Le livre de gymnosophie de Anne Bouillon paraît en octobre 2021

La Balustrade de Guilaine Depis vous propose pour la période octobre à mars 2021:
(pour demander un livre, merci d’adresser un mail à guilaine_depis@yahoo.com 
et pour interviewer l’auteure sms 06 84 36 31 85)
 
« Gymnosophie – une pratique du yoga et de la philosophie » 
le nouveau livre de Anne Bouillon 
aux Editions Almora
 
Une pratique joyeuse et décomplexée du yoga et de la philosophie 
 
Parution en octobre 2021
 
* Rencontre, expérience de gymnosophie offerte aux journalistes et cocktail dînatoire le samedi 13 novembre 2021 de 18h à 21h à l’Hôtel la Louisiane 60 rue de Seine 75 006 Paris. Inscription obligatoire par sms 06 84 36 31 85
Le livre : Inspirée par les sages grecs et indiens, la gymnosophie est la méthode que l’auteur a forgée à partir de son expérience de l’enseignement du yoga et de la philosophie. Les questions posées par la réflexion philosophique trouvent des réponses dans la pratique du yoga, et réciproquement, ce que la pratique du yoga laisse en suspens s’illumine par la philosophie. 
Dans ce livre, ponctué d’humour et d’anecdotes insolites, Anne Bouillon nous présente 27 postures en croisant pensée occidentale et pratique ancestrale yogique. Elle tisse ainsi des liens riches et audacieux, afin de nous proposer une interprétation originale et moderne du yoga.
Le yoga et la philosophie sont nés dans les mêmes circonstances : le constat d’une ignorance métaphysique accompagnée de douleur. Pourquoi souffrons-nous ? Pourquoi sommes-nous confrontés à l’angoisse, à l’insomnie, à la tristesse et parfois au désespoir ? Pourquoi tant de difficultés à être, agir et vouloir ? Pourquoi sommes-nous si ignorants de nous-mêmes ? 
En effet, le yoga ne se limite pas à la pratique des postures, (les asanas), mais il englobe aussi la philosophie de la connaissance (sâmkhya), sa base théorique. Le « Connais-toi toi-même ! » de Socrate, le père de la philosophie occidentale, rejoint le questionnement des yogis, sages, guérisseurs et guides, gymnosophes initiés à « l’immobilité », c’est-à-dire au « repos en soi » – expérience comparable à celle du samadhi (l’enstase, comme le dit Mircea Eliade) des grands yogis, et qui n’est autre que le but du yoga. 
De la philosophie au yoga, l’auteur a fait le grand saut, trouvant entre la grande métaphysique occidentale et la philosophie orientale des liens, des invariants, mais aussi des différences de méthode, une sagesse où corps et esprit s’aiment sans se confondre.
L’auteur : Professeur de Vinyasa yoga formée par Gérard Arnaud et docteur en philosophie, discipline qu’elle a enseignée pendant dix années à l’université, Anne Bouillon exerce aujourd’hui à Paris en qualité de «gymnosophe», afin d’allier le yoga et la philosophie, soucieuse que chacun puisse s’approprier ces pratiques à la fois millénaires et actuelles. Elle est notamment l’auteur de « Gilles Deleuze et Antonin Artaud, l’impossibilité de penser » (L’Harmattan, 2016) et de nombreux articles.

Anne Bouillon sur Europe 1 (émission sur la Gymnosophie)

Connaissez-vous la gymnosophie, cette tendance qui allie le yoga et la philosophie ?

Réécouter l’émission : https://www.europe1.fr/societe/quest-ce-que-la-gymnosophie-cette-pratique-tendance-venue-de-legypte-antique-4071004

Soisic Belin, édité par Solène Leroux , modifié à

Et si on se mettait à la gymnosophie ? Dans « Bienfait pour vous » sur Europe 1, la chroniqueuse Soisic Belin revient sur cette nouvelle tendance, alliant le yoga et la philosophie. L’idée est de réconcilier le physique et le mental, pour finalement mieux se connaître.

