Les Russes étaient-ils plus heureux pendant l’URSS ou après ? par le philosophe Emmanuel Jaffelin (Opinion internationale)

Les Russes étaient-ils plus heureux pendant l’URSS ou après ?

Emmanuel Jaffelin, philosophe, sage, ancien diplomate, auteur d’une Apologie de la Punition (Plon) et des Célébrations du Bonheur (Michel Lafon)

Le “monde médiatique” est surprenant, voire “immonde” : il ne s’intéresse qu’aux catastrophes, qu’aux guerres, qu’aux crimes et qu’aux accidents, bref au MAL-heur ! Le bonheur est anecdotique etLorsque les médias français s’intéressent aujourd’hui aux Russes et à la Russie, ce n’est ni pour les admirer ni pour comprendre leur humiliation. depuis le viol des accords diplomatiques faits par les Américains en 1997 (après la signature du pacte Otan1/Russie). Dès cette année 97, les accords de l’OTAN s’élargissaient pour absorber, en Europe de l’Est, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque. Telle une souris (un Mickey !), les États-Unis grignotent l’espace du rayonnement politique russe. L’élection en avril 2019 du clown Volodymyr Zelensky est à l’image de l’Amérique qui a élu en 1981 comme président un ancien acteur de cinéma, à savoir Ronald Reagan ! Small and filthy is the world !

Il faut savoir deux choses :

1— la première concerne la question de savoir si les russes étaient plus heureux en URSS qu’en Russie : l’Occidental qui pose cette question, postule implicitement que c’est le consumérisme qui rend heureux les peuples de l’occident comme de l’orient !

2— La seconde est un rappel : les années 1990 furent horriblement vécues au cours de la dissolution de l’URSS.

Comme les journalistes sont, dans l’ensemble, des consommateurs qui ne pensent pas et qui affirment que l’URSS était une horreur, cette vérité d’une décennie mal vécue par les Russes leur est inaudible et inacceptable. Avant cette décennie 90 pourrie et largement déclenchée par le pays de Mickey, les Russes avaient un appartement gratuit dans lequel leur famille pouvait vivre pour toujours ; ils voyageaient tout l’été en allant visiter leur famille et en se rendant à la mer ; ils profitaient du ski l’hiver. Surtout, ne pas comparer cette vie avec celle des américains2 aujourd’hui ou celle des Français sous Macron !

En tous cas, avec un tel mode de vie des années 70 et 80, il va de soi que les Russes étaient plus heureux qu’ils (et les Américains) le sont aujourd’hui !

L’URSS n’existe plus. L’Amérique et la France existent encore, mais dans quel état et pour combien de temps ? Disons-le clairement : dans un état sinistre et décadent animé par la tristesse et la non-action. Rappelons la définition que donnait Spinoza de la tristesse : elle est cet affect qui diminue notre pouvoir d’agir. Vous pensiez que Biden, le nouveau président américain, allait venir en Ukraine pour rejoindre le Président et se battre à ses côtés ? Que nenni ! Joe Biden, le premier à lancer l’alerte, ne souhaita pas intervenir militairement, préférant le boycott et le jeu de l’image au combat et à la réalité. Le monde de Mickey est celui des dessins animés et Bidet porte bien son nom en français, “meuble d’eau destiné au lavage, dit intime, des parties intimes, génitales et anus, mais aussi des pieds”. Quand on sait que “bidet”, avant d’être un nom, est un mot qui découle étymologiquement de l’ancien français qui désignait un petit cheval de poste trapu et ramassé, on se doute que devant ce petit cheval, les chars russes peuvent avancer au pas sans risque !

Moralité : cette tribune ne cherche nullement à valider cette invasion de l’Ukraine par les Russes ; elle veut simplement faire sortir le lecteur d’un binarisme primaire qui ne veut pas voir la réalité qui fait de l’Amérique un bide !

Emmanuel Jaffelin

Huit bustes de Simone Veil : participez à l’opération lancée par la Fondation de Strasbourg

Opération Bustes de Simone Veil (télécharger le formulaire en PDF en cliquant ICI)

LA FONDATION POUR STRASBOURG VOUS PROPOSE DE PARTICIPER À LA MERVEILLEUSE HISTOIRE DE…

SIMONE VEIL (parution d’un live en mai 2022 et réalisation de 8 bustes)

(contact presse / interviews Jean Veil, Jean-Louis Debré, Leïla Slimani, Jean-Louis de Valmigère etc

guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85)

Grâce à l’Association « Strasbourg à Venir » en charge de la réalisation, la Fondation pour Strasbourg finance huit bustes de Simone Veil, œuvre de l’artiste Sissy Piana, dont le talent n’a d’égal que son extraordinaire sensibilité. Ces 8 bustes seront offerts à la Ville de Strasbourg, au Parlement européen, à l’Assemblée nationale, à l’Académie française, au Panthéon, au Mémorial de la Shoah, à la Ville de Nice.

La dernière sera érigée à Birkenau en face du bâtiment où elle a été détenue (sous réserve des accords définitifs). La Fondation pour Strasbourg rendra ainsi hommage à cet immense témoin du 20ème siècle, dont l’œuvre aura une influence durable sur les femmes et sur l’Europe. Et dont la vie est empreinte de bienveillance et d’humanisme, soutenue par une volonté sans faille.

Fondation pour Strasbourg – 14 place du Temple neuf – 67 000 Strasbourg : Créée le 11 juin 2015 sous l’égide de la Fondation de France, qui en assure la gestion, la Fondation Pour Strasbourg a pour objet de soutenir des projets éducatifs, culturels et de recherche en histoire relatifs à la Ville de Strasbourg en tant que Capitale de l’Europe et symbole de l’Humanisme européen. C’est l’objet social de ses statuts.

Elle participe ainsi à faire connaître l’extraordinaire personnalité de cette ville foisonnante d’idées, de culture et à l’histoire européenne si riche. Les personnages et les idées qui ont fait cette ville sont des modèles d’Humanisme, de tolérance, de culture, de partage et de fraternité. Et on ne peut projeter l’avenir d’une Ville sans connaître son passé.

