Albert Cossery, à voix haute et nue, avec Michèle Venard (lecture jeudi 7 novembre 2013)

Après les lectures publiques hors et en Studio de Lectures d’une centaine d’auteurs connus, inconnus ou mal entendus de la littérature mondiale* 

420618_10151415124658995_944776975_n.jpgAtelier Permanent de Lectures et d’écoute

«à voix haute et nue»© 

Jeudi 7 novembre à 19h précises

Michèle Venard lit

ALBERT COSSERY

Théâtre Pandora

30, rue Keller 75011 – code 32 56

métro Bastille

réservations conseillées 01 42 39 21 61

Tarif réduit pour les adhérents à l’Association 12 € au lieu de 15€ tarif normal

« Je n’ai jamais été l’esclave de rien ni de personne. C’est la possession qui vous rend esclave. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours vécu à l’hôtel, où même les meubles ne m’appartiennent pas. Et je me suis tenu à l’écart de ceux qui ont quelque chose à perdre, les puissants et ceux qui se mettent à leur service. » A C

AVT_Albert-Cossery_3297.jpegAlbert Cossery, silhouette fine, élégante un brin nonchalante, auteur de Mendiants et orgueilleux, Les Fainéants dans la vallée fertileLa Violence et la dérisionUn complot de saltimbanques, Une Ambition dans le désert, Les Couleurs de l’infamieest né le 3 novembre 1913 au Caire et entre en 1926 au Lycée Français de la ville.Ecrivain précoce il participe à la diffusion du surréalisme au Caire par le groupe Art et liberté et crée avec le poète Edmond Jabès et le peintre Ramsès Younane la revue La Part du sable. Son premier livre

 Les Hommes oubliés de Dieu (1940), soutenu par Henry Miller, organiquement lié au monde de la rue cairote comme le seront les suivants, est traduit en anglais comme en arabe et connait un immense succès.

Albert Cossery vient à Paris en 1945, et s’installe dans une chambre d’hôtel du quartier Saint Germain où il séjournera jusqu’à sa mort survenue à 94 ans, le 22 juin 2008.

Esthète opposé à toute idée du « travail » industrieux à l’occidentale, fréquentant, sur la marge, intellectuels et artistes, les milieux du cinéma, du théâtre et de la peinture, il écrira, en français dans une langue fluide et drue, charnelle et imagée et avec un regard de profondeur fraternelle sept livres en une cinquantaine d’années. (extrait de la notice biographique remise aux spectateurs)

Michèle Venard lira des Nouvelles du recueil Les Hommes oubliés de Dieu

« C’était dans la ruelle Noire. Ce soir là, Chaktour le ferblantier qui travaillait dans sa boutique à la réparation d’un broc de toilette , délaissa un instant sa besogne  pour se recueillir et penser avec calme à sa vie misérable et infinie. »

« Le monde ne finira jamais dit-elle. N’aie pas peur. Garde moi seulement près de toi. Et puisque tu ne peux pas vivre sans haschich, je t’en apporterai. Qu’Allah te pardonne. »

« Il ne l’entendait pas. Il était loin. Il était dans ce champ prodigieux où le haschich pousse à loisir comme le trèfle »

« L’aube se leva sur un quartier régénéré qui n’acceptait plus la vie telle qu’elle était, mais voulait la dominer, la rendre plus hardie et plus belle »

