« Un livre à offrir pour la planète » : Socotra de Cécile et Benoit Palusinski

Socotra, des dragonniers et des hommes

Socotra est un archipel du golfe d’Aden, au large de la Somalie et du Yémen. « En raison de sa biodiversité et de la présence de quelque 700 espèces uniques au monde, elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco au sein de l’archipel de Socotra et a été déclarée réserve de biosphère en 2003 par l’Unesco », écrivent les Wikipèdes. Alexandre (le Grand) y serait passé avant la marine soviétique, et ses habitants, outre force serpents, gros lézards et tortues, seraient composés de métis de Grecs, d’Arabes et d’Indiens.

L’île est un joyau de la biodiversité végétale et animale, voire humaine. Plus de 700 espèces endémiques dont 37 % de plantes qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur la planète. Dont les fameux dragonniers – qui sont des arbres – élagués par les cyclones violents dus aux perturbations du climat, asséchés par le réchauffement, abattus pour servir de chauffage à ses quelques 43 000 habitants en raison de l’envol du prix du gaz dû à la guerre sale de Poutine, et dévorés par les dents voraces des chèvres. Son houppier en forme de parasol dense recouvre une sève rouge comme le sang d’un dragon, d’où son nom.

Certains des quelques 28 000 arbres de la dernière forêt de dragonniers sur les plateaux montagneux de Dixam ont près de mille ans. Draceana cinnabari est classé comme « vulnérable » sur la Liste rouge des espèces menacées,

Benoît met en images ces arbres majestueux dans un somptueux noir et blanc dramatique – brumes sur les arbres et dents éclatantes des enfants -, tandis que Cécile évoque les liens de l’homme et des arbres dans de très courts poèmes délicats. Car il faut « vivre poétiquement le monde », rappelle Hölderlin selon l’un des préfaciers Vincent Munier.

Un livre à offrir pour la planète, à la fête de la Naissance millénaire, reprise en Noël chez les chrétiens.

Les droits d’auteur du livre seront reversés à l’association Socotra dragon blood tree, mobilisée pour la protection du dragonnier.

Socotra, des dragonniers et des hommes, photos Benoît Palunsinski, textes Cécile Palunsinski, introduction de Mohammed Jumeh, ambassadeur du Yémen auprès de l’Unesco, édition en français, anglais et arabe Melrakki 2023 – avec le soutien de la Région Bourgogne-Franche Comté, 150 pages, €42,00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

Bretagne actuelle recommande « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano un « objet » musical de Abdel Rahman El Bacha

Quel livre enchanteur ! Son format « 33 tours » est à ravir. En outre, il relève du propos inattendu d’ouvrir une porte sur la musique par le piano ; manière de transmettre les classiques de la chanson française à la faveur d’œuvres populaires qui ont résisté au temps. Abdel Rahman El Bacha invite à la (re)découverte des classiques oubliés. La mer de Charles Trenet… Trois petites notes de musique interprétées par Yves Montand… Mon amant de Saint-Jean immortalisé par Lucienne Delyle… La complainte de la butte dont Mouloudji a fait un standard… Frehel et sa Java bleue mise en musique par Vincent Scotto… et tant d’autres, parmi lesquels les trois « B » : Barbara, Brassens, Brel ; mais aussi Aznavour, Piaf, Duteil, tous sont dans… Souvenirs Souvenirs… Vingt doubles pages, chacune sujette à une chanson mythique avec son texte intégral et un extrait de la partition piano à écouter sur le CD en support. Au-delà d’un formidable cadeau (à faire ou se faire) Souvenirs Souvenirs est un merveilleux objet de collection qui prend naturellement place sur une table de salon ou la tablette d’un piano… éventuellement dans une bibliothèque, aussi, tout est possible quand c’est beau…

Jérôme ENEZ-VRIAD
© Décembre 2023 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing

Souvenirs souvenirs – 20 chansons françaises au piano, un livre musical d’Abdel Rahman El Bacha aux éditions Villanelle, 46 pages couleur au format 33 tours, incluant 20 partitions et un CD – 24 €

« Le Jour où » de Claude Rodhain par Cendrine Genty sur Vivre FM

Cendrine Genty reçoit Claude Rodhain dans « Le jour où… ».

