La Bretagne célèbre Anne Bouillon sur le site Breizh info – merci à Christian de Moliner

Anne Bouillon rend au yoga la philosophie

 

Anne Bouillon est docteur en philosophie et est l’auteur de Gilles Deleuze et Antonin, l’impossibilité de penser, essai magistral sur deux êtres crucifiés par la vie, la maladie et le suicide. Elle a écrit également de nombreuses chroniques dans divers manuels scolaires, magazines ou sites Internet.

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Après dix années d’enseignement universitaire, elle a décidé de prendre des chemins de traverse, comme dirait Deleuze, et vient de fonder un nouvel art original et fécond, fusion entre le yoga et la philosophie qu’elle exerce donc sous le nom de Gymnosophie, inspiré par les Présocratiques, notamment Parménide, à qui Platon attribuait la paternité de la philosophie, Héraclite l’obscur et Hippocrate lui-même, celui au nom de qui les médecins prêtent serment. Anne Bouillon se fait fort d’apporter du mieux-être aux Parisiens qui pratiquent avec elle cette discipline renouvelée, au nom fort ancien dont Platon évoquait lui-même l’importance pour retrouver l’équilibre entre le corps et l’esprit, retrouver son unité.

Selon Anne Bouillon, tous les problèmes nouveaux sont en fait très anciens : yogis, philosophes, penseurs et sages de tous pays et de toutes cultures les ont déjà portés et ont fourni des éléments de réponse.

Le mot sanskrit  yoga signifie « relier » « unir ». Son contraire, la maladie, se nomme dans cette langue antique Roga. Yoga et Roga, on voit ainsi que la pensée indienne, à l’instar de la grande métaphysique occidentale, aime manier l’art du paradoxe, et pour y répondre, a développé l’idée du philosophe-médecin.

Fidèle à la tradition, Anne Bouillon nomme les asanas (postures de yoga) en sanskrit, car ces termes  sont plus signifiants, profonds, essentialistes, si l’on veut, moins pâles que leurs traductions en Français ou en Anglais ; néanmoins elle enseigne un yoga occidental, ne se prétendant pas gourou, initié ou guide spirituel, mais ayant à cœur la quête de plénitude de ses contemporains.

Cette nouvelle approche du yoga apporte bien plus qu’un sport : elle permet de se retrouver, de se ressourcer et de découvrir en soi-même sa part de sacré.

Connais-toi toi-même

Yoga et philosophie visent la même connaissance de soi, le connais-toi toi-même de Socrate étant mis en exergue. Mais pour cela, il faut s’offrir du temps pour soi, afin qu’unies, philosophie et yoga donnent un sens à la vie, autrement, permettent de retrouver son propre centre.

Les postures du yoga ne sont qu’un moment de cette discipline ; lire des textes philosophiques ou mythologiques, se les approprier, les questionner, élaborer sa propre pensée en font également partie. Par exemple, quand il est difficile de méditer, une citation que l’on aime ou un poème, peut dans un premier temps servir de support à la concentration (dharana) qui rend ensuite possible la méditation (dhyana). La classe de Gymnosophie donne donc des clés, des outils, des réponses.

Les guides spirituels d’Anne Bouillon sont non seulement Gilles Deleuze et Antonin Artaud, qui, avec Spinoza, lui ont fait se poser la question de savoir quelles sont nos possibilités physiques et psychiques propres : et la réponse du yoga lui a fait comprendre que l’on pouvait, plutôt qu’à partir de l’intellect (celui de l’exigent Doctorat de philosophie), aller du plus grossier, du plus apparent, le corps physique, vers le plus subtil, afin de mieux se connaître soi-même à défaut de répondre à l’inéluctable question « Qui suis-je ? » Et pourtant, c’est Nietzsche qui propose une synthèse de cette enquête anthropologique avec son « corps je suis tout entier » – et nous voilà entièrement présent sur notre tapis de yoga – bien choisir son tapis semble alors très important !

La séance comprend un temps dédié sans jugement aux questions et aux réponses, pour tirer la synthèse de cette « leçon ».

Anne Bouillon reçoit en petit comité (sept personnes maximum) dans un magnifique appartement parisien : Chez Marguerite, au 14 avenue Victoria (Châtelet) – www.chezmargueriteparis.com (horaires et réservations).