Dans cet esprit, la Fondation Pour Strasbourg a fait réaliser et diffuser des ouvrages pédagogiques sur l’Histoire de Strasbourg (BD offerte aux collèges du Bas-Rhin), les Merveilleuses Histoires de l’Europe, du Parlement Européen, de Strasbourg (3 livres réalisés par les Éditions Chopin et diffusés auprès des jeunes). Elle a également permis et financé la réalisation d’une statue du Chevalier Liebenzeller, fondateur de la République libre de Strasbourg, qui durera 419 ans, et sise Place de Tripiers (Strasbourg). La Fondation Pour Strasbourg ne cesse d’élargir son action.

File photo taken in 1989 of Simone Veil in Paris, France. Photo by Pascal Baril/ABACAPRESS.COM | 486188_001 Paris France

SIMONE VEIL,

DE BIRKENAU… AU PANTHÉON

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c’est son numéro de déportée, qu’elle a fait graver sur son épée d’académicienne. Simone Veil était ce genre de femme, celle qui fait d’un passé lourd une force pour l’avenir.

Survivante des camps d’Auschwitz- Birkenau, elle se marie, devient mère et s’engage en politique. Femme de conviction, combative et tenace, elle a su s’ouvrir une brèche dans un monde d’hommes. Elle nous a légué la loi autorisant l’IVG, qui porte son nom.

Son parcours en politique, c’est le pied de nez qu’elle a fait au destin.

En 1979, Valéry Giscard d’Estaing la choisit pour conduire la liste de son parti, l’UDF, aux premières élections européennes au suffrage universel direct. Elle gagne. Elle gagne aussi l’élection à la présidence du Parlement européen. «Le premier Président du Parlement européen est une femme» aimait à dire cette authentique féministe.

« Pour relever les défis auxquels l’Europe est confrontée, c’est dans trois directions qu’il nous faudra l’orienter : l’Europe de la solidarité, l’Europe de l’indépendance, l’Europe de la coopération » affirme-t- elle lors de son discours d’ouverture devant une Assemblée parlementaire alors très masculine.

Le 13 juin 1990, c’est à Strasbourg qu’elle reçoit cet autre monstre sacré de l’Humanisme et de la Fraternité : Nelson Mandela. Fraîchement sorti de sa prison de Robben Island, en Afrique du Sud, il avait reçu en 1988 le Prix Sakharov du Parlement européen. Simone Veil le lui remettra solennellement deux ans plus tard. C’est la rencontre au sommet de deux symboles vivants, tous deux victimes des violences racistes du 20ème siècle : la Shoah et l’Apartheid.

Simone Veil, grand témoin du siècle passé, aura été une magistrate militante et pionnière, une Ministre de la Santé qui marquera la vie de toutes les femmes, une Présidente européenne modèle, la créatrice et Présidente du Mémorial de la Shoah, une membre du Conseil constitutionnel sage et avisée, enfin une Académicienne sourcilleuse de la langue française et des valeurs qu’elle véhicule.

« Quand je regarde ces soixante dernières années, l’Europe est ce qu’on a fait de mieux » dit cette militante de l’Humanisme européen.

Puissent l’Europe, la France et Strasbourg s’en souvenir et porter haut son message.

Livre à paraître en mai 2022,

postface Jean Veil,

préface Leïla Slimani ;

présentation au Parlement européen le 4 ou 5 mai 2022

(contact presse guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85)

Participation de Jean-Louis Debré

un livre de Jean-Louis de Valmigère et Eva Wernert

« Réhabiliter son bien immobilier comme un pharaon contemporain », Guillaume Millo dans My Sweet immo

« Réhabiliter son bien immobilier comme un pharaon contemporain », Guillaume Millo

Parce qu’il ne suffit pas de confier les clés à un architecte pour réhabiliter un bien immobilier, Guillaume Millo, expert en réhabilitation, fondateur de Rehearth, publie un guide pratique pour vous aider, étape après étape, à retaper n’importe quelle maison. Interview.

Mysweet’immo : Qu’est-ce qui vous as poussé à écrire ce livre « Comment réhabiliter votre bien immobilier » ?

Guillaume Millo : L’envie d’aider institutionnels, investisseurs ou particuliers à se lancer dans des projets de réhabilitation. De tels chantiers peuvent faire peur. Mon livre est donc destiné à les aider à être dans leur rôle de « maître d’ouvrage » afin qu’ils gardent le contrôle sur l’opération.

La réhabilitation, c’est la grande passion de ma vie : j’aime les vieilles pierres. C’est mon grand-père qui m’a transmis cette passion. Il était photographe au centre d’études technique de la Méditerranée  à Nice. Tout petit, il m’amenait sur les grands chantiers de construction.

Mysweet’immo : Pourquoi cet intérêt pour la réhabilitation ?

Guillaume Millo : Réhabiliter un bâtiment présente plusieurs avantages : cela permet de transmettre un patrimoine aux futures générations et de protéger les ressources de la planète. La fabrication du béton et de l’acier, principaux matériaux utilisés dans la construction de bâtiments neufs, est responsable de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Réhabiliter un bâtiment est donc infiniment plus vertueux écologiquement.

Après mes études, je me suis spécialisé dans la direction de grands projets de réhabilitation. J’ai notamment dirigé les travaux du Vieux Port de Saint-Raphaël dans le Var (plus de 50 millions d’euros) et du Château Saint-Antoine à Marseille. En 2019, j’ai décidé de créer un cabinet d’assistance à la maîtrise d’ouvrage pour mettre au service de mes clients, les donneurs d’ordre, mon savoir-faire et mes compétences dans le montage et le pilotage d’opérations. Depuis, je ne cesse de promouvoir la réhabilitation : ma mission de vie !

Mysweet’immo : Votre livre est-il à la portée de n’importe quel propriétaire de biens immobiliers ?

Guillaume Millo : Oui, il est destiné aux investisseurs institutionnels, aux promoteurs privés, aux bailleurs ou fonds d’investissement dans l’immobilier mais aussi à toute personne qui souhaite se lancer dans une réhabilitation. Exception faite peut-être des investisseurs ou des propriétaires qui ne cherchent qu’à rafraîchir un appartement. J’ai voulu ce livre « Comment réhabiliter votre bien immobilier » comme un guide avec de nombreux conseils pratiques. C’est une méthode en 10 étapes. Une méthode que j’ai mise au point. Et vulgarisée. N’importe qui peut donc se l’approprier et la mettre en pratique. J’explique comment bâtir un projet, monter une opération, la piloter, manager les équipes et déléguer tout en gardant le contrôle.