dont  : Patricia Highsmith; Guy de Maupassant; Marguerite Yourcenar; Franz Kafka; André Hardellet; Gaston Bachelard; Paul Claudel; Alfred Jarry; Donatien de Sade; Léon Bloy; René Lesage, Antoine de Saint-Exupéry; Bruno Schultz; Dominique de Roux; Henry de Montherlant; Jean-Marie Turpin; Yukio Mishima; Edgar Poe; Auguste Villiers de l’Isle Adam; Anton Tchekhov ; James Joyce; Henry Le Bal; Henri Michaux; Théophile Gautier; Witold Gombrowicz; Stendhal; Henry James; Paul Verlaine; Jean Gillibert; Virginia Woolf ; Stefan Zweig; Hans Christian Andersen; Luigi Pirandello; Alberto Moravia; Ernest Hemingway; Joseph Conrad; David-Herbert Lawrence; Herman Melville; Pierre Boudot; Knut Hamsun; William Faulkner; Pär Lagerkvist; Elsa Morante; Michel Tournier; Benjamin Péret; Julien Green; Jorge-Luis Borges; Tanizaki Junichiro; Ivo Andric; Joseph Kessel; Paul Morand; Yasunari Kawabata; Vassili Grossman; Jean Giono; Ambrose Bierce; Karen Blixen; Rainer-Maria Rilke; Julien Gracq; Jack London; Charles Baudelaire; Charles Dickens; Blaise Cendrars; Pierre Jean Jouve; Fédor Dostoïevski; Mario Vargas Llosa; Oscar Wilde; Ivan Bounine; John Steinbeck; André Gide; Joseph Roth; Djuna Barnes; Arthur Rimbaud; Georges Bernanos….

René de Ceccatty a traduit le poème de Pier Paolo Pasolini sur Marilyn Monroe. Il donne envie de lire Claude Delay.

Poème de Pier Paolo Pasolini sur Marilyn Monroe (traduction René de Ceccatty)

Pour recevoir l’ouvrage ou pour interviewer Claude Delay sur Marilyn Monroe, la cicatrice, son nouveau livre qui vient de paraître aux Éditions Fayard, je vous remercie de me contacter 06 84 36 31 85 ou à guilaine_depis@yahoo.com comme attachée de presse personnelle de l’auteur.

marilyncouv.jpgDu monde antique et du monde futur

n’étaient restées que la beauté et toi,

pauvre petite soeur cadette,

celle qui court derrière ses frères aînés, 

et rit et pleure avec eux, pour les imiter,

et se met leurs écharpes,

touche en cachette leurs livres, leurs canifs, 

toi petite soeur la plus jeune de toutes,

cette beauté tu la portais humblement,

avec ton âme de fille du petit peuple, 

tu n’as jamais su que tu l’avais,

parce que autrement ça n’aurait pas été de la beauté.

Elle a disparu, comme une poussière d’or.

Le monde t’en a donné conscience.

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Ainsi la beauté est devenue sienne.

Du stupide monde antique

et du féroce monde futur, 

était restée une beauté qui n’avait pas honte

de faire allusion aux petits seins de la petite soeur,

au petit ventre si aisément dénudé.

Et c’est pourquoi c’était de la beauté, celle-là-même

qu’ont les douces mendiantes noires,

les gitanes, les filles de commerçants

qui gagnent les concours de beauté, à Miami ou à Rome.

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Elle a disparu, comme une colombe d’or.

C’est le monde qui t’en a donné conscience,

et ainsi ta beauté a cessé d’être beauté.

Mais tu continuais à être enfant,

idiote comme l’antiquité, cruelle comme l’avenir,

et entre toi et ta beauté accaparée par le pouvoir

se sont mises toute la stupidité et la cruauté du présent.

Tu l’emportais avec toi, comme un sourire entre les larmes,

impudique par passivité, indécente par obéissance.

L’obéissance exige bien des larmes qu’on ravale.

Et de se donner aux autres regards trop gais,

qui demandent leur pitié.

Elle a disparu comme une blanche ombre d’or.

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Ta beauté, survivante du monde antique,

exigée par le monde futur, accaparée

par le monde présent, devint ainsi un mal.

Maintenant les grands frères se tournent enfin,

arrêtent un instant leurs maudits jeux,

sortent de leur inexirable distraction,

et se demandent : « Se peut-il que Marilyn,

la petite Marilyn nous ait indiqué la voie ? »

Maintenant c’est toi, la première, toi la plus petite des soeurs, celle

qui ne compte pour rien, pauvre petite, avec son sourire,

c’est toi la première au-delà des portes du monde

abandonné à son destin de mort.