Son propre site sera en ligne courant décembre : www.lagymnosophe.com, et en attendant, vous pouvez la retrouver sur sa page Facebook – La Gymnosophe, sur Instagram, la_gymnosophe, ou lui écrire à cette adresse : annegymnosophe@gmail.com, pour les cours particuliers ou les cours en entreprise. Anne Bouillon se déplace partout dans Paris.

Christian de Moliner

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Res Musica place « La Défense d’aimer » parmi ses Clefs d’or – Merci à Jean-Luc Clairet

À EMPORTER, LIVRE, ROMANS ET FICTION

La Défense d’aimer ou lorsque quarante ans seront passés

« une beauté magistrale et une finesse incroyable » pour Bruno Van Mieghem (Amazon)

Commentaire Amazon : Nombreux sont les romans et essais littéraires plus ou moins heureusement inspirés par Wagner (cf.l’excellente « toxicologie wagnérienne » de Philippe Berthier). »La défense d’aimer » de Domitille Marbeau Funck-Brentano nous fait partager une passion aussi intense qu’éphémère dont Bayreuth est le cadre idéal,pendant le cycle 1978 du Ring Boulez/Chéreau.
Ce roman traduit un amour sincère pour l’auteur de la Tétralogie, et il est rare de voir réussi comme ici l’exercice si difficile d’écrire sur et à propos de la musique.L’auteure le fait avec simplicité, sans apprêt, et avec une grande sensibilité. Son grand-père, qui lui a transmis son goût pour Wagner dès son plus jeune âge, est très présent tout au long du livre, qui nous montre avec beaucoup de finesse l’évolution sentimentale d’une jeune femme tout au long du parcours initiatique de « l’or du Rhin » au « Crépuscule des dieux »,et l’attirance qu’elle éprouve pour « Fasolt » est subtilement décrite…amour et humour n’étant pas incompatibles. La scène se déroulant dans la cathédrale de Bamberg est très réussie, et l’on est touché par la qualité littéraire avec laquelle sont évoqués les méandres des pensées de la narratrice…le titre « la défense d’aimer »est particulièrement adapté, et de plus il est éminemment wagnérien.
L’on reconnaîtra sans peine en « Fasolt » Pierre-Jean Remy,auquel Domitille Marbeau rend ici le plus bel hommage qui soit.
« La défense d’aimer » est un livre émouvant,dont la qualité littéraire est réelle et ne le destine pas qu’aux seuls wagnérolâtres,loin de là.

Grand entretien dans Causeur pour Daniel Horowitz

Dans son livre Leibowitz ou l’absence de Dieu, Daniel Horowitz explore la pensée politique et religieuse – controversée en Israël – de Yeshayahu Leibowitz. En quoi consiste sa foi paradoxale? Entretien.


Causeur. Vous venez de publier Leibowitz ou l’absence de Dieu, un livre consacré à Yeshayahu Leibowitz, un scientifique et intellectuel israélien décédé il y a 25 ans, très controversé dans son pays et peu connu en dehors d’Israël. Pourquoi vous intéressez-vous à l‘homme et à sa pensée ? 

Daniel Horowitz. La pensée de Yeshayahu Leibowitz se situe au carrefour des deux questions les plus fondamentales que pose la condition humaine : comprendre commentle monde fonctionne d’une part, savoir pourquoi il fonctionne ainsi d’autre part. La science permet de trouver des réponses à la première de ces questions. La recherche scientifique est à la fois possible et infinie, parce que toute découverte ne fait au fond qu’ouvrir de nouvelles questions. Quant à comprendre le pourquoi du monde, ou plus simplement pourquoi il (et donc moi) existe, ou encore, en d’autres mots, à chercher à savoir si la vie a un sens, cette chose-là ne relève d’aucun savoir. Dès l’âge de raison j’ai compris qu’il était illusoire de s’en remettre à la religion pour tenter de résoudre cette énigme, parce que je savais intuitivement que le sens de la vie n’était pas une question à poser à qui que ce soit d’autre qu’à soi-même ; que la vie nous était donnée sans mode d’emploi ni sens, mais que nous pouvions lui en donner un à condition de le vouloir. Partant, l’homme a le devoir vis-à-vis de soi-même de se libérer de la contingence au moyen de sa volonté. C’est dans ce sens que le judaïsme de Leibowitz est un existentialisme et c’est pour cette raison que sa pensée m’intéresse et pourrait – je l’espère – intéresser d’autres. 

