François Cardinali a bien, lu Bullford
D’autres voies pour le bonheur
Peintre, écrivaine et musicienne américaine, Vera Nova signe une utopie en forme de contes dans La Noble Société de Bullford où l’Américaine revisite les philosophes classiques pour remettre en question nos modes de vie. Souvent déroutant, mais original.
Divisé en trois chapitres, ce recueil de plusieurs contes philosophiques décrit une société utopique qui fleure bon le non sens à l’anglaise. La Noble Société de Bullford entraîne le lecteur dans une société joyeusement loufoque et dans lequel les valeurs ressemblent peu à celles du monde actuel. Dans cette société utopique, il faut accepter que les pendules ne tournent pas rond et que l’essence ne soit plus une valeur de référence. Et le sieur Pensemoulin ( son nom comme celui des autres protagonistes sorti de contes pour enfants) peut procurer un tonnelet étiqueté « huile d’olive vierge pour automobiles des bons amis, contenance de sept ou huit litres. »
Et les commentaires des pèlerins vivant dans cette communauté souligne la vision ironique que l’auteure a des codes de nos sociétés dites civilisées. Ainsi Monsieur Pensemoulin évoque en ces termes des valeurs qui n’ont plus de raison d’être dans cet univers utopique quand il parle d’argent : « Des valeurs artificielles ont été imposées à ces « gens » à la place des vrais talents et capacités. Eh bien, ils n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter ces règles et de travailler pour de l’argent. Ils emmagasinaient de l’argent, s’efforçaient de gagner de l’argent, et quand ils en avaient obtenu beaucoup, ils appelaient ça le succès.«