Pier Paolo Pasolini (traduit par René de Ceccatty)

Les remboursements des mutuelles seront plafonnés (actualité PLFSS 2014)

L’article du Parisien du 29 octobre 2013 sur l’article 45 voté par les députés.
Cet article prévoit de plafonner les remboursements des contrats responsables ce qui va créer un problème d’accès aux médecins spécialistes pour la classe moyenne. Les grands gagnants de cet article sont les Complémentaires Santé, comme l’atteste la satisfaction d’Etienne Caniard. On peut aussi se demander ce que vient faire l’Etat dans la régulation à la baisse des remboursements de soins ! 
 
Le Parisien – Mardi 29 octobre 2013
Économie
Santé : les remboursements des mutuelles seront plafonnés
 
Le principe est acté, mais le plus dur reste à faire. Dans une ambiance électrique, la majorité des députés ont voté vendredi soir l’article 45 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui instaure un encadrement des remboursements par les mutuelles et assureurs sur les contrats dits solidaires et responsables (soit 98% des contrats).
 
Que cela va t-il changer ? Beaucoup de choses, à la fois pour les médecins et les patients, puisque les seuils minimaux et…maximaux de remboursement seront fixés au plus tard le 1er janvier 2015. Adieu, paires de lunettes à 800€, prothèses auditives à 1500€ pièce remboursées à 100% par la complémentaire santé. Même les dépassements d’honoraires des médecins ne pourront plus être pris en charge en totalité. Cette réforme vise à mettre fin à l’inflation des prix et des honoraires favorisés par des remboursements toujours plus importants.
 
Un exercice périlleux
 
Quels seront les plafonds ? La question reste ouverte. Pour les lunettes (aujourd’hui remboursées en moyenne à 68%) et les prothèses dentaires (aujourd’hui à 32%), ces seuils seront discutés avec les complémentaires. S’agissant des consultations des médecins, un amendement avait été défendu par le député PS de la Nièvre, Christian Paul, prévoyant un plafond de remboursement à 150% du tarif de la Sécu (soit 42€ pour un spécialiste), puis un plafond à 100%. Finalement, l’Assemblée a suivi le gouvernement, qui préconisait « une discussion » avec les partenaires, puis un décret.
 
Un article, passé inaperçu dans le projet de loi sur la Sécu, prévoit de limiter en 2015 le montant des remboursements.
« Globalement, ça nous convient, mais nous souhaitons que les seuils retenus nous laissent des marges de manoeuvre », explique le Président de la Mutualité française, Etienne Caniard. Pour la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’exercice est périlleux. Car, à trop encadrer les remboursements, voilà qui pourrait favoriser le développement de « surcomplémentaires », symbole d’une santé à deux vitesses. Les médecins ont très peu réagi au texte voté. Mais pour Michel Chassang, président de la CSME, premier syndicat de médecins « Il serait très mal venu d’instaurer un plafond au moment où 9000 médecins volontaires s’engagent à limiter leurs dépassements (NDLR : à travers les contrats d’accès aux soins) ».
 
Daniel Rosenweg
 
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« Monsieur Albert » dans la revue Europe, il aurait eu 100 ans le 3 novembre 2013 : merci Didier Pobel !

1376096_203471393157116_792289985_n.jpgRecension de Didier Pobel dans la revue Europe (octobre 2013)


On pourrait presque commencer par une chanson : « C’est un endroit qui ressem-em-ble à la Loui-sia-a-ne… ». Nino Ferrer ? Mais non, c’est d’Albert Cossery qu’il s’agit. Car « La Louisiane » n’est rien d’autre que le havre dans lequel le « dandy oriental », arrivé d’Égypte à la fin de le guerre, se réfugia cinquante-six années durant. Chambre 28, quatrième étage. Puis, vers la fin de sa vie, la 77, un peu plus haut… Des repères devenus mythiques dans cet hôtel de Saint-Germain-des-Prés que le client, à la fois le plus discret et le plus célèbre, ne quittait qu’en début d’après-midi, tiré à quatre épingles, le teint souvent pâli par les dérives noctambules de la veille.

