sont séronégatifs », et a engagé une procédure de divorce. Après avoir témoigné dans un spot pour France Télévisions, elle veut créer dans sa ville un contre de prévention contre le SIDA avec un espace diététique. « Avec cette maladie, j’ai appris qu’il faut avant tout manger pour survivre. »

Ludovic Luppino

« Sheh, bien fait pour toi ! » Editions Des femmes, 84 pages, 5 E

Levez-vous pour Georges Kiejman (les samedis de Stéphane Denis – FIGARO)

LEVEZ-VOUS POUR GEORGES KIEJMAN

Et le genre judiciaire ? Un peu délaissé ces dernières années il est l’occasion rêvée du talent. Georges Kiejman en a tant qu’on aimerait être accusé pour le choisir comme défenseur. Le voici qui raconte le procès Caillaux. Le 16 mars 1914, le directeur du FIGARO faisait introduire dans son bureau du Rond-Point l’épouse du ministre des Finances, qui l’abattait incontinent. Le ministre avait une maîtresse. Il lui écrivait des bêtises qu’il signait « ton Jo ». Mme Caillaux, apprenant que le journal allait publier ces lettres, n’écouta que son devoir. Le directeur du FIGARO était le brave Calmette qui obligeait son secrétaire de rédaction à passer les papiers de Proust. Proust pour l’en remercier (sa littérature n’était pas très populaire au journal) lui dédiera le premier volume de la RECHERCHE. Mme Caillaux, Henriette, ne tirait pas si mal que ça. Sur six balles, quatre touchèrent la cible. On l’acquitta, bien sûr, mais Proust qui s’était éloigné pour écrire son oeuvre n’écrivit plus dans le FIGARO. Il devait se plaindre à Gide de n’avoir jamais pu choisir un livre qu’il aimait pour en faire la critique. Ainsi, Mme Caillaux nous a t-elle privés, jusqu’en 1922, de ce que Proust aurait pensé des auteurs de sa génération. Et tout cela pour des lettres d’amour ! Il est vrai que Caillaux était en bisbille avec le gouvernement. Il soupçonnait un complot, voyait la main de son collègue de l’Intérieur dans le dos du FIGARO, etc. Dans l’ensemble le public prit parti contre lui. On trouvait un peu fort qu’il eût laissé sa femme faire le sale boulot. La gauche de l’époque le défendit mollement. Elle le trouvait intelligent, mais snob.

Le second scandale de ce recueil est celui de Victor Kravchenko. C’était sous Queuille. Les communistes français, dans leur organe décentralisé LES LETTRES FRANCAISES, le journal d’Aragon, accusaient ce transfuge, auteur du best-seller J’AI CHOISI LA LIBERTE, d’avoir truqué son livre. L’article des LETTRES était lui-même un faux, signé par un journaliste américain qui n’existait pas et rédigé par un collaborateur de la maison. Kravchenko gagna son procès en diffamation. On était en 1949 et tout le monde défila à la barre. LE MONDE se distingua par sa férocité. Sartre et Beauvoir se retirèrent en bon ordre : l’URSS était certainement la patrie des travailleurs mais peut-être tout n’y était-il pas aussi mirifique que prévu.

Enfin le procès Pétain est superbement mis en scène par un Kiejman omniprésent : il est tour à tout l’avocat général, le premier président, le maréchal, Laval, l’époque, la presse, le tribunal lui-même où il fait chaud et dont les fenêtres donnent sur la Seine comme dans un Simenon (assis dans son coin le jeune Mitterrand assiste, imperturbable, au jugement d’un homme qu’il admirait sincèrement ; il enterre sa jeunesse). Les moeurs, les lettres, l’histoire : la panoplie complète d’un grand avocat dont la voix, s’élevant dans ces salles vides, résonne en phrases sèches, implacables et sensibles.

LES GRANDS PROCES DE L’HISTOIRE – Récits de Georges Kiejman – Editions Montparnasse + Des femmes – Antoinette Fouque

GRAVIDANZA – Antoinette Fouque

Bonjour,

Avec son argumentaire joint à ce courriel, j’ai la joie de vous informer qu’Antoinette Fouque séjournera pour quelques jours à Paris à partir du 19 juin – et qu’elle sera par conséquent disponible pour passer dans vos éventuelles émissions télé / radio ou pour être interviewée de visu par la presse.

Par téléphone, elle est en permanence joignable pour répondre à tout entretien avec un journaliste. (et moi aussi pour vous renseigner sur ce livre, somme d’articles, fruit d’une réflexion psychanalytique, philosophique, littéraire, politique et sociétale de plusieurs décennies)

« Gravidanza », le second tome de son essai de féminologie, « Il y a deux sexes », publié chez Gallimard en 1995, réédité en 2004, vient de sortir aux Editions Des femmes.

Je vous remercie par anticipation de signaler, si ce n’est pas encore fait, cet événement majeur de la pensée contemporaine dans votre média et autour de vous.

Bien au-delà du féminisme, Antoinette Fouque est une très grande intellectuelle respectée, à laquelle Alain Touraine fait dans ce livre l’honneur d’une élogieuse préface méritée : « C’est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d’une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n’ai trouvée que dans Rimbaud… » Alain Touraine

Aux non-initiés, je rappelle que « Gravidanza » signifie « Grosse », la grossesse, que tout le généreux système d’idée d’Antoinette Fouque est axé autour de la différence féconde des femmes, de leur capacité de procréation (et de création). Elle a créé les Editions Des femmes pour « accoucher » les femmes de leurs oeuvres d’art. Son ambition majeure est de décréter que « Le XXIème siècle sera génital ou ne sera pas ». Il y a du Don et du Starobinski (l’auteur de « Largesse » notamment) chez Antoinette Fouque. Son féminisme est diamétralement opposé à celui de Corinne Maier, l’auteur de « No kid » tant évoqué ces jours-ci. L’organisation de débats médiatisés entre ces deux femmes est immensément souhaitable, je compte sur votre aide.