Mysweet’immo : Quels sont les freins et les difficultés que l’on rencontre durant une opération de réhabilitation ?

Guillaume Millo : La méconnaissance du processus dans son ensemble. Il y a des éléments fondamentaux à connaître. Se lancer dans une réhabilitation ne consiste à pas à confier les clés à un architecte. Pour éviter les mauvaises surprises et les dépassements de budget, il faut s’impliquer. Le propriétaire d’un bien immobilier doit bien avoir en tête qu’il est le maître d’ouvrage. C’est lui qui décide, qui imagine le projet en fonction de ses besoins, de son budget… et qui définit le cahier des charges. Il faut qu’il porte cette responsabilité. Le risque sinon ? Etre déçu, se retrouver avec un bien qui ne correspond pas à ses attentes. Ses partenaires, bureaux d’étude ou architectes, ne sont là que pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Avec la méthode que je développe, il va apprendre à parler à ses partenaires, à les solliciter, à les faire travailler …

Mysweet’immo : Quel est le secret d’une réhabilitation réussie ?

Guillaume Millo : Dans mon livre, je mets l’accent sur un point que je juge essentiel : concernant la réhabilitation de bâtiments historiques ou anciens, il est important, avant d’attaquer les travaux, de développer une vision précise de la façon dont on veut que le bien dure dans le temps. Si on se réfère aux anciens bâtisseurs, pharaons de l’Égypte ancienne ou ceux qui ont construit les cathédrales, ils avaient cette vision d’éternité et ils nous ont d’ailleurs laissé des bâtiments qui seront encore là bien après nous. Se projeter dans une centaine d’années, permet une approche différente, amène à être un peu moins égoïste et davantage tourné vers l’autre. La 1ère question que l’on doit donc se poser est : quelle trace je souhaite laisser dans le temps ?

«Comment réhabiliter votre bien immobilier», Guillaume Millo, Rehearth, 220 pages, 34,90 €

Philippe et Françoise Rosenpick à la direction artistique dans la nouvelle concession Ferrari Charles Pozzi Paris (Levallois-Perret)

Mardi 15 mars 2022 de 9h à 11h30 pour les journalistes.

Inauguration de deux fresques réalisées sous la direction artistique de Philippe et Françoise Rosenpick dans la nouvelle concession Ferrari Charles Pozzi Paris  – 105 -107 rue Aristide Briand – 92300 Levallois-Perret – France 

Philippe et Françoise Rosenpick (contact presse / interviews : guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85)

Collectionneurs d’art contemporain et urbain, passionnés et engagés dans la promotion du street-art.

Organisateurs avec Graffart de la deuxième édition du « Prix du graffiti et du street art »

Organisation de la fresque du rond-point des invalides pour le centenaire de l’armistice du 11 novembre.

Organisation et direction artistique du festival « Grimaud Art Urbain »

Philippe Rosenpick est chroniqueur régulier pour Graffiti Art Magazine, il a écrit aussi pour Opinion Internationale et Forbes et participe régulièrement à des conférences sur le street art.. (biographie plus complète ICI)

Le projet Ferrari :

Né dans le prolongement de la fresque du rond-point des invalides (photo ci dessous de Philippe à côté de la photo de son oeuvre) et de la première édition du festival de Grimaud créé par Philippe et Françoise Rosenpick, le projet Ferrari-Charles Pozzi a été lancé au printemps 2021. 
Eric et Armelle Neubauer ont sollicité Philippe et Françoise Rosenpick pour réfléchir à un projet dans leur nouvelle concession Ferrari (alors en cours de construction). Considérant que Ferrari et Pozzi pouvaient offrir plus qu’une concession à leurs clients ouvrant la voie à un nouveau modèle, ils étaient séduits par l’idée de mettre de l’art dans une concession automobile.
Plutôt qu’une intervention dans les bureaux, ils ont décidé de mettre en valeur des parties moins « nobles » comme les ateliers, les parkings ou l’ascenseur à voitures. L’idée était de mettre en avant le sens premier du street art qui est d’offrir l’art à tous, en dehors des lieux dédiés. Il était donc important d’en faire profiter à la fois les clients et le personnel y compris les mécaniciens. 
Ils ont choisi d’intervenir sur deux emplacements au niveau de la réception voitures et ont sélectionné Crey 132 et Romain Froquet (qui figuraient parmi les dix street artistes proposés par Philippe et Françoise Rosenpick), en concertation avec leurs équipes. Les deux œuvres illustrent la fusion entre tradition et modernité.
L’intervention des deux artistes sur place a duré environ 3 semaines en octobre 2021 pour la partie réalisation.

A Crey 132, Philippe et Françoise Rosenpick ont demandé au départ un double portrait d’Enzo et Dino Ferrari et c’est l’artiste qui a proposé un projet moins « mémoriel » et plus dynamique en associant un portrait d’Enzo avec le cheval emblème de la marque qu’il a imaginé l’instant d’après par rapport à la représentation habituelle. Dans cette œuvre, l’artiste fait un pont entre ses deux univers de prédilection : l’hyper réalisme d’une part, et le graffiti qui entremêle les marques Ferrari et Charles Pozzi d’autre part. (La fresque – peinture aérosol – 18,7m de longueur et 3,10m de hauteur)

CREY 132 : un virtuose de la bombe

Artiste plasticien né en 1973, à Champigny sur marne. Dès le plus jeune âge, Il découvre la bande dessinée, notamment « Les Stranges », le dessin devient alors sa passion. Influencé par les pionniers du graffiti dont Mode 2, la rencontre avec Psychoze 156 va lui donner le goût de la fresque élaborée et l’envie de participer au développement du « street art ». En 1998, il fonde avec des amis l’association « Ligne 2 Mire », dont le but est de promouvoir les arts de rues. En parallèle il intègre le groupe 132, et avec son ami Max il vont consacrer leurs activités à la réalisation de fresques (façade du centre de tri à Marseille, décors de soirées club 287, décors comédie musicale «Jack et le haricot», art en banlieue organisé par Luc Besson, fresque murale en Belgique à la station «De Wand» , etc …). Marqué par des années de graffiti, et riche de ses expériences, il consacre désormais son travail au développement d’une œuvre personnelle, cherchant à retranscrire ses émotions et l’énergie que lui apporte l’environnement urbain avec une grande précision dans le maniement de la bombe de peinture (son unique outil). Il a réalisé en 2018 une immense fresque sur le rond-point des invalides pour le centenaire de l’armistice et le Bleuet de France.

