N’y aurait-il pas un brin de malice dans le choix de Nathalie de Baudry d’Asson du titre « Miniatures et Pointes sèches » ? A première vue, on y décèle une manière singulière de présenter au lecteur son premier livre, fait de récits à l’inspiration féminine affichée, pour celle qui dirigea la Revue des Deux Mondes puis les maisons d’édition universitaires et professionnelles de Vivendi Universal Publishing, Editis et Hachette Livre. Dans un genre qui n’admet pas la disgression, ses miniatures sont de brefs portraits tirés de la vie, sinon des récits sur les hasards et les circonstances qui féçonnent le destin, et sur la capacité qu’ont les femmes de s’y acclimater. Il semble évident que leur auteure a pris un grand plaisir à raconter comme elle l’annonce dès la première page, toutes ces « histoires du courage, de la folie et de l’amour des femmes », qui sont « toutes vraies ! ». Mais aussi à y entremêler l’autobiographique. Pourtant, l’essentiel n’est pas là. Il est dans les éclats de sensualité qui traversent une écriture classique, faussement sage. Il est dans la finesse d’observation et dans l’humour tendre ou corrosif qui surgit, l’air de rien, au tournant d’une phrase, au détour d’une page, ou qui s’enchaîne d’une histoire à l’autre, nous faisant aller de surprise en surprise. Il est enfin dans l’envie qui fait naître ce livre, joliment préfacé par Marc Lambron, de lire les prochains. Eryck de Rubercy
Dans son roman intitulé « Bioutiful Kompany », Frédéric Vissense raconte avec un humour féroce les tribulations de la Compagnie universelle d’innovation pour dénoncer les stratégies absurdes et le management cruel des grandes organisations. Grâce à la littérature, des millions d’individus sont ainsi vengés.
La couverture a été très bien pensée par l’éditeur du livre. La Trump Tower à New York, un gratte-ciel au fade style moderne avec sa façade en verre et en aluminium recouvert d’une teinte cuivrée, qui l’assombrit fortement. Vu en contre-plongée, l’édifice provoque un sentiment d’oppression, d’écrasement. Il est le siège d’une « Bioutiful Kompany », en l’occurrence la Compagnie universelle d’innovation dans laquelle travaillent les personnages du roman : la « Bioutiful Kompany » est en fait un monde en soi et totalisant – de la vie des personnages en dehors du bureau, (si jamais ils ont en une), on ne saura jamais rien – et elle en devient une allégorie de l’Entreprise. Et, à ce titre, les personnages sont des personnages types, souvent sans prénom (ou alors seulement avec un diminutif un peu ridicule, comme Fifi ou comme Manu, qui demande d’ailleurs qu’on l’appelle Man…), ou bien réduits à leur fonction (le Machiniste, le Philosophe, le Directeur Général…), avec emploi obligé de la majuscule. Et comme dans le célèbre gratte-ciel new-yorkais, un homme règne en maître, assimilé au type du monarque, ici John III.
Humour à tous les étages
On peut autant parler de fresque ou de (sinistre) épopée que de roman, puisque c’est une aventure collective que raconte le livre de Frédéric Vissense. La Compagnie universelle d’innovation connaît des hauts et des bas. Elle a d’abord opté pour un management issu de la philosophie zen, incarnée par le galet des jardins japonais. Qu’est-ce qu’un galet ? Un caillou dur, lisse et léger, trois caractéristiques qui sont aussi dans l’esprit de John III et de son éminence grise, le Philosophe, les trois qualités de l’employé idéal. L’atmosphère dans les bureaux de la Compagnie se « nipponise » et, comme dans une maison traditionnelle de l’archipel japonais, on élève des murs en papier, laquelle matière « présente l’avantage de mieux laisser passer la lumière et de rendre l’observation des gestes aux alentours possible à tout instant. » Cette nouvelle stratégie ne va pas donner de très bons résultats. La sentence est impitoyable : « Vos employés crissent comme des graviers quand ils devraient crisser comme des galets. »
Ni ressources, ni humanité