« Faire couler un peu de sang de Dionysos dans les veines organiques d’Apollon » disait le philosophe Gilles Deleuze. Une maxime qui résume la pensée de la gymnosophie pour Anne Bouillon, qui a remis au goût du jour cette pratique antique, union de la philosophie et du yoga. L’idée est d’allier une discipline de l’esprit à une pratique physique afin de réconcilier ces deux parties qui ont tendance à se scinder de plus en plus dans la société actuelle. Le but ? Se réconcilier avec soi-même et mettre en pratique la maxime « Connais-toi toi-même » du philosophe Socrate.

Le terme de gymnosophie ne date pas d’hier, il désigne littéralement les « sages nus » en grec ancien. « J’ai mis en lumière ce concept pour rappeler que ces sages nus pratiquaient une forme de méditation », explique Anne Bouillon dans Bienfait pour vous, sur Europe 1. À son sens, « nous pouvons pratiquer le yoga que nous connaissons déjà en utilisant les ressources spirituelles, mythologiques, philosophiques que nous avons accumulées depuis l’Antiquité » pour finalement « utiliser le savoir et le transformer en compréhension de soi-même ».

Une pratique similaire au yoga

Comment se déroule une séance ? Comme pour un cours de yoga, il faut une tenue adéquate et un tapis. « C’est du yoga vinyasa, soit des postures dynamiques », détaille Anne Bouillon. Pour la partie philosophique, elle « propose en plus des suggestions de méditation guidée » où elle utilise des citations et des textes de philosophes. « Je suggère des choses pour laisser aux personnes présentes la liberté d’aller plus loin par elles-mêmes. » Pour la professeure de gymnosophie, « le yoga doit aussi s’accompagner de lectures pour faire vivre la pratique ».

Cette discipline peut-être pratiquée à plusieurs pour profiter de l’énergie dégagée collectivement lors de ces cours. Il ne faut cependant pas négliger la singularité de l’exercice puisque chacun est touché par la gymnosophie de manière différente. Mais ce n’est pas tout : accessible dès 12 ans, cette pratique est donc une manière originale d’initier son adolescent à la philosophie.

Un livre pour se lancer

Dans un cours de gymnosophie, la parole est d’or et ne vient que pour lancer des pistes de réflexion. Anne Bouillon décrit son cours comme une odyssée, un voyage initiatique vers l’inconnu, pour « découvrir qu’on est très différent de ceux que l’on pensait être ». La professeure sort par ailleurs un livre, Gymnosophie – Une pratique du yoga et de la philosophie, où elle y détaille les postures de yoga. Elle y évoque également la philosophie et la mythologie associées à chaque posture. 

Le magazine GRAZIA met à l’honneur la Gymnosophe Anne Bouillon

Gymnosophie : qu’est-ce cette nouvelle pratique qui allie gym et philo (oui, oui)

Si vous hésitiez encore entre philosopher avec Nietzsche – et ses compères- et une séance de gym pour faire un sort à votre nouveau tapis, ce n’est plus la peine de choisir, la « gymnosophie » est la pratique qu’il vous faut.

Le confinement c’est dur… Sur les réseaux sociaux c’est pire. On ne compte plus les initiatives farfelues censées nous divertir et nous maintenir en forme. J’ai, comme beaucoup d’entre-nous, passé des heures à scroller sur Instagram et sur Facebook. J’ai fini par atterrir sur la page « la gymnosophe » créée par une certaine Anne Bouillon. Cette trentenaire au physique de Betty Boop (en blonde) a décidé de lier ses deux passions, la philosophie et le yoga pour en faire une activité rémunératrice, autrement dit, son métier.

Gymnosophie, la discipline qui allie travail du corps et de l’esprit

« Le yoga ne se limite pas à la pratique des postures (les asanas) mais il englobe aussi la philosophie de la connaissance (sâmkhya), sa base théorique« , affirme t-elle. Ce nouveau concept tout droit sortie de la cuisse d’Anne Bouillon était en fait plutôt sortie de celle de Jupiter (ou de ses contemporains ) si l’on en croit la page Wikipédia datant cette pratique et cette philosophie de vie au II ap J-C.