A Romain Froquet, Philippe et Françoise Rosenpick ont demandé un projet dans le même esprit que son travail sur les Highways lors de son exposition « Lignées » au Pavillon Baudoin à Paris. Romain Froquet a donc travaillé sur le tracé du circuit de Fiorano et a demandé que les pièces métalliques soient peintes dans les ateliers de la marque en utilisant le « rouge Ferrari » et le « bleu Pozzi ».

Highway (aluminium et bois découpé, laque usine – 5,93m x 3,25m)

L’œuvre est accompagnée d’un cartel explicatif situé sur le mur en face :

 

 

 

 ROMAIN FROQUET : La ligne, symbole de lien

Artiste français né en 1982, autodidacte, pratiquant aussi bien la peinture sur toile que le dessin à l’encre de Chine ou la fresque, Romain Froquet a fait de la ligne l’élément fondamental de son langage pictural. Représentation plastique du flux et des échanges, elle symbolise à ses yeux, plus que le cheminement ou la frontière, le lien qui unit les hommes, les générations et les cultures. Après avoir longuement travaillé sur le motif de l’arbre et des racines, le Street Artiste explore aujourd’hui les voies de l’abstraction pour exprimer la vie et ses mouvements. Représenté par les galeries Joël Knafo et Askeri Gallery, il est l’auteur du playground d’inspiration ethnique et urbaine du quartier des Halles à Paris (2018) et a présenté récemment son travail dans deux expositions personnelles « L’imaginaire des murs », une résidence artistique à l’Atelier Estienne de Pont-Scorff, et « Lignées » au Pavillon Carré de Baudouin à Paris. Il a aussi réalisé en 2020 une fresque à l’hôpital Beaujon ainsi que le sol du dernier étage du Printemps Haussmann en 2021.

L’événement avec les journalistes aura lieu le mardi 15 mars 2022 durant la matinée. 
Voici le déroulé de l’évènement :
9h – 9h30 : Accueil des journalistes
9h30 – 10h15 : Visite de la concession – Nous pouvons intégrer la présentation des 2 oeuvres par les artistes durant la visite 
10h15 – 10h45 : Questions et réponses des journalistes pour Eric Neubauer
10h45 – 11h30 : Opportunités d’interviews (5 min. par média max)

Zone sensible publie le premier article de Margaux Catalayoud – François de Combret : Une rhapsodie sensible de Musil

La substantifique moëlle de l’homme sans qualités est un ouvrage singulier au pays des œuvres contractées : François de Combret s’attèle à Robert Musil non pas en qualité d’universitaire spécialiste du Prix Nobel mais en lecteur authentique. Et il en offre un ouvrage des plus rigoureux. Le procédé est simple mais sa mise en œuvre complexe. Il consiste en une rhapsodie d’un admirable tissage, aussi méticuleux que sincère.

 

 

 

Afin de mettre en appétit tout hypothétique lecteur, le chef d’oeuvre autrichien de 1930, traduit par Philippe Jaccottet, est décortiqué pour extraire des plus de 2000 pages quelques 438 pages. Combret ne réécrit pas le texte, il le condense. Son humilité, évoquée dans une brève préface, le pousse à sélectionner les passages les plus remarquables : pourvu qu’ils illustrent le style de Musil, sa pensée ou l’avancée narrative. Aucun chapitre n’est éludé et plutôt que d’ignorer un passage en apparence peu significatif du fait de son hermétisme, Combret émaille le récit de ses lumières, il repère les difficultés et soulève les ambiguïtés avec des pistes de lectures à la clef. En effet, thématisant l’humour auctorial, la psychologie appliquée aux personnages et la critique sociale qui éclate en pleine ironie, il propose plusieurs points d’ancrage à toute lecture intelligente ; Combret s’attache particulièrement à la métaphore qui réunit tout cela chez Musil, poète génial et inflexible pour qui la langue joue à cache-cache avec l’éthique.
Au fur et à mesure de l’oeuvre, l’auteur déploie son analyse particulièrement sagace : il fait figurer l’avancement, ou plus exactement l’approfondissement de la singularité ontologique des personnages principaux. En quelque sorte, Combret conjure ici une des premières difficultés à laquelle se heurtent les lecteurs : il porte à la connaissance une galerie de personnages dont il ne cesse de retravailler les particularités qui s’intensifient au rythme du récit. Grâce aux incises et aux découpes ingénieuses de l’auteur, on saisit mieux les enjeux qui le nouent : qu’est-ce qu’un homme sans qualités ? Qui est cet homme sans qualités, Musil est-il si différent d’Ulrich – le personnage principal ? Comment les personnages dessinent, par leurs liens et comportements, le profil d’un auteur à l’œuvre inachevée ?

Défricher l’accès à Musil

La réussite du remaniement d’une oeuvre – tour de force ô combien périlleux – tient toujours à sa capacité à garder le champ libre, à dégager les significations possibles sans en obstruer aucune, aussi mouvantes soient-elles. Combret y parvient en proposant une hypothèse de lecture qui ne se fige pas : dans une constante suggestion, il signale les différents leitmotivs qui composent la trame de L’Homme sans qualités, dont il se dit d’ailleurs volontiers le « défricheur ». En tant qu’admirateur, l’auteur nous transmet un matériau à goûter, à contempler, à penser en définitive. François de Combret est un passeur sensible qui nous empêche de lire esseulé, il nous prend la main le long de cette drôle d’aventure, et contournant le chemin d’une lecture naïve, il nous fait apercevoir la source d’un émerveillement littéraire certain.
L’on pourrait reprocher à cet ouvrage un manque de fluidité dans la reconstitution du texte, or l’exercice de contraction, dans son souci permanent de la précision, ne peut faire l’économie de ce défaut qui n’est ici qu’une imperfection nécessaire et même souhaitable. D’autant que Musil lui-même est un chercheur de concision qui ne crie jamais « Eurêka ». Peu importe que le lecteur soit plus ou moins averti, il faut, pour lier les citations et ne pas sacrifier l’art de la nuance à la compréhension, des phrases succinctes, souvent sans verbe et aussi piquantes que les mots de Musil s’avèrent être. Tel est le parti pris de clarté que Combret se fixe : contre les saillies narratives qui viendraient supposément trahir la quintessence du texte, il réaffirme l’importance de chaque mot, effets et significations mêlés pour dire la beauté et la vérité des situations dramatiques.

