LE BLOG LITTÉRAIRE DE DAN BURCEA
Interview. Christian De Moliner :
« J’ai Pris Un Chat, Car Un Félin Suscite Naturellement De L’empathie Chez Les Lecteurs »
Christian de Moliner publie « Jasmine Catou détective », un livre composé de cinq textes courts et savoureux qui tournent autour des aventures d’Agathe, agent littéraire trentenaire, et de son chat qui, grâce à ses dons extraordinaires, mérite de devenir, selon lui, tout aussi célèbre que Sherlock Holmes. En bon greffier de l’invraisemblable, l’auteur note le comportement pour le moins étonnant de cette « jolie chatte au poil soyeux et aux yeux verts » qui sauve à plusieurs reprises sa maîtresse des situations embarrassantes. Histoires vraies ou purs récits de fiction ? La frontière entre ces deux genres est traversée par tant d’événements riches en intrigues qui brouillent leurs pistes et font de ces brèves narrations de vrais canevas à la lisière du polar et du fantastique.
Quelle est l’origine de ce livre sur les aventures d’un félin détective ?
J’avais en tête un modèle inspiré de Sherlock Holmes donc des nouvelles et pas un roman, du moins dans un premier temps. J’ai essayé de prendre un thème original et l’idée m’est venue de choisir un détective animal, qui pense et qui écrit l’histoire en utilisant « je », tout en restant un félin. Elle ne peut pas parler, ne peut agir que comme un chat et a donc des difficultés à se faire comprendre quand elle a résolu l’énigme, ce qui est un des ressorts de mon livre.
Qui est Jasmine Catou et qui est Agathe sa maîtresse ?
Pour m’amuser, je me suis inspiré librement de mon attachée de presse Guilaine Depis et de sa magnifique chatte qui s’appelle bien Jasmine Catou. Guilaine m’avait mis au défi d’écrire un livre mettant en scène son félin.
Pourquoi vouloir présenter les cinq textes qui composent votre livre comme tout autant d’énigmes (mot prometteur) posés à Jasmine ?
J’ai cherché un mot qui définisse mes nouvelles. J’ai écarté enquête car dans mes histoires une seule nouvelle est vraiment une enquête policière. Comme l’une d’entre elles est la résolution d’un rébus, ce mot énigme m’est venu tout naturellement.
Fantômes, marabouts, rébus, pertes et morts inexpliquées, sont tout autant de sujets qui peuplent vos récits. Comment les avez-vous choisis ?
Je suis bien incapable de vous répondre ! Je me suis inspiré d’un repas chez Guilaine (où il ne s’est rien passé, je rassure les lecteurs !) pour la première histoire. Pour les autres elles sont apparues spontanément dans mon esprit, sans que je sache pourquoi et sans que je puisse leur attribuer une origine précise. Voilà la magie de l’inspiration littéraire.
Comment définiriez-vous le tandem Jasmine Catou – Agathe dans l’économie de votre livre ? Peut-on dire que c’est un couple idéal pour construire une intrigue de polar ?
Dans le couple Sherlock Holmes Watson, Watson sert de faire-valoir et explore les pistes possibles et les solutions éventuelles (toujours fausses !). Agathe réfléchit à haute voix (c’est pour cela qu’elle discute avec son amie, son amoureux ou ses invités) elle sert à faire avancer l’intrigue, mais le dernier mot revient toujours à Jasmine.
Jasmine occupe la position du narrateur omniscient. Peut-on dire que vous lui avez cédé symboliquement cette fonction ?
Bien sûr ! Cela m’a amusé que Jasmine soit la plus sagace du couple d’enquêteurs, mais qu’elle soit muette. J’ai pris un chat, car un félin suscite naturellement de l’empathie chez les lecteurs.
Entre Agathe et Jasmine Catou, il y a une vraie complicité, voire un lien d’affection. Comment Agathe vit-elle cette relation ?
Elle est folle de son chat ! C’est son enfant, sa fille, la prunelle de ses yeux. Et Jasmine adore aussi sa maîtresse qu’elle appelle toujours maman ou ma mère. C’est le cas de la vraie Jasmine Catou et de Guilaine Depis. Je n’ai eu qu’à reproduire leurs liens.
De façon plus générale, croyez-vous que la présence d’un animal de compagnie a un effet rassurant et bénéfique sur les gens, à l’exemple de ce couple de personnages que vous nous présentez dans ce livre ?
Je le pense en effet ! Comme je l’ai déjà dit j’ai cherché à susciter l’empathie du lecteur surtout que j’ai mis la photo de la vraie Jasmine qui est magnifique sur la couverture pour attendrir petits et grands.
Y aura-t-il une suite à ces merveilleuses aventures de Jasmine Catou détective ?