Le jour où Claude fait de sa mère, sa « mère imaginaire », son moteur de réussite, c’est ce qui va permettre à l’enfant qu’il est de se construire sa détermination. Celle lui permettant de pouvoir, un jour futur, dire à sa mère « Tu vois maman, je suis l’enfant que tu ne connais pas. Je suis l’enfant que tu aurais pu aimer. Je suis l’enfant que tu as abandonné. » 

Car à l’âge de deux ans, le petit garçon se retrouve à l’hospice publique. Nous sommes en 1941, en plein coeur de la seconde guerre mondiale, et pour Claude, c’est le début d’un chemin de vie où règnent les sévices, les brimades, les punitions. Où règnent l’absence d’amour, l’absence de présence. L’absence de bras, de tendresse. De réconfort

De foyers en foyers, jusqu’à la maison de correction à l’âge de 9 ans, Claude grandit avec une pensée qui le terrifie « s’il meurt, il finira crevé comme un chat crevé dans un caniveau avec personne pour venir chercher sa dépouille. 

Claude grandit. Plus que jamais déterminé à réussir pour, « un jour, faire danser sa maman dans ses bras ». 

Son ouverture à la vie, son ouverture aux autres, le mènent à vivre de très belles rencontre. Et de se construire une riche et passionnante vie professionnelle. 20 ans ingénieur. 20 ans avocat à la tête de son Cabinet spécialisé en propriété intellectuelle, Claude s’accomplit. Et s’épanouit dans l’écriture de romans et d’auto-fiction. Lui qui enfant, n’avait jamais connu la possibilité de lire des livres. 

A travers le récit de Claude, à travers le partage de son regard sur la vie, nous découvrons la puissance de chacun de nos choix. Comme lorsque tout petit encore, Claude, âgé d’à peine 10 ans s’évade de la maison de correction. Comme lorsqu’il ose dénoncer les mauvais traitements subis. Comme lorsqu’un beau jour, il découvre que sa mère est toujours en vie. Cette mère qu’il a tant imaginé. Tant rêvé. Tant fait danser dans ses rêves. A 50 ans, Claude peut la découvrir. Découvrir l’histoire de son abandon. 

Ou pas…

Des années plus tard, en direct dans « Le jour où… », Claude nous livre les coulisses de ses choix de vie. Le pourquoi, malgré un début de vie si difficile, il se sent profondément protégé par la vie. Aimé par elle aussi ! Lui qui l’aime tant. Et qui sait si bien la savourer 

Devenu papa il y a des années de cela, Claude en savoure chaque jour le bonheur. Et l’amour partagé 

« Le  jour où… » explore ces moments décisifs qui marquent nos vie. Subis ou choisis. Décidés ou inattendus. La vie extra-ordinaire de Claude nous plonge au coeur de ces instants précis qui redéfinissent nos destins. Et sculptent nos défis personnels… 

Claude Rodhain est l’auteur de 16 livres.

Son dernier livre actuellement en librairies : L’Ombre du Roi-Soleil aux Editions La Route de la Soie 

France inter sélectionne « Souvenirs souvenirs » de Marianne Vourch et Abdel Rahman El Bacha

Un jour, une idée cadeau : voici le calendrier de l’Avent 2023 du service culture de France Inter

Par 

9 décembre : le livre-disque « Souvenirs souvenirs »

Voilà un cadeau qui va contenter à la fois les amoureux de la chanson française, les pianistes en herbe, et les fans de karaoké : un livre disque de vingt chansons, avec paroles et partitions, dans lequel Abdel Raman El Bacha donne à entendre Barbara, Trenet, Brel, Brassens, avec la voix de son piano.
Abdel Rahman El Bacha est un immense pianiste classique, qui a grandi à Beyrouth : là-bas, c’est grâce à la radio qu’il a connu ces chansons françaises entrées dans son coeur. De Piaf à Brel, en passant par Azanavour, Barbara et Montand, Abdel Rahman El Bacha sublime ces chansons avec ses nouveaux arrangements, dont certaines sonnent vraiment classique, à l’image de cette tarentelle d’Yves Duteil, dans la lignée des autres célèbres tarentelles de Rossini ou Chopin.