Combret réaffirme l’importance de chaque mot, effets et significations mêlés pour dire la beauté et la vérité des situations dramatiques.

Lorsque le lecteur malicieux voudra faire l’expérience de lire en miroir le chapitre contracté et le chapitre correspondant dans l’oeuvre originale, crayon à la main, il s’apercevra sans doute qu’il souligne et annote des extraits déjà présents chez Combret, lequel échappe pourtant à l’écueil de constituer un simple recueil de citations. Même si le livre de Musil est un véritable répertoire d’adresses stylistiques, entre bons mots et formules édifiantes en dépit de son obscurité, Combret prend toujours soin de ne rien perdre de l’histoire. Il en conserve le squelette. Car la variation sur le thème de l’âme et de l’esprit ne peut avoir lieu que dans un contexte précis, historique et familial notamment, c’est pourquoi l’exigence de poser le cadre narratif est un impératif bien observé. Décorum et personnages sont les préliminaires à toute réflexion philosophique et anthropologique dont l’absence attenterait à l’intelligibilité, ici genèse de l’abstraction. Car notons enfin que l’un des multiples délices que représente la lecture de L’Homme sans qualités est contenu dans un incessant va-et-vient des tons.

En somme, l’entreprise de Combret relève d’une lumineuse honnêteté, elle ne répugne pas à affronter de nombreux obstacles et invite chaque lecteur à poursuivre cet effort ; j’en veux pour preuve la remotivation de l’expression choisie pour titre : à l’instar de Rabelais dans son Gargantua, l’auteur donne du corps à la métaphore de la moëlle osseuse et affirme par là même l’immense et très spirituel humour de Musil. François de Combret, après avoir écrit Le Bréviaire de la Recherche du temps perdu, s’attaque avec courage à pareille littérature et salue une fois de plus un autre vertigineux poète du XXème siècle.

  • La substantifique moëlle de l’homme sans qualités, François de Combret, édition du Palio, 2022.

Margaux Catalayoud

Le grand entretien de Gérald Wittock sur « Le Diable est une femme »

LE GRAND ENTRETIEN DE GÉRALD WITTOCK

INTERVIEW  GÉRALD WITTOCK

La vie ne dure que sept villes

  • P77, 78, 79 : « Ma tête de méditerranéen ne revient absolument pas au système de l’oncle Sam (…)Je pense raisonnablement que les USA sont un agglomérat d’États d’homosexuels primates et refoulés, qui ont conservé le mythe selon lequel tous les arabes se font niquer par des bites chrétiennes. (…)Mustang ou Musulmang ? les ricains finissent toujours par grimper dessus, et les dominer, Alors ce n’est pas quelques lettres qui vont les faire changer de position : à califourchon sur le monde ! » . On dirait que vous n’aimez pas beaucoup les américains ?

L’adage ne dit-il pas « qui aime bien châtie bien » ?

Avant de répondre à votre question, je me dois de répondre à celle-ci : qui sont les américains ?

 Je ne parle pas des autochtones, des indiens que l’on a chassés, ni des esclaves que l’on a sauvagement importés pour nous enrichir, en Louisiane et ailleurs, mais de nous, les colons arrivés en masse depuis le 15ème siècle, une fois l’italien Christophe Colomb nous ayant ouvert la voie : les premières vagues d’espagnols, de portugais, même de français, avec plus tard, de 1777 à 1781, le marquis de la Fayette combattant aux côtés de George Washington… Ces américains ne sont-ils pas en quelque sorte nos ancêtres, notre famille ?

 Sans oublier les générations successives, en grande majorité, des irlandais et des italiens qui ont fui notre vieille Europe au 19ème siècle, et dans lesquels un grand nombre d’entre nous peut se reconnaître, dans les récits, au cinéma, dans l’art et à travers la publicité. Et tellement fort que bien souvent, on en rêve. Qui n’a pas été, un jour ou l’autre, obnubilé par ce grand rêve américain ?

 Et pourtant, vous avez raison. Comme dans toute fratrie, les sentiments peuvent être mitigés (ce n’est pas comme pour ses enfants, à qui l’on voue un amour inconditionnel). Nos frères de l’oncle Sam, je ne les aime pas beaucoup. Ou plutôt, je n’aime pas tout en eux. Je n’aime pas leur démesure qui leur donne cette impression de toute puissance, de détenir la seule et unique Vérité. Au nom de leur démocratie et de leur dieu, le Capital, ils envahissent le Monde et font la guerre partout, sauf chez eux. Je n’aime pas leur hypocrisie. Je n’aime pas leur vie aseptisée, pasteurisée comme leurs fromages, qui s’impose petit à petit en Europe. Au nom de la Liberté, tout (et son contraire) est interdit.

  • P97 Vous consacrez tout un paragraphe, très drôle, à Jésus. Avez-vous, vous-même reçu une éducation catholique ? et si oui, qu’en avez-vous gardé ?

 Je crois en Dieu. Il est Amour. Car « l’amor » donne la vie. Il fait que la vie survit à la mort. Et Jésus est le plus grand révolutionnaire de tous les temps. Les récits de sa vie et de ses actes sont les beaux exemples des voies que l’on devrait suivre pour réussir notre vie sociétale. Quel chamboulement dans nos mœurs. Quels beaux messages philosophiques et de Paix. Dommage que certains dirigeants – et osons les nommer tels qu’ils sont réellement, de tristes tyrans – les ont oubliés, à peine sortis de l’Église en se signant de la croix pour tenter de donner le change.

Le Monde occidental est bercé par le christianisme. Impossible d’échapper à plus de deux mille ans de la plus grande entreprise de marketing viral. Et je n’en ai aucune envie. J’ai effectivement reçu une éducation catholique. Je suis baptisé, j’ai fait ma première communion, et à onze ans, j’ai proclamé ma Foi. Au-delà de cette profession de foi, quand on me demande ce que je voudrais faire quand je serai grand, je réponds inlassablement : « je serai Pape ».