Oui j’ai déjà en tête une nouvelle histoire qui passera lors d’un concours de beauté pour « chattes ». Quand j’aurai fini les tâches littéraires auxquelles je me consacre actuellement je commencerai la rédaction de cette nouvelle. Ce nouveau volet n’est pas encore finalisé, je laisse donc mûrir dans mon inconscient afin qu’elle soit la plus percutante possible.
Interview réalisée par Dan Burcea
Christian de Moliner, « Jasmine Catou détective », Éditions du Val, 2019, 110 p.

Cela veut souvent dire que le manuscrit a été refusé par les maisons dites bonnes, ou encore prestigieuses. C’est un cercle vicieux
Pour qui ne sait pas grand-chose de la vie de Camille Claudel, sœur de Paul, amante de Rodin, flamme de Debussy, etc., le texte proposé par Caillat – féru de musique et d’architecture,
Ce n’est pas un reproche. La démarche de Caillat, sous le label roman, est
Il n’en reste pas moins
Certes, la question
L’injustice de cette vie se situe exactement là. D




Toute la première partie de ce récit concerne les mésaventures familiales, et nous plongeons en apnée dans le monde de cette Mitropa si complexe aux confins de la Roumanie menacée par l’Union soviétique. C’est tout un autre monde, souvent évoqué par Stefan Zweig, aux habitants talentueux et courageux, car dans toutes les bonnes familles on apprend la littérature, la musique et tant d’autres choses. Alors que leur monde s’écroule, ils parviennent in extremis à rejoindre l’Occident encore épargné, mais plus pour longtemps. Nous découvrons l’infinie débrouillardise de ces fugitifs sans cesse menacés.
On pourrait craindre que passer des tribulations d’une famille en détresse à la construction d’un centre de traitement de l’obésité serait l’occasion d’une baisse de la densité du récit. Il n’en est rien. Sophie – qui n’est pas encore Reverdi – sait compliquer son existence au-delà du pensable et c’est, on reconnaît là l’Europe centrale, en tout compliquant qu’elle saute tous les obstacles.
Dans son essai, À l’origine des sensations, des émotions et de la raison – sous-titré « J’aime donc je suis » – l’ex-urologue Guy Vallancien nous éclaire d’une lumière qui n’est pas exclusivement scientifique ou médicale. Le médecin nous parle des hommes comme un homme. Il troque son costume de clinicien pour celui du philosophe.
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Ainsi qu’on peut l’observer depuis les élargissements successifs de l’Union européenne à des pays d’Europe orientale et centrale jadis soumis au joug soviétique et libérés depuis la chute du Mur de Berlin et de l’ex-URSS, l’Europe est loin d’être réunifiée. Plus que jamais, un double rideau de fer géopolitique, idéologique, sociologique et historique divise les pays du Continent européen: tout d’abord la « ligne de front civilisationnelle » (pour paraphraser Samuel Huntington) qui sépare et souvent oppose, l’Europe atlantiste-occidentale et la Russie, et ensuite la ligne de haute tension qui oppose politiquement et sépare psychologiquement les pays de l’Europe orientale et centrale (entrés dans l’UE depuis 2004, marqués par le populisme « illibéral » à la Orban), attachés à leur identité chrétienne et marqués par un fort anti-communisme, et, de l’autre côté, une Europe de l’Ouest historique engluée dans son politiquement correct, hostile à l’identité assimilée aux vieux démons. Malgré ce constat, force est de reconnaître que les lignes bougent. Alexandre del Valle a rencontré pour s’en convaincre l’écrivain, publiciste et stratège franco-russo-hongrois Youri Fedotoff, fin observateur géopolitique qui incarne par ses origines ces divisions continentales et qui vient de publier un roman épique (« Le Testament du Tsar, Chaos 1917-1945″*), où la fiction et le fait historique se conjuguent pour nous offrir un éclairage historique d’Est en Ouest aux origines de l’Europe orientale contemporaine.
Alexandre Del Valle : Dans votre roman, saga épique qui se déroule sur trois continents, et qui traverse une révolution puis deux guerres mondiales, la fiction et le fait historique se conjuguent et les personnages dont nous suivons les aventures paraissent servir un véritable éclairage historique concernant une Europe orientale encore très mal connue de l’Occident. Dans votre roman géohistorique, conservateurs, libéraux et révolutionnaires incarnés par les familles Trepchine, de Villeneuve et Boulganov, s’affrontent tout au long de cette période tragique du début du XXe siècle. Quelle est l’originalité de votre point de vue d’Est en Ouest ?
ADL : Pourtant, vos personnages sont des incarnations idéologiques puissantes ?
ADL : En 1939, votre héros Michel Trepchine rencontre un personnage à Paris qui ressemble fort à Arthur Koestler.
Parution le 14 novembre 2019 de