Oisif patenté, un brin pique-assiette, misanthrope quand ça l’arrange, ce flâneur du Luxembourg et des terrasses parisiennes, fou de tabac, de café et de femmes en jupes, était avant tout un écrivain. Un écrivain de la lenteur, du dilettantisme, de la séduction, qui ne signa en tout et pour tout que « sept petits livres et rien de plus ». C’est peu, en effet, dans une vie aussi longue – il s’éteignit en 2008, à l’âge de 94 ans – , mais c’est beaucoup de la part de quelqu’un qui plaçait la jouissance quotidienne de chaque instant au-dessus de tout.
CouvCossery.jpgAinsi fut Monsieur Albert, selon l’admirative formule que l’on retrouve en titre de la biographie que vient de publier Frédéric Andrau. Une évocation – un « récit », dixit la couverture – en forme d’apostrophe posthume entièrement écrite à la deuxième personne du pluriel. « Jamais personne n’avait dicté vos faits et gestes et ce n’était pas à plus de soixante ans que cela allait commencer. » Oui, c’est le portrait d’un homme libre que l’on découvre ici en se félicitant d’y croiser, au détour des pages, ces figures que furent, ou que sont, Giacometti, Durrell, Miller, Camus (le « copain de drague »), Louis Guilloux, Michel Déon, Georges Moustaki ou, du côté des présences moins conjures, l’éditeur Edmond Charlot ou les cinéastes Michel Mitrani et Jacques Poitrenaud auprès de qui Cossery effleura l’univers du cinéma. Sans oublier Joëlle Losfeld qui fut la dernière à veiller sur lui et à le publier.
 
Pour rendre plus vivant le décryptage des thèmes de prédilection de celui qui ne cessa de dénoncer « la cupidité des hommes et leurs chimériques ambitions », Frédéric Andrau a émaillé son propos de savoureuses anecdotes, parfois parfumées du goût des fèves en bouillie de l’enfance ou, à l’occasion, baignées de mélopées d’Oum Kalsoum, elle qui transportait l’Égypte (…) comme un foulard noué à l’anse de son sac à main ».

Mais c’est dans les ultimes chapitres que l’écriture se fait particulièrement poignante pour accompagner le capricieux vieillard laryngectomisé qui trouva encore l’énergie de fuir l’hôpital pour aller s’attabler un jour chez Lipp, en pyjama. Inflexible face aux honneurs tardifs (il fit notamment partie de la délégation officielle de Mitterrand au cours d’un voyage à Louxor), ce maître de l’ironie et de la comédie sociale aurait eu cent ans le 3 novembre 2013. Belle occasion pour rouvrir, entre autres, Mendiants et OrgueilleuxLes Couleurs de l’infamie ou Une ambition dans le désert. Et donc aussi pour s’imprégner du « Cossery tour » fidèlement restitué par Frédéric Andrau. Quelque chose comme un air entêtant qui charme et entraîne. « On dirait le Sud / Le temps dure longtemps / Et la vie sûrement / Plus d’un million d’années… » 

Didier Pobel

Hommage à Albert Cossery, invitation le 2 décembre 2013 par la Mairie du 6ème

cossmairie.jpgLe 6SCOPE

N°47

Novembre-décembre 2013

Les rendez-vous de la mairie du 6ème arrondissement

Concerts, Colloque, Lectures, Expositions

édité par le Comité des Fêtes, d’Action culturelle du 6ème. Et par la mairie du 6ème.

EN DÉCEMBRE

ÉVÉNEMENT Lundi 2 décembre 2013 à 18h30

Hommage à Albert Cossery

Dans le cadre de la Semaine des Livres et des Libraires

Mairie du 6ème – Salon François Collet – Entrée libre

Nouvelliste et romancier, Albert Cossery est décédé en 2008 à Paris, dans sa chambre de l’hôtel La Louisiane, à Saint-Germain des Prés où il vivait depuis plus de 60 ans. Cette soirée, organisée à l’occasion du centenaire de sa naissance, est dédiée à l’empreinte qu’il a laissée dans la vie littéraire et intellectuelle du 6ème arrondissement si cher à son coeur. En présence de Frédéric Andrau (auteur de Monsieur Albert – Cossery, une vie, éd. de Corlevour), Joëlle Losfeld qui fut son éditrice exclusive et Monique Chaumette (comédienne et première épouse de Cossery). Rencontre animée par Guilaine Depis

Avec la librairie La Hune

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