Heureusement, je n’ai pas grandi.

  • P131 « Ou même le président serait une femme, musulmane, voilée et pratiquante. ». Serait-ce votre souhait ?

Je ne suis pas un Thomas : je n’ai pas besoin de voir pour croire. Mais je l’avoue, arriver à dépasser Michel Houellebecq dans sa Soumission, et oser imaginer à la tête d’un des États les plus conservateurs d’Europe, une femme (on l’attend depuis la Révolution de 1789), musulmane (oui, pour ça, je n’ai aucun mérite : Michel l’a déjà prédit), voilée et pratiquante, la vision est plutôt explosive, n’est-ce pas ?

  • P167, Eva se révèle être un personnage infiniment cruel, mais ne serait-elle pas plutôt dans la vengeance car elle sait que, dans le fond, Gérald ne l’aime pas ?

 Eva n’est pas cruelle. Elle est humaine et, vous avez raison, sûrement blessée. Alors ses fausses réactions sont naturelles. Je pense qu’elle se venge parce qu’elle s’est trompée sur l’homme qu’elle désirait aimer, croyait aimer et rêvait d’aimer. Je pense que si les hommes ou les femmes se sont trompés en croyant avoir trouvé leur âme sœur, ils finissent par tromper. On trompe car on s’est trompé. Et cela laisse un goût amer en bouche. Entre aimer et amer, il n’y a qu’un tout petit et faible « i », virtuel s’il n’est pas vertueux, comme dans i-Phone, un ami artificiel que l’on croit utiliser en bonne âme et conscience mais qui nous coupe du vrai monde, comme l’amour jaloux et aveugle quand on a 18 ans à peine.

  • P 182 « À quoi reconnaît-on une salope (…) ? Provocation ou amertume ?

Jésus a connu un véritable calvaire sur son chemin de croix. Il est mon frère, au même titre que Dieu est notre père. Et mon crâne est un gage de notre fraternité. Ma calvitie atteste du vécu de cette amertume très provocatrice. Tellement provoquante qu’elle n’a cessé d’attirer bon nombre de femmes qui ont pris du plaisir…à me plumer. C’est là tout le charme que dégage le gibier blessé : les hyènes, les vautours et autres carnassiers de seconde zone s’adonnent à leur sport favori, le dépeçage, alors que fragile et agonisant, vous continuez de rêver tendrement à votre dépucelage et à vos amours naissants, perdus à jamais ?

  • P185 et 186, vous mettez en parallèle le christianisme et le nazisme, au-delà de la provocation, pourquoi avez-vous choisi de traiter cette religion avec tant de haine, une histoire personnelle se cache-t-elle derrière votre récit ?

Toute religion est humaine. Avec ses qualités mais surtout ses faiblesses, ses imperfections et ses dérives. Je ne peux traiter que ce que je crois connaître. Je suis croyant. Mais cela ne me rend pas aveugle. Je vois toute la beauté et la puissance des églises, des basiliques, des cathédrales, du Vatican… Grandiose, merveilleux ! Mais à quel prix ? L’enrichissement par la corruption sous un prétendu ordre divin, l’escroquerie des pauvres et des faibles, l’exploitation des crédules, les guerres soi-disant saintes, les bûchers où l’on ne se contentait pas de brûler les livres ? Est-ce vraiment ce que Dieu souhaite, ce que Jésus nous a enseigné ?

  • P190 « Ils peuvent rougir, ces parisiens, face à la candeur de notre bonne mère, qui veille sur nous, du haut de la colline. ». Ici, plus qu’une question, une remarque : La Bonne Mère, c’est aussi ça le catholicisme. Il n’y a pas de monument ni de splendeur nazi.

C’est compter sans le gigantisme voulu par Adolf Hitler et l’architecte Albert Speer, qui construisait en pensant aux vestiges que laisseraient les bâtiments après des centaines d’années. C’est oublier Zeppelinfeld et Zeppelinweise à Nuremberg, le Théâtre national de Sarrebruck ou le projet de transformer la capitale impériale Berlin en Germania.

Mais vous avez raison : l’on bâtit, fort heureusement, plus en deux mille ans qu’entre 1933 et 1945. Et les membres du parti national-socialiste n’avaient qu’à se baisser pour confisquer et voler aux familles juives, au nez et à la barbe du monde complaisant, les chefs d’œuvres des plus grands maîtres. Alors c’est de bonne guerre que l’on ait bombardé les édifices nazis puisqu’ils avaient épargné nos églises.

  • P195 « Si je m’en tire, c’est promis Papa, je prendrai un job par lequel je ferai du bien ! ». Malgré tout, Gérald a la Foi car il s’adresse à son père comme on s’adresse à Dieu.

 Oui, j’ai gardé la Foi. Je crois toujours et encore en l’Amour. Malgré ma calvitie.

L’ART MONICA

  • P216 « Il m’a raconté qu’il peut m’introduire auprès d’un certain Monsieur Jean-Claude Bodini, sénateur et Maire de Marseille (…) Le maire aurait « introduit» de force Nasser lorsqu’il n’avait que quinze ans ». On reconnaît évidemment Jean-Claude Gaudin, ne craignez-vous pas une assignation par sa famille ?

Vous me faites plaisir en me confondant avec Philippe Pujol, qui est un excellent journaliste et un véritable écrivain confirmé. Mais non, ce modeste premier roman, «  Le Diable est une Femme », n’est qu’une pièce de théâtre qui se déroule en 4 actes. Et les préliminaires de la page 7 sont un avertissement qu’on ne peut plus clair. Ce serait trop d’honneur que de m’attirer les furies d’une famille respectable alors que « cette histoire, bien qu’inspirée de lieux réels, de noms de personnes ou de personnalités qui existent ou ont existé, et d’événements qui auraient pu se produire mais qui se sont déroulés, n’est pas qu’une simple fiction. Toute ressemblance avec des personnages ou des situations est purement fort « tweet ». »

  • P228, Pourquoi tant d’accidents de la route tout au long de votre récit ?

Parce qu’ils sont un tournant dans la vie de leurs victimes et de leur entourage. La vie peut se créer par accident, elle peut se perdre par accident, et surtout, elle peut changer, accidentellement.