Vous inscrivez Leibowitz dans une continuité allant de ce que vous définissez comme le « projet juif initial » – le rejet de l’idolâtrie – en passant par la sublimation des sacrifices d’animaux par la prière et les déités par  monothéisme abstrait et aboutissant à l’athéisme. Pourriez-vous expliquer cette thèse ? 

Une déconstruction minutieuse du judaïsme démontre que la pensée juive des origines n’a jamais eu d’objectif autre que celui d’éradiquer l’idolâtrie. Sa fonction a été de graduellement remplacer les idoles par un Dieu transcendant, abstrait, absent, et finalement, selon moi, inexistant… C’est ainsi qu’existe dans le judaïsme une dialectique qui va de Moïse à Spinoza en passant par Maïmonide, dont l’aboutissement logique est l’athéisme. Cette conclusion n’est pas celle de Leibowitz – un juif croyant et pratiquant -, mais c’est néanmoins celle qui s’impose au travers de sa pensée si on pousse sa logique jusqu’au bout. 

C’est justement sa conception d’un Dieu extérieur et « indifférent » au monde qui n’apporte ni consolation ni réponse aux grandes questions de l’existence qui vous permet de s’en passer totalement. Cependant, une religion n’est pas uniquement une philosophie. En s’adressant à l’humanité entière (en principe) peut-elle faire l’impasse sur les besoins profonds – affectifs, psychologiques et sociaux – des croyants ? 

A la question de savoir si une religion peut faire l’impasse sur les besoins des croyants, la doctrine de Leibowitz est que non seulement elle le peut, mais qu’elle le doit.  Le judaïsme ne consiste pas à éluder les besoins des croyants mais à les transcender en leur faisant prendre conscience de la vanité de l’existence. Il n’est pas anodin de noter que parmi les 24 livres du canon biblique ce sont l’Ecclésiaste et Job qui figurent parmi les favoris de Leibowitz. La raison en est que l’absence de Dieu y est patente. 

Le Dieu de Leibowitz n’est ni complice des humains ni « pourvoyeur de services ». En tant que scientifique il défend une conception mécaniste du Cosmos et exclut toute intervention divine dans la Nature ou dans l’Histoire. Son Dieu est transcendant et ne fait donc par définition pas partie du monde qu’il créa, tout comme l’architecte ne fait pas partie de la maison qu’il construit. Leibowitz constate «qu’il n’existe aucune corrélation entre ce qui arrive [dans la vie] et le fait de pratiquer la religion. C’est une réalité empirique avec laquelle aucun être doué de raison ne peut être en désaccord ».

Pourquoi croyait-il donc en ce Dieu absent ? 

Parce que pour Leibowitz l’homme manifeste sa liberté ontologique en se défendant d’un monde contingent, absurde et dénué de signification. C’est pour cela que les 613 Commandements régissant la vie des Juifs ne servent pas à obtenir quoi que ce soit mais les pratiquer consiste en un art de vivre qui ne suppose aucune contrepartie, parce que c’est la pratique en elle-même qui est la contrepartie

Nous sommes confrontés à l’absurdité de l’existence, mais cette évidence nous interpelle, parce qu’il y a quelque chose d’incompréhensible dans le fait même que tout en faisant partie du monde, nous soyons en mesure de le trouver absurde. La matière inerte, le monde végétal ou animal trouvent-ils également le monde absurde ? Nous n’en savons rien, mais l’angoisse que nous éprouvons à l’idée même de l’existence est indissociable de notre humanité. 

Ainsi, ce n’est que quand l’homme parvient à la conviction que Dieu est absent du monde que se pose la question de la foi (on n’a pas besoin de croire dans l’existence du monde). Celle-ci est le fruit d’une décision, et non pas d’une Révélation (impossible par ailleurs car Dieu est extérieur au monde). Le paradoxe consiste en ce que la condition première qui fonde la foi est la certitude qu’il n’y a pas – et qu’il ne peut y avoir – de preuve de Dieu. C’est à partir de là, et de là uniquement, que la foi peut trouver une place dans la conscience humaine.

Pour vous Maïmonide, le scientifique et philosophe juif du 11-12e siècle a utilisé un double discours pour s’adresser au peuple d’un côté et a l’élite intellectuelle de l’autre. En conséquence, ses écrits « élitistes » et notamment le Guide des égaréssont ignorés par les écoles talmudiques et l’orthodoxie. Maïmonide avait-il tort de déguiser l’épouvantable vérité (la finitude et l’indifférence de Dieu) aux masses juives ? 