« Souvenirs, souvenirs » : 20 chansons françaises au piano, aux éditions Villanelle. 24€.

Le site de référence Actualitté recommande « Le Journal intime de » de Marianne Vourch

Et si Mozart avait publié son journal intime

Mozart voit publier son Journal intime aux Éditions Villanelle, en fait écrit par Marianne Vourch, qui en avait produit une série de sept épisodes sur France Musique au cours de l’année 2023. L’autrice est un personnage intournable de la scène classique française et elle le prouve une fois de plus en s’adressant magnifiquement à nos enfants. Par Margaux Catalayoud.

À l’antenne, le texte est lu par le comédien Nicolas Vaude d’une voix qui ravit autant les grands que les plus petits.

Une lecture naïve

La lecture par un adulte de ce supposé journal intime peut être naïve, elle s’adresse à un jeune enfant précédé d’une personne un peu plus savante. En effet, même si la plume figure celle d’un candide, certains mots viendront pimenter le langage d’un enfant d’aujourd’hui.

Le lexique du jeune prodige engage à définir ce que sont les Dolomites, l’émail ou encore l’étourneau. Heureusement, des illustrations bienvenues ponctuent le journal intime de Mozart qui pourrait aussi bien être un carnet de voyage à la première personne !

Une leçon de vie

Cette autobiographie à l’apparence un peu anodine ne relate pas simplement la naissance et la gloire en devenir de l’enfant miraculeux à l’oreille absolue. Les différents voyages de son adolescence menés dans les Cours prestigieuses de Paris, de Vienne ou encore de Londres, sont autant un apprentissage géo-social qu’un continuum éducatif purement musical.

Wolfgang Amadeus se montre, se gonfle de l’admiration qu’on lui voue mais s’épuise aussi. Aux difficultés qui marqueront sa vie tels que le deuil, le manque d’argent, les incompréhensions, s’ajoute la santé fragile que le film de Milos Forman avait bien représenté en 1984. Plus encore, le réalisateur avait mis l’accent sur le caractère maniaque du compositeur, ce qui ne manque pas d’apparaître çà et là dans le récit de Marine Vourch.

La leçon de vie qu’il nous faut surtout tirer réside dans le tournant impulsé par la censure du prince-archevêque Colloredo qui, indirectement, le chasse de Salzbourg – sa ville natale – : davantage d’espaces sont nécessaires aux mouvements de sa créativité grandiose et Colloredo n’est pas à la hauteur de cette exigence artistique, cantonné qu’il est à son goût incapable de nouveauté.

La beauté est simple

Malgré la facilité de cette courte biographie, la grandeur de la musique de Mozart ne passe pas inaperçue. La beauté est simple et il ne fait aucun doute que Mozart vivait comme il composait, l’autrice fait dire à l’enfant : « […] Comme un petit oiseau vient picorer des graines pour les mettre dans son nid, je picorais des sons pour garnir le nid de mes futures compositions. »

Marianne Vourch n’hésite pas à lui donner la densité qui saura piquer la curiosité d’un enfant et enchanter tout lecteur sensible pour qui ces mots déclenchent une symphonie : « Le silence faisait résonner le son de la clarinette dans mes songes. J’entendais en moi sa couleur joyeuse de nostalgie. » Pourvu que chacun tende vers cette synesthésie !