Bioutiful Kompany est une satire réussie. Doté d’un très bon style, où l’on reconnaît un habitué des bons livres et un véritable amoureux de la littérature, Frédéric Vissense dresse un portrait à charge du monde de l’entreprise. Il manie habilement le paradoxe pour critiquer l’obsession de la productivité : « Grâce à cette méthode infaillible [celle des galets], nous fabriquerons dès demain autant de qualité que de quantité, et plus encore. » Il recourt aux possibilités plaisantes de la rhétorique et des figures de styles, comme le zeugme, lorsqu’il est question d’« un jeune manager versé dans les théories iconoclastes, revenu d’un voyage en Extrême-Orient, et ayant croisé le Doktor dans des séminaires de cohésion managériale et de joie de vivre ». Il faut dire aussi que, dans la réalité, nos chers managers tendent la verge pour se faire battre tant ils savent se montrer cyniques. Il suffit de les laisser parler et certaines phrases de Bioutiful Kompany sonnent tellement vrai que l’on jurerait qu’elles ont été proférées dans une de ces salles aux murs tout blancs et aux ampoules blafardes, que les salariés du tertiaire connaissent bien ; on pense aux conseils donnés à John III par l’Assistante Adjointe: « Si, en plus, vous devez ramener le cigare et la Ferrari, des années de dialogue social et de sourires forcés seront anéanties : le jeu n’en vaut pas la chandelle : des milliers de rictus maladroits, de poignées de main moites, et pour quoi ? » Un humour grinçant et une ironie désinvolte traversent le livre. Les titres de certains chapitres sont éloquents : « C’est alors que le temps passa », « Le cerveau masculin archaïque franchit la ligne rouge » ou « Notre respect avéré du dress code et des codes en général ». Et est souvent moquée, en rappel du titre, l’affreux globish des product owners et autres marketers. D’autres chapitres sont des morceaux de bravoure : celui qui est intitulé « Le nitrocarbohydrométadone » est drôle de bout en bout et il est aussi l’un des tournants du récit, puisque c’est à ce moment-là que le Herr Docktor Stürmer présente sa toute nouvelle invention, qui fait clairement basculer le roman dans la dystopie.
Comme dans un épisode de Black Mirror, pilules miracles ou implants du dernier cri forment le décor quotidien des employés de la Compagnie universelle d’innovation. Si ces avancées technologiques sont prometteuses par certains aspects, elles induisent aussi des conséquences potentiellement catastrophiques. Reste la Communication pour sauver ce qui peut l’être et faire la part du feu, car « la communication, c’était toujours ce qu’il fallait faire quand on n’avait pas d’idée précise de ce qu’il fallait faire ». En refermant Bioutiful Kompany, on se met à rêver d’un débat entre Frédéric Vissense et la philosophe Julia de Funès, auteure de plusieurs essais sur la vie en entreprise et très critique d’un certain type de management.
L’article du Monde Histoire et civilisations sur la nouvelle collection « Portraits en musique » de Villanelle inaugurée par le « Marie-Antoinette en musique » écrit et lu par Marianne Vourch
MERCI DE PARTAGER !!! A vos plumes ! CONCOURS DE POEMES DE LA RENTREE lancé par Balustrade !
Lecture des poèmes et proclamation des lauréats le jeudi 2 octobre 2025 lors d’une grande soirée (19h-23h) entièrement dédiée à la POESIE à l’Hôtel de l’Industrie, 4 Place Saint-Germain des Prés, 75006 PARIS –
Les consignes :
1) le poème (texte en vers ou en prose) doit tenir sur UNE PAGE WORD (police lisible minimum 10).
2) le thème du poème est « Rencontre(s) »
3) le poème doit comporter les noms d’au moins une herbe aromatique ET d’un mammifère.
4) le poème doit être envoyé par mail à guilainedepis75006@gmail.com avec en titre de mail CONCOURS au plus tard le 1er octobre 2025
Le jury est constitué d’Eric Poindron, de Hadlen Djenidi (poète vivant à Singapour auteur de « Et Cetera… ») et de Guilaine Depis.
Nous décernerons des prix sous forme de bons d’achats en librairie aux trois meilleurs poèmes (200€ pour le poème médaille d’or, 100€ pour le poème médaille d’argent et 50€ pour le poème médaille de bronze)
La soirée du 2 octobre 2025 sera consacrée pour sa première partie (19h-20h30) à l’oeuvre de Hadlen Djenidi que je présenterai et ferai dialoguer avec Eric Poindron.
La seconde partie de la soirée (20h30-23h) sera consacrée à la lecture dans l’écoute et l’attention de tous les textes reçus respectant les consignes.
Un cocktail sera OFFERT à tous les inscrits (qu’ils aient écrit un poème ou pas), raison pour laquelle il est OBLIGATOIRE de s’inscrire par sms auprès de Guilaine DEPIS 06 84 36 31 85 qui remettra la liste des inscrits à l’accueil de l’Hôtel de l’Industrie.
L’entrée est libre et le cocktail offert (sous réserve d’être préalablement inscrit), vous avez bien lu !
Un regard ciselé sur le courage féminin. Ce premier ouvrage Miniatures & Pointes sèches de Nathalie de Baudry d’Asson est salué par l’Académie française.
