Auteur : Guilaine Depis
« un thriller économico-social captivant dans la France d’aujourd’hui, ouverte sur le monde » (sur Quatuor, de Jean-Jacques Dayries)
Jean-Jacques Dayries, Quatuor
Quatre personnages, quatre métiers solistes, quatre mouvements, appelés à jouer de concert comme dans un ensemble musical. Éloïse (déjà rencontrée avec son musicien dans Un être libre – chroniqué sur ce blog) est chef économiste d’une Institution ; Alphonse est violoncelliste reconnu ; Chloé est une journaliste d’investigation aux dents longues dans l’audiovisuel ; James, fils d’Éloïse, est journaliste à réseau d’un grand journal de presse écrite. Le thème ? La corruption dans les instances d’une institution internationale, des subventions publiques détournées à des fins privées car sous les montants surveillés.
Chacun sa vie, son âge, son ambition. Éloïse, passée de l’université au privé, rêve d’écrire un livre d’économie original ; Alphonse de jouer enfin aux États-Unis dans les orchestres bien nantis à la reconnaissance assurée ; Chloé de se faire une place à la télévision avec une émission percutante et étayée ; James d’assurer son couple avec ladite Chloé. L’Affaire, révélée par un lanceur d’alerte à Chloé, prend de l’ampleur. Chacun l’aide comme il peut pour qu’enfin tout cela finisse, car des menaces sont proférées, des agressions physiques pour voler des documents, une atmosphère de paranoïa sur les données.
L’art de l’auteur est de procéder dans le cadre contraignant du quatuor musical, adagio (tempo lent et détendu), andante (tempo modérément rapide), allegretto (tempo très vif, accéléré), grave (tempo lent, solennel, lourd). Cela l’oblige aux phrases courtes qui donnent un style haletant, aux découpages de scènes simultanées comme dans un thriller. Le mouvement s’accélère, jusqu’au finale qui tombe, comme un destin.
Le dernier tempo est inspiré par le Quatuor à cordes n°16 de Beethoven, sa dernière œuvre opus 135 intitulée « Der schwergefasste Entschluss » (La résolution difficilement prise). L’auteur conseille p.28 l’application de streaming Qobuz pour l’écouter « en haute-fidélité » – c’est toujours intéressant à apprendre. Le dernier mouvement porte une inscription en épigraphe de la main du compositeur : « Muß es sein? Es muß sein! », citée en tête du livre. La traduction courante est « Le faut-il ? Il le faut ! » – mais l’allemand mussen en appelle à la nécessité, au destin : « Cela doit-il être ? Cela doit être ! ». Ce qui a de la valeur contre ce qui reste léger : au fond, n’est-ce pas la leçon de vie de l’œuvre ? Chaque personnage recherche ce qui vaut le plus pour lui, au-delà du superficiel de son existence. Au-delà des tentations de la facilité aussi, des entorses à l’éthique de la profession, de la protection du couple toujours fragile.
Les caractères sont bien déterminés, complémentaires, les personnages crédibles. Le lecteur entre aisément dans chacun des métiers, dont on dirait que l’auteur a personnellement l’expérience. C’est documenté et bien mené, dans la lignée d’Alain Schmoll, chroniqué sur ce blog. En bref un thriller économico-social captivant dans la France d’aujourd’hui, ouverte sur le monde. Avec des remarques incisives sur l’air du temps.
Jean-Jacques Dayries, Quatuor, 2024, éditions Regard – Groupe éditorial Philippe Liénard, 151 pages, €21,50
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Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com
Hélène Rumer et François Coupry invités chez Marie-Ange de Montesquieu sur le thème « Jusqu’où peut-on être gentil sans se faire avoir ? »
Hélène Rumer et François Coupry invités chez Marie-Ange de Montesquieu sur le thème « Jusqu’où peut-on être gentil sans se faire avoir ? »
François Lelord, psychiatre et auteur de nombreux ouvrages dont Le voyage d’Hector ou la recherche du bonheur (Éd Odile Jacob) et son dernier ouvrage s’intitule Soyez gentil, mais pas trop (Éd. Odile Jacob)
François Coupry, écrivain auteur de L’agonie de Gutemberg
Hélène Rumer, écrivain traductrice, elle a vécu dans le passé une relation devenue toxique par un excès de gentillesse de sa part. Elle publie Mortelle petite annonce (Ed. Pearl books)
Charles Aznavour, Marlène Dietrich, Françoise Sagan mais aussi Mermoz et Cocteau, Eisenhower et Garbo, Orson Welles et Judy Garland (dans « Le Journal intime d’Edith Piaf » écrit par Marianne Vourch
Le journal intime d’Édith Piaf
Piaf comme un oiseau… Piaf aux mille goualantes… Piaf d’hier et d’aujourd’hui… Petit bout de femme qui aura chanté ses amours sur les scènes du monde entier… Personne ne prononce désormais son nom sans une pointe d’émotion. Le journal intime d’Édith Piaf invite à découvrir le quotidien de la chanteuse, mais aussi et surtout l’intimité d’une femme ; ainsi pénétrons-nous sa vie à travers les principaux évènements qui l’ont jalonnée. Le livre de Marianne Vourch relève d’une biographie en sept chapitres écrite pour France Musique et lue par Josiane Balasko… C’est Édith tout entière qui revit sous nos yeux au fil des mots.