Je n’y connais rien en yoga. Je n’avais donc rien à perdre à tester ce qui paraissait sur le papier une initiative originale. Je me suis donc rapidement rendue sur la page Facebook à l’heure indiquée pour un cours en live. La jeune femme accueille ses élèves, assise en tailleur, un livre à la main pour citer Nietzsche.

Son chien apparaît à l’écran à maintes reprises, il vient se placer devant la caméra et détourne en grande partie mon attention. Après quelques tentatives, mon corps me signale qu’il y a encore du travail a effectué pour être une yogi digne de ce nom.

Gymnosophie : comment se passent les cours ?

Je décide après coup d’aller à la rencontre (virtuelle) de celle qui a remis au goût du jour une pratique vieille de plus de 2000 ans.

Grazia : quels sont les philosophes que vous citez dans vos cours et pourquoi ces choix particuliers ?

Anne Bouillon : les philosophes que je cite m’apportent des idées et inspirations pour répondre à des questions qui m’ont été posée ou bien pour suivre une problématique générale. Le thème de réflexion n’a pas tellement d’importance, c’est surtout l’occasion d’apprendre des choses, et les questions des participants fusent d’elles-mêmes et c’est toujours inattendu et passionnant. Par exemple, pendant mes cours en live axé sur le confinement, thème qui s’imposait de lui-même, j’ai lu Le Livre rouge de Jung, qui m’a semblé répondre parfaitement aux questionnements que suscitent la solitude, le retour en soi-même, la traversée du désert et sans nul doute, la peur.

Tout type de yoga comporte sa part de spiritualité. Votre spécificité est d’y ajouter de la philosophie. Comment construisez-vous vos cours ?

Si on revient à ce qu’est intrinsèquement le yoga, on s’aperçoit que la philosophie n’en a jamais été séparée, sauf peut-être à notre époque où le yoga des réseaux sociaux paraît en partie dévoyé en un nouveau culte du corps. Lire, apprendre, comprendre, sont indissociables du yoga. Si on en néglige cet aspect, on ne fait pas vraiment de yoga.

Quel est votre parcours et quel a été le déclic ? À quel moment de votre vie le yoga a fait son entrée ?

Ma préhistoire, gymnaste. Mon histoire : docteur en philosophie. Mon présent et mon avenir : gymnosophe. Pendant mes études de philosophie, j’ai été frappée par une incohérence : tout ce qu’on apprenait visait selon moi une pratique, un art, une technique, mais jamais on ne nous suggérait de faire l’expérience du vécu vivant de la pratique, du « gai savoir » (union de la pensée et de la vie) nietzschéen que l’on mettait par ailleurs en avant. Montaigne reprend à Socrate l’idée devenue un poncif selon laquelle « philosopher, c’est apprendre à mourir« , alors quoi, apprenons donc concrètement à mourir au lieu de causer et gribouiller de mauvaises pages !

Je me suis mise un par hasard au yoga en voulant me challenger au Bikram yoga (une série de 26 postures par 40 dégrés), et ça a été une révélation. Tout m’a toujours semblé trop lent, je vais très vite, très vite, toujours trop vite : il me fallait donc apprendre à maîtriser ma vitesse, mon rythme, mon intensité et le yoga était parfait pour cela. Apprendre à ralentir. Plutôt qu’une révélation, le yoga a été une réminiscence, car je me suis alors souvenue que ma mère m’avait initiée à quelques postures de yoga et aux spiritualités indiennes et orientales quand j’étais enfant, toute une part de moi-même que j’avais oublié dans le rationalisme sceptique. C’est aussi ma mère qui me lisait les grands mythes grecs avant que je m’endorme.

Qui sont vos élèves ?

Mes élèves sont tous singuliers, et c’est vraiment ça qui est formidable. Ils vivent et incarnent postures et pensées à leur propre manière et me surprennent toujours. Je travaille avec des enfants, des hommes et des femmes de tous les âges, genres et appartenance sociale et culturelle. Je suis si heureuse qu’ils puissent s’inspirer de mes cours dans leur vie. Leur point commun, c’est qu’ils sont tous plus doués, intelligents et beaux que moi !