En résumé, il n’y a pas meilleure éducation musicale : l’enfant s’amuse, le parent révise et, ensemble, ils jouent « à mettre le ton comme quand le Monsieur de la radio » interprète le texte de Marianne Vourch, qui nous transmet sa passion pour la musique qui élève l’âme.

Cet ouvrage s’inscrit dans un coffret du journal intime de Bach, Mozart, Chopin.

La suite du « Souper » selon Argoul, sur Nathalie Ganem « Rendez-vous à l’Elysée »

Nathalie Ganem, Rendez-vous à l’Élysée

La France, nation de commandement disent les historiens. Et quoi de mieux que Napoléon 1er pour l’incarner ? Mais, en 1815 à Waterloo, « morne plaine », les armées impériales sont vaincues par une coalition de l’Europe entière, sous la houlette des Anglais. Et non sans quelques trahisons côté français… Car des collabos, il y en a toujours eu, il y en aura toujours. Par jalousie, envie, ressentiment – tous ces beaux sentiments de la Morale du Bien qui excuse tout, n’est-ce pas ?

La pièce de théâtre en trois actes de Nathalie Ganem met en scène le nœud de l’histoire. Napoléon 1er, vaincu après les Cent jours, revient à l’Élysée plutôt que de rester parmi son armée. Il se croit la France, comme d’autres avant et après lui. Démesure de l’orgueil : si les Français lors du retour de l’île d’Elbe l’ont acclamé sur la route, c’était parce qu’ils en avaient assez du « roi » sempiternel et du vieux Louis XVIII réactionnaire. La Révolution était passée et l’empereur, malgré tout, l’incarnait. Mais aussi, suggère Fouché, ministre de la Police, parce qu’ils avaient peur de l’armée.

Sauf qu’ils en ont désormais assez des batailles incessantes contre le monde entier, de croire avoir raison contre tous et de la saignée d’un million d’hommes sur 30 millions d’habitants à l’époque, qui allait affaiblir la France durablement face à la future Allemagne. Assez de guerres et de conquêtes, enfin la paix ! C’est ce que Napoléon n’a pas compris. Il espère l’union nationale mais les Chambres ne sont pas prêtes à le lui accorder, car le peuple qui vote n’est plus prêt à le suivre.

La mobilisation générale finit par fatiguer la jeunesse ; l’enthousiasme des passions n’a qu’un temps. Un temps court. Sur le temps long, ce qui importe est la paix, la vie paisible au travail, la prospérité, la famille et les enfants. Choc entre la gloire et la durée, entre la jeunesse et la maturité, entre la guerre et la paix (Tolstoï s’y essayera dans une œuvre célèbre). Le peuple choisit plutôt une vie longue et terne à une vie courte et brillante. Le peuple n’est pas Achille.

Fouché, fait duc d’Otrante en 1809, a manigancé l’abdication car il sent le peuple et suit tous les méandres de la chose du peuple, la république, par goût de la survie. Il a été et sera de tous les régimes et réchappera à tous. Joseph Fouché, né en 1759 en Bretagne et fils de matelot devenu capitaine, ami de Robespierre et franc-maçon, mitrailleur au canon des contre-révolutionnaires à Lyon (la guillotine allait trop lentement), est ministre de la Police sous le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Seconde Restauration. Après l’abdication de Napoléon 1er en faveur de son fils Napoléon II (qui n’a que 5 ans), Fouché devient président du gouvernement provisoire et négocie avec l’Angleterre. Il remet sur le trône Louis XVIII et devient son ministre de la Police. Mais il a voté la mort de Louis XVI et finit par être rattrapé par son passé. Il mourra en exil en 1820 et brûlera ses archives, laissant des Mémoires arrangées.

Napoléon envisageait en 1815 un second coup d’État pour dissoudre les Chambres et instaurer une dictature temporaire en levant une nouvelle armée de 150 000 hommes. Mais à quel prix ? La France est exsangue et une guerre civile en plus de la guerre européenne la mettrait à genoux. Mieux vaut négocier avec l’ennemi avant d’être dominé (ce que tentera Pétain en 40).