Un oisillon tombé du nid
Elle est tombée du nid comme un oisillon fragile. Le 19 décembre 1915. C’était un dimanche. Jour du Seigneur dont elle portera en permanence la croix autour du cou. Édith Piaf entra dans la vie avec l’évidence amer des existences difficiles ; il n’est toutefois pas de grand destin qui soit facile, mais le sien sera très compliqué, même s’il fut également heureux, et l’essentiel n’est-il précisément pas dans ce bonheur qui est parfois une arme cruelle offerte aux mains calleuses du temps ? Le Journal intime d’Édith Piaf évoque ces petits bonheurs à vivre spontanément, plaisirs de chaque jour en opposition aux malheurs qui, eux, doivent systématiquement être raisonnés afin de pouvoir les définir : le bonheur ne se définit pas, il s’attrape au moment où il passe.
Une petite dame fluette
Le choix de Josiane Balasko semble une évidence tant sa voix se prête magistralement à la lecture de ce journal. Elle n’a, certes, pas la même tessiture qu’avait Piaf. Qu’importe ! Leurs persiflages faubouriens sont identiques. L’une et l’autre ont vécu dans le Xe arrondissement de Paris. L’actrice alterne la lecture avec l’incarnation du personnage, manière de créer du relief et du rythme à travers sa gouaille qui, naturellement, se superpose à celle de la chanteuse. Elle ne joue pas. Mieux ! Elle incarne. La qualité de son interprétation couplée à celle du texte justifient ce livre gratifié de nombreuses photographies dont certaines étaient jusqu’à présent inconnues du grand public. Josiane Balasko raconte mieux que personne les joies et les peines d’une artiste de music-hall devenue icône nationale. Rien d’étonnant à cela. Elle connaît Piaf depuis l’enfance, lorsque les clients du bar-restaurant familial glissaient un franc dans le juke-box afin d’écouter L’Hymne à l’amour ; puis un jour, Édith Piaf entra dans l’estaminet, une petite dame fluette, presque famélique, Josiane étaient aux anges, sans imaginer que cette rencontre marquerait sa mémoire à plusieurs générations de distance.
Lire… Écouter… Apprendre…
Sous la plume de Marianne Vourch, et grâce à la voix de Josiane Balasko, Le journal intime d’Édith Piaf se découvre par le mérite de lire, celui d’écouter, mais également celui d’apprendre. L’auteur ne se contente pas d’évoquer les traits biographiques habituels de la chanteuse (c’est à dire les plus célèbres), tels ses histoires d’amour avec Yves Montand… Marcel Cerdan… et quelques autres rencontres notables : Charles Aznavour… Marlène Dietrich… Françoise Sagan. Il est aussi question de Mermoz et Cocteau… d’Eisenhower et Garbo… d’Orson Welles et Judy Garland… etc. ; tout un aréopage de célébrités culturels et politiques qui mènent de Paris à la France… de la France vers l’Europe… et de l’Europe jusqu’aux États-Unis.
Ad vitam aeternam
Le journal intime d’Édith Piaf atteste d’une évidence : elle n’est en fait morte pour personne. Toujours là. Parmi nous. Sans doute est-elle partie en tournée contre l’avis de ses médecins ; ainsi le retrouverons-nous bientôt sur la route : la scène, encore… le public, toujours… Oui. Ce doit-être cela. Après tout, l’on peut rêver ! Piaf chanta bel et bien jusqu’à son dernier souffle qui, hélas ! pris date le jeudi 10 octobre 1963, il y a tout juste soixante ans. C’est ici qu’interviennent le livre de Marianne Vourch et la voix de Josiane Balasko, l’un et l’autre au format d’un souvenir destiné à perpétuer la mémoire de la plus célèbre chanteuse française du XXe siècle. Quant au public, il lui est resté fidèle. Ad vitam.
Jérôme ENEZ-VRIAD
© Octobre 2024 – Bretagne Actuelle & J.E.-V. Publishing
Le journal intime d’Édith Piaf, un livre de Marianne Vourch aux éditions Villannelle. Texte avec illustrations noir & blanc – 24,00€
Podcasts France Musique (Texte interprété par Josiane Balasko)
« Un conte philosophique adapté à notre temps d’incertitudes et de no future » par Jean-Jacques Dayries
Jean-Jacques Dayries, Un être libre
« Est-ce que l’on sait où l’on va ? » demande Diderot. Pas sûr. Évidemment, il y a la nécessité : ses gènes, son milieu, son éducation, les circonstances. Mais le chemin n’est pas tout tracé, il faut parfois choisir les bifurcations qu’il offre, au hasard. La liberté, c’est cela : choisir le hasard en fonction de sa nécessité. Il semble que notre époque aime réfléchir sur ce double de la chance et de l’exigence. Ce n’est pas le premier roman qui l’évoque, et j’en ai chroniqué sur ce blog.