Lors de vos cours en live, on aperçoit votre chien à maintes reprises, cela apporte quelque chose de familier. Est-ce comme ça que vous envisagez la discipline (avec un côté humain et personnel) ?

Je considère que les animaux sont des personnes comme vous et moi. Alors, comme par la force des choses, les cours en live du confinement ont lieu dans mon salon, je laisse mon chien Clotaire et ma chatte Sidonie participer librement. Je n’ai même pas songé à leur interdire l’accès à la pièce où je travaille. Pourquoi les priver de participer ? L’important, c’est ce lien inconscient, cet état de conscience caché dans la zone intime du cœur (qui s’appelle en sanskrit turiya) et qui nous met tous, plantes, animaux, animaux-humains, au diapason. C’est ainsi que l’on peut trouver dans notre propre singularité la part universelle qui nous relie tous.

Débutant tous les jours de 16h45 à 17h45

Tous niveaux, tous les jours de 18h à 19h

Tarifs :

10 euros le cours

75 euros la carte (10 cours).

lagymnosophe.com

OPERATION CORONAVIRUS : un texte inédit de La Gymnosophe

Balustrade Coronavirus, auteurs vertus du confinement

Balustrade coronavirus, auteurs sur les vertus du confinement

Anne Bouillon, docteure en philosophie et professeure de yoga dite « La Gymnosophe » Durant le confinement, Anne Bouillon propose des cours de gymnosophie (philo-yoga) gratuits que vous pouvez suivre à 18h sur sa page facebook en direct ici : https://www.facebook.com/lagymnosophe/

Ce retrait du monde social qui nous est imposé est en vérité une chance inouïe et inespérée, l’occasion de nous retrouver, voire de nous chercher nous-mêmes pour la première fois, de plonger en soi et de suivre le chemin de nos âmes parfois perdues dans l’agitation perpétuelle, la course effrénée dans vers le néant. Dans cet anéantissement provisoire d’une partie de notre « moi social », il nous est offert la possibilité de nous élever métaphysiquement, spirituellement, de réapprendre à contempler. (…) En tant que docteur en philosophie et professeur de yoga, contrainte comme grand nombre de personne à cesser mon activité professionnelle ordinaire, j’ai décidé de donner tous les jours de 18h à 19h20 un cours en live afin de faire découvrir la philosophie et le yoga, où vous pourrez puiser des clefs pour dépasser vos peurs et retrouver la liberté : la liberté n’est pas dehors, elle est intérieure, elle est en vous. Informations ici : https://lagymnosophe.com Lire la suite de son texte en cliquant ICI https://guilaine-depis.com/operation-balustrade-coronavirus-cours-de-philo-yoga-gratuits-avec-la-gymnosophe/

Opération Balustrade coronavirus : Cours de philo-yoga gratuits avec la Gymnosophe

Durant le confinement,
Anne Bouillon propose des cours de gymnosophie (philo-yoga) gratuits que vous pouvez suivre à 18h sur sa page facebook en direct ici : https://www.facebook.com/lagymnosophe/

Les retombées presse la concernant : https://guilaine-depis.com/category/actu-la-gymnosophe-anne-bouillon/

Pour l’interviewer, merci de contacter guilaine_depis@yahoo.com 06 84 36 31 85

Son site officiel : https://lagymnosophe.com

Son texte pour Balustrade Coronavirus : Un inattendu retrait du monde

par Anne Bouillon, gymnosophe. https://lagymnosophe.com

Une expérience inédite, à laquelle nous ne pouvions sans doute pas être préparés, nous est donnée à vivre depuis le 16 mars 2020. La pandémie a certes quelque chose de millénariste, nous pensions que les avancées de la médecine, de la science et de l’hygiène (si seulement…) nous écartaient pour de bon de cela. On a bien pu imaginer une guerre civile dans notre pays divisé, une guerre mondiale ridiculisant la précédente en terme de cruauté, mais, à la revanche de l’aimable animal qu’est le pangolin, nous n’aurions pas songé, si bien que dans un livre de Science fiction, cela nous aurait semblé trop invraisemblable. Mais ce n’est pas ce point que je vais développer.