Pour éviter l’affrontement de deux mâles dominants, l’autrice ajoute en féministe Hortense de Beauharnais, fille adoptive de Napoléon, qui lui conseille de négocier avec sa belle-famille de l’empire d’Autriche. Ce que le petit Corse parvenu refuse, comme de bien entendu. Sa femme et son fils sont réfugiés à Vienne, ils y restent.

Telle est l’histoire en trois actes du douloureux passage à la modernité. Elle est incarnée par le brillant dictateur et par le machiavélique ministre, chacun jouant son rôle, le premier de gloire et d’étendre les Lumières, le second de prospérité et des nécessaires adaptations. Hortense joue la Femme, celle qui incarne les valeurs de la famille et de la continuité. Mais ni l’un ni l’autre ne l’écoutent vraiment.

Cette pièce est un peu la suite du Souper, dont Édouard Molinaro a tiré un film d’une pièce de Jean-Claude Brisville qui met en scène Joseph Fouché et Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord en 1815 sur le retour du roi.

Plusieurs représentations ont lieu à Paris, au théâtre de Nesle8 rue de Nesle dans le 6èmeles vendredis et samedis, du 2 décembre 2023 au 209 janvier 2024Elles sont jouées par les acteurs Benjamin Arba, Sarah Denys, et en alternance, Blaise Le Boulanger et Jean-Charles Garcia, mise en en scène de Nathalie Ganem. Durée 1h20, prix €22.00, tarif réduit étudiants et ayant-droits, €16.00

Nathalie Ganem, Rendez-vous à l’Élysée, 2023, L’Harmattan Théâtres, 73 pages, €11,00

Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com

La Théâtrothèque recommande « Rendez-vous à l’Elysée » de Nathalie Ganem

 RENDEZ-VOUS À L’ÉLYSÉE : UNE ODYSSÉE AU CŒUR DE L’HISTOIRE DE FRANCE


  • Du 02/12/2023 au 20/01/2024
    Le Vendredi à 19h et le Samedi à 15h.

    Théâtre de Nesle
    8, rue de Nesle
    75006 PARIS
    Métro Odéon

    01 46 34 61 04

Au Théâtre de Nesle, Nathalie Ganem nous convie à une épopée théâtrale captivante, “Rendez-vous à l’Élysée”, plongeant dans les tumultes de l’histoire de France. Cette pièce subtilement écrite et mise en scène offre une immersion inédite dans les derniers jours de Napoléon Bonaparte, au palais de l’Élysée, le 21 juin 1815.

  

La Maestria de Nathalie Ganem : Quand le talent renoue avec l’Histoire

Nathalie Ganem, comédienne, auteure, metteure en scène, et productrice, dévoile dans “Rendez-vous à l’Élysée” une maîtrise artistique qui trouve son écho dans son riche parcours. Formée au Cours Simon, elle a d’abord brillé sur les planches avant de se plonger dans l’écriture et la mise en scène. Sa première création, “Sand et Musset correspondance amoureuse,” au théâtre Les Déchargeurs, a été le prélude à un parcours artistique engagé. “Je suis Dreyfus dans l’Affaire,” pièce recommandée par la LICRA et sélectionnée pour la Nuit du Droit, a confirmé sa capacité à explorer les moments clés de l’Histoire. En 2021, commémorant le bicentenaire de la mort de Napoléon, elle a écrit et mis en scène “La Dictée,” recevant le label “2021, Année Napoléon” de la Fondation Napoléon. Son talent polyvalent et son engagement profond s’entrelacent harmonieusement dans “Rendez-vous à l’Élysée,” où elle offre une vision captivante des derniers jours de Napoléon, confirmant sa place éminente dans le théâtre historique contemporain.