Grégoire est un grand-père entrepreneur, qui a créé une société de mode. Il l’a laissée à son fils pour l’organiser et la développer. Aujourd’hui, c’est son petit-fils Jacques qui le conduit à Lausanne en limousine, une grosse Mercedes noire, comme il se doit. Jacques vient juste de sortir de l’école d’ingénieur et croit que tout est calculable, que la vie est une balance avantages/risques, et que la fatalité des nombres règne en maître sur le vivant. Grégoire, son maître, va corriger Jacques le fataliste, comme Diderot le fit en son temps.
Pour le philosophe, la vie est sans cesse mouvement, l’homme sage la prend comme elle vient, en profite et en tire leçon. Grégoire a fait de cette sagesse la sienne, et la fait partager. A son petit-fils tout d’abord, mais aussi à l’infirmière qui l’accompagne à son centre de soins suisse, Muguette ; puis au professeur de philo, rencontré sur le chemin faisant du stop ; puis à Ursula, son ancienne mannequin finlandaise, qui a pris sa retraite à 75 ans à Uzès ; et enfin aux parents de Charles, directeur d’un hôtel de charme qui lui a été recommandé près de Lyon.
Si le Jacques de Diderot contait ses aventures libertines à son maître, le Jacques de Dayries est de son temps – puritain : il conte ses libertinages, mais entrepreneuriaux, y compris sa rencontre avec Chou En Lai et Mao, il y a longtemps, qui a permis ses premiers succès commerciaux. Grégoire use de la liberté avec joie et fantaisie. Un arrêt ? Une rencontre ? Et hop ! On bifurque. Le chemin tout tracé vers le mouroir de luxe n’est pas pour lui, malgré ses presque 90 ans. Il va même trouver une idée grâce à la belle-mère de Charles, un savoir-faire grâce à Ursula, un nom de marque grâce au prof – et lancer une nouvelle société de mode, terroir et durable !
L’enthousiasme est déraisonnable, la raison ne fait que canaliser et orienter la vitalité qui est en vous. La volonté vers la puissance, disait Nietzsche. Il faut avec courage accepter ce qui est et son destin, amor fati, mais croire au fond de soi que là où la volonté de puissance fait défaut, il y a déclin.
Un conte philosophique adapté à notre temps d’incertitudes et de no future.
(Il y aurait quelques remarques de forme pour une réédition future, notamment éviter les noms en début de ligne comme au théâtre, au profit d’incises telles que « dit Untel », ajouter quelque piment d’aventures au périple autoroutier, et éviter aussi les leçons de morale trop lourdes parfois dans le courant du texte).
Jean-Jacques Dayries, Un être libre – La fatalité revisitée par la liberté, 2024, éditions Regards, 128 pages, €19,90
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Attachée de presse BALUSTRADE : Guilaine Depis, 06 84 36 31 85 guilaine_depis@yahoo.com
Réécoutez Patrick Houlier parler d’obésité avec Guillaume Pourcher sur Radio Notre Dame
Marie Ange de Montesquieu et les équipes de Radio Notre Dame 100.7 pour l’émission en quête de sens : l’obésité et la maladie du siècle.
Nous devons changer de regard car l’enjeu est essentiel pour l’avenir, ni une faute, ni une fatalité.
Avec Guillaume Pourcher et Patrick Houlier
Le coach biographe Jean-Philippe Bozek parle d’échec comme moteur pour rebondir sur Radio Notre Dame
Réécoutez l’émission de Jean-Philippe Bozek, coach biographe d’entrepreneurs sur Radio Notre Dame
https://radionotredame.net/podcasts/RND01/18729
Comment l’échec peut-il devenir un moteur pour se relever?
En Quête de Sens
Michel Khoury, entrepreneur, crðateur de contebu, il est suivi par 1 million de followers avec son podcast sur le monde de l’entreprise et le management. Il vient de publier L’échec c’est de l’entraînement : des conseils pour s’épanouir dans son travail (Éd. Flammarion)
Benoit Gautier, journaliste, professeur de sémiologie de l’image et co-auteur du livre L’échec mention très bien (Éd. Eyrolles)
Loane Chavane: psychologue, elle a participé à l’écriture de l’ouvrage cité ci-dessus ainsi qu’ Enzo Colucci créateur du podcast Phénix
Jean-philippe Bozek, consultant expert en en entrepreunariat et coach de dirigeants.
Charles-Henri d’Elloy sur TVL
Évoluant dans le milieu politique, auteur de plusieurs livres, d’articles et de tribunes, Charles-Henri d’Elloy a le ton du polémiste et participe en tant que chroniqueur à des émissions de radio depuis 2009. Contributeur du site « Boulevard Voltaire » et membre du « club des Ronchons », il a pour sujets favoris les travers de l’époque, la nostalgie de l’enfance et la défense de causes difficiles qu’il prend à coeur tel un breteur comme Cyrano de Bergerac en s’exclamant: « c’est bien plus beau lorsque c’est intile« .