Pour fêter la naissance de « Gravidanza », j’ai créé un blog qui, ouvrant un espace d’interactivité, recueillera vos réactions. Ici : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com

Espérant recevoir à cet email presse.desfemmes@orange.fr le maximum de retours bienveillants à mon annonce et de demandes d’expédition ou de mise en relation avec Antoinette Fouque, je me tiens également par téléphone à votre entière disposition au sujet de ce livre impressionnant.

Cordialement

Catharine MacKinnon raconte l’histoire de sa publication aux éditions Des femmes

Texte de Catharine MacKinnon recueilli dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes :

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Catharine A. MacKinnon
 
Après un quart de siècle d’écriture, mon premier livre en français est Le féminisme irréductible, publié en 2005 par les Editions des femmes.
Parmi mes travaux, figurent entre autres, Sexual Harassment of Working Women, qui conceptualise le harcèlement sexuel en tant que discrimination fondée sur le sexe (Yale, 1979) ; Toward a Feminist Theory of the State, qui fonde une philosophie et une doctrine sur le féminisme, basées sur la sexualité en tant que construction sociale (Harvard, 1989) ; Only Words (Harvard, 1993), qui soutient que la pornographie promeut activement l’inégalité et viole les droits humains ; In Harm’s Way : The Pornography Civil Rights Hearings (avec Andrea Dworkin), qui présente des témoignages publics attestant des dommages causés par la pornographie ; et tout récemment, Women’s Lives, Men’s Laws (Harvard, 2005), réunissant une sélection d’articles et de communications depuis 1980, qui élaborent une théorie positive du droit axée sur l’égalité des sexes. Des études bibliométriques récentes placent mes ouvrages au cinquième rang des travaux juridiques rédigés en anglais les plus cités. Une grande partie d’entre eux peuvent être lus en espagnol, en japonais, en allemand et même en letton ou en hongrois. Jusqu’à ce jour, pratiquement aucun d’eux n’était disponible en français.
 
Au milieu des années 90, un éditeur français m’a déclaré que les Français « ne s’intéressaient pas » aux sujets que je traitais, en particulier les abus sexuels, ajoutant : « Et votre langue est tellement violente ! » (il défendait la pornographie en tant que « littérature » et « jouissance »). J’ai été choquée de trouver les oeuvres complètes de Freud et de Lacan dans une librairie de femmes, mais pas une ligne d’Andrea Dworkin ou de Diana E.H. Russell. De surcroît, critiques et détracteurs semblaient toujours trouver un éditeur pret à publier leurs présentations inexactes, leurs falsifications et leurs contrevérités concernant mes activités et mes opinions. On s’empressait de traduire en français les attaques dont je faisais l’objet pour les mettre en avant et les citer abondamment. Le monde francophone pouvait lire ce qui prétendait rendre compte de l’ensemble de mon oeuvre et de ma personne, alors qu’il ne pouvait tout simplement pas me lire.
 
Antoinette Fouque a brisé le mur du silence en me donnant une voix en français. Qui plus est, elle a eu l’intégrité et la patience vigilante de faire en sorte que la traduction rende la vérité du texte de sorte que la voix soit essentiellement la mienne. Aucune langue n’exprime de manière adéquate la réalité des femmes – c’est ce que les féministes françaises ont été les premières à mettre en évidence. C’est vrai de la langue de tous les jours, et plus encore de la langue de la philosophie et du droit. L’approche classique qui consiste à traduire les idées plutôt que les mots ne fonctionne pas véritablement quand les idées n’existent pas déjà dans la langue d’arrivée (ni dans aucune langue) et que pour l’auteur chaque mot compte précisément ; et quand une grande partie des idées tient à la façon dont elles sont formulées – en conjuguant langue ordinaire et théorie de haut niveau, en travaillant à plusieurs niveaux et sur plusieurs couches de sens à la fois, en commençant et en terminant délibérément les phrases et les paragraphes par certaines articulations, en créant de nouvelles métaphores, en jouant sur les mots, les sons, les colorations émotionnelles et le rythme pour entrer en relation avec le lecteur et conférer profondeur et intensité. Ajoutez à cela que le français est une langue pure alors que l’anglais est un mélange, un collage, une langue métissée aux sources multiples et par conséquent aux teintes variées, structurellement ouverte aux changements et aux usages non conventionnels, et vous vous trouvez confronté à un défi, un rébus, un casse-tête, voire un cauchemar de traduction. Et que l’auteur connaisse un peu le français ne fait que rendre la tâche un peu plus difficile.
Face à cette véritable gageure, la clairvoyance d’Antoinette fouque qui a fait prévaloir la qualité sur la rapidité, son respect du texte et l’attention portée par sa formidable équipe de traduction à l’exactitude et aux nuances, sont tout ce qu’un auteur pouvait souhaiter. L’intrépide Catherine Albertini, avec l’aide d’Emily Blake, a enclenché le processus. L’inspirée Michèle Idels, qui n’a jamais capitulé ni traité la moindre tournure de phrase comme indigne d’attention, l’a mené vaillamment à son terme. Conscientes que l’intégralité de ce qui est écrit dans une langue ne saurait être exprimé dans une autre, ces femmes miraculeuses se sont attachées à s’en rapprocher le plus possible. Chacune d’entre elles a mon éternelle gratitude pour ce que les Editions des femmes ont donné aux femmes, et pour ma reconnaissance en France en tant qu’auteur.

C.A.M.