Un rendez-vous manqué avec l’Histoire

La pièce dépeint la France post-Waterloo, où Napoléon, défait, cherche à rallumer l’enthousiasme national. Nathalie Ganem nous entraîne dans un ballet verbal entre deux titans politiques, Napoléon et Fouché, donnant vie à un moment décisif qui change le destin de toute une nation. Comme l’écrivait Albert Camus, “L’Histoire n’est qu’une suite d’événements, et le drame est une suite d’actions.” Dans ce dialogue tendu, les paroles de Camus illustrent la tragédie inéluctable de ces protagonistes historiques.

Duel réthorique au Palais de l’Élysée

Le palais devient le témoin silencieux d’une tragédie politique intense. Les dialogues incisifs entre Napoléon et Fouché, portés par des citations historiques, mettent en lumière les enjeux cruciaux de cette confrontation. Comme le soulignait Hannah Arendt, “Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument.” Cette maxime, illustrant les jeux de pouvoir et la rivalité politique, résonne à travers les murs du palais, accentuant le drame politique qui se déroule.

Un drame historique précis et ambitieux

Nathalie Ganem s’attache à la rigueur historique, décrivant avec minutie les circonstances du 21 juin 1815. Les délibérations politiques, les aspirations de Napoléon, et les jeux de pouvoir se révèlent dans une narration vive et précise. Pour paraphraser Voltaire, “L’Histoire est le tableau des crimes et des malheurs.” Dans cette dernière danse politique, on se remémore les paroles de Voltaire soulignant les tragédies de l’ambition et du pouvoir.

Une exploration captivante de l’histoire de France

“Rendez-vous à l’Élysée” transcende le cadre théâtral pour devenir une expérience émotionnelle et historique. La pièce, publiée chez L’Harmattan, offre une réflexion profonde sur le destin de Napoléon, suscitant la curiosité de tous les passionnés d’Histoire. Nathalie Ganem, auteure, metteure en scène et actrice, s’impose avec ce texte comme une voix incontournable dans le théâtre historique contemporain. Comme l’écrivait Victor Hugo, “On résiste à l’invasion des armées; on ne résiste pas à l’invasion des idées.” Cette pièce est ainsi une puissante invasion intellectuelle, réverbérant à travers le temps et l’Histoire française.

Le théâtre temporel : Revivre l’Histoire à travers les costumes et les mots

L’expérience de “Rendez-vous à l’Élysée” prend une dimension extraordinaire lorsque les comédiens revêtent les costumes d’époque, insufflant une vie palpable à l’Histoire. Comme l’exprimait William Shakespeare, “Toute la vie est un théâtre, et tous les hommes et femmes ne font que des acteurs.” Dans cette pièce, les comédiens deviennent les acteurs d’une époque révolue, transportant le public dans l’intimité des couloirs du pouvoir du XIXe siècle.

Lorsque Napoléon, joué avec conviction par Benjamin Arba, se tient face à Fouché, incarné par Jean-Charles Garcia, le spectateur est immergé dans une dimension où chaque mot sonne comme une page dépliée de l’Histoire. Le talent des comédiens, mêlé aux costumes d’époque, réveille des émotions oubliées, faisant écho aux mots de Constantin Stanislavski, “Le théâtre est le reflet de la vie.” Les costumes authentiques, minutieusement choisis par Frédéric Morel deviennent des toiles vivantes, transformant la scène en une fenêtre ouverte sur le passé.

Les mots de Nathalie Ganem, tissés dans la trame dramatique, se mêlent aux répliques de Napoléon, à la manière de Molière écrivant “L’homme est un acteur qui joue beaucoup de rôles.” Ainsi, voir cette pièce interprétée par des comédiens en costumes d’époque offre une expérience immersive unique, permettant au public de vivre l’Histoire au plus près. Comme l’affirmait Antonin Artaud, “Le théâtre devenu impossible est devenu indispensable.” Et dans l’impossible reconstitution du passé, cette pièce devient indispensable pour capturer l’essence et l’émotion de cette page cruciale de l’Histoire de France .

Yves-Alexandre Julien  

07/12/2023