Maïmonide est un guide spirituel mais aussi un homme de pouvoir qui voit dans le monothéisme un rempart contre l’idolâtrie, en particulier pour les masses incultes. C’est ainsi qu’il enseigne que « la Torah invite le commun des mortels à croire certaines choses dont la croyance est nécessaire pour la bonne marche de la société, comme par exemple que Dieu est irrité contre ceux qui lui désobéissent, et qu’il faut donc le craindre, le respecter et s’abstenir de le contrarier. Il faut donc distinguer entre croyances “vraies” et croyances « nécessaires ». Afin que la foi des gens simples se maintienne, la Torah permet qu’ils observent les Commandements dans l’espoir d’une récompense et s’abstiennent de pécher par crainte de la punition ».

Que peut trouver un Français vivant en France 2020 dans la pensée de Leibowitz ?

Le mérite de Leibowitz est d’avoir fait un immense pas conceptuel en ménageant à Dieu un espace métaphysique en dehors du monde. Il rend donc à Dieu ce qui est à Dieu et au monde ce qui est au monde. Cette vision a des conséquences politiques : elle implique une séparation radicale entre État et religion. 

Pour Leibowitz l’Etat est un mal nécessaire qui n’a d’autre fonction que celle de régler les rapports entre citoyens. Il n’est pas là pour déterminer le bien ou le mal, le juste ou l’injuste, définir la morale ou décréter des valeurs. Par ailleurs Leibowitz estime que dans une démocratie il faut s’opposer à la censure sous toutes ses formes. Etant donné qu’il n’y a aucun moyen de déterminer qui est qualifié pour censurer quoi, à quel moment, et selon quels critères, la liberté d’expression doit être totale, y compris quand elle est heurte les âmes sensibles. Donner autorité à qui que ce soit de déterminer ce qui peut ou ne peut pas être dit ou montré est pour Leibowitz d’office et d’avance à exclure. 

Si on évoque sa pensée politique, il faut rappeler ses idées concernant ce qu’on peut qualifier de la « Nation ».   

Pour Leibowitz la notion du peuple relève d’une « conscience collective en référence à une continuité historique ». Un peuple est une entité intersubjective qui peut être une combinaison d’éléments ethniques, territoriaux, politiques ou linguistiques, mais n’a pas à argumenter de son aspiration à l’existence ni à s’en justifier ; il doit au contraire la défendre sous peine de disparaitre. 

A la manière leibowitzienne je dirais que la francité relève d’un sentiment d’appartenance à un peuple ancien pétri de grandeur et de souffrance, de magnificence et de déchéance, de conquêtes et de défaites, aussi bien sur le champ de bataille qu’au niveau de la pensée. Cette longue histoire a créé une conscience collective transmise de génération en génération par des Français de souche ou de nouveaux venus s’étant approprié la francité. A cela il faut ajouter que celle-ci est d’origine chrétienne, et que le nier serait l’équivalent de parler d’un triangle qui n’aurait pas trois côtés.

Souvenirs du Salon du Livre Russe où Youri Fedotoff était à l’honneur de la table ronde « La Russie et les Russes » présentée par Guilaine Depis (débat avec l’intellectuel Alain Sueur)

Souvenirs du Salon du Livre Russe où l’écrivain Youri Fedotoff était à l’honneur de la table ronde « La Russie et les Russes » présentée par Guilaine Depis (débat avec l’intellectuel Alain Sueur) – Ici Youri FEDOTOFF est à côté de Irina Rekchan, organisatrice du Salon du Livre Russe. Plus bas, entre son attachée de presse et son éditrice Olivia Petrucci.

Evénement : Mondial Stéréo en concert pour les enfants des Landes le 13 décembre 2019

DANS LES LANDES, EVENEMENT JEUNESSE pour les 6-10 ans vendredi 13 décembre à 15h,

rencontre au Pôle culturel de Mont de Marsan

190 Avenue Camille Claudel, 40280 Saint-Pierre-du-Montavec 500 élèves de 7 à 10 ans pour les auteurs du livre jeunesse « Mondial Stéréo » enseignant l’empathie sur l’accueil des migrants aux tout petits ;

Dédicace le lendemain en librairie à Mont de Marsan

 

Livre jeunesse Mondial Stéréo par le groupe 

« Les Hurlements d’Léo »

En partenariat avec S.O.S. Méditerranée 

pour chaque livre vendu, 1 € sera reversé à l’association S.O.S. Méditerranée, qui sauve des vies par centaines au large des côtes européennes.