Pourquoi le confinement – je ne parle pas de la maladie et de la souffrance – pourquoi le fait de rester chez soi et d’éviter tout contact avec autrui, pourquoi la réduction du monde social au minimum (sauf pour les caissiers, policiers, employés funéraires et personnels soignants – soutenons-les autant que possible) semble-t-il autant angoisser nos contemporains, outre son aspect financier et matériel (quand il n’est pas que pure spéculation) ?

Si l’on est en bonne santé (souhaitons-le, nous n’oublions jamais de nous souhaiter la Santé au Jour de l’An ou quand nous trinquons pendant nos bien aimés apéritifs, rituels que l’on peut regretter actuellement, j’en conviens), qu’y a-t-il de si grave là-dedans ? Notons que les plaintes des gens en pleine forme sont légions, quand les malades, eux, restent fort dignes pendant leur épreuve. A méditer.

Pourquoi la plupart d’entre nous, confinés, ne se réjouit-elle pas que cette injonction à sortir sous peine d’être une loque, un rebut de la société, une merde, dit plus simplement, cette injonction à s’extérioriser, à être « actif », soit abolie et que rester chez soi soit devenu la marque de l’héroïsme ? Outre les apéritifs joyeux, que perdons-nous vraiment sur le plan mystique et spirituel ? (Le vin reste une chose de l’esprit, in vino veritas, ainsi que la compagnie aimable des véritables amis que nous retrouverons bientôt pour tout se raconter et en rire, en attendant, nous pouvons enfin prendre le temps de prendre de leur nouvelle et de les appeler).

Pour les Anciens, l’expérience du désert, de la solitude, était l’initiation préalable à toute élévation spirituelle. Le stoïcien nous enseigne de dépendre le moins possible des autres, Socrate se retire du monde social pour pouvoir atteindre la contemplation des Idées, Jésus part dans le désert quarante jours (c’est le sens du Carême), on trouve aussi cette expérience initiatique nécessaire de la solitude et du retrait du monde dans le Bouddhisme et l’Hindouisme, Nietzsche disait que tout philosophe avait été ermite avant d’être philosophe, le yoga est une pratique solitaire même s’il a une visée collective, et même Sartre, à qui on peut pas donner tort cette fois, définit les autres comme un enfer dans Huis Clos. Insociable sociabilité kantienne : nous ne supportons pas vraiment les autres mais n’arrivons pas à nous passer d’eux.

Ce retrait du monde social qui nous est imposé est en vérité une chance inouïe et inespérée, l’occasion de nous retrouver, voire de nous chercher nous-mêmes pour la première fois, de plonger en soi et de suivre le chemin de nos âmes parfois perdues dans l’agitation perpétuelle, la course effrénée dans vers le néant. Dans cet anéantissement provisoire d’une partie de notre « moi social », il nous est offert la possibilité de nous élever métaphysiquement, spirituellement, de réapprendre à contempler. Cet aspect positif de ce malheur qui arrive à l’humanité n’est pas des moindres. La Terre ne cesse pas de nous demander de ralentir : est-ce au fond Gaïa, la déesse Terre, élémentaire et primordiale qui, à sa manière, sauve l’ensemble de ces créatures, y compris une partie de l’humanité, en nous obligeant à ralentir ? Écoutez le chant des oiseaux, pensez aux dauphins dans les rues de Venise, aux écureuils bientôt à vos fenêtres, aux canards sur le périphérique parisien, observez le silence, la quiétude, retrouvez alors la joie et la sérénité, la sagesse et la grande santé. La santé des hommes n’est que le reflet de la santé de la Terre, disait Héraclite. Alors il est vraiment urgent de s’arrêter.