  • P 239 « Comme le Christ aurait dû le faire à Judas (…) Jamais plus tu ne me renieras ! Tu m’entends ? Et jamais plus tu n’entendras le « chant du coq » ! ». Votre héros est musulman, d’où lui viennent ces références chrétiennes ?

Ce n’est pas parce que le prophète Mahomet est né près de six cent ans après le Christ que nos religions ne partagent pas la même histoire, ne recherchent pas la même Vérité. Au contraire. Le Coran est bien plus moderne et truffé de mille références à nos deux testaments.

Le Prophète a dit :

« Que celui d’entre vous qui entend chanter un coq implore Allah de lui accorder Sa Grâce, car il (le coq) a aperçu un ange. Et celui d’entre vous qui entend braire un âne cherche refuge auprès d’Allah contre le diable, car il (l’âne) a aperçu un démon. »

Dans le deuxième acte de mon récit, Mohammed pense à ce chant du coq. Monica ne pourra plus demander la Grâce. Tandis que moi, l’auteur, fais bien évidemment référence à Judas et à cet autre chant du coq : le sentiment de la culpabilité judéo-chrétienne.

LA MUTATION

  • P262 « Les discussions qui vont bon train portent sur les neuf cas de greffe d’utérus dans l’abdomen masculin » Si vous en aviez la possibilité, vous feriez-vous greffer un utérus ?

Ah non peut-être ? En belge, cela veut dire « oui » !

 Porter un enfant, donner la vie. Voilà notre tendon d’Achille. Voilà notre seule et énorme différence face à la suprématie de la Femme. Que nous aimons et adorons avant même notre naissance.

Oui, je rêve de pouvoir porter un enfant, de le faire grandir en moi, et de lui donner la vie. Peut-être que je n’aurais plus besoin d’écrire ou de réaliser de grandes choses pour tenter d’exister ? Pouvoir enfanter. Il n’y a rien de plus puissant et de plus abouti. Donner la Vie ! Seul Dieu, l’Amour, en fait la Femme, le peut. Quelle leçon d’humilité que nous, les petits hommes avec un petit h, l’on prend en pleine gueule, et avant même notre débarquement sur la planète terre. Le reste, nos muscles, les guerres et le machisme, ce n’est que de la pure supercherie et un triste aveu d’impuissance.

  • P268 « Souvenez-vous : En coupant la tête des monarques, en inventant un État laïc, l’on a aussi coupé celle de l’Église. Plus efficacement remplacée par une démocratie illusoire, offerte en pâture aux grandes gueules, pour mieux asservir les gens ». Nostalgie ? C’était mieux avant ?

Avant Poutine, il y avait Staline. Et avant Lénine, il y avait les Tsars. Allez demander aux russes et aux ukrainiens qui ils préfèrent.

Tout ça pour ça ?

On a coupé la tête de Louis et de Robespierre pour se taper un Bonaparte ou un Macron ? Qu’est-ce qui a vraiment changé ?

Vous croyez sérieusement que l’on a inventé la consommation de masse pour faire plaisir à la terre et à ses habitants, ou bien pour trouver des débouchés à la production de masse par laquelle les nantis peuvent continuer à s’enrichir ? Et la communication de masse, à qui profite-t-elle ? Et le monde virtuel, notre nouvelle religion, n’est-il pas plus fort que l’opium du peuple ?

Certes, je suis né avec une petite cuiller d’argent dans la bouche. Mais il y en a qui sont nés dans un grand Bolloré. La différence entre les rois et les parvenus, c’est qu’on est roi pour la vie. Et qu’on ne l’a pas choisi. On reçoit une éducation pour tenter de diriger au mieux une nation que l’on apprend à aimer. On peut être tenté de la voler, au début de son règne. Mais après de longues années à tenter de régler les problèmes de son royaume, c’est peut-être comme pour les vieux couples, le batifolage est un peu moins amusant, non ? Et puis, derrière l’État, il y a un visage, un nom, un Roi sur qui taper si l’on est mécontent.

Être Président, c’est un choix personnel, un rêve jupitérien, pour 5 ans. Avec une seule possibilité de récidive. Pas de quoi en faire un fromage ! Juste de quoi se gaver et d’arroser son entourage pendant quelques années. Avec une belle retraite à la clef. Alors, ne me demandez pas de voler au secours du système actuel, créé pour faire main basse sur la société en un minimum de temps. Derrière l’État, un gouvernement, une administration, sans visage. Et quand on veut taper, le Président n’est plus en place. Il y en a un autre. Qui fera des pires conneries encore. Le seul truc positif, c’est qu’en théorie, c’est ouvert à tous. Mais dans la pratique, c’est une loterie pipée à l’avance.

Donc, entre Roi ou Président, mon cœur vacille. Mais tant qu’il y aura un peuple, l’un et l’autre pourront se faire des cheveux blancs : tôt ou tard, ils seront renversés ou déchus. La nature reprend toujours ses droits.

  • P293 « Je ne sais pas….ça sonne plutôt anarchiste. Et ça fait insoumis, vous ne trouvez pas ? » Insoumis, n’est bien sur pas la par hasard, est-ce un message électoral ?

 Oui. Votez pour la planète. Votez pour la paix. Votez pour la vie. Votez Philippe, Roi des Belges.

Votons pour que nos enfants puissent encore respirer, vivre et rougir de nous, du monde qu’on leur laisse.

Un seul message donc : exprimez votre avis dans les urnes. Chaque voix compte.

Vive la République. Vive le Roi !

  • P309 « Je suis convaincue que toutes les politiciennes sont véreuses et misandres. ». Même Madame Mélenchon ?

Vous voulez parler de son ex-femme, Bernadette Abriel, ou de sa fille, Maryline Mélenchon ? Je n’ai pas le plaisir de les connaître. Mais je n’aimerais pas être à leur place. Cela ne doit pas toujours être facile de porter Mélenchon. Environ 80 kg…

  • P334 « Le sexe ne serait-il plus un outil, voire une arme dangereuse de discrimination ? Les femmes et les hommes pourraient enfin vivre ensemble dans notre petite galaxie, réconciliés, unis vers l’uni, dans un seul univers, l’unisexe ? ». Ne pensez-vous pas qu’un monde hermaphrodite, au contraire de l’unification, serait plutôt la destruction de la moitié de l’humanité ? L’intérêt de la Vie, n’est-il pas la différence et l’altérité ?