Miniatures & Pointes sèches de Nathalie de Baudry d’Asson : Des histoires vraies de femmes qui redonnent le courage de vivre
Nathalie de Baudry d’Asson : Miniatures & Pointes sèches, le recueil de récits féminins
Nathalie de Baudry d’Asson : Miniatures & Pointes sèches, le recueil de récits féminins
Des histoires courtes mais puissantes. Nathalie de Baudry d’Asson offre une galerie de portraits féminins, fragments d’humanité intemporels.
Il y a des livres dont la brièveté apparente cache une densité de vie, d’émotions, de mémoire. Miniatures & Pointes sèches, premier ouvrage littéraire de Nathalie de Baudry d’Asson, appartient à cette catégorie rare.
À travers une série de récits courts, parfois de quelques lignes à peine, l’autrice dresse une galerie de portraits féminins, tous réels, tous bouleversants, tous porteurs d’un même souffle vital : celui de la liberté intérieure.
Ces histoires sont des miniatures — au sens pictural du terme — mais elles ne flattent pas, elles éclairent. Elles sont aussi des pointes sèches — comme ces outils utilisés en gravure pour inciser le métal —, c’est-à-dire qu’elles tracent des lignes fines mais irréversibles, gravant sur la page comme dans les consciences le destin de femmes tantôt oubliées, tantôt ignorées, tantôt étouffées dans les recoins de l’Histoire ou des intimités.
Dès les premières pages, l’ambition de l’autrice est claire : donner à voir et à entendre ces vies féminines trop souvent tues. Des vies vécues pleinement, au risque, souvent, de déplaire, de déranger, de souffrir. Le ton est sobre, direct, sans détour. L’émotion, elle, affleure à chaque instant, entre les mots.
Le courage de Noor, princesse soufie, musicienne et résistante parachutée en France pendant la Seconde Guerre mondiale, capturée, envoyée à Dachau, battue à mort sans jamais avoir trahi, résonne avec la même intensité que la passion muette d’une femme couchée chaque soir devant la porte close de l’homme qu’elle aime.
Ou que la douleur résignée de Jeanne, qui comprend lentement que son enfant à naître ne connaîtra jamais la présence quotidienne d’un père.
Ces femmes ne sont pas héroïques par posture : elles le deviennent par nécessité, parfois malgré elles. Elles ne posent pas, elles affrontent.
Nathalie de Baudry d’Asson ne cherche pas à construire une fresque militante, ni à démontrer. Elle expose, elle recueille, elle transmet. Son écriture est tendue, ciselée, mais jamais sèche. Elle laisse une place au silence, à l’implicite, à l’indicible. Elle n’écrit pas pour raconter une époque, mais pour faire entendre des vérités intemporelles.
Ces récits courts sont des éclats d’expérience, des fragments de conscience, des éclairs d’humanité. À travers eux, elle lance un message à toutes les femmes : oser vivre pleinement, affirmer sa voix, sans se soumettre aux jugements, aux normes ou aux peurs. Et aux hommes, une invitation à entendre, vraiment.
L’autrice n’arrive pas de nulle part. Issue d’une famille de littéraires et d’artistes, elle a dirigé la Revue des Deux Mondes, les maisons d’édition de Vivendi Publishing, d’Editis et d’Hachette Livre. Elle a aussi fondé Le Lien Public, lieu de dialogue entre chefs d’entreprises, politiques et universitaires.
Sa trajectoire, à la croisée des mondes intellectuel, éditorial et politique, l’a placée au cœur des débats de société, avec un engagement profond : comprendre ce que vivent les femmes, ici et ailleurs, hier comme aujourd’hui. Ce livre est le prolongement intime de ce parcours. Il est nourri de ce qu’elle a vu, entendu, traversé. Il tire le signal d’alarme, rend hommage, encourage, relie.
Préfacé par Marc Lambron de l’Académie française, Miniatures & Pointes sèches se distingue par ce que l’écrivain salue comme une « capacité projective remarquable ».
Nathalie de Baudry d’Asson, auteure de Miniatures & Pointes sèches
En effet, Nathalie de Baudry d’Asson ne se contente pas d’observer ces femmes : elle les épouse dans leur complexité, les accompagne dans leur silence, les soutient dans leur combat.
Son regard ne juge pas, il éclaire. Son écriture ne démonte pas les mécanismes, elle les révèle. Elle touche juste, parce qu’elle ne cherche pas à convaincre, mais à faire ressentir.
Ce recueil s’inscrit pleinement dans la rentrée littéraire de septembre 2025 comme une œuvre discrète mais essentielle. À l’heure où les récits de femmes occupent de plus en plus l’espace littéraire, Miniatures & Pointes sèches choisit la forme brève pour mieux marquer.
Il n’élève pas la voix, mais il laisse une empreinte. Dans une époque saturée de bruits et d’opinions, ce livre propose autre chose : une attention, une écoute, un art de la nuance et de la mémoire. En cela, il est à la fois intemporel et brûlant d’actualité.