En tant que docteur en philosophie et professeur de yoga, contrainte comme grand nombre de personne à cesser mon activité professionnelle ordinaire, j’ai décidé de donner tous les jours de 18h à 19h20 un cours en live afin de faire découvrir la philosophie et le yoga, où vous pourrez puiser des clefs pour dépasser vos peurs et retrouver la liberté : la liberté n’est pas dehors, elle est intérieure, elle est en vous.

Informations ici : https://lagymnosophe.com

 

Carte blanche à Anne Bouillon dans le Journal du Yoga (numéro 211- décembre 2019)

Les noces du yoga et de la philosophie :

La gymnosophie – pour une sagesse de la gymnastique

Le yoga et la philosophie sont nés dans les mêmes circonstances : le constat d’une ignorance métaphysique accompagnée de douleur. Il semblerait pourtant qu’aujourd’hui, le yoga ne rime plus qu’avec « asanas » (les postures), qu’il soit devenu une mode qui se consomme dans leculte du corps – culte de la surface, du narcissisme, du « selfie mon beau selfie », qui est en son fond l’exact contraire du yoga.

C’est que le yoga ne se limite pas à la pratique des postures. Il englobe ce qui n’est rien moins qu’une philosophie de la connaissance (sâmkhya), et qui n’est pas si éloignée du fameux « connais-toi toi-même ! » socratique, lui-même provenant d’une ancienne inscription sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes et dans lequel on a pris l’habitude de voir la naissance de la philosophie.

Se connaître, c’est-à-dire non seulement saisir ce que l’on est, mais remonter à l’être lui-même, celui de Parménide, immuable, muet, au-delà de la parole (et qui, évidemment, aura fait couler des hectolitres d’encre et suscité des milliers de disputatio), mais qui, moins que susciter une exégèse savante, se pose d’abord commeexpérience initiatique du « repos en soi », de l’immobilité, de « l’enstase » – terme forgé par Mircea Eliade signifiant « expérience de mystique naturelle »–, tout à fait comparable à celle du samadhi des yogis, et qui constitue le but du yoga tel que Patanjali le définit dans les Yoga Sutras. Parménide, dont Platon dit qu’il est le véritable père de la philosophie et que le jeune Socrate aurait rencontré, est d’ailleurs décrit par la tradition comme sage et guérisseur à la fois, qui nous donne la vérité de l’être  – véritable « gymnosophe » avant la lettre !

La démarche de Socrate ne sera pas si différente : grâce à la « maïeutique » (accouchement), il fait naître l’esprit de son interlocuteur à lui-même, lui révélant le monde invisible de la vérité et selon une méthode qui est une sorte de « connais-toi toi-même » jusqu’au-boutiste, satsanggrec s’il en est.Encore une fois, il s’agit de nous retrouver en accédant à l’être pur. Et ce que la philosophie grecque théorise, le yoga le réalise. En effet, le yoga converge avec la réminiscence platonicienne : le yoga, c’est retrouver qui nous sommes mais que nous avions oublié.

Docteur en philosophie et professeur de yoga, ma méthode consiste à intégrer pensée occidentale et pratique orientale et aller ainsi à la découverte de la pensée corporelle, et ce faisant, dans un espace joyeux et décomplexé ne demandant aucune connaissance ou expérience particulière préétablie.L’idée est simplement de poser une question, de présenter un problème ou un paradoxe, à travers un court texte (d’un grand auteur ou de soi-même !), d’en discuter, de l’incarner dans les postures et de le laisser filer pendant la relaxation. Toute problématique est bienvenue, les questions bêtes n’existant pas (contrairement aux réponses inappropriées !). À la fin, nous clôturons la « classe de yoga » par un « satsang maïeutique », questions et réponses constituant le bilan la séance et synthèse résolue des problèmes. La vie active, sociale, peut alors reprendre dans la détente et le renouveau.

Voilà donc la gymnosophie, expérience physique et spirituelle à laquelle je vous invite,par laquelle chacun de nous peut se retrouver, puiser en son être initial et effleurer en lui ce qu’il y a de sacré.

Anne Bouillon

Pour me contacter : www.lagymnosophe.com

annegymnosophe@gmail.com

instagram : la_gymnosophe