 Sérieusement, oui. Vous avez raison. L’intérêt de la Vie, ce sont toutes les différences et l’altérité. Les jeunes et les moins jeunes ne devraient plus avoir à affirmer leurs préférences sexuelles. Cela ne regarde personne si ce n’est les individus concernés. Pourquoi avoir peur de différencier les couleurs de peaux, de cultures et de races, si on les aime et qu’on les apprécie toutes ?

C’est là tout l’objet de mon prochain roman, « 1m976 », où j’écris dans la préface :

« De nos jours, ce même ado devenu adulte, est confronté au puritanisme exacerbé, à l’hypocrisie d’une société postcoloniale, par lequel l’on s’interdit de parler d’une couleur de peau sous peine d’être traité de raciste, alors que la biodiversité des hommes est au cœur de nos richesses culturelles. C’est quoi cette édulcoration ? Le déni d’une fin de race blanche qui s’est longtemps crue supérieure ?

L’on devrait faire entrer Joséphine Baker au Panthéon non pas parce qu’elle est la première femme noire à pouvoir y accéder, mais parce qu’elle fut une femme exceptionnelle, une artiste engagée, une américaine amoureuse de notre terre d’accueil, Paris et la France du temps où elle ne fermait pas la porte aux réfugiés, et une résistante bien plus forte que les trop nombreux collabos bienpensants d’une caste transparente de politiciens véreux, de tous les bords, et malheureusement français.

Notre vieil ado, qui a été bercé par la révolution sexuelle de l’après 68, est confronté au mouvement #metoo, relayé par les médias avec une telle ampleur, qu’il est devenu hasardeux de nos jours, de faire la cour à une femme. Non, il n’est plus bon de différencier les sexes au XXIème siècle. Si bien qu’aujourd’hui, les adolescents hétérosexuels se sentent exclus. Pour être populaire au lycée, il faut être iel, pansexuel, polysexuel, ou à la rigueur, simplement bisexuel.

Saluons au passage les progrès de la médecine dans notre nouveau monde politiquement correct :

On n’est plus aveugle, on est non-voyant. On n’est plus sourd, on est malentendant. On n’est plus handicapé, on est une personne à mobilité réduite. Comme si on voulait effacer, en gommant ces différences, les qualités et les sens ultradéveloppés chez nos semblables pour compenser leur handicap. »

  • P323 « Monica lui manque tellement. Monica le marquera jusqu’à la fin des temps. » Parmi toutes les héroïnes composants votre récit, Monica, semble être la plus importante d’entre elles ?

Entre nous, pas de faux semblant. Alors, qui se cache derrière Monica ? Pour Mohammed, Petru sans aucun doute. Pour Gérald, Hélène. Pour Michel, Gabrielle.

Je vous l’ai dit : l’homme passe sa vie à chercher son âme sœur. Il aime la Femme, éperdument, désespéramment. Il l’aime à tout prix, même et surtout si elle possède une grande part d’homme en elle. Et la boucle est bouclée.

  • P353  « Mai 68, c’est comme les gilets jaunes. C’est devenu un petit feu de pacotille, des revendications tombées dans l’oubli. Pour finir, ce sont encore et toujours les mêmes énarques qui dirigent. C’est normal. Ou plutôt, c’est Normale Sup.» Les soixante-huitards d’hier, ne sont-ils pas les bourgeois dirigeants d’aujourd’hui ?

Tout-à-fait, oui, et comme le chantait si bien Jacques :

« Le cœur bien au chaud

Les yeux dans la bière

Chez la grosse Adrienne de Montalant

Avec l’ami Jojo

Et avec l’ami Pierre

On allait boire nos vingt ans

Jojo se prenait pour Voltaire

Et Pierre pour Casanova

Et moi, moi qui étais le plus fier

Moi, moi je me prenais pour moi

Et quand vers minuit passaient les notaires

Qui sortaient de l’hôtel des Trois Faisans

On leur montrait notre cul et nos bonnes manières

En leur chantant

Les bourgeois c’est comme les cochons

Plus ça devient vieux plus ça devient bête

Les bourgeois c’est comme les cochons

Plus ça devient vieux plus ça devient ».

LE DIABLE EST UNE FEMME

  • Est-ce votre histoire la plus personnelle ?

Toutes les histoires sont personnelles. Mais il est vrai que j’ai écrit ce quatrième et dernier acte suite à la mort de papa, le 3 juillet 2020. J’ai dû l’avaler cul sec. D’une traite. Sans pouvoir l’enterrer ni faire le deuil. Alors mes yeux ont déversé, sans discontinuer, des larmes et des lignes, couchées les unes après les autres sur ce papier glacé. Et je vous avoue qu’il m’arrive encore, dès l’aube, de me perdre et de me noyer jusqu’au crépuscule, dans la froideur glaciale du vide de son départ. C’est sans doute cela, la vie après la vie.

  • Lucy est diabolique, pensez-vous que la haine se transmet de génération en génération ?

D’après les psychiatres, la génétique n’est tenue responsable qu’à concurrence de 20% dans les maladies psychotiques. Les 80% restent à charge de l’acquis, des traumatismes vécus au sein de la famille et en société.

Déterminisme ou existentialisme, telle est la question posée dès le 20ème siècle par de nombreux philosophes dont Jean-Paul Sartre. Et si je dois m’en référer à la Loi des 20/80, j’aurais tendance à dire que la haine se développe à travers le vécu et que l’individu a toujours le choix. Les trois L de la filiation satanique parfaite, Léa, Louise et Lucie, ne sont que le terreau par lequel Lucifer a déployé ses trois ailes.

  • Pour finir, si vous deviez emporter 3 chansons ou albums sur une île déserte ?

Là, vous me demandez de faire un tri parmi les 92 chansons qui sont reprises dans la discographie du roman. Ce n’est pas facile, car toutes ont marqué nos existences.

Mais je me prête au jeu :

– Such a Shame, de Talk Talk, car c’est notre chanson, à Hélène et moi.

– Ma quale idea, de Pino d’Angiò, au cas où une jolie sirène venait à passer.

– Et si en plus y’a personne, de Alain Souchon, pour mon papa qui sera sûrement là avec moi.